80% des jeunes meurent à cause de l’hépatite B, dans la commune de Passy. C’est la triste révélation faite hier, mardi, par le pharmacien Ibrahima Diop. Il s’exprimait sur les ondes de sud Fm.
La présence de certaines pathologies comme l’hypertension artérielle, le diabète et l’hépatite B dans la commune de Passy (Sine-Saloum), inquiète beaucoup les autorités sanitaires de la commune de Passy.
Selon Ibrahima Diop, pharmacien : « Le taux d’hypertension artérielle et le diabète a connu une hausse. On a enregistré pas mal de personnes. Il faut aussi qu’on aille vers la sensibilisation ». Et de confier : «le deuxième point qui est important et à quoi on doit vraiment vite s’atteler, c’est l’hépatite B. On a constaté qu’au niveau de Passy, on perd beaucoup de jeunes et si l’on se demande à 80%, les décès sont dus à l’hépatite B », a-t-il confié dans sur les ondes de Sud Fm.
La région du Sine-Saloum étant une région du bassin arachidier, Ibrahima Diop trouve que la présence de l’hépatite B est du seul fait de l’affaire toxique qui se trouve dans l’arachide. « La région du Sine-Saloum est une région du bassin arachidier. Et l’arachide est un facteur favorisant à cause de l’affaire toxique qui était dans l’arachide. C’est pourquoi les gens sont en train de voir comment faire pour enlever ce facteur toxique là, au niveau de l’arachide qui est un facteur favorisant » a-t-il fait comprendre.
Pour lutter contre ces pathologies, le pharmacien appelle les jeunes à se faire vacciner. « Nous allons essayer de voir aussi comment vacciner nos jeunes. Parce que l’hépatite B existe et un vaccin est là sur place. D’ailleurs même, on l’a inséré au niveau du programme élargi de vaccination. Il faut qu’on véhicule ça au niveau de la population pour qu’ils aillent se faire vacciner », invite-t-il.
PALUDISME, DANS L’UNIVERS DES CAS GRAVES
Le paludisme constitue un problème de santé majeur au Sénégal où il sévit de manière endémique avec une recrudescence saisonnière
Maladie infectieuse et potentiellement mortelle, le paludisme est causé par plusieurs espèces de parasites appartenant au genre Plasmodium. La pathologie existe dans une centaine de pays dans le monde, particulièrement les zones tropicales d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. Le dernier rapport sur le paludisme dans le monde publié en décembre 2020 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fait état de 229 millions de cas de paludisme en 2019, contre 228 millions en 2018. On estime à 409 000 le nombre de décès dus à la maladie en 2019, contre 411 000 décès en 2018. L’Afrique subsaharienne reste la zone la plus touchée par cette maladie puisqu’elle concentre environ 93% de tous les cas de paludisme dans le monde, et 94% des décès en 2018. Comme pour la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, le paludisme constitue un réel problème de santé publique au Sénégal où 536 850 cas et près de 400 décès ont été enregistrés en 2021. Malgré les efforts menés jusque-là pour endiguer la maladie, des défis restent à relever. Il s’agit notamment de l’accès universel aux interventions majeures comme l’utilisation des Moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda), la recrudescence des cas de paludisme graves.
Le paludisme constitue un problème de santé majeur au Sénégal où il sévit de manière endémique avec une recrudescence saisonnière. Cette maladie parasitaire revient en force dans certaines zones. En 2021, le nombre de cas recensés dans le pays était de 536 850 et près de 400 décès notés. Ayant les mêmes symptômes que la grippe, la Covid-19 et la dengue, et faisant des ravages, il n’en demeure pas moins que le paludisme est une maladie négligée par la population. Une fois qu’elles ont le paludisme, la plupart des personnes pensent que c’est la grippe. Ce qui favorise l’émergence des cas graves. La prolifération des cas graves découle de la non-utilisation des moyens de prévention dans les grandes villes comme les ‘’Milda’’ qui constituent l’arme pour se protéger contre la pathologie, le recours tardif aux soins. «Mon cousin est décédé du paludisme et on pensait que c’était de la sorcellerie»
Au Sénégal, on meurt encore du paludisme. Rencontrée à l’entrée de l’hôpital de Fann, Adama Barry, 38 ans, qui vient de Pikine, a sa propre histoire avec le paludisme. «Un de mes cousins qui avait 25 ans est décédé en 2019 de paludisme. Au début, il avait de la fièvre et des courbatures. Nous avions pensé que c’était passager. Nous sommes partis voir un guérisseur qui nous a dit qu’il était atteint de sorcellerie. Entre-temps, la maladie gagnait du terrain, il délirait en disant des choses incohérentes. Nous l’avons amené à l’hôpital, deux jours après, il est décédé. Le médecin nous avait dit qu’il avait fait un palu grave. A la maison, nous avons culpabilisé, car nous avions perdu beaucoup de temps. Si nous l’avions amené tôt à l’hôpital, peut-être qu’il n’allait pas mourir», se désole-t-elle.
«COMMENT j'AI FAILLI MOURIR D'UN PALU GRAVE»
A la gare du TER de Keur Mbaye, Moussa Mané, la trentaine dépassée, se confie sans détour. L'homme a failli être emporté par le paludisme. «Il y a 4 mois, j’avais fait un palu grave et j’ai failli passer de vie à trépas. Au mois d’août, alors que je venais de rentrer du travail, j’ai eu des courbatures. Je me suis dit que c’était de la fatigue, mais la nuit j’ai eu une forte fièvre. Le matin, la fièvre persistait. 24h après, j’ai commencé à vomir et j’avais des difficultés à respirer. Je suis allé au centre de santé de Sicap Mbao où j’ai été hospitalisé. Le médecin m’a dit que j’étais en train de faire un palu grave et que si j’étais resté 6h de plus, la situation allait être pire. Depuis lors, je dors sous moustiquaire, puisque ce que j’ai vécu durant cette période, je ne le souhaite même pas à mon ennemi», affirme Moussa Mané.
«J’AI PERDU MON ENFANT DE 4 ANS, JE NE SAVAIS PAS QUE LA MALADIE POUVAIT ARRIVER A CE STADE»
A l’hôpital Albert Royer où nous l’avons rencontrée, Nafi Wade se souvient comme si c’était aujourd’hui des circonstances dans lesquelles elle a perdu son enfant de 4 ans. «C’était une petite fille très mignonne. En septembre 2018, elle a eu de la fièvre et avait mal à la tête. Je lui avais donné des sirops pour faire baisser la température. La fièvre baissait au bout de quelques heures et remontait. Au bout de deux jours, elle a commencé à vomir et a refusé de s’alimenter. Je l’ai amenée à l’hôpital. 24h plus tard, elle était décédée. Selon le médecin, elle avait le palu grave. Je ne savais pas que le paludisme pouvait arriver à ce stade et tuer. Par la suite, j’ai eu un autre enfant, mais à la maison tout le monde dort sous moustiquaire.»
DR DOUDOU SENE, COORDONNATEUR DU PNLP SUR LES CAS GRAVES DE PALUDISME : «Quand la température atteint un certain niveau, il y a une souffrance cérébrale qui aboutit à des convulsions et au coma»
Coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Paludisme (Pnlp), Dr Doudou Sène dresse la situation du paludisme au Sénégal, fait la cartographie des zones les plus touchées et diagnostique les cas graves. Il souligne que lorsque la température atteint un certain niveau, il y a une souffrance cérébrale qui aboutit à des convulsions et parfois même au coma.
