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22 novembre 2024
Société
LE MODE D'EMPLOI DU VOTE
Plusieurs étapes incontournables rythment ce moment crucial de la vie démocratique. Du contrôle d'identité à l'apposition de la mention 'a voté', chaque geste participe à la transparence du scrutin législatif
(SenePlus) - Ce dimanche 17 novembre 2024, les Sénégalais élisent leurs députés parmi 41 listes en compétition pour l'Assemblée nationale. Le parcours de l'électeur retracé par la plateforme Vie-Public, de l'entrée à la sortie du bureau de vote, est minutieusement organisé pour garantir la transparence du scrutin.
À l'entrée : L'identification L'électeur présente sa carte d'identité biométrique CEDEAO au président du bureau de vote et montre ses mains propres, prouvant qu'il n'a pas déjà voté. Le président procède alors à une lecture à haute voix de son identité, sous la supervision vigilante de la Cénat et des représentants des candidats, tout en s'assurant de la concordance avec le visage de l'électeur.
La préparation du vote L'électeur se dirige vers la table des bulletins où il doit prendre une enveloppe et au minimum cinq bulletins de vote. Cette obligation de prendre plusieurs bulletins garantit le secret du vote en empêchant de deviner le choix de l'électeur par le nombre de bulletins prélevés.
Le moment du choix Dans l'isoloir, étape obligatoire, l'électeur procède à son choix. Il place le bulletin de son choix dans l'enveloppe, rabat la languette sans la coller, et jette les bulletins non utilisés dans la poubelle prévue à cet effet.
Le vote et la sécurisation L'électeur glisse personnellement son enveloppe dans l'urne. Il trempe ensuite son doigt dans l'encre indélébile, recouvrant toute la première phalange, et signe la liste d'émargement. Pour les électeurs ne pouvant signer, une empreinte digitale avec l'encrier à tampons fait office de signature.
La finalisation Le président appose la mention "a voté" sur la liste d'émargement et restitue la carte d'identité à l'électeur, qui peut alors quitter le bureau de vote.
Disposition particulière Une assistance est prévue pour les électeurs en situation de handicap physique ou fonctionnel, qui peuvent se faire accompagner par un électeur de leur choix ou un membre du bureau de vote.
UNE PARTICIPATION ÉLECTORALE SOUS LA LOUPE
Les présidentielles ont toujours su drainer davantage de monde que les législatives, creusant un écart parfois spectaculaire. Ce dimanche, un nouveau chapitre s'écrit avec des législatives anticipées qui interrogent sur la capacité à mobiliser l'électorat
(SenePlus) - Les Sénégalais retournent aux urnes ce dimanche 17 novembre 2024 pour des élections législatives anticipées, dans un contexte où les chiffres de participation des vingt dernières années révèlent une démocratie aux rythmes contrastés. Entre mobilisation et abstention, les chiffres de la Direction Générale des Élections (DGE), publiés par la plateforme Vie-Publique, racontent une histoire électorale riche d'enseignements.
Les scrutins présidentiels maintiennent historiquement une capacité de mobilisation supérieure. De 2000 à 2024, ils n'ont jamais enregistré moins de 55% de participation. Le record a été atteint en 2007 avec 70,6% de votants, suivi par la présidentielle de 2019 qui a mobilisé 66,3% des électeurs. La dernière élection présidentielle de mars 2024 s'inscrit dans cette tendance avec 61,3% de participation.
Le parcours des élections législatives dessine une courbe plus accidentée. Le début des années 2000 marque l'âge d'or de la participation avec un taux impressionnant de 67,4% en 2001. Mais cette performance n'a jamais été égalée depuis. Les législatives de 2007 ont connu le plus bas niveau historique avec 34,7% de participation, avant une remontée progressive : 36,8% en 2012, puis 53,6% en 2017. Le dernier scrutin de 2022 a enregistré une nouvelle baisse avec 46,6% de votants.
