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28 novembre 2024
Santé
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MÉDECIN DU TRAVAIL, MODE D’EMPLOI
Quel est le rôle d’un médecin du travail ? Où et comment travaille-t-t-il ? Une entreprise de plus de 400 personnes est censée recruter un médecin du travail, différent du médecin d’entreprise. Cette norme est-elle respectée ? Réponse dans cette interview
Sa mission dans la société est capitale en termes de sécurité, mais certainement peu comprise. À la fois clinique que préventive, le médecin du travail est un homme/une femme de terrain au sein des entreprises et autres structures. Est-ce que les entreprises respectent cette norme ? Qui peut avoir besoin d'un médecin du travail ? Comment opère-t-il Le Sénégal a-t-il suffisamment de médecins du travail pour couvrir le besoin ? Pour répondre à ces questions AfricaGlobe Tv recoit comme invité le Dr Moustapha Sakho, médecin du travail affecté à l’hôpital Aristide Le Dantec depuis 2017.
Conformément à la loi, une entreprise de plus de 400 personnes doit recruter au moins un médecin du travail différent de qu’on appelle médecin d’entreprise. Mais force est de constater que ce n’est malheureusement pas toujours le cas. La medecine du travail fait partie des spécialités qui manquent de ressources humaines. D'ailleurs l'hopital Ariste Le Dantec qui pas pratiquement un siècle d'existence, Moustpah Sakho est le premier médecin du travail. Toutefois, il note de plus en plus l'intéret de jeunes médecins pour cette spécialité qui ne court pas les rues dans le pays. Suivez son entretien.
Est-ce que les entreprises respectent cette norme ? Qui a besoin de médecins du travail ? Comment opère-t-il Le Sénégal a-t-il suffisamment de médecins du travail pour couvrir le besoin ?
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LES BELLES PROMESSES DE LA MÉDITATION TRANSCENDANTALE
Introduite dans les prisons du Sénégal à la fin des années 80 par le président Abdou Diouf, c’est le budget qui a contraint l’État à renoncer à ce projet. Néanmoins, pour le peu de temps d’expérimentation, les résultats étaient spectaculaires
Introduite dans les prisons du Sénégal à la fin des années 80 par le président Abdou Diouf, c’est le budget qui a contraint l’État a abandonné ce projet. Néanmoins, pour le peu de temps d’expérimentation, les résultats étaient spectaculaires aussi bien pour les prisonniers que pour l’ensemble de l’administration pénitentiaire d’alors. Depuis quelques années, Seydou Mbengue, ce cadre d'assurance à la retraite ,a repris le flambeau après avoir découvert la technique.
Seydou Mbengue est l'un des rares enseignants du programme de Méditation transcendantale (MT) au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. Dans cet entretien avec AfricaGlobe Tv, M. Mbengue, explique que cette technique est et ce qu'elle n'est pas. Le spécialiste parle surtout de son expérimentation dans les prisons sénégalaises sous le magistère du président Abdou Diouf et les résultats qui en sont sortis de cette expériences.
Technique mentale très simple et très naturelle, le président Abdou Diouf en l’introduisant au Sénégal a ciblé les prisons certes, mais la méditation transcendante n‘est pas qu’une affaire de prisonniers. Elle est destinée à tout être humain, petit comme grand, homme ou femme, riche comme pauvre et ses bénéfices sont innombrables.
Technique de gestion de stresse et de relaxation, elle a un triple mode d’action à savoir un profond repos biologique, un développement de la conscience et garantit un équilibre corps-esprit. « Plus de 600 recherches scientifiques réalisées dans 250 universités et instituts de 33 pays confirment toute l’étendue des bienfaits du programme de Médiation transcendantale au niveau du corps, de l’esprit et du comportement », lit-on dans la foisonnante littérature sur le sujet.
Parmi ces recherches, 350 ont été publiées dans des revues scientifiques et médicales de renommée internationale, selon le Dr Patrick Constancias, chirurgien urologue et andrologue qui en parle dans une vidéo. Ces études expliquent globalement que la MT contribue à la baisse de la tension artérielle, à l’amélioration des maladies cardiovasculaires, des accidents vasculaires cérébraux, l’amélioration de l’athérosclérose. La MT diminue aussi l’anxiété et la dépression.
Ni religion, ni philosophie, ni croyance quelconque, la médiation transcendante est plutôt une cette technique mentale qui, à force de pratique incite le cerveau à libérer un peu plus son stock de potentiel énorme et inexploité. Ce faisant, ça change de facto le pratiquant sur divers aspects de sa vie psychique et mentale. La MT a notamment un impact sur les effets du vieillissement.
La quarantaine de facteurs physiologique qui se dégradent avec l’âge s’inversent avec la pratique régulière de la MT : la vision, l’audition et l’attention s’améliorent, le vieillissement se ralentit et par la même occasion l'espérance de vie se prolonge. A cela, il y a une baisse de stress, d’angoisse. Si des célébrités de domaine divers comme Angélique Kidjo, Oprah Winfrey, David Lynch, Katy Perry ou encore les Beatles l’ont adopté, eux qui fonctionnent à 100 à l’heure, c’est sans doute pour son bienfait inouïs qu’expose à suffisance la littérature afférente.
