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26 novembre 2024
Santé
LA LISTAB RECUSE LE DECRET
La Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (Listab), récuse le nouveau texte portant modification de la loi n°2024-14 du 26 mars 2014 relatif à la fabrication, au conditionnement, à la vente, à l’étiquetage et à l’usage du tabac, examiné et adopté
La Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (Listab), récuse le nouveau texte portant modification de la loi n°2024-14 du 26 mars 2014 relatif à la fabrication, au conditionnement, à la vente, à l’étiquetage et à l’usage du tabac, examiné et adopté en Conseil des ministres le mercredi dernier. Cette entité de la société civile a estimé hier, mardi 10 octobre 2023, au cours d’un point de presse que «le gouvernement autorise à l’industrie de commercialiser le tabac chauffé (cigarette électronique) qui est interdit au Sénégal».
La cigarette électronique est interdite au Sénégal, tout comme d’autres formes de tabac. Mercredi dernier, en réunion du Conseil des ministres, le gouvernement du Sénégal a pris un autre projet de texte portant modification de la loi n°2024-14 du 26 mars 2014, relatif à la fabrication, au conditionnement, à la vente, à l’étiquetage et à l’usage du tabac, examiné et adopté, pour autoriser la commercialisation de la cigarette électronique. Selon la Listab, ce texte dont le contenu est aux antipodes de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) pour la lutte antitabac, déclasse le Sénégal de son rôle de pays exemplaire dans la protection de sa jeunesse contre l’explosion à des maladies non transmissibles.
Pour Djibril Wélé, coordonnateur de la Listab, il y a une complicité entre Dr Oumar Ba, coordonnateur du Programme national de lutte contre le tabac (Pnlt) et Samba Ndiaye qui est le chef du Bureau de la Législation au ministère de la Santé et de l’Action sociale. «Un texte ne peut pas sortir du ministère de la Santé, aller au Secrétariat général du gouvernement (Sggg), sans l’implication de ces deux personnes. Même si Dr Oumar Ba nie avoir pas été impliqué, ce que nous jugeons impossible»
Aujourd’hui, ces derniers ignorent le contenu de ce texte. Toutefois, ils demandent à l’Etat de le retirer. «Nous avons cherché à avoir le texte qui, malheureusement, est introuvable. Nous avons demandé au niveau du Secrétariat général du gouvernement (Sggg), par le biais d’autres partenaires, et on nous a informé que n’étant pas encore numéroté, il ne peut pas faire l’objet d’un partage», a renseigné M. Wélé. Et d’insinuer : «il y a quelque chose que l’on nous cache dans ce texte, car le décret ne peut pas passer en Conseil des ministres sans qu’il n’y ait un comité technique. Sinon, nous le saurions».
UN TEXTE POLEMIQUE
Pour la Listab, l’objectif dudit texte est d’augmenter davantage les cancers. «Si vous donnez à l’industrie du tabac l’autorisation de commercialiser la cigarette électronique, alors que le tabac est interdit dans le pays, c’est un problème. Pour que l’industrie du tabac puisse le commercialiser au Sénégal, il faut une autorisation qui passe par la loi. Nous étions en train de réglementer ces produits dans la loi de 2014, avec une révision, on nous passe un décret dont on ne sait d’où cela vient», s’est désolé Djibril Wélé. Et de signaler : «c’est une commande de l’industrie du tabac. Nous avions eu des informations dans le passé. Les acteurs sont allés voir d’abord le ministère des Finances, qui leur a dit n’être pas habilité à donner les autorisations. Depuis quelques mois, nous étions au courant des agissements de l’industrie du tabac, sauf que l’on n’imaginait pas qu’au moment où on nous a isolé, pour réviser la loi de 2014, on préparait ce coup»
Pour Bamba Sagna, un des acteurs de la lutte, «ce que nous reprochons à ces décrets, c’est de faire la promotion de ces produits qui sont extrêmement dangereux. On voit que le Pnlt veut faire la promotion de ces produits. Nous interpellons les parents d’élèves car ces produits sont maintenant dans les écoles. Ils ressemblent à des outils scolaires comme les bics feutres, clés USB».
