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16 février 2025
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L'HÉRITAGE DE KADDU BEYKAT SE RÉINVENTE
La restitution de la résidence d'écriture Intersections Selebeyoon dévoilera le travail de huit créatrices africaines sous le parrainage de Ken Bugul. Cette soirée du 7 février à la place du souvenir marquera également le début d'un hommage à Safi Faye
(SenePlus) - Le Festival Africain du Film et de la Recherche Féministes (CINEFEMFEST) Gëstu Nataal i Jigeen s'apprête à présenter les résultats de sa résidence d'écriture 2024 lors d'une cérémonie qui se tiendra le 7 février à la place du souvenir africain de Dakar. Cet événement, qui débutera à 16h30, marquera l'aboutissement d'un projet créatif unique rassemblant huit femmes talentueuses du continent africain et de sa diaspora.
La résidence d'écriture Intersections : Selebeyoon, qui s'est déroulée à Toubab Dialaw en octobre-novembre 2024, a réuni un groupe diversifié d'écrivaines, de chercheuses, de commissaires d'exposition, de photographes et de cinéastes. Sous le parrainage de l'écrivaine Ken Bugul, cette initiative a donné naissance à une publication collective qui sera présentée lors de la cérémonie.
L'événement mettra également à l'honneur le cinéma pionnier de Safi Faye avec la projection de son film emblématique "Kaddu Beykat" (Lettre Paysanne). Tourné à Fadial, en pays Sereer, ce film célébrera son cinquantième anniversaire en 2025. Sa pertinence reste intacte alors que le Sénégal s'engage dans un processus de réforme foncière et agraire.
Le festival prévoit une tournée de projection de "Kaddu Beykat" dans les établissements scolaires, les universités publiques et les espaces culturels de Dakar et sa région. Cette initiative vise à faire découvrir l'œuvre de Safi Faye aux nouvelles générations et au grand public. La cinéaste, première Africaine dont les films ont connu une distribution commerciale, a réalisé treize films au total, explorant des thématiques cruciales telles que l'émancipation féminine, l'indépendance économique, la souveraineté et les traditions en pays sérère.
Sa filmographie impressionnante comprend des œuvres marquantes comme "La Passante" (1972), "Revanche" (1973), "Fad'jal Goob na nu" (1979), "Man Sa Yay" (1980), "Les Âmes au soleil" (1981), "Selbé et tant d'autres" (1982), jusqu'à son dernier film "Mossane" (1996).
Le CINEFEMFEST avait déjà rendu hommage à Safi Faye lors de son édition 2023, soulignant son rôle de pionnière dans le cinéma africain. Pour plus d'informations sur le festival et ses activités, les organisateurs invitent le public à consulter le site web cinefemfest.com ou à les contacter directement à l'adresse cinefemfest@cinefemfest.com.
Cette initiative s'inscrit dans une démarche plus large de valorisation et de préservation du patrimoine cinématographique féministe africain, tout en encourageant l'émergence de nouvelles voix créatives sur le continent.
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MÉLODIEUX SON DES CALEBASSES À DOUTA SECK
La première édition d’Africa Diaspora Festival, tenue fin décembre à la Maison de la Culture Douta Seck de Dakar, a permis de mettre en valeur la richesse culturelle du continent africain.
AfricaGlobe Tv |
Fred Atayodi |
Publication 02/02/2025
La première édition d’Africa Diaspora Festival, tenue fin décembre à la Maison de la Culture Douta Seck de Dakar, a permis de mettre en valeur la richesse culturelle du continent africain.
Le 28 décembre, premier jour du festival, a été marqué par une soirée culturelle avec différentes prestations, tandis qu’au deuxième jour, le 29 décembre s’est tenue une série de panels réunissant des universitaires et des artistes du continent comme le Pr Buuba Diop et de la diaspora comme Cheikh Tidiane Sow (France) ou Dr Koko Sélassié (États-Unis) .
Initié par le journaliste et critique d’art Alassane Cissé, Africa Diaspora Festival a pour but de contribuer à l’unité africaine à travers la culture.
Dans cette vidéo, revivez un extrait du grand spectacle monté par l’artiste Laye Ananas, qui a souhaité rendre hommage aux soldats massacrés par la France colonialiste au camp de Thiaroye en 1944.
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LES ANCÊTRES ONT UN MESSAGE POUR VOUS...