Quelle est la situation actuelle du paludisme au Sénégal ?
Les tendances ont montré, par rapport aux années précédentes, que la situation semble être stagnante. Par contre, par endroits, comparée aux chiffres que nous avons reçus, il y a une augmentation du nombre de cas qui ont été recensés notamment au niveau de Dakar et de certaines structures du pays. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela. Le premier est relatif aux stratégies que nous avons mises en place pour collecter le maximum de données, notamment celles du secteur privé qui, auparavant, n’étaient pas comptabilisées dans les données. Le deuxième concerne les données communautaires avec le renforcement du système communautaire, notamment avec ce que l’on appelle la prise en charge à domicile qui permet de détecter le maximum de cas.Il y a le contexte géo-climatique que nous avons traversé avec des inondations un peu partout dans le pays. Par contre, il faudra remarquer que le nombre de décès à partir de 2020 dans la région de Dakar est beaucoup plus élevé, du fait que les gens ne se rendent pas compte du dispositif de prévention. Les cas que nous avons en ville viennent de la banlieue. Quand vous regardez la cartographie dans le district sud, le nombre de cas présents n’habitent pas dans la localité. Ils viennent de la banlieue. Mais ils se consultent là où ils travaillent et c’est en ville. Nous donnons régulièrement des moustiquaires, mais c’est exceptionnel de voir les gens dormir sous moustiquaire imprégnée. L’autre aspect est qu’en cas de fièvre, le premier recours parfois, c’est la pharmacie qui n'est pas faite pour des consultations. Dans les postes de santé, les Tdr sont gratuites. Il y a aussi la baisse de l’immunité de la population. Les gens ont connu une baisse considérable du nombre de cas de paludisme. Pendant 10 ans, si vous ne faites pas de paludisme, une fois que vous chopez la maladie, cela peut être un cas grave.
Qu’est-ce qui explique la prolifération des cas graves ?
Les populations, parfois par paresse, ne veulent pas se rendre dans une structure de santé, préférant aller à la pharmacie. Souvent, ce ne sont pas les spécialistes qui sont là-bas. Ce qui peut expliquer l’apparition des cas graves. Le retard aussi dans la prise en charge au niveau de la structure elle-même. Les nombreuses analyses que les gens subissent dans certaines structures et qui demandent beaucoup d'argent font qu'ils hésitent avant d'y aller. En milieu rural, les populations dans leur culture ont tendance à aller chez les tradi-praticiens pour d’abord se consulter avant de se rendre dans les structures de santé.
Comment se manifeste un cas grave de paludisme ?
D’abord, il faudra connaître le cas simple. Le premier signe d’un paludisme simple est la fièvre, des maux de tête et des courbatures un peu partout. Ensuite, quand vous n’êtes pas bien traité, la situation peut s’aggraver parce que la fièvre peut entraîner des convulsions chez les individus. Quand la température atteint un certain niveau, il y a une souffrance cérébrale qui aboutit à des convulsions et parfois même au coma. Le deuxième signe, ce sont les vomissements très sévères. Et cela peut aller jusqu’à une insuffisance rénale. Il y a aussi l’œdème aigu du poumon qui peut entraîner des décès rapides.
Pourquoi en milieu urbain, les gens ne dorment pas sous moustiquaire imprégnée ?
Des enquêtes qui ont été menées sur le plan anthropologique ont montré parfois que les gens, quand on leur demande, c’est parce que sur le plan esthétique, ils disent que les moustiquaires changent le format de la maison. Dans la conscience collective aussi, les gens pensent que ce sont des trucs pour les gens qui habitent en milieu rural. L’autre aspect, c’est la paresse.
Quelles sont les zones endémiques au paludisme ?
Les tendances de ces cinq dernières années restent identiques avec trois zones distinctes. Il y a la zone de pré-élimination qui estle nombre total de cas pour 1000 habitants. Quand c’est inférieur ou égal à 5 pour 1000 habitants, on parle de pré-élimination appelée zone verte. Ce sont les régions de Saint-Louis, une partie de la région de Matam, la région de Louga, la région de Thiès pour un certain nombre de districts, la région de Ziguinchor est entrée dans ce lot, une partie de la région de Dakar, la région de Fatick. Il y a ce que l’on appelle la zone intermédiaire où l’incidence tourne entre 10 et 15 pour 1000 habitants. C’est la zone jaune qui est constituée de Kaffrine, de Diourbel, d’une partie de Dakar et de Thiès, de Sédhiou. Enfin la zone rouge de forte prévalence où l’incidence dépasse 25 pour 1000 habitants. Cela concerne Salémata, Saraya où sur 1000 habitants, on peut avoir 600 cas par an. Nous avons fait beaucoup d’avancées, malgré des facteurs qui contribuent à ralentir les efforts consentis par l’Etat du Sénégal pour l’élimination du paludisme. A partir de 2020, nous avons eu beaucoup de perturbations dans la mise en œuvre de nos activités avec la Covid-19. Malgré de nombreux partenaires, le Pnlp fait face à une insuffisance des ressources.
Comment faites-vous pour lutter contre le paludisme dans ce contexte ?
L’Etat fait beaucoup d’efforts à travers un prêt à la Banque Islamique de Développement (Bid). Nous avons l’appui de certains partenaires et du Fonds Mondial qui, tous les 3 ans, dégage un montant pour la lutte contre le paludisme. Le plaidoyer porte sur la mobilisation des ressources en interne afin d’avoir une certaine garantie, parce que l’instabilité sur le plan mondial et les difficultés économiques peuvent un jour entraîner les partenaires à se retirer. Nous avons un partenariat avec certaines organisations de la société civile comme l’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (Afao) et Speak up Africa dans le cadre du plaidoyer et de la communication. Nous avons lancé le concept zéro palu, les entreprises s’engagent. Nous faisons un plaidoyer auprès de l’Etat pour que les intrants comme les médicaments et les moustiquaires soient dans le compte du ministère de la Santé et qu’il les achète. Le paludisme mérite la même mobilisation qui a été faite lors du Covid-19 pour qu’il devienne un mauvais souvenir. Le Sénégal est capable d’aller vers l’élimination en 2030. Pour cela, il faut que les autres secteurs interviennent. Il faut que nous ayons de bonnes routes pour éviter les stagnations d’eau. Toutefois, le Sénégal ne peut pas éliminer le paludisme sans la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée Conakry, le Mali. Quand on parle d’élimination, c’est de ne pas avoir de cas de paludisme pendant 3 ans d’affilée sur l’ensemble du territoire national.,
LE BILAN GRIMPE, TOUS LES SERVICES D’URGENCE DES HÔPITAUX EN ALERTE
22 Décès dont 19 corps sans vie sur place et 2 décédés à l’hôpital et 1 dans l’hélicoptère au cours du transfert, c’est le dernier bilan de l’accident de Sakkal, village situé au nord-ouest du département de Louga, ce lundi 16 janvier 2023.
22 Décès dont 19 corps sans vie sur place et 2 décédés à l’hôpital et 1 dans l’hélicoptère au cours du transfert, c’est le dernier bilan de l’accident de Sakkal, village situé au nord-ouest du département de Louga, ce lundi 16 janvier 2023.
