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26 avril 2025
Politique
VERS UNE RÉFORME DE L’ATTRIBUTION DU PERMIS DE CONDUIRE ET L’INTRODUCTION DU PERMIS A POINTS CETTE ANNÉE
Le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, Yankhoba Diémé, était l’invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal où il a abordé plusieurs questions d’actualité relatives à la sécurité routière...
Le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, Yankhoba Diémé, était l’invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal où il a abordé plusieurs questions d’actualité relatives à la sécurité routière, aux réformes dans le secteur des transports et les préoccupations des aiguilleurs du ciel.
L’une des principales préoccupations abordées par le ministre a été la réglementation des motos, un moyen de transport largement utilisé à travers le pays, en particulier dans les zones urbaines comme Dakar. Monsieur Diémé a souligné que l’objectif n’est pas d’interdire les motos, mais de les organiser afin de garantir la sécurité routière. Il a rappelé que ces deux roues, bien que constituant un enjeu économique majeur, notamment pour de nombreux jeunes, sont responsables d’une part significative des accidents de la circulation. En effet, près de 23% des décès dus à des accidents de la route sont liés à des motos selon le ministre. L’introduction d’un système d’immatriculation, l’application stricte du code de la route (feux tricolores, port de casque, limitation de la vitesse) et un programme de sensibilisation seront au cœur de cette réforme. Le ministre a précisé que des mesures de gratuité concernant l’immatriculation seraient appliquées pendant trois mois, mais que l’ensemble des nouvelles règles entre en vigueur immédiatement après la publication du circulaire.
Le ministre a également salué l’engagement des syndicats des conducteurs de deux-roues, soulignant l’importance de cette réforme pour la sécurité des citoyens. Il a insisté sur la nécessité d’organiser les deux roues, considérés comme des transports d’avenir.
Quant à la lutte contre la corruption dans le secteur de la circulation, le ministre a évoqué la collaboration avec le ministère de l’Intérieur pour éradiquer ce phénomène. Bien qu’il ait indiqué que des mesures spécifiques seront rendues publiques par ce dernier, il a insisté sur la nécessité de renforcer la discipline routière. Il a annoncé également des initiatives visant à introduire l’éducation à la sécurité routière dès le plus jeune âge, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale.
Une autre réforme majeure à venir est la refonte totale du système du permis de conduire, prévue pour 2025. Le ministre a confirmé l’introduction d’un permis à points, soulignant que les concertations avec les acteurs du secteur sont déjà avancées. Cette réforme vise à sécuriser davantage le processus de délivrance des permis de conduire, avec des mesures de contrôle plus strictes à chaque étape, de l’école de conduite à l’examen.
Sur le front aérien, Yankhoba Diémé a abordé la question des aiguilleurs du ciel, qui expriment leurs préoccupations concernant le manque d’effectifs et la gestion des plans de vol. Le ministre a assuré que leurs préoccupations étaient prises en compte et qu’une rencontre avec les aiguilleurs aurait lieu dans les jours à venir pour trouver des solutions à ces défis.
Ainsi, le ministre Yankhoba Diémé a confirmé que son ministère est engagé dans une série de réformes visant à moderniser et sécuriser le secteur des transports au Sénégal, tout en répondant aux besoins et aux préoccupations des professionnels du secteur.
ON NE GOUVERNE PAS POUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Mamoudou Ibra Kane a réagi sur la sortie d'Ousmane Sonko dimanche soir. Le leader de Pastef s'adressait aux militants de son parti, suite à la polémique déclenchée par la nomination d'Aoua Bocar Ly.
iGFM - (Dakar) Mamoudou Ibra Kane a réagi sur la sortie d'Ousmane Sonko dimanche soir. Le leader de Pastef s'adressait aux militants de son parti, suite à la polémique déclenchée par la nomination d'Aoua Bocar Ly.
«Au sujet des critiques contre certaines nominations, le problème est moins les oukases via RS des militants de Pastef que la propension des autorités de l'Etat à vouloir justifier les décisions du PR à la moindre bronca», a déclaré Mamoudou Ibra Kane.
Pour lui, «On ne gouverne pas pour les réseaux sociaux». Le journaliste et leader du mouvement «Demain c’est maintenant», s’exprimait sur la sortie d'Ousmane Sonko qui a réagi dimanche soir suite à la polémique suscitée par la nomination d'Aoua Bocar Ly Tall au Cnra.
RAKI KANE DÉMISSIONNE DE LA TÊTE DE SÉNÉGAL CONNECT STARTUP
Elle a annoncé sa démission de ses fonctions de Secrétaire Exécutif de la Commission d’Évaluation, d’Appui et de Coordination des Startups. Cette décision intervient après la controverse liée à ses positions politiques passées.
Raki Kane a annoncé sa démission de ses fonctions de Secrétaire Exécutif de la Commission d’Evaluation, d’Appui et de Coordination des Startups au Sénégal (Sénégal Connect Startup), suite à la vive polémique suscitée par la publication de ses positions politiques passées. Dans une lettre adressée au chef de l’état, Raki Kane a exprimé sa gratitude à l’ancien président de la République Macky Sall pour la confiance accordée et a souligné l’honneur d’avoir contribué au développement de l’entrepreneuriat et de l’innovation au Sénégal.
Madame Kane a précisé que sa décision visait principalement à « mettre à l’aise l’Autorité » et à alléger la position dans laquelle se trouvait le Premier Ministre Ousmane Sonko, suite aux clarifications publiques faites par ce dernier concernant ses déclarations. La démission, selon l’ex-Secrétaire Exécutif, est un acte de responsabilité face à la situation et un moyen de permettre à l’Autorité de travailler dans de meilleures conditions.
Dans son message, Raki Kane a également souligné sa fierté d’avoir contribué à l’opérationnalisation de la loi « STARTUP ACT », mettant en avant des réalisations telles que la mise en place de la plateforme d’enregistrement et de labellisation des startups. Il a remercié les employés de la Commission pour leur engagement et leur contribution au succès de ces initiatives.
DES MEMBRES DE LA SÉCURITÉ DE SAMM SA KADDU CONDAMNÉS À TROIS ANS DE PRISON FERME
Le tribunal de grande instance de Saint-Louis les a condamnés pour des actes de violence contre des marchands. D'autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de six mois à deux ans ferme, tandis que certains ont été relaxés.
Saint-Louis, 6 jan (APS) – Le tribunal de grande instance de Saint-Louis (nord) a condamné à trois ans de prison ferme trois membres de la sécurité de la coalition « Samm Sa Kaddu », poursuivis pour des actes de violence sur des marchands.
La juridiction a prononcé également d’autres peines allant de deux ans, dont six mois ferme, à trois ans, assortis de deux ans ferme, à l’encontre de certains des prévenus dans cette affaire qui remonde à la campagne électorale des législatives du 17 novembre dernier. D’autres mis en cause ont été relaxés.
Au titre des dommages et intérêts, les parties civiles recevront des sommes allant de 50 000 à 500 000 francs CFA.
Le président du tribunal a déclaré que l’action publique était éteinte pour Bassirou Diop, décédé en détention.