L'analyse comparative révèle un écart systématique entre présidentielles et législatives. L'année 2007 illustre particulièrement ce fossé avec près de 36 points d'écart : 70,6% pour la présidentielle contre 34,7% pour les législatives. Cette différence, bien que moins marquée ces dernières années, persiste et interroge sur la perception différenciée des enjeux par l'électorat.
Le scrutin de ce dimanche s'inscrit dans cette histoire complexe de la participation électorale au Sénégal. Ces législatives anticipées constituent un nouveau test pour la démocratie du pays, alors que la dernière décennie a vu les taux de participation se stabiliser autour de 50% pour les législatives, loin des sommets du début des années 2000.
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
LE SILENCE DU TOTEM OU LA RESTITUTION DE L’ESTHETIQUE AFRICAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - À travers le personnage de Sitoé Iman Diouf, anthropologue confrontée à son héritage sérère dans les sous-sols d'un musée parisien, Fatoumata Sissi Ngom explore les multiples facettes de la spoliation culturelle
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
« Le roman, [...] est la seule forme d'art qui cherche à nous faire croire qu'elle donne un rapport complet et véridique de la vie d'une personne réelle » - Virginia Woolf.
La reconstruction minutieuse d’un récit, à travers l’écriture et l’imaginaire, est un élément fondateur de l’architecture du roman. Le genre du roman est cette représentation du réel qui oscille entre données objectives et données subjectives. Mais par sa structure narrative et esthétique, le roman peut parfois transcender la réalité à tel point qu’une autre matérialité est possible. Au seul moyen de la fiction, le récit romanesque peut prendre l’allure d’une vraisemblance troublante. Le roman est une convention littéraire ancrée dans l’existant et dans ce qui n’a pas encore été révélé.
Le roman Le silence du totem de Fatoumata Sissi Ngom est un récit qui pose la question de l’histoire revisitée par l’imaginaire, tout en remodelant l’édifice du patrimoine africain. Car le cœur du récit tient un équilibre juste entre un schéma romanesque qui sert de tableau et celui de raconter la véritable histoire du pillage des œuvres d’art en Afrique, au moment de la colonisation et des missionnaires européens, toujours en quête de puissance. Par le prisme du roman, Fatoumata Sissi Ngom pose la problématique de la restitution des œuvres d’art qui est un enjeu majeur du XXIe siècle pour la reconnaissance du patrimoine africain.
Sitoé Iman Diouf, dont les parents sont d’origine sérère, communauté du Sénégal, est une brillante anthropologue qui travaille au Musée du Quai Branly à Paris. Elle se voit confier une troublante mission, celle d’exposer des œuvres africaines, restées cachées aux yeux du grand public dans les sous-sols du musée, pour permettre à un oligarque russe d'acheter une pièce à prix d’or. Dans les profondeurs de ce trésor secret, Sitoé découvre rapidement une statue Pangool, originaire du Khalambass, région de sa propre famille et dont le symbole protecteur appartient au peuple sérère. Cette statue de bois somptueuse représente un guerrier avec un corps d’homme et une tête de serpent avec d’immenses yeux jaunes, l’animal totem du peuple sérère. Ainsi Sitoé, dont le prénom est emblématique de la culture sénégalaise, clin d’oeil à Aline Site Diatta qui fut une héroïne de la résistance à la colonisation, est chargée d’une double mission, celle de mettre en lumière les œuvres dormantes et surtout de faire en sorte de les restituer à la terre des origines.
Car au-delà du tissu narratif du roman qui navigue entre le récit d’enquête, le conte, le roman d’exploration et le surnaturel, créant ainsi une tension littéraire remarquable, l’auteure met en scène tous les enjeux qui existent pour la restitution de l’art africain et de l’éthique qui doit l’accompagner. Révéler l’existence du patrimoine africain en lui donnant un sens anthropologique est une manière fondatrice de rendre le récit africain tangible et légitime. Car l’art, sous toutes ses formes, et la symbolique de son esthétique sont au cœur de la narration africaine qui peut permettre sa réhabilitation.
