Un an après la mort de leur camarade Mouhamadou Fallou Sène, les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis réclament toujours justice. A la veille de la célébration du premier anniversaire de cet évènement tragique prévu ce matin, les Sanarois ont aussi décidé de déposer les armes et invitent l’Etat à s’impliquer et à prendre ses responsabilités pour que des solutions soient trouvées à leurs problèmes.
Ce fut une année d’espoirs, d’attentes et de tensions. Un an après la mort par balle de Fallou Sène, tué le 15 mai 2018, c’est le statu quo. Pas d’arrestations. Donc, les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb) se sont rendus à Patar chez les parents de Fallou Sène pour réitérer leur engagement à faire jaillir la vérité dans cette affaire. Hier, ils l’ont réitéré au cours d’une marche pacifique pour dénoncer les louvoiements du gouvernement. Le président de la Coordination des étudiants, Daouda Sagna, qui porte le combat, ne flanche pas : «L‘Etat n’a pas du tout respecté les engagements qu’il avait pris au lendemain de la mort de notre camarade. Nous interpellons solennellement le président de la République pour qu’il donne des instructions au ministre des Forces armées pour que ce dernier à son tour donne des instructions au procureur de Dakar afin que ce dossier puisse avancer.» Parce que jusque-là, le dossier transmis au Parquet de Dakar n’a connu aucune évolution alors que le présumer tireur aurait été identifié. Mais les ordres de poursuite n’ont jamais été signés pour enclencher la bataille judiciaire. En revanche, les étudiants ont, dans un souci d’apaisement, décidé de surseoir aux journées sans tickets illimitées qu’ils ont décrétées depuis plusieurs semaines afin de protester contre l’insalubrité provoquée par les dysfonctionnements du réseau d’assainissement de l’Ugb. Daouda Sagna explique les dessous de cette décision : «Les étudiants ont fait violence sur eux en prenant cette mesure dans le seul but d’appeler des autorités, surtout internes, à dialoguer. C‘est dans le dialogue et la concertation que des solutions peuvent jaillir.»
Dans une dynamique qu’ils qualifient de prospective, les étudiants de Saint-Louis invitent dans la même lancée les autorités locales, universitaires et politiques à renouer le fil du dialogue. Pour eux, le contexte actuel de l’université ne donne plus aux acteurs concernés le droit de poser des actes allant dans le sens de bloquer les enseignements. «Tous les actes qui devaient être posés l’ont été et actuellement il ne reste plus que la pédagogie. Tous les étudiants ont pris conscience du retard accusé dans le temple du savoir. Et pour cette raison, nous invitons l’Etat à prendre ses responsabilités pour régler les problèmes qui, jusque-là, empêchent l’université de jouer son rôle, c’est-à-dire de diffuser le savoir», détaille M. Sagna. Aujourd’hui, les revendications des étudiants de l’Ugb sont simples : l’évacuation des eaux des fosses septiques qui coulent dans le campus, le fonctionnement des Wifi, la réfection de la voirie interne. «Il faut régler ça parce que l’Ugb a obtenu 8 kilomètres de routes, mais jusque-là ce sont seulement celles menant vers le rectorat et le Crous et aux bureaux des autorités universitaires qui sont réfectionnées, alors que les étudiants marchent toujours sur le sable au campus social», poursuit M. Sagna. Lequel insiste sur la nécessité de régler ces questions urgentes et tend la main au nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation pour qu’il «s’implique aussi dans la recherche de solutions à nos problèmes».
Ce matin, les étudiants prévoient d’organiser un récital de Coran et une procession jusqu’à l’endroit où leur camarade Fallou Sène a été tué. Mouhamadou Fallou Sène est décédé lors d’affrontements entre étudiants et Forces de l’ordre en mai dernier au campus social de l’Ugb. Ce jour-là, les gendarmes avaient intervenu dans le campus sur réquisition de l’ancien recteur pour mettre fin aux journées sans tickets décrétées par les étudiants pour protester contre leurs dures conditions de vie. Cette tragédie avait paralysé l’enseignement supérieur public sénégalais avec des grèves dans presque tous les campus. En réaction, le Président Sall avait décidé d’augmenter les bourses qui sont passés de 18 mille à 20 mille F CFA et de 36 mille à 40 mille F CFA et de baisser les prix des tickets de restaurants.
L'ELEVE DE TERMINALE FAISAIT CHANTER SA COPINE DE 15 ANS QUI LUI REMETTAIT DES IPHONES ET DES BIJOUX EN OR
Extorsion de fonds et d'étention d'images à caractère pornographique
Agée à peine d’une quinzaine d’années, M.C.K est tombée follement amoureuse de Mouhamadou M Falilou Tall qu’elle couvre constamment de cadeaux (fortes sommes d’argent, iPhones et bijoux en or). S’apercevant que son amour pour ce garçon de 22 ans et élève en terminale n’est pas réciproque, la fille se résout à mettre un terme à la relation. Mais le jeune homme qui détenait ses photos nues a entrepris de la faire chanter, en menaçant de publier ses images sur les réseaux sociaux. A bout, la fille a décidé de poursuivre en justice Mouhamadou Falilou Tall pour extorsions de fonds, possession de représentation à caractère pornographique infantile dans un système informatique et détournement de mineure. Jugé hier, le prévenu a été condamné à 2 ans de prison avec sursis et à une amende de 3 millions FCFA.
A peine sortie de l’enfance (15 ans), M C K s’est amourachée d’un élève qui fréquente son ancienne école et qui a bouclé ses 22 berges. S’étant connus en 2015, ils ont eu une idylle deux ans plus tard (14 février 2017). Au moment des faits, la petite avait 13 ans. Généreuse et issue d’une famille aisée, M. C. K offre la somme d’un million FCFA à Mouhamadou M Falilou Tall dès le début de leur relation. Chaque semaine, elle lui remet tait entre 150 000 et 200 000 FCFA. Cerise sur le gâteau, elle invitait son petit ami dans les restaurants les plus huppés de la capitale et mettait le véhicule de son papa à la disposition du jeune homme. Consciente que son copain n’en a que pour son argent, elle décide de mettre fin à la relation.