CORONAVIRUS, L’OMS S’INQUIETE DU REBOND DE CONTAMINATIONS EN EUROPE
L'Organisation Mondiale de la Santé (Oms) s’est émue du rythme très préoccupant de transmission du Covid-19 observé actuellement en Europe
L'Organisation Mondiale de la Santé (Oms) s'inquiète du rythme très préoccupant de transmission du covid-19 en Europe actuellement. Selon l’institution onusienne en charge de la santé, les hospitalisations liées au coronavirus ont plus que doublé en une semaine et l'Allemagne, particulièrement touchée, a enregistré un record d'infections quotidiennes.
L'Organisation Mondiale de la Santé (Oms) s’est émue du rythme très préoccupant de transmission du Covid-19 observé actuellement en Europe. Une augmentation des cas que l’agence onusienne en charge de la santé explique par la combinaison d'une couverture vaccinale insuffisante et l'assouplissement des mesures anti-Covid. Une situation qui pourrait déboucher sur un demi-million de morts supplémentaires sur le continent d'ici février. «Le rythme actuel de transmission dans les 53 pays de la région européenne est très préoccupant. Si nous restons sur cette trajectoire, nous pourrions voir un autre demi-million de décès dus au Covid-19 dans la région d'ici février » a prédit le directeur Oms région Europe, Hans Kluge, lors d'une conférence de presse en ligne. D’après les données de l'Oms Europe, les hospitalisations liées au Covid-19 «ont plus que doublé en une semaine». Le nombre de nouveaux cas par jour est en hausse depuis près de six semaines consécutives en Europe et le nombre de nouveaux morts par jour est en hausse depuis un peu plus de sept semaines consécutives, avec environ 250.000 cas et 3.600 décès quotidiens», soutient-il.
RECORD D'INFECTIONS EN ALLEMAGNE ET EN RUSSIE
Cette quatrième vague frappe tout particulièrement l'Allemagne qui a battu jeudi son record d'infections quotidiennes datant de décembre 2020, avec 33 949 nouvelles contaminations en 24 heures, selon l'institut de veille sanitaire Robert Koch. Cette quatrième vague touche surtoutlesnon-vaccinés.
La Russie a enregistré un nouveau record de contaminations et décès liés au Covid-19 (8 162 décès ces sept derniers jours), signe de la violence de la vague épidémique qui frappe ce pays, contraignant la capitale Moscou à fermer ses services non essentiels. L'Ukraine (3 819 décès) et la Roumanie (3 100 décès) ne sont pas épargnées. La France, qui enregistre également une hausse de cas de Covid-19, va rétablir le port du masque dans une grande partie de ses écoles primaires à partir de lundi. Pour endiguer les contagions, l'Organisation mondiale de la Santé a appelé à continuer à utiliser massivement les masques face à la pandémie.
Selon le directeur de l'Oms Europe, des projections fiables montrent que si l’on parvient à un taux d'utilisation de 95 % des masques en Europe et en Asie centrale, on pourra sauver jusqu'à 188.000 vies sur le demi-million de vies qu’on risque de perdre d'ici février 2022.
COVID-19, LE SENEGAL JETTE DES DOSES DE VACCINS
Le refus de certains Sénégalais de se faire vacciner a eu pour conséquence la péremption de certaines doses de vaccins comme l’AstraZeneca que le Sénégal se trouve dans l’obligation de jeter. Ce qui constitue une perte pour le pays
Le refus de certains Sénégalais de se faire vacciner a eu pour conséquence la péremption de certaines doses de vaccins comme l’AstraZeneca que le Sénégal se trouve dans l’obligation de jeter. Ce qui constitue une perte pour le pays dans un contexte où les vaccins ne sont pas suffisants pour couvrir les besoins dans certains pays.
«Tous les vaccins ARN ont une durée de 4 à 6 mois en général. Et lorsque la date de péremption est dépassée, ils ne doivent pas être administrés », a déclaré le Dr Ousseynou Badiane, responsable de la campagne de vaccination au ministère de la Santé et de l’Action sociale, joint par InfoMed. «L’Organisation mondiale de la santé (Oms) recommande que ces doses périmées soient retirées de la chaine de distribution et éliminées en toute sécurité, a-t-il ajouté avant de préciser que les vaccins périmés seront incinérés.
Plusieurs lots de vaccins AstraZenaca sont déjà entrés en péremption pour avoir été stockées plus de trois mois sans être administrées aux citoyens. L’autorité sanitaire a décidé de les détruire par incinération non sans amertume.
«Lorsque nous recevons des vaccins, nous nous attendons à ce qu’ils soient utilisés en un temps record. La réticence vaccinale a des impacts énormes sur la campagne de vaccination » a-t-il dit.
