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25 novembre 2024
Politique
SOUTIEN FERME D’AND-JËF/PADS DE DIOP DECROIX AU DUO DIOMAYE/SONKO
Le président de la République Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko peuvent compter sur un soutien total d’And-Jëf/Pads de Mamadou Diop Decroix.
Le président de la République Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko peuvent compter sur un soutien total d’And-Jëf/Pads de Mamadou Diop Decroix. Ce dernier et ses partisans appellent à un grand rassemblement du peuple autour des nouvelles autorités.
A travers une déclaration parvenue à la rédaction hier, And-Jëf/Pads tendance Diop Decroix rappelle que leur parti a très tôt signifié « aux nouvelles autorités que nous nous tenions à leurs côtés par devoir et par principe avec comme seule et unique contrepartie qu’elles gardent le cap sur les trois objectifs qu’elles ont toujours proclamées et revendiquées et qui leur ont valu d’être élues dès le premier tour en mars 2024 à savoir : le combat pour la souveraineté nationale, le combat pour l’émancipation du peuple (s’éduquer, se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner, avoir un emploi décent, etc. dans la liberté) et le combat pour une Afrique unie et pesant lourdement sur la balance générale des affaires du monde ».
Le secrétariat permanent d’And Jef s’est réjoui des actes posés pour ‘hivernage en cours, la diplomatie sous régionale et à l’internationale. Il estime cependant que « les confrontations actuelles à l’Assemblée nationale ne sont que la partie visible de l’iceberg des combats à venir et à remporter. Le nouveau régime est absolument au travail ». « Evidemment une contradiction éminente se dresse devant les porteurs du changement : soulager le quotidien des Sénégalais et, dans le même temps, attaquer les montagnes sous lesquelles nous ployons depuis plus de 60 années et qui nous empêchent de nous relever et d’avancer. Ces montagnes sont : la culture de la corruption et de la prédation sous toutes ses formes, la culture de l’impunité, la culture des passe-droits, etc. Les nouvelles autorités doivent se sentir épaulées, accompagnées, comprises et soutenues. Elles sont sur la voie de pratiquer la rupture avec cette tradition bien établie où les oppositions dénoncent la culture et la pratique de la mal gouvernance mais l’aggravent et l’approfondissent dès qu’elles s’installent aux commandes de l’Etat » indiquent Diop Decroix et ses partisans.
Du point de vue de And-Jëf/Pad, lorsque des acteurs politiques ont formulé des promesses électorales et, une fois élues se mettent à leur donner corps en dépit des difficultés de toutes sortes, alors ils méritent d’être portés par tout un peuple. « Si l’on se dit la vérité comment comprendre qu’on déclare lutter contre la corruption sans avoir jamais déféré devant les tribunaux un seul cas de corruption pendant plus d’une décennie alors que des structures dédiées sont installées et fonctionnent avec l’argent du contribuable ? Nous pensons que le moment est venu pour que l’écrasante majorité des Sénégalais se retrouvent autour du Président de la République et du gouvernement dans un large Front Uni National pour faire bloc et apporter chacun sa contribution à ce combat qui ne peut être remporté sans eux. Ce combat n’est pas simple et n’est pas facile. Il y aura des avancées et des reculs, des haut et des bas. L’essentiel est de ne pas dévier du cap » concluent Diop Decroix et ses partisans.
LE FOCAC, UNE ÉTAPE CLE DU RENFORCEMENT DES RELATIONS SINO-AFRICAINES
Le Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) marque une étape clé dans le renforcement des relations entre l’Empire du milieu et le continent africain, a souligné, jeudi, le chef de l’Etat sénégalais Bassirou Diomaye Faye, co-président de l’évènement
Le Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) marque une étape clé dans le renforcement des relations entre l’Empire du milieu et le continent africain, a souligné, jeudi, le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, co-président de l’évènement.
‘’Le FOCAC marque une étape clé dans le renforcement des relations entre la Chine et l’Afrique, avec des engagements concrets en faveur de l’industrialisation, de l’agriculture, de l’énergie et du numérique’’, a-t-il indiqué dans un message publié sur le réseau social X.
Le président Faye, qui participe à l’évènement aux côtés d’une cinquantaine de dirigeants africains, a assuré que le Sénégal et la Chine partagent une vision commune de développement et de coopération mutuellement bénéfique.
‘’Ensemble, nous continuerons à bâtir des projets structurants qui amélioreront la vie de nos populations’’, a-t-il ajouté, tout en tenant à ‘’remercier chaleureusement le président Xi Jinping pour l’accueil exceptionnel et la parfaite organisation de ce sommet’’.
LES DEPUTES CONVOQUES EN SESSION EXTRAORDINAIRE, JEUDI
Le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, a annoncé la convocation des députés, jeudi, pour l’ouverture, à partir de 10 heures, de la troisième session extraordinaire de l’année 2024
Dakar, 4 sept (APS) – Le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, a annoncé la convocation des députés, jeudi, pour l’ouverture, à partir de 10 heures, de la troisième session extraordinaire de l’année 2024, a-t-on appris auprès de l’institution parlementaire.
Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a, par décret en date du 4 septembre, saisi l’Assemblée nationale pour l’ouverture, jeudi, d’une session extraordinaire.
Le président de la République, par le biais du décret rendu public mercredi, s’est appuyé sur l’article 84 de la Constitution pour fixer l’ordre du jour de cette troisième session extraordinaire de l’institution parlementaire.
Les députés vont ainsi ‘’prioritairement’’ examiner un projet de loi de règlement pour la gestion 2022, un autre visant à autoriser le président de la République à ratifier la Convention de l’Union africaine sur la Coopération transfrontalière adoptée à Malabo, le 27 juin, rapporte le document parvenu à l’APS.
Les parlementaires vont ensuite plancher sur un projet de loi consacré à la Commission nationale des droits de l’homme avant de recevoir le Premier ministre pour sa Déclaration de politique générale.
Le chef de l’Etat a en même temps rappelé que cette session extraordinaire sera close à l’épuisement de l’ordre du jour.
La convocation des députés en session extraordinaire par le président de la République a été faite alors que le bureau de l’institution parlementaire organisait une réunion dont l’ordre du jour n’avait pas été pas rendu public.
Cette réunion a été convoquée après que le groupe parlementaire de l’opposition Benno Bokk Yakaar (BBY), par la voix de son président Abdou Mbow a annoncé le dépôt d’une motion de censure pour faire tomber le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko.