Rusé, Falilou Tall, qui détenait des photos d’elle toute nue, la fait chanter en menaçant de balancer les images dans le net. Pour préserver son honneur, la petite lui a remis 2 millions FCFA, 2 iPhones 6, un iPhone 8 et X, un i Pad, et autres bijoux en or. A bout et désarmée, la fille s’en ouvre à son père qui prend les choses en main. C’est ainsi que le mis en cause qui réclamait 400.000 francs est arrêté par la police. A l’enquête, Falilou Tall a reconnu tous les faits qui lui sont reprochés.
Devant le prétoire du Tribunal de Grande Instance de Dakar pour répondre des chefs d’extorsions de fonds, possession de représentation à caractère pornographique infantile dans un système informatique et détournement de mineure, il a reconnu les faits à moitié. Il raconte que sa copine lui avait offert des bijoux, des téléphones, la somme de 1,5 million FCFA en guise de cadeaux. Revenant sur les photos qu’il a gardées dans son téléphone, l’élève en classe de terminale l’explique par le fait qu’il savait que, tôt ou tard, cela allait mal tourner. «Je ne l’ai jamais aimée. Au contraire, c’est elle qui me faisait la cour, car elle savait que j’avais d’autres copines», clame le prévenu qui dément avoir reçu 4 millions FCFA d’elle. Cependant, il a menacé M C K, révèle-t-il, d’envoyer la photo à son frère.
LA VICTIME : «FALILOU TALL M’A TRAUMATISÉ RAISON POUR LAQUELLE JE SUIS PARTIE VOIR UN PSYCHOLOGUE»
D’après la victime M. C. K qui a battu en brèche la version du mis en cause, elle a envoyé par Snapchat des photos à son copain à sa demande. Depuis lors, dit-elle, ce dernier l’a fait chanter. C’est ainsi que Falilou Tall a envoyé les photos à une de ses copines et à son frère le message suivant : «ta sœur suce des bi… et envoie des photos nues». Et la fille d’ajouter : «Je l’aimais d’un amour sincère et il m’avait même promis le mariage. Lorsque j’ai su qu’il sortait avec d’autres filles, j’ai mis fin à la relation. Je ne travaillais plus à l’école à cause de lui, car j’étais traumatisée. Ma mère m’a amenée chez le psychologue avant de m’imposer des vacances forcées. Chaque semaine, il me rackettait à hauteur de 20.000 ou 30.000 FCFA. Il prenait aussi les 5.000 francs que mon père me remettait pour le petit déjeuner». L’avocat de la partie civile, Me Arona Basse, avait espéré que le prévenu allait faire une amende honorable. «Le prévenu n’était pas amoureux et il a mis la pression sur ma cliente afin de se faire remettre de l’argent. Le préjudice moral est largement établi», souligne la robe noire qui a ainsi réclamé la somme de 30 millions FCFA pour les préjudices causés.
LE PARQUET REQUIERT 2 ANS DONT 3 MOIS FERME
Selon le ministère public, la tentative d’extorsion de fonds est avérée de même que le détournement de mineure, d’autant que la victime s’est déplacée sans l’autorisation de ses parents. Par contre, le parquet a demandé la relaxe pour la détention d’image et de représentation à caractère pornographique. Convaincu de la mauvaise foi du prévenu, il a requis 2 ans dont 3 mois ferme. Me Bamba Cissé de la défense considère que, de nos jours, ce sont les hommes qui font perdre la raison aux femmes. «Je suis choqué de voir qu‘une fille de 15 ans reçoit 150.000 francs par semaine de ses parents. Le prévenu a été un dépendant de la fille en matière d’argent », dit le conseil du prévenu. Il reconnait toutefois que son client a fait une erreur. Raison pour laquelle, il demande l’application bienveillante de loi. Le mis en cause a été condamné à une peine de 2 ans assortis de sursis et devra payer à la partie civile de 3 millions de francs.
GOLBERT DIAGNE PLAIDE POUR L’EDIFICATION D’UN NOUVEAU CIMETIERE
La vingt-troisième (23ème) édition de «Kamil pour les morts», initiée par Alioune Badara Diagne «Golbert», a été ouverte hier aux cimetières Marmiyal de Darou devant de nombreux musulmans.
La vingt-troisième (23ème) édition de «Kamil pour les morts», initiée par Alioune Badara Diagne «Golbert», a été ouverte hier aux cimetières Marmiyal de Darou devant de nombreux musulmans. Les talibés de Feu Thierno Ndiaye «Douké», l’Imam Cheikh Ahmet Tidiane Diallo et d’autres religieux ont récité quatre-vingts (80) fois le coran au grand bonheur de Golbert Diagne. L’initiateur en a profité pour demander au maire de construire des cimetières plus spacieux.
«Je rends grâce à Allah le Tout Puissant qui nous a prêté vie. Ce n’était pas évident de pouvoir un jour, dans un élan unitaire librement consenti et volontairement accepté, de sortir dans la ville tricentenaire de Saint-Louis pour venir aux cimetières Marmiyal, prier et demander à Dieu d’accorder le Paradis à nos devanciers. Aucune manifestation religieuse ne peut mobiliser autant d’hommes et de femmes. Cela veut tout simplement dire que c’est une vérité crue». Ces propos sont de M. Alioune Badara Diagne «Golbert». Il a fait cette déclaration en marge de la 23éme édition des «kamils» dédiés aux morts. Pour lui, «personne ne doit s’en glorifier». Dans la foulée, il signale avec insistance qu’il y a «la main de Dieu» dans cette forte mobilisation. Poursuivant, il révèle avoir déjà tout acheté pour, dit-il, «préparer ma mort» : le linceul, le bœuf, le parfum et tout le reste.
«Je veux que tout le monde sache que j’ai préparé ma mort. J’ai tout acheté. Tout ce que je demande, c’est de me préparer selon les normes inhérentes à notre religion. En outre, je ne veux pas que ceux qui m’amèneront prennent des voitures, qu’ils marchent lentement jusqu’à ma dernière demeure», a-t-il souhaité. Il a encore évoqué le problème du cimetière Marmiyal. «Le cimetière est étroit. Il est plein. Je suis en train de me battre pour trouver un nouveau cimetière. L’année dernière, le maire avait fait des promesses, mais on attend toujours.