BILL ET MELINDA GATES ACCORDE UNE ENVELOPPE DE PLUS DE 3 MILLIARDS DE FCFA
Partenaire solide du Sénégal, la Fondation Bill & Melinda Gates a annoncé lors de la réunion annuelle Grand Challenges 2023 qui s'est ouverte hier au CICAD une enveloppe de 5 millions de dollars américains, soit 3,114 millions de FCFA, pour des vaccins
Partenaire solide du Sénégal, la Fondation Bill & Melinda Gates a annoncé lors de la réunion annuelle Grand Challenges 2023 qui s'est ouverte hier au CICAD une enveloppe de 5 millions de dollars américains, soit 3,114 millions de FCFA, pour acquérir des vaccins adaptés au contexte local. La fondation a annoncé un autre financement total de 40 millions de dollars pour faciliter l'accès à la plateforme de recherche et de fabrication d'ArNm à faible coût de Quantoom Biosciences pour permettre de fournir à l’Afrique des vaccins moins chers, basés sur cette technologie
Coprésidant la réunion annuelle Grand Challenges 2023 avec le Président Macky Sall, Bill Gates a annoncé de nouveaux investissements visant à favoriser l'accès à la recherche sur l'ARNm et à la technologie de fabrication de vaccins. Des investissements qui soutiendront la capacité des pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) à développer à grande échelle des vaccins efficaces, qui sauvent des vies. Cette initiative s'appuie sur les leçons que la fondation a tirées de plus de 20 ans de collaboration avec les fabricants de vaccins dans les PRFI et sur la possibilité de profiter des avancées scientifiques récentes pour mettre au point des outils sanitaires peu coûteux et de grande qualité, dont pourra bénéficier un plus grand nombre. La technologie ARNm est considérée comme révolutionnaire pour toute une série de maladies infectieuses comme la tuberculose, le paludisme ou la fièvre de Lassa, qui touchent de manière disproportionnée les populations dans les pays à faible revenu.Une nouvelle technologie qui peut réduire considérablement les coûts de recherche et de fabrication de l'ARNm et ainsi permettre de le rendre plus accessible, contribuant ainsi à combler ces lacunes critiques. La fondation a également annoncé un financement total de 40 millions de dollars pour faciliter l'accès à la plateforme de recherche et de fabrication d'ARNm à faible coût de Quantoom Biosciences, qui a été développée grâce à une subvention Grand Challenges octroyée à sa société mère, Univercells, dans le cadre d'une recherche préliminaire. Les vaccins ARNm ont des processus de recherche et de fabrication plus simples que les vaccins traditionnels. Le fait d’élargir l’accès à cette technologie de nouvelle génération peut donc aider des pays comme le Sénégal et l'Afrique du Sud à acquérir l'autonomie nécessaire pour découvrir et mettre au point des vaccins qualitatifs et peu onéreux contre des maladies telles que le paludisme et la tuberculose, qui correspondent à leurs priorités en matière de santé.
5 MILLIONS DE DOLLARS AMERICAINS ACCORDES A L'INSTITUT PASTEUR
Dans ce lot de financement, l'Institut Pasteur de Dakar (IPD) et Biovac, des instituts de recherche basés respectivement au Sénégal et en Afrique du Sud et ayant tous deux une expérience dans la fabrication de vaccins, recevront chacun 5 millions de dollars américains pour acquérir la technologie qu’ils pourront utiliser en vue de mettre au point des vaccins adaptés au contexte local.
Afin de faire progresser davantage la technologie et réduire les coûts de commercialisation, la fondation mettra également 20 millions de dollars à disposition de Quantoom Biosciences, ce qui permettra aux PRFI de bénéficier d’outils sanitaires nouvelle génération à base d'ARNm. La Fondation Gates accordera 10 millions de dollars supplémentaires à d'autres fabricants de vaccins de PRFI dont le nom sera communiqué ultérieurement. La fondation a annoncé un financement total de 40 millions de dollars pour faciliter l'accès à la plateforme de recherche et de fabrication d'ARNm à faible coût de Quantoom Biosciences, qui a été développée grâce à une subvention Grand Challenges octroyée à sa société mère, Universels, dans le cadre d'une recherche préliminaire. Ce nouveau financement vient s’ajouter à l'investissement précédent de 55 millions de dollars américains de la fondation dans la technologie de fabrication de l'ARNm. S
aluant cette initiative Dr Amadou Sall, PDG d'IPD déclare : « le développement de notre capacité à découvrir et fabriquer des vaccins à ARNm abordables en Afrique est une étape importante et nécessaire vers l'autosuffisance en matière de vaccins dans la région ». Avant de poursuivre pour saluer ce nouveau financement qui favorise le développement de technologies vitales sur le continent tout en contribuant à la sécurité sanitaire mondiale grâce à un élargissement de l'offre et de l'accès aux vaccins, ce qui permettra de parvenir à une plus grande équité sanitaire dans le monde. Pour rappel, la technologie modulaire d'ARNm de Quantoom s'attaque aux problématiques courantes des technologies actuelles de recherche et de fabrication d'ARNm, ce qui la rend plus simple et moins chère à utiliser. Par exemple, le coût de production d'un vaccin avec la plateforme de Quantoom pourrait ainsi diminuer de plus de 50% par rapport à la technologie ARNm traditionnelle. Elle pourrait également réduire considérablement la nécessité de recourir à des experts hautement qualifiés, ce qui constitue toujours un obstacle à la production de vaccins en Afrique et ailleurs, tout en maintenant, voire en augmentant la qualité du produit.
MACKY SALL LANCE UN APPEL FORT AUX PAYS AFRICAINS
Pour répondre aux défis sanitaires auxquels fait face le monde, le président Macky Sall a lancé un appel fort aux pays africains pour asseoir une véritable industrie biotechnologique et de fabrication de vaccins
Pour répondre aux défis sanitaires auxquels fait face le monde, le Président Macky Sall a lancé un appel fort aux pays africains pour asseoir une véritable industrie biotechnologique et de fabrication de vaccins. Le chef de l’Etat s’exprimait hier à l’occasion de l’ouverture des «Grands Challenges», la réunion annuelle de la Fondation Bill et Melinda Gates, qui se tient cette année au Sénégal. Il a également encouragé la communauté scientifique à continuer de fournir des efforts en vue de l’amélioration du diagnostic et du traitement du cancer.