Me El Hadj Diouf, avocat des mis en cause, s’est dit déçu de ce verdict et promet d’interjeter appel dès ce lundi.
Les faits pour lesquels les prévenus ont comparu remontent au 11 novembre dernier. Ce jour-là, des heurts avaient éclaté entre des marchands ambulants de Sor, un quartier de Saint-Louis, et la garde rapprochée de « Samm Sa Kaddu ».
Ces échauffourées se sont produites alors qu’une caravane de cette coalition de l’opposition sillonnait les rues de ce quartier, à quelques jours du scrutin des législatives du 17 novembre.
Par Mohamed GUEYE
PASTEF FACE AU RISQUE DE FRAGILISER DIOMAYE
Il semble qu'une faction influente du parti au pouvoir cherche à encadrer la liberté décisionnelle du président, particulièrement sur les nominations, en lui imposant des limites à ne pas dépasser
Le tollé soulevé par la nomination de Mme Aoua Bocar Ly Tall au Conseil national de régulation de l’Audiovisuel (Cnra), au titre de représentante des «personnalités qualifiées du milieu des lettres» ne s’est pas encore estompé. On a vu plusieurs «influenceurs» et des militants autoproclamés de Pastef reprendre de la voix pour critiquer cette nomination. Sur les réseaux sociaux, plein d’anciens insulteurs sont en train de s’en donner à cœur joie et rappellent que la dame n’a jamais été un vrai soutien dans «le combat patriotique». Il y a même un «Collectif ses sections communales de Pastef/Les Patriotes» qui a pondu un communiqué à la suite de l’officialisation de cette nomination. Ledit communiqué «dénonce avec vigueur, la promotion des adversaires et ennemis du «Projet»», ainsi que, entre autres, «la promotion des alliés de circonstance, la négligence de la base et les difficultés à joindre les nouvelles autorités, le maintien des éléments du régime apériste dans des instances de décision… ». Même des cadres en vue du parti, comme Guy Marius Sagna ou Amadou Ba, n’ont pas hésité à prendre position dans cette affaire. En oubliant ou faisant mine d’oublier que le décret de nomination des nouveaux membres du Cnra décrète en son Article premier que les personnes nouvellement nommées, le sont pour une durée de 6 années, non renouvelables et non révocables (ce dernier mot à souligner). Ce qui n’a pas empêché plusieurs d’entre eux de s’égosiller.
Certains espéraient peut-être que, instruit par la polémique installée lors de la nomination de l’ancien directeur de la Sirn, M. Samba Ndiaye, comme Pca de la Snhlm, le président Diomaye Faye allait cette fois satisfaire sa base et donner satisfaction à ses ultras. Ils n’avaient certainement pas bien lu le décret de nomination. En plus, ils ne se soucient pas beaucoup de l’effet d’une reculade du chef de l’Etat sur l’opinion et du respect qui serait accordé à ses engagements.
Le plus drôle est de voir à quel point l’indignation de ces «patriotes de souche» est à géométrie variable. Les mêmes personnes qui s’offusquent du «maintien des éléments du régime apériste dans les instances de décision», sont restés à ce jour, étrangement muets de la nomination de personnes comme Lansana Gagny Sakho, ancien Dg de l’Onas, limogé par Macky Sall, avant de rejoindre les rangs de Pastef et se retrouver aujourd’hui Pca de l’Apix. Mieux encore, parmi les plus proches collaborateurs du chef de l’Etat, on trouve Oumar Samba Ba, au poste de Secrétaire général de la présidence de la République. Un poste déjà occupé sous la Présidence de Macky Sall. Il y aussi Mary Teuw Niane, le directeur de Cabinet, anciennement ministre de la République, puis Pca de Petrosen, au temps du même Macky Sall. Un autre proche de Macky, qu’il n’a quitté qu’à la veille de la Présidentielle, c’est Serigne Guèye Diop, pendant très longtemps ministre-conseiller à la présidence de la République, et devenu aujourd’hui ministre du Commerce. Cela, sans parler de la plus emblématique, Mimi Touré, très proche parmi les plus proches de Macky Sall, qu’elle a quitté sous le coup d’une frustration personnelle, pour une sucette dont elle aurait été privée, et qui est devenue une pasionaria de personnes qu’elle avait pourfendues sous tous les tons et devant des publics divers. Sa nomination en tant qu’Envoyée spéciale du président, poste qu’elle avait occupé sous Macky, n’avait suscité que l’ironie des opposants
Aucune de ces nominations, de ces personnes beaucoup plus marquées dans l’appareil apériste, n’a créé de l’émoi chez les partisans de Sonko et Diomaye. Et pour Samba Ndiaye, on a entendu le Premier ministre se défausser sur son chef. Est-ce cela qui avait justifié la sortie de Diomaye, à quelques jours des Législatives, pour rappeler que cette nomination était une prérogative sur laquelle il n’entendait pas déroger ? Cette sortie semble avoir porté ses fruits. Les frondeurs, en tête desquels on trouvait des gens qui, eux-mêmes, avaient bénéficié des largesses de décrets, comme Fadilou Keïta, Dg de la Cdc, ou Waly Diouf Bodian, Dg du Port de Dakar, ont préféré cette fois faire profil bas, laissant la place à de «simples militants». Cela, pour un résultat certainement similaire, à moins que Bassirou Diomaye ne revienne sur le décret tout entier, au grand dam de son autorité. Mais on peut augurer que cette situation n’est pas près de prendre fin. Elle laisse penser qu’il y a au sein de Pastef, une frange de personnes qui semblent décidées à montrer à Diomaye qu’il devrait tenir compte de leurs avis pour toute décision ou toute nomination à laquelle il voudrait s’adonner. Ces gens, qui restent actuellement dans l’ombre, voudraient montrer au chef de l’Etat qu’il n’aurait pas les coudées aussi franches qu’il le voudrait, dans la conduite des affaires de l’Etat, que pour certaines, il y aurait une ligne rouge qu’il ne devrait pas chercher à franchir. Ce qui laisse penser que si ces personnes prennent le risque de défier si ouvertement le président, c’est qu’elles se savent bénéficier d’appuis solides.
La question revient alors à se demander qui, dans l’armature du pouvoir de Pastef, peut être crédité d’assez de pouvoir pour défier le président de la République et lui faire changer d’avis. D’où l’idée que les voies de communication entre les 2 chefs de l’Exécutif étatique et partisan ne seraient plus aussi dégagées que les gens voudraient en donner l’impression. Ce qui renvoie à la question iconoclaste. Si un jour Diomaye était mis en minorité et se sentait acculé et contraint à la démission de la tête de l’Etat, qu’adviendrait-il de tout ce monde qui cherche à le fragiliser ?
CE QUE JE PENSE DU DUO DIOMAYE-SONKO…
Première femme politique à franchir l’obstacle du parrainage pour participer à l’élection présidentielle de mars 2024, Anta Babacar Ngom, aujourd’hui députée, fait partie du renouveau générationnel de la politique sénégalaise.
Entretien réalisé par Moussa DIOP et Mariama DIEME |
Publication 06/01/2025
Première femme politique à franchir l’obstacle du parrainage pour participer à l’élection présidentielle de mars 2024, Anta Babacar Ngom, aujourd’hui députée, fait partie du renouveau générationnel de la politique sénégalaise. Dans cet entretien avec « Le Soleil », elle revient sur une année 2024 marquante, partage ses perspectives tout en confiant ce qu’elle pense du duo Diomaye-Sonko.