Je lui lance encore un appel parce qu’il est temps», a soutenu M. Alioune Badara Diagne en précisant qu’il n’y a plus d’espace à Marmiyal pour enterrer les morts. «Nous voulons de nouveaux cimetières à l’image des grandes villes comme Touba, Dakar ou des villes jeunes», a préconisé l’initiateur de cet évènement inscrit dans l’agenda des grands rendez-vous de la cité tricentenaire. Interpellé sur la question, le maire reconnait que les cimetières sont déjà pleins. « J’avais promis de trouver un site pour l’édification de nouveaux cimetières. Les autorités territoriales sont informées. Il y a un grand espace à Ngallèle réservé pour de nouveaux cimetières.
D’ici quelques mois, tout sera résolu. D’ailleurs, nous allons clôturer le site et préparer les populations à y aller pour enterrer leurs morts», a promis le maire de la commune de Saint-Louis pour qui seule l’unité peut «permettre d’atteindre les vœux». Pour l’édile, le récital de Coran est une occasion de prier pour que la paix règne dans le pays et que les préoccupations des populations trouvent solutions. A signaler que cette année, les fidèles n’ont pas senti la chaleur car une société de bâches a assuré la couverture de la zone. Ce qui a été un réel succès puisque les talibés venus des différents daaras ont récité le coran sans suer.
«UN MUSULMAN NE DOIT PAS MENTIR ET DOIT ENDURER SANS GEMIR»
Fidèle, Serigne Mbaye Sy Mansour, khalife général des tidianes l’est resté au Regroupement des musulmans de Sacré Coeur 3 dirigé par son non moins fidèle talibé, Birane Ndao.
Fidèle, Serigne Mbaye Sy Mansour, khalife général des tidianes l’est resté au Regroupement des musulmans de Sacré Coeur 3 dirigé par son non moins fidèle talibé, Birane Ndao. En effet, hier, comme il le fait depuis plusieurs années, et ce avant même d’être khalife, il a présidé la conférence religieuse annuelle dudit regroupement.
Le thème qui portait sur la vie et l’œuvre du Prophète Mouhamad (Psl) a été traité avec brio par Papa Youssoupha Diop. Pour imiter la meilleure des créatures, il a indiqué que le musulman doit s’interdire le mensonge et apprendre à endurer sans gémir. La belle patience étant, disent-ils, la marque des vrais croyants. Et ceux-ci doivent toujours prendre exemple sur le Sceau des prophètes qui avait le plus beau caractère. Beau physiquement mais aussi beau moralement. La conférence qui s’est tenue sur l’esplanade de la mosquée Aboubakrine Sadikh, en pleine reconstruction, a enregistré la présence de Mme Aïda Mbodji, Mme Seynabou Ly Mbacké, Mme Ndèye Bineta Gassama, mais aussi celle de Mbaye Dièye Faye, Soda Mama Fall et de Ablaye Mbaye Pekh.
Le Président Birane Ndao n’a pas manqué de saluer la mémoire de Serigne Moustapha Sall, un des premier mécènes de la mosquée Aboubakrine Sadikh ainsi que le soutien constant apporté au Regroupement par El Hadji Baba Traoré, Mbagnick Diop Souche, Bocar Ndiaye, etc. Après près de trois tours d’horloge, la prière de takussan a mis fin à la conférence.
THIONE SECK SE LAVE A GRAND EAU ET FOND EN LARMES
l y avait de l’émotion à la salle 3 du tribunal correctionnel de Grande Instance de Dakar hier, lors de la comparution de thione Ballago Seck et son acolyte, Alaye Djité.
Il y avait de l’émotion à la salle 3 du tribunal correctionnel de Grande Instance de Dakar hier, lors de la comparution de thione Ballago Seck et son acolyte, Alaye Djité. Poursuivi pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, tentative d’escroquerie des personnes non identifiées et falsification des signes monétaires en Dollars et en euros, le lead voal du Ram Daan s’est blanchi avant de craquer et fondre en larmes. Malgré les dénégation, le parquet a requis 2 ans dont 8 mois ferme contre thione Seck, et cinq ans contre son co-accusé. Ils seront édifiés sur leur sort le 23 mai prochain.
«Je suis innocent. Je ne sais pas comment fabriquer des faux billets. Au contraire, j’ai été victime d’escroquerie portant sur 85 millions de francs CFA et marabouté par un gambien nommé Joachim Cissé ». Tels sont les propos du leader de Ram Daan qui comparaissait hier, devant la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Répondant aux chefs d’association de malfaiteurs, de blanchiment de capitaux, de tentative d’escroquer des personnes non identifiées et de falsification des signes monétaires en Dollars et en Euros, Thione Seck a nié en bloc. Selon lui, ces accusations ont bousillé sa carrière et celle de son fils, tout en détruisant sa santé. Revenant sur les faits, il explique que durant l’année 2014, il a été contacté par téléphone par un Suédois qui lui a fait part de vouloir signer un contrat avec lui pour 105 tournées en Europe, moyennant 100 millions d’euros, environs 64 milliards de francs CFA. « Je croyais que c’est Dieu qui les a envoyés pour me payer tout ce que j’ai semé dans la vie en m’offrant ce contrat. La personne avec qui j’ai parlé durant un mois m’a dit que leur représentant est un gambien et qu’il va venir me rendre visite un de ses quatre. Un jour, Joachim Cissé m’a rendu visite. C’était un bel homme bien sapé en portant des accessoires en or. Il m’a remis un sac de 50 000 millions d’euros comme avance pour le contrat. Avant de partir, il m’a dit que l’ambassadeur de Suède viendra au Sénégal avec 6 autres personnes dans 5 jours pour la signature des contrats», raconte le prévenu. Poursuivant, l’artiste informe qu’au départ de M Cissé, il a appelé son avocat pour lui faire part qu’il a gagné le « contrat du siècle ». Le lendemain, ajoute M Seck, Joachim Cissé est revenu à la charge etlui a demandé un prêt de 100 millions de francs CFA. Thione Seck indique qu’il a répondu par la négative. Le gambien l’a salué en lui disant qu’il pouvait le faire. «C’est ainsi que je suis parti prendre 85 millions dans mon armoire pour le remettre à Cissé. C’est au bout de 7 heures de temps après que je me suis rendu compte de mon acte».