Poser la problématique de l’histoire africaine, dévoyée par la colonisation, s’inscrit dans un ensemble plus vaste qui est celui de parler de l’importance de matérialiser les arts africains pour rendre visible l’esthétique africaine dans une démarche historique, patrimoniale et artistique.
Fatoumata Sissi Ngom écrit ici un livre incontournable pour comprendre ce que signifie, dans toute sa symbolique, la restitution des arts en Afrique. Il ne s’agit ni de folklore, ni de marchandisation, mais vraiment de faire parler les arts africains pour constituer un patrimoine enrichi de la vérité et qui sert à ressouder le puzzle de la culture africaine.
De plus, ce roman écrit en 2018, procède par anticipation car le programme de restitution des œuvres d’art africaines proposé par Emmanuel Macron a été annoncé en France en 2020. Avec le ministère de la Culture, le président français a même fait une proposition de loi seulement en février 2023, une nouvelle législation en faveur des pays propriétaires mais non encore promulguée. Ainsi, Fatoumata Sissi Ngom fait œuvre visionnaire en proposant ce récit car la problématique du patrimoine africain est centrale dans la reconstruction identitaire et dans l’émergence de la renaissance bâtie sur l’idée que la culture africaine est multiple et que l’art y a inscrit ses symboles ancestraux.
Le vrai roman, c'est celui dont la signification dépasse l'anecdote, la transcende, fonde une vérité humaine profonde, une morale ou une métaphysique.
C’est pourquoi je pense qu’il est plus que nécessaire de lire Le Silence du totem car celui-ci nous offre, à travers le genre romanesque, de nous approprier de notre patrimoine africain. Tout Africain, tout humaniste devrait lire ce livre car la vérité se cache dans les interstices de l’histoire, un mythe qui a été élaboré par d’autres et des légendes qu’il convient toujours de remettre en cause toujours dans la reconstruction de notre mémoire culturelle et de notre patrimoine historique.
Amadou Elimane Kane est écrivain poète.
Le silence du totem, Fatoumata Sissi Ngom, éditions L’Harmattan, collection Écrire l’Afrique, Paris 2018.
VIDEO
L'ARGENTINE NOIRE SORT DE L'OMBRE À DAKAR
À Buenos Aires, ils sont devenus invisibles. Ces descendants d'esclaves africains que l'Argentine a effacés de son récit national. Mais ces derniers jours au Sénégal, leur voix résonne enfin à l'occasion de la Biennale
À la Biennale de Dakar, Emmanuel Ntaka brise le silence. L'artiste afro-argentin, fils d'un militant anti-apartheid, fait résonner pour la première fois ses chants dans la capitale sénégalaise. Sa mission : reconnecter une communauté invisible à ses racines africaines.
Dans les rues de Buenos Aires au XIXe siècle, un habitant sur deux était noir ou métis. Aujourd'hui, le recensement n'en compte plus que 0,7%. Que sont-ils devenus ? L'exposition "Cartographie utopique", présentée dans les Parcelles Assainies de Dakar, dévoile une histoire occultée.
Des artistes brésiliens et argentins retracent l'héritage africain d'une Argentine qui s'est longtemps rêvée européenne. Une mémoire qui ressurgit, portée par Boubacar Traoré, commissaire sénégalais installé depuis 30 ans à Buenos Aires.
Un nouveau pont se construit entre les deux continents, ravivant les traces d'une diaspora qui refusent désormais l'oubli.
par Ciré Clédor Ly
BILLET POUR LA SOUVERAINETÉ
Sans une majorité très largement qualifiée, les complices intérieurs des ennemis du pays paralyseront l'action gouvernementale et créeront des troubles sociaux. Sans une Assemblée de rupture, le projet qui a coûté tant de sacrifices serait un mirage
Le Sénégal a vécu des moments difficiles et sa jeunesse, épaulée par les panafricanistes révolutionnaires, a su faire face et résister.