Lancée en février dernier, la campagne de vaccination ne draine pas les foules au Sénégal. Sur 16 millions de Sénégalais seul 1 295 646 sont entièrement vaccinés, soit environ 5,3 % de la population sénégalaise. Ce sont donc des milliers de doses de vaccins qui seront détruites parce que périmées. Comme ailleurs dans le monde, des Sénégalais accordent peu de confiance aux vaccins anti-Covid mis sur pied en peu de temps. Si des mesures rapides ne sont pas prises pour utiliser les vaccins encore disponibles des milliers de doses risquent d’expirer, prévient Ousseynou Badiane. Et cette tendance à la péremption ira croissante.
Au plus fort de la troisième vague, il y avait un grand intérêt pour la vaccination, mais de plus en plus, il n’y a plus cet engouement. Certainement lié à la décrut de la pandémie.
Pour mémoire, les vaccins AstraZeneca ont une courte durée de conservation, (environ 4 à 6 mois) contrairement aux vaccins Sinopharm qui ont une durée de conservation pouvant aller jusqu’à 12 mois avant d’expirer. Les deux laboratoires n’utilisent pas la même technologie
Il convient de souligner que la réticence vaccinale n’est pas une exception sénégalaise. Ailleurs dans le monde les anti vax existent et des vaccins ont déjà été incinérés. Sur le continent, le Malawi a été le premier pays Africain à incinérer publiquement des milliers de doses d’AstraZeneca périmées, au mois de mai 2021, à cause d’une faible adoption du vaccin dans le pays. D’autres Etats font également face à l’hésitation vaccinale devenue un réel problème dans les pays Africains.
LE SÉNÉGAL ATTEND SES TOUTES PREMIÈRES DOSES
Après un siècle de recherches, un vaccin contre le paludisme a été découvert par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline. Le 6 octobre 2021, l’OMS a recommandé son déploiement massif son utilisation en Afrique subsaharienne. Réaction de Doudou Sène
Après un siècle de recherches, un vaccin contre le paludisme a été découvert par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline. Le 6 octobre 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé le déploiement massif et l’utilisation de ce vaccin en Afrique subsaharienne, principale région du monde où le plasmodium falciparum, l’agent pathogène du paludisme, s’est durablement incrusté. Appelé RTS,S, la découverte de ce premier vaccin antipaludique réjoui énormément les acteurs de la lutte contre le paludisme parce que cela fait 6 ans qu’ils l’attendaient après que son efficacité a été approuvée. C’est le cas du Dr Doudou Sène, le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) au Sénégal. Dans cette entrevue accordée à Infomed, le Dr Sène ne cache pas sa satisfaction. Pour lui, c’est une « arme supplémentaire » dans la lutte contre cette pathologie. Occasion saisie par ce médecin pour étaler les différentes actions engagées par le Sénégal en vue d’éradiquer cette maladie. Dans un contexte de rejet du vaccin anti-Covid, comment le vaccin contre le palu sera-t-il accueilli ? Comment le Sénégal se prépare-t-il à accueillir ce vaccin ? Quid du candidat vaccin R21 des chercheurs burkinabés ? Réponses du Dr Doudou Sène.
Infomed : Dr Doudou Sène, l’OMS a recommandé le 6 octobre dernier le déploiement massif et l’utilisation du premier vaccin antipaludique RTS,S en Afrique subsaharienne et ailleurs dans le monde. En tant qu’acteur clé de la lutte contre cette maladie au Sénégal, comment réagissez-vous à l’arrivée de ce vaccin ?
Dr Doudou Sène : C’est tout un espoir et avec beaucoup de plaisir que les acteurs de la lutte contre le paludisme ont accueilli cette nouvelle. Depuis l’annonce de ce vaccin, le Sénégal est en train de préparer une grande réunion pour rassembler l’ensemble des acteurs en l’occurrence les scientifiques avec lesquels nous travaillons régulièrement. Nous avons commencé à préparer un peu les termes de référence de cette rencontre parce que nous aurons plusieurs acteurs notamment la direction dédiée à la vaccination, les bailleurs de fonds qui nous appuient dans le financement, les scientifiques, les acteurs de la santé publique et épidémiologistes, les médecins chefs de régions et des autres directions. Ainsi, tous ces acteurs doivent se regrouper pour voir les modalités pratiques de l’introduction de ce vaccin au Sénégal.
Votre réactivité laisse penser que vous attendiez impatiemment ce vaccin…
Ce vaccin était attendu depuis des années par des pays africains parce que l’Afrique, à elle seule, pèse très lourd par rapport à la morbidité et mortalité liées au paludisme. Quand on regarde les chiffres de 2019 et de 2020, plus de 219.000 de cas ont été recensés à travers le monde et plus de 400.000 décès environ. Chaque année, l’Afrique de l’Ouest particulièrement pèse, à elle seule, plus de 90% de cette charge de morbidité et de mortalité. Plusieurs stratégies ont été déroulées pendant des décennies : l’utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action, la chiomioprévention saisonnière du paludisme, le traitement préventif intermittent chez la femme enceinte. Grâce à tous ces efforts, nous avons eu des avancées significatives dans la lutte.
Quels indicateurs permettent de dire que les efforts ont porté leurs fruits sur le continent ?