Selon le communiqué des services de Marie Khémesse Ngom Ndiaye, ministre de la Santé et de l’Action sociale, sur la gestion des corps, toutes les victimes ont été identifiées dont 17 corps enlevés et gardés dans les morgues des mosquées de la ville avec l’appui de l’association des imams de la région, quatre corps conservés au niveau de la morgue de l’hôpital et 1 corps à Dakar suite au décès, lors du transfert.
Deux blessés sont en réanimation à l’hôpital de Saint-Louis. Sur les 25, 18 blessés sont pris en charge au niveau de l’hôpital de Louga, après l’évacuation de sept victimes par hélicoptère vers des hôpitaux de Dakar avec deux très graves.
Un dispositif d’accompagnement psychosocial a été mis en place pour accompagner les familles des victimes, en plus de la prise en charge gratuite des malades en médicaments, en imagerie et au laboratoire à hauteur de 5 millions Fcfa, souligne le document.
Lequel ajoute qu’alertés à 05h53 ce matin, les sapeurs-pompiers sont arrivés sur les lieux à 06h18mn. Quatre ambulances, un véhicule de secours routier, deux véhicules d’intervention légère, 41 gradés et sapeurs-pompiers et 2 officiers ont été mobilisés, en plus de l’hélicoptère de l’armée nationale et de neuf ambulances de la région de Louga.
Les antennes de Saint-Louis et de Dakar du Samu national ont été aussi mobilisées « pour conditionner les patients au SAU et évacuer les blessés graves au besoin et faire la régulation ».
398 poches de sang sont déjà disponibles à la banque de sang grâce à un élan de solidarité.
Tous les services d’urgence des hôpitaux, les services de réanimations et les blocs opératoires sont en situation d’alerte maximale et prêts pour la prise en charges des urgences, et besoins chirurgicaux au besoin, précise le ministère.
LA TUTELLE TEMPERE LES RECRIMINATIONS
Pour l’Association nationale des cliniques du Sénégal, le manque de considération est de l’Etat à leur endroit est patent. Selon docteur Fallou Samb, porte-parole du jour
L’Association nationale des cliniques privées du Sénégal a tenu, samedi dernier, son congrès annuel. Un cadre qui a permis de soulever des contraintes dans l’exercice de leur fonction tout en demandant une implication du secteur privé dans les concertations avec le ministère de la Santé et de l’action sociale.
Pour l’Association nationale des cliniques du Sénégal, le manque de considération est de l’Etat à leur endroit est patent. Selon docteur Fallou Samb, porte-parole du jour : « Pour nous, on suppose que nous ne jouons pas notre rôle au niveau de l’échiquier sanitaire du pays ». Pour la blouse blanche, le secteur privé doit être plus considéré. « Nous sommes des privés et tout le monde sait que la pratique médicale est occupée à 50% le jour par le secteur et la nuit on est à 90% car toutes les urgences se dirigent vers le privé. Au niveau équipement, prise en charge, je pense qu’on est plus élaboré que le secteur public » a-t-il fait comprendre.
Dr Samb est revenu sur les visites du ministère du Commerce sur la tarification. «Les visites du ministère du Commerce sont une catastrophe. Je pense les dirigeants de cette institution sont en train de dérégler un système. Nous ne sommes pas des commerçants, on est régi par la loi sur l’exercice de la médecine et le code de déontologie médicale qui est supérieure à la loi générale qu’ils veulent nous imposer. Nous n’allons pas nous laisser faire, nous avons pris toutes les dispositions pour régler le problème soit de manière juridique ou consensuelle ».
Du côté du ministère de la Santé et de l’action sociale, la Directrice générale des établissements de santé, Dr Fatou Mbaye Sylla, par ailleurs présidente des cliniques privées, venue présider la cérémonie d’ouverture a laissé entendre : « le système de santé a deux jambes : le privé et le public. Nous avons l’obligation de les accompagner. Les cliniques privées ont parlé de contraintes dans leur train quotidien. Elles ont parlé de frustration dans l’accompagnement par rapport au ministère de la Santé, par rapport à ce qui s’est passé pendant la Covid et aux textes réglementaires ». Et de poursuivre : « tout cela, nous le comprenons et c’est pourquoi, nous avons érigé la direction générale de la santé privée pour apporter des réponses objectives concrètes à toutes les préoccupations ».
Pour Dr Sylla, un travail a été démarré même s’il n’a pas encore abouti. « Pour aller plus vite, ils vont élaborer une feuille de route, la présenter au ministre de tutelle, nous nous allons y travailler pour le mettre en place. Un travail est déclenché concernant le texte réglementaire de la tarification dans les cliniques, une commission d’homologation des tarifs a été mise en place et nous y travaillerons ainsi que sur la nomenclature. »
DENISE ZAROUR MEDANG
«IL Y A UNE PENURIE DE KINESITHERAPEUTES, D’ORTHOPROTHESISTES ET DE PODOLOGUES»
Selon Djibril Bèye, le Sénégal connait une pénurie de kinésithérapeutes , d’orthoprothésistes et de podologues qui sont des spécialités extrêmement importantes.
Le Centre National d’Appareillage Orthopédique (Cnao) dispose désormais d’un nouveau logo. Lors de la cérémonie de lancement de ce nouveau logo hier, le directeur du Centre, Djibril Bèye, est revenu sur les problèmes que rencontre la structure. A cet effet, il s’est ému du déficit en ressources humaines notamment en kinésithérapeutes, orthoprothésistes et podologues qui sont des spécialités extrêmement importantes.
«Aujourd’hui, la rééducation etla réadaptation connaissent un problème de déficit en ressources humaines», a révélé hier le directeur du Centre National d’Appareillage Orthopédique (Cnao). Selon Djibril Bèye, le Sénégal connait une pénurie de kinésithérapeutes , d’orthoprothésistes et de podologues qui sont des spécialités extrêmement importantes. «Si l’hôpital de Kaffrine a pu résorber l’équation de 101 blessés en trois jours, c’est grâce à des infrastructures de nouvelle génération, mais surtout grâce à des ressources humaines de qualité. Donc, ces ressources humaines sont vraiment importantes. Mais je pense que nous sommes en train de redresser la barre, puisque nous sommes appuyés par les autorités», souligne Monsieur Ndiaye. A cet effet, il déclare : «Nous avons un projet qui vise à mettre en place une école des métiers de la rééducation et de la réadaptation. Le Sénégal en a besoin, car nous avons un problème de chômage des jeunes. Et avec ce projet, ces jeunes auront leurs métiers et pourront prendre en charge la forte demande de soins qui est là»
S’agissant des coûts élevés des prothèses, Djibril Bèye renseigne qu’une réunion a été tenue à l’issue de laquelle décision a été prise de revenir aux prothèses locales, parce qu’elles sont accessibles aux populations. «Cependant, il faut aussi être à la technologie et toute technologie a un coût. Mais il faut reconnaître que malgré le coût, l’Etat fait des efforts à travers les fonds de solidarité. Je pense que la technologie et le local peuvent aller ensemble pour permettre aux Sénégalais qui n’ont pas les moyens d’acheter des prothèses d’en avoir grâce à l’appui de l’Etat. C’est le sens d’un de nos projets qui est en train d’être mis en œuvre pour permettre aux Sénégalais d’avoir accès aux technologies d’assistance. Ce projet, c’est sur 4 ans et peut tourner autour de 2 milliards Fcfa», a indiqué Djibril Bèye qui intervenait à l’occasion du lancement du nouveau logo du Cnao. Un logo qui, selon lui, va ressortir toute la mission de la structure.