Anta Babacar Ngom Diack en 2024, c’est une candidature présidentielle et une autre pour les législatives…
En 2024, j’ai vécu une année qui, je crois, restera déterminante non seulement pour moi, mais aussi pour notre pays. Après avoir longuement évolué dans le secteur privé, j’ai senti qu’il était temps de prendre une part plus active à la construction de l’avenir que je souhaitais pour le Sénégal. Ce choix s’est inscrit dans un contexte où notre Nation traversait une période d’instabilité économique, sociale et politique sans précédent. J’ai ressenti, dans mon for intérieur, un appel impérieux à me mettre au service de mon peuple. Ma candi- dature à l’élection présidentielle, portée par l’Alternative pour la relève citoyenne (Arc), n’était pas simplement l’expression d’une ambition personnelle. Elle incarnait une volonté collective de renouveau. Lorsque le moment est venu de m’engager dans les législatives, cette décision s’est imposée comme une suite logique de cet engagement. L’Assemblée nationale représente une plateforme précieuse où se façonnent les lois qui régissent les destinées du pays. En y entrant, je me suis donnée pour mission d’être une voix forte, d’agir directement sur le processus décisionnel et de porter haut les aspirations des citoyens. Ces deux candidatures, bien qu’à des niveaux différents, traduisent la même cohérence : celle d’une volonté inébranlable de servir, d’agir et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie de mes compatriotes.
Vous visiez la présidence, mais vous êtes à l’Assemblée nationale. Peut-on parler d’un lot de consolation ?
Ce n’est jamais une consolation lorsque l’on s’engage en politique par conviction. Je n’ai jamais vu mes ambitions politiques sous l’angle d’un gain personnel. Ce que certains qualifient de « lot de consolation » est, en réalité, une opportunité précieuse pour défendre les idées et valeurs qui ont été au cœur de ma campagne présidentielle. Le rôle de député n’est pas anodin : il s’agit de représenter le peuple, de légiférer sur toutes les lois concernant la vie de la Nation et de contrôler l’action publique. C’est un rôle d’une importance capitale dans la consolidation de notre démocratie et dans la protection des droits des citoyens. Si l’on considère les immenses défis auxquels notre pays est confronté, je vois l’Assemblée comme un espace où je peux continuer à contribuer de manière significative, en portant des réformes audacieuses et en luttant pour des lois qui répondent aux préoccupations des Sénégalais. Plus encore, cette position me permet d’incarner une nouvelle manière de faire de la politique.
Vous étiez la seule femme candidate à la dernière présidentielle. Qu’avez-vous ressenti ?
Être la seule femme candidate à une élection présidentielle, dans un contexte aussi compétitif que celui du Sénégal, est à la fois un honneur et une immense responsabilité. Cela signifie que l’on porte, bien au-delà de son projet politique, les espoirs et les attentes de millions de Sénégalaises.
Cette position m’a permis de mettre en lumière les enjeux de l’inégalité entre les genres dans notre société. Chaque apparition publique, chaque prise de parole était une opportunité pour démontrer que les femmes peuvent non seulement participer au débat politique, mais également le diriger. Il ne s’agissait pas seulement de montrer que c’était possible, mais de prouver que c’était nécessaire pour apporter une perspective différente aux défis auxquels nous faisons face. Cependant, être la seule femme candidate, c’est aussi se confronter à un scepticisme enraciné, parfois voilé, parfois exprimé ouvertement. Les obstacles ont été nombreux, mais ils m’ont rendue plus forte et plus résolue, car à chaque barrière franchie, je savais que je ne faisais pas que tracer ma propre voie : je pavais aussi la route pour celles qui viendront après moi.
2024 est aussi une année marquée par l’avènement du duo Sonko-Diomaye. Quelles relations entretenez-vous avec eux ?
Je dirais que mes relations avec le duo Sonko-Diomaye, comme vous venez de les appeler, sont exactement les mêmes qu’avec tout autre acteur politique. Elles sont marquées du sceau du respect et de la volonté de courtoisie. Même si nos positions divergent sur certains sujets, je reconnais l’importance de leur rôle actuel dans la conduite des affaires de l’État. La vie politique ne devrait jamais être une guerre de personnes, mais un espace où les divergences enrichissent le débat et servent les intérêts supérieurs de la Nation. Bien que j’assume pleinement ma position dans l’opposition, je leur souhaite sincèrement plein succès dans leur mission. En effet, leur succès, s’il est orienté vers le progrès, sera aussi celui du Sénégal tout entier. Pour ma part, chaque fois qu’une idée pertinente pour le développement de notre pays germera, je n’hésiterai pas à la partager. Servir le Sénégal transcende les ambitions personnelles ou les barrières partisanes. Cela dit, il est important de réaffirmer que mon ambition demeure intacte et assumée. Mon objectif ultime est de me positionner, un jour, à la tête de l’État pour imprimer ma marque à la gouvernance et traduire en actes ma vision pour un Sénégal moderne, équitable et prospère.
Pourquoi avoir choisi d’être non- inscrite à l’Assemblée nationale ?
Mon choix d’être non-inscrite à l’Assemblée nationale découle d’une conviction profonde : la politique doit être guidée par les intérêts des citoyens et non par des calculs partisans. Dans un contexte où les lignes de fractures politiques sont souvent exacerbées, j’ai voulu incarner une alternative, une voix libre et indépendante, capable de défendre des idées sans être contrainte par la discipline d’un camp ou l’idéologie d’un autre. Être non-inscrite, c’est s’autoriser à juger chaque proposition selon son mérite, à travailler avec tous ceux qui partagent une ambition commune pour le Sénégal et à re- jeter les clivages stériles.
Comment gérez-vous les critiques sur les réseaux sociaux ?
Les réseaux sociaux sont devenus une place publique où chacun peut exprimer son opinion, parfois avec une violence désinhibée. Mais, je vous rassure tout de suite ; les méchancetés, d’où qu’elles viennent, n’ont aucun impact sur mon action au quotidien. Être une femme po- litique au Sénégal exige une rési lience particulière. Les critiques ne se limitent pas à des désaccords d’idées ; elles touchent souvent à la personne, à son apparence, à sa vie privée, à ses proches… Cependant, je vois dans cette réalité une opportunité de renforcer mon engagement. Ces critiques, bien qu’acerbes, sont le miroir d’une so- ciété en pleine mutation, où la place des femmes dans l’espace public est encore contestée.
Quel a été pour vous le moment le plus difficile dans vos activités politiques en 2024 ?
