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5 avril 2025
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ATTIRER LES INVESTISSEURS AMÉRICAINS
Forum de Saint-Louis - Ouvrir une porte d'entrée, au Sénégal, pour le secteur privé américain - L'investisseur cherche avant tout un partenaire local - Entretien avec René Lake
Le patron de RSL Strategies, Rene Lake, est convaincu que l'investisseur américain n'est pas toujours ce partenaire arrogant qui vient pour imposer ses idées.
Au contraire, ce qu'il faut comprendre selon Lake, c'est que ce dernier a besoin de la validation locale qui est le gage de la viabilité de son projet.
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DAKAR DÉCOLONISE SES MUSÉES
De la Biennale de Dakar au Musée des Civilisations Noires, le Sénégal illustre l'essor culturel d'un continent qui réaffirme sa place sur la scène artistique internationale tout en questionnant son patrimoine spolié
À Dakar, le Musée Théodore Monod est au cœur d'une révolution culturelle qui redéfinit le rapport entre l'Afrique et son patrimoine artistique. Cet ancien Institut français d'Afrique noire, fondé en 1938 pendant la période coloniale, entreprend aujourd'hui un ambitieux projet de décolonisation de ses collections.
Le conservateur Malik Ndiaye, historien de l'art et spécialiste en études culturelles, transforme progressivement cette institution qui abrite près de 10 000 œuvres provenant de plus de 20 pays africains. "Comment questionner la mémoire du musée sur la base d'un patrimoine à visée coloniale mais qui reste un patrimoine africain ?" s'interroge-t-il.
Sa réponse est novatrice : ouvrir les portes du musée aux artistes contemporains africains, les invitant à dialoguer avec les collections ethnographiques héritées de l'époque coloniale. Cette approche a été particulièrement visible lors de la 14ème édition de la Biennale de Dakar, rendez-vous international majeur de l'art contemporain africain.
Des artistes comme le photographe sénégalais Ibrahima ont ainsi pu s'inspirer d'objets de la collection, tels qu'un tambour sabar traditionnel, pour créer des œuvres qui établissent des ponts entre passé et présent. "C'est un instrument visuel et sonore qui nous accompagne du début de la vie à la mort", explique l'artiste, qui fait dialoguer des photos historiques avec ses propres créations.
Le Camerounais Hervé Youmbi va plus loin en réalisant des masques hybrides contemporains inspirés des pièces du musée, mais destinés à retourner dans l'univers rituel. "C'est une manière symbolique de réparer cette cassure", affirme-t-il, en référence aux objets arrachés à leur contexte d'origine par les ethnologues coloniaux.
Cette démarche suscite l'intérêt international, notamment celui de Hartmut Dorgerloh, directeur du Forum Humboldt de Berlin : "Je suis fasciné par la pertinence des projets et des approches développés ici", confie-t-il.
Le Musée des Civilisations Noires, imposant édifice inauguré en 2018 avec le soutien financier de la Chine, s'inscrit également dans cette dynamique. Destiné à accueillir les biens artistiques et objets rituels autrefois spoliés des pays africains, il symbolise la volonté du continent de reprendre possession de son histoire culturelle.
Pour Malik Ndiaye, la décolonisation muséale est comparable à une "psychanalyse institutionnelle" : "Il faut que ces archives et ces collections puissent raconter leur propre histoire sans tabou, sans complaisance et sans aucun complexe."
Cette transformation des musées africains témoigne d'un essor culturel sans précédent sur le continent, favorisé notamment par les débats sur la restitution d'œuvres d'art pillées durant la période coloniale. L'Afrique rebat ainsi les cartes de la scène artistique internationale, affirmant sa place légitime dans l'histoire de l'art mondial.
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LA FAMILLE DE MAMADOU DIA RETROUVE SA FIERTÉ
"On rend à César ce qui lui appartient" : pour sa fille Madeleine Dia, le Sénégal répare une injustice historique en honorant Mamadou Dia, sous les applaudissements de sa famille et des riverains
Le Sénégal a officiellement rebaptisé le boulevard Général-de-Gaulle au nom de Mamadou Dia, figure emblématique de l'indépendance nationale. L'annonce a été faite lors du Conseil des ministres du mercredi 2 avril 2025 par le président Diomaye Faye.
Cette décision historique intervenue à la veille du 65e anniversaire de l'indépendance, marque une étape importante dans la reconnaissance du rôle crucial joué par Mamadou Dia dans l'histoire du pays.
"Un contentement immense, une très grande joie," confie sa petite-fille Fatou Samb, visiblement émue. "Nous disons vraiment merci au président Diomaye. Il n'était pas obligé de le faire, on ne fait que le remercier."
