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25 novembre 2024
Politique
L’ASSEMBLEE NATIONALE ENCLENCHE LA PROCEDURE
Le processus d’examen du projet de loi visant à dissoudre le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a été lancé hier, jeudi 29 août 2024
L’Assemblée nationale a ouvert hier, jeudi 29 août 24, sa deuxième Session extraordinaire de l’année 2024. Les députés vont par la suite fixer les dates de l’examen du projet de loi portant modification de la Constitution proposé par le Président de la République Bassirou Diomaye Faye en commission technique et en plénière qui ne devront pas dépasser quinze jours. Ce projet de loi devra permettre de supprimer du Haut conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental.
Le processus d’examen du projet de loi visant à dissoudre le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a été lancé hier, jeudi 29 août, à travers l’ouverture de la deuxième session extraordinaire de l’année 2024 de l’Assemblée nationale. La conférence des présidents va par la suite fixer les dates pour les débats en commission technique et en plénière qui ne devraient pas dépasser quinze jours.
En attendant, le député Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli approuve la suppression des deux institutions. « Le jour du vote, tout le monde doit savoir si c’est Benno Bokk Yakaar qui veut bloquer les choses pour qu’on ne puisse pas supprimer les institutions. Ça, c’est trahir le peuple sénégalais. On doit supprimer les institutions et injecter cet argent dans les priorités de la population. Ensuite, on procédera à la dissolution de l’Assemblée nationale pour aller à des élections anticipées pour que le régime actuel puisse gouverner sans problème », a-t-il dit. Selon lui, le Président de la République devrait saisir en procédure d’urgence l’Assemblée nationale. Tel n’est pas le cas mais à l’en croire le député, ses collègues devraient le faire.
Quant au député de Taxawu Sénégal, Babacar Abba Mbaye, il a exprimé ses inquiétudes face à la dissolution du HCCT et du CESE. « Ce qui se passe aujourd’hui, montre que le Sénégal n’est pas encore une grande démocratie. Tu nous envoies un texte en nous demandant de nettoyer, d’enlever des institutions mais on ne sait pas si ce que tu proposes est meilleur que ce qu’on avait. On ne peut pas à chaque régime avoir ses institutions. Ça nous enferme encore dans la politique politicienne. On ne cherche pas des institutions du projet, on cherche des institutions pour le Sénégal », dira-t-il. Pour sa part, le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, Amadou Ba, estime que la suppression du HCCT et du CESE est une « promesse du Président de la République ». «C’est le programme qu’il a présenté aux Sénégalais. Donc, il ne devrait y avoir rien d’exceptionnel à ce qu’aujourd’hui le Président de la République demande la suppression de ces institutions parce que c’était dans le programme », a-t-il déclaré. Non sans ajouter : « Il n’y a pas d’autre volonté. On n’a pas vu dans le projet de révision constitutionnelle une volonté de création d’une nouvelle institution qui les remplace. A ce moment, il n’y en a pas. Je ne sais pas d’où viennent ces spéculations ? »
C’est donc dans les jours à venir qu’on saura si les députés vont approuver la suppression du HCCT et du CESE qui devra consister à « rationnaliser les dépenses publiques », selon les nouvelles autorités.
IL N’Y A AUCUNE POSSIBILITÉ DE FRACTURE ENTRE LES PAYS DE L’AES ET CEUX DE LA CEDEAO
Les membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) et ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont liés par l’‘’histoire’’ et le ‘’sang’’, avec lesquels il n’existe ‘’aucune possibilité de fracture’’
Dakar, 30 août (APS) – Les membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) et ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont liés par l’‘’histoire’’ et le ‘’sang’’, avec lesquels il n’existe ‘’aucune possibilité de fracture’’, a soutenu, jeudi, à Moscou, la ministre sénégalaise de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall.
‘’Nous sommes des voisins. Il n’y a aucune opportunité ou possibilité [de] fracture entre nous et l’Alliance des États du Sahel. Nous appartenons à une entité géographique, politique et économique, qui est la CEDEAO’’, rapporte l’agence de presse russe Sputnik en citant Mme Fall.
La ministre sénégalaise a tenu ces propos en guise de réponse à une question sur ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée conjointement avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.
Yassine Fall effectue une visite de travail dans la capitale de la Russie.
‘’L’AES est une entité que nous respectons. Le président Bassirou Diomaye Faye […] a nommé le professeur Abdoulaye Bathily, un grand intellectuel, très connu aussi bien au niveau national qu’international, envoyé spécial du Sénégal auprès de l’Alliance des États du Sahel’’, a rappelé Mme Fall.
‘’D’excellentes relations amicales et fraternelles lient la Russie au Sénégal’’
Le chef de l’État sénégalais s’est également rapproché de ses homologues du Togo et du Nigeria, Faure Gnassingbé et Bola Tinubu, dans le but d’entamer des discussions avec les dirigeants des pays membres de l’AES, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, afin de les faire revenir dans la CEDEAO, a-t-elle dit.
‘’La CEDEAO est une entité créée par nos pères fondateurs. Nous devons la soutenir, l’améliorer et la renforcer’’, a poursuivi Yassine Fall.
Les dirigeants de la CEDEAO ont chargé Bassirou Diomaye Faye de négocier avec ses homologues du Burkina Faso, du Mali et du Niger le retour de ces trois pays au sein de la CEDEAO.
À Moscou, Yassine Fall a parlé aussi de la coopération sénégalo-russe. ‘’D’excellentes relations amicales et fraternelles lient la Russie au Sénégal […] Nous devons œuvrer au raffermissement du partenariat entre les deux pays en portant notamment la coopération économique à un niveau plus élevé’’, a-t-elle dit.
Sergueï Lavrov a assuré son homologue sénégalaise de la volonté de la Russie de ‘’fournir une assistance substantielle au Sénégal et à d’autres pays africains, dans le but de renforcer leurs capacités de défense et de [préparer] leurs armées [à combattre le] terrorisme’’.