Quand on regarde ces dix dernières années, de 2000 à 2015, nous avons eu une réduction en Afrique de plus de 40%. Au Sénégal c’est à peu près 10% de réduction de la charge de morbidité. Donc l’arrivée de ce vaccin pourra peut-être booster davantage et accélérer le pas vers l’objectif de l’élimination du paludisme à l’horizon 2030.
Le Sénégal est manifestement très mobilisé pour accueillir ce vaccin contre le paludisme. Après ces différentes réunions préparatoires quelle sera la prochaine étape ?
La deuxième étape c’est de voir comment mobiliser des ressources financières avec nos partenaires classiques comme l’USAID/PMI mais également le Fonds Mondial et d’autres acteurs qui appuient un peu la vaccination en Afrique notamment l’Alliance GAVI qui appuie souvent nos pays à l’introduction des vaccins. Il faudrait également s’investir dans la communication parce qu’il (Ndlr : le vaccin contre le paludisme) est arrivé dans un contexte particulier où il y a eu beaucoup de débats sur la vaccination. Lorsqu’on regarde le processus de fabrication de ce vaccin contre le paludisme, il ne suscite pas de crainte contrairement au vaccin contre la Covid où les choses se sont accélérées parce que c’est depuis une dizaine d’années pratiquement que les gens étaient en train de faire des recherches.
C’est important de faire cette précision ?
Il est important pour nous de rappeler ce processus qui a abouti à la conception de ce vaccin. Cela a été vraiment un processus large avec plus de 2 millions de doses qui ont été testées à travers le monde notamment au Kenya, au Malawi et au Ghana et qui a donné des résultats très satisfaisants. Ce n’est pas le même processus que celui de la Covid-19. D’où la nécessité d’avoir une très bonne communication et d’informer également la population de l’avantage qu’il y a d’utiliser ce vaccin contre le paludisme.
Vous évoquiez tantôt d’une bonne communication. Ça veut dire que vous redoutez la réticence des populations du fait des suspicions ou de la méfiance opposées au vaccin contre la Covid-19 ?
Il faut s’y attendre puisque que c’est dans un contexte particulier. Vous avez noté le débat qu’il y a eu sur le vaccin contre la Covid et qui a entrainé cette polémique sur ce vaccin (Ndlr : contre la Covid-19). C’est, en partie, dû au processus qui a abouti à sa conception et que les gens ne connaissaient pas avant. En fait, avec l’avancée des techniques, le vaccin anti-covid a été conçu dans un délai très court. Par contre, s’agissant du vaccin RTS,S, pendant une dizaine d’années, les gens ont fait des recherches sur le plan innocuité pour voir s’il n’y avait d’effets secondaires ou autres. Tout cela a été très bien étudié. C’est la raison pour laquelle, l’OMS a indiqué qu’il fallait généraliser l’utilisation de ce vaccin à travers l’Afrique.
Lorsque le vaccin RTS,S sera introduit, qu’en sera-t-il des autres moyens de lutte?
Même avec l’introduction de ce vaccin, les autres stratégies vont continuer notamment l’utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action. Nous allons introduire à partir de l’année prochaine une nouvelle génération de moustiquaires qui sont beaucoup plus efficaces contre les moustiques. Nous allons également continuer les stratégies communautaires à savoir la Pecadom (Ndlr : Prise en charge à domicile) qui est la recherche des cas sur le terrain dans la période de forte transmission. Nous sommes aussi en train de tester la « mass drug administration » (Ndlr : distribution de masse de médicaments) dans la région de Tambacounda. Il s’agit d’un traitement préventif qui est administré aux populations à la veille de l’hivernage pour nettoyer un peu les réservoirs du parasite. C’est pour vous dire qu’énormément de stratégies sont en train d’être réfléchies et menées sur le terrain. On espère que le rendez-vous de 2030 sera honoré par le Sénégal.
Comment expliquez-vous le fait que le Sénégal, avec tous ses efforts, n’ait pas franchi l’étape intermédiaire de réduction de 40% de l’incidence par rapport à 2015 comparé aux pays comme le Malawi, la Namibie, le Botswana et même la Gambie voisine qui l’ont atteint en 2020 ?
Le Sénégal ne se trouve pas dans cette liste mais il faut reconnaître quand même que des avancées significatives ont été notées dans la lutte contre le paludisme. C’est vrai que l’objectif que nous nous étions fixés en 2015 était de faire une réduction de 75% de la charge de morbidité par rapport à notre plan stratégique que nous élaborions. Certes, c’était notre objectif mais tous ces efforts fournis nous ont, quand même, permis de verdir la situation. Lorsque je parle de verdir, c’est pour dire que nous avons une classification qui nous a permis de stratifier un peu la charge de morbidité à travers le pays.
A quoi faites-vous référence en parlant de stratification ?