LES NOUVEAUX DEFIS DU CNAO
S’agissant des nouveaux défis que se fixe le Cnao, le patron de la structure indique qu’ils sont très clairs. «Le Conseil d’administration nous y accompagne, la tutelle nous y accompagne. Nous avons élaboré un plan d’action prioritaire 2022-2023 qui se chiffre à hauteur de 359 millions Fcfa. Grâce à l’ancien ministre des Finances, nous avons pu avoir 150 millions Fcfa et 84 millions Fcfa du ministère de la Santé, ce qui représente plus de 52% du besoin de financement de ce plan d’action qui, il faut le dire, est un plan d’urgence qui a été adopté par le conseil. Ce plan était en train d’être exécuté au courant de l’année 2022 et va être bouclé en 2023. Dans ce plan, nous avons prévu un financement pour le projet d’établissement 2024-2025. Donc, nous sommes dans une vision stratégique et à partir de 2023, si nous exécutons ce plan, le Cnao va sortir la tête de l’eau et prendre sa mission globalement. Même au niveau des régions, les démembrements qui sont logés dans les hôpitaux seront revus, réhabilités et équipés à travers un projet que le ministère de la Santé est en train de piloter sur les technologies d’assistance, et permettre aux Sénégalais d’avoir accès à ces technologies qui leur permettent d’avoir une vie normale». Pour l’heure, le Cnao ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, car il envisage de se battre pour que les autorités et les Sénégalais puissent connaître sa mission. Ainsi, il entend intervenir pour la guérison des accidentés qui sont pris en charge actuellement au niveau de l’hôpital de Kaffrine.
UN ENJEU MAJEUR DE SANTÉ PUBLIQUE
Phénomène de plus en plus fréquent dans notre société, l'addiction médicamenteuse se définit comme l'asservissement d'un sujet à un médicament dont il a contracté l'habitude par un usage plus ou moins répété
Phénomène de plus en plus fréquent dans notre société, l'addiction médicamenteuse se définit comme l'asservissement d'un sujet à un médicament dont il a contracté l'habitude par un usage plus ou moins répété. Il concerne souvent la famille des opioïdes forts, la morphine, la péthidine, le fentanyl, l'hydromorphone, l'oxycodone, le buprénorphine ou le nalbuphine et surtout les benzodiazépines.
«Notez bien que Tramadol sandoz 50 mg, comprimé peut provoquer une accoutumance, besoin d’augmenter les doses afin d’obtenir le même effet et une dépendance physique et/ou psychique même aux doses thérapeutiques». Ce rappel, en guise d’avertissements et de précautions sur ce médicament appartenant à la grande famille des opioïdes, est à lire dans la notice de Tramadol comprimé 50 mg. En d’autres termes, ce médicament peut, à usage répété, entraîner chez le patient une accoutumance ou atténuation de l'activité d'un médicament mais aussi une dépendance.
L’addiction médicamenteuse représente un enjeu majeur de santé publique rapidement évolutif. Et cette évolution est d’autant plus marquée au Sénégal que notre pays reste parmi les plus forts consommateurs de médicaments en Afrique, et notamment de médicaments psychotropes. Selon le Pr Abou Sy, médecin-psychiatre, une addiction est un trouble du comportement qui pousse la personne à avoir soit une consommation répétée d’un produit ou à avoir un comportement répété. Quant à l’addiction médicamenteuse, le psychothérapeute et addictologue au centre hospitalier de Fann explique que c’est un usage de médicaments hors prescription médicale. Il s’agit de personnes qui ont été malades et à qui on prescrira des médicaments, ou qui n’ont pas été malades et qui ont expérimenté un certain nombre de médicaments qu’ils ne peuvent plus s’empêcher de prendre. Il peut s’agir de médicaments contre la douleur dont la tête de file est le tramadol ; il peut aussi s’agir de médicament pour dormir dont la tête de file est représentée par les benzodiazépines. «Une personne est dite addicte lorsqu’elle prend un médicament qui ne lui est pas prescrit ou à des doses qui ne lui sont pas prescrites, répète ses consommations. Et lorsque la personne ne prend pas ces médicaments, il a des effets adverses ; et quand la personne prend la même quantité de médicaments, il n’a plus les effets désirés».
Par ailleurs, le fait de consommer le produit en dehors des circonstances où il a été prescrit par un médecin ou par un personnel de santé est signe de dépendance. De même que la consommation dans une durée plus longue que celle prescrite ou à une dose supérieure à celle qui a été prescrite. S’agissant toujours des symptômes d’une dépendance médicamenteuse, le psychiatre avertit : «Si vous sentez que vous prenez la même dose et que vous n’avez plus les effets escomptés, allez-vous faire consulter». Il estime que le fait qu’une personne soit obligée d’augmenter la dose pour avoir les effets escomptés est aussi une dépendance.
HARO SUR LES BENZODIAZÉPINES OÙ LE SEVRAGE PEUT ÊTRE MORTEL
Revenant sur les causes, il précise qu’elles sont de différentes sortes. Elles peuvent être somatiques, c'est-à-dire la répercussion d’une consommation abusive et à long terme d’un produit qui va forcément avoir des répercussions néfastes sur la santé de la personne. «La plupart des médicaments étant métabolisés par le foie et éliminés par le rein, donc les premiers stigmates, ce sont des répercussions au niveau des organes de la personne, avec des complications très graves chez le sujet addict, pouvant affecter son comportement. C’est le cas par exemple de médicaments pour dormir, appartenant souvent à la famille des benzodiazépines, et qui ont des effets sur le comportement en entraînant soit une hypersomnie, c’est-à-dire des états de sédation parce que la plupart de ces médicaments ont des effets collatéraux à titre de sédation, ou bien des troubles du comportement à titre d’agressivité parce que cette personne est en état de sevrage et n’arrive plus à se comporter, et donc devient agressive. C’est ce qui explique quelquefois des comportements agressifs, ou de vols répétés parce que la personne veut se procurer son produit. L’autre complication, c’est au niveau familial, professionnel et communautaire. Il y a aussi le cas des opioïdes comme le tramadol, souvent utilisé pour calmer la douleur. Donc il y a beaucoup de complications au niveau individuel, social, sanitaire, comportemental, familial et au niveau socioprofessionnel», renseigne Dr Abou Sy.
Du point de vue du risque, rappelle le pratricien, tous les deux médicaments sont impliqués à quelques différences près. Pour ce qui est des opioïdes, l’un des principaux risques demeure le phénomène de somnolence, de sevrage. Pour ce qui est des benzodiazépines, le sevrage peut être mortel. Quant au tramadol, la blouse blanche précise que son intoxication peut être mortelle parce que pouvant entraîner une dépression respiratoire. Par conséquent, ces médicaments doivent être pris avec beaucoup de précautions, en respectant la prescription et la durée du traitement telles que données par le médecin. «Mais en termes de dangerosité et de gravité, tous les deux médicaments ainsi que tous les médicaments à haut potentiel d’addiction sont très dangereux au vu des complications suscitées», avertit Dr Sy
CERTAINES ORDONNANCES SONT FALSIFIÉES ET LES PRODUITS REVERSÉS DANS LE MARCHÉ NOIR
Même s’il reconnaît et salue la prudence des pharmaciens dans leur rôle de délivrance du médicament, le Pr Abou Sy attire quand même leur attention sur un phénomène tout à fait dangereux. «Je sais qu’ils sonttrès vigilants à certaines ordonnances. Cependant, il y a certaines qui sont falsifiées, parce que prescrites par des personnes qui ont tendance à détourner certains médicaments par rapport à leur usage et à les mettre sur le marché noir pour les revendre à des prix de trafic», alerte-t-il. A l’en croire, l’ordre des médecins, ayant été informé à plusieurs reprises sur des cas de fausses ordonnances avec des cachets falsifiés, a intenté une action en justice pour exercice illégal de la médecine et usage de faux. Toutefois, il invite les hommes derrière le comptoir à saisir l’autorité judiciaire le plus proche, en cas de constatation d’une fausse ordonnance.