Sans hésitation, l’un des moments les plus éprouvants de ma carrière politique a été la déception liée aux résultats de l’élection présidentielle. Après des mois d’efforts intenses, d’engagement passionné et d’espoir partagé avec mes militants et avec des milliers de Sénégalais, le score obtenu ne correspondait ni à nos attentes ni à celles de nombreux soutiens qui avaient cru en notre ambition. Par sa particularité référendaire, cette élection réduisait le choix des électeurs à un affrontement binaire, me plaçant dans une configuration complexe où le débat sur les idées et les alternatives a souvent été éclipsé par les polarités extrêmes qui dominaient la scène. Face à cette réalité, il m’a fallu un immense courage pour regarder la réalité en face. Ce mo- ment était difficile, car il ne s’agis- sait pas seulement d’une contreperformance électorale, mais de la remise en question d’une ambition portée par une vision que je juge juste et nécessaire pour le Sénégal. Il aurait été facile de céder au découragement ou de chercher des excuses, mais j’ai choisi une autre voie : celle de la sincérité et de l’humilité.
J’ai pris ce résultat comme une occasion de réfléchir, de comprendre où et comment nous pouvions mieux faire et de me reconnecter davantage aux attentes profondes de nos concitoyens.
Aujourd’hui, avec le recul, je vois cette épreuve comme un point d’in lexion. Elle m’a appris que la vé- ritable réussite en politique ne ré- side pas uniquement dans les résultats électoraux immédiats, mais dans la capacité à continuer d’ins- pirer, de proposer et de construire, même face aux tempêtes. Cette élection était une étape et je reste plus que jamais déterminée à dé- fendre ma vision pour un Sénégal uni, juste et prospère.
Et le souvenir qui vous a le plus fait plaisir ?
La politique, avec ses défis immenses, offre parfois des instants qui marquent profondément et rap- pellent pourquoi on s’engage. L’un des moments les plus réjouissants de mon parcours reste, sans conteste, la validation de mes par- rainages lors de l’élection présiden- tielle de 2024. Ce fut une victoire à la fois personnelle et collective, d’autant plus mémorable qu’elle semblait presque impossible au dé- part. Imaginez, dans un contexte où l’on doutait de ma capacité à rassembler suffisamment de signa- tures, le tirage au sort m’a placée à la 65e position sur 93 candidats, un rang peu avantageux. Pourtant, avec une mobilisation sans précédent de nos militants et responsables, avec l’incroyable coordination des équipes straté- giques et techniques, nous avons relevé le défi. Ce jour-là, lorsque le Conseil constitutionnel a an- noncé que mes parrainages étaient validés haut la main, au premier tour, c’était bien plus qu’un simple résultat technique. C’était un mo- ment de fierté et de reconnaissance pour tout un mouvement qui avait cru en moi, à Arc et à notre ambi- tion, contre vents et marées.
Quels sont vos coups de cœur ?
L’année 2024 a été une aventure humaine extraordinaire marquée par des rencontres inoubliables avec des Sénégalais aux quatre coins du pays. Lors des campagnes électo- rales, j’ai vu des jeunes et des femmes se mobiliser avec une éner- gie et une créativité impression- nante, portés par la conviction qu’ils sont les architectes du chan- gement.
Un moment restera gravé en moi, celui d’une petite fille à Tamba- counda à qui je demandais ce qu’elle voudrait faire lorsqu’elle sera grande. Les yeux brillants, elle me répondit, avec une assurance désarmante, « quand je serai grande, je veux être Anta Babacar ». Ces mots simples, mais puissants, résument l’essence de mon enga- gement.
Une nouvelle candidature serait- elle en vue ?
Mon engagement pour le Sénégal est total et je suis prête à continuer de servir. Ce sont les Sénégalais qui orienteront mes choix, mais tant qu’il y aura des injustices à combattre, je resterai présente et déterminée.
Par Hamidou ANNE
ÉTAT EN RUINE, DISIEZ-VOUS ?
L’Onu annonce le retrait du Sénégal de la liste des Pays les moins avancés. Nous sommes loin des fanfaronnades des nouveaux parvenus qui n’ont vu que ruine et désolation comme résultats d’un « système » qui échappe à leur vacuité intellectuelle
Par la résolution 79/230 de sa 79ème Assemblée générale, l’Onu annonce le retrait du Sénégal de la liste des Pays les moins avancés (Pma). L’aboutissement d’un long processus, qui a nécessité plusieurs rapports d’évaluations ; en 2018, en 2021 et en mars 2024. Donc, durant les soubresauts et les agitations de l’agenda politicien, des hauts fonctionnaires qu’un ignorant appelle «le système», travaillaient sérieusement pour l’Etat et au nom de l’intérêt général. Dans sa résolution, l’Ag de l’Onu annonce que le Conseil économique et social a souscrit à la recommandation du Comité des politiques de développement de retirer le Sénégal de la catégorie des pays les moins avancés.
En français facile, le Sénégal a fait des bonds de géant au plan économique.
Nous sommes bien loin des fanfaronnades des nouveaux parvenus qui n’ont vu que ruine et désolation comme résultats d’un «système» qui échappe à leur vacuité intellectuelle.
Le document nous informe également «qu’une période préparatoire de cinq ans était nécessaire pour tous les pays dont le reclassement avait été recommandé lors de l’examen triennal de 2024, afin qu’ils puissent se préparer efficacement à une transition sans heurt».
S’ouvre ainsi un quinquennat pour acter définitivement la transition du Sénégal de pays pauvre à pays à revenu intermédiaire. L’Onu enfin, déclare que «pour un pays, le fait d’être retiré de la catégorie des pays les moins avancés est un événement capital, qui signifie qu’il a bien progressé vers la réalisation d’au moins une partie de ses objectifs de développement».
Cette grande nouvelle célèbre surtout la bonne tenue d’un Etat ces douze dernières années.
Il y a eu d’abord l’élaboration et la mise en œuvre d’une vision autour de la transformation structurelle de l’économie, avec une société solidaire dans un Etat de Droit, moteur du Pse
Il y a surtout eu la vision d’un homme d’Etat, qui a incarné un leadership et s’est appuyé sur les excellentes ressources humaines de l’Administration du Sénégal pour bâtir un projet de société dont la finalité est la transformation radicale du visage du Sénégal.
Autour d’une vision du progrès, de vingt-sept projets et dix-sept réformes, et de la mise en exergue de six batailles sectorielles à remporter, les résultats sont tangibles, à tel point que la critique facile, parce qu’elle est lapidaire et à bas coût, visait plutôt «le bilan immatériel», antienne répétée par des roquets sans envergure pour au fond, ne rien dire.
Le Président Wade, avec lequel je n’étais pas en phase, avait eu raison d’appeler les Sénégalais au travail. C’est par l’effort continu, loin du bruit et des outrances des adultes qui vivent sur internet et des intrigants des salons feutrés du bord de mer que l’on transforme son pays. Un leader ne s’enferme pas dans des querelles d’épiciers et des chamailleries sur le sexe des anges ; il ne passe pas le plus clair de son temps à injurier ses adversaires et à menacer de les envoyer «pourrir en prison». Il devrait montrer moins d’aplomb dans l’invective que dans la déclinaison d’une vision sérieuse, qui surpasse le temps de ses mandats. Tenir un manche à balai pour écumer des ruelles sablonneuses ne peut être l’horizon indépassable du politique. S’y prêter de manière curieusement ostentatoire, dans une constance jouissive qui frise l’oisiveté, interroge : c’est avouer son incompréhensible inculture, sa navrante ignorance de notre Histoire, son impardonnable incompétence à comprendre cette Nation dont la responsabilité est d’être à l’avantgarde des mutations du monde.
