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25 novembre 2024
Politique
ASSEMBLÉE NATIONALE, AYIB DAFFÉ DÉNONCE UNE DÉSINFORMATION POUR SEMER LA CONFUSION
Selon le député de Pastef, le président de la République a « strictement respecté l’article 63 de la Constitution qui lui donne le droit de convoquer une session extraordinaire à une date fixée et sur un ordre du jour déterminé ».
Ceux qui disent que la convocation de l’Assemblée nationale par le président Bassirou Diomaye Faye serait illégale ont tout faux. C’est le président du groupe parlementaire Yewi Askan wi qui l’a affirmé, ce mercredi. Ayib Daffé dénonce un « juridisme avec des arguties et arguments spécieux pour semer la confusion ».
Selon lui, le Président a « strictement respecté l’article 63 de la Constitution qui lui donne le droit de convoquer une session extraordinaire à une date fixée et sur un ordre du jour déterminé ».
Le député de rappeler que « son prédécesseur Macky Sall avait usé, sans polémique inutile, de la même prérogative pour convoquer par décret l’Assemblée nationale en session extraordinaire le 17 juillet 2023 à 10h ».
“Après l’ouverture de la séance dans les règles, l’Assemblée pourra délibérer et fixer les dates de la séance de la commission et de la séance plénière pour l’examen du projet de loi”, a-t-il conclu.
DÉMISSION MASSIVE CHEZ TAXAWU
Vingt-six cadres et responsables de la plateforme présidée par Khalifa Sall annoncent leur départ, invoquant notamment le refus de s'aligner sur un rapprochement avec l'ancien régime. Ils entendent ainsi marquer leur volonté de cohérence politique
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration des membres de la Cellule des Cadre (CAPS) de Taxawu Sénégal, annonçant ce mercredi 28 août 2024, leur démission collective de la plateforme présidée par Khalifa Sall.
"Chers compatriotes,
Cinq mois après l'élection présidentielle du 24 mars 2024 qui a vu l'avènement de la troisième alternance démocratique au Sénégal, nous avons pris le temps d'analyser les résultats de cette élection et de réfléchir aux perspectives de notre plateforme politique, Taxawu Sénégal.
Les résultats de cette élection ont clairement démontré que le peuple sénégalais dans une large majorité a fait le choix d'une rupture dans la gouvernance politique, économique et sociale du pays.
Pour la première fois dans l'histoire politique du Sénégal, les populations ont élu, dès le premier tour, un candidat de l'opposition, sanctionnant ainsi de la plus explicite des manières le régime sortant du président Macky Sall.
Nul besoin de revenir sur le lourd passif que ce régime sortant a laissé aux Sénégalais et dont nous n'avons pas fini de découvrir l'ampleur des dégâts.
Notre engagement pour le pays a justifié le combat que nous avions vaillamment mené durant ces 12 dernières années contre le régime BBY. Nous demeurons plus que jamais déterminés et constants dans cet engagement tant que la défense des libertés démocratiques et le combat pour le bien-être de nos compatriotes le justifieront.
Au regard du contexte actuel, nous tenons à informer l'opinion nationale et internationale de notre refus d'adhérer aux nouvelles orientations de la plateforme Taxawu Sénégal qui se matérialisent en particulier par une tendance à un rapprochement avec un ou des démembrements de la coalition Benno Bok Yaakar (BBY) que nous avions pourtant combattue pendant 12 ans.
Par conséquent :
1. Réaffirmant notre volonté et notre détermination à privilégier la cohérence dans l'expression de nos convictions et la pratique de nos principes ;
2. Rappelant notre constant et indéfectible attachement à la défense et à la préservation des intérêts supérieurs et exclusifs du Sénégal en toutes circonstances ;
3. Après avoir procédé à une analyse minutieuse de la situation nationale du pays, sous l'angle des nombreux défis présent et futur à relever.
Nous avons décidé de démissionner de Taxawu Sénégal et de toutes nos responsabilités au sein de la Cellule des Cadre (CAPS) de cette plateforme.
Nous tenons à rendre un vibrant hommage au président Khalifa Ababacar Sall, pour son leadership reconnu et son esprit républicain. Nous lui sommes grandement reconnaissants pour sa générosité intellectuelle et la contribution importante qu'il a apportée dans la formation politique de beaucoup d'entre nous.
Notre décision procède de la conviction ainsi que de la certitude que nous devons faire de sorte que cette troisième alternance ne puisse pas décevoir les Sénégalais qui sont déjà fatigués de leur classe politique. Cette classe qui, depuis plusieurs décennies peine à trouver des solutions à leurs préoccupations.
Nous sommes conscients du rôle que nous avions joué depuis la création de Yewwi Askan wi (aux locales et aux législatives de 2022) pour semer l'espoir chez les Sénégalais qu'un autre
Sénégal était possible.
Nous avons alors la responsabilité collective de veiller à ce que cet espoir ne soit pas déçu et que cette nouvelle alternance tienne ses promesses d'un Sénégal meilleur.
Dans ce sillage, nous allons très prochainement procéder au lancement d'un nouveau parti politique qui reflétera nos idéaux et nos valeurs de Travail, d'Equité et de Solidarité.
Notre mission est de contribuer à trouver des solutions aux grands défis de développement politiques, sociaux, et économiques auxquels notre pays est confronté, par une action politique innovante et réaliste.
"Tous ensemble, un autre Sénégal est possible"
Les signataires,
1. M. Made Codé Ndiaye, ex Coordonnateur des cadres de Taxawu Sénégal, Ingénieur Télécoms et sales manager dans une multinationale des Télécoms, responsable politique à Fatick
2. Dr Ousmane Kane, ex Pdt Commission Communication Numérique, Dr en Economie et cadre supérieur en gestion des entreprises, responsable politique à Thiès
3. M. Racine Gueye, Chef d'entreprise, responsable politique à Rufisque
4. M. Souleymane Sy, Administrateur civil principal de classe exceptionnelle, ex pdt Commission Administration publique et modernisation de l'Etat de CAPS, responsable politique à Kolda
5. Dr Soukeye Gueye, ex Pdte Commission Diplomatie et de la Cellule Finances de CAPS, juriste fiscaliste, responsable politique à Keur Massar
6. Pr. Abouna Mbaye, ex Pdt Cellule Strategie et méthode de CAPS, spécialiste en analyse de données, responsable politique à Bruxelles (Belgique)
7. Mme Ngoné Diankha, ex membre cellule Comm de CAPS, comptable, responsable politique à Kaolack
8. M. Talla Ngor Biss Ngom, ex Pdt Cellule Veille et Stratégies politiques de CAPS, Ingénieur Télécoms, responsable politique à Dakar
9. M. Jules FAYE, administrateur de société, responsable politique à Thiès
10. M. Ahmed Tidiane Daff, Juriste, responsable politique à Dakar
11.M. Manga Ndiaye, Ingénieur statisticien économiste, responsable politique à Fatick
12.M. Cheikh Oumar Bâ, ex chargé des relations publiques de CAPS, supply chain manager, responsable politique à Louga
13.Dr Khalifa Ababacar Mbaye, Médecin
14. M. Amady Baro Faye, ex Vice Pdt commission Transport et aménagement du territoire de CAPS, Ingénieur Transport, responsable politique à Fatick
15.M. Tamsir Amadou Seck, Sociologue, responsable politique à Keur Massar
16.Mme Marianne Diaffé Cissé, Ingénieur en Finance, militante à Fatick
17. Mme Bineta Diminga Ndiane, agent administratif des Finances publiques, militante à Paris
18. Dr Alioune Badara Ndior, ex Pdt Cellule formation de CAPS, enseignant chercheur, responsable politique à Fatick
19.Dr Coumba Faye, Dr en Pharmacie, responsable politique à RUFISQUE
20.M. Désiré Youssoupha Ngom, agent humanitaire au sein d'une organisation internationale
21.M. El Hadji Seyni Wade, Enseignant, responsable politique à Mbour
22.M. Sada Wane, Actuaire, spécialiste en protection sociale, responsable politique à Podor
23.M. Ndongo Dieng, ex membre Commission Economie de CAPS, Auditeur/ Banque, responsable politique à Fatick
24. M. Abdoulaye Diallo, Ingénieur Télécoms, responsable politique à Dakar
25. M. Sory Thiam, Ingénieur Informatique, responsable politique à Dakar
26. Etienne Gueye, Ingénieur Télécoms, responsable politique à Kaolack"
par Abdou Fall
POURQUOI LES DÉPUTÉS DOIVENT VOTER CONTRE LA DISSOLUTION DU CESE ET DU HCCT
EXCLUSIF SENEPLUS - Nombre de ceux qui approuvent une telle initiative, le font pour des mobiles autres que ceux déclarés. Rien ne justifie cette logique de coup de force dans le traitement de sujets qui nous concernent tous
J'avoue que je trouve pour le moins curieux les termes dans lesquels les questions institutionnelles sont actuellement abordées au Sénégal.
Nous étions dans l'attente de la réalisation, depuis lors, de la promesse du président nouvellement élu, Monsieur Bassirou Diomaye Faye, de placer la réforme en profondeur de nos institutions parmi les priorités de son quinquennat.
Les institutions relevant de la Constitution, mère des lois, il était attendu que des consultations nationales fussent convoquées sur ce sujet de fond.
D'autant que le débat sur cette question est rendue encore plus actuelle par la confusion manifeste et pour le moins gênante qui règne au sommet de l'État par rapport à des légitimités si fortes l'une comme l'autre, entre les deux têtes de l'exécutif.
Le Sénégal fait face en effet à un cas de figure inédit du point de vue politique entre République et démocratie.
Entre un chef de l'État installé à la tête du pays à la faveur du suffrage universel par une majorité acquise à partir de la volonté d'un chef de parti qui en a décidé.
Et qui se retrouve lui même soumis, du point de vue des règles de la République, à l'autorité de celui qui lui doit sa place à la tête du pays.
Ce bicéphalisme curieux et paradoxal devant se gérer au demeurant dans le contexte d'une cohabitation de fait entre une nouvelle majorité exécutive faisant face à une majorité parlementaire qui échappe totalement à son contrôle.
Cette situation insolite, à notre avis, si sérieuse au point de faire l'objet de toutes les attentions parmi les élites politiques et intellectuelles du pays, on aurait tort de l'aborder autrement que dans la plus grande sérénité.
A cette question centrale est venue s'ajouter celles déjà soulevées sur le chapitre des reformes institutionnelles arrivées depuis longtemps à maturité sur la nature du régime politique obsolète qui continue de nous gouverner.
Ces questions fondamentales devraient plutôt constituer, en ce moment precis, les sujets de fond qui auraient dû actuellement mobiliser les élites et les citoyens de notre pays.
Le président Bassirou Diomaye Faye en a décidé autrement en convoquant dans l'urgence le parlement, juste pour la dissolution de deux institutions de la République, le Conseil Economique Social et Environnemental et le Haut Conseil des Collectivités Territoriales.
Cette nouvelle donne de la volonté déclarée du président de la République de dissolution de ces institutions consacrées par loi constitutionnelle trouve pour principal motif, pour l'instant déclaré, le souci de réaliser des économies budgétaires évaluées de l'ordre de 15 milliards par les uns, 20 milliards par les autres.
Des montants certes significatifs dans notre contexte de pays en développement, mais qui n'en restent pas moins marginaux pour tout ce qu'en retour ces institutions apportent en termes d'inclusion, d'intégration nationale et de régulation.
Le professeur Souleymane Bachir Diagne rappelait, il y a quelques temps, que les institutions sont les organes inventées par l'homme moderne pour marquer la rupture entre la société des humains et la jungle des espèces animales.
C'est pourquoi le plus dangereux dans cette optique de soit disante économie budgétaire, c'est qu'il est su de tout le monde que pour nombre de ceux qui approuvent une telle initiative, ils le font pour des mobiles autres que ceux
déclarés.
Le débat politique dans l'espace public reste largement dominé de nos jours par le discours populiste violent qui parle plus aux tripes qu'il n'interpelle nos consciences sur les problèmes et enjeux de notre époque.
Il est temps qu'on renoue avec les considérations politiques de type doctrinal adossées à une vision du monde et à une philosophie qui structure une pensée politique avec des finalités déclinées en programme et projets au service de la transformation qualitative de la société et de l'économie.
Nous ne saurions continuer de subir la fatalité d'un débat politique de violence entre acteurs plus préoccupés à se détruire les uns les autres qu'à se distinguer dans des efforts d'élaboration d'une argumentation nourrie qui participe de l'élevation du niveau culturel, technique et scientifique des citoyens.
Savoir que dans l'optique des logiques de confrontations, ce ne sont pas les relais qui manquent pour nous installer au quotidien dans la permanence de tensions propres à entretenir dans nos sociétés démocratiques une ambiance généralisée de carnage fratricide sans répit.
Dans le contexte historique des bonds technologiques sans précédent dans le secteur particulier des médias, où chaque homme ou femme a la possibilité d'être citoyen/média, capable de diffuser au quotidien toutes les insanités du monde sur d'autres citoyens sans que rien ne leur en coûte, la voie est alors royale pour une mort programmée et sans delai de la démocratie et de nos sociétés modernes tout court.
Pendant qu'on y est, pourquoi s'arrêter en si bon chemin pourrait on dire ...!
On peut bien aller plus loin encore dans la négation des institutions de la République en décretant la mort dans la foulée de toutes, y compris la présidence de la République dont on peut autant, et avec superbe, justifier le caractère budgétivore.
Tous les résultats réalisés à la tête du pays sont à l'arrivée systématiquement et radicalement constestés et niés à chaque occasion de compétition électorale majeure.
La même logique pourrait bien s'appliquer tout autant sur l'utilité de l'avion présidentiel.
Avec encore force arguments sur la table. Ce qui serait de mon point de vue tout aussi irresponsable !
Il faut rappeler qu'il n'a pas manqué, dans l'histoire et jusqu'à nos jours, des courants idéologiques et politiques se réclamant d'une telle affiliation...
Comme qui dirait, au regard de nos taux d'échecs et de déperditions scolaires, que les investissements sur l'école n'ont qu'à être supprimés ou réduits au minimum pour être reversés sur le coût de la vie et l'emploi des jeunes ...!!
Autrement dit, " l'éducation nous coûte trop cher, on n'a quà essayer l'ignorance ! "
Les citoyens de bonne volonté ont bien envie d'être édifiés sur les vrais mobiles d'une telle urgence à détacher cette question d'autres, de loin plus beaucoup plus importantes sur le même sujet ....
Pour faire effet facile, on enjambe l'institution pour pointer du doigt sans le nommer l'homme politique ou le soi-disant privilégié qui est derrière.
Il convient à cet égard de nous rappeler à nous tous et à nos nouvelles autorités que dans toutes les sociétés humaines sans exception, il existe des hommes et des femmes, travailleurs et travailleuses, pères et mères de familles, citoyens et citoyennes comme tout le monde ; mais qui, pour certains, soit par vocation tout court, soit par engagement personnel pour diverses raisons qui peuvent être aussi variées les unes que les autres, décident au surplus de se consacrer au collectif.
Quel que soit par ailleurs le choix du lieu de transfert d'un certain humanisme qui les habite. Ce lieu de transfert peut relever du social syndical, du social humanitaire, du spirituel, du culturel, du sportif comme du politique...
Dans le cas du politique dont il est ici question, des circonstances peuvent advenir pour que, pour des raisons que d'autres assimilent à la folie, un tel engagement justifie aux yeux de l'homme politique qu'il mette en jeu sa santé, sa liberté, toutes ses ressources, sa sécurité et celle de sa famille, y compris le péril de sa vie pour la défense de la cause à laquelle il se consacre.
Autrement dit, nous avons des hommes et femmes, pas comme les autres, qui accomplissent dans une parfaite dignité leurs devoirs de père, de mère, de travailleur, de citoyen tout en se consacrant pleinement à ce qu'on appelle dans les démocraties saines à leurs tâches de "professionnels de la représentation populaire " dont certains, par leur altruisme dans leur sacerdoce social, bénéficient du statut privilégié de notables reconnus et respectés dans leurs lieux de vie.
J'aimerais bien qu'on m'explique ce qui peut justifier que ceux là qui s'investissent autant au service de leurs communautés ne puissent bénéficier en retour de la reconnaissance de la nation par des distinctions honorifiques ou en leur confiant des missions de représentation dans des instances étatiques de consultation ou de décisions sur des sujets qu'ils vivent dans leur quotidien avec les citoyens dans leurs lieux de vie et de travail.
Qu'il me soit prouvé que l'Etat du Sénégal n'a pas besoin du regard avisé de ces chefs d'entreprises, de ces cadres et experts émérites, de ces représentants des travailleurs, des mouvements de jeunesses, des associations féminines, de ces notables de toutes confessions religieuses, et de toutes les régions du pays pour croiser leurs regards entre eux et avec les décideurs finaux sur tout ce qui est sujet économique, social et environnemental ...
Une manière d'associer le savoir des uns, les ingénieries, habiletés et expériences des autres pour mettre tout ce réservoir immense de savoir et de compétences au service des décideurs.
Qu'on me prouve que ces missions , parmi d'autres, du Conseil Economique Social et Environnemental ne sont d'aucun intérêt pour ces dirigeants actuels dont la plupart d'entre eux font leur baptême du feu dans la décision politique au niveau le plus élevé de notre Etat.
Les mêmes démarches et procédures sont aussi valables pour la gouvernance de nos territoires dans un contexte de fortes aspirations des peuples et des nations à une gouvernance inclusive, de type horizontal qui place le citoyen au coeur des processus de décisions sur les politiques publiques.
Je me permets ce plaidoyer que j'assume pour une double raison.
La première est que j'ai eu la chance à titre personnel d'avoir exercé toutes les fonctions politiques, le niveau local en tant que maire, celui de parlementaire pour avoir été élu trois fois député et enfin comme membre de plusieurs équipes gouvernementales.
Cette expérience m'a donné l'occasion de me frotter avec ces grandes institutions de la République pour savoir ce qu'elles valent et ce qu'elles peuvent apporter dans un Etat confronté à des défis aussi redoutables et complexes que ceux de nos jours
La seconde raison qui me met à l'aise dans ce plaidoyer tient au fait que je n'ai aucune prétention d'exercice dans le futur, à titre personnel, de fonctions d'ordre public. Mes engagements du moment se situent ailleurs
C'est juste par conviction intime et devoir patriotique que j'invite les députés à refuser le vote de ce projet de loi.
En gardant, au fond de moi, l'espoir que le chef de l'Etat et son chef de gouvernement se ravisent au dernier moment pour son retrait de la table de l'Assemblée nationale.
Encore une fois, il ne se passe rien dans ce pays qui justifie cette logique de coup de force qui semble prévaloir dans le traitement de sujets qui nous concernen tous, et sur lesquels tellement de Sénégalais devraient avoir de bons mots à dire.
C'est pour toutes ces raisons que j'ai envie de dire, en toute humilité, aux autorités actuelles de notre pays que les priorités du moment sont plutôt ailleurs.
Sur le terrain strictement politique, il est attendu qu'elles veillent avant tout à garantir à notre pays une transition pacifique ordonnée.
Ceci doit passer par un dialogue serein avec les dirigeants des principales institutions avec lesquels elles partagent encore la gouvernance de l'Etat. Et avec les personnalités de bons conseils qui ont l'avantage d'une bonne connaissance du pays.
Que le Premier ministre, par respect des institutions, des parlementaires et des citoyens, sacrifie à son devoir constitutionnel de présentation de sa déclaration de politique générale devant la nation.
Qu'un large consensus soit recherché et obtenu avec tous les acteurs politiques et du système démocratique, la presse en particulier, sur les meilleures conditions de préparation et d'organisation des prochaines élections législatives, déterminantes pour la paix et la stabilité du pays.
Ces élections devraient être précédées par un grand débat national sur les réformes des institutions de maniere à ce qu'au sortir des législatives le pays puisse entrer résolument dans l'ère du renouveau démocratique et républicain, et la poursuite d'un bon programme de prospérité largement
partagée.
Le Sénégal devra continuer de jouer pleinement son rôle sur le continent en faisant réinscrire parmi les surpriorités de l'agenda de l'Union africaine, la question fondamentale d'une Afrique rassemblée pour réaliser son unité politique.
Ce sont là, pour nous, les bons sujets sur lesquels tous peuvent s'engager sans réserve !
Abdou Fall est ancien ministre d'État, ancien député.
BENNO SE BRAQUE
La décision du président Diomaye de supprimer le HCCT et le CESE a mis le feu aux poudres, provoquant l'ire des députés de la majorité. Ces derniers, jugeant la démarche présidentielle inélégante et illégale, s'apprêtent à riposter avec fermeté
Sonko veut sa guerre avec l’opposition, il l’aura. Jugeant inélégante et illégale la démarche du président Diomaye de faire fuiter l’information sur le décret devant acter la mort du HCCT et du CESE avant même qu’elle n’accède au destinataire, les députés de BBY ont décidé de faire du «Gatsa-Gatsa» avec les tenants du pouvoir, contre qui ils comptent faire face en faisant avorter la décision du chef de l’état de mettre à mort les institutions dirigées par Aminata Mbengue Ndiaye et Abdoulaye Daouda Diallo.
Hier, le groupe de la majorité s’est réuni et les députés ont décidé de ne pas communiquer sur leur décision et le plan d’action qu’ils vont adopter face au régime qui a mis entre parenthèse toute élégance républicaine. Non seulement en voulant piéger le groupe BBY mais aussi en divulguant le secret de la convocation avant même qu’elle n’atteigne le Président de l’Assemblée, Amadou Mame Diop. La lettre estampillée secret, ce dernier l’a reçue à son domicile, à sa descente, alors que l’information avait déjà fait le tour de la toile, distillée par le porte-parole de la Présidence de la République. Une inélégance qui est restée en travers de la gorge des députés de la majorité. Hier donc, lors de leur réunion, les députés du groupe parlementaire BBY ont exprimé leur courroux. Ils ont compris que le régime veut la guerre.
Pour beaucoup, il n’est pas question de donner un chèque en blanc à Diomaye Faye pour dissoudre le HCCT et le CESE, tout en sachant que quelle que soit l’issue, il va dissoudre l’Assemblée nationale.
Qui plus est, Diomaye est accusé de s’être attribué des pouvoirs en marge de la loi, en convoquant l’Assemblée et en même temps en fixant l’agenda. Or, cette seconde tâche est une prérogative dévolue à l’Assemblée nationale. Autrement dit, s’il est vrai que le président de la République peut convoquer les sessions extraordinaires, il ne lui revient pas de fixer l’agenda. Ainsi donc, le bureau de l’Assemblée va se réunir à titre d’information aujourd’hui, puis convoquera la conférence des présidents, la seule habilitée à fixer l’agenda. C’est cette dernière qui va donc définir l’agenda, le passage en commission des lois et en plénière. Et selon nos sources, la dissolution ne se fera pas jeudi car la conférence des présidents ne va pas accepter de se soumettre au diktat de l’exécutif, d’après des informations issues du groupe de BBY qui, il faut le dire, est très fâché contre la démarche du chef de l’État.
Ainsi, elle entend fixer son propre agenda donnant ainsi du grain à moudre au régime Diomaye. Si le chef de l’Etat décide de dissoudre l’Assemblée au cours de ce mois de septembre en représailles, il fera face à une crise institutionnelle parce qu’il incombe à cette même assemblée de voter une loi d’habilitation lui permettant de gouverner par ordonnance en attendant la tenue des législatives anticipées qui devraient se tenir dans les 90 jours au maximum. Là également, il lui faut un consensus pour supprimer le parrainage qui requiert 105 jours. Autant dire qu’il y a une équation à plusieurs inconnues pour remettre le pays sur les rails de la démocratie.
LES FORCES PARLEMENTAIRES ENTRE LOGIQUE ET REALPOLITIK
C’est une patate chaude qui risque de brûler bien des ambitions. Des alliés, groggy par l’ouragan du 24 mars, qui ne peuvent faire autrement que d’être «logiques». Des opposants, dont les jours sont comptés, qui sont partagés entre l’orgueil et ....
C’est une patate chaude qui risque de brûler bien des ambitions. Des alliés, groggy par l’ouragan du 24 mars, qui ne peuvent faire autrement que d’être «logiques». Des opposants, dont les jours sont comptés, qui sont partagés entre l’orgueil et le réalisme politique. Pds, Taxawu, Pur, Benno… Voici quelques pistes de ce que devrait être la plénière sur la dissolution du Hcct et du Cese.
Le Pds logique avec lui-même
Le Président Faye prendrait-il autant de risque devant une majorité braquée par un refus de Dpg s’il n’avait pas la garantie de ses soutiens. Parmi eux, le Parti démocratique sénégalais (Pds) qui, même s’il ne participe pas au gouvernement Sonko 1, a encore des attaches avec Diomaye Président qu’il avait soutenu le 24 mars. Les Libéraux peuvent-ils faire autrement d’ailleurs que de voter ce projet de dissolution du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ? D’ailleurs, ils ne se sont jamais offusqués que le Premier ministre n’ait pas tenu sa Dpg. Ils ont plutôt joué aux média- teurs en proposant la mise à jour du règlement intérieur. «C’est une mesure que personne n’attendait. Elle a pris de court tout le monde», a dit Serigne Abo Mbacké Thiam, député du groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement dirigé par le Parti démocratique sénégalais (Pds). Si le président de son groupe, Lamine Thiam, n’a pas encore convoqué les membres du groupe pour discuter et dégager une position commune, tout indique que le Pds et ses alliés vont s’aligner sur la volonté de Diomaye. «Ce que je peux dire, c’est que nous députés membres de ce groupe parlementaire, n’avons jamais voté les budgets 2023 et 2024 de ces institutions que sont le Hcct et le Cese. Pour nous, ce sont des institutions budgétivores. D’ici jeudi (jour de l’ouverture de la session extraordinaire), on pourra se réunir».
TAS sur la ligne de Diomaye
Son collègue Thierno Alassane Sall devrait adopter la même attitude. Dans son programme de candidat à la Présidentielle de Mars 2024, il avait cloué au pilori ces deux institutions. «Le Sénégal compte deux assemblées consultatives : le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et le Conseil économique, social et environnemental (Cese). Ce sont des institutions dévoyées et qui manquent de crédibilité du fait de leur déficit de légitimité et de pertinence. Leur efficacité reste à démontrer. L’opinion publique les perçoivent comme des institutions dont la seule finalité est le recasement de la clientèle politique du parti au pouvoir et de ses alliés politiques. Le Hcct et le Cese sont budgétivores à l’heure où les Sénégalais sont assaillis de priorités d’ordre essentiel, voire vital. En effet, la Loi no 2022-22 du 19 décembre 2022 portant loi de finances pour l’année 2023 affecte 16,7 milliards FCFA de crédits au fonctionnement annuel de ces deux institutions (9,160 milliards FCFA pour le Hcct et 7,541 milliards FCFA pour le Cese)», avait diagnostiqué le député non inscrit dans son projet de société. Par conséquent, sauf changement, TAS, rarement d’accord avec le régime de Diomaye-Sonko, devrait être l’une des voix de la mise à mort des institutions dirigées par Abdoulaye Daouda Diallo et Aminata Mbengue Ndiaye.
Le dilemme de Taxawu : Khalifa pour un «recentrage» du Cese
L’autre qui taraude les esprits, c’est quelle sera l’attitude des députés de Taxawu. Leur leader Khalifa Ababacar Sall, dans son programme Motalli Yeene n’était tranchant sur la suppression des deux institutions. Il s’était contenter juste de proposer de «rationaliser le Conseil économique, social et environnemental dans son organisation, dans sa composition et dans son fonctionnement pour le recentrer dans sa mission d’organe consultatif». C’est un choix délicat pour l’ancien maire de Dakar et ses hommes puisque le score décevant de mars 2024 ne plaiderait pas en sa faveur s’il rejetait le projet, lui qui cherche à se relever de sa chute.
Pur malgré lui
Dans son programme Nite ak Naatange, le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) ne précise pas sa volonté de supprimer le Hcct et le Cese, mais le candidat Aliou Dia avait émis des «réformes phares» dont la création d’un «Conseil supérieur de la jeunesse (Csj), le Pôle de développement durable (P2D), le Haut conseil des sages (Hcs)». Quoi qu’il en soit, le Pur, qui est encore membre de Yewwi askan wi -qui ne se réunit plus- ne devrait pas s’éloigner de la ligne de Diomaye-Sonko.
LE PASTEF ET LE SPECTRE DE L'INTOLÉRANCE
Le nouveau pouvoir incarné par Diomaye et Sonko est confronté à un défi inattendu : celui d'accepter la critique qu'il prônait autrefois. La virulence des réactions aux récents propos d'Alioune Tine soulève des inquiétudes sur la santé du débat public
Les réactions sur la sortie du président de Africajom center Alioune Tine sont quasiment une antienne depuis l'accession au pouvoir du nouveau régime. Chaque critique est violemment réprimandée par les inconditionnels du ''Projet''. Pour une formation qui a bâti toute sa stratégie de conquête du pouvoir sur la critique des tares de l'ancien régime, le tandem Diomaye-Sonko et leurs acolytes doivent faire visiblement des efforts pour permettre l'avènement d'un espace public de qualité.
C'est connu. Entre le Pastef et le président du Rewmi ce n'est pas le parfait amour. Mais manifestement, les militants du Pastef doivent faire siens les conseils que le président Idrissa Seck, féru des formules grandiloquentes en politique, avait donnés à l'ex président de la République. ''Il faut dilater ta poitrine'', lui avait dit avec un brin d'humour l'ancien Premier du Sénégal. Les critiques et les réactions virulentes ne manquent pas sur Alioune Tine depuis sa sortie sur les ondes de RFM. Invité de l'émission Grand Jury, il faut dire que le président d’AfrikaJom Center a été tout sauf tendre avec le régime. À l'en croire, c'est le Premier Ministre Ousmane Sonko qui gouverne le pays.
Soulignant dans la foulée aussi qu'un ''État du Pastef'' est en train de s'installer au Sénégal. Des appréhensions sur le nouveau régime qui ne sont pas du goût des militants qui le vouent aux gémonies depuis cette interview. Et ces attaques sur des personnalités de la société civile ou de l'espace politique qui critiquent les premières actions du nouveau régime sont récurrentes. Toutefois, les tenants de ce nouveau régime devraient être les derniers à être allergiques à la critique.
Ils ont joui d'une liberté d'expression et d'une liberté de ton jamais égalées peut-être dans l'histoire politique du Sénégal. Et même après leur accession à la magistrature suprême, certains d'entre eux continuent toujours à être des maîtres dans ce domaine, à commencer par le Premier ministre Ousmane Sonko qui, dans une récente sortie, a raillé ce qu'il appelle la ''nouvelle opposition''. Même si à sa décharge, il a invité ses militants à être plus enclins à la critique, le nouveau régime gagnerait à être moins autoritaire comme le subodore Alioune Tine, et permettre l'émergence d'un espace médiatique plus tenu sur les affaires de la cité. Et en disséquant les premiers pas du nouveau régime incarné par le tandem Diomaye-Sonko, la société civile et certains membres de l'opposition ne font que prendre au mot le président du Parti Pastef qui déclarait quand il était dans l'opposition, qu'une fois arrivés au pouvoir, lui et ses partisans ne voulaient profiter aucunement d'un délai de grâce.
Une bonne nouvelle pour la transparence
Par ailleurs, comme l'a souligné récemment l'ex coordinateur de Y en a marre Fadel Barro sur TV5, il faut que les citoyens changent de posture pour que cette alternance soit une alternative. Avoir un regard critique à l'endroit du nouveau régime est une existence voire une nécessité. Le Sénégal vient de sortir d'une crise politique sans précédent qui a détruit des vies et fait beaucoup de victimes. Donc alerter très tôt le régime actuel sur des dérives ou d'éventuels népotismes et gabegies ne fera qu'aider le tandem Diomaye-Sonko à se concentrer sur les promesses de rupture qui ont fait qu'ils ont gagné l'élection à 54% dès le premier tour. Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a d'ailleurs demandé, lors de sa rencontre avec la Convention des Jeunes Reporters au Palais, que la presse doit jouer son rôle et sortir les '' cafards'' si ces cafards existent bien évidemment et lui, il en tirera les conséquences qu'il faut.
Mais il faut au préalable que le gouvernement et les militants de la coalition au pouvoir jouent le jeu et acceptent les critiques ou du moins apportent des contre-arguments à la hauteur de l'exigence démocratique prônée dans le ''Projet''. Macky Sall a été sanctionnée pour ses dérives autoritaires et l'arrogance de certains des cadres de l'APR. Ce nouveau régime ne doit pas reprendre les mêmes erreurs.
Néanmoins, de l'autre côté, le débat doit évoluer car les insultes et les débats de caniveaux sont contre-productifs. Même si le sarcasme et l'autodérision sont les engrais d'un espace démocratique salace.... Ousmane Sonko ne va dire le contraire.
par Amadou Tidiane Wone
UN CHEF DU GOUVERNEMENT, C’EST FAIT POUR GOUVERNER
Disons, tout d’abord, que le tandem Bassirou Diomaye Faye/Ousmane Sonko dérange. Il agace même. Notamment, ceux qui ont pour habitude de pêcher dans les eaux troubles. Ceux qui n’avancent que masqués pour fondre sur leur proie à la faveur de la pénombre
Il semble que la tyrannie des réseaux sociaux, ainsi que la volatilité des « informations », ou plutôt des rumeurs et spéculations qui en tiennent lieu, aient un impact fâcheux sur les esprits les plus lucides de notre pays. Je n’aurais jamais cru devoir un jour prendre le contre-pied de mon frère Alioune Tine. Mais force est de relever que, sur le rôle et la place du Premier Ministre Ousmane Sonko, il se trompe de cause.
Parce que sa voix porte et pourrait avoir une résonance négative sur le moral des troupes, il me semble nécessaire de jeter mon grain de sel dans le couscous. Surtout à l’attention de ceux qui pourraient se réjouir de ses propos, que je désapprouve. Très amicalement. Et je vais dire pourquoi.
Disons, tout d’abord, que le tandem Bassirou Diomaye Faye / Ousmane Sonko dérange. Il agace même. Notamment, ceux qui ont pour habitude de pêcher dans les eaux troubles. Ceux qui n’avancent que masqués pour fondre sur leur proie à la faveur de la pénombre… Déroutés par le scénario inédit du film qui se déroule depuis le 24 avril 2024, les spécialistes en tout, et donc en rien de précis, n’arrêtent pas de conjecturer sur l’imminence d’un clash au sommet de l’État. Malgré les assurances données par le Président de la République lors de son entretien avec la presse sénégalaise, en dépit des multiples déclarations du Premier Ministre Ousmane Sonko sur l’absence de nuages dans le ciel serein de leur compagnonnage, forgé dans la douleur, la sueur et le sang… Envers et contre tout, des esprits chagrins sondent inlassablement la météo politique, pour prédire un orage dévastateur, imminent, cataclysmique, qui mettrait en péril le PROJET porté à bout de bras par le peuple sénégalais… À Dieu ne plaise !
Que faire alors ? Ne serait-il pas plus simple, pour tous ceux dont la victoire des forces du changement a mis fin à leurs avantages indus, car il ne s’agit que de cela pour le moment, de faire preuve de fair-play ? Tout simplement. Les combats d’arrière-garde, menés par procuration, notamment par certains patrons de presse sont en train de faire long feu. Les vrais journalistes et les vrais organes de presse boivent du petit lait… Ils savent que leur métier tient là une occasion unique de redorer son blason, de se réinventer.
Tous les aventuriers et mercenaires de la plume vont devoir changer de métier. Et ce sera, pour notre pays, une œuvre de salubrité publique ! Que de maîtres-chanteurs avaient envahi les médias pour racketter de paisibles citoyens et s’enrichir illicitement. Et… outrageusement !
Revenons à nos moutons ! Ma conviction est que le Sénégal est entre de bonnes mains. Une nouvelle génération de dirigeants politiques, et non politiciens, émerge. Pour ceux de ma génération qui avons connu tous les Chefs d’état du Sénégal indépendant, nous avons le recul nécessaire pour comparer, comprendre, pardonner, réhabiliter au besoin, mais nous ne devons rien oublier. …Nous devons faire œuvre utile, non pas en versant dans une nostalgie qui déforme, souvent, le souvenir de la réalité des faits. Qui ne remarque qu’au gré de la nostalgie des temps et des lieux, dépeints comme idylliques, certains occultent les avanies du passé ? On se surprend à entendre, certains de ces « anciens combattants » de partis politiques et de mouvements sociaux, se lancer dans des tirades ponctuées de soupirs et de : « De notre temps… » Sans autre précision ! Comme s’il n’y aurait de bien que les temps qui n’existent plus et qui ne reviendront jamais ! Il faut pourtant vivre avec son temps avant d’en mourir ! Le temps de la vitesse, celui des prétentions cathodiques.
Le temps des usurpateurs qui a réduit au silence les meilleurs d’entre nous. Par dépit et par lassitude. Or, c’est à ceux-là que je m’adresse en leur rappelant que nous serons tous, un jour, interrogés sur nos faits et gestes, nos paroles, mais aussi nos silences…Dans ce pays de croyants, où musulmans et catholiques sont majoritaires, cela devrait être aisé à comprendre pour mieux vivre… ensemble !
J’en appelle donc à la lucidité extrême face au temps qui nous avale, après nous avoir épuisés… Je nous invite au pragmatisme éclairé : Nous avons porté au pouvoir une génération d’hommes et de femmes qui sont nos jeunes frères. Et pour certains nos enfants.
A y regarder de près, ils ressemblent au Sénégal. De toutes les régions. De toutes les confessions. Ils sont, pour la plupart, des produits de l’enseignement public sénégalais. En témoigne cette ancienne institutrice, encore en forme, toujours vive et pétillante, qui vient à la rencontre de son élève devenu ministre de l’Éducation … Et ce vieux maître qui serre d’émotion les mains de son ancien élève devenu Premier ministre du Sénégal… Tout cela, c’est nous… dans nous ! Comme on dit… chez nous !
Notre pays est plein de Grâces ! Il est béni ! Sachons décoder les signes profonds de cette élection… Et aimons-nous davantage les uns les autres.
Aimons ce pays nôtre par-delà les différences, fragiles et factices, que le diable cherche à nous imposer comme des fatalités. Or, « Le Diable est pour vous un ennemi. Prenez-le donc pour ennemi. Il ne fait qu’appeler ses partisans pour qu’ils soient des gens de la Fournaise. » Sourate 35, verset 6 du Saint Coran. Pour le petit temps de séjour qu’il nous reste, changeons ! Pour changer le Sénégal !! Si parler veut encore dire quelque chose…
LA FALEME EST UNE QUESTION DE SECURITE NATIONALE POUR LE GOUVERNEMENT
La Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal qui constitue la frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali, est ”une question de sécurité publique”, ”une préoccupation” que le gouvernement essaie de gérer en collaboration avec les autorités malienn
La Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal qui constitue la frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali, est ”une question de sécurité publique”, ”une préoccupation” que le gouvernement essaie de gérer en collaboration avec les autorités maliennes à travers ”l’interdiction de toute exploitation”, en particulier l’orpaillage, sur toute l’étendue de son bassin, a déclaré, mardi, à Dakar, le Premier ministre Ousmane Sonko.
‘’Je voudrais (…) clarifier que la question de la Falémé est une préoccupation pour le gouvernement qui a été soulevée régulièrement en Conseil des ministres mais également en conseil national de sécurité, puisque cela relève de la sécurité nationale’’, a-t-il dit
Le Premier ministre répondait à une interpellation de Cheikhna Camara, maire de la commune de Ballou, dans le département de Bakel(Tambacounda), lors d’un Conseil interministériel consacré à l’approvisionnement en eau potable
Selon le chef du gouvernement, ‘’des initiatives ont été prises, des instructions données par le ministre en charge des Mines, qui a pris un arrêté pour interdire toute exploitation tout au long de la Falémé sur une période de 2 ans’’.
Les Forces armées sont chargées d’assurer une surveillance stricte des sites, entre autres mesures phares prises par les autorités.
Ousmane Sonko a fait remarquer que la situation de la Falémé est ‘’une question difficile’’ qui ‘’ne relève pas seulement du Sénégal”. ”Nous partageons le fleuve de part et d’autre avec nos voisins du Mali’’, a-t-il souligné.
Il a rappelé que, lors de sa récente visite à Bamako, cette question a été soulevée dans les échanges avec les autorités maliennes, notamment l’utilisation des produits néfastes tels que le mercure dans les zones aurifères.
M. Sonko estime que si le fleuve qui alimente le lac de Guiers est ‘’pollué’’, l’impact [sera] aussi dommageable pour les populations de Dakar. Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a assuré que son département publie périodiquement des notes sur le niveau du fleuve Sénégal. ‘’Il y a quelques jours, malheureusement, la côte a dépassé les 10mètres et l’eau a débordé dans les maisons et les champs. Mais toutes les équipes de l’administration sont à pied d’œuvre sur le terrain pour faire le travail’’, a-t-il déclaré. La situation est suivie régulièrement pour prendre les mesures idoines, a insisté le ministre, assurant que les populations ne sont pas laissées à elles-mêmes.
‘’Le fleuve Sénégal a dépassé sa cote d’alerte (…), qui est de 10 mètres. Nous sommes en pleine inondation, plus aucun champ n’est aujourd’hui cultivable’’, s’est alarmé le maire de Ballou, Cheikhna Camara.
Il a souligné que la Falémé constitue ”une préoccupation” en raison du fait que les animaux meurent à cause de l’utilisation du mercure qui détériore la qualité de l’eau. ‘’Il faut parler de la potabilité de l’eau du fleuve Sénégal (…)”, a exhorté M. Camara, vice-président de l’Association des maires du Sénégal (AMS).
30 MESURES POUR L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
Avec un budget colossal de 1 627 milliards FCFA, le Sénégal se donne les moyens de ses ambitions pour garantir un accès équitable à l'eau potable à tous ses citoyens
Le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé le Conseil Interministériel à la Primature, axé sur l'approvisionnement en eau potable et l'assainissement. Cette rencontre, qui marque un tournant décisif dans la gestion des ressources hydrauliques du pays, a abouti à une série de décisions stratégiques destinées à remédier aux disparités régionales, renforcer les infrastructures et garantir un accès équitable à l'eau pour tous les citoyens.
Nouvelle lettre de politique sectorielle de developpement
Au cœur des réformes, le gouvernement, par le biais du Ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dieye, a décidé d’organiser, d’ici fin octobre 2024, des concertations nationales sur l'eau et l'assainissement. Ces discussions, qui débuteront au niveau territorial avant de remonter au niveau central, visent à établir un diagnostic inclusif du secteur et à définir des stratégies durables pour répondre aux préoccupations en matière d'eau.
Par ailleurs, une nouvelle Lettre de Politique sectorielle de Développement sera rédigée. Elle devra refléter la vision du gouvernement, en conformité avec les Objectifs du Développement Durable (ODD) 2030 et l'Agenda 2063 de l'Union Africaine. Ce document stratégique guidera les actions futures en matière de gestion de l'eau et d'assainissement.
En outre, le Conseil a fixé la fin du premier trimestre 2025 comme échéance pour la présentation d’un Programme national d’Accès sécurisé à l’Eau et à l’Assainissement, qui s'inscrira dans la continuité de cette nouvelle politique. Un nouveau Code de l’Eau, conforme à ces réformes, sera également élaboré et soumis au gouvernement d'ici décembre 2025.
Hydraulique rurale : vers une gestion plus équitable
Le secteur rural, malgré un taux d'accès à l'eau potable de 96,9 %, reste marqué par de fortes disparités régionales. Les régions de Kolda, Kédougou, Sédhiou, Tambacounda, et Ziguinchor enregistrent des taux d’accès extrêmement faibles, exacerbant les inégalités territoriales. Le Conseil a donc ordonné une évaluation indépendante de la réforme de la gestion du service public de l'eau potable en milieu rural, à réaliser d'ici fin 2024, avec pour objectif d'améliorer l'implication des collectivités locales.
Dans ce cadre, un plan d'actions sera élaboré pour renforcer l'Office des Forages Ruraux (OFOR) et garantir une meilleure gestion des infrastructures hydrauliques. Le programme de solarisation des forages sera également accéléré, avec une finalisation prévue dans un délai de 48 mois, et une étude sera menée pour ajuster la structure tarifaire des services d'eau en milieu rural d'ici juin 2025.
Le Conseil a également fixé un objectif ambitieux : mettre fin à la distinction entre hydraulique rurale et urbaine pour instaurer une gestion unitaire des ressources hydrauliques sur l’ensemble du territoire, offrant ainsi une qualité de service ho mogène à tous les Sénégalais.
Hydraulique urbaine : anticiper les défis de demain
Le secteur urbain n’est pas en reste. Malgré des investissements de 776 milliards FCFA entre 1996 et 2023, le système d’approvisionnement en eau potable dans le triangle Dakar-Mbour-Thiès fait face à des déficits croissants, qui pourraient atteindre 110 000 m³/jour en 2025 et 290 000 m³/jour en 2030. Face à cette situation alarmante, une mission d’investigation sur la performance de la SEN'EAU, l'entreprise chargée de la gestion de l’eau en milieu urbain, sera finalisée d’ici la fin de l’année. Des mesures de sécurisation des sites stratégiques de production et de transport d'eau potable seront également mises en œuvre en collaboration avec les ministères chargés des Forces Armées et de l’Intérieur, notamment pour protéger et améliorer la qualité des eaux du Lac de Guiers.
En matière de tarification, une étude sera réalisée d’ici juin 2025 pour instaurer une structure tarifaire plus juste pour les consommateurs urbains, tout en garantissant la viabilité financière du secteur.
Grand Transfert d’Eau : le projet pharaonique pour soutenir la croissance urbaine et la ville de Touba.
Le projet de Grand transfert d’eau, destiné à répondre aux besoins en eau potable du pays, a été un autre point fort du Conseil. Un comité sera mis en place pour superviser sa réalisation, avec un objectif de mise en service des installations d’ici 2029. En attendant, un programme intermédiaire d’investissement sera lancé pour soutenir la demande en eau potable dans les zones critiques, notamment dans le triangle Dakar-Thiès-Mbour et la ville de Touba.
Le gouvernement cherche 1672 milliards
Le financement de ces projets ambitieux nécessitera des ressources considérables. Le Ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, en collaboration avec les ministres chargés de la Coopération et des Finances, organisera une table ronde des partenaires techniques et financiers d’ici mars 2025. Cette rencontre vise à assurer un financement adéquat pour le programme national consolidé d'accès à l'eau potable.
Un mécanisme sera également mis en place d'ici fin 2024 pour garantir le règlement à temps des factures d'eau par les structures publiques, évitant ainsi l'accumulation d'arriérés qui fragilisent l'équilibre financier du secteur.
Enfin, le secrétaire général du gouvernement a été chargé du suivi rigoureux de la mise en œuvre de ces décisions, dont le coût global est estimé à 1 627 milliards FCFA. Le gouvernement entend ainsi prendre les mesures nécessaires pour assurer un accès équitable et durable à l'eau potable pour tous les Sénégalais, affirmant son engagement à répondre aux besoins essentiels de la population.
Ce Conseil Interministériel marque un jalon essentiel dans la politique hydraulique du Sénégal. Les décisions prises témoignent d’une volonté de corriger les inégalités et de préparer le pays aux défis futurs en matière d’eau potable, tout en s'assurant que les réformes entreprises bénéficient à l'ensemble de la population, urbaine comme rurale.
L'APPEL AU CALME
"Sénégal Emergent" et "Convergences plurielles" s'inquiètent des tensions persistantes entre le nouveau pouvoir et diverses composantes de la société, notamment la presse. Ces organisations rappellent l'importance du dialogue dans la tradition sénégalaise
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué conjoint du Club Sénégal Emergent et dy Club Convergences plurielles, reçu ce mardi 27 août 2024, à propos de la situation sociopolitique nationale.
"Les délégations des deux clubs, " Sénégal Emergent " et " Convergences plurielles", conduites respectivement par leurs présidents, Monsieur Youssou Diallo, économiste, inspecteur principal de classe exceptionnelle de la coopération et Monsieur Abdoulaye Diallo, ingenieur en télécommunications, se sont rencontrées le mardi 20 août 2024, au siège du Club Sénégal Emergent à l'immeuble Nehme sur l'avenue William Ponty.
Cette rencontre s'est tenue en présence de responsables des deux associations, notamment les anciens ministres Boubacar Mbodji et Abdou Fall.
La rencontre a été l'occasion de rappeler la vocation des Clubs qui sont des Associations d’idées, libres et sans affiliation partisane .
Ils regroupent des intellectuels, des cadres et des personnes ressources de bonne volonté autour de l’intérêt national, leur offrant des espaces de réflexions et d'échanges sur les grands sujets qui interpellent le Sénégal, l’Afrique et le monde .
Ces fonctions sont d'autant plus essentielles que nos pays traversent une conjoncture sous régionale et internationale difficile et complexe faites de tensions et de profondes mutations.
Il convient de toujours rappeler que les changements politiques pacifiques intervenus au Sénégal à l'issue de l'élection présidentielle de mars 2024 ont été précédés de violences meurtrières et de destructions massives de biens , ce qui a fait peser des menaces très sérieuses sur les fondements mêmes de notre Démocratie et de notre vivre ensemble
Ce sont là des raisons pour lesquelles Les Club "Sénégal Emergent " et "Convergences plurielles " considèrent que le moment politique que traverse actuellement le Sénégal, dans le cadre d'une transition inachevée, doit appeler de la part de tous nos compatriotes une grande vigilance sur les lourdes menaces dormantes mais non encore éteintes, de tous ordres qui assaillent toujours la nation sénégalaise dans son ensemble.
Les deux délégations ont fortement souligné l’attachement indéfectible de leurs organisations aux principes et règles de l'Etat de droit et de la démocratie qui consacrent les libertés fondamentales de croyance et de conscience, d’opinions et de presse, de réunion et d’association, d’aller et de venir, d’initiatives et d’entreprise .
Elles ont également tenu à rappeler le même attachement au fait majoritaire, à partir d’élections libres et transparentes, comme la seule base de légitimité pour l'exercice du pouvoir d'Etat dans notre pays.
Les deux délégations ont toutefois marqué leur grande préoccupation face à un regain de tensions sociopolitiques, avec une tendance forte constatée ducôté des nouvelles autorités du pays, à entretenir des relations conflictuelles et heurtées avec certaines composantes essentielles de l'espace politique, réligieux, social, des médias et de la presse en particulier.
Il est noté en effet des différends récurrents entre le gouvernement et des forces sociales et religieuses qui ont historiquement rempli et continuent de remplir une mission essentielle d'education et d'encadrement des citoyens et en même temps de régulation morale dans notre société qui, si on y prend garde, peuvent constituer de graves sources de tensions dont notre pays n'a pas besoin.
Dans un secteur aussi stratégique que les médias, des différends d'un tout autre ordre sont en train d'évoluer en confrontations qui pourraient être de nature à dérégler profondément l'écosystème que notre Démocratie a mis des décennies à mettre en place.
Faut-il le rappeler, la presse et les médias, en tant que piliers essentiels d'une société de libertés ont joué un rôle capital dans l’évolution de la démocratie au Sénégal. La presse doit être soutenue, protégée et renforcée et non combattue dans un état démocratique.
" Le droit à l'information, une information complète et objective des citoyens, est un droit fondamental, consubstanciel à la liberté d'opinion, fondement de toute démocratie "
C'est au regard de tous ces errements notés et de tant d'autres qui se multiplient au fil du temps , que les responsables des deux clubs ont estimé qu'il est urgent que tous les Sénégalais de bonne volonté, de quelques bords qu'ils se situent, s'accordent pour inviter les nouvelles autorités du Sénégal à renouer avec nos bonnes et vieilles traditions d’ouverture, de concertation de dialogue avec tous les acteurs de la vie nationale, pour une prise en charge apaisée des différends inévitables dans une société ouverte et de démocratie comme la nôtre.
Sur ce terrain, les clubs Sénégal Emergent et Convergences Plurielles entendent pleinement jouer leur rôle. Ils invitent par la même occasion les cadres de réflexions et d'échanges de même vocation à envisager le retour ensemble à nos traditions de grands débats publics et organisés sur les sujets à enjeux de notre époque.
Le Sénégal est une terre de libertés, de tolérance, de dialogue, de concertation et de paix. Il doit le demeurer !"