En vertu de l’article 84 de la Constitution, l’ouverture de cette session extraordinaire bloque la procédure de la motion de censure initiée par le groupe Benno Bokk Yaakarr
Une nouvelle étape d’un bras de fer entre le pouvoir à l’opposition parlementaire accentué par le rejet, lundi, par l’Assemblée nationale d’un projet de modification de la Constitution qui visait à ouvrir la voie à une dissolution du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE), deux institutions consultatives.
Après avoir “pris acte”, mardi, de la décision de l’institution parlementaire, le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, a limogé, mercredi, la présidente du HCCT, Aminata Mbengue Ndiaye, et le président du CESE, Abdoulaye Daouda Diallo.
Par Makhtar DIOUF
UN PREMIER MINISTRE QUI GOUVERNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Naufragés du 24 mars 2024, lâchez donc ces primo-élus à la tête du pays qu’ils s’évertuent à extirper du sous-développement dans lequel vous l’avez enfoncé durant une soixantaine d’années
L’actuelle Constitution 2001 du Sénégal (avec sa réforme de 2016) et les précédentes sont toutes inspirées comme en copier-coller de la Constitution française de 1958.
Cette Constitution supprime le titre de ‘’président du conseil des ministres’’ et le remplace par ‘’Premier ministre’’ pour donner plus de poids à la fonction par rapport au président de la République. Ce que Georges Vedel professeur de Droit public à la Faculté de Droit de Paris avait appelé « bicéphalisme administratif ».
Le poste de Premier ministre sera occupé en France par d’éminentes personnalités comme Michel Debré, Georges Pompidou, Maurice Couve de Murville, Pierre Mesmer (ancien gouverneur général de l’AOF), Jacques Chaban-Delmas, Jacques Chirac, Lionel Jospin, Michel Rocard… Pompidou et Chirac accéderont à la présidence. Raymond Barre, professeur émérite d’université avait été nommé Premier ministre par le président Giscard d’Estaing, le présentant comme ‘’le meilleur économiste de France’’. Ce rappel est fait pour montrer l’importance de la fonction de Premier ministre dans une démocratie.
La fonction de Premier ministre est bien mise en évidence lorsque son parti remporte une élection législative. Il est alors imposé au président de la République une cohabitation qui émiette sur ses prérogatives, car il à ses côtés un Premier ministre qu’il n’a pas nommé et qu’il ne peut pas révoquer.
Au Sénégal, c’est pour faire cavalier seul que Senghor avait en décembre 1962 accusé Mamadou Dia de tentative de coup d’Etat pour l’éliminer du champ politique. Le général Jean Alfred Diallo qu’il nomme chef d’Etat-Major de l’Armée dira vers la fin de sa vie que Mamadou Dia n’avait jamais tenté de faire un coup d’Etat et qu’il ne pouvait pas le faire.
Les quatre premiers présidents, Senghor, A. Diouf, Wade et Macky ont tous supprimé le poste de Premier ministre, pour le rétablir. Tout Premier ministre qui affiche une forte personnalité est immédiatement démis. Senghor a rétabli le poste de Premier ministre confié à Abdou Diouf après avoir mis en place une nouvelle Constitution dépouillant la fonction de Premier ministre de l’essentiel de ses prérogatives de la Constitution de 1960.
Sous Wade et Macky, le Premier ministre est ravalé dans les bas-fonds de la servitude, de la servilité. Les images de photo et de vidéo sont là pour nous montrer tel Premier ministre en position ‘’tarbiyou’’ serrant la main du président obséquieusement, se prosternant, s’inclinant en presque angle droit comme un talibé devant son guide spirituel. Un Premier ministre béni-oui-oui qui ne fait qu’exécuter les désirs du président, son maître.
C’est à ce type de Premier ministre qu’on veut nous ramener ? Alors que l’actuelle Constitution du Sénégal donne au Premier ministre une autre dimension, avec une autre image.
Dans la loi constitutionnelle du 5 avril 2016 portant révision de la Constitution, on lit :
Le gouvernement conduit et coordonne la politique de la Nation sous la direction du Premier ministre.Il est responsable devant le président de la République et devant l’Assemblée nationale dans les conditions prévues par les articles 85 et 86 de la Constitution…
Le Premier ministre dispose de l’administration et nomme aux emplois civils déterminés par la loi (article 57).
Le tandem Diomaye – Sonko n’a rien à voir avec le tandem Senghor-Dia, deux personnages que tout opposait. Il s’apparente plutôt au binôme Abdou Diouf- Habib Thiam : même génération d’âge, même formation supérieure, même socle d’amitié de longue date. Habib Thiam a occupé une dizaine d’années le poste de Premier ministre à deux reprises (1981-83, puis 1991-98), en se conformant aux pouvoirs que lui conférait la Constitution.
Ceux qui disent que c’est l’actuel Premier ministre Sonko qui gouverne à la place du président de la République ne se donnent même pas la peine de visiter ou de revisiter la Constitution. Ils préfèrent fonctionner au crypto-personnel émotionnel. Peuvent-ils citer un seul acte pris par l’actuel Premier ministre en dehors des attributions que lui confère la Constitution ?
S’ils se donnaient la peine de consulter l’histoire constitutionnelle du Sénégal, ils verraient que de tous les Premiers ministres, c’est Mamadou Dia qui disposait le plus de pouvoirs qui lui étaient conférés par la Constitution de 1960. Raison pour laquelle Senghor l’avait brutalement éliminé de la scène politique pour instaurer un régime présidentiel.
Il est impossible de ne pas mentionner ici le cas spécial constitué par Jean Collin. Français naturalisé Sénégalais, il a une trentaine d’années (1960-91) occupé de nombreuses et hautes fonctions dans l’appareil d’Etat. Il ne s’est jamais départi de ce réflexe colonial de commander des Africains. Il commandait, prenait des décisions, intervenait dans la nomination des ministres, des gouverneurs, des préfets, qui tous le craignaient. Collin a même fait incursion une fois sur un problème d’ordre pédagogique à la Faculté de Droit et de Sciences économiques de l’Ucad pour y imposer son diktat, par-dessus la tête du ministre de l’Enseignement supérieur et du recteur.