Ce retrait du Sénégal de la liste des Pma est certes une excellente nouvelle. Néanmoins inquiétante, si l’on considère notre contexte. Il reste désormais à poursuivre le travail durant la période probatoire pour positionner définitivement notre pays sur la rampe de l’émergence. Par ailleurs, la décision de l’Onu appelle pour ma part trois lectures
En premier lieu, il s’agit de la sanction positive d’une politique mise en place pendant douze ans, avec hardiesse et courage pour transformer la structure de notre économie, sortir du mantra misérabiliste de réduction de la pauvreté pour aller vers une ambition de décollage économique dans l’inclusion sociale et les solidarités.
Ma deuxième lecture a trait au choix de rester dans un cadre démocratique qui consacre la pluralité des opinions. Il est courant désormais de lire d’intellectuels et de quelques divers littérateurs que la démocratie n’est pas propice au progrès économique.
Souvent, le modèle rwandais est agité en occultant de nombreux paramètres et, surtout, en banalisant l’enfer de l’autoritarisme pour ceux qui le vivent. Cette fausse vérité qui nourrit toutes les outrances et les coups d’Etat dans le Sahel a une responsabilité grave sur l’état de nos pays.
Des intellectuels, d’une irresponsabilité totale, célèbrent des putschs au nom de l’illibéralisme ou pire, de l’anti-France. Le Sénégal progresse tout en maintenant un cadre démocratique imparfait mais solide. Pour se convaincre de la pertinence de notre choix, il faut jeter un coup d’œil aux valets russes du Mali, du Burkina Faso et du Niger… Le Sénégal a su éviter le chemin périlleux emprunté par nos voisins sahéliens. Il confirme encore que l’investissement privé, moteur de la croissance, a besoin de stabilité politique et de sécurité juridique. Le Sénégal offre tous les deux aspects, conformément au choix fait pour la démocratie, qui ne saurait tolérer l’insurrection comme mode de prise du pouvoir.
Enfin, ma dernière pensée va aux théoriciens d’un «Etat en ruine». Ceux-là qui ont eu la délicatesse de ne pas célébrer ni premier baril de pétrole ni premier mètre cube de gaz, encore moins la mise en service du Brt. Les mêmes, qui ont averti le monde sur le maquillage des comptes publics de la part de leur propre administration, voient tous les jours leur rhétorique démentie par les faits. Mais comme Sisyphe, ils ne se lassent pas de tenter de salir notre pays. L’aiment-ils au fond ?
Dernière preuve en date, le communiqué ahurissant de la ministre dont on pourrait dire qu’elle est étrangère aux affaires de son Département. Elle considère le communiqué apportant la bonne nouvelle de l’Onu comme des «allégations», pour tenter de discréditer son pays et de nier ses progrès économiques. Qui imagine le gouvernement cambodgien sortir un communiqué pour contredire l’Onu et nier une avancée économique reconnue par la seule organisation au monde à vocation universelle ? Ils ne nous auront rien épargné, et ce n’est que le début... Comme disent les soyeux Britanniques : «The show must go on.»
Post-Scriptum : J’ai une pensée pour Mamadou Moustapha Bâ, qui a servi notre pays avec talent, engagement et loyauté. Cet immense serviteur de l’Etat sénégalais aurait mérité d’apprendre cette bonne nouvelle. Avec ses collaborateurs, il a géré nos comptes publics avec une dextérité qui a bâti une économie sénégalaise post-Covid-19 résiliente et désormais conquérante.
Par Henriette Niang KANDE
REBATTRE LES CARTES DU PARTENARIAT
Avec la fermeture annoncée des bases militaires françaises au Sénégal et en Côte d’Ivoire un symbole fort de la présence historique de Paris en Afrique de l’Ouest s’efface
Une nouvelle ère de coopération après la fermeture de la base militaire
Avec la fermeture annoncée des bases militaires françaises au Sénégal et en Côte d’Ivoire un symbole fort de la présence historique de Paris en Afrique de l’Ouest s’efface. Mais cette reconfiguration pourrait aussi être l’occasion de redéfinir les relations entre la France et le continent africain, en adoptant une approche plus équilibrée et respectueuse des aspirations locales.
Vers une coopération sans tutelle
Pendant des décennies, la présence militaire française au Sénégal a été perçue comme un outil de contrôle autant que de partenariat. La base militaire française, drastiquement réduite par Abdoulaye Wade en 2010, qui à l’origine était perçue comme un garant de stabilité nationale et levier d’influence stratégique pour la France, a fait l’objet ces dernières années, de critiques pour sa connotation néocoloniale. Sa fermeture définitive marque un tournant symbolique, répondant à une volonté du nouveau régime sénégalais d’exercer sa souveraineté.
Dans ce contexte, la France doit repenser sa coopération. Plutôt que de se concentrer sur une approche militaro-sécuritaire, Paris pourrait élargir son champ d’action à des domaines plus inclusifs et constructifs. L’éducation, les infrastructures, la culture et la transition énergétique apparaissent comme des axes stratégiques pour renforcer les liens entre les deux parties.
Réinventer le “mindset” des élites françaises pour un partenariat durable
Avec le retrait définitif de la présence militaire française en terre sénégalaise, la France fait face à un défi majeur : refonder ses liens avec un pays qui a beaucoup changé.
Abandonner les réflexes paternalistes
Pendant des décennies, la politique de la France au Sénégal s’est appuyée sur une relation asymétrique, marquée par un paternalisme latent. C’était l’époque. Elle s’est longtemps perçue et jusqu’à une période très récente, comme la « Métropole », voire le guide de cet ancien territoire colonisé. Cette posture est devenue obsolète dans un pays où l’affirmation de la souveraineté nationale et la diversité des partenariats internationaux sont des réalités incontournables. La méthode elle, perçue comme paternaliste et déconnectée des réalités locales, alimente les ressentiments. Le changement de mentalité doit passer par une reconnaissance explicite de cette dynamique. Les élites françaises doivent se départir de l’idée que la France est indispensable à l’Afrique. Aujourd’hui, le discours qui s’entend de plus en plus, est qu’il est temps de traiter les pays africains comme des partenaires égaux et souverains, capables de prendre leurs propres décisions, même si celles-ci vont à l’encontre des intérêts français ou considérées comme telles. Deux exemples qui méritent d’être cités.
En mars 2022, à l’ONU, le Sénégal avait fait réagir des observateurs français par son positionnement lors d’une résolution intitulée « Agression contre l’Ukraine », dont le texte exigeait « que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine et retire immédiatement, complètement et sans condition, toutes ses forces militaires » d’Ukraine. Le Sénégal (comme 11 autres pays africains) s’était abstenu.