«SI J’AVAIS DECROCHE CE CONTRAT, NGUEWEL DOTOUL MANQUE THIEP»
« Sachez que si je décrochais le contrat, Nguewel dotoul manqué thiep. Je croyais à ce projet », a dit le prévenu. Ce qui a fait rire toute la salle. Revenant sur les faits, il ajoute que c’est trois jours après qu’il a su qu’il a été berné car depuis lors, il n’a plus reçu l’appel de ses collaborateurs. « Le jour où j’ai projeté d’aller à la police, c’est ce soir-là que les limiers ont fait une descente chez moi. Lorsqu’ils m’ont interpellé sur une affaire de faux billets, j’ai été tellement surpris que je me suis assis sur le sac qu’on m’avait remis. J’ignorais que c’était des faux billets. D’ailleurs, je ne l’ai jamais ouvert. Si les gendarmes n’avaient pas enlevé les scotchs de l’argent, je n’aurais jamais su que le sac contenait de faux billets et des billets verts », s’est-il dédouané. Interrogé sur son acolyte Alaye Djité qui comparaissait pour les mêmes faits que lui, Thione Seck affirme ne pas le connaitre. Selon lui, ils se sont rencontrés fortuitement à deux reprises. La première fois, informe M Seck, «c’était devant chez lui. Il voulait un logement et le courtier avec qui il discutait m’a approché pour me dire qu’il est un de mes fans. C’est dans ces circonstances que son co-prévenu lui a dit qu’il a assisté à l’un de ses concerts en France . « On a échangé de numéros. Quelques jours plus tard, je l’ai appelé pour lui confirmer qu’il y a un appartement. La deuxième fois, on s’est croisé dans une station alors qu’on lavait nos voitures tous les deux », s’est-il défendu. La police a emporté mes 34 millions, dont les 7 millions appartiennent à ma fille Moumy. « Durant les 8 mois en prison, j’ai souffert au point d’avoir un problème de santé », assène-t-il en sanglots. C’est ainsi que l’audience a été suspendue pendant 30 minutes, le temps de permettre à l’artiste de se calmer.
ALAYE DJITE : «C’EST UN COUP MONTE PAR MON CHAUFFEUR QUE J’AI LICENCIE»
Prenant la parole, Alaye Djitéye soutient qu’il est comédien de profession. Abondant dans le même sens, il a nié les faits qui lui sont reprochés. A l’en croire, les gendarmes ont monté les faits de toutes pièces en complicité avec son ancien chauffeur qu’il a licencié. Le 27 mai 2015, vers les coups de 11 heures, les gendarmes m’ont arrêté au niveau de la Foire dans ma voiture, avant de m’amener chez Thione Seck, indique-t-il. « Après avoir terminé leur perquisition chez lui, ils se sont rendus chez moi à la cité Mixta, mais ils n’y ont rien trouvé. C’est à Castor que j’ai un atelier de montage où il y a des habits imperméables, 4 photocopieuses HP, dont 2 en état défectueux. Je reconnais avoir photocopié des billets d’euros et de dollars pour le tournage d’un de mes films », a-t-il martelé. Le prévenu d’origine malienne de révéler que c’est en prison qu’il a perdu ses 3 enfants et sa femme dans un accident, et sa mère quelques mois plus tard. A la question de savoir s’il connait Thione Seck, il répond : « Je n’ai même pas le numéro de Thione Seck », fulmine-t-il. Mais sur le Pv, il est mentionné que le numéro de Thione Seck figure dans son répertoire.
LA BCEAO DEMANDE LE FRANC SYMBOLIQUE
L’avocat de la partie civile, Me Mbaye Sall, avocat de la BCEAO, qui estime que le faux monnayage et le blanchiment de capitaux gangrènent notre société, a demandé le franc symbolique. « Les faits sont constants. Un renseignement reçu par la section de recherche a eu vent d’un vaste trafic de billet monétaire depuis avril. C'est au mois de mai qu'ils ont vu Thomas remettre un sac à Chérif Sakho », dira Me Sall. Pour Me Moussa Sarr, Djité savait que c'étaient des faux billets. « L’élément moral ne fait l’objet d’aucun doute. Sur ses téléphones, on n’a pas tracé l'appel des Suédois, ce qui est nébuleux », indique Me Sarr.
Le PARQUET REQUIERT 2 ANS DONT 8 MOIS FERME POUR THIONE SECK et 5 ANS POUR SON ACOLYTE
Pour le ministère public, on a privilégié la piste du renseignement dans ce dossier. Selon lui, Abdou Cherif Sakho a pris la fuite. Il y a eu des éléments constants qu'on ne peut pas ignorer. Le parquet soutient qu’il y a plusieurs contrevérités par rapport aux prévenus et surtout sur leur rencontre. « Thione parle d'être victime de marabout mais il y a beaucoup de légèreté dans ses propos sur l'argent qu'il a reçu. Son comportement douteux traduit qu'il ne pourrait pas ignorer le faux billet », dit-il. Sur ce, il demande la disqualification de la contrefaçon de faux billets en détention de signe monétaire. Il a requis 5 ans ferme contre Alaye Djité et 2 ans dont 8 mois ferme contre Thione Seck.
LA DEFENSE : «LES SCELLES QUE VOUS AVEZ OUVERTS NE SONT PAS DES FAUX BILLETS MAIS DES PAPIERS, DES MOUCHOIRS»
Pour Me Ibrahima Mbengue, l’avocat d’Alaye Djité, même un aveugle saura que le billet n'est pas un vrai billet. « Ce que je déplore toujours, c'est qu'il est temps que les enquêteurs soient mis en contribution. C'est facile de se retrouver derrière sa machine, de tout B taper et de demander au tribunal de juger. Quand vous avez ouvert les scellés, vous avez constaté que ces billets ne peuvent tromper personne. Toute la charpente a eu à porter sur ces faux billets. On vous dit que l'arsenal de fabrication a été retrouvé chez mon client, mais on aurait pu vous dire que c'est du matériel informatique. Dans ce dossier, il n'y a pas de mercure ni de billets noirs. Il n'y a pas de numéro dans ces billets. Le coup de fil est insuffisant pour établir une association de malfaiteurs. Quelle que soit l'heure d'appel, ça ne peut pas constituer une infraction. Je vous demande de le relaxer», plaide Me Mbengue. Me Bamba Cissé a quant à lui indiqué que Thione Seck est dans le milieu du showbiz depuis 40 ans. Ce milieu, dit il, « est infesté mais il a tout fait pour le contourner. Les scellés ont été ouverts et en dehors des scellés pour Thione, il n’y a rien». « La vérité a éclaté parce qu'on parlait de 42 milliards alors qu'il s'agit de 40 cartons de papiers. Thione Seck a été humilié et jusque-là les scellés n'étaient pas ouverts. Il s'agissait de papiers verts en lieu et place des billets de banque. Sur la question de blanchiment des capitaux, la simple détention ne résulte pas de blanchiment. Également, rien d'étonnant sur le fait qu'il ait reçu un appel téléphonique », dit Me Cissé qui demande le renvoi des faits de la poursuite sans peine ni dépens. De l’avis de Me Ousmane Seye, son client a subi un lynchage médiatique. « Il y a même des kleenex et des papiers verts dans ce dossier
Les scellés que vous avez ouverts ne sont pas des faux billets mais des papiers, des mouchoirs. Ces billets n'ont aucune apparence d'un vrai billet. Nous demandons que la constitution de partie de la Bceao soit déclarée irrecevable, mais aussi à la Bceao de nous payer le franc symbolique pour s'être invitée par infraction dans la procédure. Le représentant de la partie civile n'a reçu aucun mandat », plaide Me Seye avant de demander la restitution de l'argent des prévenus. Délibéré au 23 mai prochain.