ADHA SONNE L'ALARME FACE À L'INSÉCURITÉ
Dans l'espace de deux semaines, trois meurtres brutaux ont secoué le pays, ébranlant la confiance des citoyens. Face à cette situation inquiétante, l'ONG Action pour les Droits Humains et l’Amitié exhorte les autorités à agir sans délai
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l'ONG Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) daté du 29 août 2024 relatif àla situation sécuritaire dansle pays.
"Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) exprime sa vive préoccupation face à la recrudescence de l’insécurité qui sévit actuellement au Sénégal. Au cours des deux dernières semaines, pas moins de trois meurtres ont été recensés, plongeant le pays dans un climat d’insécurité et de peur.
Parmi ces crimes odieux, nous déplorons la mort tragique d'Amadou Diallo, abattu en plein acte de bravoure alors qu'il tentait de protéger une femme à Grand-Yoff. La découverte du corps sans vie de la jeune Aïcha Ndongue dans une mare ajoute une nouvelle victime à cette série d’horreurs. Enfin, le meurtre du danseur Aziz Dabala et de son colocataire Wally, tous deux tués dans leur propre appartement, témoigne de la gravité de la situation.
Autrefois perçu comme un havre de paix et de solidarité, le Sénégal semble aujourd’hui sombrer dans une spirale de violence incontrôlée. Il est impératif que les autorités prennent des mesures immédiates pour enrayer cette insécurité grandissante.
Face à cette situation alarmante, Action pour les Droits Humains et l’Amitié rappelle que l’État a pour devoir primordial de garantir la sécurité des personnes et des biens, conformément aux dispositions de l’article 7 de la Constitution du Sénégal, qui stipule que « toute personne a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l'intégrité de sa personne. »
ADHA appelle les autorités à assumer pleinement leurs responsabilités en déployant une stratégie rigoureuse et efficace pour combattre cette violence qui menace la quiétude de nos concitoyens.
À cet égard, ADHA demande au ministre de l'Intérieur de prendre ses responsabilités en mettant en œuvre toutes les mesures nécessaires pour restaurer la sécurité et la confiance des citoyens, en application de la Loi portant Code pénal, notamment les articles relatifs aux atteintes à la vie et à l'intégrité physique.
ADHA exige des autorités compétentes :
- Que toute la lumière soit faite sur ces crimes récents et que les coupables soient traduits en justice sans délai ni complaisance, conformément au Code pénal.
- Que les responsabilités soient clairement établies et que les sanctions prévues par la loi soient appliquées avec la plus grande rigueur, en vertu des dispositions de l’article du Code de procédure pénale.
- Que des mesures soient prises pour renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire, notamment par une augmentation significative des effectifs des forces de sécurité, qu’il s’agisse de la police, de la gendarmerie ou des agents de sécurité de proximité, comme le prévoient les textes régissant l’organisation des forces de sécurité publique.
ADHA s’incline devant la mémoire des victimes et adresse ses sincères condoléances à leurs familles. Notre solidarité et notre compassion vont également à toutes les personnes victimes d’agressions. ADHA condamne avec la plus grande fermeté ces actes d’une violence inacceptable.
En outre, ADHA recommande :
- À l’autorité judiciaire de mener des enquêtes approfondies pour que justice soit rendue aux victimes, en conformité avec les normes internationales de droits humains, telles que prévues par la Convention internationale relative aux droits civils et politiques ratifiée par le Sénégal.
- D’accroître les moyens logistiques des forces de sécurité pour leur permettre de mieux répondre aux besoins croissants en matière de sécurité.
- De renforcer les contrôles en mettant en place (une police de proximité communautaire comme en Belgique) qui circule 24 heures sur 24, jouant un rôle actif dans la prévention et la sécurité communautaire, conformément aux directives du ministère de l'Intérieur.
- De mobiliser les forces de l’ordre pour assurer la sécurité des citoyens, en les déployant de manière proactive sur le terrain, conformément à la réglementation en vigueur.
- Le retour aux valeurs pour cultiver la citoyenneté, la morale, le respect, la discipline, et surtout
l’éducation de base, un rôle que les parents doivent pleinement assumer.
- La nécessité d’avoir des espaces de dialogue, étant donné que Dakar n’a plus de plage publique.
- Revoir les contenus des réseaux sociaux et des médias.
Action pour les Droits Humains et l’Amitié reste mobilisée et vigilante quant à la suite des événements et continuera de plaider pour un Sénégal où la sécurité de chaque citoyen est une priorité absolue."
par Hamath Sow
SENGHOR, HÉRO OU FÉLON ?
Vingt-trois ans après sa mort, le premier président du Sénégal continue de diviser. Poète adulé, politicien décrié, figure de proue de la Négritude et fervent défenseur de la francophonie, il incarne à lui seul les paradoxes de l'Afrique postcoloniale
Léopold Sédar Senghor, ce nom vous est sans doute familier, mais quoi de plus normal ? Père de la nation sénégalaise, poète de renommée internationale, académicien, père fondateur de la francophonie (entre autres), un des chantres du mouvement de la négritude, pour ne citer que ces casquettes, car notre homme en a arboré une multitude. Si d’aucuns le voient comme une figure archétypale de l’intelligentsia africaine, d’autres, en revanche, jettent sur lui un regard accusateur, le considérant comme le suppôt des potentats néocolonialistes. Cependant, une chose est sûre : ce personnage historique dont nous nous proposons de parler dans cet article fait sans doute partie de ces astres qui n’apparaissent que très rarement dans l’humaine constellation. Pourtant, rien ne prédestinait notre président-poète à une carrière aussi haute en couleur. Né à Joal, une petite bourgade à l’extrémité de la Petite-Côte sénégalaise, un 9 octobre 1906, son père, Basil Diogoye, est un commerçant d’obédience catholique, et sa mère, Gnilane Ndiémé Bakhoum, est la troisième épouse du père Senghor, avec laquelle il aura quatre filles et deux garçons. Son nom sérère, « Sédar », est une parfaite prémonition de ce que sera la vie du jeune Léopold plus tard. En effet, ce nom signifie dans cette langue vernaculaire : « Qu’on ne peut humilier ». Il faut dire que, toute sa vie durant, Senghor luttera à couteaux tirés contre le regard goguenard que posera sur lui l’Occident du fait de sa condition d’homme noir dans un milieu intellectuel qui, à cette époque, était bourré de préjugés facétieux ; sans oublier le procès d’aliénation que fomenteront ses pairs à son encontre.