Mariane Senghor, comme le mentionne fort à propos la commissaire d’exposition dans sa présentation, est « une artiste au-dessus des contingences matérielles ». Artiste visuelle, sa prodigieuse exposition est encore visible jusqu’au 7 février à la Galerie
Mariane Senghor, comme le mentionne fort à propos la commissaire d’exposition dans sa présentation, est « une artiste au-dessus des contingences matérielles ». Artiste visuelle, sa prodigieuse exposition est encore visible jusqu’au 7 février à la Galerie nationale.
Ce qui rend cette artiste particulière, c’est son audace à évoquer des thèmes peu habituels. Elle parle de guides, d’ancêtres, de messages, de spiritualité et d’éveil. Elle semble être, vraisemblablement, à un autre niveau de conscience, car, oui, ses sujets ne relèvent pas du monde physique et matériel, mais plutôt du domaine de la métaphysique et de l’immatériel. Elle aurait pu se croire folle ou les autres auraient pu le penser, mais non.
Elle écoute les messages du monde invisible pour les transmettre au monde visible. Elle possède quelque chose de surnaturel que seule une élévation spirituelle permet d’atteindre. Ce sont précisément ces phénomènes qu’elle illustre dans ses tableaux ou à travers des coiffures qu’elle a matérialisées. C’est une production immense et riche qu’elle offre au regard.
Lors du vernissage, en présence de nombreuses personnalités et artistes de renom, elle a eu l’idée d’organiser un panel avec des chercheurs spécialistes des domaines liés à son exploration. Parmi eux, un chercheur en sciences sociales, spécialiste des savoirs endogènes, a fait une présentation sur l’art, l’univers et le champ quantique.
Deux semaines plus tard, un autre panel a eu lieu avec le Dr Éric Gbodossou, un autre chercheur profondément enraciné dans les valeurs de la civilisation négro-africaine qu’il s’efforce de vulgariser, d’enseigner et de transmettre.
Mariane Senghor ne cesse de rappeler à ses interlocuteurs : « Nous ne sommes pas seuls. Nous sommes connectés les uns aux autres : les humains entre eux, les animaux aux humains, les plantes aux humains, et surtout les humains aux autres réalités invisibles : Dieu, les guides, les anges, etc.
Mariane invite ses visiteurs à l’éveil spirituel. Quelqu’un nous parle. C’est juste que, dans la frénésie de nos vies modernes, nous n’écoutons pas ou ne savons pas écouter.
Pour elle-même, il a fallu la pandémie de Covid-19 pour l’immobiliser, provoquer un silence intérieur, et lui permettre de se mettre sur la bonne fréquence afin de capter les messages qui lui étaient destinés ou destinés à d’autres, et qu’elle devait transmettre.
Pour elle Mariane Senghor, la spiritualité africaine, la mère des spiritualité est tout a fait compatible avec les religions abrahamiques. Toutes peuvent cohabiter dans un bel élan et toute en harmonie. « Tout ce qui est doit être », dit-elle.
Il faut noter que cette jeune artiste prometteuse, avant de se révéler au grand jour sur ce sujet, a traversé des moments de doute, d’incertitude et de tourmente. Il a fallu qu’elle soit rassurée et qu’elle obtienne le réconfort du Dr Gbodossou, qui lui a expliqué ce qui lui arrivait de si étrange.
D’ailleurs, le médecin pense que si les choses évoluent dans le bon sens, elle accomplira de grandes choses pour l’humanité, notamment dans le domaine de la santé. Elle, qui a tout entre ses mains, comme son père le lui avait répété à maintes reprises.
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YANNE, UNE ARTISTE EXPLORATRICE DE L’INHABITUEL
Ancienne directrice de la Galerie nationale, Awa Cheikh Diouf est la commissaire de l’exposition « Identité spirituelle universelle » de Mariane, qui a le toupet de s'attaquer à un sujet inhabituel. Awa Cheikh Diop pointe l’originalité du projet
AfricaGlobe Tv |
Fred Atayodi |
Publication 02/02/2025
Ancienne directrice de la Galerie nationale, Awa Cheikh Diouf est la commissaire de l’exposition « Identité spirituelle universelle » de l’artiste Mariane Diakher Senghor, qui a le toupet de s' attaquer à un sujet inhabituel après seize ans de recherches : la spiritualite dans la creation artistique. Mariane parle des guides, des anges, de Dieu...
L’exposition ouverte depuis le 7 janvier se poursuit jusqu’au 7 février 2025. Le vernissage a été suivi de deux panels autour de la thématique globale de l’événement. Dans cet entretien, Awa Cheikh Diouf, la commissaire, explique l’originalité du projet de Mariane, qu’elle qualifie d’« artiste au-dessus des contingences matérielles ».