J’AI ÉTÉ MARABOUTÉ, ILS ONT BOUSILLÉ LA CARRIÈRE DE WALLY
Le juge Maguette Diop a rejeté les exceptions soulevées par les avocats de Thione Seck. Les débats au fond ont démarré avec l’audition du principal prévenu Thione Seck. À la barre, le chanteur s’est défendu des accusations d’association de malfaiteurs et contrefaçon de billets de banque pour lesquels il est jugé avec son complice Alaje Djite.
« Je ne reconnais pas les faits. Ça fait 45 ans que je fais de la musique. À travers ma musique, je délivre des messages. Depuis 45 ans, je signe des contrats. Je ne comprends pas et même dans ma tombe je ne comprendrais pas. Je suis très surpris de ce dont on m’accuse », a déclaré Thione Seck.
« Je prends 14 comprimés par jour »
Il poursuit : « J’ai été bluffé et j’ai remis 85 millions à Johachim Cissé (promoteur gambien). J’ai été marabouté et c’est 7 heures de temps après, que je me suis rendu compte que j’ai remis cet argent à Cissé. Tout cela a bouleversé la carrière de mon fils et ma santé. Je prends 14 comprimés par jour. Ce contrat était pour moi une aubaine. Cissé est venu chez moi pour m’apporter l’avance. Je n’ai pas rangé le sac. Je l’ai laissé dans le salon. Ils m’ont proposé un montant spécial et j’ai signé le contrat devant mes conseillers », soutient Thione. Qui regrette qu’à son âge qu’il ait de tels déboires judiciaires. « Quand ils m’ont pris les 85 millions, jetais à 24 heures de la signature du contrat avec mes conseillers. J’ai 64 ans et je n’aurais jamais cru que je serai là devant vous pour vous donner des explications. Je respecte les gendarmes mais ils n’ont pas dit la vérité. J’habite à 150 m de la station. Des étrangers viennent me voir tous les jours. Les pandores sont venus avec Djitté, menotté. Ils m’ont dit que je suis soupçonné de détenir des faux billets. Si je savais que ce sac contenait des faux billets, ils ne l’auraient jamais trouvé chez moi. Il y avait des billets de 100 euros et le reste était des (kleenex) mouchoirs. »
Le chanteur de souligner que Djitté a reconnu avoir fabriqué les faux billets mais il a dit qu’il ne savait pas que ça allait atterrir chez Thione Seck. « J’ai connu le sieur Djitté dans le cadre d’une location de voiture. Joachim Cissé m’a dit qu’il est un gambien et il ne peut pas se déplacer avec une forte somme d’argent. Il devait venir pour 5 jours avec l’ambassadeur suédois qui devait parrainer la tournée », se justifie le père de Wally.
DES ROUTES MEURTRIÈRES
Selon le représentant du directeur des Transports routiers, Ousmane Ly, les accidents de la route provoquent la mort de plus de 500.000 personnes par an
La commune des Parcelles Assainies a abrité hier le lancement des activités de la semaine mondiale de la sécurité routière. Une occasion pour les différents acteurs de faire le point sur cette question au Sénégal. Selon le représentant du directeur des Transports routiers, Ousmane Ly, les accidents de la route provoquent la mort de plus de 500.000 personnes par an.
«En Afrique, il y a plus de 1,025 million accidentés de la route chaque année. Au niveau du Sénégal, le rapport de l’Ansd publié en 2018 montre qu’on est passé à plus de 100%, c’est à dire 141,9% d’accidents de la route», a indiqué hier la représentante de Cetud, Mme Kébé. Dans le même sillage, le représentant du directeur des transports routiers Ousmane Ly renseigne que «chaque année, plus de 500.000 personnes meurent dans au Sénégal des accidents de la route». Selon le sieur Ly, 92% des accidents sont dus au mauvais comportement des usagers comme l’excès de vitesse et l’usage du téléphone au volant. Les conséquences des accidents de la route sont désastreuses sur l’économie, la sécurité et le bien être des populations.
LE MAIRE DES PARCELLES ASSAINIES : DEPUIS SON OUVERTURE LA VDN A 7 CAS DE DECES
Pour le maire des Parcelles Assainies, Moussa Sy, il ne se passe un jour sans que les médias ne fassent cas d’accident grave entre automobilistes, mais aussi entre piétons et automobilistes. «Pour ne parler que de la commune des Parcelles Assainies et de la route des Niayes qui la borde, ce sont plusieurs cas d’accidents graves qui sont quotidiennement portés à notre attention», souligne l’édile des Parcelles Assainies avant d’ajouter : «Nous avons une population scolaire qui dépasse 30.000 élèves, d’où notre inquiétude pour assurer la sécurité, non pas aux abords de leurs écoles, mais aussi jusqu’à leurs domiciles respectifs. Sur la nouvelle Vdn 2 ouverte récemment, se produisent très souvent des cas d’accidents mortels. On en dénombre actuellement 6 cas qui concernent aussi bien les enfants que les adultes. Il y a 10 jours de cela, nous avons perdu un élève âgé de 7ans qui, en revenant de la plage, a été percuté par une voiture. Des solutions et des mesures énergiques doivent être trouvées pour venir à bout de ce fléau qui coûte cher à l’Etat».