L’opinion le considérait à juste titre comme le maître du pays, alors qu’il n’était investi par aucun article de la Constitution. A la surprise générale, en 1991, Abdou Diouf limoge Jean Collin lors d’un remaniement réduisant le nombre de ministres de 27 à 21. Habib Thiam était un des rares à lui faire de la résistance.
Collin est tout le contraire de Sonko que certains s’offusquent de voir gouverner le pays. Comme l’y autorise la Constitution.
Ses détracteurs n’acceptent pas qu’il prenne l’avion de commandement pour représenter Diomaye à l’investiture du président du Rwanda, invoquant l’impératif de rationaliser les dépenses. Pourtant lorsque Macky prenait le même avion pour faire du tourisme dans les Caraïbes, personne ne les entendait. Ils crient au scandale lorsque le Premier ministre reçoit des ambassadeurs. Parce que pour eux, seul le président est habilité à recevoir des ambassadeurs, alors que même le recteur de l’Ucad reçoit des ambassadeurs.
Ils s’offusquent aussi de l’intention des nouvelles autorités de supprimer le Conseil économique et social et le Haut conseil des collectivités territoriales (ancien Sénat). L’histoire de ces deux institutions a été ponctuée de création, suppressions et rétablissements, sans que cela fasse de bruit. C’est maintenant qu’on cherche à en faire un problème.
Le Conseil économique et social n’avait été créé en France que pour recaser des barons du régime battus aux élections. La France, pays développé, avec ses hôpitaux bien équipés, ne comptant pas une seule école abri provisoire, peut se permettre une telle fantaisie. Les dignitaires du défunt régime au Sénégal, défenseurs du Cese et du Hcct n’envoient pas leurs enfants dans des écoles abris provisoires et allaient se faire soigner dans des hôpitaux français, avec l’argent public. La quinzaine de milliards de francs récupérée chaque année de la suppression de ces deux institutions pourra servir à supprimer toutes les écoles abris provisoires et contribuer à l’équipement de nos hôpitaux.
Les pratiques dénoncées sous Abdou Diouf ont été reconduites sous Wade, puis sous Macky Sall. Les tares communes à tous ces régimes sont le gaspillage des deniers publics et l’ignorance des priorités.
L’économie sénégalaise plie aussi sous le poids d’éléphants blancs institutionnels…
Des structures comme le Conseil économique et social (ajouter ‘’environnemental’’ pour faire comme Sarkozy, et avoir Cese), le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) qui sont aussi inutiles que coûteuses sont à supprimer.
Pour rappel, les économistes appellent éléphants blancs des éléphants à peau blanche qui en Inde sont du décor des palaces des grands dignitaires. Chacun de ces pachydermes ingurgite 200 kg de végétaux et 100 litres d’eau par jour, et ne rapporte rien, étant exempté de tout travail.
Bien auparavant, j’avais tiré sur le Conseil économique et social et sur le Sénat, au nom de la rationalité économique en termes de calcul économique coût-avantage. Un pays ne peut pas se développer si les dépenses publiques ne sont pas rapportées à leur avantage à l’économie nationale. Le développement passe par la chasse aux « faux frais ». La rationalisation des choix budgétaires est un impératif de développement. Le projet de suppression de ces deux institutions n’est donc pas une lubie de l’invention du nouveau régime. Rien à voir avec une politique politicienne. Pourquoi tous ces bruits ?
Je précise que je ne suis pas membre de Pastef, ni d’aucun parti politique. Je ne suis candidat à aucun poste. J’écris toujours sous la dictée des valeurs éthiques de raison, vérité et justice, en guerre contre la déraison, le mensonge et l’injustice. Comme bien d’autres compatriotes patriotes qui ne sont animés que par l’intérêt du Sénégal. Nous continuerons à le faire au gré de l’actualité. Personnellement, je me suis toujours donné comme règle de n’évaluer un nouveau régime au pouvoir qu’à mi-terme de son mandat. Aucun régime nouvellement arrivé au pouvoir n’a été aussi harcelé que celui de Pastef avec Sonko. Il dérange certains, allez savoir pourquoi.
Naufragés du 24 mars 2024, foutez donc la paix à ces primo-élus à la tête du pays qu’ils s’évertuent à extirper du sous-développement dans lequel vous l’avez enfoncé durant une soixantaine d’années ! A l’indice de développement humain du Programme des nations unies pour le développement (calculé à partir du produit intérieur brut, des indicateurs de santé, d’éducation et des droits humains) en 2023, le Cap Vert et la Mauritanie dépassent le Sénégal du Plan émergent et du Livre blanc de l’APR (extirpé des pages rouges).
La démocratie s’accommode mal d’une opposition politique uniquement fondée sur la haine, la jalousie, la frustration, la crainte de poursuites judiciaires justifiées.
Cela dit, préservons-nous de cette quête effrénée de visibilité, de m’as-tu vu avec des interventions au quotidien, maladroites, non réfléchies. Les personnes de valeur reconnue qui s’y adonnent font mal à leur capital de crédibilité.
Par Ibou FALL
BONNE GOUVERNANCE, LA RAISON DÉTAIL...
Le nouveau régime n’inventera pas la roue. Comme leurs prédécesseurs, ils s'interrogent sur la rareté des riches, ignorant la vraie question : comment un pays si riche peut-il avoir tant de pauvres ?
Nous avons décidément pris le pli de ce rendez-vous avec le comique et le burlesque, toutes les semaines, qu’il faut guetter le plus souvent au détour d’une saillie officielle. Le champion toutes catégories, indiscutable, c’est bien le Premier ministre, si l’on considère que le Parlement, où les bagarres de borne-fontaine sont l’ordinaire, est hors-concours.
Le chef du gouvernement se dispute le pompon quand même avec la ministre des Affaires étrangères.
La brave dame, déjà chahutée pour des soupçons de népotisme, avec le mari et la fille aux affaires, se fend d’un premier entretien : sous prétexte de son statut exceptionnel de mère de famille ayant aidé bien des misérables, elle serait un «gros calibre»
Au regard de sa corpulence et de son vocabulaire, le mystère demeure entier. Madame Sy, Yassine Fall, fera mieux : lors de son récent voyage en Russie, en guise de compte-rendu des travaux devant micros et caméras, la ministre des Affaires étrangères produit un galimatias qui fait le tour des réseaux sociaux. Son accent à couper au couteau est un moindre mal devant les énormités qu’elle dégurgite : «Le Sénégal, un pays qui mange…» s’impose dans nos annales diplomatiques, à côté des animaux de l’ancien ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang
On ne finit pas de paniquer avec Madame Yassine Fall que le Premier ministre, soi-même, lui chipe le beau rôle.