En effet, il est rare qu’un artiste produise des œuvres qui ne relèvent pas du monde visible et matériel. Or, Mariane, pour sa part, a conçu un projet profondément basé sur le monde invisible, peignant des personnages et des réalités intangibles.
À travers ce projet, l’artiste invite tout simplement les humains à l’élévation spirituelle, à la connexion avec les ancêtres, au retour - voire au recours - à notre spiritualité d’origine, sans pour autant prôner un renoncement aux religions abrahamiques adoptées par les Africains.
In fine, le monde matériel ne doit pas totalement éclipser le monde invisible. Elle prône, en quelque sorte, une réconciliation entre le visible et l’invisible.
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ARTISTE, JE SUIS ; GUÉRISSEUSE, JE NE SAIS PAS
L’homme propose, Dieu dispose. Mariane Senghor a choisi d’être artiste, mais il se pourrait que Dieu ait choisi autre chose pour elle. Seul le temps le dira. Ce qui est certain, c’est que cette artiste a tout entre les mains, et cela ne date pas d’hier
AfricaGlobe Tv |
Fred Atayodi |
Publication 02/02/2025
L’homme propose, Dieu dispose. Mariane Senghor a choisi d’être artiste, mais il se pourrait que Dieu ait choisi autre chose pour elle. Seul le temps le dira. Ce qui est certain, c’est que cette artiste a tout entre les mains, et cela ne date pas d’hier. Elle l’a toujours su, son père l’a expérimenté à plusieurs reprises, avant qu’un sachant de ces réalités ne le confirme. Mais est-elle prête à pratiquer de l’art thérapie et bien au dela ?
Artiste plasticienne, après seize ans de recherche, Mariane Diakher Senghor présente une exposition sur le thème « Identité spirituelle universelle ». Le vernissage a eu lieu le 7 janvier 2025 et l’exposition se poursuit encore à la Galerie nationale. Une exposition dans laquelle elle a peint des réalités du monde immatériel et invisible : les guides, les anges, les ancêtres, ou encore des animaux totems. Elle affirme n’avoir fait que transmettre les messages reçus des ancêtres.
Détenteur et défenseur des savoirs endogènes, praticien des médecines traditionnelles, le Dr Gbodossou, que Mariane a rencontré, lui a confirmé ce qu’elle a toujours pressenti et l’a rassurée face à ses doutes, ses craintes et ses hésitations concernant les manifestations en elle de quelque chose d’inhabituel.
En personne avertie, le médecin a dit à l’artiste qu’elle pourrait accomplir de grandes choses, notamment en apportant la guérison au monde, après avoir évalué leurs échanges.
Les choses se précisent et s’éclairent peu à peu pour elle. La réalisation de son projet d'exposition « Identité spirituelle universelle » est sans doute l'un des premiers actes de son éveil et de la matérialisation des messages qu’elle estime avoir reçus des ancêtres.
La plasticienne, par ailleurs enseignante en art, compte attendre patiemment que les choses se fassent et que ceux qui ont décidé de la missionner lui donnent la force requise, étant entendu que le monde est impitoyable.
Que l’on soit dans les religions révélées ou dans la spiritualité ancestrale, lorsqu’on s’élève, des forces antagonistes s’élèvent aussi, selon des témoignages.
C’est une grande responsabilité. Mariane est-elle prête à assurer cette mission qui lui aurait été confiée par les ancêtres ? Nous lui avons posé la question.
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LES CONFIDENCES DE YOUSSOU N'DOUR
La star internationale de la musique sénégalaise livre un témoignage explosif sur ses relations avec le pouvoir. Entre résistance et influence, il dévoile comment il a pesé sur le destin politique de son pays
Dans un entretien accordé au podcast "Oui Hustle", l'icône de la musique sénégalaise Youssou N'Dour a levé le voile sur ses relations complexes avec le pouvoir politique, révélant notamment son opposition frontale à l'ancien président Abdoulaye Wade.
L'artiste mondialement reconnu s'est exprimé sans détour sur son engagement politique, expliquant sa vision du rôle d'un artiste dans la société : "Un président, un ministre, c'est une personne qui partage le même pays. Le président a une force, mais vous aussi vous avez une force. L'avancement du pays dans votre domaine vous concerne aussi, même si vous n'êtes pas président ni ministre."
Cette conception l'a conduit à s'opposer fermement à la tentative de "monarchisation" du pouvoir sous Wade. "Je me suis battu contre la monarchisation du pouvoir du temps de Wade", affirme-t-il, expliquant que cette opposition l'a naturellement rapproché de Macky Sall, alors candidat à la présidence. "On était en phase sur ça, donc il a gagné, j'ai participé à le faire gagner", révèle l'artiste.