Quand vous allez dans la zone Nord du pays qui regroupe les régions de Saint-Louis, Matam, Louga et une partie de la région de Thiès, de Fatick et une partie de Dakar, de Ziguinchor, nous avons une incidence qui tourne autour de -5 pour 1000 habitants. Quand on parle d’incidence c’est le nombre de cas de palu que nous recensons pour 1000 habitants. Nous avons une réduction drastique dans ces zones-là. Par contre, nous avons une charge de morbidité qui reste encore élevée dans la région sud du pays notamment dans les régions de Kolda, de Tambacounda et de Kédougou où 80% des cas de paludisme sont concentrés. Sur 16 millions d’habitants, nous avons à peu près deux millions d’habitants qui ont cette charge de morbidité. C’est pour vous dire qu’il y a des efforts. Toutefois, il faut savoir que la lutte contre le paludisme n’est pas une affaire du secteur de la santé à lui seul. Il y a d’autres facteurs environnementaux qu’il faudra prendre en compte.
Quels sont justement ces facteurs en question Dr SENE ?
Dans ces zones du Sud, par exemple, quand vous allez là-bas, il y a un réseau hydrographique très poussé, une pluviométrie très précoce à partir du mois de mai et qui fait que le nombre de cas de paludisme augmente rapidement au mois de mai quand les premières pluies commencent à apparaître. Quant au pic, il est noté au mois d’octobre. Nous avons aussi des aspects transfrontaliers avec le Mali et la Guinée qui sont très voisins à ces régions-là et qui font que nous avons un mouvement de populations très intense. Ainsi, ces populations ne sont pas très maîtrisables pour pouvoir bénéficier des stratégies majeures que nous développons. Cela explique que le Sénégal, malgré que nous ayons une incidence qui reste encore très élevée, a eu des avancées très significatives.
Cela signifie qu’avec l’arrivée de ce vaccin, ces régions du Sud vont être ciblées en priorité ?
En effet, ce nouveau vaccin va être une expérience qui va être implémentée dans ces zones pour sauver le maximum d’enfants parce qu’il a été démontré, dans les premiers résultats, que nous avons une réduction de 30% environ avec l’utilisation chez les enfants âgés de moins de 5 mois à 5 ans. La gravité des cas est également réduite à près de 40% pour ces ceux-là : ce qui veut dire que nous allons réduire également la mortalité liée à cette maladie.
Dr Sène, c’est après un siècle de recherches qu’on a finalement réussi à trouver un antipaludique alors que pour la Covid pratiquement une année a suffi si ce n’est pas moins. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je vous dis ce que j’en pense. C’est parce que la maladie touche plus les Africains. Vous avez vu quand la maladie était mondiale (Ndlr : concernant la Covd-19) et que l’Occident qui a les moyens a pris la question à bras le corps, on a trouvé un vaccin dans un délai relativement court… Si, par exemple, le paludisme était similaire dans sa répartition à travers le monde, certainement nous aurions trouvé un vaccin depuis longtemps.
Cela en dit long sur la soi-disant coopération internationale et l’intention de tous ces prétendus amis de l’Afrique…
C’est pour cela que les Africains doivent prendre leurs responsabilités et nos gouvernements doivent appuyer souvent nos chercheurs pour qu’ils puissent, à l’avenir, se mettre au-devant.
Les chercheurs burkinabés et leurs collègues d’Oxford ont réalisé quelque chose de ce point de vue avec le vaccin R21 efficace à 77% même s’il doit passer encore d’autres étapes et que cela attendra environ 3 ans. Quel est votre commentaire ?
J’apprécie beaucoup l’expérience du Burkina Faso où nous avons un vaccin qui est en train d’être testé et dont l’efficacité est prouvée à 77%. Donc il est important, pour nous, qu’en Afrique les gens dépassent une certaine étape et améliorent un peu la recherche. Nous avons de grands chercheurs dans nos pays. L’avantage ici au Sénégal, c’est que tout ce que nous faisons c’est sur la base de nos recherches scientifiques. Des universitaires qui sont à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), à l’Université de Thiès, à l’Université de Saint-Louis y travaillent beaucoup. Nous avons de grands laboratoires notamment celui du professeur Daouda Ndiaye qui a découvert une immunigène malariale permettant de faire le diagnostic du plasmodium falciparum. En somme, nous avons de la matière par rapport à ce domaine de recherche qui est le paludisme.
Justement Dr Sène, on aurait bien aimé que le vaccin provienne de l’Afrique. Connaissant la performance des chercheurs sénégalais pourquoi n’a-t-on pas eu un vaccin de ce côté ?
On aurait bien aimé mais une recherche nécessite quand même des moyens comme je vous le disais tantôt. Il faut un accompagnement de nos autorités politiques parce qu’ici nous avons énormément de priorité également. Ainsi, il faut impérativement un accompagnement des partenaires technique et financiers. Toutefois, nous avons toujours dans ce domaine, même si ce n’est pas piloté par nos pays, la participation de nos scientifiques à ce type de recherches comme l’exemple du Burkina où nous avons de grands chercheurs qui ont participé. Le Sénégal n’est peut-être pas engagé dans ce sens mais nous avons d’autres priorités notamment sur le suivi de l’efficacité du traitement parce qu’il faut une bonne surveillance de la résistance à nos médicaments. Il y a une efficacité des tests de diagnostic rapide pour voir si les outils que nous utilisons sont toujours conformes aux normes édictées pour pouvoir faire le diagnostic et pouvoir prendre en charge le traitement correct du paludisme.