Pour les proches de celui qu'on surnommait affectueusement "Maodo", cette reconnaissance est perçue comme un acte de justice historique : "On rend à César ce qui lui appartient," souligne Madeleine Dia, sa fille.
L'ancien boulevard Général-de-Gaulle, artère emblématique de Dakar, avait accueilli le deuxième défilé de l'indépendance le 4 avril 1962, une initiative prise par Mamadou Dia lui-même alors qu'il occupait la fonction de président du Conseil.
Les riverains saluent également cette initiative : "Donner le nom de ce boulevard à Mamadou Dia, c'est très bien. Il mérite même plus," témoigne l'un d'eux. "Je suis sûr que la majorité des Sénégalais sont contents."
Ce changement s'inscrit dans une démarche plus large des nouvelles autorités visant à impulser un mouvement de réappropriation de l'histoire nationale, après d'autres initiatives concernant les tirailleurs et les anciennes bases françaises.
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LA GENDARMERIE NATIONALE EN FORCE
Blindés ultramodernes, drones de surveillance et unités d'élite : la gendarmerie a déployé un dispositif impressionnant lors du défilé de la fête de l'indépendance ce 4 avril, témoignant d'investissements majeurs dans la sécurité nationale
À l'occasion de la célébration du 65ème anniversaire de l'indépendance du Sénégal ce vendredi 4 avril 2025, la gendarmerie nationale a présenté un impressionnant dispositif sécuritaire lors du défilé militaire traditionnel.
Le public a pu découvrir la Légion de Gendarmerie d'Intervention (LGI), une unité de réserve générale à la disposition du président de la République, articulée en 18 escadrons répartis en trois groupements. Cette formation polyvalente assure aussi bien le maintien de l'ordre que la défense opérationnelle du territoire.
L'accent a été mis sur les nouvelles acquisitions technologiques avec la présentation de véhicules blindés ultramodernes : les Cobra 2 d'une autonomie de 700 km, les MOS polyvalents et les VN3 équipés de systèmes stabilisateurs de tir de haute précision.
Le défilé a également mis en valeur des unités spécialisées comme la section cynophile avec ses chiens d'intervention, l'unité de protection de l'environnement et l'escadrille de drones d'appui, capable d'effectuer des missions de surveillance jusqu'à 120 km de distance.
La sécurité maritime n'est pas en reste avec la présentation de vedettes fluviales de 7 et 9 mètres, particulièrement mobilisées dans la lutte contre l'immigration irrégulière le long du littoral sénégalais.
Cette démonstration de force s'inscrit dans un contexte régional marqué par des menaces terroristes croissantes, le trafic de stupéfiants et les flux migratoires irréguliers.
DIOMAYE MISE SUR L'UNITÉ ET LA DISCIPLINE BUDGÉTAIRE
Le président a conjugué dans son discours en marge de la célébration du 4 avril, réalisme économique et ambition nationale, détaillant les chantiers prioritaires de son gouvernement. Il appelle à l'unité face aux "défis nombreux et complexes"
Le président Bassirou Diomaye Faye a prononcé ce jeudi 3 avril 2025 une allocution solennelle à la veille de la fête nationale. Dans son discours, il a mis l'accent sur l'unité nationale, les réformes économiques et les projets de développement.
Évoquant la convergence de cette célébration avec la fin du Ramadan et le carême chrétien, le président a rappelé que "la foi est notre plus belle richesse" et nourrit la capacité des Sénégalais à vivre ensemble dans l'harmonie.
Sur le plan économique, il a présenté les mesures d'assainissement des finances publiques, notamment l'apurement des arriérés dus aux opérateurs agricoles (70 milliards FCFA versés sur 113 milliards constatés) et du secteur BTP (62 milliards FCFA).
Parmi les projets annoncés figurent :
La phase 2 du programme d'autonomisation des femmes (107 milliards FCFA)
Un programme de 3 000 fermes intégrées sur 15 000 hectares
Le lancement des coopératives agricoles communautaires
La poursuite de la baisse des prix des denrées de première nécessité
Le chef de l'État a également évoqué l'entrée du Sénégal dans "l'ère de la production pétrolière et gazière", promettant transparence et bénéfices pour le peuple sénégalais, ainsi que des avancées dans la renégociation des contrats.
Concernant les infrastructures, il a mentionné la phase 2 des forages ruraux, le projet de "grand transfert d'eau" pour 15 millions de Sénégalais et l'accélération de l'électrification rurale.
Faye a annoncé la finalisation des lois sur la transparence et l'avancement des réformes judiciaires, ainsi que la tenue prochaine d'une Journée nationale du dialogue sur le système politique.