Comme un seul homme, le peuple sénégalais martyr a osé suivre une personne pétillante et resplendissante de jeunesse, dont le discours osé et tranchant était une invariable croisade contre l'exploitation et la domination étrangère, pour la justice sociale, pour la souveraineté et la liberté, pour la redéfinition et la réciprocité des traitements dans les relations internationales, pour l'unité africaine pressante.
Cet homme mûr nommé Ousmane a cru et misé sur son courage et sa foi ancrée dans la religion musulmane. Il a pu avec aisance se forger une redoutable armure qui devint sa carapace, la jeunesse.
Et lorsqu'on parle de jeunesse, il ne s'agit point de la seule jeunesse sénégalaise. Ousmane Sonko a pu alpaguer, séduire, rassembler et emballer toute la jeunesse africaine autour de l'idéal possible de rupture intégrale, d'indépendance réelle, de souveraineté. C'est pourquoi il est tenu de réussir.
Le défi d’Ousmane était suicidaire car les adversaires au pays n'étaient qu'une façade qui cachait des enjeux internationaux énormes, mais sans hommes capables de ce sacrifice pour un intérêt collectif, il n'y aura jamais de guide ou de timonier.
Les organisations et institutions internationales qui boudent ou menacent ont déjà pris la pleine dimension de la rupture radicale qui est déjà en œuvre et sans compromis possible.
Des élites africaines ont toujours compris que le colonisateur a toujours utilisé des Africains au prix d'avantages matériels et de privilèges éphémères de pouvoir, pour continuer la domination étrangère.
Des Sénégalais ont été activés pour saborder la lutte mais la détermination des jeunes et l'enchevêtrement des pinceaux institutionnels qui avait créé une atmosphère de sauve-qui-peut, avait permis au Sénégal de réussir une révolution finalement apaisée, mais le scorpion venimeux est toujours là d'où vigilance !
L'élection du jeune président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, est donc le résultat du sacrifice d'une jeunesse qui est restée fidèle et soudée autour de son leader Ousmane Sonko qui demeure la seule cible des déchus.
Les vautours qui faisaient l'apologie du crime, magnifiaient la violence et appelaient au meurtre d’Ousmane Sonko impunément, restent encore forts, forts de leurs fortunes illicites qui peuvent acheter les simples d'esprit ou les arrivistes, forts de leurs commanditaires étrangers qui se sont empressés de se diluer dans la masse des tueurs encagoulés qui ont battu campagne.
Désormais tout le monde est convaincu de la détermination d’Ousmane Sonko de bouleverser les données coloniales et c'est pourquoi des discours sournois sur la démocratie et la liberté d'expression pour pousser à une déstabilisation font foison mais ce n'est que l'œuvre d'une partie de l'occident qui ne rêve pas encore de vivre sans domination et sans exploitation de peuples.
Tout ce qui n'a jamais été osé depuis les pseudo-indépendances ou dans un État, a été osé depuis la première apparition du président de la République et a été toléré, avec l'espérance que ce n'étaient que des dérives excusables et conjoncturelles, mais il est désormais clair et établi, que toutes ces provocations, barbarie de campagne, insultes sans gants, ports d'armes visibles à dessein et sans autorisation, convergent sur un seul objectif de trouble pouvant justifier la liquidation physique de toutes les figures convaincues de rupture et de révolution.
Ceux qui taxent de populisme le Premier ministre sont ceux-là mêmes qui essaient de faire croire à une mésentente au sommet de l'État et titillent avec dextérité l'orgueil des uns et des autres pour faire échouer le projet qui toujours a été le ciment des deux hommes.
Il n'existe aucune divergence ou la plus petite mésintelligence intellectuelle entre le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko.
Tout ce que le peuple doit savoir est que sans une majorité très largement qualifiée, les complices intérieurs des ennemis du pays paralyseront l'action gouvernementale et créeront des troubles sociaux.