LE SÉNÉGAL, PIONNIER EN AFRIQUE DANS LE TRAITEMENT DE L’ADDICTOLOGIE
En outre, le Pr Sy salue l’engagement du Sénégal dans la lutte et le traitement de l’addictologie. A l’en croire, le Sénégal a ouvert un diplôme universitaire (DU) d’addictologie, faisant de lui le pionnier dans ce domaine. la première promotion était constituée de 15 spécialistes formés dans ce domaine. La deuxième promotion qui va bientôt sortir est constituée de 26 personnes parmi lesquelles des médecins, des infirmiers, des assistants sociaux, avec comme objectif la mise en place d’un réseau de prise en charge addictologique puissant. «J’en profite pour faire un appel aux pharmaciens de s’investir dans la formation», plaide-t-il. Cela permettra d’obtenir des ressources humaines de qualité pour renforcer le service de psychiatrie de l’hôpital de Fann, «le Cepiad qui est une référence au niveau de l’Afrique de l’Ouest», l’hôpital psychiatrique de Thiaroye, de Thiès et bientôt de Louga et Kaolack. L’objectif étant de rendre accessible la prise en charge addictologique au niveau du Sénégal.
LE SEVRAGE, L’AUTRE DIFFICULTÉ DES MÉDECINS…
A en croire le Pr Abou Sy, certains viennent avec l’idée qu’on leur injecte un produit dans le sang pour faire un lavage. La réalité scientifique, explique le médecin, c’est que ces gens sont habitués à prendre un produit par un processus de déshabituation sur la base d’une prise en charge multiaxiale. Autrement dit, sur la base d’une prise en charge médicamenteuse et d’une prise en charge sociale, on arrive, par des techniques bien spécifiques de thérapie, au niveau comportemental avec des approches systémiques pour aider la personne avec toute la famille. Car pour certains, la banalisation de leur usage a probablement participé à un risque d’abus majeur en termes de santé publique. Cependant, il précise que le meilleur traitement de l'addictologie demeure la prévention.
COMMENT LE DISPOSITIF MÉDICAL DE KAFFRINE A MONTRÉ L'IMPORTANCE DES STRUCTURES HOSPITALIÈRES DE PROXIMITÉ
Le relèvement urgent du plateau technique des structures sanitaires régionales est assurément un impératif.
Il y a tout juste quelques années encore, presque toutes les évacuations sanitaires suite à des accidents de la route survenues dans les régions de l’intérieur se faisaient vers Dakar. Aujourd’hui, avec le relèvement du plateau technique et la création de nouvelles infrastructures sanitaires régionales répondant aux normes, la prise en charge sur place des blessés sur nos routes a connu une amélioration significative. Exemple par le nouvel hôpital de Kaffrine et le dispositif médical mis en place suite à l’accident de Sikilo ayant fait 39 morts et une centaine de blessés...
Le relèvement urgent du plateau technique des structures sanitaires régionales est assurément un impératif. Ce de manière à diminuer la pression sur les établissements hospitaliers de la capitale et aussi pouvoir prendre en charge plus rapidement, et dans les meilleures conditions possibles, les accidentés de la route. Lesquels ne seraient plus trimballés sur des centaines de kilomètres dans des conditions souvent éprouvantes, avant de bénéficier de la moindre prise en charge. Une question remise sur le devant de la scène par le drame de Sikilo qui a fait 40 morts et plus de 100 blessés. Un drame qui montre l’importance de disposer d’un plateau technique relevé et d’un personnel compétent dans les régions.
En effet, malgré la gravité de l’accident, l’afflux massif de blessés a pu être absorbé par l’hôpital régional de Kaffrine implanté il y a quelques années dans la zone. Presque tous les blessés ont été pris en charge sur place. Seule une poignée a été évacuée à Kaolack et un seul sur Dakar. Pour le gouverneur de région, l’hôpital de Kaffrine a été une bouffée d’oxygène dans la prise en charge des victimes de cet accident de Sikilo. N’eut été cet hôpital de niveau 2, dit-il, «on» allait référer presque tous les blessés vers Kaolack voire Dakar. «Mais l’hôpital a permis de prendre en charge toutes les victimes et dès les premières heures. C’est après qu’il y a eu une évacuation de quelques personnes, -4 au total-, entre Kaolack et Dakar. Pour dire l’importance de cet hôpital qui a permis d’avoir un plateau technique relevé, surtout en orthopédie» s’est félicité M. William Manel.
L’hôpital de Kaffrine venu à son heure
Même satisfecit du secrétaire général du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames)selon qui « l’hôpital de Kaffrine a très bien fonctionné ». C’est donc peu dire que Dr Mamadou Demba Ndour apprécie positivement le dispositif sanitaire comme administratif mis en place pour gérer le drame de Sikilo dans l’arrondissement de Gniby. Selon le nouveau secrétaire général national du syndicat de médecins, rien n’a été improvisé. «Le dispositif a toujours été là. C’est le lieu de féliciter le Samu national. Depuis plusieurs années, dans certains Eps (établissements publics de santé) de niveau 2, 3 ou même 1, il y a des plans blancs mis en œuvre et qui font constamment l’objet de simulations. Le plan blanc consiste d’une manière globale à préparer les équipes. C’est un dispositif prêt à accueillir d’une manière brusque un afflux massif de blessés. Au niveau de Kaffrine, les équipes ont été déjà préparées à cela. C’est pourquoi, dès l’alerte à 3 heures du matin, le plan blanc a été déployé. Il consistait, en premier lieu, à faire appel à toutes les ressources humaines, matérielles disponibles dans la région et celles environnantes. Nous avons tenu une réunion du bureau exécutif national le même jour. Le chef du service Sau (Service d’accueil des urgences), le Dr Sadikh Top, qui est membre du bureau, était avec nous à Dakar jusqu’à 17 heures. Fort heureusement, il est rentré à minuit. C’est juste après son arrivée qu’il a reçu l’alerte. Il est le chef du Sau (service d’accueil d’urgence) et se charge aussi du déploiement du dispositif au niveau local. Tout ceci est articulé avec une coordination de l’autorité administrative dans la zone, qui est le gouverneur et qui mobilise toutes les ressources disponibles à savoir les sapeurs-pompiers, les services de sécurité et tous les autres services. A Kaffrine, étant donné le nombre élevé de blessés, ils ont mis en place un dispositif sur site, sur le lieu même de l’accident. Parce qu’il s’agissait de procéder à un triage, identifier les patients à prendre en charge aussitôt, in situ, ceux qu’il faut déployer vers les structures en retrait, et sérier la prise en charge en termes d’urgence. Au niveau de l’hôpital aussi, il y a un même dispositif qui est remis pour pouvoir, pour ceux qui sont arrivés, orienter ceux qui doivent aller en salle, en attente assise, en attente couchée, ainsi de suite». Compte tenu des moyens en termes de ressources humaines, d’équipements, de logistique, Dr Ndour dit penser «humblement» que le dispositif de Kaffrine a très bien fonctionné.