En 2014, il avait adopté la même attitude, concernant la crise entre la Crimée et la Russie. Etait-ce une volonté de s’affirmer différemment sur la scène internationale ou un désir de calmer le jeu au niveau régional et local ? Voire. Quelques observateurs n’ont pas manqué de réagir, à l’image de Nicolas Henin (journaliste) , en postant sur son compte X : « Petit retournement du Sénégal, qui a finalement voté au Conseil des Droits de l’Homme en faveur d’une commission d’enquête internationale indépendante à la suite de l’agression de la Russie contre l’Ukraine », semblant ignorer que ce pays, même allié du bloc occidental et de la France en particulier, est resté dans sa logique d’adoption d’une stratégie de non-alignement depuis la guerre froide. Même s’il est arrivé que des répercussions économiques soient ressenties localement, il s’agit avant tout d’un conflit lointain qui se déroule hors du continent.
Une humilité face aux nouveaux équilibres géopolitiques
Les élites françaises doivent reconnaître que la puissance de la France au Sénégal a décliné. Partant de là, elle doit accepter des « nouvelles » alliances et ne pas considérer de telles décisions comme une trahison, mais un choix souverain dans un monde multipolaire. Adopter une posture humble face à cette réalité n’est pas un aveu de faiblesse, mais une preuve de maturité. Cela implique de ne plus percevoir les partenaires du Sénégal (la Chine, la Russie, la Turquie principalement), uniquement comme des concurrents alors que les « souverainistes » ou « panafricains » selon la terminologie donnent l’impression de plaider pour un «France dégage » en lieu et place d’autres puissances. La France pourrait explorer des synergies dans des projets tripartites, où chaque partenaire contribue avec ses forces spécifiques.
Reconnaître les manquements du passé
Toute relation n’est durable que si elle repose sur la confiance. Et pour regagner la confiance, la France doit reconnaître pleinement ses erreurs historiques. Les stigmates de la colonisation, les pratiques opaques de la Françafrique et les interventions militaires controversées continuent de peser lourdement sur sa perception, dans la grande majorité de la jeunesse. La restitution des œuvres d’art pillées, entamée mais encore incomplète, doit être accélérée et accompagnée d’une coopération renforcée avec les institutions culturelles. De même, la déclassification des archives liées à certaines périodes sensibles de l’histoire franco-sénégalaise serait un signal d’ouverture et de transparence. Mais cette reconnaissance doit aller au-delà des symboles pour se traduire dans des politiques concrètes. La mise en place de programmes éducatifs conjoints pourrait permettre de construire une vision partagée et équilibrée de l’histoire.
Le nouveau partenariat gagnant-gagnant : l’après fermeture de la base française
Avec la fermeture définitive de la base militaire française de Dakar, le Sénégal amorce une redéfinition stratégique de ses partenariats internationaux. Ce tournant marque une volonté claire d’affirmer sa souveraineté tout en s’inscrivant dans des collaborations équitables et mutuellement bénéfiques. Mais qu’apporte réellement le Sénégal dans ce nouveau modèle de partenariat ?
Une position géostratégique incontournable
Situé à l’extrémité occidentale de l’Afrique, le Sénégal bénéficie d’une position géographique privilégiée, offrant un accès direct à l’Atlantique et constituant une porte d’entrée vers l’Afrique de l’Ouest. Sa stabilité politique, dans une région parfois troublée, renforce son attractivité. Cette situation géographique confère au pays un rôle clé dans la sécurité maritime et le contrôle des routes commerciales.
Un modèle de stabilité démocratique
Depuis son indépendance en 1960, le Sénégal est perçu comme un modèle de démocratie en Afrique. Les trois alternances politiques et le respect des institutions, font du pays un partenaire fiable dans un monde où la stabilité politique est une denrée rare. Cette réputation renforce la capacité du Sénégal à jouer un rôle de médiateur dans les crises régionales et à promouvoir une gouvernance respectueuse des droits humains.
Des ressources naturelles en plein essor
La découverte récente de gisements de pétrole et de gaz place le Sénégal au cœur des enjeux énergétiques mondiaux. Ces ressources, encore sous-exploitées, constituent un atout majeur dans les nouveaux partenariats économiques, à condition qu’elles soient gérées de manière transparente et durable. Par ailleurs, le pays possède d’importantes réserves minières (phosphates, zircon) et une zone économique exclusive riche en ressources halieutiques, qui attirent des investisseurs désireux de tirer parti de cette manne
Un hub économique et régional en construction
Avec Dakar comme hub économique et logistique, le Sénégal se positionne comme un centre névralgique pour le commerce et les affaires en Afrique de l’Ouest. Des projets ambitieux, tels que la Zone économique spéciale de Diamniadio et l’expansion du port de Dakar, bien que très fortement concurrencée par Abidjan et Cotonou, renforcent cette vision. Le pays attire encore des entreprises étrangères cherchant à établir des bases dans une région dynamique, tout en bénéficiant d’infrastructures et d’un environnement d’affaires que l’on cherche à améliorer d’une manière constante.
Une jeunesse dynamique et engagée
Avec une population majoritairement jeune, le Sénégal offre un potentiel humain considérable. Cette jeunesse constitue une force de travail compétitive et un vivier d’innovation, particulièrement dans les secteurs technologiques, culturels et entrepreneuriaux. Les partenaires internationaux trouvent dans cette vitalité démographique un levier pour développer des initiatives durables et inclusives.
Vers un partenariat plus équilibré
La fermeture de la base française reflète une tendance plus large au Sénégal : celle d’un rejet des relations néocoloniales au profit d’un partenariat basé sur le respect mutuel. Cependant, la vraie influence désormais appartient aux entreprises privées qui créent la richesse et dont certaines sont plus puissantes que l’Etat sénégalais lui-même. En guise de comparaison, au Sénégal opèrent des entreprises françaises qui pèsent, dit-on, pour 25% des recettes fiscales et près de 10% des emplois formels. Elles sont en concurrence désormais avec des sociétés chinoises, turques, indiennes, marocaines...
La vraie exigence pour les politiques publiques sénégalaises est de promouvoir un secteur privé suffisamment fort qui pourra concurrencer le privé étranger au nom d’une compétition ouverte qui est la principale valeur d’une économie libérale. Bander les muscles est une chose, avoir les moyens de son ambition souverainiste en est une autre. Dans ce rendez-vous de la mondialisation où chaque nation vient avec son avantage comparatif, qu’offre le Sénégal ? Des entreprises assez puissantes pour remporter des parts de marché ailleurs dans le monde ? Un marché de consommateurs suffisamment riche pour attirer des industries et des marques de luxe ? Des ressources naturelles foisonnantes ?
Le risque est de vendre le souverainisme jusqu’à opérer de mauvais choix économiques comme celui du rétablissement du visa d’entrée au nom de la réciprocité. Le Sénégal est un pays touristique. Le secteur constitue la deuxième source de devises de notre économie. Rendre difficile les conditions d’entrée dans le pays, courir le risque de failles techniques comme ce fut le cas en 2013 et en 2015 (avec les bugs des machines, les voyageurs à destination payaient mais les pannes faisaient qu’ils n’obtenaient ni le visa, ni le remboursement de leurs frais. Le système électronique de visa ne marchant qu’une fois sur quatre), peut avoir un impact négatif sur le tourisme. Le discours souverainiste risque d’être vain s’il ne fait pas de l’économie, son moteur. Or, jusque-là, on reste sur des discours dénonçant l’influence politique française et qui relèvent d’une conception ancienne des relations internationales. L’urgence pour ces cinq prochaines années est de constituer un capital économique national pour avoir quelque chose à apporter dans la dynamique de co-construction que nous devons avoir avec le monde. Sinon le Sénégal continuera d’être un appendice, alors que le monde adopte une révolution extraordinaire avec la robotisation, l’Intelligence Artificielle et les énergies vertes.