Le peuple doit aussi savoir que toute cassure est traumatique mais la cassure qui permet de donner les moyens de sa souveraineté intégrale vaut l'endurance de toute souffrance que nécessite l'objectif poursuivi.
Le peuple doit savoir que ceux qui devront rendre des comptes de leurs gestions, de leur serment trahi, ceux qui devront justifier l'origine de leurs fortunes, des dérives autoritaires avec l'utilisation des mécanismes déviés de l'État, ceux qui ont commis des actes de banditisme d'État pour perpétuer un système; les pays et capitalistes étrangers qui perdront leurs privilèges, continueront de fragiliser le pouvoir et n'ont pas exclu de perpétuer sur la jeunesse des crimes odieux.
Le peuple doit savoir que sans institutions fortes et d'hommes courageux et vertueux, nous les Africains ne nous affranchirons jamais de certaines institutions internationales qui perpétuent la domination et une assemblée compétente et audacieuse est nécessaire pour couper les cordons avec tous les instruments de domination étrangère.
Il faudra être vigilant et éviter toute provocation à la violence la journée du 17 novembre et les jours suivants.
Il faudra s'abstenir de diffuser tout propos simplement belliqueux et tenir comme fausse nouvelle tout appel nuisible à la paix sociale.
Les commentaires insidieux et tentatives de faire naître dans les esprits une mésentente entre le président de la République et son Premier Ministre participent d'un vaste programme de déstabilisation future et ne sont que chimères et commérages.
Voter pour le Pastef c'est donner au président de la République les moyens de faire réaliser la politique pour laquelle il a été élu, et à son Premier ministre Ousmane Sonko de réaliser la politique de rupture sans compromission pour laquelle le peuple sénégalais croit en son génie et l'Afrique en sa constance.
Sans une Assemblée de rupture, le projet qui a coûté tant de sacrifices serait un mirage.
Par Mansour Gueye
LE VOTE DE RAISON ET UTILE, C'EST LE VOTE PASTEF
Les enjeux dépassent largement le simple renouvellement de l'Assemblée nationale : c'est tout un modèle de gouvernance qui est en jeu
Demain, jour d'élections législatives anticipées au Sénégal, les sénégalais sont appelés à élire les 165 députés de la 15 ème législature.
C'est un tournant décisif de la vie politique de Sénégal, depuis les indépendances.
Les 3 semaines de campagne électorale ont été rudes avec beaucoup d'invectives et de menaces qui nous ont éloignés de l'essentiel :
Quel programme politique, économique et social faut-il mettre en oeuvre au Sénégal durant les 5 prochaines années, pour mettre définitivement le pays sur la voie du développement ?
Au delà des meetings et des caravanes classiques, les spots télévisuels ont permis aux sénégalais d'avoir un aperçu sur les programmes proposés par les différents leaders et leurs colistiers.
Aujourd’hui nous sommes à l'heure du choix.
Le vote de demain dimanche 17 novembre 2024, sera crucial et determinant pour le Sénégal.
Les douze années passées avec Macky Sall ont finit par éclairer les sénégalais, des effets négatifs de l'hyper-presidentialisme.
En signant le Pacte de gouvernance démocratique proposé par Sursaut Citoyen et d'autres organisations de la société civile, le président Bassirou Diomaye Faye comme treize autres candidats sur les dix neuf qui étaient en compétition lors des dernières présidentielles, s'est engagé à appliquer les conclusions des Assises nationales du Sénégal (ANS) et celles de la Commission Nationale de Réforme des institutions (CNRI) présidées par feu Amadou Mahtar Mbow.
Demain, j'appelle les sénégalais et les sénégalaises à voter massivement pour les listes Pastef, afin de rester cohérent par rapport aux résultats des dernières élections présidentielles du 24 mars 2024.
En donnant au président Diomaye Faye, une majorité claire qui lui permetta d'appliquer sa politique et d'honorer, les engagements pris devant le peuple sénégalais.