L’ADMINISTRATEUR GENERAL DE L’INSTITUT PASTEUR DE DAKAR VALIDE LE PASS SANITAIRE
L’idée d’instauration d’un pass sanitaire dans la lutte contre le covid-19 fait son chemin
L’idée d’instauration d’un pass sanitaire dans la lutte contre le covid-19 fait son chemin. En effet, l’administrateur général de l’Institut Pasteur de Dakar, Dr Amadou Alpha Sall se dit favorable à cette mesure anti-covid du fait de son impact dans la riposte. Il l’a fait savoir hier, jeudi 4 novembre lors de la cérémonie de clôture d’un atelier de formation sur le séquençage du génome du SARS-CoV-2.
L’administrateur général de l’Institut Pasteur de Dakar (IPD), Dr Amadou Alpha Sall défend l’instauration du pass sanitaire dans la lutte contre la covid-19 dans certains lieux recevant du monde que le gouvernement souhaite mettre en place. Il s’exprimait hier, jeudi 4 novembre en marge de la cérémonie de clôture d’un atelier de formation sur le séquençage du génome et la bio-informatique du SARSCoV-2 qui a vu la présence de près de 15 pays africains. «Une des leçons importantes qu’il faut qu’on apprenne de la covid-19, est de voir qu’en terme de bonnes pratiques, ce qui a été vu dans les autres pays et qui a donné de l’importance dans cette lutte, doit être au mieux intégré et contextualisé dans notre système. C’est pour ça que, avoir ce pass sanitaire va avoir un impact important. Dans la plupart des pays, cela facilite les voyages. Cela permet de faciliter les regroupements. Ça facilite toute la vie sociale qui est perturbée par la circulation du virus», a déclaré Dr Amadou Alpha Sall. Poursuivant son propos, il ajoute : «à mon sens, c’est une très bonne opportunité qu’offre le gouvernement à travers le Président de la République de voir aussi le Sénégal comme il l’a fait partout, être pionnier dans certains standards et mieux d’améliorer notre processus de lutte». Selon l’administrateur général de l’IPD, le faible taux de vaccination ne doit pas empêcher la mise en place du pass sanitaire. «On sait que le niveau de vaccination est différent selon les endroits et donc, c’est un outil supplémentaire dans cette lutte», a-t-il soutenu. Pour accélérer la vaccination au Sénégal qui patine, le Chef de l’Etat, Macky Sall a agité l’idée d’instauration d’un pass sanitaire samedi dernier lors de la cérémonie de pose de la première du Centre national d’oncologie de Diamniadio. Une proposition qu’il a réitérée lors du conseil des ministres tenu avant-hier.
ALERTE SUR LES RISQUES D’UNE 4EME VAGUE
Le coronavirus n’a pas fini de jouer avec nos nerfs. Même s’il est en nette baisse au Sénégal depuis quelques semaines, une 4ème vague parait inéluctable. Des experts ont alerté sur la circulation du variant Delta et les risques de la reprise de l’épidémie avec un autre variant. «Si vous regardez les recettes des laboratoires, actuellement, le variant Delta est toujours là. Aujourd’hui, tout autre variant peut arriver et c’est grâce aux analyses des laboratoires qu’on saura quel est l’impact dans la transmission, dans la sévérité de la maladie», a fait savoir la représentante de l’OMS, Dr Berthe Marie Njanpop. Sur ce, le directeur d’Africa CDC, Dr John Nkengasong renchérit : «aujourd’hui, il y a sept pays en Afrique qui sont en train de subir une quatrième vague. Donc, c’est une question de temps. Pour éviter ça, il faut aller se faire vacciner». «C’est la seule façon d’éviter une 4e ou 5e vague», a-t-il dit. En effet, dans certains pays européens, le nombre de contaminations liées à la covid-19 est reparti à la hausse. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est dit «inquiète» du rythme «très préoccupant» de transmission du Covid-19 en Europe actuellement.
