Elle fait glisser ses doigts sur les sachets de plantes médicinales alignés sur des étagères de bois sombre. Foulard serré autour de la tête, Awa Ly Fall soigne sa pharmacopée chinoise dans la pénombre de son cabinet, situé dans une ruelle sablonneuse du village de Ngor, banlieue de Dakar où champignonnent les nouvelles constructions. Les étiquettes calligraphiées signalent le « Dang gui shao yao san », un cocktail de plantes utilisé dans des traitements gynécologiques, le « Yu ping feng san » apaisant les allergies respiratoires, le « Gui pi wan » tonifiant la rate, ou le « Ban xia hou po » prescrit contre les dépressions. « Je suis l’ambassadrice de la médecine traditionnelle au Sénégal», sourit Awa Ly Fall, rencontrée début décembre. Et au-delà même : sa réputation a atteint Abidjan, en Côte d’Ivoire, où on l’a récemment invitée.
La thérapeute sénégalaise, trentenaire au verbe posé, illustre à sa manière l’essor de l’influence chinoise sur le continent africain. Au-delà des mégaprojets d’infrastructures, Pékin veut aussi rayonner par sa culture, ce fameux soft power que les grandes puissances actionnent au service de leurs intérêts stratégiques. Il n’est pas anodin que le cabinet de Mme Ly Fall ait été hébergé, dans un premier temps, au sein de l’Institut Confucius de Dakar, le centre culturel chinois ouvert dans le but de généraliser l’enseignement du mandarin et de diffuser au passage la vision pékinoise du monde.
Awa Ly Fall, parfaitement sinophone, est le pur produit des filières de formation visant à créer une élite africaine sinophile. Boursière du gouvernement chinois, elle a étudié neuf ans (2007-2016) à Pékin et à Nankin la médecine moderne puis traditionnelle. Son cabinet ouvert à Dakar en 2020 a connu un tel succès que certains de ses patients – elle en compte dix par jour – ont même rallié les classes de l’Institut Confucius pour s’initier à la civilisation chinoise. « Je propage la culture chinoise dans la population », s’enorgueillit la praticienne.
« Je ne suis pas sino-béate »
Awa Ly Fall voit arriver dans son cabinet ceux qui ont épuisé tous les recours, consulté en vain des médecins « modernes » pour des sciatiques, des lombalgies, de l’arthrose, des insomnies, de la dépression, des difficultés gynécologiques. Elle leur propose des soins à base d’acuponcture, de moxibustion (application de chaleur sur des zones de la peau), de ventouses et, bien sûr, de plantes médicales. Et la symbiose opère parfaitement, à l’en croire. La médecine traditionnelle chinoise, selon elle, présente d’évidentes similitudes avec les vieilles thérapies africaines, notamment dans son approche holistique intégrant le corps et l’esprit.
« Quand j’ai commencé à étudier la médecine traditionnelle chinoise, explique-t-elle, cela m’a rappelé les méthodes de ma grand-mère comme la réflexologie plantaire ou les ventouses. » Elle aime citer l’exemple de l’expression en wolof « nguelaw moma dougg » qui désigne les symptômes cumulés du rhume, de la fièvre, des courbatures et des lourdeurs de la tête. Or cette expression signifie littéralement « attraper le vent », ce même vent que la médecine traditionnelle chinoise intègre dans ses « liu qi » (six énergies climatiques). Awa Ly Fall ne s’est pas sentie dépaysée lors de ses cours à Nankin.
Le Sénégal a le plus grand ratio de cardiologue en Afrique de l’Ouest. Même s’ils sont répartis dans toutes les régions, sauf Kaffrine, Professeur Abdoul Kane trouve ce nombre insuffisant.
Le Sénégal a le plus grand ratio de cardiologue en Afrique de l’Ouest. Même s’ils sont répartis dans toutes les régions, sauf Kaffrine, Professeur Abdoul Kane trouve ce nombre insuffisant. Il présidait hier le congrès international de la société sénégalaise de cardiologie.