Sans doute las de batailler avec les humains, qui ont le mauvais goût de lui apporter la réplique, cette semaine, c’est aux objets que le chef du gouvernement s’en prend : les cafetières et les frigos-bars de l’Administration ont des bouilles qui ne lui reviennent sans doute pas. On ne peut, dans ce cas, l’accuser d’ethnicisme antirépublicain, ni lui reprocher de s’en prendre à la foi d’une communauté en violation de notre sacro-sainte laïcité.
A l’intention des dernières générations de Sénégalais, le duo Diomaye-Sonko n’a rien inventé : la transition de la raison d’Etat à la raison détail date de bien longtemps…
Depuis plus d’un demi-siècle, malheureusement, le paupérisme national de notre tiers-mondisme exalté multiplie les mesquines économies républicaines, dope le misérabilisme d’Etat qui, au quotidien, nous enfonce le nez dans le déprimant et trivial dénuement ; notre destin est de visionner trois fois par semaine le charitable don d’un pays sans doute moins riche mais plus industrieux que le nôtre, avec parfois en guise de dessert au JT, le spectacle anesthésiant des côtes saillantes de nos morveux dépenaillés en divagation sur les boulevards.
Le complexe d’infériorité, ça nous connaît ; il est la base de l’économie de la pitié dans laquelle nous nous sommes enfermés…
Le Festival mondial des arts nègres, en 1966, qui voit le Sénégal accueillir le gratin planétaire, alors que les années de sècheresse entament leur cycle pour un long bail avec le Sahel, passe pour un abominable crime économique. Nous sommes si pauvres…
D’ailleurs, c’est bien simple : l’année suivante, dans le gouvernement, pour combattre la famine, ça a la bonne idée de tailler dans les bourses d’étudiants, entre autres solutions lumineuses pour éteindre nos cauchemars. Résultat des courses : en mai 1968, le pays se retrouve au bord du gouffre.
Le coût des vies perdues ou estropiées est indécent ; tout comme est inavouable celui du maintien de l’ordre, depuis les équipements, qui vont des balles réelles jusqu’aux grenades lacrymogènes ; si on les additionne à la popote et aux heures supplémentaires des Forces de l’ordre pour calmer tous ces gamins furax qui entraînent le pays dans la chienlit, auxquels s’ajoutent les dégâts matériels causés à l’échelle nationale, la conclusion s’impose tout de suite : ça n’en valait pas la peine. La leçon ne sera jamais retenue…
Lorsqu'Abdou Diouf arrive au pouvoir, en 1981, son fonds de commerce est le châtiment des voleurs, en l’honneur desquels naît la Cour de répression de l’enrichissement illicite, la tristement célèbre Crei.
Doit-on croire qu’un Sénégalais, dans sa tête, ne saurait vivre confortablement ? Le régime nouvellement installé fait traquer les fonctionnaires qui arborent un opulent standing, comme les privilégiés trop riches qui ne viennent pas se prosterner aux pieds des nouveaux maîtres du pays.
C’est dans l’air du temps, et «l’école nouvelle» que dictent les austères financiers de Bretton Woods, nous rabote le savoir, la connaissance, l’instruction et, en passant, l’éducation, l’art et la culture
Ça nous tire par le bas et annonce l’ère des «ajustements structurels». Pour habiller tout ça d’un boubou très local, ça nous rebaptise les écoles et lycées, quelques rues et avenues au passage, brûle des héros et ressuscite des renégats, pour convaincre le Peuple avide de revanches sur l’Histoire que le ghetto insalubre du sous-développement est notre seule dignité.
Abdou Diouf, en dépit de sa taille, fait figure de nain intellectuel. Il tue notre Culture, comprenez notre faculté à créer le rêve, la fameuse «soft power» par laquelle le monde moderne fourgue ses hallucinations, depuis la gastronomie française, «de la fourche à la fourchette», jusqu’à la terreur atomique américaine qu’Hollywood bazarde au monde entier, en plus de son toxique Coca Cola et de ses jeans Levi’s 501 posés sur les belles fesses de Marilyn Monroe. Nous autres, Sénégalais, dont les années cruciales se sont déroulées sous Abdou Diouf, sommes des Sahéliens aptes juste à tendre la sébile.
Insulter Senghor ne suffira pas, il faudra aussi prouver à quel point le p’tit gars de Djilor est un traître à sa race. Rien ne lui sera épargné par un régime qui s’arcboute deux décennies durant à démolir l’œuvre du poète-Président, histoire de masquer sa médiocrité.
Senghor serait mort avant 2000, même son décès passerait inaperçu et sa dépouille reposerait en Normandie où, dès sa disgrâce, il se réfugie aux côtés de la rare personne dont la confiance ne lui fera jamais défaut, jusque dans la tombe.
En 2000, lorsque Wade arrive au pouvoir, il y a un léger mieux : nous avons un mégalomane aux manettes. Jusque-là, Abdou Diouf, même s’il ne se refuse rien, voit petit pour le commun des Sénégalais. Dans son entourage, ça ne crève pas la dalle, alors que le Sénégalais ordinaire se réfugie dans la foi irrationnelle aux miracles et assiège les conteurs de paradis imaginaires…
Le temps de Wade est celui du Pharaon qui rassure son Peuple en s’agenouillant comme tout le monde aux pieds de son marabout, histoire de faire semblant. Le Wade-Man-Chauve fantasme ouvertement de grandes avenues, de ponts, de statues, de rencontres planétaires. Son nombril devrait être le centre du monde, tout Sénégalais qu’il est. Sa méthode : tirer des médiocres de leur crasse et en faire des gadgets rutilants. Ces miraculés se succèdent sur le podium, avec la longévité d’une olive dont on bouffe la chair et recrache le noyau, selon une formule adaptée à un Président français.
Ils s’en mettent tous plein les poches, parce que s’enrichir est le but ultime ; la manière importe peu, pourvu qu’elle serve la cause commune. Bien sûr, les partages de butins sont souvent sanglants. Les déchirements en famille se succèdent, entre les veinards qui ne laissent pas de trace et les maudits dont l’hémoglobine indispose le monde entier…
Retour à la norme en 2012.