Va-t-on déshabiller Paul pour habiller Sergueï, comme on le constate dans certains « pays souverainistes », avec la forte présence militaire de la Russie, à travers la milice privée Wagner ?
Le discours du président Bassirou Diomaye Faye, prononcé le 31 décembre 2024, marque un moment charnière dans l’histoire contemporaine du Sénégal. L’adresse, empreinte de solennité, s’est voulue être un pont entre des aspirations populaires et des actions concrètes, dessinant une vision claire pour un Sénégal uni, souverain et prospère. Le chef de l’Etat a annoncé la fin de la présence militaire française dès 2025, soulignant une volonté de renforcer la souveraineté nationale. Cette décision s’inscrit dans une refonte stratégique de la défense, tout en affirmant une diplomatie active, ouverte et engagée pour les causes justes à l’échelle mondiale.
La présence et l’outil militaire français au Sénégal
A son accession à l’indépendance en 1960, le Sénégal a maintenu avec la France, une relation particulière, notamment par le biais de la présence militaire française sur son sol. Cette collaboration s’inscrivait dans le cadre des accords de défense signés lors de l’indépendance, qui visaient à répondre à des objectifs stratégiques et politiques. Ils étaient censés assurer la stabilité politique et la sécurité dans une région ouest-africaine fragile. La France, soucieuse de conserver une influence dans ses anciennes colonies, considérait le Sénégal comme un point stratégique pour ses opérations en Afrique. Dakar, en particulier, avec son port en eau profonde et sa position géographique, était idéale pour établir une base militaire capable de projeter des forces dans la région. Cette présence était initialement perçue comme un gage de sécurité contre d’éventuelles menaces extérieures et un soutien logistique dans ses propres capacités militaires. Seulement, au fil des années, les fondements et l’évolution de cette présence ont été différemment perçus par les différents présidents sénégalais successifs avant Bassirou Diomaye Faye, selon leurs priorités et leurs sensibilités.
Les positions des présidents sénégalais
Léopold Sédar Senghor (1960- 1980), premier président du Sénégal, a vu dans la présence militaire française un levier de modernisation et une garantie de stabilité. Convaincu de l’importance d’une collaboration étroite avec la France, il considérait que l’autonomie politique du Sénégal ne devait pas s’accompagner d’une rupture brutale avec l’ancien colonisateur. Ainsi, la base militaire française de Dakar a été maintenue comme un symbole de cette relation privilégiée. Avec Abdou Diouf (1981- 2000), la perception évolue.
Dans un contexte de décolonisation avancée et de montée des revendications nationalistes en Afrique, Diouf adopte une approche plus pragmatique. Il conserve les accords de défense, mais travaille à renforcer les capacités militaires nationales pour réduire la dépendance vis-à-vis de la France. Sa politique a visé à équilibrer la coopération avec d’autres partenaires internationaux, tout en maintenant une relation cordiale avec Paris. C’est Abdoulaye Wade (2000- 2012) qui marque véritablement une rupture symbolique. Critique à l’égard de l’influence française en Afrique, Wade demande la fermeture de la base militaire française à Dakar en 2010. Cette décision s’inscrivait dans sa volonté de renforcer la souveraineté nationale et de repositionner le Sénégal sur la scène internationale.
Toutefois, cette fermeture n’a pas équivalu à la fin de la coopération militaire : des missions conjointes et des formations avaient continuées d’être menées. Sous Macky Sall (2012- 2024), la relation militaire avec la France a été plus coopérative que conflictuelle. Dans un contexte marqué par la montée des menaces terroristes au Sahel, Macky Sall s’est appuyé sur la France pour renforcer la sécurité régionale, tout en poursuivant le développement des forces armées sénégalaises. La coopération s’est diversifiée, s’étendant aux opérations internationales et au soutien logistique. Sous sa présidence, la présence militaire et la coopération sécuritaire avec la France ont été cruciales pour protéger le Sénégal contre les menaces croissantes venant de la région du Sahel, marquée par une instabilité croissante due à la montée en puissance des groupes tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et Boko Haram. Malgré la fermeture en 2010, par Abdoulaye Wade de la base militaire française, le Sénégal est resté un élément-clé pour les opérations dans le Sahel, notamment lors de l’initiative Barkhane. Les forces françaises ont utilisé Dakar comme point de transit stratégique pour leurs missions régionales. L’une des pierres angulaires de cette coopération a été le partage d’informations stratégiques. Le Sénégal, pays relativement stable dans une région de plus en plus fragile, est devenu un acteur clé dans la collecte et le traitement des renseignements sur les activités terroristes dans le Sahel. Cette collaboration a permis d’anticiper et de prévenir d’éventuelles infiltrations de groupes armés au Sénégal.
Une stratégie française en mutation
Si les chefs de l’Etat ont eu des visions et des positions différentes quant à la présence militaire française sur le sol sénégalais, la réduction progressive des forces françaises au Sénégal et plus largement en Afrique a commencé à être envisagée dans l’hexagone, dès les années 1990. Avec la chute du Mur de Berlin en novembre 1989 entraînant avec elle celle du Bloc de l’Est, l’Afrique, à ses yeux avait perdu une partie de son importance sur le terrain de la rivalité Est-Ouest. A cela, se sont ajoutées des pressions internes de plus en plus fortes pour réduire ses dépenses militaires et les revendications croissantes d’autonome de pays africains.
En 2010, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la France procède à une réorganisation de ses bases militaires. Si au Sénégal cette décision a été motivée par la volonté politique de Abdoulaye Wade, ailleurs, elle s’inscrivait dans une stratégie plus large visant à concentrer les ressources militaires françaises sur d’autres bases comme celles de Djibouti, de Libreville au Gabon et de Ndjaména au Tchad. En Afrique de l’Ouest, bien qu’ayant réduit ses bases permanentes, des opérations à l’image de Serval, en 2013, ont montré que Paris est restée engagée dans la région. Mais les observateurs ont souligné un changement de doctrine : la France a privilégié ces interventions ciblées et temporaires en partenariat avec les armées locales. A partir de 2021, face à une montée des sentiments anti-français (lire article « Frapp France Dégage ») et aux aspirations des populations à davantage de souveraineté, marquant un changement de ton par rapport à la politique traditionnelle de la « Françafrique », la France a annoncé une réduction significative de son dispositif militaire dans le Sahel, pour ne plus être perçue comme elle l’a été pendant longtemps, comme le « gendarme » de l’Afrique. En 2022, Emmanuel Macron va dérouler une nouvelle stratégie pour la présence française en Afrique, axée sur la coopération plutôt que sur le maintien des troupes permanentes.
Fin du monopole français, émergence d’un multilatéralisme africain
Créé en 2014, le G5 Sahel est une organisation regroupant cinq pays sahéliens : le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad. Son objectif principal était de coordonner les efforts pour répondre aux défis sécuritaires et de développement dans cette région durement frappée par le terrorisme, l’insécurité transfrontalière et les crises humanitaires. Toutefois, le Sénégal, bien qu’à proximité géographique du Sahel, n’en est pas membre. Cette absence repose sur plusieurs considérations.