Convaincu que la résolution des problèmes de santé des populations africaines doit être une préoccupation majeure, le Président Macky Sall a lancé un appel fort aux pays africains pour asseoir une véritable industrie biotechnologique et de fabrication de vaccins. «Aujourd’hui, l’Afrique doit se mobiliser davantage pour asseoir une véritable industrie biotechnologique, y compris la fabrication de vaccins. Nous devons aussi continuer le plaidoyer pour que les vaccins produits sur le continent accèdent aux plateformes de commercialisation ; d’autant plus qu’il y a des expériences en la matière, dont celle de l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) qui fabrique depuis plus de 90 ans le vaccin contre la fièvre jaune», a-t-il déclaré hier à l’occasion de l’ouverture des «Grands Challenges», la réunion annuelle de la Fondation Bill et Melinda Gates, qui se tient cette année au Sénégal, au Centre de Conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD). Le locataire du Palais s’exprimait devant le co-président de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, et son homologue des Comores et président de l’Union africaine (UA), Azali Assoumani.
Selon lui, «l’IPD et l'Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Épidémiologique et de Formations (IRESSEF) constituent deux de nos laboratoires de référence contribuant régulièrement au progrès de la science en matière de santé». «Je voudrais saluer ici l’initiative Grand Challenge Sénégal lancée en octobre 2022, et coordonnée par l’IPD, pour soutenir des projets de renforcement de la surveillance épidémique et la promotion de l’intelligence artificielle appliquée à la santé. Dans le même esprit, je suis heureux de constater que deux lauréats du Prix du président de la République pour l’innovation numérique édition 2023 ont lancé, avec succès, deux plateformes d’intelligence artificielle : Caytu Robotics et Telewer», at-il indiqué.
En matière d’innovation, le président de la République a également cité le Programme Bajenu Gox, lancé il y a plus d’une décennie, qui met en avant le leadership féminin pour soutenir les politiques publiques dédiées à la santé maternelle, néonatale et infanto-juvénile. «Les bajenu gox sont des actrices communautaires préparées par les responsables des services de santé pour servir de conseillères pendant les périodes de grossesse, d’accouchement et de suivi post natal. Elles aident à assurer la veille pour l’espacement des naissances, les rendez-vous pour la vaccination du bébé, son suivi nutritionnel et la protection contre les mutilations génitales féminines», a-t-il fait savoir.
Poursuivant son discours, Macky Sall a souligné que le monde scientifique reste confronté au défi majeur du fléau du cancer. «En ce mois d’Octobre rose, qui marque la campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, notre thème doit aussi nous rappeler que la science reste toujours confrontée au défi majeur du fléau du cancer, qui continue de faire des ravages dans le monde, avec 19 millions de nouveaux cas en moyenne par an, pour 10 millions de décès annuels, dont plus de 700 000 en Afrique, selon les estimations», a-t-il signalé.
Il a ainsi encouragé la communauté scientifique à continuer à fournir des efforts en vue de l’amélioration du diagnostic et du traitement du cancer, de la mise au point de vaccins efficaces et accessibles à tous également.
«En réponse à cette situation préoccupante, l’Agence internationale de l’énergie atomique a lancé l’initiative Rays of Hope, les Rayons de l’espoir, afin de soutenir les capacités des pays membres, ceux d’Afrique notamment, dans la lutte contre le cancer, notamment en matière d’équipements, de médecine nucléaire et de radiothérapie. En tant que parrain de cette campagne, j’appelle les pays, les institutions partenaires et toutes les bonnes volontés à soutenir l’initiative Rays of Hope», a-t-il dit.
«LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE DOIT ETRE SOUTENUE ET FINANCEE DE FAÇON ADEQUATE»
Le président de la République estime que la tenue à Dakar de cet évènement confirme le partenariat solide entre le pays et la Fondation dont le Sénégal abrite le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. «Dans un monde exténué par les conflits, la violence, les jeux d’intérêts et le «chacun pour soi…», la Fondation Bill et Melinda Gates offre un modèle achevé d’empathie et d’humanité. En effet, il faut avoir un grand cœur et un sens élevé de l’altruisme pour consacrer son temps, ses efforts et ses ressources à la santé et au bienêtre de millions d’hommes et de femmes de tous âges à travers le monde, sans aucune distinction. Je rappelle que 49 pays africains dont le Sénégal bénéficient des programmes de la Fondation Bill et Melinda Gates, dans des domaines aussi vitaux que la santé, la nutrition, l'eau, l'assainissement, l'hygiène, l'agriculture et les services financiers pour les nécessiteux», a-t-il affirmé.
Pour le chef de l’Etat, cette rencontre annuelle s’inscrit dans le même esprit de solidarité et de fraternité humaine. «Elle constitue pour la communauté scientifique, les bailleurs de fonds et les décideurs politiques, une plateforme d’échanges et de dialogue, pour stimuler la recherche, l’innovation et le financement, afin d’aider à relever les grands défis mondiaux en matière de santé et de développement. Nous en avons grandement besoin ; d’où la pertinence du thème de cette année : La science sauve des vies. En effet, la science sauve des vies en contribuant à améliorer notre compréhension des maladies par la prévention, le diagnostic et le traitement. Mais le progrès scientifique a un coût. Pour être efficace et répondre aux besoins du plus grand nombre, la recherche scientifique doit être soutenue et financée de façon adéquate», a-t-il précisé.