De l’avis de Moussa Sy, les accidents font perdre à l’Etat du Sénégal 77 milliards FCFA. «Ce chiffre nous montre l’ampleur du problème», indique-t-il avant de prôner la sensibilisation et la formation pour le respect des règles de la circulation routière. «Il faut aussi que les automobilistes irrespectueux du code de la route soient sanctionnés à la mesure de leurs infractions. Ces sanctions doivent aller jusqu’au retrait du permis de conduire. Il nous faut également faire en sorte que les trottoirs soient rendus aux piétons, afin de leur permettre de marcher en toute sécurité», clame le maire des Parcelles Assainies.
De l’avis de la présidente du Réseau des femmes parlementaires, Awa Guèye, l‘insécurité routière constitue actuellement un fléau de portée mondiale, avec ses lourdes conséquences en termes de décès, de blessés et de pertes économiques. «Au Sénégal, le problème se pose avec acuité au regard du diagnostic opéré sur le secteur des transports terrestres. On assiste chaque année à la recrudescence des accidents mortels accompagnés des dégâts matériels assez conséquents», dit-elle. Face à cette situation, elle recommande de mobiliser toutes les composantes de la société pour venir à bout du fléau. C’est ce qui justifie, selon Awa Gueye, la création du Réseau des parlementaires pour la promotion de la sécurité routière. La cérémonie a été aussi une occasion pour les élèves de faire un plaidoyer pour le respect des 30km/h devant leurs établissements.
LES «THIANTACOUNES» PERDENT LEUR GUIDE
Cheikh Béthio Thioune est décédé hier à Bordeaux (France), des suites d’une maladie.
Cheikh Béthio Thioune est décédé hier à Bordeaux (France), des suites d’une maladie. Sa disparition intervient au lendemain de sa condamnation à 10 ans d’emprisonnement ferme dans l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam. Une coïncidence malheureuse.
Cette voix rauque et pleine d’humour ne s’élèvera plus. Elle s’est éteinte à jamais. Le guide des «Thiantacounes» est décédé hier en France où s’il était rendu depuis janvier dernier pour des soins médicaux. Cet évènement tragique a surpris plus d’un. D’autant plus qu’il venait juste d’être condamné à 10 ans de travaux forcés dans l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam. En 2012, deux de ses disciples, Ababacar Diagne et Bara Sow, avaient été tués et enterrés dans une fosse commune dans la brousse. Eclaboussé par cette affaire, le Cheikh est incarcéré à l’époque avant de bénéficier après dix mois de détention d’une remise en liberté et mis sous contrôle judiciaire. Son arrestation n’était pas sans conséquence fâcheuse avec une série de protestations. Ses disciples avaient violemment exprimé leur colère non sans faire de nombreux dégâts dans les rues de Dakar.
Âgé de 81 ans, Cheikh Béthio Thioune était le guide spirituel des Thiantacounes, un groupe de la confrérie religieuse mouride connu pour leur dévotion à Serigne Saliou Mbacké. « Sans Serigne Saliou, nous aurions consacré notre vie, en tant que griots, à chanter les louanges de certaines familles royales. C’est grâce à Serigne Saliou et à sa bénédiction que nous en sommes là aujourd’hui avec des milliers de disciples », confessait-il de son vivant. C’est pourquoi Cheikh Béthio Thioune a jusque-là célébré la date de sa première rencontre avec le fils de Serigne Touba. A l’âge de 8 ans environ, il fait la connaissance de son guide spirituel le 17 avril 1946 à Tassette, village de la localité de Mbour, à 25 Km de Thiès. C’est là-bas qu’il fait allégeance dans la même année au vénéré feu Serigne Saliou. Disciple fidèle de celui qui fut plus tard Khalife général des Mourides, il organise durant plusieurs années à Dakar des manifestations, Sant Serigne Saliou (« rendre grâce à Serigne Saliou »), durant lesquelles des centaines de moutons et bœufs sont tuées pour le compte de milliers d'invités. Serigne Saliou Mbacké élève Béthio Thioune au rang de Serigne le 11 janvier 1983 au daara de Ndiapndal, puis le consacre Cheikh en 1987.
Dans une autre vie, Cheikh Béthio était un administrateur civil à la retraite. Après 38 ans de carrière administrative, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite en janvier 1996 en qualité d'administrateur civil principal de classe exceptionnelle. Il s'installe juste après à Touba, dans le village de Dianatoul Mahwa où il reçoit du khalife général une grande concession foncière autourde laquelle il construit un véritable quartier.
CHEIKH BETHIO, UN INTELLECTUEL
Cheikh Béthio Thioune est né vers 1938 à Madinatou Salam près de Mbour, au Sénégal. Le 3 novembre 1947, il fait son entrée à l’école française régionale de Mbour jusqu’au CE2 en 1952, puis passe et obtient à Thiès son certificat d'études primaires qui précède son passage en sixième en 1955 au lycée moderne de Thiès, devenu Malick-Sy. Il décroche son BEPC (actuel BFEM) en 1959 et suit sa seconde au lycée Faidherbe de Saint-Louis. L'année suivante, il intègre Van Vollenhoven (devenu lycée Lamine-Gueye) et brièvement le lycée Delafosse de Dakar. Il débute comme instituteur, avec une première affectation à Agnack, à quelques encablures de Ziguinchor, où il devient chargé d’école pendant deux ans. Il retourne à Thiès à l’école des champs de course avant de quitter l’enseignement pour des raisons politiques. Il est ensuite délégué médical, puis revient dans la fonction publique comme directeur de l’animation rurale à Méwane et inspecteur de l’expansion dans le Sine-Saloum durant cinq ans.
Après une formation professionnelle à l'École Nationale d’Économie Appliquée (ENEA) en 1973, il est inspecteur d'animation dans le département de Tivaouane, puis inspecteur régional du ministère de la Jeunesse et des Sports à Dakar. Élève de l'Ecole nationale d'administration et de magistrature, il sort diplômé de la promotion Gabriel D’arboussier en 1976, aux côtés d'Ousmane Tanor Dieng, et intègre le ministère de l'Intérieur comme administrateur civil. Il est alors nommé administrateur municipal de Diourbel, où il organise en 1977 la première fête de l'indépendance du Sénégal organisée hors de la capitale, présidée par le président Senghor, puis est affecté successivement comme administrateur à Kaolack, secrétaire général de la commune de Pikine, et secrétaire général de la communauté urbaine de Dakar.