Le fonds de commerce de Macky Sall, le vainqueur de la Présidentielle, ancien Premier ministre docile qui obéit alors au doigt et à l’œil de son mentor, le fils du Président, est la promesse d’un retour à la modestie républicaine, comprenez notre statut de pauvres, qui mendions le respect des autres, économisons les bouts de chandelles et diabolisons le moindre signe d’aisance.
Bien sûr, lui et les siens ne sont pas concernés. Son patrimoine qui s’étend jusqu’à Houston est le produit de la volonté divine. Entre Wolofs obtus, on parle de «travail maternel et bonne étoile paternelle». En lots de consolation, des gadgets comme on en distribue à Noël : trains électriques, soldats de plombs et étrennes éphémères.
Chacun se console comme il peut ?
Macky Sall confirmera les Sénégalais dans leur mentalité de pauvres, au point de créer son opposant idéal, celui qui dénonce la misère et le pillage de nos maigres ressources, glorifie le crève-la-faim auquel il distribue les bons… poings et désigne les missions suicidaires.
Le nouveau régime surgi des urnes du 24 mars 2024 n’inventera pas la roue, parce qu’aucun de ceux qui le composent n’a une tête de Prix Nobel. Ces braves gens se posent les mêmes questions que leurs prédécesseurs plus de quarante ans durant, se demandant pourquoi il y a si peu de riches, alors que la question fondamentale, depuis toujours, à l’évidence, devrait porter sur le paradoxe d’un pays si riche avec autant de pauvres.
Vous voulez mon avis ? M’en fiche, je vous l’assène quand même…
Le problème n’est pas le peu de «riches» fonctionnaires ou privés, lesquels, en fait, ne sont qu’aisés. L’énormité provient de l’immensité de la pauvreté sur nos terres si fertiles, pour un peuple parsemé de gens si brillants, si entreprenants. Ce qu’on appelle des milliards en Cfa ne sont que des millions en dollars ; nos millions ne sont que des milliers en euros…
Payer un loyer, en plus d’une facture d’eau et d’électricité, après avoir acheté un quintal de riz, un décalitre d’huile, un pot de tomate concentrée, un kilo de sucre et quelques fantaisies maraîchères, dans la tête d’un Sénégalais ordinaire, relève de l’exploit olympique.
Notre rapport à l’argent est psychédélique ; celui au travail, psychanalytique ; et au progrès, masochiste.
«Les grands esprits discutent des idées ; les esprits moyens discutent des événements ; les petits esprits discutent des gens», professe Eleanor Roosevelt, femme de tête et de cœur, qui se retrouve au final First Lady américaine pour avoir sagement épousé un lointain cousin dont le chic est d’atterrir à la Maison Blanche. A n’en pas douter, les grandes nations également, sur la place publique, ne peuvent débattre que du futur lointain qui attend la descendance de son Peuple, et des pansements qu’exigent les blessures de l’Histoire pour bâtir l’avenir du citoyen du Monde, gentleman de l’Universel.
En réalité, à nous autres Sénégalais, il manque juste la culture qui permet de se poser les bonnes questions : par exemple, comment sommes-nous passés de Germaine Acogny à Nabou Lèye ?
note de la république des valeurs
L'OPACITÉ AU SOMMET DE L'ÉTAT
En s’abstenant de mettre à la disposition des Sénégalais la décision du Conseil constitutionnel sur la possible dissolution de l'Assemblée, Diomaye s’inscrit dans une posture partisane. Cela rappelle les sombres calculs politiques d'un temps récent
La République des Valeurs/Réewum Ngor s'insurge contre la non-publication d'une décision clé du Conseil constitutionnel. La note du parti analyse ci-dessous, les implications juridiques et politiques de ce silence, soulevant des questions sur la dissolution de l'Assemblée et le calendrier électoral.
"Dans le Journal de 20 heures de la RTS 1 en date du 29 août dernier, Monsieur Ousseynou Ly, porte-parole et chef de la cellule digitale de la présidence de la République a déclaré que le président de la République a saisi le Conseil constitutionnel pour avis et a obtenu une réponse notamment sur la date à compter de laquelle l’Assemblée nationale pourra être dissoute. Cette déclaration officielle n’a pas laissé indifférente notre parti politique, République des Valeurs « Réewum Ngor », pour deux raisons au moins.
D’une part, nous avons été surpris que le Conseil constitutionnel ait rendu une décision sans que celle-ci soit accessible au public. Certains commentateurs ont laissé entendre qu’il s’agit d’un avis adressé au président de la République à la suite de sa demande. Le chef de l’État serait alors le seul destinataire de l’avis donné par le Conseil constitutionnel. Il est vrai que la saisine du président de la République s’inscrit dans le cadre de l’article 92, alinéa 2 de la Constitution qui dispose que « le Conseil constitutionnel peut être saisi par le président de la République pour avis ». À la lecture de cette disposition, on peut comprendre que les Sages ont rendu un avis qui doit être adressé à celui qui l’a sollicité, le chef de l’État. Par conséquent, il ne serait pas choquant que l’avis rendu par le Conseil constitutionnel ne soit pas accessible au public. Cette interprétation relève d’un bon sens qui ne prend pas en compte l’évolution du droit.
À la suite de la polémique de 2016 sur la question de savoir si l’acte qui fut livré à Macky Sall par le Conseil constitutionnel était un avis ou une décision, la Haute juridiction a donné une réponse définitive dans sa décision n° 60/E/2024 du 5 mars 2024. En l’espèce, le président Macky Sall avait sollicité l’avis du Conseil constitutionnel sur les modalités d’organisation de la dernière élection présidentielle. Après avoir répondu dans le fond aux questions relatives à la demande d’avis, les Sages ont précisé dans le dernier considérant (considérant 19) de leur décision que « le Conseil constitutionnel rend, en toutes matières, des décisions motivées ». En d’autres termes, même lorsqu’il est saisi pour avis par le chef de l’État, l’acte rendu par le Conseil n’est pas juridiquement un avis, mais une décision. Or, les décisions du Conseil s’imposent erga omnes (à l’égard de tous), comme le prescrit l’article 92, alinéa 4 de la Constitution. Les exigences de l’État de droit, notamment celle de la prévisibilité de la règle de droit et le principe de la sécurité juridique ne peuvent pas tolérer qu’un acte juridique qui s’impose aux citoyens ne puisse pas être accessible à ces derniers. Il s’agit d’une règle élémentaire en droit.
D’autre part, M. Ousseynou Ly, porte-parole et chef de la cellule digitale de la présidence de la République a laissé entendre que la saisine portait au moins sur la dissolution. Il n’est pas exclu que d’autres points aussi importants aient été évoqués. On pense, par exemple, au délai constitutionnel pour la tenue des élections législatives à la suite d’une dissolution. Selon l’article 87, alinéa 3, après la dissolution de l’Assemblée nationale, « le scrutin a lieu soixante (60) jours au moins et quatre-vingt-dix (90) jours au plus après la publication du décret ». Les élections législatives devront donc être organisées au plus tard dans les trois mois après la dissolution. Ce délai semble très court pour tenir le scrutin étant donné qu’il faut dérouler le lourd dispositif du parrainage. On pense aussi au fait que le projet de la loi de Finances ne serait pas déposé et examiné à temps par la nouvelle Assemblée nationale. Aux termes de l’article 68 de la Constitution, le projet de loi de Finances doit être déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale au plus le jour de l’ouverture de la session ordinaire unique, c’est-à-dire dans la première quinzaine du mois d’octobre. La dissolution ne pouvant intervenir qu’à partir du 12 septembre, il serait impossible de respecter ce délai si le décret de dissolution est pris en septembre. Le risque de ne pas pouvoir faire adopter définitivement la loi de Finances (le budget) avant la fin de l’année est alors réel. Dans ce cas de figure, la Constitution permet au président de la République deux choses : la mise en œuvre du projet de loi de finances par décret ou la reconduction des services votés, selon la situation.
En revanche, il convient de préciser que ces deux voies ne sont utilisables que lorsque le retard n’est pas le fait du président de la République. Ce dernier a le droit de prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale ; cependant, il sera le seul responsable des conséquences qui en découleraient : le retard du vote du budget, par exemple. Toutes questions qui laissent penser que la demande d’avis du président de la République concernerait plusieurs questions. Or, puisque cela concerne entre autres les élections, le vote à venir du budget et surtout l’interprétation des dispositions de la Constitution, la décision rendue par le Conseil constitutionnel intéresse non seulement tout citoyen, mais aussi les partis et mouvements politiques.
En s’abstenant de mettre à la disposition des Sénégalais la décision à lui notifiée par le Conseil constitutionnel, le chef de l’État s’inscrit dans une posture partisane. L’objectif mal dissimulé est de retenir la décision et de l’exploiter au profit d’un parti politique, le Pastef dont il dit avoir démissionné pour être au-dessus de la mêlée en tant que chef de l’État. Il s’agit d’une attitude qui rappelle les petites stratégies et les sombres calculs politiques dans un temps récent qui a favorisé la victoire des nouvelles autorités lors de l’élection présidentielle. La rupture annoncée ne se manifeste finalement nulle part ; les gestes démocratiques ordinaires sont mêmes absents.
Afin de lutter contre ce comportement, et fidèle à notre ligne politique de défense de la République et de l’État de droit, notre parti politique République des Valeurs « Réewum Ngor » a pris l’initiative d’écrire au Conseil constitutionnel afin qu’il mette sa décision à la disposition des Sénégalais. Puisque le Conseil ne s’attendait sûrement pas à une telle démarche, on nous a indiqué dans un premier temps qu’il s’agissait d’une saisine confidentielle et que la réponse est destinée au seul président de la République. Nous n’étions pas convenus par cette réponse au regard des arguments présentés plus haut. Après un moment d’attente, notre demande a été réceptionnée et une décharge nous a été remise. Nous avons compris au sortir du Conseil constitutionnel que le processus sera imminemment enclenché pour rendre public la décision.
Nous considérons que le Conseil constitutionnel est l’autorité habilitée pour interpréter en dernier ressort la Constitution. Il devrait alors systématiquement rendre accessible ses décisions, le cas échéant après notification au président de la République. Il l’a fait récemment dans sa décision n°60/E/2024 précitée. Nous espérons qu’il ne se fera pas prier cette fois."
par Pape Samba Kane
POUR 417 FRANCS PAR SÉNÉGALAIS, S'ÉVITER UNE CRISE POLITIQUE COÛTEUSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Un bras de fer entre l'exécutif et le législatif, dans cette période de transition politique coûterait en argent plus que ce que risque de nous coûter HCCT et CESE réunis, d'ici leur disparition inéluctable
Lundi 2 septembre, toute la journée et une partie de la soirée, les députés sénégalais, réunis en plénière, nous ont offert un spectacle, du genre dont ils ont le secret ; quoique, cette fois-ci, le script, resté granguignolesque, n'a pas connu les rebondissements tragicomiques traditionnels depuis que les dernières législatives avaient apporté un certain équilibres des forces dans la chambre. Est-ce parce les opposants d'aujourd'hui (le Benno) sont moins énervés que ceux d'hier (Yewwi, maintenant maître de l'exécutif) ? Je suspends cette question pour une autre fois, un prochain papier (leb na ko ba beneen, comme dirait l'inoubliable Thione Seck).
Cependant, le calme revenu après le show retransmis en direct par au moins quatre chaînes de télévision, quelques petits calculs, une petite comptabilité pour le dire mieux, nous ont conduit à la conclusion suivante : "Tout ça, pour ça ? ..."
On va s'expliquer après un petit détour sur ce qui a été présenté aux Sénégalais comme une affaire politique majeure, un enjeux de gouvernance décisif, le respect urgent d'une promesse électorale ; et aussi, un tournant vital pour l'avenir des députés de la présente législature. Il y a du vrai dans tout ce qui précède, mais un brin dramatisé par la classe politique, comme un appât fabriqué de toute pièce pour distraire le Sénégalais lambda ; appât sur lequel, cependant, la presse a été la première à se jeter. Tout le monde est resté le nez dans la boue de l'actualité, personne, à ma connaissance, n'a levé la tête pour prospecter ce que vraiment vont nous coûter ces institutions "budgétivore" pour la courte échéance qu'il leur reste avant de disparaître. De toute façon ! Comparativement à ce que pourrait nous coûter une crise politique entre exécutif et législatif, pendant que le premier prend à peine ses marques.
Il semble que les deux institutions coûtent aux contribuables sénégalais 15 milliards. Cette somme, il est vrai, isolée, est sidérante pour les fauchés que nous sommes généralement, nous, la majorité écrasante des Sénégalais. Surtout si on retient - si et seulement si on retenait, que "ces institutions sont inutiles".
C'est revenu dans l'argumentation de tous les intervenants favorables au projet de loi constitutionnelle portant dissolution des HCCT et CESE : avec de pareilles sommes, on construirait des hôpitaux, des abris provisoires, les hémodialysés du pays verraient leur calvaire prendre fin., etc., etc. ! Ce n'est pas tout à fait faux !
À les entendre également, si on ne les suivait pas, nous irions encore, pauvres contribuables, casquer, pendant un an, 15 milliards de francs, pendant cinq ans 75 milliards. Or, rien n'est moins vrai. Nous allons y venir, retournons aux enjeux supposés déterminants pour l'avenir politique de notre pays autour de cette affaire.
Un enjeu majeur nicherait dans l'issue de cette plénière. Si la loi n'était pas votée, le chef de l'Etat dissoudrait cette Assemblée "en rupture avec la volonté populaire" pour paraphraser le président Bassirou Diomaye Faye - au lendemain du retoquage de son projet de loi. Il tenait à remplir un engagement électoral, en engageant ce bras de fer finalement trop politiquement coûteux pour lui - il est en Chine pour une visite d'Etat, et parallèlement un sommet Chine-Afrique, quand tous ses interlocuteurs apprennent que sa première initiative de haute politique a échoué.
Laissons ça pour parler du coût de cette initiative en politique intérieure, coût en adversités agressives, en contentieux politiques évitables - et à impérativement éviter, sous quelque forme, si le souhait de tous est seulement que ce pays marche, que sa démocratie se renforce et que ce gouvernement travaille dans les meilleures conditions pour assurer la réussite de ses missions.
Un bras de fer entre l'exécutif et le législatif, dans cette période de transition politique, comme suggéré plus haut, coûterait en argent (puisque c'est ce qui semble intéresser certains) plus que ce que risque de nous coûter HCCT et CESE réunis, d'ici leur disparition inéluctable, dans six mois au maximum - parce le président va dissoudre l'Assemblée nationale de toute façon, dans quelques semaines ; et cela ne devrait pas prendre six mois, entre cette décision, et l'installation d'une nouvelle législature qui lui serait favorable pour dérouler toute politique qu'il voudrait.
En chiffres, cela veut dire, considérant les 18 millions de Sénégalais - pour schématiser - comme les " contribuables" en question, que chacun d'entre nous cotiserait seulement 416,8 francs CFA pour entretenir ces institutions d'ici là.
Voici donc que ces dernières, qui sont des recommandations des Assises nationales et du CNRI, pour quinze milliards par an, auront coûté chaque année, à chaque Sénégalais (15 M ÷ 18 millions =) 833,3francs CFA. Dans six mois, elles nous coûteraient la moitié, 416 virgule machin de francs, avant de disparaître. Et " bon débarras", pour ceux qui n'en voulaient pas, et qui en ont le droit.
Chaque Sénégalais appréciera maintenant - tout cela étant clair -, sa préférence pour les deux schémas suivants :
1)- pour un coût de 417 francs par Sénégalais - attendre tranquillement que Diomaye Faye, dans quelques semaines, dissolve l’Assemblée nationale, organise des élections législatives dans les trois mois suivants, comme la loi l'y contraint, installe la nouvelle législature, qui devrait, nous l'avons dit, lui être favorable (c'est de tradition !), pour alors tenir sa promesse électorale en dégageant ces institutions.
- Soit dit en passant, je sais que ce n'est pas si simple. Il faudra bien contourner la contradiction entre la loi constitutionnelle, qui veut que l'élection se tienne dans les 90 jours suivant la dissolution, et le code électoral qui fixe 150 jours pour le bouclage du processus des parrainages, nécessaire pour une organisation, dans les règles, des législatives ; sans parler de la loi de finance rectificative, pas encore votée, ni du budget 2025 que seule une Assemblée dûment installée permet. Bref, ces messieurs du pouvoir ont vraiment d’autres chats à fouetter que de se tuer à nous faire économiser 417 francs chacun pour les six mois à venir, à ce coût ! - Justement, "attendre tranquillement" signifie, pendant ce temps, quand personne ne se sent politiquement acculé ou " humilié", "méprisé" même, ont déploré des élus de Benno lundi, discuter. Discuter avec la classe politique sénégalaise, qui ne se réduit pas à Benno (mais Benno tient l’Assemblée), douée pour au moins une chose : trouver des compromis. Cela permettra de contourner ces obstacles, sommes toutes pas plus compliqués que ceux qui se dressaient devant une bonne tenue de l'élection présidentielle du 24 mars dernier, et qui ont été contournés, par suite de discussions politiques entre la prison du Cap et quelque hôtel. Preuve, s’il en est, qu’en politique, tout peut se régler par la discussion.
2) - chacun restant sur ses positions - persister dans la confrontation politique, dont le deuxième round - cette session extraordinaire de l’Assemblée nationale pour le vote d'une motion de censure contre le Premier ministre - se joue ce vendredi 6 septembre, et qui viendra s'ajouter à l'imbroglio déjà bien inextricable que nous avons entrevue. Que la motion passe ou ne passe pas, un camp se sentira humilié et se braquera sûrement pour la suite des événements.
Du coup, le nécessaire, absolument nécessaire dialogue pour, après l'inévitable dissolution de la représentation nationale, organiser des législatives apaisée, s'en trouvera sinon compromis, en tout cas compliqué.
Le risque, c'est des élections retardées, une démocratie sans parlement au moins un certain temps, des tensions politiques toujours plus ou moins dangereuses pour un régime en place, un président obligé de gouverner par décret.
Et ça, croyez-moi cher compatriote, ça nous coûterait bien plus cher que 417 francs chacun pour prix d’un sursis en faveur des deux institutions en question.
Alors, que tous ceux qui parmi nous en ont la possibilité, en respectant pour chacun le rang que les Sénégalais lui ont donné, veuillent bien pousser le président de la République et les députés de Benno, à passer ce cap pas si terrible que ça, s'il est abordé par chacun avec la volonté de convaincre et non de vaincre.
par Thierno Alassane Sall
FAUTE DE VISION, LE POUVOIR OPTE POUR LA DIVISION
Jamais un pouvoir n’aura, en seulement cinq mois, cherché autant la confrontation avec les contre-pouvoirs, ignorant que ses véritables adversaires sont le sous-développement, la pauvreté et le désespoir, qui poussent des jeunes à prendre la mer
Les Sénégalais ont donné à Diomaye Faye, en lui conférant une majorité nette dès le premier tour, les moyens d’ouvrir une nouvelle ère démocratique. Les premières déclarations du président Diomaye Faye semblaient conformes à cette demande populaire d’un dialogue national pour refonder nos institutions, approfondir la démocratie, bâtir une économie au service de tous.
Cependant, les actes posés vont exactement dans le sens de l’exacerbation des tensions dans un pays qui s’est retrouvé, à plusieurs reprises, au bord du gouffre. Au point où l’invraisemblable est advenu dans l’escalade d’un conflit, qui, il faut bien le dire, est né du mépris assumé du Premier ministre à l’égard de la représentation nationale : une motion de censure annoncée par le groupe BBY.
Cette situation, il faut le souligner, a prospéré en raison de l’incapacité du président de la République à assumer la plus élémentaire de ses charges : suggérer à - puisque l’on ne saurait dire instruire - son Premier ministre de se conformer à la Constitution sans chercher des alibis dans l’absence de dispositions dans le Règlement intérieur de l’Assemblée, une loi de moindre portée.
Jamais un pouvoir n’aura, en seulement cinq mois, cherché autant la confrontation avec les contre-pouvoirs (la presse, l’opposition), ignorant que ses véritables adversaires sont le sous-développement, la pauvreté et le désespoir, qui poussent des jeunes à prendre la mer dans un exode incessant.
La prochaine escalade ? La dissolution de l’Assemblée nationale, pour désorganiser les élections législatives qui s’annoncent comme les plus chaotiques de notre histoire. En effet, comment organiser en 60 jours, ou 90 jours maximum le parrainage, son contrôle, la période de contentieux et la campagne électorale, avec, de surcroît, un effet de surprise si ce n’est dans le chaos et la confiscation de la démocratie ? Quelle crise justifie une si dangereuse précipitation ? Justement, le rejet du projet de suppression du HCCT et du CESE, ainsi que la motion de censure, offrent un prétexte bien opportun.
Le président Diomaye Faye, dans le rôle qu’il s’est assigné dans le duo de bad cop - good cop, va nous jouer la petite musique des regrets, tout en poursuivant le plan que le Pastef a concocté pour asseoir, à tout prix, un pouvoir total.
Le peuple avait cru à un projet sur toutes les lèvres, avant de s’apercevoir que le nouveau régime n’avait pas de vision pour mener le pays. En attendant de prodiguer le remède miracle promis, le bon professeur Diomaye et son "Boss" appliquent la vieille solution : diviser pour mieux régner.
RÉVOCATIONS ET CONVOCATION
DERNIÈRE MINUTE SENEPLUS – Limogeage d’Aminata Mbengue Ndiaye (HCCT) et d’Abdoulaye Daouda Diallo (CESE) – Sonko fera sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale à partir de demain, jeudi 5 septembre, date de démarrage de la session
(SenePlus - 4 septembre 2024) – Deux décrets cruciaux viennent d'être publiés par la présidence de la République du Sénégal, révélant des développements politiques majeurs.
Convocation de l'Assemblée nationale en session extraordinaire
Par le décret n° 2024-1880, le président de la République, M. Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a convoqué l'Assemblée nationale en session extraordinaire pour le jeudi 5 septembre 2024 à 10 heures. Cette convocation s'inscrit dans le cadre de l'article 84 de la Constitution et vise à traiter plusieurs points d'importance nationale :
Le projet de loi de règlement pour la gestion 2022 présenté par le ministre des Finances et du Budget.
Le projet de loi autorisant la ratification de la Convention de l'Union Africaine sur la coopération transfrontalière (adoptée à Malabo en 2014) par le ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères.
Le projet de loi relatif à la Commission nationale des Droits de l'Homme (CNDH) sous la supervision du Ministre de la Justice.
Enfin, la Déclaration de Politique générale (DPG) sera présentée par le Premier ministre.
Cette session, axée sur des enjeux financiers, internationaux, et sociaux, s'annonce déterminante pour l'orientation des politiques publiques dans les mois à venir, avec en particulier la DPG d’Ousmane Sonko, objet de nombreuses controverses depuis plusieurs semaines.
Révocations au sommet de l'État
En parallèle, un communiqué signé par le Secrétaire général de la présidence, M. Oumar Samba Ba, annonce la révocation de deux personnalités influentes au sein des institutions nationales :
- Mme Aminata Mbengue Ndiaye, présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales.
- M. Abdoulaye Daouda Diallo, président du Conseil Économique, Social et Environnemental.
Ces changements s'inscrivent dans la démarche du parti présidentiel, le Pastef, visant à rationaliser les ressources de l’État selon une promesse de campagne lors de la dernière élection présidentielle.
Ces développements mettent en lumière une accélération des changements promis par l’Exécutif avec des implications majeures pour la gestion des affaires publiques au Sénégal. De nombreux sources prédisent une dissolution de l’Assemblée nationale d’ici le 12 septembre et d’éventuelles élections législatives dès le 17 novembre 2024.
L’ASSEMBLÉE NATIONALE CONVOQUÉE EN SESSION EXTRAORDINAIRE CE JEUDI
Conformément à l’article 84 de la Constitution, le président de la République dispose du droit d’inscrire, par priorité, un ordre du jour déterminé de son choix
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a officiellement saisi l’Assemblée nationale pour la convocation d’une session extraordinaire dès demain, jeudi.
Cette session portera sur plusieurs points clés, dont la Déclaration de politique générale, qui est attendue avec une grande anticipation dans un contexte politique particulièrement chargé.
Le projet de loi de règlement pour la gestion 2022, et celui autorisant le président de la République à ratifier la Convention de l'Union africaine sur la coopération transfrontalière seront aussi à l'ordre du jour.
Conformément à l’article 84 de la Constitution, le président de la République dispose du droit d’inscrire, par priorité, un ordre du jour déterminé de son choix. Cette prérogative permet au président d’orienter les débats parlementaires vers les questions qu’il juge les plus urgentes ou stratégiques pour la nation.