SEQUENÇAGE GENOMIQUE DU SARS-COV-2 : Dr Amadou Alpha Sall explique son importance dans la riposte
«On a une leçon importante qu’on a apprise de la covid-19. Pour vous donner un exemple, on va partir au début de cette épidémie. Les premiers cas qui ont été repérés en Chine, c’était en fin du mois de décembre. Le 12 janvier, la séquence de ce virus a été rendue disponible à tous les chercheurs du monde. Et c’est à ce moment-là qu’a commencé toute la dynamique pour faire du diagnostic et qui a permis que l’ensemble des différentes équipes produisent un test et des kits qu’on a pu, dès le mois de février, comme on le rappelait faire une formation sur cette méthode-là en moins d’un mois, le rendre disponible dans tous les pays en Afrique parce que la séquence a été publiée le 12 janvier. Deuxième élément, à partir de cette séquence, les gens ont commencé à travailler, à faire un vaccin. Vous savez que pour la covid-19, on n’a jamais fait un vaccin aussi rapidement. C’est grâce au fait qu’il y avait une séquence qui était disponible très tôt. Ce que ça veut dire par là, je vous dis qu’à travers cet exemple d’une séquence avec des informations qui sont disponibles, on a pu lutter très efficacement et très rapidement et donc, ça va devenir une norme en termes de santé publique. Dès qu’on aura un pathogène, qu’il soit nouveau, qu’il soit ancien, avec ces informations, on va aller très vite. C’est en ça que c’est important ce type d’informations puisse être disponible partout»
COVID19, l'OMS S'INQUIETE POUR L'EUROPE
"Nous sommes, de nouveau, à l’épicentre", a déploré le directeur de l’OMS Europe, Hans Kluge. L’Organisation mondiale de la santé a souligné, jeudi 4 novembre, selon l’AFP, le rythme "très préoccupant" de transmission du Covid-19
<p>"Nous sommes, de nouveau, à l’épicentre", a déploré le directeur de l’OMS Europe, Hans Kluge. L’Organisation mondiale de la santé a souligné, jeudi 4 novembre, selon l’AFP, le rythme "très préoccupant" de transmission du Covid-19 observé actuellement en Europe. Une augmentation des cas que l’organisation explique par la combinaison d’une couverture vaccinale insuffisante et par l’assouplissement des mesures anti-Covid. Une situation qui pourrait déboucher sur un demi-million de morts supplémentaires sur le continent européen d’ici février.
<p>Hans Kluge a affirmé, lors d’une conférence de presse en ligne jeudi, que "le rythme actuel de transmission dans les 53 pays de la région européenne est très préoccupant (...) si nous restons sur cette trajectoire, nous pourrions voir un autre demi-million de décès dus au Covid-19 dans la région d’ici février".
<p>Selon les données de l’OMS Europe, le nombre de nouveaux morts par jour est en hausse depuis un peu plus de sept semaines consécutives, avec environ 250 000 cas et 3 600 décès quotidiens, selon les données officielles par pays compilées par l’AFP.
Pour endiguer les contagions, l’Organisation mondiale de la santé a appelé à continuer à utiliser massivement les masques face à la pandémie.</p>
<p>Selon le directeur de l’OMS Europe cité par l’AFP, "des projections fiables montrent que si nous parvenions à un taux d’utilisation de 95 % des masques en Europe et en Asie centrale, nous pourrions sauver jusqu’à 188 000 vies sur le demi-million de vies que nous risquons de perdre d’ici février 2022".
COVID-19, VERS L’INSTAURATION D’UN PASS SANITAIRE POUR L’ACCÈS AUX LIEUX PUBLICS
Le chef de l’Etat a demandé, mercredi, au ministre de la Santé et de l’Action sociale, d’intensifier la campagne de vaccination contre la Covid-19 et d’examiner les modalités d’instauration d’un pass sanitaire pour l’accès aux lieux publics.
Dakar, 3 nov (APS) - Le chef de l’Etat a demandé, mercredi, au ministre de la Santé et de l’Action sociale, d’intensifier la campagne de vaccination contre la Covid-19 et d’examiner les modalités d’instauration d’un pass sanitaire pour l’accès aux lieux publics.
’’Le chef de l’Etat demande, dès lors, au ministre de la Santé et de l’Action sociale, de réactiver et intensifier la campagne de vaccination, y compris dans les établissements scolaires et universitaires, en examinant, en rapport avec le Comité national de Gestion des Epidémies (CNGE), les modalités d’instauration d’un pass sanitaire pour l’accès aux lieux publics’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
La même source souligne que ’’sur le maintien de la veille sanitaire contre la Covid-19 et le renforcement de la prise en charge des malades du cancer, le Président de la République apprécie, encore une fois, les efforts financiers et logistiques importants consentis par l’Etat, de même que l’engagement des personnels de santé, afin d’accentuer la riposte anti Covid-19, sur l’ensemble du territoire national’’.
Un décès et quatre nouvelles infections de coronavirus ont été recensés au cours des dernières vingt-quatre heures au Sénégal, a indiqué mercredi le directeur du Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (SNEIPS), Lamine Bara Guèye.
Quatre tests virologiques, sur un total de 1.073, sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 0,37 %, a-t-il dit en présentant le dernier bulletin quotidien sur la pandémie de Covid-19.
Selon M. Guèye, les nouveaux cas de coronavirus proviennent de la transmission communautaire, c’est-à-dire que la source de ces contaminations n’a pas été identifiée.
Un cas a été recensé à Kaolack (centre) et trois autres à Dakar.
Cinq patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, tandis que deux cas graves de Covid-19 sont pris en charge dans les services de réanimation, selon le bulletin présenté par le directeur du SNEIPS.
Un décès a été enregistré mardi, indique-t-il, ajoutant que 73.926 cas de coronavirus ont été recensés au Sénégal depuis l’apparition de ce virus dans le pays, le 2 mars 2020.
Selon le bulletin, 72.033 patients ont été guéris, et 1.879 autres ont succombé au Covid-19.
Treize malades sont encore pris en charge dans les services de santé ou à domicile, et 1.295.646 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre le coronavirus, ajoute M. Guèye.