Se réjouir de la création de l’hôpital régional de Kaolack
En résumé, la démarche aurait donc bien payé parle fait que le plan de riposte de l’hôpital de Kaffrine est régulièrement mis en alerte pour des exercices de simulation. «Les EPS ont des directives qui les invitent à organiser régulièrement des exercices de simulation. Si Kaffrine n’avait pas l’habitude de ces exercices, on n’allait pas s’en sortir facilement. Il y a même une extension du service vers les autres unités de l’hôpital. C’est ça l’intérêt de l’exercice que nous avons hérité des militaires. A l’hôpital Principal, ils sont très habitués à ce type de management, d’incident. Ils sont préparés à recevoir un afflux massif de blessés. Quand vous avez un afflux massif, le dispositif classique n’est plus opérant. Le défi, c’est de continuer à prendre en charge les autres urgences. Un malade qui ferait un infarctus du myocarde devrait être pris en charge, et que, en même temps, le dispositif le prenne en charge. Cela ne doit empiéter en rien sur le dispositif de prise en charge de l’afflux massif des blessés de traumatologie. C’est ce qui fait que, dans la structure, on identifie très bien, avant l’arrivée des sinistres, le plan de circulation qu’il faut faire, les zones d’extension en termes de lits supplémentaires qu’il faut mobiliser, et même s’il faut faire bouger un certain nombre de malades qu’il faut référer vers des unités, des centres ou postes de santé voire vers d’autres structures réquisitionnées par l’autorité administrative. Par exemple, un malade qui était perfusé pour un paludisme simple ou maitrisé pourrait être ramené vers une autre structure et laisser la place à un traumato ou un polytrome qui fait appel à un bloc opératoire». Selon Dr Ndour, ces exercices régulièrement faits à Kaffrine et au niveau des hôpitaux militaires comme Principal de Dakar sont à préconiser dans beaucoup de structures sanitaires. «C’est le lieu aussi, d’une manière ferme, de dire à toutes les structures que c’est devenu une obligation. Nous devons nous préparer à ce genre de situation», estime-t-il. Au-delà de ce «plan blanc», le secrétaire général du Sames pense qu’on devrait surtout se réjouir de la création de l’hôpital régional de Kaffrine. Ce pour un motif bien valable. «N’eut été cet hôpital, le bilan aurait pu être plus lourd. Cet accident-là serait survenu dans une région comme Matam, le bilan allait être beaucoup plus lourd. C’est pourquoi, il faut saluer la création de cette nouvelle infrastructure. C’est un hôpital qui répond aux normes. Un hôpital, du point de vue de l’infrastructure, qui est flambant neuf et qui est bien construit».
L’importance des structures hospitalières de proximité
C’est aussi l’avis de son camarade Dr El Hadj Ndiaye Diop. Le médecin de l’hôpital Ndamatou de Touba considère que cet accident de Sikilo montre l’importance des structures hospitalières de proximité. Pour cela, Dr Diop rappelle que « la Covid-19 est une bonne leçon pour ne compter que sur soi-même». Mieux, soutient-il, il faudrait aujourd’hui penser à doter tous les départements comme Bambey, Podor, Bakel... d’un hôpital de référence. Déjà pour Kaffrine, dit-il, on évacuait vers l’hôpital le plus proche, à Kaolack. Maintenant, la structure la plus proche «c’est Kaffrine qui dispose de centre hospitalière aux normes», s’est-il félicité même s’il déplore un effectif suffisant.
Malheureusement, se désole Dr El Hadj Ndiaye Diop, notre pays fait encore face à un énorme gap en ressources humaines de qualité aussi bien dans le corps médical que celui des paramédicaux. «Il faut le dire quand même. On apprend de ces évènements. La difficulté majeure, c’était qu’au début, le personnel, l’effectif était un peu insuffisant. C’est ce qui a expliqué un appui en ressources humaines venant de Dakar, Diourbel, et autres. Parce que, à Kaffrine, je le rappelle, au niveau du Sau, nous avons trois collègues qui sont là-bas: deux médecins urgentistes et un médecin généraliste. Vous comprenez que, s’ils doivent faire face à tout cet afflux avec les infirmiers ainsi de suite, tous les autres corps de la santé, ça fait un peu de difficultés, une surcharge de travail». C’est pourquoi il demande plus d’efforts dans la dotation en ressources humaines qualifiées et en nombre suffisant de tous les établissements hospitaliers surtout ceux de l’intérieur. «J’ajoute, en tant que syndicaliste, suffisamment motivés»
L’expert en gynécologie obstétrique trouve qu’il y a toute une panoplie à mettre en œuvre en cas de catastrophe et que tout le monde pourrait être appelé à la rescousse. «En cas de catastrophe de ce genre, un certain nombre de spécialistes sont mobilisés en plus de tout le personnel paramédical (infirmiers, aide- infirmiers, brancardiers...).Mais, pour le personnel médical mobilisé, on aura besoin d’urgentistes (ce sont eux qui font le tri, qui stabilisent, qui font les évacuations), de traumatologues... Pour le cas de Kaffrine, on a vu que même les chirurgiens généralistes ont opéré des malades. C’est dire qu’il y a toute une panoplie. Ce sont tous des spécialistes qui peuvent être appelés. Même un gynécologue-obstétricien pour les femmes enceintes en même temps sinistrées. A un certain niveau de compétence, il faut appeler à la rescousse». Sur ce, il dit ne toujours pas comprendre qu’en 2022 il y ait des régions où il y a encore un manque criant de spécialistes. Or, explique Dr El Hadj Ndiaye Diop, «en médecine, il y a un paquet minimum de spécialistes à avoir dans les régions. Cela dit, aucun effectif ne suffira jamais pour faire face à de pareilles situations exceptionnelles qui n’arrivent pas tous les jours. Maintenant, si on a un dispositif fluide, cohérent, à chaque fois qu’on a un appel en ressources humaines, le dispositif aux alentours devrait pouvoir répondre et qu’on puisse d’une manière centripète venir et renforcer les équipes». Ce qui, de l’avis de notre gynécologue-obstétricien, pourrait «grandement» faciliter les choses.
Toujours dans cette problématique liée au déficit en personnel médical qualifié, Dr Ndour du Sames révèle que Kaffrine ne dispose que d’un seul orthopédiste traumatologue. Il s’agit du Dr Ibrahima qui est membre du syndicat qui était mobilisé dès les premières heures. « Sur un axe aussi accidentogène, vous n’avez qu’un seul spécialiste en orthopédie, l’autre étant à Kaolack, ça pose problème. Après, il faut aller jusqu’à Tambacounda pour en trouver un. Même ceux qui ont été référés vers Kaolack ou Dakar, c’était des demandes en réanimation. C’est le lieu de dire qu’il faut tirer une leçon de ce drame, et de rappeler que Kaffrine est sur un corridor très accidentogène qu’on a tous constaté. Je viens de Kédougou, il y a moins de trois mois, j’avoue que la route qui est empruntée par de gros porteurs n’est pas très sinueuse. Quelle que soitla nature de la chaussée, il faut encore prévoir. Au niveau de ce corridor, au-delà de Kaffrine, de Tamba et de Kédougou, il faut qu’on ait des moyens en termes de prise en charge de traumatologie de dernière génération pour un déploiement très rapide et très efficace en cas de catastrophe».