RECITS DE FEMMES ATTEINTES DE CANCER DU SEIN ET DU COL DE L'UTERUS
Des femmes qui gémissent, qui pleurent et qui crient «Aidez-nous ! Faites quelques choses pour nous». Telle est la réalité quotidienne de ces femmes atteintes de cancer notamment celui du sein ou du col de l’utérus.
Elles n’ont presque plus de vie intime, sociale et professionnelle. Fatou, Mary et Ndèye Amy (noms d’emprunt) vivent un drame. Elles souffrent terriblement et leur douleur est innommable. Ce sont des femmes atteintes de cancer du sein et du col de l’utérus. Avec beaucoup de difficultés, elles racontent leurs histoires en ce mois d’octobre consacré justement aux cancers. Hélas, un octobre qui n’est pas du tout rose pour ces pauvres femmes!
Des femmes qui gémissent, qui pleurent et qui crient «Aidez-nous ! Faites quelques choses pour nous». Telle est la réalité quotidienne de ces femmes atteintes de cancer notamment celui du sein ou du col de l’utérus. Le cancer, c’est une maladie chronique qui ne se transmet pas mais qui peut être très sournoise.
Dans la culture sénégalaise, tous les sujets liés au sexe, au système reproducteur féminin sont tabous. Et même si des femmes voient des symptômes anormaux ou bizarres, elles craignent de se rendre à l’hôpital pour se faire consulter et, le cas échéant, être prises en charge rapidement.
Comme beaucoup de femmes, Fatou (nom d’emprunt)n’a rien dit à son entourage quand les médecins lui ont diagnostiqué un cancer du sein. La peur du qu’en-dira-ton. Le fait de ne pas en avoir parlé immédiatement à son entourage lui a fait perdre beaucoup de temps, du temps précieux, avant de commencer le traitement. Aujourd’hui, elle a perdu son sein droit qui a attaqué toute sa main droite enflée. Sa douleur est inqualifiable ! Cette bonne dame souffre beaucoup, trop même. Elle suit son traitement à l’hôpital «Dalal Jamm» de Guédiawaye depuis la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec où elle était soignée auparavant. «Je suis fatiguée. J’ai une plaie béante. C’est dur. Je ne ferme pas l’œil de la nuit. Je pense que je vais mourir» confi-t-elle désespérée. Elle fait partie des malades qui se soignent à Dakar mais qui habitent dans les régions. Plus précisément, Fatou est de Kaolack. Elle a perdu son époux juste quelque temps après avoir été diagnostiquée du cancer. «Mon mari est décédé. Je n’ai plus personne pour me consoler. Le cancer ne peut pas être pris en charge par une seule personne ou un seul groupe. Ça a un coût élevé alors que moi je n’ai rien. C’est trop dur «, gémie-t-elle. Elle n’est pas la seule dans cette situation.
Comme elle, Mary souffre de douleurs lancinantes, horribles. Habitant à Touba, elle est hébergée à Mbao pour se rapprocher de l’hôpital Dalal Jamm où elle est traitée. La maladie l’a complètement défigurée, la rendant presque méconnaissable. Elle a perdu beaucoup de kilos. Tout comme Fatou, elle aussi a perdu son mari il y a quelques mois. «J’ai perdu le sommeil depuis longtemps. Comment pourrais je dormir avec ces douleurs atroces que je ressens en permanence ? Je viens de Touba. Après l’opération, il y a les analyses, les médicaments, les déplacements. Tout cela, ça demande de l’argent. Je me soigne à Dalal Jamm. Les analyses sont trop chères. Avant de faire la chimiothérapie, on débourse parfois 25000 francs malgré la gratuité. Il y aune gratuité de la chimiothérapie, mais on est souvent obligé de payer pour pouvoir bénéficier de certains analyses et médicaments.
Le président Macky Sall a rendu la chimio gratuite, mais ça impacte presque pas dans la prise en charge. Les médicaments sont chers. On rate des séances de chimio parce qu’on n’a pas quoi se payer les médicaments etmême les analyses».