Youssou N'Dour rejette catégoriquement l'idée de rester en retrait des affaires publiques : "Je ne peux pas croiser les bras. Ma loyauté et ma reconnaissance par rapport à mon pays ne me le permettent pas." Cette position l'a amené à collaborer avec différents gouvernements, tout en maintenant son indépendance d'esprit et sa liberté de parole.
L'artiste appelle également à une redéfinition des relations entre la France et le Sénégal, critiquant le manque de clarté actuel : "La France gagnerait énormément à ce que ces relations soient beaucoup plus claires." Il plaide pour une meilleure utilisation du potentiel de la diaspora, qui selon lui "a cette chance de connaître les deux cultures."
Dans un contexte où le Sénégal devient producteur de gaz et de pétrole, Youssou N'Dour reste optimiste pour l'avenir du pays, soulignant l'importance de sa stabilité démocratique et de la liberté d'expression, tout en appelant à la vigilance sur la gestion de ces nouvelles ressources.
La figure tutélaire du droit constitutionnel sénégalais, s'est éteint jeudi, laissant derrière lui un héritage considérable : celui d'un enseignant passionné, d'un intellectuel rigoureux et d'un homme profondément humain
La communauté universitaire sénégalaise est en deuil. Le Professeur Abdoulaye Diéye, éminent spécialiste du droit constitutionnel et figure emblématique de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, s'est éteint jeudi 30 janvier 2025.
Fils de Saint-Louis, ville dont il gardait précieusement l'héritage culturel, Abdoulaye Diéye incarnait l'excellence du système éducatif sénégalais. Son parcours académique, jalonné par les turbulences de l'année blanche de 1988 et de l'année invalide de 1994, témoignait d'une résilience exceptionnelle qui allait caractériser toute sa carrière.
L'enseignement n'était pas pour lui un choix par défaut, mais une véritable vocation. "Ce n'est pas le hasard qui m'a conduit à l'enseignement", aimait-il à rappeler, évoquant ses premiers pas dans les lycées techniques avant de rejoindre l'université. Sa passion pour la transmission du savoir se manifestait dans des amphithéâtres bondés où régnait un silence révérencieux, uniquement rompu par les applaudissements nourris qui concluaient invariablement ses cours.
Expert reconnu en droit foncier, sa thèse de doctorat sur le Domaine national avait fait de lui une référence incontournable sur les questions foncières au Sénégal. Son expertise rayonnait au-delà des frontières, notamment à l'Université du Mali où il dispensait également ses enseignements.
Derrière le professeur se cachait un homme d'une rare élégance, tant dans sa tenue vestimentaire que dans son comportement. Son sourire caractéristique et son regard profond derrière ses lunettes témoignaient d'une bienveillance naturelle envers ses étudiants. Il refusait catégoriquement le discours défaitiste sur le niveau des étudiants, préférant chercher des solutions constructives aux difficultés rencontrées.
Nelson Mandela et Mamadou Dia comptaient parmi ses modèles, reflétant son attachement aux valeurs de justice et d'intégrité. Homme de culture, il trouvait refuge dans la littérature et nourrissait une passion pour le cinéma, le football - supporter inconditionnel de Liverpool - et la lutte sénégalaise traditionnelle.
Le Professeur Diéye laisse derrière lui un héritage considérable : celui d'un enseignant passionné qui aura formé des générations de juristes, d'un intellectuel rigoureux qui aura contribué à façonner le droit sénégalais, et d'un homme profondément humain qui aura su allier l'excellence académique et générosité de cœur.
Sa disparition laisse un vide immense dans le paysage universitaire sénégalais, mais son influence continue de rayonner à travers les milliers d'étudiants qu'il a formés et inspirés tout au long de sa carrière.
À GOMA, LA DIPLOMATIE DANS L'IMPASSE
René Lake dévoile sur VOA Afrique, les mécanismes d'un conflit en RDC où la dimension identitaire se mêle aux enjeux économiques. Selon lui, l'intervention de Marco Rubio pourrait marquer un tournant pour l'implication américaine dans la région
La situation à Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), semble irréversible ce mercredi 29 janvier 2025. Le mouvement rebelle M23, soutenu par l’armée rwandaise, contrôle désormais la quasi-totalité du centre et des faubourgs de la ville. Cette crise, qui s’est étendue à Kinshasa où plusieurs ambassades ont été attaquées, soulève des questions cruciales sur les perspectives de sa résolution.