Si dans beaucoup de spécialités, la réparation dans le pays est inéquitable, ce n’est pas tout à fait le cas pour la cardiologie. La plupart des régions disposent de cardiologue, sauf Kaffrine. ‘’Mais la bonne nouvelle c’est, m’a-t-on dit, que ces médecins sont mutés. Donc, on peut considérer en principe que, dans un mois c’est-à-dire au 1er janvier, toutes les régions seront couvertes. D’ailleurs, l’un de nos besoins, c’était de suppléer l’absence d’un médecin qui était parti en formation dans une des régions du Sénégal. Mais, tous ces médecins seront remplacés et, en principe, on devrait considérer que toutes les régions du Sénégal disposent au moins d’un cardiologue’’, soutient Professeur Abdoul Kane, Président de la Sosecar.
Toutefois, précise-t-il, un ou de deux cardiologues dans une région ne suffisent pas. ‘’Ce que nous essayons de faire justement, c’est d’accroitre la formation des cardiologues. Ce qui est en train d’être fait au niveau du DES de cardiologie. Le Sénégal dispose de 150 cardiologues. Je peux dire que c’est le plus grand ratio de la région ouest africaine et du centre. Mais, cela est clair que ce n’est pas suffisant, puisque, nous avons formé plus de 300 cardiologues, depuis notre existence’’, dit-il.
Avant d’ajouter que Dakar, c’est aussi une école de formation pour toute l’Afrique et au-delà. Donc, ils sont 150 et beaucoup sont à Dakar. ‘’Mais, on va considérer 20 à 30% exercent dans les régions, clairement, il va falloir corriger tout cela et renforcer’’. Pour Pr Kane, leur priorité, c’est également de permettre à ces cardiologues d’être mieux équipés. Il y a, renseigne-t-il, un plaidoyer envers l’Etat du Sénégal. Mais, fait-il savoir, c’est parce qu’aussi, il ne faut pas penser que les maladies cardiaques ne seront prises en charge que par les cardiologues. ‘’Aujourd’hui, la Sosecar organise des caravanes dans toutes les régions du Sénégal pour renforcer les capacités des médecins généralistes, pour qu’ils participent à cela. On renforce aussi nos infirmiers. Nous avons démarré cette année pour nos infirmières spécialisées, afin d’avoir un corps d’infirmiers qui vont pouvoir dans nos hôpitaux participer dans la prise en charge de plus en plus complexe, mais également, en périphérie et dans les régions’’, explique le cardiologue.
‘’La cardiologie connectée’’
‘’La cardiologie connectée’’, c’est le thème du congrès organisé par la Sosecar. Pour Pr Kane, on sait tous aujourd’hui que nous avons besoin des outils de la communication moderne pour mieux prendre en charge leurs patients. ‘’On peut être dans une région qui ne dispose pas de cardiologue, qui ne dispose pas de médecin. Mais, on peut parfaitement faire un examen, faire un électrocardiogramme et l’envoyer aux spécialistes que nous sommes. Nous pouvons permettre aujourd’hui un suivi à distance de patients. La pandémie de la Covid, par exemple, nous a permis de faire de l’éducation thérapeutique et de la rééducation fonctionnelle par zoom tout simplement. Parce que nous pensons qu’il ne fallait pas créer de la promiscuité dans les hôpitaux, surtout lorsque la pandémie a eu cet essor. Nous avons pu, grâce à cette cardiologie connectée, discuter à distance avec les patients et être comme dans une salle virtuelle où les gens sont dans leur salon’’, renseigne Pr Kane.
A l’en croire, cela leur a permis d’organiser des séances thérapeutiques, des séances de réadaptation cardiaque qu’ils disposent dans les différents hôpitaux. ‘’Donc, nous pensons que la cardiologie connectée et ses différents outils peuvent permettre, non seulement, d’améliorer les méthodes d’enseignement, mais également, les méthodes d’éducation thérapeutique de communication avec les patients’’. Selon lui, cela permet d’assurer la continuité des soins, sans que les gens ne soient obligés de se déplacer. Cela va aussi permettre de former et de renforcer les capacités des acteurs de la santé. Parce qu’avec la technologie, ‘’je peux faire de la cardiologie en restant à Dakar, mais en traitant les patients de Tambacounda, grâce à leurs infirmiers et médecins généralistes. De grandes avancées technologiques ont été notées, ces dernières années, avec l’utilisation optimale des objets connectés dans le diagnostic précoce, la télésurveillance de la santé cardio-vasculaire et même dans le traitement curatif de certaines maladies cardio-vasculaires. Ces formidables avancées technologiques méritent d’être connues des cardiologues devant s’inscrire résolument dans la dynamique actuelle qu’exige leur spécialité’’, estime Pr Abdoul Kane.