"L'histoire des nations nous enseigne que le chemin du développement nécessite des sacrifices collectivement consentis", a-t-il déclaré, appelant les Sénégalais à la résilience et à la solidarité face aux défis actuels.
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LA MARQUE SONKO À LA PRIMATURE
Alors que le Sénégal s'apprête à célébrer son 65ᵉ anniversaire d'indépendance, cette première année du chef de Pastef à la Primature marquera l'histoire comme celle d'une rupture assumée et d'une gouvernance axée sur la souveraineté et l'avenir
Un an après sa nomination comme Premier ministre du Sénégal par le Président Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko a imposé sa marque à la tête du gouvernement. Tour d'horizon d'une année marquée par des réformes audacieuses et un style de gouvernance inédit.
"La souveraineté a un prix," martèle régulièrement le Premier ministre. Cette signature idéologique s'est concrétisée à travers plusieurs initiatives fortes, à commencer par la mise en place d'une commission de relecture des contrats conclus dans les secteurs stratégiques. "Nous avions pris l'engagement ferme de revenir sur ces différents accords pour les rééquilibrer dans le sens de l'intérêt national," affirme Sonko, balayant au passage les critiques qui l'accusaient de vouloir "tout raser".
Des foules en liesse l'accueillent à chaque déplacement. De Dakar à Saint-Louis, de Louga à Matam, Ousmane Sonko cultive un lien direct avec la jeunesse. "Nous n'avons pas dit que nous réglerons tous les problèmes en un jour, mais je puis vous assurer que chaque seconde sera exclusivement consacrée à trouver des solutions pour vous," promet-il aux jeunes, ajoutant avec conviction : "Nous n'accepterons plus que nos ressources naturelles soient pillées pour nous laisser la pauvreté et le chômage."
L'ambitieux programme des "autoroutes de l'eau" illustre la vision transformatrice du gouvernement. Ce projet phare prévoit "le grand transfert du lac de Guiers vers le triangle Dakar-Thiès-Mbour incluant une branche vers Touba" et devrait "régler définitivement les préoccupations hydrauliques des populations."
Dans le domaine numérique, le Premier ministre a fait adopter une loi sur les start-ups pour "positionner le Sénégal comme un hub en Afrique de l'Ouest", exhortant les jeunes talents: "Nous sommes cette génération qui refuse de confier à d'autres nations la construction de son avenir numérique."
Le gouvernement Sonko a également marqué l'histoire en commémorant dignement le 80ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye 44. "Une graine est semée pour le passé d'une société, pour son présent mais surtout pour son futur," a déclaré le Premier ministre lors de cette journée mémorielle du 1ᵉr décembre 2024.
La révélation de l'état catastrophique des finances a constitué un autre temps fort. "Plus de 2.500 milliards ont été dépensés ces dernières années sous le sceau du secret défense," a dénoncé Sonko lors d'un face-à-face inédit avec la presse. Des irrégularités confirmées par le rapport de la Cour des Comptes publié en février 2025.
Sur la scène internationale, le Premier ministre a privilégié l'Afrique pour ses premières visites officielles, marquant ainsi sa vision panafricaniste. Au Mali, il a fermement dénoncé l'embargo imposé précédemment : "Sous notre régime, ces genres de pratiques ne pourront jamais prospérer et personne ne passera par le Sénégal pour déstabiliser un pays frère."
Après un an de gouvernance à un rythme soutenu, le Premier ministre reste déterminé malgré les défis : "Nous devons tous faire notre introspection et gérer les choses avec beaucoup plus de rigueur. Sous ces conditions, je peux vous assurer que tous ensemble, nous allons relever ce pays, parce que nous ne pouvons pas échouer."
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MARIE ANGÉLIQUE SELBÉ DIOUF RÉCLAME L'EXTRADITION DE MACKY SALL
Pour la parlementaire proche du Pastef, l'ancien président, qu'elle qualifie de "commanditaire", doit rendre des comptes à la justice sénégalaise pour les exactions présumées commises sous son régime
La séance plénière consacrée à l’examen du projet de loi portant interprétation de la loi d’amnistie a été marquée par une intervention particulièrement virulente de la députée Marie Angélique Selbé Diouf.
Dans un discours, la parlementaire a vivement interpellé les élus de l’opposition, les exhortant à reconnaître leurs responsabilités passées. « Capitulez, faites amende honorable parce que vous n’avez pas droit à la parole. C’est pourquoi vous êtes derrière aujourd’hui en écoutant ceux qui représentent le peuple vous rappeler vos actes », a-t-elle lancé, ajoutant : « Venez ici et ayez le courage et l’humilité de demander pardon aux Sénégalais. »
Poursuivant son intervention, Mme Diouf a accusé l’opposition d’avoir plongé le pays dans une décennie sombre, marquée selon elle par « l’immunité, les tortures et les massacres ». Elle a appelé à l’établissement de la justice, en ciblant directement l’ancien président Macky Sall, actuellement en séjour au Maroc. « Monsieur le Ministre de la Justice, il faut commencer par le commanditaire Macky Sall qui s’est terré au Maroc. Il ne devait même pas quitter le pays. Allez le prendre », a-t-elle lancé, interpellant le Garde des Sceaux.
La députée, proche du parti Pastef, a également critiqué avec sévérité la ministre de la Justice, Aissata Tall Sall. Étonnée par son positionnement, elle s’est interrogée sur les valeurs défendues par cette dernière. « Comment une mère, un juriste, avocate, ministre de la Justice peut-elle descendre aussi bas ? », a-t-elle déclaré avec indignation.
Cette sortie musclée de Marie Angélique Selbé Diouf illustre la tension politique toujours palpable au sein de l’hémicycle, dans un contexte post-électoral où la question de la justice transitionnelle demeure au cœur des débats.
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ABDOU MBOW ACCUSE PASTEF D'ILLÉGALITÉ
Le député de l'opposition s'est insurgé ce mercredi contre la proposition d'Amadou Ba, invoquant une double illégitimité : celle d'un député cherchant à interpréter une loi qu'il n'a pas votée et utilisant un amendement comme contre-projet
Ce mercredi 2 avril, le député Abdou Mbow a vivement critiqué la proposition de loi interprétative de l'amnistie présentée par Amadou Ba du Pastef lors d'une séance plénière à l'Assemblée nationale.
Invoquant l'article 74 du règlement intérieur, Mbow a demandé l'ajournement du débat, estimant que son collègue n'avait pas la légitimité nécessaire pour interpréter une loi qu'il n'avait pas votée. "Quand on n'est pas législateur, on ne peut pas interpréter une loi qu'on n'a pas votée", a-t-il déclaré.
Le député a également dénoncé ce qu'il considère comme une manœuvre politique, affirmant que la proposition d'amendement présentée par Amadou Ba constitue en réalité un contre-projet illégal. Selon lui, cette initiative ne viserait qu'à "bloquer l'initiative du député Thierno Alassane Sall".
Ancien président de groupe lors du vote de la loi d'amnistie initiale, Abdou Mbow a rappelé que celle-ci avait été conçue dans un esprit d'apaisement politique, défiant le président de groupe actuel de prouver le contraire.
La tension est palpable dans l'hémicycle, où les débats promettent de se poursuivre toute la journée sur cette question controversée.
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THIERNO ALASSANE SALL MET PASTEF FACE À SES CONTRADICTIONS
Le leader de la République des Valeurs qualifie la proposition de loi interprétative de l'amnistie de "camouflage juridique honteux", estimant qu'elle "protège ouvertement des criminels au détriment de leurs victimes"
Dans une intervention remarquée ce mercredi 2 avril à l'Assemblée nationale, le député Thierno Alassane Sall a vivement critiqué la majorité présidentielle lors de l'examen en plénière de la proposition de loi interprétative de l'amnistie.
L'ancien ministre a dénoncé ce qu'il considère comme des manœuvres orchestrées par le parti au pouvoir pour contrer sa propre proposition de loi déposée le 18 février dernier. Selon lui, les réactions de Pastef ont "frisé l'hystérie", allant jusqu'à tenter de lui nier le droit de déposer une telle proposition.
"Le régime Pastef a opté pour ce qu'il croit être de la ruse bien cousue mais qui n'est rien d'autre qu'un flagrant coup de force parlementaire", a déclaré Thierno Alassane Sall, accusant la majorité d'avoir "usé de la loi du plus grand nombre" pour rejeter sa proposition sous le "prétexte fallacieux d'une aggravation des charges financières".
Pour le député, cette manœuvre ne visait qu'à permettre au parti présidentiel "d'aménager la loi d'amnistie à sa convenance", l'abrogation totale étant selon lui "inacceptable pour le régime actuel dont les chefs ont négocié les termes de l'amnistie".
Particulièrement virulent, le leader de la République des Valeurs a qualifié la proposition de Pastef de "camouflage juridique honteux" et de "monstruosité juridique", estimant qu'elle "protège ouvertement des criminels au détriment de leurs victimes" sous couvert d'exercice de libertés publiques.
Le député a également rappelé que pendant un an, "Pastef, ses juristes sans frontières, son gouvernement promettaient d'abroger la loi d'amnistie sans jamais avoir commencé à y réfléchir", pointant les incohérences et la précipitation du parti au pouvoir sur ce dossier sensible.