Le Sénégal est à la croisée des chemins.
Aucun des différents régimes politiques qui se sont succédés depuis les indépendances, n'a réussi à éliminer le système de prédation des deniers publics par les tenants du pouvoir et des hauts fonctionnaires véreux.
Le président Diomaye, avec son slogan politique Jub Jubal Jubanti, nous propose de mettre de l'ordre dans tout ça.
Demain, en votant pour les listes Pastef, ayons un apriori favorable pour le président Diomaye et faisons lui confiance, pour les cinq prochaines années,
Néanmoins la prochaine législature, toutes tendances confondues, devra être vigilante et exiger du gouvernement, la prise en compte des priorités du pays qui sont :
- des réformes institutionnelles courageuses basées sur les conclusions des ANS et de la CNRI.
- une politique de développement économique ambitieuse basée sur la réappropriation de nos leviers de souveraineté ressources naturelles.
- la réforme du système éducatif en introduisant nos langues nationales et en donnant en exemple nos grands hommes et femmes qui représentent la conscience historique du Sénégal.
- la formation professionnelle et l'apprentissage pour donner à la jeunesse un métier.
- des investissements massifs dans l’agriculture, l’élevage, la pêche.
- l’amélioration du cadre de vie.
- la communication pour les changements positifs de comportement.
- la culture pour redonner confiance à notre jeunesse fascinée par l'Occident et prête à mourir dans les océans pour un eldorado incertain.
Donc pour espèrer la mise en œuvre d'un tel programme volontariste,
Votons utile, votons avec raison, votons en faveur des listes Pastef.
NON, LE SÉNÉGAL NE COMPTE PAS 50% D'ÉTRANGERS
À en croire Tahirou Sarr, la moitié de la population du pays serait étrangère. Un chiffre démenti par les données officielles qui établissent la présence étrangère à seulement 1,1%. Les experts dénoncent une 'intox' dangereuse en période électorale
(SenePlus) - D'après une enquête d'Africa Check, une récente déclaration de l'homme politique Tahirou Sarr, diffusée sur la télévision nationale RTS1 le 3 novembre 2024, s'avère totalement infondée. Le leader de la coalition "Les nationalistes, Jël liñu moom" a affirmé que "les étrangers représentent presque la moitié de la population sénégalaise".
Africa Check a vérifié cette information auprès de l'Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). Selon le cinquième Recensement général de la Population et de l'Habitat (RGPH-5) réalisé en 2023, les étrangers ne représentent que 1,1% de la population résidente du Sénégal, soit 207 791 personnes sur une population totale de 18 126 390 habitants.
Interrogé par Africa Check, Abou Ba, ingénieur statisticien démographe et chef de la division population au ministère de l'Économie, qualifie cette affirmation de "pure intox dont il faudrait particulièrement se méfier". Il confirme à la plateforme de fact-checking la fiabilité du recensement, qui a couvert "plus de 96% de la population".
Les investigations d'Africa Check révèlent, à travers le rapport du RGPH-5, la composition détaillée de cette population étrangère : les Guinéens constituent 40,3%, suivis des Maliens (14,9%), des Bissau-guinéens (4,4%), des Gambiens (3%) et des Mauritaniens (2,1%). Les ressortissants européens représentent 4%, ceux d'Asie 2,3%, d'Amérique 1% et d'Océanie 0,1%.
Dans son enquête, Africa Check a également recueilli l'avis du Professeur Mohamadou Sall, directeur de l'Institut de Formation et de Recherche en Population à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui qualifie l'affirmation de Tahirou Sarr de "grossière erreur".
L'investigation d'Africa Check s'est aussi intéressée aux limites potentielles du recensement. Ndatar Sène, ingénieur statisticien démographe, a expliqué à la plateforme les difficultés rencontrées pour recenser certaines catégories d'étrangers, notamment ceux sans domicile fixe ou vivant en ménages collectifs. Toutefois, il maintient que "le chiffre de l'ANSD faisant état de 207 791 étrangers est une donnée scientifique fiable".