Ndèye Amy est une autre malade du cancer. Elle souffre dans sa chair et jusqu’au tréfonds de son âme. «C’est très dur. Le cancer n’attend pas. J’avais subi une opération et j’étais presque guérie mais la tumeur est revenue. Le ministre de la Santé, Marie Khémess Ngom Ndiaye, m’a beaucoup aidée. Elle y a beaucoup participé aux frais relatifs à mon opération chirurgicale», indique notre interlocutrice tout en soulignant que le cancer demande le soutien de tous. «Car cela nécessite beaucoup de moyens. Pour l’opération, on a payé plus de 700 000 francs», précise Ndèye Amy. Le Gouvernement a consenti beaucoup d’efforts en faveur des malades du cancer mais la prise en charge est longue et coûteuse. Périlleuse aussi. Au Sénégal, comme dans beaucoup de pays d’Afrique, la plupart des cancers sont diagnostiqués à un stade très avancé. Les sources de traitement étant limitées, les familles font de grands sacrifices pour soigner leurs malades. La stigmatisation complique davantage la maladie. Les cas pris en charge dans les hôpitaux ne sont que la face visible de l’iceberg. Beaucoup de femmes meurent sans avoir jamais vu un médecin ou sans jamais avoir su qu’elles étaient atteintes par la maladie. Dans le monde rural, surtout, on pense qu’il y a quelque chose de mystique dans cette redoutable maladie. «Au début, ma famille disait que
j’étais maraboutée», confie Ndèye Amy. Conséquence: elle est arrivée à l’hôpital à un stade où la tumeur était tellement grosse qu’il lui fallait subir une ablation de son sein. Le cancer du sein est redoutable et mortel. Celui de l’utérus l’est plus encore. Qu’on soit en octobre, en novembre, en décembre ou en mars, il n’y a rien de rose dans la vie des femmes et hommes qui sont atteints du cancer
LA LISCA CIBLE 10 MILLE FEMMES
Pour l’édition 2023 de la lutte contre les cancers gynécologiques, la Ligue sénégalaise contre les cancers (Lisca) prévoit de dépister 10.000 femmes et de subventionner 2000 examens de mammographie, compte tenu de l’accompagnement de ses partenaires
Pour l’édition 2023 de la lutte contre les cancers gynécologiques, la Ligue sénégalaise contre les cancers (Lisca) prévoit de dépister 10.000 femmes et de subventionner 2000 examens de mammographie, compte tenu de l’accompagnement de ses partenaires depuis 2015. La Lisca l’a fait savoir hier, jeudi 5 octobre, au cours d’un point de presse à Dakar.
Le mois d’octobre est réservé à la sensibilisation pour réduire le risque aux femmes de faire des cancers gynécologiques qui font partie des premières causes de décès chez elles. La ligue sénégalaise contre les cancers (Lisca) qui porte l’étendard de cette lutte a décidé pour cette année de dépister 10.000 femmes et de subventionner 2000 examens de mammographie. Une information partagée hier, jeudi 5 octobre, lors d’un point de presse pour lancer la 14ème campagne de sensibilisation et de dépistage. Une campagne destinée aux femmes âgées de 40 ans. Selon la présidente de la Lisca, Dr Fatma Guenoune: « nous avons démarré la campagne depuis le 1er octobre. Il s’agit d’un moment de sensibilisation pour pouvoir impacter beaucoup plus la population féminine. Et nous faisons appel aux femmes qui ont 40 ans et plus à venir se dépister ». Et de poursuivre : « le dépistage, ce n’est pas pour consulter des femmes mais pour examiner celles qui ne sentent rien. A notre 4e jour de campagne hier, nous avons dépisté des cas de cancers du sein. Des femmes qui viennent avec de volumineuses tumeurs qui ont commencé à faire des métaphases. C’est ce que nous ne voulons plus. C’est pourquoi nous faisons appel en sensibilisant pour dire que le cancer vu tôt se guérit à 90%, vu tard on ne peut malheureusement que les accompagner à la mort».
Alors que le cancer du col de l’utérus tue beaucoup plus que le cancer du sein, selon les spécialistes de cette maladie, ces derniers estiment que le cancer du sein est le deuxième en termes de prévalence et de mortalité au Sénégal avec 1800 nouveaux cas et 951 décès par an. « C’est énorme. Le constat actuel est que le cancer du sein touche des femmes de plus en plus jeunes. Et, c’est par le dépistage que nous réussirons à réduire la rentabilité de ce cancer », a déclaré la présidente de la Lisca.
LA LISCA FAIT SON BILAN
Selon Dr Fatma Guenoune, depuis 2014 la Lisca a associé à Octobre Rose la sensibilisation de dépistage du cancer du col de l’utérus et la formation des sages-femmes d’Etat. « La Lisca en partenariat avec DP World a injecté plus de 150 000 000 FCFA entre 2016 et 2023. Plus de 15 000 femmes ont été dépistées pour le cancer du sein. Plus de 10 000 femmes le sont pour le cancer du col de l’utérus. 509 sages-femmes ont été formées et plus de 1000 bons de mammographies offerts en plus de 7 appareils de cryothérapie. Plus de 150 000 dépliants de sensibilisation ont été distribués et plus de 20 zones sillonnées » a-t-elle fait savoir. Et d’avancer : « pour cette année, la campagne débutera à partir du 16 octobre à Touba, Tivaouane, Thiès, Mékhé, MBaokam et nous terminerons à Kédougou au mois de Novembre».
LE PALUDISME FAIT DES RAVAGES DANS LA BANLIEUE
La lutte contre le paludisme est freinée par l’hivernage. D’où la recrudescence des cas notés dans la banlieue dakaroise à cause des inondations.
La lutte contre le paludisme est freinée par l’hivernage. D’où la recrudescence des cas notés dans la banlieue dakaroise à cause des inondations. La révélation a été faite hier par le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), Dr Doudou Sène, lors du lancement du projet «Pmi Evolve». C’est plus de 14 milliards qui sont injectés chaque année au Sénégal par l’Usaid.