Ce violent tiraillement, notre agrégé en grammaire le laissera transparaître dans toute son œuvre. Son célèbre poème « Ndéssé », dans Hosties noires, écrit dans des circonstances toutes autres certes, en dit long sur le maelström dans lequel il est tenaillé. Ainsi, il écrira ces vers d’une triste beauté : « Mère, je suis un soldat humilié qu’on nourrit de gros mils. Dis-moi donc l’orgueil de mes pères. »
Vingt-trois ans après sa mort, alors que les admirateurs du premier président du Sénégal libre rasent paradoxalement les murs, que peut-on retenir de Léopold Sédar Senghor ? Est-il resté « Sédar » comme l’auraient voulu ses parents ? Pour répondre à cette question, il faudrait sans doute se délier de toute complaisance dictée par le devoir de révérence envers les idoles, ne pas tomber dans le piège de la démarche hagiographique, essayer de « tuer le père » tout en respectant son héritage, comme nous l’enseigne Tchicaya U Tam’si, interroger l’homme avec ses tares et ses imperfections sans filtre aucun tout en évitant, bien évidemment, de jeter le bébé avec l’eau du bain.
Senghor et la « panamite »
Le mot « panamite » est un néologisme apparu pour la première fois sous la plume d’Ousmane Socé dans Mirages de Paris. Ce mot désigne l’attrait que certains étrangers peuvent éprouver envers la Ville Lumière, « Panam » étant un sobriquet de Paris. Force est de reconnaître que ce mot pourrait parfaitement qualifier le père du regretté Philippe Maguilien. En effet, tous ceux qui ont eu la chance de côtoyer Senghor à un moment donné de sa vie sont d’accord pour dire qu’il éprouvait pour la France, sa culture et sa langue, un amour inconditionnel. Le poète lui-même ne s’est jamais caché de sa francophilie et a, toute sa vie durant, chanté cette langue qu’il considère comme « une arme très puissante que l’on a ramassée dans les débris de la colonisation ». D’ailleurs, ses détracteurs n’hésitent pas à s’appuyer sur cet amour qu’ils jugent incestueux, du fait d’un passé colonial qui ne passe toujours pas, pour asséner leur salve de critiques. Bien que ces critiques soient pour la plupart très bancales et d’une bassesse à faire pâlir les Marianne, allant de sa vêture à sa phraséologie, s’attardant sur les quelques malheureux « r » qu’il se faisait un grand plaisir de rouler à foison, il faut cependant admettre que certaines de ces critiques mériteraient que l’on s’y attarde, l’objectif n’étant pas de s’arrêter au frontispice du chef-d’œuvre.
Parmi les détracteurs de Senghor, on peut citer des intellectuels noirs qui l’ont regardé en chiens de faïence du fait de ses prises de position jugées incommodes pour un Nègre. Ainsi, Marcien Towa écrira Senghor : Négritude ou Servitude en 1976, pointant du doigt la négritude de ce dernier qu’il juge séparatiste et pas assez virulente, à l’opposé de celle de Césaire. Il y a aussi, parmi tant d’autres, le prix Nobel de littérature Wole Soyinka qui ne pardonnera pas à Senghor son poème « Prière de la paix », dans lequel le poète sénégalais semble absoudre l’Europe de son inhumanité à une période où la plaie laissée par la colonisation reste béante. Ainsi, ces sinistres vers ont fini de confirmer, aux yeux des intellectuels africains hostiles à la pensée senghorienne, que ce dernier porte bel et bien « un masque blanc » : « Et je veux singulièrement prier pour la France. Seigneur, parmi les nations blanches, place la France à la droite du Père. »
Il serait ainsi très pertinent de se demander quelle est la position de la jeunesse sénégalaise, et africaine de surcroît, face à ces accusations. La réponse à cette question est pourtant on ne peut plus évidente. Dans une Afrique en perpétuelle émulation panafricaniste, il vaudrait sans doute mieux se revendiquer d’une figure iconoclaste plutôt que d’un poète qui a voué son œuvre à chanter une utopique civilisation de l’universel. Ainsi, dans un pays comme le Sénégal, il n’est pas rare de voir, dans des joutes oratoires endiablées, toute l’œuvre de Senghor vouée aux gémonies par une ou deux citations de son éternel rival (je veux nommer Cheikh Anta Diop) fièrement brandies par de jeunes gens qui se veulent exégètes même si la plupart d’entre eux n’ont jamais vu la couverture de Nations nègres et culture. Le fait est qu’au Sénégal, c’est à la mode d’aimer Cheikh Anta Diop et de traiter Senghor de « Babtou ». D’ailleurs, cette rivalité que le sociologue et écrivain sénégalais Elgas se plaît à appeler, dans une magnifique formulation, « détestation cordiale » (même si je ne suis pas tout à fait d’accord) est un bon prétexte pour attaquer notre prochain chapitre.
Senghor et Cheikh Anta Diop : Esaü et Jacob
Comparer Senghor et Cheikh Anta Diop aux deux frères du récit biblique, Esaü et Jacob, peut pour le moins paraître un peu loufoque. Mais il suffit de bien observer le cheminement de ces deux intellectuels africains, sénégalais, pour savoir que la comparaison n’est pas mal trouvée.
Dans un article publié sur Seneplus, Boubacar Boris Diop avait bien raison d'affirmer ceci : « Que deux personnalités d’une telle envergure et si radicalement différentes aient émergé au sein d’une même nation en dit beaucoup sur l’ambiguïté de celle-ci. C’est également un problème, et il faut oser l’affronter. »
Mais quel pourrait bien être l’objet du différend qui oppose ces deux intellectuels ? Pour résoudre cette équation, il faudrait remonter à 1951, date à laquelle Cheikh Anta Diop, âgé alors de 27 ans, préparait une brillante thèse à la Sorbonne. Son titre : « De l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui ». Cette thèse fut malheureusement refusée par la Sorbonne. Mais Diop, très tenace, décida de publier ses travaux sous forme de livre en 1954. Ainsi parut Nations nègres et culture, édité par Présence africaine, et de ce livre, Aimé Césaire affirma que c’était « le livre le plus audacieux qu’un Nègre n’ait jamais écrit ». Contre toute attente, la Sorbonne accepta enfin que le jeune étudiant rebelle soutienne sa thèse le 9 janvier 1960. Le jury attribua la mention honorable aux travaux de Diop. En clair, il ne pourra pas enseigner à l’université. Ainsi, ce qui devait être une consécration s’est avéré être une honteuse sanction. Cependant, celui qui fut surnommé le pharaon noir n’a pas totalement perdu la bataille, car cette thèse, qui a fait écho partout au Quartier Latin, lui vaudra une admiration sans borne de la part de la communauté estudiantine afro-diasporique de l’époque, qui voyait dans ses travaux un moyen de se libérer des entraves civilisationnelles.
Senghor et Diop n’ont peut-être de commun que la nationalité sénégalaise et le taux de mélanine. Les deux hommes ont une pensée sur l’Afrique foncièrement distincte. Si Senghor est favorable à une hybridation culturelle et parle de rendez-vous du donner et du recevoir, Cheikh Anta Diop, lui, prône une renaissance africaine en mettant en avant l’héritage négroïde de l’Égypte antique. Quand Senghor laissa tomber cette phrase qui devint le fer de lance de ses détracteurs : « L’émotion est nègre, la raison hellène », la réponse de Diop ne se fit pas attendre. Sans surprise, il accusa le poète de félonie, opposant un niet catégorique à cette dichotomie qui voudrait qu’il y ait « une prétendue dualité du Nègre sensible et émotif, créateur d’art, et du Blanc fait surtout de rationalité ».
Leur rivalité, cependant, n’est pas qu’intellectuelle. Elle est surtout politique, voire syntaxique, aussi invraisemblable que cela puisse paraître. Senghor lui-même qualifiera cette dualité d’« opposition crypto-personnelle » (d’où ma réticence concernant cette notion de détestation cordiale dont parlait Elgas). Au retour de Cheikh Anta au Sénégal, les portes de l’Université de Dakar, qui portera plus tard son nom (ironie du sort), lui seront fermées par Senghor. Il sera ainsi confiné à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) en tant que chercheur. Mais loin d’être oisif, le disciple de Frédéric Joliot-Curie se lancera dans la politique. Là aussi, il se heurtera à un Senghor qui semble décidé à lui barrer la route. Il verra son parti, le Front national sénégalais (FNS), dissout par Senghor ; très entêté, il en créera un autre, le Rassemblement national démocratique (RND), qui, cette fois-ci, ne recevra pas d’agrément, étant « sans aucune identification aux courants politiques autorisés », selon le père de la nation. Et comme si cela ne suffisait pas, son journal Siggi fut suspendu pour un malheureux « g », car le brillant grammairien considérait que Siggi, qui est un mot wolof, ne s’écrit qu’avec un seul « g ».
On pourrait croire que cet antagonisme serait de l’histoire ancienne après que les deux jumeaux siamois aient passé l’arme à gauche. Mais une sorte de rivalité atavique naîtra derrière eux par disciples interposés. L’exemple de Boubacar Boris Diop et de Souleymane Bachir Diagne est le plus patent. Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne a hérité de l’universalisme senghorien, tandis que l’auteur de Murambi, qui se revendique disciple de Cheikh Anta Diop, est plus du côté de l’afro-renaissance et revendique un retour progressif aux langues africaines. Comment oublier ce brûlot fait d’une politesse sarcastique intitulé « Bachir Diagne tu permets ? » que Boris taillera sur mesure en réponse à l’article de Bachir Diagne « In the Den of the Alchemist », qui pourrait être traduit par « Dans l’antre de l’alchimiste », publié dans la revue Chimurenga de Cape Town. Cette boutade de Boubacar Boris Diop laissera dans la mémoire des Sénégalais une sensation de déjà-vu. Il semblerait en effet que la rivalité entre Senghor et Cheikh Anta ait repris de plus belle et se transmettra désormais de génération en génération.
Le brillant homme de lettres, l’exécrable homme politique
S’il y a vraiment une chose que les détracteurs de Léopold Sédar Senghor lui accordent sans conteste et à l’unanimité, c’est son génie littéraire. Le natif de Joal avait littéralement habité la langue française. Rappelons-nous que l’homme avait la prétention d’aller en France « pour apprendre aux Français le français ». Apprendre aux Français le français, Senghor l’a bel et bien fait, mais pas que. Il fera partie de ceux qui auront la lourde tâche de perpétuer l’héritage du Cardinal Richelieu en intégrant l’Académie française en mars 1984, lui, le nègre aux puissants gènes sérères. Là aussi, ses détracteurs y verront une belle occasion de crier au loup. Il faudrait cependant avoir l’honnêteté d’admettre que cette nomination n’est en aucun cas usurpée. Le frère d’arme d’Aimé Césaire savait titiller les muses. Qui de mieux pour reconnaître un génie qu’un autre génie ? C’est ce que fera Jean-Paul Sartre en adoubant Senghor dans Orphée noir, la préface de l’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache. Ce serait d’ailleurs une très grande lapalissade de dire que Senghor est un brillant homme de lettres. Cependant, s’il m’était permis de laisser s’exprimer ma subjectivité sur la question, moi qui ai déclamé Femme noire, lu Hosties noires et pleuré devant « Élégié pour Philippe Maguilien Senghor », je crierais jusqu'à ce que mes lecteurs voient ces lettres se mouvoir, cette phrase d’Alexandre Dumas après sa lecture des Misérables de Victor Hugo : « Béni soit le Dieu qui fait souffrir, puisqu’il permet à la douleur de jeter de pareils cris ».
Quant à la carrière politique de Senghor, de ce point de vue-là, il semblerait que les reines d’un pays ne soient pas aussi légères que la plume de l’écrivain. S’il fut un brillant poète qui a fait rêver des générations de Sénégalais, Senghor n’en demeure pas moins l’un des présidents les plus critiqués dudit pays. Il est vrai qu’en tant que président, il a eu à prendre des décisions aussi impopulaires et fourbes les unes que les autres. En effet, il semblerait que Senghor ait eu un sérieux problème avec l’opposition, aussi démocratique fût-elle. Nous avons déjà parlé de son différend avec Cheikh Anta Diop, qui semble être une liquidation politique pure et simple. Mais c’est le soupçon de liquidation, physique cette fois-ci, du jeune normalien sénégalais Omar Blondin Diop à l’historique île de Gorée, qui constituera une tache indélébile dans son œuvre. Omar Blondin Diop était un jeune intellectuel sénégalais qui, comme Senghor, a fait ses études à Paris. Décrit par son entourage comme un révolutionnaire passionné, Blondin poussa Senghor jusqu'à ses derniers retranchements pour faire entendre sa voix panafricaniste. Il est utile de rappeler que le premier normalien sénégalais de l’histoire est le père du mouvement des jeunes marxistes-léninistes du Sénégal et cofondateur avec Daniel Cohn-Bendit du mouvement du 22 Mars, qui sera à l’origine des événements de Mai 68. Après son incarcération à l’île de Gorée suite à une de ses nombreuses protestations (une histoire qui mérite un article entier), Blondin fut déclaré mort par suicide le 11 Mai 1973 par le ministre de l’intérieur Jean Colin ancien administrateur colonial devenu membre du gouvernement après les indépendances. La mort tragique d’Omar Blondin Diop a ainsi suscité de vives interrogations. Nombreux sont ceux qui pensent jusqu'à présent, qu’il s’agit là d’un meurtre perpétré par le gouvernement de Senghor. On ne saura peut-être jamais la vraie histoire derrière cette mort prématurée.
Mais aujourd’hui, bon nombre de Sénégalais vouent un véritable culte à ce jeune révolutionnaire intellectuel, photogénique, cigarette entre les doigts, qui rappelle à s’y méprendre un autre jeune révolutionnaire argento-cubain du nom d’Ernesto Guevara (Le Che). Cette histoire d’Omar Blondin Diop vient s’ajouter à d’autres, comme l’incarcération de Mamadou Dia, et entache l’image du père de la nation sénégalaise, qui est devenu, bien malgré lui, un bourreau désigné.
S’il y a un enseignement que l’on peut tirer de la vie de Léopold Sédar Senghor, c’est que les génies n’en demeurent pas moins des hommes. L’« Homo sum » de Térence est parfaitement applicable à eux. Il ne faut surtout pas oublier qu’il fut un père à qui la vie a arraché son bien- aimé fils dans un tragique accident de voiture, un soldat capturé par l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale. Et malgré ces innombrables coups que la vie lui a assénés, il a trouvé le courage de tremper sa plume et de faire rêver des générations entières de lecteurs.
Il n’est certes pas interdit de critiquer Senghor ; lui-même encouragerait sans doute cette démarche. Mais c’est là une démarche totalement galvaudée que de vouloir cloisonner toute son œuvre dans ces cas isolés. Que ferons-nous du combat porté par le mouvement de la négritude ? Que dire de la culture africaine qu’il a eu à promouvoir partout dans le monde ? De ce rire Banania qu’il s’est juré de déchirer partout dans les murs de France ? Voilà autant de questions qui méritent à elles seules une ode à cet astre qu’est Senghor.
par Cheikh Faye
HALTE AUX ATTAQUES AD HOMINEM
Les propos de Lansana Gagny Sakho à propos de Thierno Alassane Sall sont indignes, inadmissibles et intolérables dans l’espace politique. Peut-on continuer à faire semblant de n’avoir rien vu ni entendu ?
«Une boule sur le front est une pathologie fréquente qui peut avoir plusieurs origines. Le plus souvent, il peut s’agir d’un lipome frontal, d’un kyste sébacé ou d’un ostéome ostéoïde. Même si leur origine est différente, leur traitement est dans tous les cas chirurgical. La bosse de TAS serait par contre due à un paquet de frustrations. Malheureusement, une opération chirurgicale n’y peut rien, il faut donc le prendre comme un frustré.» - Lansana Gagny Sakho
Il a fallu moins de deux (2) petites heures, après avoir dénoncé la violence des responsables du régime actuel, pour qu’une nouvelle preuve vienne conforter mon propos. Attaquer une personne sur la base de ses traits physiques constitue une violence verbale au regard de bon nombre de législations en vigueur dans le monde, mais aussi au plan scientifique. En effet, les propos dégradants ou humiliants participent à la violence verbale. C’est reconnu et admis dans le monde civilisé.
Les propos de Lansana Gagny Sakho sont indignes, inadmissibles et intolérables dans l’espace politique. Peut-on continuer à faire semblant de n’avoir rien vu ni entendu comme si rien ne se passe au Sénégal lorsque les dirigeants actuels sont en cause ? Nous sommes,par notre silence complice, dicté principalement par la peur et/ou le partisanisme, en train de cultiver les germes d’une confrontation majeure aux conséquences préjudiciables pour le Sénégal et pour les sénégalais(es).
par Jean Pierre Corréa
THIAROYE 44 ET DAKAR 2021 POUR L’HISTOIRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le décret de répartition des services de l’État aurait pu rationaliser les dépenses et réduire le train de vie de l’État en attendant qu’une loi intervienne pour les réformes constitutionnelles
« Il faut que les citoyens changent de posture pour que cette alternance soit une alternative. Avoir un regard critique à l'endroit du nouveau régime est une exigence voire une nécessité. Le Sénégal vient de sortir d'une crise politique sans précédent qui a détruit des vies et fait beaucoup de victimes. » - L'ex coordinateur de Y en a marre, Fadel Barro.
La suppression du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE) hautement souhaitée et envisagée par le président de la République est en examen à l'Assemblée nationale en session extraordinaire, ce jeudi 29 août 2024. L’urgence n’était-elle pas de décliner une vision claire aux Sénégalais qui se perdent face à la cacophonie d’un pilotage à vue et au « waw-waw-souba », adoptés en principe de gouvernance.
Si la volonté de réduire le train de vie de l’État est à ce point sérieuse, cela aurait dû commencer par la suppression des agences reconduites et qui n’auront servi qu’à caser une clientèle politique.
"Thiaroye 44, un récit peu pris en charge par les historiens sénégalais, privés des archives, dont notre absence de sens de la sauvegarde aura favorisé la volatilité."
Quiconque a entendu le son lancinant et métallique de cet harmonica restera longtemps habité par les images atroces qu’il accompagne, celles de mitrailleuses crachant la mort sur des corps affolés et sans défense. Camp de Thiaroye, le film des Sénégalais Ousmane Sembène et Thierno Faty Sow tourné en 1988, s’achève, après plus de deux heures de tension, dans un déferlement de violence inouï.
Et il fallait bien une fiction de cette ampleur, dont la musique est signée Ismaël Lô, pour donner à voir la réalité du massacre de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944, au cours duquel l’armée française n’hésita pas à ouvrir le feu sur des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de guerre, qui avaient osé réclamer le paiement de leur pécule, de leur prime de démobilisation et de leurs arriérés de solde. « Gloire à vous tirailleurs noirs, gloire à vous les étoiles du jour sur qui aucun soleil ne se couche », a ainsi conclu Amadou Lamine Sall dans un poignant poème qu’il a consacré à cette terreur historique.
Le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a réagi opportunément et vivement à la décision de Paris de reconnaître « morts pour la France » à titre posthume six tirailleurs exécutés sur ordre d’officiers de l’armée française à Thiaroye en 1944, tenant à rappeler à la France « qu’elle ne pourra plus ni faire ni conter seule ce bout d’histoire tragique. Ce n’est pas à elle de fixer unilatéralement le nombre d’Africains trahis et assassinés après qu’ils ont contribué à la sauver, ni le type et la portée de la reconnaissance et des réparations qu’ils méritent ».
Pendant des décennies, le Sénégal a enterré le sujet de l’histoire coloniale. Le travail de mémoire n’a pas été fait comme il fallait. Aujourd’hui, il faut s’y atteler, et c’est ce que le Premier ministre Ousmane Sonko a eu raison et vision de réveiller, rappelant avec fierté, que « l’entretien de « notre mémoire devait être fait par nous-mêmes, Sénégalais ». Nous avons su attendre 64 ans, il n’y avait point d’urgence à secouer notre mémoire oublieuse, mais ne boudons pas notre plaisir, mieux vaut tard que jamais.
Qui peut le plus peut le moins…Thiaroye 44 versus Dakar 2021
Au moment de sa prestation de serment, qui coïncidait avec la célébration de notre indépendance, le chef de l’État appelait de ses vœux, qu’au-delà de la patrie, notre Nation se réconcilie, et recouse son tissu social lacéré par deux années ponctuées d’horribles drames humains et de désastres économiques, anni horribili, causées par le fait que des millions de Sénégalais n’avaient pas su accepter ce que l’opposition de l’époque les avait convaincus ne procéder que d’un complot ourdi par le pouvoir de Macky Sall, et qui aboutit alors à mettre des milliers de jeunes gens en révolte dans les rues des grandes villes du Sénégal, déterminés à laver et défendre l’honneur selon eux bafoué d’Ousmane Sonko. Ce que le Sénégal a traversé durant ces deux années, et qui a énormément contribué au rejet sans appel du pouvoir de Macky Sall, le président de la République a le devoir d’éclairer les populations sur la réalité d’un complot, dont les noms des prétendus cerveaux avaient été jetés en pâture à l’appétit de savoir la vérité des Sénégalais. Thiaroye 44, c’est bien, Dakar 2021, c’est mieux.
Le président de la République, dans son rôle de prendre des initiatives, a toute la latitude d’utiliser l’article 63 qui peut aussi permettre de convoquer une session extraordinaire afin d’introduire un projet d’abrogation de la loi d’amnistie sur les récentes émeutes au Sénégal. Plus de 80 personnes ont été tuées et leurs familles réclament encore justice. Que les responsabilités soient situées et que justice soit faite. Nous avons le droit de savoir si Antoine Diome, Maître Dior Diagne et autres magistrats cités alors comme complices morbides de ce complot aux conséquences sanglantes, devront être poursuivis pour forfaiture et jetés en prison. Chiche ? La résilience et la concorde appelées de vos vœux est à ce prix. Une impérieuse urgence… Plus attendue par les Sénégalais que le coût du CESE ou du HCCT, le décret de répartition des services de l’État aurait pu rationaliser les dépenses et réduire considérablement le train de vie de l’État en attendant qu’une loi intervienne pour les réformes constitutionnelles, dans le cadre d’une Assemblée nationale nouvellement composée.
Mais on fait comme tous les Sénégalais quand ils arrivent au boulot : Ils traitent d’abord du « facile » avant de partir à l’assaut de l’urgent. On ne se refait pas.
NOUVELLE COALITION, LE FRONT SOCIAL ET RÉPUBLICAIN MIS EN PLACE
Dans un contexte politique en pleine recomposition, le FSR, regroupant trois coalitions, se présente comme un cadre inclusif pour rassembler les forces vives du pays. Ce nouvel acteur prévoit une tournée nationale pour mobiliser l’opposition.
Au lendemain de la Présidentielle du 24 mars dernier, les mauvaises surprises de grandes coalitions avaient sonné le début d’une recomposition politique évidente.
Au moment où Benno est divisé en 2, pour le moment, avec le camp de Macky Sall et celui d'Amadou Ba, et alors que l’on s’achemine vers des Législatives anticipées, des leaders politiques affutent leurs armes et tentent d’occuper l’espace.
Adji Diarra Mergane Kanouté de la Coalition «Ensemble pour Demain», Mohamed Moustapha Diagne/Magatte Ngom pour la Coalition GOR et Alassane Cissé pour la «Coalition Domou Rewmi» ont mis en place un « cadre politico-citoyen » dénommé Front social et républicain (Fsr). Un regroupement de trois coalitions qui se veut « inclusif et s’ouvre à toutes les forces vives de la nation notamment à toutes les forces politiques et citoyennes », selon un communiqué.
Le Fsr qui compte organiser une tournée nationale a partir du 1er septembre pour décliner un plan d’actions dont la première activité est d’aller à la rencontre des leaders de l’opposition, de la société civile, de syndicats, d’associations de femmes en perspective des élections législatives.
BENNO PRÉSENTE UN LIVRE BILAN DES 12 ANS DE MACKY SALL
Sous l'égide de Benno Bokk Yakaar, Me Sidiki Kaba a présenté un bilan détaillé de la gouvernance de l'ex-chef de l'Etat, mettant en avant les réalisations économiques et sociales majeures "qui ont transformé le Sénégal".
Maître Sidiki Kaba a présenté un bilan exhaustif des douze années de gouvernance du président Macky Sall, sous l’égide de la grande coalition Benno Bokk Yakkar. Ce discours, prononcé avec une gravité mesurée, se veut un témoignage des réalisations marquantes de cette présidence, mettant en lumière les efforts déployés pour redresser l’économie et moderniser le Sénégal, tout en accordant une attention particulière aux zones rurales.
Dès son accession au pouvoir en 2012, Macky Sall a entrepris un réajustement crucial des politiques économiques et budgétaires du Sénégal. Cet effort s’est concrétisé à travers le programme Yoonu Yokkute, une initiative visant à réorienter le pays vers une prospérité durable. Ce programme a jeté les bases du Plan Sénégal Emergent (PSE), une stratégie audacieuse qui a transformé les approches traditionnelles de développement en un projet à long terme, englobant l’inclusion sociale, l’équité territoriale, et la modernisation de l’économie. Sous l’impulsion du PSE, le Sénégal a connu une rationalisation des dépenses publiques, une croissance soutenue, et des avancées significatives dans divers secteurs de l’économie.
Maître Sidiki Kaba a souligné la manière dont les efforts de Macky Sall ont restauré la crédibilité économique et financière du Sénégal sur la scène internationale. La résilience de l’économie sénégalaise face à la pandémie mondiale de Covid-19 a été un test décisif, prouvant la solidité des réformes mises en place. Les perspectives pour l’avenir du pays sont déjà tracées dans le Plan d’Actions Prioritaires 3 (PAP 3) du PSE et le Programme d’Investissements Prioritaires (PIP) 2024 – 2026, assurant ainsi une continuité et une stabilité essentielles pour le développement futur du Sénégal.
Les douze années de Macky Sall à la tête du Sénégal ont marqué la transformation d’une ambition en une réalité tangible. Le pays, désormais solidement ancré sur la voie de l’émergence, offre des bases solides pour les générations futures. Maître Sidiki Kaba a insisté sur le fait que ce bilan, fondé sur des faits et des chiffres incontestables, doit servir de réponse aux critiques infondées et aux jugements injustes. Les progrès réalisés sous la présidence de Macky Sall constituent un socle sur lequel bâtir les succès futurs.
Maître Sidiki Kaba a rendu un hommage appuyé à Macky Sall, qu’il a décrit comme un homme de paix, de dialogue, et un fervent défenseur de l’intégration africaine. Le président sortant a laissé un héritage riche, marqué par des valeurs d’ouverture, de consensus et d’équité, qui continueront d’inspirer et de guider le Sénégal dans les années à venir.
RAMA YADE RÊVE D'UN PARIS DE L'ACCESSIBILITÉ
L'ancienne ministre française appelle à saisir l'opportunité des Jeux paralympiques pour métamorphoser la ville lumière. Elle voit dans cet événement planétaire un levier pour propulser Paris au rang de capitale mondiale de l'inclusion
(SenePlus) - Dans une tribune publiée par Le Monde, mercredi 28 août, l'ancienne secrétaire d'État Rama Yade lance un appel vibrant pour que Paris saisisse l'opportunité des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 afin de devenir un modèle d'accessibilité pour les personnes en situation de handicap. Au-delà de l'événement sportif, elle voit dans ces Jeux un catalyseur potentiel pour une transformation profonde et durable de la capitale française.
L'ancienne ministre propose un plan ambitieux : rendre Paris intégralement accessible d'ici 2030. Ce projet titanesque impliquerait non seulement l'adaptation des infrastructures publiques, mais aussi une révolution dans les mentalités. Yade insiste sur la nécessité de changer le regard sur le handicap, appelant à une véritable prise de conscience collective.
La tribune met en lumière des chiffres alarmants : 12 millions de Français seraient concernés par le handicap, dont 80% de manière invisible. Face à ce constat, Yade plaide pour une approche globale, intégrant accessibilité physique et inclusion sociale.
Rama Yade dessine les contours d'un héritage olympique qui dépasserait largement le cadre sportif. Elle invite à saisir l'occasion des Jeux pour faire de Paris un modèle mondial d'accessibilité, transformant ainsi un événement éphémère en un catalyseur de progrès durable pour tous les citoyens.
CHEIKHOU OMAR DIAGNE, SOUFI RÉFORMATEUR OU ANARCHISTE TÉMÉRAIRE ?
Son refus d'héberger des délégations étrangères pour le Magal de Touba à mis le feu aux poudres. Mais qui est vraiment cet homme aux multiples facettes : essayiste, expert financier, idéologue musulman et critique acerbe des confréries ?
Depuis le Magal de Touba, son nom est sur toutes les lèvres. En effet, le directeur des Moyens généraux suscite la polémique après qu'il a refusé l'hébergement à certaines délégations étrangères venues pour les soins du Malgal. Mais qui est vraiment Cheikhou Omar Diagne ? Polémiste, ami de fortune du président de la République Diomaye Faye, et qui depuis plusieurs années profère des critiques sévères sur la manière de pratiquer l'islam dans les confréries, tout en clamant toutefois son appartenance à ces cercles soufis.
La direction des Moyens généraux est un poste qui passait presque inaperçu dans l'architecture gouvernementale. Seuls les initiés pouvaient avoir une prise certaine sur les tenants et aboutissants de cette direction logée au Palais de la République. Mais avec Cheikhou Omar Diagne, cette donne va manifestement changer. Son parcours, ses prises de position antérieures vont certainement le rattraper. Et en guise d'illustration, il faut juste voir sa lette-réponse suite à une demande de la commission des relations extérieures du comité d'organisation du Magal pour une prise en charge de certaines délégations étrangères venues pour le Magal de Touba, et qui fait couler beaucoup d'encre. Plusieurs disciples mourides voient dans ce refus le prolongement de son aversion pour cette confrérie qu'il voue aux gémonies, disent-ils depuis plusieurs années.
Une analyse excessive peut-être de cette affaire ! Mais force est de dire que Cheikhou Omar Diagne n'y va pas de main morte par rapport aux confréries. Essayiste, expert financier et spécialiste des questions monétaires, Cheikh Omar Diagne n'en demeure pas moins un féru des sciences religieuses. Il se définit comme un soufi, disciple de Cheikh Ibrahima Niasse. Mais le fondateur du cabinet Zafir Consulting est loin d'accepter toutes les pratiques dans les familles religieuses. Il critique vertement les chefs religieux et dénonce ce qu'il appelle la ''mafia religieuse
''. À l'en croire, elle fait partie des goulots qui étranglentle Sénégal. Cheikhou Omar Diagne pense sans langue de bois que le Sénégal s'achemine vers une ''ère des post-confréries'' au Sénégal. Une position osée dans un pays où l'islam soufi est ancré dans les mœurs etfait vibrer des millions de Sénégalais. Et son avis sur cette question n'est pas partagé par tout le monde, et battu en brèche par d'autres spécialistes.
Porteur d'un projet religieux
Par ailleurs, l'auteur de Confidences Soufies et de la Révolution de l’argent dans l’espace franc est considéré par certains observateurs comme un idéologue musulman qui a son propre agenda de réforme religieuse. Lors de la dernière élection, le directeur des Moyens généraux était prêt à aller à la conquête du pouvoir avec son parti Rassemblement pour la Vérité/ And Ci Deug (Rv/And Ci Deug). Et Cheikhou Omar Diagne qui a longtemps dénoncé l'influence des loges maçonniques, des homosexuels et de la laïcité héritée de la France et qui inhibe le fait religieux au Sénégal, avait déclaré à qui veut l'entendre qu'il est porteur d'un projet islamique basé sur les enseignants du dernier Messager, le Prophète Mouhamed (PSL). '' Au Sénégal, il y a une influence des idéologies socialistes, des libérales et centristes dans les partis politiques.
Tout ça, ce sont des idéologies occidentales. Le RV quant à lui est un parti islamique'', faisait-il savoir lors d'une conférence de presse, il y a quelques mois. Et même s’il a soutenu la coalition Diomaye par la suite pour la présidentielle, apparemment Cheikhou Omar Diagne compte imprimer sa marque dans le gouvernement.
Ainsi, après sa nomination comme ministre, il avait encore fait parler de lui en affirmant que bientôt, il y aurait l'érection d'une mosquée au Palais. Un crime de lèse-majesté pour les militants de la laïcité qui avaient tiré à boulets rouges sur lui. Il était aussi le premier à répondre à Abbé Latyr Ndiaye après sa lettre incendiaire au Premier ministre Ousmane Sonko sur le voile à l'école. Devenu proche du président Bassirou Diomaye Faye, après avoir partagé avec le nouveau chef de l'Etat les rigueurs de l'emprisonnement suite à son arrestation pour offense au chef de l'Etat, et des militants du Pastef avec qui il partage les idées de panafricanisme, Cheikhou Omar Diagne aura fort à faire avec sa nouvelle fonction. Cette polémique sur son refus d'hébergement des délégations étrangères risque de ne pas être la dernière.
Pour lui, les relations financières entre l'Etat et les familles religieuses doivent être transparentes et le budget devrait être voté à l'Assemblée nationale.