Dr Mamadou Demba Ndour plaide ainsi pour un renforcement du capital humain. «Nous avons assez de jeunes Sénégalais qui sortent de nos universités, de nos facultés de médecine publique, maintenant on en a quatre. Il y a d’autres privés. Il faut que l’Etat puisse accompagner cette volonté des jeunes médecins à se spécialiser. Que le processus de recrutement puisse être transparent, clair et automatisé. Et que ces jeunes puissent aller occuper au niveau de nos Eps, les postes quisont les leurs», a-t-il sollicité. Le nouveau secrétaire général du Sames demande à l’Etat d’accompagner la politique des jeunes médecins aspirant à la spécialisation.
RÉACTIONS MITIGÉES À LA SUSPENSION DE LA VENTE DU FONCIER DE LE DANTEC
Le président de la République du Sénégal aurait suspendu la vente des 3ha devant servir à financer la reconstruction de l’hôpital Le Dantec sur les 3ha restant, selon nos confrères du journal Source A.
Le Président de la République du Sénégal aurait suspendu la vente des 3ha devant servir à financer la reconstruction de l’hôpital Le Dantec sur les 3ha restant, selon nos confrères du journal Source A. A l’annonce de cette décision, des entités de la société tout comme des acteurs syndicaux de la santé ont salué l’acte avant de rester sceptiques pour un nouvel hôpital Le Dantec qui doit en principe selon les engagements du chef de l’Etat voir le jour en décembre 2023.
La vente de 3 hectares sur l’assiette foncière de l’hôpital Le Dantec estimée à plus de 6ha a suscité lutte, indignation de la part de bon nombre de sénégalais. Constitué en collectif des défenseurs du foncier de Dantec, la colère fut grande lorsqu’ils ont appris que les 3ha doivent être vendus pour reconstruire ledit hôpital qui a déjà fait l’objet de dislocation. Aujourd’hui, après la suspension de la cession d’une partie de l’assiette foncière de Dantec par le Chef de l’Etat, selon nos confères de Source A, c’est un sentiment d’espoir qui renait dans le cœur et l’esprit de ces acteurs de lutte pour la restitution de ces hectares à ladite structure sanitaire, mais qui restent sceptiques à l’idée de voir sortir de terre un nouvel hôpital sur le même site.
Pour Mangue Ngom personnel de santé de l’hôpital Le Dantec et membre du collectif pour la défense du foncier du site a avancé : « c’est une décision salutaire. C’était inadmissible de vendre la moitié du foncier de l’hôpital au moment où le restant n’aurait pas suffi pour faire pousser un hôpital moderne qui répondrait aux normes internationales. La médecine se développe, de nouvelles expériences font leur apparition. On a toujours besoin d’espace pour implanter des services». Et de poursuivre: «nous avons gagné un combat mais pas la bataille. Nous avons décidé de poursuivre la lutte pour la libération de notre camarade Dione, emprisonné depuis trois mois dans cette af faire.» Du côté syndical, Cheikh Seck de la fédération des syndicats de la santé (F2S) est aussi en phase avec la décision du Président de la République. «C’est une sage décision du Président. L’annulation (on parle plutôt de suspension, Ndlr) de cession de ces hectares était une demande nationale et nous avons toujours apporté notre soutien au collectif pour la défense du foncier de Le Dantec.»
Si l’annulation de la cession de ces trois ha est effective, la reconstruction de l’hôpital est d’actualité avec les travaux qui avancent à pas de caméléon. Le terrassement des bâtiments étant déjà fait, les ouvriers sont en train de faire l’excavation, toutefois, les anciens pensionnaires de ces lieux demeurent sceptiques quant à la restitution d’un nouvel Aristide Le Dantec au 31 décembre 2023.
«Face au déroulement des travaux, à l’état actuel du site, nous restons sceptiques de voir le nouvel hôpital sortir de ces gravas à la date indiquée», soulignent-ils. Aujourd’hui avec la suspension de cette cession, des sources de la société civile avancent que l’Etat n’a pas eu le choix face au refus des promoteurs qui risquent de voir leur acquis remis en cause. «Nous allons vers une élection présidentielle. Si un autre régime prend le pouvoir, il peut tout simplement annuler cette vente. L’Etat du Sénégal a donné des garanties qui n’étaient pas suffisantes pour les bailleurs qui ont tous renoncé. Face à la situation, l’Etat n’avait plus autre choix que de renoncer», ont confié des sources.
A RECONSTRUCTION DE LE DANTEC, UNE DEMANDE DE LA CMS
La reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec a été une demande des praticiens qui ont demandé l’arbitrage du Chef de l’Etat. Face à la situation de dégradation avancée des locaux, le président Macky Sall avait pris la décision de démolir les bâtiments pour faire reconstruire une nouvelle structure moderne sur ledit site. En 2005, le personnel médical et paramédical a présenté un projet d’établissement 2014- 2018, validé et arrimé à un projet de reconstruction de l’hôpital sur le même site et en mode phasage. La maquette et le plan architectural ont été validés et présentés au Président Sall en 2014.
Selon une note de la commission médicale d’établissement (CMS), du fait du retard noté dans la reconstruction, le projet d’établissement a été révisé et réactualisé et au mois d’avril 2022, en réponse à une demande d’audience, le Président en recevant une délégation du ministère de la santé et de l’action sociale en présence du président de la Cme a déclaré que la reconstruction sera faite sur une assiette foncière de trois hectares, avec une architecture monobloc respectant les standards internationaux en matière hospitalière. Les trois autres hectares devant être vendus pour financer une partie du projet. « Ce qui est très loin d’avoir l’assentiment de tous les acteurs du projet», selon le collectif pour la défense de l’hôpital Aristide Le Dantec.
Le Fonds souverain investissement stratégique (Fonsis) comme maitre d’ouvrage délégué, chargé de la mobilisation des ressources financières pour la mise en œuvre du projet aurait mené de manière parallèle le projet en présentant un avant-projet sommaire du groupe espagnol Quantum GHesa qui a été finalement choisi et le premier projet architectural validé, dont la maquette a été présentée en 2014. Avec un plan de redéploiement du personnel vers d’autres structures, plusieurs malades ont été délogés, des personnels soignants laissés en rade, des dettes des patients non encore remboursées. Tout ça pour rien. Ainsi va le Sénégal !
DES MEDECINS DEMANDENT LA CREATION D'UNITE MEDICO-JUDICIAIRE DANS CHAQUE HOPITAL
Depuis quelque temps, les affaires judiciaires et/ou politico-judiciaires font l’objet de polémiques sur les certificats médicaux, les rapports médicaux et les rapports d’autopsie demandant parfois une contre-expertise
Depuis quelque temps, les affaires judiciaires et/ou politico-judiciaires font l’objet de polémiques sur les certificats médicaux, les rapports médicaux et les rapports d’autopsie demandant parfois une contre-expertise. Sur ce, des médecins demandent la création d’unités médico-judiciaires au niveau régional pour une meilleure prise en charge des cas de viols au Sénégal.