Interrogé par VOA Afrique sur la possibilité d’une solution diplomatique, René Lake, analyste politique, a exprimé ses doutes. « Il est très difficile de répondre à cette question avec certitude* », a-t-il déclaré, soulignant le refus catégorique du gouvernement congolais de dialoguer avec le M23, qu’il considère comme un groupe terroriste. En revanche, le Rwanda insiste pour que le M23 soit inclus dans les négociations, une demande rejetée par Kinshasa.
L'invité de VOA Afrique a évoqué le processus de Luanda, initié il y a deux ans, comme le cadre de négociations le plus abouti jusqu’à présent. Comme le rappelle René Lake, ce processus, qui avait réuni les présidents congolais, rwandais, angolais et burundais, avait abouti à un communiqué final appelant à un cessez-le-feu, au retrait du M23 et à la poursuite du dialogue politique.
Cependant, les récentes tensions et le refus du président congolais Félix Tshisekedi de participer à une réunion de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (CAE) convoquée par le Kenya ont jeté un froid sur les efforts régionaux. « C'est malheureux que cette réunion n'ait pas pu se tenir au Kenya, en tout cas avec la participation des principaux acteurs, le président Kagame et le président Tshisekedi », a regretté Lake.
Lake a également souligné les dimensions politiques et économiques du conflit. Il a évoqué les accusations de « haine anti-tutsi » en RDC, un sentiment qui alimente les tensions identitaires. « Les Congolais très clairement ont indiqué qu'il s'agit d'intérêts économiques et financiers, notamment dans l'exploitation des mines, qui poussent le Rwanda à maintenir cette instabilité au Congo parce que cela leur profite économiquement », a déclaré Lake.
La réaction du département d’État américain, marquée par l’intervention du sénateur Marco Rubio, a suscité des interrogations. « L'intervention directe de Marco Rubio qui a appelé Kagame, son implication plus importante me semble indiquer qu'il se pourrait que l'administration Trump soit plus engagée dans l'espace africain et dans ce conflit en particulier », décrypte René Lake.
Cette implication accrue des États-Unis pourrait marquer un tournant dans la gestion internationale de la crise. « On ne sait pas encore si cela est dû à un ajustement de la politique étrangère américaine de Trump ou à la personnalité de Marco Rubio, qui est un spécialiste des relations internationales et qui s'intéresse à l'Afrique », a-t-il conclu.
par Alain Foka
MERCI EMMANUEL MACRON
C'est vrai que nous avons été ingrats, ingrats de n'avoir pas dit merci pour tous ces siècles d'esclavage. Figurez-vous que nous étions persuadés que ce sont les autres qui nous demanderaient pardon
Les récentes déclarations d'Emmanuel Macron sur l'ingratitude présumée des Africains continuent de faire réagir. Dans une analyse cinglante, le journaliste Alain Foka répond au président français, rappelant le lourd passif historique entre la France et l'Afrique.
Lors de la conférence annuelle des ambassadeurs à l'Élysée, Emmanuel Macron a défendu avec vigueur la position française en Afrique. "La France n'est pas en recul en Afrique, elle est simplement lucide, elle se réorganise", a-t-il déclaré, avant d'ajouter sur un ton amer : "On a oublié de nous dire merci, c'est pas grave, ça viendra avec le temps. L'ingratitude est une maladie non transmissible à l'homme."
En réponse à ces propos, Alain Foka développe une analyse historique implacable, remontant aux origines des relations franco-africaines. Le journaliste rappelle notamment qu'"après l'abolition de l'esclavage en 1848, la France a choisi d'indemniser les propriétaires d'esclaves", leur accordant "126 millions de francs or aux 10 000 propriétaires d'esclaves, soit 1,3% du revenu national d'alors, l'équivalent de 27 milliards d'euros d'aujourd'hui."
Quand Emmanuel Macron évoque les récents engagements militaires français contre le terrorisme, justifiant les retraits par les coups d'État, Foka répond par une longue énumération historique : "Merci pour cette mission civilisatrice qui nous a débarrassé de nos traditions, de nos croyances, de notre identité, de nos religions [...] Merci pour le partage à Berlin en 1885, de notre continent."
Le journaliste pointe également du doigt le silence des entreprises françaises sur leur passé lié à l'esclavage, contrairement à leurs homologues britanniques. "Un sujet tabou en France", note-t-il, alors qu'au Royaume-Uni, plusieurs institutions financières majeures ont reconnu leurs liens historiques avec la traite négrière.