LA PROCHAINE PANDÉMIE POURRAIT ÊTRE PIRE
Pour la vaccinologue Sarah Gilbert, l'humanité devra probablement faire face à des virus plus dangereux que le SARS-CoV-2 dans les décennies à venir
Une prochaine pandémie risque d'être "pire", prévient ce lundi la scientifique britannique Sarah Gilbert, co-créatrice du vaccin d'Oxford/AstraZeneca contre le Covid-19, appelant à investir dans la recherche pour être mieux préparés à cette éventualité.
"Ce ne sera pas la dernière fois qu'un virus menace nos vies et nos moyens de subsistance. La vérité est que le prochain pourrait être pire. Il pourrait être plus contagieux, ou plus mortel, ou les deux", doit avertir Sarah Gilbert selon des extraits d'un discours qui sera diffusé sur la BBC lundi soir.
Cette allocution se déroule dans le cadre de la conférence Richard Dimbleby, qui fait intervenir chaque année des personnalités du monde des sciences, des arts ou des affaires.
Cette professeure de vaccinologie à l'université d'Oxford, qui a contribué à créer un vaccin contre le Covid-19 désormais utilisé dans plus de 170 pays, appelle à ne "pas perdre" faute de financement les progrès scientifiques réalisés dans la lutte contre le coronavirus.
"Nous ne pouvons pas permettre une situation où, après avoir traversé tout ce que nous avons traversé, nous constatons que les énormes pertes économiques que nous avons subies signifient qu'il n'y a toujours pas de financement pour la préparation à une pandémie", doit-elle dire.
Le vaccin contre le Covid-19 développé par les entreprises Pfizer et BioNTech est "toujours efficace" après "trois doses" contre le variant Omicron du virus, ont déclaré mercredi 8 décembre ces laboratoires.
Le vaccin contre le Covid-19 développé par les entreprises Pfizer et BioNTech est "toujours efficace" après "trois doses" contre le variant Omicron du virus, ont déclaré mercredi 8 décembre ces laboratoires. Ils souhaitent toutefois finaliser un vaccin adapté "d’ici mars".
Selon les études réalisées par les deux entreprises "le vaccin est toujours efficace contre le Covid-19, également contre le variant Omicron, s’il a été administré trois fois", mais ce variant n’est "probablement pas suffisamment neutralisé après deux doses".
"Nous allons poursuivre le développement d’un vaccin spécifique au variant Omicron et espérons le rendre disponible d’ici mars au cas où une adaptation serait nécessaire", ont indiqué les laboratoires dans un communiqué.
"Une troisième dose fournit un niveau d’anticorps neutralisants contre Omicron similaire à celui observé après deux doses" pour les autres variants, ont-ils ajouté. "Bien que deux doses du vaccin puissent encore offrir une protection contre la maladie grave causée par la souche Omicron, il est clair, d’après ces données préliminaires, que la protection est améliorée avec une troisième dose de notre vaccin", a résumé Albert Bourla, président et directeur général de Pfizer, cité dans un communiqué.
VIH/SIDA, UN SEUL APPAREIL POUR MESURER LA CHARGE VIRALE A KAFFRINE
La région de Kaffrine (centre) ne dispose que d’un seul appareil permettant de mesurer la charge virale chez les personnes vivant avec le SIDA, a révélé mardi, le point focal VIH de sa région médicale, Amadou Sougou.
Kaffrine, 7 déc (APS) - La région de Kaffrine (centre) ne dispose que d’un seul appareil permettant de mesurer la charge virale chez les personnes vivant avec le SIDA, a révélé mardi, le point focal VIH de sa région médicale, Amadou Sougou.
‘’Cet appareil logé au centre de santé de Kaffrine est le seul qui fait la manipulation de tous les échantillons de sang prélevés dans toutes les structures de la région’’, a-t-il expliqué.
Amadou Sougou s’exprimait lors de la célébration de la journée mondiale du SIDA, organisée à Kaffrine sept jours après la date officielle du 1er décembre.
C’est ‘’ très insuffisant‘’, a-t-il jugé au regard des besoins de la région, mais également de l’éloignement de certaines zones, comme Malem Hodar ou Koungheul, qui se trouvent à plus d’une centaine de kilomètres de la capitale régionale.
‘’A chaque fois qu’un patient se présente, le prélèvement se fait et doit être acheminé le plus tôt possible, sinon il est détérioré’’, a-t-il expliqué, en présence du gouverneur de la région, William Manel.