«Au Sénégal, nous avons un sérieux problème sur les implications judiciaires des certificats médico-légaux en général et les certificats médicaux tout court. Je ne parlerai même pas des résultats d’examen thanatologiques, ou résultats d’autopsie». C’est l’équation à mille inconnues posée par le médecin urgentiste, Dr Boubacar Signaté qui fait remarquer que depuis quelque temps, les affaires judiciaires et/ou politico-judiciaires font l’objet de polémiques sur les certificats médicaux et l’implication à des degrés divers du corps médical dans ces dossiers à fort relents judiciaires. Il pense que la cause réside dans le fait qu’on ne dispose toujours ni de service médico-judiciaire ni d’une organisation de la médecine légale encore moins un laboratoire ou un institut d’identification criminel «digne de ce nom». Le premier pas, dit-il, c’est déjà de mettre en place des unités médico-judiciaires. Ce qui d’abord devrait être le travail des médecins légistes «même en petit nombre» et des points focaux dans chaque région. Ensuite, la formation des autres médecins spécialistes pour l’établissement du premier certificat médical descriptif ouvrant la voie à un dépôt de plainte. Cela pourrait éviter tous ces certificats établis en méconnaissance des règles de base de la médecine légale mais surtout de disposer d’une voie claire pour le citoyen de pouvoir être protégé dans ces droits lorsqu’il est victime de violence, de viol ou quelque nature que ce soit».
La proposition de Dr Signaté semble d’une importance capitale. D’autant que le médecin légiste Dr Amadou Sow avait dans une interview accordée au Témoin, demandé, il y a juste une année, à l’Etat de penser à mettre en place ces structures judiciaires agrées. «On doit aller vers ce qu’on appelle la création des unités médico-Judiciaires. Au moins chaque capitale régionale, pour ne pas dire chaque hôpital régional, devrait avoir une unité de référence en matière de prise en charge des victimes d’agressions, des questions médico-légales ou des questions pour lesquelles la justice aura à intervenir» avait proposé le médecin légiste, Dr Amadou Sow sur les colonnes de votre quotidien préféré. Un peu plus d’un an après, le sujet est remis au goût du jour dans l’affaire du supposé viol répété opposant la masseuse de «Swett Beauty» Adji Sarr accusant le leader du Pastef, Ousmane Sonko.
En effet, et depuis quelque temps, pratiquement tous les certificats médicaux à incidence judiciaire se trouvent sur la place publique. Une situation qui, selon le gynécologue obstétricien, Dr Mamadou Demba Ndour (nouveau secrétaire général du Sames), est de nature à exposer de manière récurrente les experts médico-judiciaires et leurs familles à une insécurité notoire. D’où la création de ces structures sur lesquelles la justice pourra s’appuyer pour pouvoir aboutir à une manifestation de la vérité.
Les médecins sont unanimes. L’intérêt avec ces unités médicales et judiciaires résidera dans le fait que ce sont les personnes formées à prendre en charge ce type de patients qui y seront. Ainsi, avec les unités médico-judiciaires, dira Dr Amadou Sow: «là où l’on devrait peut-être trouver un gynécologue ici, un psychiatre dans un autre hôpital, ou un médecin dans un autre service, tous ces spécialistes vont intervenir en même temps dans les mêmes locaux». Un avantage qui pourra faciliter la coordination entre le psychologue, le psychiatre, le gynécologue... Ces personnes, jadis éparpillées dans différents services ou structures médicales de prise en charge des personnes victimes de violence, vont se regrouper. Aussi, on aura à faire des documents que la justice va prendre en compte les yeux fermés. Si on en arrive à avoir ces unités agrées par la justice et qu’on veille à avoir de bons éléments là-bas, un certificat qui sera délivré dans ces unités à priori, jusqu’à la preuve du contraire; ne fera pas l’objet d’une contre-expertise. Parce qu’on sait que si on la réalise, on aboutira à la même conclusion, a-t-il fait savoir. Son raisonnement sous-tend que ces structures vont faciliter le travail de la justice en apportant une plus-value à ce qui existait déjà.
«Je pense que si on met en place ces unités, nous aurons fait un grand pas en avant dans la gestion des violences et dans l’établissement des certificats médicaux ayant une incidence judiciaire»! C’est la conviction de l’urgentiste, Dr Signaté.
LES FEMMES PLUS TOUCHÉES PAR LE VIH QUE LES HOMMES
La prévalence se situe, présentement, au niveau de la population générale, à 0,3%
La pandémie du Sida est en dégringolade au Sénégal. Le taux de prévalence, selon les dernières estimations du Spectrum 2021 de l’ONUSIDA montrent une baisse progressive de la prévalence chez les 15-49 ans depuis 2005, passant de 0,75% à 0,32%. Néanmoins, au Sénégal, la prévalence est un peu plus élevée chez les femmes : 0,5% des femmes et 0,4% des hommes de 15-49 ans sont positifs au VIH.
L’épidémie du Sida, au Sénégal, est d’ampleur modérée et en déclin. La prévalence se situe, présentement, au niveau de la population générale, à 0,3%. Seulement, dans cette situation, les femmes continuent d’être les plus vulnérables au virus du Sida. Selon les estimations de l’ONUSIDA, au Sénégal, en 2021, le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH, adultes et enfants) est estimé à 40.277 personnes dont près de 21.703 femmes et 3.957 enfants de moins de 15 ans. En termes de valeur relative, dans le pays, 0,5% des femmes et 0,4% des hommes de 15- 49 ans sont positifs au VIH. « Même si, de façon irrégulière, les pourcentages de femmes et d’hommes séropositifs augmentent avec l’âge, chez les femmes, elle est très faible au sein des moins de 20 ans, mais augmente avec l’âge pour atteindre un maximum de 1,2% à 45-49 ans» a renseigné ONUSIDA. Et de poursuivre : «chez les hommes, les variations par âge sont plus irrégulières. En excluant le groupe d’âge 30-34, où la prévalence est très basse, le pourcentage de séropositifs augmente jusqu’au maximum de 1,5% chez les hommes de 40-44 ans, pour redescendre à partir de cet âge».
ONUSIDA a aussi fait ressortir que dans l’ensemble, 0,2% des jeunes femmes et jeunes hommes de 15-24 ans sont positifs au VIH. Il n’y pas de différences entre la prévalence de VIH chez les femmes et chez les hommes à cet âge. Toutefois, la prévalence du VIH parmi les jeunes femmes est plus élevée parmi les célibataires qui ont déjà eu des rapports sexuels (2,1%). Chez les femmes enceintes, le Spectrum (ONUSIDA 2021) soutient que la séropositivité du VIH s’élève à 0,26%. Quant aux nouvelles infections à VIH, le rapport a relevé une baisse régulière au Sénégal, passant de 5167 en 2005 à 1590 en 2021 ; soit une baisse de 69,2% dont 60,5% des nouvelles infections qui surviennent chez les 25-49 ans ; 22,2% chez les 0-4 ans ; 14,3% chez les 15-24 ans ; 3,0% chez les 50 ans et +
Revenant sur les modes de transmission dominant du VIH, ledit rapport rendu public en décembre dernier estime qu’elles sont essentiellement la voie sexuelle et la transmission mère enfant. Et les estimations sur les décès font état d’environ 1024 liés au VIH en 2021. «Les décès ont subi une légère baisse entre 2020 et 2021 passant de 1167 à 1024», selon ONUSIDA.