CHEIKH BETHIO ET LA POLITIQUE
Dans sa carrière, Cheikh Béthio a également eu à flirter avec la politique. Il est placé en 37ème position sur la liste mise en place par le khalife général, Serigne Saliou Mbacké, pour les élections municipales et rurales de novembre 1996. Le sortant, Sérigne Méoundou, est à la deuxième place, mais en disgrâce, il doit laisser à Cheikh Béthio Thioune la présidence de la communauté rurale de la ville de Touba. Mais le choix d'un nouvel arrivant à Touba, protégé de Saliou Mbacké, n'apparaît pas naturel au milieu maraboutique et aux petits-fils du fondateur de la cité, gardiens de la tradition ; et le khalife doit convaincre ses neveux. Dès lors, lorsque Cheikh Béthio Thioune décide de quadrupler son premier budget de la communauté rurale, passant de 208,5 millions de Francs CFA à 810,43 millions, les habitants de Touba qui protestent contre les nouvelles recettes prévues par la taxation des commerces reçoivent le soutien informel des petits-fils. La vaine collecte des taxes est finalement suspendue en août 1998. Toutefois, fort de son expérience de haut fonctionnaire, il participe à la modernisation de la gestion de la communauté rurale. Egalement, il s’était fait remarqué dans les années 1960 pour son engagement aux côtés des partis de gauche. Alors qu’il était enseignant, il a intégré le Parti africain de l’indépendance (Pai).En 1966, après avoir placardé le long des murs de la capitale du rail des affiches communistes, il a été arrêté avec d’autres militants du Pai. Jugé, il a été condamné à 6 mois ferme. Peine qu’il ne purgera pas puisque le Président Léopold Sédar Senghor avait sorti un décret pour amnistier Béthio Thioune et ses co-inculpés avant d’ordonner leur réintégration dans la fonction publique. Mais Béthio avait déjà décidé de mettre une croix sur l’enseignement. Dernièrement en2012,face à une vague populaire qui se déversait contre Abdoulaye Wade, le Cheikh était monté à la rescousse du Pape Sopi. Il avait ainsi donné des consignes de vote en faveur de Me Wade. Alors que la tension avait atteint son paroxysme, Cheikh Béthio a montré qu’il n’en avait cure. Il avait ainsi prédit la victoire d’Abdoulaye Wade en lui assurant les voix de ses 4 millions de disciples.
MEDINATOUL SALAM, Sa DERNIERE DEMEURE
on fils Serigne Saliou Thioune, interrogé hier sur Iradio, a informé, après avoir rendu grâce à Dieu, que la famille est en train de s’organiser pour ses obsèques. « Je reviens de Touba comme ça, où on m’a annoncé la nouvelle. J’en ai fait part à Serigne Mountakha Mbacké et à Serigne Bass Abdou Khadre. On va convoquer les membres de la famille ici à Mermoz et demain (Ndlr : aujourd’hui) matin, on se rendra tous à Médinatoul Salam pour attendre le corps. Les formalités sont en train d’être faites en France. Les médecins s’organisent actuellement pour le retour du corps. Mon jeune frère est actuellement là-bas. Et on vous tiendra informé de la suite», soutient Serigne Saliou Thioune. Poursuivant, Serigne Saliou Thioune estime que la famille n’a pas encore discuté du lieu d’inhumation de leur pater. Mais à coup sûr, le Cheikh sera inhumé à Médinatoul Salam. De son vivant, il avait fait état de sa volonté d’être inhumé à Médinatoul Salam pour respecter la recommandation de Serigne Saliou.
Sur le dénouement du procès de Médinatoul Salam, Serigne Saliou Thioune, dépité, a indiqué que l’histoire leur donne raison. « C’est la réponse au déni du certificat médical fourni. Le jugement par contumace de mon père est sans fondement. Mais nous rendons aujourd’hui grâce à Dieu. Notre papa a toujours eu foi en Serigne Saliou et à Serigne Touba jusqu’à sa mort aujourd’hui. Voilà, il est parti honorablement », explique-t-il. Avant d’informer en définitive que la famille avait tout fait pour que Cheikh Béthio ne soit même pas au courant de son jugement. Quant à son avocat Me Ousmane Seye, il a confié que cela faisait longtemps qu’il n’arrivait pas à l’avoir puisque ses médecins avaient confisqué son téléphone. Tout compte fait, il apparait aujourd’hui que les mauvais sorts s’enchainent chez les Thiantacounes. Ne finissant pas de dénoncer le verdict prononcé contre leur guide dans l’affaire de Médinatoul Salam, voilà qu’un autre évènement plus tragique est venu s’abattre sur eux. Avec la disparition de Cheikh Béthio Thioune, les Thiantacounes ont pris un sacré coup dont ils vont se remettre difficilement.
8 MORTS ET 24 RESCAPÉS
Le bilan du chavirement de la pirogue, qui a eu lieu, ce dimanche dans la localité d’Eloubaline, dans le département d’Oussouye, a évolué
Le bilan du chavirement de la pirogue, qui a eu lieu, ce dimanche dans la localité d’Eloubaline, dans le département d’Oussouye, a évolué.
On fait état de 8 morts dont deux femmes et quatre enfants et 24 rescapés. Il y a encore des portés disparus et les recherches se poursuivent toujours. Les victimes revenaient d’une cérémonie funéraire divinatoire communément appelée «Afouka». Une cérémonie toujours en vogue dans le Moff-Avvi et dans le Essing. C’est au retour de cette manifestation traditionnelle au niveau de la presqu’île d’Eloubaline que la pirogue qui avait à son bord plusieurs passagers venus d’horizons divers s’est chavirée ; occasionnant du coup, huit morts et vingt rescapés. Aux dernières nouvelles les recherches ont été arrêtées avec la découverte du dernier corps.
CHEIKH ET MAT !
Longtemps, il a été un prophète du profane et le Cheikh d’affirmation d’une jeunesse-désespoir - Il vivait trop près du soleil et s’est longtemps cru intouchable - À 80 ans, le guide religieux voit sa vie basculer dans les abysses
Marié à 7 femmes, père de plusieurs enfantas, Cheikh Béthio Thioune a été condamné à 10 ans de travaux forcés par la chambre criminelle Tribunal de grande instance de Mbour. A 80 ans, il est dans les sombres abysses après avoir tutoyé les étoiles.