COP 26, DES PAYS S’ENGAGENT À RÉDUIRE LEURS ÉMISSIONS DE MÉTHANE DE 30% D’ICI 2030
Des pays se sont engagés à réduire leurs émissions de méthane de 30%, d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2020, et opter pour la préservation des forêts
Dakar, 3 nov (APS) - Des pays se sont engagés à réduire leurs émissions de méthane de 30%, d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2020, et opter pour la préservation des forêts, a-t-on appris de la 26ème Conférence de la convention cadre des Nations unies sur le climat (COP26), ouverte dimanche à Glasgow, en Ecosse.
Près de quatre-vingt-dix pays ont rejoint, mardi, un "pacte global pour le méthane", une initiative des Etats-Unis et de l’Union européenne, pour s’attaquer à ce polluant "très puissant", responsable d’un quart du réchauffement climatique.
Ainsi, la France, l’Allemagne, le Canada, de l’Argentine, le Brésil, les Etats-Unis, l’Indonésie, l’Irak, le Royaume-Uni, se sont engagés à cette mesure. Ces pays couvrent près de la moitié des émissions mondiales de méthane.
Cependant, des pays comme la Chine, la Russie et l’Inde ne font pas partie de cette alliance.
Les pays signataires couvrent près de la moitié des émissions mondiales de méthane.
Il s’agit du premier engagement politique mondial en la matière à cette COP 26.
Le méthane (CH4) est un gaz émis par l’agriculture et l’élevage, les combustibles fossiles et les déchets. C’est le deuxième gaz à effet de serre lié à l’activité humaine après le dioxyde de carbone (CO2).
Son effet sur le réchauffement climatique est vingt-neuf fois plus important par kilogramme que celui du CO2 pour un horizon de cent ans et quatre-vingt-deux fois pour une période de vingt ans, renseigne-t-on.
L’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
La COP 26 se tient jusqu’au 12 novembre.
FINANCEMENT DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA, MACKY SALL OFFRE 2 MILLIARDS AUX ACTEURS
Le chef de l’Etat s’est engagé hier, aux côtés des acteurs de la santé, pour faire le plaidoyer au niveau de l’Union africaine et des partenaires au développement, pour que les montants accordés à la lutte contre le Vih soient renforcés
Le chef de l’Etat a décidé d’ajouter deux milliards F Cfa dans le prochain budget accordé au Fonds national de lutte contre le Vih/Sida. Macky Sall s’engage à porter le plaidoyer des acteurs de la santé auprès de l’Union africaine pour un renforcement du financement de la santé.
Le financement de la lutte contre le Sida ralentit les efforts alors que le taux de prévalence ne cesse de baisser. Le chef de l’Etat s’est engagé hier, aux côtés des acteurs de la santé, pour faire le plaidoyer au niveau de l’Union africaine et des partenaires au développement, pour que les montants accordés à la lutte contre le Vih soient renforcés. Evidemment, Macky Sall veut que ce renforcement des moyens commence par les Etats africains, qui sont les plus touchés par cette maladie.
Charité bien ordonnée commence par soi-même : le Président Sall a demandé au ministre de la Santé et de l’action sociale de mettre, dans le prochain budget, 2 milliards de plus dans ce combat dont la moitié sera réservée à la lutte communautaire de la Société civile. Et le reste sera versé au Conseil national de la lutte contre le Sida pour augmenter le nombre de personnes vivant avec le Vih prises en charge.
Par ailleurs, le Président Sall a magnifié le soutien constant de l’Onusida et du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Selon le président de la République, les maladies n’ont pas connu le traitement adéquat, par défaut de prise en charge dans les budgets sur le continent. «Ce n’est pas que les Africains n’ont pas la volonté politique ou ne font pas les efforts qu’il faut.
Le monde étant ce qu’il est, il y a une différence de développement et les pays développés qui, lorsque la pandémie s’est manifestée, se sont d’abord sécurisés. Ce qui est compréhensible. Je les comprends, je ne les critique pas, ils se sont sécurisés, ont gardé les vaccins. Même pour les masques, on a assisté aux batailles dans les aéroports, d’abord pour protéger leurs populations. Pendant ce temps, il y a d’autres qui vont faire les frais parce qu’ils n’ont pas découvert le vaccin», a expliqué Macky Sall. Il s’exprimait à la cérémonie de clôture du Sommet régional de haut niveau sur le Sida en Afrique de l’Ouest et du Centre.
A l’en croire, les Africains se battent pour produire les vaccins qu’ils n’ont pas découverts, montrant davantage la vulnérabilité du continent trop dépendant des firmes pharmaceutiques étrangères. Ce combat contre le Sida est le même contre le Covid-19 et les autres maladies, dont certaines ont été éradiquées. «Nous devons vaincre ces maladies pour qu’elles ne soient pas endémiques sur le continent africain, pendant que les autres ont dépassé ces maladies», appelle le chef de l’Etat. Il exhorte les Africains à être aux avant-postes. «Que les Etats prennent conscience de leur responsabilité dans la part à apporter dans la lutte», insiste le chef de l’Etat.