Une question géographique et sécuritaire
Le G5 Sahel rassemble des pays directement situés dans la bande sahélienne et confrontés à des menaces terroristes élevées. Ces nations partagent des frontières poreuses où opèrent des groupes armés comme AlQaïda au Maghreb islamique (AQMI) et l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). En comparaison, le Sénégal, situé sur la côte atlantique, est géographiquement éloigné des épicentres de ces conflits. Bien que vigilant face à la montée du terrorisme, le pays n’a pas été confronté à des attaques significatives sur son sol, contrairement à ses voisins sahéliens. Par conséquent, son inclusion dans le G5 Sahel n’était pas une priorité immédiate.
Un choix stratégique différent
Plutôt que de rejoindre le G5 Sahel, le Sénégal a concentré ses efforts sur d’autres cadres de coopération régionale, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali). Membre actif de la CEDEAO, le Sénégal participe aux initiatives de maintien de la paix et de stabilisation dans la région ouest-africaine. Cette stratégie lui permet d’éviter une association trop étroite avec les crises sahéliennes tout en jouant un rôle significatif sur le plan régional. Le 18 mars 2022, au cours d’une cérémonie sobre mais solennelle, le Général de division Usman Abdoumumuni Yusuf a passé le flambeau au Général de brigade sénégalais Moctar Diop. Avant le 8 décembre 2023, date de la conclusion du départ de la Minusma du Mali, c’est un Général-Major sénégalais, Mamadou Gaye, qui avait remplacé le Hollandais Johannes Kees Matthijssen.
Une volonté de préserver sa stabilité
Le Sénégal cultive une image de stabilité politique et de modèle démocratique en Afrique de l’Ouest. Participer directement au G5 Sahel, une organisation fortement associée à des zones de crise aiguë, aurait pu brouiller cette image. De plus, le régime de Macky Sall, à la création du G5 en 2014, a préféré concentrer ses efforts sur des approches préventives pour lutter contre la radicalisation. Si la fermeture définitive annoncée de la base française au Sénégal par le président de la République dans son discours du 31 décembre clôt un cycle de près de six décennies de présence militaire hexagonale sur le sol sénégalais, un profane peut dire que cela ne change rien qui ne relève pas du symbole. La guerre désormais n’a pratiquement plus besoin de présence au sol. Les drones peuvent jeter des projectiles sur un territoire alors qu’ils sont contrôlés à des milliers de kilomètres. L’attaque iranienne sur Israël, les frappes ukrainiennes dans la région de Koursk ont montré au monde, des drones qui traversent des pays afin de toucher leur cible. La guerre est technologique, de même que le renseignement. Ce que le Président ne dit pas en revanche, c’est quelle politique de défense le Sénégal met-il en œuvre à la suite de cette décision de faire partir les troupes françaises. On objectera que cela relève du « secret-défense ». Des questions demeurent. Qui produira les armes et les équipements militaires des soldats sénégalais ? Ou seront sont formés les officiers sénégalais si ce n’est pour beaucoup et jusqu’ présent à Saint-Cyr ou Melun ? Nos officiers les plus brillants s’enorgueillissent d’avoir fait leurs armes à l’École de Guerre en France ou à Westpoint et Paris nous appuie encore, en termes de renseignement, de surveillance des frontières dans la guerre contre le terrorisme dans la bande sahélienne. Va-t-on déshabiller Paul pour habiller Sergueï, comme on le constate dans certains « pays souverainistes », avec la forte présence militaire de la Russie, à travers la milice privée Wagner ? Ce serait le comble du comble, puisqu’une souveraineté revendiquée et assumée, ne saurait être sous tutelle.
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IBRAHIMA NOUR EDDINE DIAGNE LISTE LES PRINCIPAUX DÉFIS
La mise en œuvre de la politique de « transformation systématique » du Sénégal promise par le nouveau régime ne sera pas sans difficultés. L’alerte est de l’Administrateur général de Gainde 2000, Ibrahima Nour Eddine Diagne
Selon Ibrahima Nour Eddine Diagne, la mise en œuvre de la politique de « transformation systématique » du Sénégal promise par le nouveau régime ne sera pas sans difficultés. Invité de l’émission Objection de la radio Sud FM (privée) hier, dimanche 5 janvier, l’Administrateur général de GAINDE 2000 a indiqué que cette nouvelle vision de développement risque de faire face à plusieurs défis qui attendent les nouvelles autorités et dont les deux principaux sont le temps et le consensus.
La mise en œuvre de la politique de « transformation systématique » du Sénégal promise par le nouveau régime ne sera pas sans difficultés. L’alerte est de l’Administrateur général de GAINDE 2000, Ibrahima Nour Eddine Diagne. Invité de l’émission Objection de la radio Sud FM (privée) hier, dimanche 5 janvier, Ibrahima Nour Eddine Diagne prévient que cette nouvelle vision de développement risque de faire face à plusieurs défis dont les deux principaux sont le temps et le consensus. En effet, selon l’invité de notre confrère Baye Oumar Gueye, la transformation du Sénégal est un exercice très difficile qui demande de disposer du « système et de la machine ». Sous ce rapport, Ibrahima Nour Eddine Diagne préconise un « consensus fort autour de notre modèle démocratique » comme c’est le cas dans certaines grandes démocraties comme les États-Unis pour, dit-il, éviter la reprise à zéro du processus de développement au lendemain de chaque alternance politique.
« Le temps politique ne correspond pas au temps de transformation d'une nation ou au temps de reconstruction d'une nation. Nous devons essayer d'avoir des consensus très forts pour revoir notre modèle démocratique parce que, si tous les cinq ans, on doit reconfigurer notre machine à développement, on n'y parviendra jamais », a-t-il fait remarquer avant d’insister. « Nous avons tous la volonté de développer ce pays et nous savons tous que nous ne pouvons pas le développer en cinq ans. D'ailleurs, le plan en cours est sur une vision cinquante. Mais, il nous faudrait même, au-delà de cette vision sur cinquante ans, pourquoi pas une vision sur cent ans ou sur deux cents ans parce que c'est sur ça qu'on construit lorsqu'on a couché des stratégies ». Ainsi pour lui, « le véritable défi, aujourd'hui, est dans cette recherche de consensus » pour dit-il, « aller vers un pacte, qu’il n'y ait pas de divergence sur ce qu'on veut construire, là où on veut aller et comment on doit y aller ».
Par ailleurs, interpellé sur le discours de fin d’année à la nation du Président Diomaye Faye, l’Administrateur général de GAINDE 2000, entreprise spécialisée dans les solutions de dématérialisation, a jugé cette première adresse de fin d’année du chef de l’Etat « responsable ». En effet, selon lui, « un acteur politique doit avoir un discours de nature à rassurer mais aussi à mettre une part de la responsabilité, de l'idéal, sur toutes les composantes de la nation. Il ne faut pas penser que ce ne sont que les élites politiques qui doivent avoir les qualités requises, les populations sont également concernées car le combat est un tout global ».