Il vivait trop près du soleil et s’est longtemps cru intouchable. Pour non-dénonciation de crimes, Cheikh Béthio Thioune a été condamné hier à 10 ans de travaux forcés par la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Mbour. A 80 ans, le guide religieux voit sa vie basculer dans les abysses. Après qu’elle a touché son Everest. Chef d’une entreprise florissante (les thiantacounes), M. Thioune a toujours eu cette attention extrême portée tant à ceux qui l’entourent qu’à ses propres fantasmagories, le laissant étourdi et émerveillé par sa propre personnalité. Où se trouve la frontière entre le réel et l’imaginaire ? Entre sa vie et celle de ses talibés ? Si, ces dernières années, il est au bord de l’effondrement, on a supposé un homme exceptionnel, une divinité en chair fraiche, un puits de dévotion sans fond pour ses disciples, un leader aussi crédible que son marabout mais aussi un Cheikh sans frontières (11 millions de talibés) et surtout un bienfaiteur invétéré. Avec une amusante propension à l’exhibitionnisme. On se souvient de ses séances publiques de Thiant teintées de provocation gothique et de scarifications personnalisées et transformées en show aguichant. L’homme, comme investi d’une mission, est devenu une messe courue par les jeunes.
Face au Béthio d’aujourd’hui, tout se complique : car, il ne cesse de couvrir de boue l’idole qu’il «fut» pour ses (ex) disciples avec ces actes indicibles. Longtemps, il a été un prophète du profane et le Cheikh d’affirmation d’une jeunesse-désespoir. A ce jeu, il a été leur guide suprême pendant plusieurs décennies. Lui aussi a été rattrapé par le côté pervers du pouvoir. Grisé par son aura et son succès, Béthio Thioune contemplait son monde avec mépris et arrogance. Ecartelé entre ses aspirations religieuses, financières et politiques, l’ex-«souverain de Mermoz et de Médinatoul Salam» a chuté de son olympe. De façon tragique. Comme Jekyll ? Fasciné par son pouvoir, sa propre personnalité incarnait pourtant depuis quelques années un succès répugnant. Ces dernières années, Béthio Thioune est devenu un ambivalent, tenté par le bien et le mal : attaques contre les convois des hommes politiques, provocation électorale, religieuse et confrérique, mariages sans consentement parental, scènes de meurtre dans ses propres locaux. Est-il le dieu et le diable ? Il n’aime que les extrêmes et l’intensité qui déchirent. On a longtemps cru que Cheikh Béthio Thioune est une existence sans désaccords. Béthio s’est étalé totalement dans la rue. Une chute aussi spectaculaire que sa notoriété !
Grandeur et décadence
L’histoire est aussi faite de coïncidences. Cette affaire de Médinatoul Salam le rattrape alors qu’il s’était investi dans la campagne de Me Wade. Béthio, qui revendiquait 5 millions de talibés, engagés pour la réélection du Président sortant de 2012, remarquera que sa réputation est surfaite après la défaite de son candidat. Cela sera accompagné par l’érosion de son aura et de sa réputation. Tout s’écroule le 22 avril 2012. Bara Sow, 37 ans et Ababacar Diagne, 40 ans, sont tués de manière abominable à Médinatoul Salam, où il étalait sa toute sa puissance. Fini tout ça ! Le bouillant guide des thiantacounes est ramené à sa position de simple citoyen, de simple justiciable qu’on expédie en prison sans tambours ni trompettes. Les chefs d’inculpation sont lourds :
complicité d’homicide, recel et inhumation de cadavres sans autorisation, détention d’armes sans autorisation et association de malfaiteurs. Exit le puissant guide religieux. Depuis 7 ans, M. Thioune vivait dans un sursis permanent, après avoir réussi à saboter son miracle de ses propres mains. A ses pieds est inscrite désormais une date historique : 6 mai 2019. Le jour où il a été condamné aux travaux forcés avoir été reconnu coupable de non-dénonciation de crimes.
Il ne devait pas ignorer les risques. Administrateur civil de classe exceptionnelle, M. Thioune est un énarque à la retraite. Il a servi dans la haute administration avant d’étrenner son titre de Cheikh en 1987. Mais l'empreinte de M. Thioune se retrouvera bien au-delà de sa vie de fonctionnaire. Il atteint l’Everest dans ses nouveaux habits de guide religieux sans formation coranique. Chambellan de Serigne Saliou Mbacké, cinquième khalife général des mourides, décédé en 2007, qu’il côtoyait à l’âge de 8 ans, Thioune a réussi sa reconversion grâce à cette proximité. Elle lui a apporté la respectabilité et l’influence dans le monde politico-religieux. Son succès l'a installé comme une figure du paysage religieux vénéré et comparé aux hommes sanctifiés du Mouridisme. A la barre du Tgi de Mbour, Adja Déthié Pène, sa septième épouse, a dit que «Cheikh Béthio est Serigne Touba». Grosse provocation ?
«J’ai eu mal quand j’ai entendu l’une des épouses de Cheikh Béthio Thioune dire que Cheikh Béthio, c’est Cheikh Ahmadou Bamba. J’ai dit que là, c’est allé trop. Cheikh Béthio n’est pas Cheikh Ahmadou Bamba et Cheikh Ahmadou Bamba n’est pas Cheikh Béthio. Cheikh Ahmadou Bamba était à un autre degré beaucoup plus élevé, beaucoup plus spirituel. Dire que Cheikh Béthio est Serigne Touba, c’est une offense à la communauté mouride, c'est un manque de respect, c’est une offense à Cheikh Ahmadou Bamba, qui n’est pas Cheikh Béthio Thioune, quel que soit le respect et la considération que j’ai pour lui. Cheikh Béthio Thioune ne peut pas être Cheikh Ahmadou Bamba et Cheikh Ahmadou Bamba ne peut pas être Cheikh Béthio», réplique Me Khassimou Touré. Jugé par contumace, Cheikh Béthio est sans doute en train d’échafauder un plan pour sortir de cette galère judiciaire, après avoir longtemps carburé pour les honneurs de la vie quotidienne, la propension à profiter de ses opportunités les plus ordinaires jusqu’à en être aviné. Il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne.