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25 novembre 2024
Politique
LA DPG DE SONKO AU CŒUR D'UNE BATAILLE POLITIQUE
Alors que l'Assemblée nationale, sous l'impulsion de l'opposition, tentait d'accélérer le processus, le président Bassirou Diomaye Faye a décidé de reprendre la main en fixant la date au 13 septembre, soit deux jours après celle annoncée par le parlement
(SenePlus) - Dans un contexte politique tendu au Sénégal, la date de la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko devient l'enjeu d'un véritable bras de fer entre le nouveau pouvoir et l'opposition parlementaire. Le président Bassirou Diomaye Faye a fixé la date au 13 septembre, contrecarrant ainsi les manœuvres de l'opposition qui tentait d'accélérer le processus.
Le ministre du Travail, de l'Emploi et des Relations avec les institutions, Yankhoba Diémé, a annoncé dans des propos rapportés par l'APS ce vendredi que : « Le président de la République conformément à ses prérogatives constitutionnelles et à l'histoire du Sénégal a informé l'Assemblée nationale dans une lettre en date du 6 septembre 2024 de la tenue le vendredi 13 septembre de la DPG conformément au règlement intérieur de l'institution parlementaire en son article 97". Cette décision intervient après que l'Assemblée nationale, dominée par l'opposition, a tenté de fixer la date au 11 septembre.
La coalition Benno Bokk Yakaar, majoritaire à l'Assemblée, avait initialement prévu de "jouer la carte du temps" pour forcer le Premier ministre à se présenter plus tôt devant l'Assemblée. Lors de la Conférence des présidents jeudi, ils avaient ainsi décidé de tenir les travaux de la session extraordinaire en mode "fast-track", fixant la date de la DPG au 11 septembre, soit un jour avant la date limite où le président pourrait théoriquement dissoudre le parlement.
Cette manœuvre s'inscrit dans un contexte plus large de tensions entre le nouveau pouvoir et l'opposition. L'Assemblée nationale a ouvert sa troisième session extraordinaire le 5 septembre, convoquée par le président pour examiner trois projets de loi et recevoir la DPG du Premier ministre. Cette convocation était elle-même une réponse au projet de motion de censure contre Ousmane Sonko envisagé par l'opposition.
La Déclaration de Politique Générale est un moment crucial dans la vie politique sénégalaise. Elle permet au Premier ministre de présenter les grandes orientations de son gouvernement et de solliciter la confiance de l'Assemblée nationale. Dans le contexte actuel, cette DPG revêt une importance particulière, étant donné les tensions entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.
L'opposition avait prévu un calendrier serré : une réunion de la commission technique le 6 septembre pour débattre des trois projets de lois, suivie d'une assemblée le 8 septembre, pour finalement clôturer la session extraordinaire par la DPG le 11 septembre. Cette planification accélérée mettrait clairement la pression sur le gouvernement.
Mais en fixant la date au 13 septembre, le président Faye affirme son autorité et reprend la main sur le calendrier politique. Cette décision pourrait être interprétée comme une volonté de ne pas se laisser dicter le tempo par une opposition hostile, tout en respectant les délais légaux.
TEMPÊTE SUR LE PALAIS
De Touba à Tivaouane, les communautés religieuses grondantes, exigeant des sanctions contre le directeur des Moyens généraux de la présidence après de récentes sorties polémiques. Diomaye se trouve confronté à un dilemme : le maintenir ou le limoger ?
De Touba à Tivaouane, la colère gronde pour dénoncer les propos de Cheikh Oumar Diagne, qui ont passablement agacé les responsables de ces familles religieuses. Pour le chef de l’Etat, c’est une nouvelle affaire qui va davantage perturber son quotidien rythmé ces dernières heures par le bras de fer avec l’Assemblée et le dossier des Cheikh Dieng et Dièye sur l’Onas. Un dossier radioactif.
Il y a une succession d’évènements qui polluent l’air à la présidence. Jusqu’ici, l’Exécutif se démène pour sortir de la crise politico-institutionnelle avec le pouvoir législatif, mais il vient de se coltiner un autre dossier chaud produit par des déclarations du ministre-conseiller, directeur des Moyens généraux de la Présidence. Personnage controversé, auteur de déclarations fracassantes, Cheikh Oumar Diagne est pris dans une affaire qui met le Palais dans une situation embarrassante. Bien sûr, la polémique, née de la prise en charge des hôtes de Touba, est une minuscule affaire comparée aux secousses provoquées par ses propos sur les foyers religieux, sur les rois du Maroc. De Touba à Tivaouane, les voix se lèvent pour condamner les propos «d’une extrême gravité contre la stabilité nationale» tenus par M. Diagne.
Serigne Kosso Mbacké, fils aîné du Khalife général des Mourides, rappelle que COD n’en est pas à son premier coup d’essai. «On ne peut pas imputer la responsabilité des agissements de Cheikh Oumar Diagne au président de la République Bassirou Diomaye Faye et au Premier ministre Ousmane Sonko, qui ont un énorme respect et de la considération à l’égard des familles religieuses du Sénégal. Mais nous interpellerons toutes les autorités étatiques et judiciaires sur la gravité des faits», déclare Serigne Kosso. Il poursuit : «Il a clairement dit que tous les chefs religieux sont des voleurs, et que le Magal et le Gamou sont des moments propices au vol et au blanchiment d’argent. Des déclarations de ce type peuvent être des sources de troubles à l’ordre public. Il est temps pour ce monsieur de se rétracter de ses propos. Ces déclarations sont graves et peuvent brûler ce pays. J’en appelle au sens de la responsabilité de ceux pour qui il travaille.» Pour le guide religieux, la Justice doit s’autosaisir, tout comme ceux qui ont en charge de veiller à la stabilité de ce pays. «Maintenons ce pays dans la sérénité. Protégeons la stabilité et agissons dans le sens de ne créer aucune forme de trouble ! Les tenants du pouvoir ne doivent pas rester insensibles. Ils doivent réagir.»
Plainte et marche
A Tivaouane, Serigne Moustapha Sy Al Amine ne cache pas sa colère. Il dit : «Ces temps-ci il y a quelqu’un qui travaille avec le chef de l’Etat, je ne veux pas prononcer son nom, mais les gens le reconnaîtront. Il a dit que El Hadji Malick, avec toutes ses connaissances islamiques, mérite aujourd’hui d’être rectifié dans ses écrits, avec un ton indiscipliné. Cette déclaration est une provocation venant d’un collaborateur du chef de l’Etat. Il se pavane partout pour parler avec indiscipline.» Pour Serigne Mansour Sy Djamil, la meilleure réponse sera la belle réussite de l’organisation du prochain Gamou. «Et que la belle parade de la jeunesse tidiane puisse montrer à suffisance que Mame El Hadj Malick Sy occupe une place centrale dans le cœur des talibés», dit-il en substance.
Aujourd’hui, il y a une exacerbation de la colère religieuse qui a du mal à supporter l’aversion dont fait montre Cheikh Oumar Diagne à leur endroit. Serigne Modou Mbacké Bara Dolly et compagnie, regroupés au sein de la Convergence Taxawu Ndonoy mag gni, ont déjà déposé une plainte sur la table du Procureur de Dakar contre lui et prévoient une marche ce vendredi à la Mosquée Massalikoul Jinane, après avoir une lancé une pétition pour son limogeage de son poste à la présidence. Et les signatures explosent au niveau de la toile.
Peut-il rester à la présidence ?
Cette colère interne est doublée du silence diplomatique, mais plein de risques de Rabat dont les souverains n’ont pas été épargnés dans sa dernière sortie. Officiellement, le Maroc n’a fait aucun commentaire sur la sortie de Cheikh Oumar, qui risque de créer un gros malaise entre les deux pays liés par une coopération économique forte. Une proximité religieuse avec la Tidianiya dont le berceau se trouve à Fez, qui attire tout le temps des millions de pèlerins sénégalais.
Aujourd’hui, cette affaire est un caillou dans la chaussure du chef de l’Etat. Sans doute, il aurait voulu se passer d’une telle affaire alors qu’il tente de démêler la crise institutionnelle avec l’Assemblée nationale. Peut-il encore garder le directeur des Moyens généraux de la présidence avec lui ?
ON EST EN FACE D’UN VIDE JURIDIQUE
Aliou Souaré, ancien député et spécialiste du droit parlementaire se prononce sur La date de la Déclaration de politique générale est fixée au 11 septembre, en porte-à-faux avec l’article 97 du règlement intérieur
L’article 97 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale parle du délai de 8 jours. Il est dit dans son dernier alinéa que la déclaration de politique générale doit intervenir trois mois après l’entrée en fonction du gouvernement. Et le dernier alinéa de cet article 97 précise que l'Assemblée nationale doit être informée huit jours au moins avant la date retenue.
Après l’ouverture d’une session, c’est la Conférence des Présidents qui fixe le calendrier de travail. Maintenant, partant de ce principe, je me pose la question de savoir si ce calendrier va s’imposer au Premier ministre du moment où on parle du respect ou non du délai de huit jours dans le cadre de cette déclaration de la politique générale.
L’autre interrogation à prendre en compte est de voir est-ce que ce délai doit-être respecté dans la situation actuelle où on est en session extraordinaire et où l’ordre du jour est déjà fixé par le président de la République.
C’est autant d’interrogations puisqu’on est en face d’un vide juridique. Les textes ne disent pas de manière très claire que ce délai des huit jours concerne une déclaration de politique générale tenue en session ordinaire de l’Assemblée nationale. Ou encore en cas de session extraordinaire, c’est la conférence des présidents qui impose par son calendrier au Premier ministre, le délai où il doit se présenter à l’Assemblée nationale pour faire sa déclaration de politique générale ».
DE RETOUR DE CHINE, DIOMAYE FAYE VA S’ADRESSER À LA NATION
Cette intervention, annoncée par la RTS, est particulièrement attendue pour son potentiel à dénouer la situation politique tendue
En Chine pour participer au Sommet Chine-Afrique, le président du Sénégal va rentrer imminemment. D’après la RTS, dès son retour, Bassirou Diomaye Diakhar Faye va s’adresser aux Sénégalais.
Que va-t-il dire ? Le texte lu à la télévision nationale était laconique. Mais le président de la République est attendu sur la crise parlementaire. Et il est sûr qu’il ne manquera pas de se prononcer sur cette actualité phare de la vie politique nationale.
Par ailleurs, au cours de son séjour en Chine, le président Bassirou Diomaye Faye a eu un entretien ‘’fructueux’’ avec son homologue Denis Sassou-Nguesso, d’après une note de la présidence de la République. Les deux chefs d'État se disent engagés à renforcer les ‘’liens solides’’ entre le Sénégal et le Congo.
Le président congolais a félicité BDF pour sa brillante élection et a salué la maturité du peuple sénégalais. Dans la même veine, Bassirou Diomaye Faye s'est également entretenu avec le président Théodore Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée-Équatoriale. Ils ont échangé sur des sujets d'intérêt commun afin de renforcer leur coopération, selon toujours la présidence de la République.
LA MAJORITE FAIT LE FORCING
La Conférence des Présidents décide de tenir les travaux de la session extraordinaire en mode fast-Track en fixant la date de la déclaration de politique générale au 11 septembre, soit 7 jours au lieu des 8 prévus par l’article 97 du Règlement intérieur
L’Assemblée nationale a ouvert hier, jeudi 5 septembre sa troisième session extraordinaire convoquée par le président de la République en vue d’examiner 03 projets de Loi et recevoir la déclaration de politique générale du Premier ministre, Ousmane Sonko. Convoquée en réunion aussitôt après cette ouverture, la Conférence des Présidents a décidé de tenir les travaux de cette session extraordinaire en mode fast-Track en fixant la date de la déclaration de politique générale au 11 septembre, soit 7 jours en lieu et place des 8 prévus par l’article 97 du Règlement intérieur.
L ’Assemblée nationale a déclenché le compte à rebours de sa troisième session extraordinaire d’affilée depuis le 31 juillet. Convoquée par le président de la République à travers le décret n° 2024-1880 publié le 4 septembre dernier, cette nouvelle session extraordinaire de l’Assemblée nationale qui est venue contrarier les plans des députés de la majorité qui voulaient enclencher une procédure de vote d’une motion de censure contre le Premier ministre, Ousmane Sonko, a pour ordre du jour 03 projets de Loi et la déclaration de politique générale. Le chef de l’Etat a, en effet, mis en branle l’article 86 de la Constitution qui lui permet de demander à l’Assemblée nationale, toutes affaires cessantes, d’examiner en priorité sa commande.
La cérémonie d’ouverture de cette troisième session extraordinaire a été présidée par le président de l’Assemblée nationale. Après lecture du décret portant convocation de l’Assemblée nationale devant les 109 représentants du peuple qui ont fait le déplacement, Amadou Mame Diop a procédé à la levée de la séance aussitôt après avoir annoncé la convocation de la Conférence des Présidents à la salle Marie Joséphine Diallo à 13h30mn pour établir l’agenda de cette session extraordinaire qui va se pencher notamment sur le projet de loi de règlement pour la gestion 2022, la ratification de la Convention de l’Union Africaine sur la Coopération transfrontalière (Convention de Niamey), un projet de loi relatif à la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH), et la Déclaration de Politique générale du Premier ministre, Ousmane Sonko.
Benno rétrécit le délai prévu pour la Dpg de 8 à 7 jours, Yewwi rue dans les brancards Les députés de l’ancienne coalition au pouvoir, Benno bokk yakaar apportent la réplique au président de la République qui a contrecarré leur projet de motion de censure contre son Premier ministre à travers la convocation de cette troisième session extraordinaire de l’Assemblée nationale. Actuellement majoritaires à l’Assemblée nationale, ils ont, en effet, décidé de jouer la carte du temps pour forcer le Premier ministre à se présenter à l’Assemblée nationale. En réunion de la Conférence des Présidents hier, pour établir l’agenda de cette session extraordinaire, ils ont décidé de tenir les travaux de cette session en mode fastTrack. En effet, à la sortie de cette réunion, Moussa Diakhaté, président de la Commission des lois, a informé que le Premier ministre est attendu à l’Assemblée nationale le 11 septembre prochain pour sa Déclaration de politique générale.
En réunion de la Conférence des Présidents, les députés de la majorité ont donc décidé d’accélérer les choses. Et ce, en décidant de tenir dès ce samedi 6 septembre la réunion de la commission technique pour débattre sur les trois projets de lois avec les ministres concernés et le lundi 8 septembre prochain la plénière sur ces trois textes. Ainsi, ils ont prévu de clôturer cette session extraordinaire comme le recommande le président de la République dans son décret par la Déclaration de politique générale dont la séance plénière est fixée pour le 11 septembre prochain. Autrement dit, la veille de la date légale où le président de la République pourrait dissoudre l’Assemblée nationale s’il le veut. Réagissant à cette décision de la conférence des présidents qui a fixé la date de la Déclaration de politique générale du Premier ministre, Ousmane Sonko au11 septembre prochain, Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi auquel appartient le parti au pouvoir, Pastef, a vivement dénoncé cette démarche de ses collègues. Dans un message publié sur sa page Meta (ex facebook), le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi a accusé le président de l’Assemblée nationale et ses camarades de la majorité de « violer sciemment le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ». « Amadou Mame Diop et son clan violent sciemment le règlement intérieur de l'AN (article 97) en retenant la date du 11 septembre comme jour de la Dpg » a-t-il martelé dans un premier message avant d’enchainer dans une deuxième publication. « Ce qui est sûr et certain, il n’y aura pas de Dpg si Amadou Mame Diop persiste dans sa violation flagrante de l'article 97 du Règlement intérieur ».
QUE DIT RÉELLEMENT L’ARTICLE 97 DU RÈGLEMENT INTÉRIEUR DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Il faut relever que c’est cet article 97 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui complète l’article 55 de la Constitution qui dit : « Après sa nomination, le Premier Ministre fait sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale… » En effet, tout en reprenant les dispositions de cet article 55 de la Constitution, cet article 97 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale fixe les modalités et l’intervalle de temps dans lequel doit se tenir ce face-à-face entre le chef du gouvernement et la représentation nationale. « Après sa nomination, le Premier Ministre fait sa déclaration de Politique générale devant l'Assemblée nationale. Cette déclaration est suivie d'un débat qui peut, à la demande du Premier Ministre, donner lieu à un vote de confiance. En cas de vote de confiance, celle-ci est accordée à la majorité absolue des membres de l'Assemblée nationale. La déclaration de Politique générale doit intervenir au plus tard trois mois après l'entrée en fonction du Gouvernement. L'Assemblée nationale doit être informée huit jours au moins avant la date retenue ». Ainsi, pour la date précise de ce rendez-vous, le dernier alinéa précise que « l'Assemblée nationale doit être informée huit jours au moins avant la date retenue » par l’exécutif. Partant de ce fait, on constate que la date du 11 septembre prochain retenue par la Conférence des Présidents pose un problème du respect du délai de ces huit jours prévus par le dernier alinéa de l’article 97 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. En effet, du 5 au 11 septembre, on aura 7 jours. Ainsi, la bonne date serait le 12 septembre si on commence à compter à partir de la date d’hier, jeudi 5 septembre, jour suivant la publication du décret convoquant cette troisième session extraordinaire
LA MAJORITÉ PARLEMENTAIRE FAIT LE FORCING
Empêché de censurer le gouvernement, Benno contre-attaque en invitant le Premier ministre à se présenter plus tôt que prévu pour sa DPG. Cette manœuvre à la limite de la légalité, témoigne d'une opposition déterminée à reprendre la main
L’Assemblée nationale a ouvert hier, jeudi 5 septembre sa troisième session extraordinaire convoquée par le président de la République en vue d’examiner 3 projets de loi et recevoir la déclaration de politique générale du Premier ministre, Ousmane Sonko. Convoquée en réunion aussitôt après cette ouverture, la Conférence des présidents a décidé de tenir les travaux de cette session extraordinaire en mode fast-track en fixant la date de la déclaration de politique générale au 11 septembre, soit 7 jours en lieu et place des 8 prévus par l’article 97 du règlement intérieur.
L’Assemblée nationale a déclenché le compte à rebours de sa troisième session extraordinaire d’affilée depuis le 31 juillet. Convoquée par le président de la République à travers le décret n°2024-1880 publié le 4 septembre dernier, cette nouvelle session extraordinaire de l’Assemblée nationale qui est venue contrarier les plans des députés de la majorité qui voulaient enclencher une procédure de vote d’une motion de censure contre le Premier ministre, Ousmane Sonko, a pour ordre du jour 3 projets de loi et la déclaration de politique générale. Le chef de l’Etat a, en effet, mis en branle l’article 86 de la Constitution qui lui permet de demander à l’Assemblée nationale, toutes affaires cessantes, d’examiner en priorité sa commande.
La cérémonie d’ouverture de cette troisième session extraordinaire a été présidée par le président de l’Assemblée nationale. Après lecture du décret portant convocation de l’Assemblée nationale devant les 109 représentants du peuple qui ont fait le déplacement, Amadou Mame Diop a procédé à la levée de la séance aussitôt après avoir annoncé la convocation de la Conférence des présidents à la salle Marie Joséphine Diallo à 13h30mn pour établir l’agenda de cette session extraordinaire qui va se pencher notamment surle projet de loi de règlement pour la gestion 2022, la ratification de la Convention de l’Union Africaine sur la Coopération transfrontalière (Convention de Niamey), un projet de loi relatif à la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH), et la Déclaration de Politique générale du Premier ministre, Ousmane Sonko.
Benno rétrécit le délai prévu pour la Dpg de 8 à 7 jours, Yewwi rue dans les brancards
Les députés de l’ancienne coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar apportent la réplique au président de la République qui a contrecarré leur projet de motion de censure contre son Premier ministre à travers la convocation de cette troisième session extraordinaire de l’Assemblée nationale. Actuellement majoritaires à l’Assemblée nationale, ils ont, en effet, décidé de jouer la carte du temps pour forcer le Premier ministre à se présenter à l’Assemblée nationale.
En réunion de la Conférence des présidents hier, pour établirl’agenda de cette session extraordinaire, ils ont décidé de tenirles travaux de cette session en mode fast-track. En effet, à la sortie de cette réunion, Moussa Diakhaté, président de la Commission des lois, a informé que le Premier ministre est attendu à l’Assemblée nationale le 11 septembre prochain pour sa Déclaration de politique générale.
En réunion de la Conférence des présidents, les députés de la majorité ont donc décidé d’accélérerles choses. Et ce, en décidant de tenir dès ce samedi 6 septembre la réunion de la commission technique pour débattre sur les trois projets de lois avec les ministres concernés et le lundi 8 septembre prochain la plénière sur ces trois textes.
Ainsi, ils ont prévu de clôturer cette session extraordinaire comme le recommande le président de la République dans son décret par la Déclaration de politique générale dont la séance plénière est fixée pour le 11 septembre prochain. Autrement dit, la veille de la date légale où le président de la République pourrait dissoudre l’Assemblée nationale s’il le veut.
Réagissant à cette décision de la conférence des présidents qui a fixé la date de la Déclaration de politique générale du Premier ministre, Ousmane Sonko au 11 septembre prochain, Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi auquel appartient le parti au pouvoir, Pastef, a vivement dénoncé cette démarche de ses collègues.
Dans un message publié sur sa page Facebook, le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi a accusé le président de l’Assemblée nationale et ses camarades de la majorité de « violer sciemment le règlementintérieur de l’Assemblée nationale ». « Amadou Mame Diop et son clan violent sciemment le règlement intérieur de l'AN (article 97) en retenantla date du 11 septembre comme jour de la DPG », a-t-il martelé dans un premier message avant d’enchainer dans une deuxième publication. « Ce qui est sûr et certain, il n’y aura pas de DPG si Amadou Mame Diop persiste dans sa violation flagrante de l'article 97 du règlement intérieur ».
DPG DE SONKO FIXÉE AU 11 SEPTEMBRE, PASTEF CRIE AU SCANDALE
Ayib Daffé et Amadou Ba dénoncent une violation du règlement intérieur et une tentative de manipulation politique, accusant le président de l’Assemblée de contourner les procédures constitutionnelles.
La date du 11 septembre, fixée par le bureau de l’Assemblée pour la tenue de la Déclaration de politique générale ( du premier ministre Ousmane Sonko, ne plait pas du tout aux députés membres de Pastef.
«Amadou Mame Diop (Président de l'Assemblée natioanle) et son clan violent sciemment le règlement intérieur de l'Assemblée nationale (article 97) en retenant la date du 11 septembre comme jour de la Dpg», a plaqué Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, sur sa page Facebook.
Son collègue Amadou Bâ embouchera la même trompette. Pour lui, il s’agit là, d’une «illégalité». Et Benno Bok Yakaar défie la constitution, parce qu’ayant fixé «la date de la Dpg au 11 septembre, veille de la date constitutionnelle de la dissolution, en violation flagrante du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale (Rian)», déclare M. Bâ.
Il explique que l’article 97 nouveau du Règlement intérieur (Rian) dispose que «ce n’est pas à l'Assemblée nationale de fixer la date, mais au Premier ministre lui-même». Pour lui, l’Assemblée nationale doit Juste être informée, huit jours au moins avant la date retenue.
«Le Pr. Diomaye ayant convoqué une session extraordinaire sur la Dpg le 04 septembre, il est évident que le délai de 8 jours entre l’information de l’assemblée nationale et la tenue de la Dpg renvoie au 12 septembre pile poil, la date constitutionnelle actée par le conseil constitutionnel pour une éventuelle dissolution», explique le parlementaire.
DIOMAYE SOULIGNE LES PRIORITÉS STRATÉGIQUES DU SÉNÉGAL AU 4ÈME SOMMET DU FOCAC
Lors de l'ouverture du 4ème Sommet du Forum Sino-Africain à Beijing, le chef de l'Etat a présenté les axes de coopération prioritaires pour le Sénégal. Son discours a mis en lumière les initiatives visant à renforcer les liens entre l'Afrique et la Chine.
Le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a prononcé un discours mémorable lors de la cérémonie d’ouverture du 4ème Sommet du Forum Sino-Africain (FOCAC), qui s’est tenu à Beijing ce 5 septembre 2024. Son intervention a marqué un moment clé dans les relations sino-africaines, reflétant l’engagement continu du Sénégal envers ce partenariat stratégique.
Dans son discours, le Président Diomaye Faye a exprimé sa gratitude envers le Président Xi Jinping et le peuple chinois pour leur accueil chaleureux et pour l’importance qu’ils accordent à la coopération sino-africaine. Il a souligné le rôle majeur de la Chine dans la transformation des infrastructures africaines, mentionnant des projets phares tels que les ports, aéroports, et réseaux ferroviaires. Le FOCAC, créé en 2000, a évolué pour devenir un modèle de partenariat, fondé sur le dialogue, le respect mutuel, et des bénéfices partagés.
Le Président de la République, co-président du FOCAC depuis 2018, a rappelé les réalisations de cette coopération, notamment à travers l’initiative des nouvelles routes de la soie, qui a largement contribué à l’amélioration des infrastructures et au développement économique du continent africain. Il a également rendu hommage au soutien de la Chine pendant la pandémie de COVID-19, soulignant l’importance de la solidarité dans les moments de crise.
Dans une vision tournée vers l’avenir, le chef de l’état a proposé des priorités stratégiques pour l’Afrique et la Chine, parmi lesquelles la modernisation agricole, l’industrialisation du continent, l’autonomisation des femmes et des jeunes, et la promotion des investissements privés pour soutenir la croissance. Il a particulièrement insisté sur la nécessité d’investir davantage dans la digitalisation et l’innovation technologique, appelant à un renforcement des infrastructures numériques pour accélérer le développement des start-ups africaines.
Le discours s’est conclu par une passation symbolique, où le Président Denis Sassou Nguesso de la République du Congo a été désigné pour prendre la relève de la coprésidence africaine du FOCAC. Le Président Faye a salué la collaboration sincère entre les nations africaines et la Chine, tout en réaffirmant l’engagement du Sénégal à poursuivre ce partenariat dynamique.
L’ASSEMBLÉE NATIONALE FIXE LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE AU 11 SEPTEMBRE
La Conférence des présidents a dévoilé le calendrier des prochains débats parlementaires. Parmi les moments les plus attendus figure la présentation de la DPG, qui devrait avoir lieu la veille jours d'une éventuelle dissolution de l'Assemblée.
La Conférence des présidents s’est réunie à l’issue de l’ouverture de la session extraordinaire convoquée par le président de la République, dévoilant ainsi le calendrier de l’ordre du jour. Cette session, qui s’annonce cruciale, met en lumière plusieurs projets de lois qui seront examinés dans les prochains jours.
Le calendrier retenu prévoit la réunion de la commission technique dès ce samedi pour débattre des projets de lois en question. La plénière se tiendra le lundi suivant, marquant un moment clé de cette session parlementaire.
Toutefois, l’attention se porte particulièrement sur la Déclaration de politique générale, dernier point de l’ordre du jour. La plénière dédiée à cette déclaration est prévue pour le 11 septembre. Cette date précède de peu une possible dissolution de l’Assemblée nationale, envisagée pour le 12 septembre.
LE PREMIER MINISTRE DOIT CESSER DE PARLER DES DOSSIERS JUDICIAIRES
Selon Pape Djibril Fall, ce n'est pas à Ousmane Sonko de parler des dossiers judiciaires et des personnes qui se sont échappés au Canada
A l’ouverture de la 3e Session extraordinaire de l’Assemblée nationale, le député Pape Djibril Fall a tiré sur le Chef du gouvernement pour ses différentes sorties en rapport avec la reddition des comptes et les “menaces” proférées à l’encontre de certains membres de l’ancien régime.
Pour Pape Djibril Fall, Ousmane Sonko ne doit plus parler des dossiers judiciaires qui sont en cours de traitement. Car, dit-il, « (…) plus il en parle, plus les gens qui seront traqués demain vont penser, et à juste raison, que ce sont des dossiers politiques ».
«Le Premier ministre doit cesser de parler des dossiers judiciaires. C’est la meilleure manière de donner aux poursuites judiciaires une connotation politique. (…) Donc lui, il a un pouvoir dérivé de l’exécutif. Aujourd’hui, ce n’est pas son rôle de sa responsabilité de parler des dossiers judiciaires et des personnes qui se sont échappés au Canada. C’est à la justice de le dire. Et lui, il n’est pas la justice. On ne voulait plus d’immixtion dans la justice et les dossiers judiciaires. Lui et le Président Bassirou Diomaye Faye ne peuvent pas faire moins que les autres. Ils doivent faire plus. Il faut que chaque pouvoir reste à équidistance», conseille le jeune parlementaire.
Concernant le dossier de l’ONAS et dont le ministre de la Justice Ousmane Diagne a annoncé une enquête, le député estime que « Cheikh Tidiane Dieye doit être démis au même titre que Cheikh Dieng. Car laisser le ministre en poste malgré le scandale signifie une prise de partie pour l’un au détriment de l’autre ».