M. Sougou a également déploré les nombreuses pannes de l’appareil qui entrainent un ralentissement du rythme de travail.
‘’Sur les quatre modules, il n’y a que deux qui fonctionnent, ce qui ralentit le rythme le travail, et le rendu du résultat est retardé. Concernant les enfants, pour savoir la conduite à tenir, il faut impérativement connaître les résultats de ces prélèvements’’, a relevé le point focal.
Le taux de prévalence du SIDA au sein de la population de la région de Kaffrine est de 0,9%, précise Amadou Sougou, qui révèle que 1.120 personnes séropostives sont actuellement suivies dont 45 enfants.
Le point focal espère toutefois que les promesses des autorités sanitaires de doter le district de Koungheul d’un appareil vont se concrétiser dans les prochains jours.
La mesure de la charge virale dans le sang permet de vérifier l’efficacité des traitements antirétroviraux chez les personnes séropositives.
LE CICR VA POURSUIVRE SON ACTION HUMANITAIRE EN CASAMANCE
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) va poursuivre son ‘’travail humanitaire’’ en Casamance, dans le sud du Sénégal, en venant en aide aux populations et en les sensibilisant à la question des mines antipersonnel
Dakar, 7 déc (APS) - Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) va poursuivre son ‘’travail humanitaire’’ en Casamance, dans le sud du Sénégal, en venant en aide aux populations et en les sensibilisant à la question des mines antipersonnel, a assuré la cheffe de sa délégation régionale à Dakar, Valentina Bernasconi.
Outre les mines, le CICR entend ‘’assister les communautés’’ dans les domaines de l’eau et de l’assainissement, dans les projets à caractère économique et social aussi, selon Mme Bernasconi.
L’organisation humanitaire va également fournir de l’aide aux ‘’familles des migrants portés disparus’’, a-t-elle promis en s’entretenant avec des journalistes en marge d’une visite à Dakar de Peter Maurer, le président du CICR.
Maurer a pris part à la 7e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité (6-7 décembre).
Valentina Bernasconi assure que l’organisation humanitaire internationale va poursuivre son partenariat avec la Croix-Rouge sénégalaise.
Le CICR va s’impliquer dans la lutte contre le changement climatique, qui exige ‘’une décision politique forte’’ des Etats et de leurs dirigeants, selon Bernasconi.
‘’On va devoir avoir un engagement plus conséquent de ce qu’on a eu jusqu’à présent parce que, malheureusement, s’il n’y a pas une décision politique forte des pays, on n’arrivera pas à les contenir’’, a-t-elle prévenu.
Selon un document de presse du CICR, l’organisation humanitaire est présente au Sénégal depuis 1991, à travers une délégation régionale qui couvre aussi le Cap-Vert, la Gambie et la Guinée-Bissau.
‘’Outre la diplomatie humanitaire, qui est une composante essentielle de son identité, la délégation régionale du CICR déroule un certain nombre d’activités et de programmes pour répondre aux défis humanitaires de la région en s’appuyant sur un [groupe] d’experts engagés dans des thématiques identifiées comme étant d’intérêt pour les opérations de l’institution’’, ajoute la même source.
OMICRON, ATTENTION AUX ENFANTS !
Covid-19 : ils constituent la cible la plus touchée par le nouveau variant, La poursuite de la vaccination et le retour au masque préconisés
Le variant Omicron, apparu pour la première fois en Afrique du Sud et dont des cas ont été détectés au Sénégal, circule dans plus de 30 pays. Notre pays est en état d’alerte, et craint une forte contamination avec ce variant qui cible les enfants qui sont de grands vecteurs de transmission.
L’inquiétude est grandissante au Sénégal où les cas de nouvelles contaminations ont repris l’ascenseur. Le compteur qui affichait à chaque fois moins de cinq cas de Covid19, la semaine dernière, a subitement atteint 45 personnes en six jours. Des séquençages réalisés au niveau des laboratoires de l’Iressef et de l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd) ont fait état de trois cas d’infection dus au variant Omicron. « C’était des signes légers dont deux cas asymptomatiques testés en tant que voyageurs sortants, et qui sont tous guéris », a rassuré la directrice générale de la Santé, Dr Marie Khémess Ngom Ndiaye. Le virus Omicron a été signalé chez des voyageurs participant à un congrès d’anesthésistes-réanimateurs. Pour cet événement, les autorités sanitaires parlent de 900 cas contacts dont 200 qui ont répondu aux questionnaires. « On est en train de rechercher ces contacts », a dit Dr Ndiaye selon qui cette nouvelle poussée épidémique était attendue par la cellule d’alerte, de veille et de surveillance épidémiologique du Comité national de Gestion des Epidémies (Cnge).
Naturellement, le Sénégal n’est pas un pays isolé dans ce monde devenu un « village planétaire », surtout que « dans d’autres pays, il y a toujours eu de fortes contaminations journalières. Depuis le 26 juillet 2021, on n’avait pas eu beaucoup de cas. Nous avions même parfois zéro cas. Mais on s’attendait tout de même à avoir d’autres cas. Nous sommes en pandémie, et il y a des facteurs socio-culturels. Nous avons traversé trois phases, trois vagues, trois pics ! Mais c’est la dernière vague qui a surtout retenu notre attention sur le nombre de cas. En termes de morbidité, on était à 2,5% », a expliqué tout en affirmant avoir l’impression que c’est le lundi passé Dr Marie Khémess Ngom Ndiaye tout en confirmant que le variant Omicron est bel et bien présent dans notre pays. Omicron est un virus mutant qui a été signalé pour la première fois en Afrique du Sud et qui circule aujourd’hui dans une trentaine de pays.
La vaccination et port de masques fortement ré-encouragés
Pour le moment, aucune étude scientifique n’a encore donné une explication plausible et convaincante sur la sévérité de ce tout nouveau variant. Omicron, est-il plus sévère que le variant Delta ? Est-il plus contagieux ? Qu’en est-il de sa résistance au vaccin ? Trois questions qui préoccupent toute la communauté scientifique mondiale. Et ce, même si le tableau clinique est pour le moment très léger. Selon l’administrateur général de l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd), Pr Amadou Alpha Sall, des études sont en cours pour déterminer le niveau de virulence, de sévérité ou de résistance aux vaccins de ce nouveau variant. « La transmission placée en première ligne est-elle associée à la sévérité, n’y aura-t-il pas un impact sur le vaccin ? Ce travail doit se poursuivre pour permettre de voir si Omicron va plus vite, s’il est associé à de la sévérité ou si le vaccin est encore très efficace. Un dispositif est mis en place. Le travail se poursuit avec le ministère et au-delà, pour permettre de répondre correctement », a expliqué le Pr Amadou Alpha Sall dit tout en demandant de laisser le temps aux scientifiques de prouver ces hypothèses. En attendant, pour parer à toute éventualité, la directrice générale de la Santé affirme que certes «l’Oms a dit que ce n’est pas pour le moment virulent parce qu’il n’y a pas encore eu de cas graves, mais ce qu’il faut dire aussi, ce sont des cas plus présents chez les enfants. L’enfant est une cible très robuste. Mais la gravité c’est la contagiosité. Dans un pays comme le Sénégal où les enfants peuvent facilement disséminer le virus dans les familles, Omicron est donc pour nous un variant grave. Comme c’est très contagieux, on pense que s’il y a beaucoup de cas, ça risque de causer des problèmes aux malades chroniques, aux personnes âgées et aux couches vulnérables. Un virus, ce n’est pas un jouet. On doit y aller comme si on était dans une grande guerre. C’est comme une bombe atomique «, a soutenu Dr Marie Khémess Ngom Ndiaye qui invite les populations à aller se faire vacciner. Les autorités travaillent même sur des stratégies portant sur le renouvellement du vaccin jusqu’à la troisième dose et le rabaissement de l’âge jusqu’à 18 ans. Elle plaide surtout pour le respect strict des gestes barrières notamment le port correct du masque surtout dans les zones fermées avec le respect de la distance d’au moins d’un mètre à 1,5 mètres, d’arrêter les accolades et éviter les rassemblements inutiles.
DAKAR REFUSE UN SECOND APARTHEID CONTRE L’AFRIQUE DU SUD
Le pays de Mandela stigmatisé à cause du variant Omicron- Dakar a été toujours au front contre l’apartheid en Afrique du Sud.
Arfang Saloum SANE, Correspondant permanent à Rufisque |
Publication 07/12/2021
Dakar refuse toute stigmatisation contre l’Afrique du Sud où a été découvert le nouveau variant du covid-19 appelé Omicron. Quelques jours après avoir dénoncé toute tentative d’isolement de l’Afrique du Sud, le président de la République a encore dénoncé hier, à l’occasion de la 7ème édition du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique, une tentative de stigmatisation de l’Afrique. Il a été rejoint sur cette forte position par le président de l’Afrique du Sud en personne, Cyril Ramaphosa, qui a vivement dénoncé « une nouvelle forme d’apartheid ».
Dakar a été toujours au front contre l’apartheid en Afrique du Sud. Autant les élites gouvernementales du temps de Léopold Sédar Senghor en 1962 (visite de 6 jours de Nelson Mandela et Olivier Tambo sur invitation du président Senghor), d’Abdou Diouf qui avait reçu le président Mandela en 1991, autant les élites intellectuelles et de la société civile à l’époque s’étaient résolument engagées pour la fin de l’apartheid aboli en juin 1991. Plus de 30 ans après cet épisode sombre de l’histoire de l’humanité, au démantèlement duquel notre pays avait résolument contribué, l’Afrique du Sud vit « une nouvelle forme d’apartheid » selon le président Macky Sall.
A la suite de la sortie qu’il avait effectué lors du forum Chine-Afrique, Macky Sall est revenu à la charge hier après que l’Afrique du Sud été stigmatisé et quasiment soumis à un embargo à la suite de l’apparition du variant Omicron dans son territoire. « Cette pandémie qui frappe tous nos pays doit nous rassembler sur le front solidaire de la riposte, au lieu d’ajouter un nouveau clivage entre pays riches et pays pauvres. Rassembler, réfléchir et proposer des solutions, c’est cela l’esprit du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique dont je déclare maintenant ouverte la 7e édition », a déclaré le président Macky Sall de l’ANC devant ses pairs d’Afrique du Sud, de la Guinée Bissau et du Niger. De son côté, le président sud-africain a embouché la même trompette que son hôte. « C’est une nouvelle forme d’Apartheid », a indiqué au sujet de l’ostracisme dont est l’objet son pays, Cyril Ramaphosa. «Quand des scientifiques sud-africains ont découvert Omicron, ils ont pris la responsabilité d’informer le monde. Et que s’est-il passé ? Les pays du Nord ont imposé des restrictions pour punir l’excellence !», a dénoncé M. Ramaphosa en référence aux interdictions de vol en direction et en provenance de Pretoria décidées par plusieurs pays.
MACKY SALL SUR LE VARIANT OMICRON : « On doit arrêter de faire peur à l’humanité tout entière »
Dans ce combat contre l’isolement de son pays, le président sud-africain peut compter sur son homologue sénégalais. Le président de la République Macky Sall s’est en effet prononcé hier sur la présence du nouveau variant Omicron en terre Africaine. Selon le chef de l’Etat, il n’y a pas lieu de faire toute une montagne sur la présence de cette souche. « Parlant du variant Omicron, il est là depuis quelques jours. Il est partout. Nous devons arrêter de nous faire peur. Nous devons respecter les gestes barrières et continuer la vaccination. Je crois qu’on doit arrêter de faire peur à l’humanité tout entière sur des sujets pour lesquels nous n’avons pas encore une pleine maîtrise », a déclaré le président Macky Sall.
Dans son discours d’hier à l’occasion du Forum sur la paix et la Sécurité, il s’est insurgé contre cette sorte d’industrie de la peur qui jalonne la progression de la pandémie du Covid-19 depuis son apparition. Une manière pour lui de dénoncer l’isolement de l’Afrique du Sud, où le variant Omicron a été détecté pour la première fois. «Isoler un pays qui a séquencé un nouveau variant et fait preuve de transparence est non seulement discriminatoire, mais aussi contre-productif, car c’est inciter les autres» à ne pas être transparents, a estimé Macky Sall.
L’Institut Pasteur de Dakar a annoncé la présence des deux premiers cas d’infection au variant Omicron. Cela après un premier cas du variant Omicron détecté par l’Institut de Recherche en Santé de Surveillance Epidémiologique et de Formation chez deux voyageurs sortants de Dakar. Il s’agit d’un homme de 28 ans, ayant séjourné à la Scat Urbam en partance pour un pays de la sous-région, et d’une femme de 29 ans qui se trouvait dans un hôtel de la place dont la destination était l’Afrique Australe. Le troisième cas concerne un homme de 58 ans arrivé au Sénégal le lundi 22 novembre 2021 par un vol en provenance d’un pays de la sous-région. Il a séjourné à Dakar dans un hôtel de la place et a participé à une manifestation qui a regroupé près de trois cent personnes de plusieurs nationalités.
OMICRON, SOLER UN PAYS EST DISCRIMINATOIRE ET CONTRE-PRODUCTIF
Le président sénégalais, Macky Sall, a estimé lundi que les mesures d’isolement qui frappent les pays où le nouveau variant du Covid-19, Omicron, a été détecté sont ’’non seulement discriminatoires, mais aussi contre-productives’’
Diamniadio, 6 déc (APS) - Le président sénégalais, Macky Sall, a estimé lundi que les mesures d’isolement qui frappent les pays où le nouveau variant du Covid-19, Omicron, a été détecté sont ’’non seulement discriminatoires, mais aussi contre-productives’’
L’annonce de l’apparition en Afrique du Sud de ce variant a provoqué la panique au point que de nombreux pays européens ont décidé de suspendre les arrivées de voyageurs en provenance d’Afrique australe (Afrique du Sud, Lesotho, Botswana, Zimbabwe, Mozambique, Namibie et Eswatini).
’’Comme l’a clairement indiqué l’OMS, isoler un pays qui a séquencé un nouveau variant et a fait preuve de transparence, est non seulement discriminatoire, mais aussi contre-productif, parce que c’est inciter les autres à ne pas publier les résultats de leurs investigations’’, a dit Macky Sall.
Le chef de l’Etat s’exprimait lors de l’ouverture de la septième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, en présence de trois de ses homologues.
Devant le président Cyril Ramaphosa, Macky Sall a réitéré son soutien à l’Afrique du Sud confrontée à des mesures de restriction depuis que ses scientifiques ont annoncé l’apparition de ce variant.
Cette situation est ’’inacceptable’’, a soutenu le président sénégalais demandant ’’d’arrêter de faire peur à l’humanité surtout sur des sujets qu’on ne maîtrise pas’’.
’’Cette pandémie qui frappe tous nos pays doit nous rassembler sur le front solidaire de la riposte, au lieu d’ajouter un nouveau clivage aux relations Nord-Sud’’, a déclaré Macky Sall.
Il a invité à poursuivre les campagnes de vaccination contre le Covid-19.
VARIANT OMICRON : MACKY EXPRIME SA SOLIDARITE A L'AFRIQUE DU SUD
Le président Macky Sall a lancé les travaux de la 7ème édition du forum international de Dakar sur la paix et la sécurité. Mais dans son discours, le chef de l'Etat qui a évoqué la présence du variant Omicron au Sénégal
iGFM - (Dakar) Le président Macky Sall a lancé les travaux de la 7ème édition du forum international de Dakar sur la paix et la sécurité. Mais dans son discours, le chef de l'Etat qui a évoqué la présence du variant Omicron au Sénégal, s'est offusqué de la stigmatisation dont fait aujourd’hui l’Afrique du Sud, pays fortement touché par le variant Omicron.
"On doit arrêter de faire
peur à l’humanité toute entière..."
«Président Ramaphosa je vous réitère tout mon soutien contre toute forme de discrimination ou d'isolation du fait du nouveau variant Omicron. Ce n’est pas acceptable et nous n’allons pas l’accepter. D’ailleurs en parlant d’Omicron, il est aussi là au Sénégal, depuis quelques jours. Il est partout et nous devons arrêter de nous faire peur.
Nous devons respecter les gestes barrières, nous devons continuer la vaccination, mais je crois qu’on doit arrêter de faire peur à l’humanité toute entière sur des sujets sur lesquels nous n’avons pas la pleine maitrise."
L'isolement de l'Afrique du Sud
«Et comme l’a clairement indiqué l’Oms, isoler un pays qui a séquencé un nouveau variant et qui a fait preuve de transparence, est non seulement discriminatoire mais aussi contreproductif. Parce que c’est inciter les autres à ne pas publier les résultats réels de leurs investigations. Et c’est là le danger.
Donc il faut que nous continuions à travailler ensemble dans la solidarité. Cette pandémie qui frappe tous nos pays doit nous rassembler sur le front solidaire de la riposte au lieu d’ajouter un nouveau clivage entre pays riches et pays pauvres.»