Malgré les avancées notées dans la lutte contre le paludisme, la maladie continue de faire des ravages au Sénégal. D’où la mise en place du projet «Pmi Evolve». Il consiste à intensifier les efforts dans la lutte anti-vectorielle pour l’atteinte des objectifs du programme.
Selon le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), Dr Doudou Sène, notre pays est bien placé pour éliminer le paludisme à l’horizon 2030. Cependant, il y a des freins à la lutte, comme l’hivernage. «C’est une maladie qui est beaucoup présente pendant la saison des pluies. Et j’attire l’attention des populations urbaines de Dakar qu’il y a une tendance d’augmentation de cas de paludisme surtout dans la banlieue. Aujourd’hui, les inondations contribuent au développement du vecteur de paludisme», révèle Dr Sène. Il est important, à ses yeux, de se doter de moustiquaires mais c’est mieux de l’utiliser à bon escient. «Il faut éviter de les utiliser dans les jardins, sur les toits des maisons», explique-t-il. Une campagne ciblant les daara a été lancée depuis 2 ans parce que les talibés sont très vulnérables. «Dans la région de Kaolack plus de 30 mille daara et de personnel ont été couverts», soutient-il.
Dr Doudou Sène souligne que dans la lutte contre le paludisme, le Sénégal a des partenaires techniques et financiers comme l’Usaid qui injecte chaque année 14,5 milliards de FCFA à travers l’achat et la distribution des intrants. Selon la représentante de l’Usaid Naura Madrigal, la lutte anti-vectorielle est une intervention incontournable pour atteindre et maintenir le statut d’élimination du paludisme au Sénégal. «L’Usaid a attribué le contrat de prévention du paludisme par la lutte anti vectorielle à Pmi Evolve. Le projet Pmi Evolve accompagne le programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) dans la mise en œuvre de la distribution en routine des moustiquaires imprégnées d’insecticide», affirme-t-elle. En outre, elle promet que l’Usaid va continuer à appuyer les acquis communs pour l’atteinte des objectifs d’élimination du paludisme au Sénégal à l’horizon 2030.
LES BASSINS DE RETENTION D’EAU FREINENT LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME
Représentant du service d’hygiène, l’adjudant Abdou Aziz Diémé estime que la création de bassin un peu partout n’aide pas à la lutte contre le paludisme. «Il faut que le ministère de la Santé pilote ce programme sinon nous ferons beaucoup d’efforts mais les autres ministères ou services vont ralentir la lutte. Aujourd’hui, à Dakar, il y a beaucoup de bassins de rétention qui sont en train d'être créés un peu partout et qui ne respectent pas les normes», regrette-t-il. Il renseigne que ces bassins de rétention d’eau constituent des nids pour les moustiques. «Par exemple à Kédougou il y a beaucoup de carrières qui sont ouvertes pour l'extraction des ressources minières et qui, après exploitation des ressources, ne sont pas refermées. Ces carrières sont devenues aujourd’hui des lieux de refuge et de reproduction pour les moustiques», annonce-t-il. Sur l'hygiène publique, il y a des efforts à faire, selon lui, si on veut éliminer le paludisme définitivement au Sénégal.
LE DIAGNOSTIC SANS COMPLAISANCE DE DR MARIE KHEMESS NGOM NDIAYE SUR LES STRUCTURES SANITAIRES
Devant les conseillers, Marie Khemess Ngom Ndiaye est revenue sur la santé en tant que compétence transférée, la problématique de l’accueil dans les structures sanitaires, le cancer entre autres sujets
A l’occasion de la 3e session ordinaire de l’année 2023, le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct) a reçu la ministre de la Santé et de l’Action Sociale. Devant les conseillers, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye est revenue sur la santé en tant que compétence transférée, la problématique de l’accueil dans les structures sanitaires, le cancer entre autres sujets. Le thème de cette session est territorialisation de la compétence santé : quelles stratégies pour une amélioration de la politique sanitaire dans les collectivités territoriales ?
Les collectivités territoriales (Ct), au regard de leurs compétences sociales et médico-sociales, sont des acteurs dans la mise en œuvre des politiques de protection générale de la santé publique, du cadre de vie et de l’environnement.
Invitée par le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), la ministre de la Santé, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye a souligné d’emblée que la santé est une compétence transférée et les élus locaux jouent un rôle extrêmement important pour l'amélioration de la santé et le bien-être des populations.
A l’en croire, dans le plan national de développement sanitaire (Pndss) arrimé au Pse, il y a plusieurs axes stratégiques. «Nous avons aussi l'environnement du travail qu'il faut améliorer. En termes d'offres de santé, il faut renforcer et faire de sorte que l'offre des soins de santé mais aussi les prestations d'actions sociales soient rapprochées des populations», prône-t-elle. «Il faut une coordination et une cohésion dans tout ce que nous faisons et faire en sorte que les évacuations sanitaires soient programmées. Mais il faut aussi parler aux élus locaux», a dit Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye.
UN BON ACCUEIL PEUT GUERIR UN MALADE OU LE SOULAGER A PRES DE 50%
Pendant leurs différentes interventions, les Hauts conseillers ont insisté sur la problématique de l’accueil dans les structures sanitaires. Et Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye de répondre : «on peut renforcer les équipements, mettre les structures sanitaires aux normes standards, l'environnement du travail, peut-être améliorer, motiver le personnel ; mais le point nodal, c'est l'accueil. Et cela va même au-delà du système sanitaire. C'est toute une éducation. A cet effet, il faut réorganiser beaucoup de choses. Nous avons un grand rôle à jouer et nous n’avons jamais cessé de parler du bon accueil en cherchant les compétences dans les facultés de médecine comme dans les écoles de formation». A l’en croire un bon accueil peut guérir un malade ou le soulager à près de 50%.Il invite le personnel de la santé à être beaucoup plus ouvert envers les patients.
RECRUTEMENT PLETHORIQUE D’AGENTS DE SANTE NON QUALIFIES PAR LES COLLECTIVITES TERRITORIALES
La question du recrutement pléthorique d’agents de santé par les Collectivités territoriales a été évoquée par la ministre de la Santé. Pour elle, le personnel de soutien aux agents de santé est important mais il faut le rationaliser. «Il faut recruter un personnel qualifié. Dans un hôpital où le budget est estimé à 100 millions de F Cfa par exemple, on ne peut pas prendre 90 millions de F Cfa rien que pour payer le personnel. Si un appareil tombe en panne, l’hôpital ne pourra pas le réparer», regrette-t-elle. A ce propos, la ministre de la Santé révèle que les Collectivités territoriales contribuent à hauteur de 7,4% du personnel de santé au niveau national. «11% du personnel de la santé de référence (postes et centres de santé) et 1,3% du personnel de santé hospitalier sont recrutés par les Collectivités territoriales», dit-elle. Pourtant les collectivités territoriales font face aux défis comme la mobilisation des ressources de la décentralisation, le retard dans la mise à disposition des fonds de dotations aux structures et l’insuffisance dans le recrutement du personnel qualifié. Pour sa part, la présidente du HCCT, Aminata Mbengue Ndiaye, souligne que l’institution va réfléchir sur la gouvernance et l'implication des Collectivités territoriales dans la politique de financement du système de santé, afin d'offrir aux populations des soins de santé décents, notamment en termes d'accès aux soins de santé et de meilleure qualité. «Il y a un double défi à relever au niveau du secteur de la santé. Il s'agit de l'insuffisance du personnel de santé dans certaines localités du pays, parfois l'absence de motivation pour exercer les activités sur l'ensemble du territoire national afin de couvrir les zones pauvres et les plus reculées», affirme-telle. Mme Ndiaye annonce qu’à l'issue de ces travaux, le HCCT devra élaborer trois avis portant respectivement sur la carte sanitaire, une équité territoriale et un meilleur accès des soins aux populations.
L'OMS VALIDE UNE AUTRE VACCIN CONTRE LE PALU
L'Organisation Mondiale de la Santé autorise un deuxième vaccin contre le paludisme, à destination des enfants. Le R21-Matrix-M est désormais validé par l'OMS.
En 2021, le paludisme avait tué plus de 600 000 personnes dans le monde. L'Afrique concentre l'énorme majorité des cas et parmi les victimes sur le continent, ce sont les enfants de moins de cinq ans qui sont particulièrement touchés. C'est pour cette raison que depuis des années, les efforts se sont concentrés sur le développement d'un vaccin pédiatrique.
Le patron de l’OMS, le Dr Tedros, ne cachait pas sa joie au moment d’annoncer la validation du vaccin R21/Matrix-M. « Depuis l’an 2000, le nombre de morts du paludisme a chuté de plus de 50 %. Et nous avons réussi à éliminer la maladie dans de nombreux endroits sur la planète. Mais depuis, nous stagnons. Moi-même, en tant qu’ancien chercheur sur le sujet, j’ai rêvé du jour où nous aurions un vaccin sûr et efficace contre la maladie. Et bien aujourd’hui, nous en avons deux. »
Après le RTS-S recommandé il y a deux ans, c'est donc le R21-Matrix-M qui reçoit le label de l'OMS ce mardi, avec 77% d'efficacité avérée selon les études. Sur le papier, cela peut changer la donne face à la maladie.
Le premier vaccin autorisé a en effet fait ses preuves, avec une efficacité similaire. L'OMS a observé une diminution importante des formes graves et mortelles du paludisme là où il est administré. Mais la demande dépasse aujourd'hui largement l'offre.
D'où l'intérêt de mettre un second produit à disposition. Tout l'enjeu repose désormais sur son accessibilité. Il avait déjà été autorisé dans trois pays : au Ghana, au Nigeria, et au Burkina Faso. Cette recommandation de l'Organisation mondiale de la santé devrait donc faciliter sa large diffusion.
D'autant que la capacité de production pour ce second vaccin est importante. GSK, qui fabrique le RTS-S, compte livrer 18 millions de doses à 12 pays africains d’ici 2025. Le R21/Matrix-M, lui, a l’avantage d’être développé par le Serum Institute of India. Le plus grand fabricant de vaccins au monde. 100 millions de doses devraient sortir des usines indiennes chaque année.
CANCER DE SEIN, UN LONG CHEMIN VERS LA GUÉRISON
À l’occasion de l’octobre rose, plusieurs campagnes de sensibilisation contre le cancer du sein sont organisées partout dans le monde. Le Sénégal, pays dans lequel le taux de mortalité de la maladie est encore considérable, est loin d’être en reste
À l’occasion de l’octobre rose, plusieurs campagnes de sensibilisation contre le cancer du sein sont organisées partout dans le monde. Le Sénégal, notamment, pays dans lequel le taux de mortalité de la maladie est encore considérable, est loin d’être en reste.
En effet, malgré la gratuité de la chimiothérapie, 70% des patients atteints de cancer du sein décèdent. Selon les associations de lutte contre le cancer, la cause de cette mortalité est à rechercher dans le dépistage tardif de la maladie.
Un dépistage tardif qui lui, s’explique par un coût élevé selon beaucoup de femmes. Avec des revenus moyens, débourser près de 60 000 francs Cfa pour un dépistage relève d’un gros sacrifice. Pour certaines, le dépistage n’est possible que grâce à l’aide d’associations ou lors du mois d’octobre rose.
Mame Diarra Kébé, présidente de l’association « Cancer du sein au Sénégal », confie à Rfi, à l’occasion de la journée de sensibilisation organisée ce 1er octobre à la place du souvenir africain, que la gratuité de la chimiothérapie est bien, mais elle reste insuffisante. Et la prise en charge médicale fait défaut dans les régions. L’équipe médicale qualifiée ainsi que le matériel nécessaire à la prise en charge des malades sont aussi insuffisants.
À ce jour, le nombre de mammographies réalisées sur le territoire sénégalais reste à
déterminer. Mais on compte chaque année près de 1800 nouveaux cas de cancer du sein dans le pays. C’est le deuxième cancer le plus courant après celui du col de l’utérus.
La Ligue sénégalaise contre le cancer du sein a permis à plus de 3500 femmes, dans plusieurs localités du pays de se faire dépister, selon son rapport de 2020.
L’association est reconnue pour son engagement dans la lutte contre le cancer par
l’organisation de téléthons pour les malades et la prise en charge du financement de leurs frais médicaux. Elle bénéficie du soutien du gouvernement ainsi que de plusieurs organisations et entreprises nationales et internationales.
La mammographie est cruciale pour prévenir la maladie, mais son coût est un obstacle au Sénégal pour les patients.
LE NOBEL DE MÉDECINE DÉCERNÉ AUX SCIENTIFIQUES DERRIÈRE LES VACCINS ARNM ANTI-COVID
Katalin Karikó et Drew Weissman, ont été honorés pour leurs découvertes révolutionnaires qui ont ouvert la voie à la mise au point de ces vaccins innovants
Le prix Nobel de médecine a été décerné ce lundi 2 octobre à deux scientifiques pour leurs contributions majeures dans le développement des vaccins à ARNm contre la COVID-19. Katalin Karikó, professeure à l'Université de Sagan en Hongrie et professeure adjointe à l'Université de Pennsylvanie, ainsi que Drew Weissman, ont été honorés pour leurs découvertes révolutionnaires qui ont ouvert la voie à la mise au point de ces vaccins innovants.
Le comité Nobel a souligné que les travaux de Karikó et Weissman ont fondamentalement changé notre compréhension de la façon dont l'ARNm interagit avec notre système immunitaire. Leurs recherches ont permis une avancée majeure dans le domaine des vaccins, en permettant la conception rapide et efficace des vaccins à ARNm contre la COVID-19. Ces vaccins ont joué un rôle crucial dans la lutte mondiale contre la pandémie, offrant une lueur d'espoir dans des moments difficiles.
Les scientifiques ont exprimé leur gratitude et leur étonnement à l'annonce du prix Nobel. Thomas Perlmann, secrétaire de l'Assemblée Nobel, a déclaré que les deux lauréats étaient "submergés" par la nouvelle du prix lorsqu'il les a contactés avant l'annonce officielle. Leur travail a été salué pour son impact significatif sur la santé humaine et son potentiel à sauver des vies, en particulier pendant les premières phases de la pandémie.
Cette distinction vient s'ajouter à la reconnaissance déjà accordée l'année dernière au scientifique suédois Svante Paabo, qui a remporté le prix Nobel de physiologie ou médecine pour ses découvertes sur l'évolution humaine et l'ADN néandertalien. Les recherches de Paabo ont fourni des informations clés sur notre système immunitaire, y compris notre vulnérabilité à des maladies graves telles que la COVID-19.
Les annonces des prix Nobel se poursuivront cette semaine, avec les prix de physique, de chimie et de littérature, qui seront dévoilés respectivement mardi, mercredi et jeudi. Le prix Nobel de la paix sera annoncé vendredi et le prix d'économie le 9 octobre.
Les récipiendaires des prix Nobel reçoivent une récompense en espèces de 11 millions de couronnes suédoises (environ 1 million de dollars). Cette somme provient du legs d'Alfred Nobel, l'inventeur suédois à l'origine de ces prestigieuses récompenses, décédé en 1896.
La cérémonie de remise des prix aura lieu le 10 décembre, date anniversaire du décès d'Alfred Nobel. La remise du prix Nobel de la paix se déroulera à Oslo, conformément à ses souhaits, tandis que les autres cérémonies auront lieu à Stockholm.