Africa Check replace cette déclaration dans son contexte électoral, à l'approche des législatives du 17 novembre 2024, et rappelle que Tahirou Sarr a déjà fait l'objet de rappels à l'ordre du Conseil pour l'Observation des Règles d'Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED) pour des propos jugés xénophobes.
La plateforme de fact-checking note également avoir tenté d'obtenir des précisions auprès de Tahirou Sarr sur la source de ses affirmations, mais que ses appels et messages sont restés sans réponse.
PASTEF FACE À L'HISTOIRE DES VAINQUEURS
Depuis un quart de siècle, chaque présidentielle victorieuse a été suivie d'un raz-de-marée aux législatives pour le camp des vainqueurs. De Wade à Macky, la règle n'a jamais failli, laissant présager un scrutin favorable pour les Patriotes ce 17 novembre
(SenePlus) - La victoire appelle la victoire au Sénégal, du moins quand il s'agit des législatives post-présidentielles. Une analyse de Jeune Afrique (JA) dévoile pourquoi le parti d'Ousmane Sonko peut aborder sereinement le scrutin du 17 novembre.
L'histoire électorale sénégalaise des 25 dernières années est sans appel. Comme le rappelle JA, "jamais un parti porté au pouvoir lors d'une présidentielle n'a vu son étoile pâlir à l'occasion des législatives qui ont suivi."
Les chiffres sont édifiants. En 2012, Macky Sall et sa coalition Benno Bokk Yakaar ont raflé 119 sièges sur 150 à l'Assemblée nationale. Plus tôt, en 2001, Abdoulaye Wade et sa Coalition Sopi s'étaient adjugé 89 sièges sur 120, soit près de 75% de l'hémicycle.
Une opposition en lambeaux
Le contexte actuel semble encore plus favorable pour Pastef. Selon Jeune Afrique, l'opposition se présente dans un état de grande fragilité : "reconfigurée", "morcelée" et "littéralement asphyxiée". Les chiffres de la présidentielle sont parlants : 17 candidats sur 19 n'ont totalisé que 9,93% des suffrages.
L'ancien camp présidentiel lui-même est en pleine recomposition. Le média panafricain note que "le parti de Macky Sall a troqué in extremis, à deux mois et demi du scrutin, son alliance durable avec les partis de la gauche sénégalaise contre une nouvelle avec ses anciens 'frères' libéraux."
Les défis de l'après-victoire
Malgré ces conditions favorables, des nuages pointent à l'horizon. Le magazine souligne que les électeurs de Pastef sont "frustrés de n'avoir pas encore vu le mythique 'Projet' brandi par le tandem patriote – aujourd'hui décliné sous forme de 'Vision 2050' – traduit en actes."
Plus inquiétant encore, le style de gouvernance d'Ousmane Sonko, "volontiers provocateur voire belliqueux" selon l'analyse, pourrait éroder sa popularité d'ancien opposant.
L'horizon 2027
Le véritable test pour Pastef pourrait survenir début 2027, avec les élections locales qui "marqueront la première véritable sanction de la gouvernance patriote", selon Jeune Afrique. D'ici là, une victoire aux législatives, qui pourrait aller jusqu'à "la majorité qualifiée des 3/5e" permettant de modifier la Constitution sans référendum, semble à portée de main.
Seul précédent qui pourrait tempérer cet optimisme : en juillet 2022, Macky Sall avait failli expérimenter une cohabitation inédite, passant à "deux sièges" d'une situation politique jamais vue dans l'histoire du pays.
LA CASAMANCE, CETTE HISTOIRE QUE LE SÉNÉGAL PEINE À REGARDER EN FACE
Dans un pays où 85% des citoyens ignorent la date du début du conflit, la publication d'une étude historique soulève des vagues. Entre tabou politique et amnésie collective, le plus vieux conflit d'Afrique peine à trouver sa place dans les mémoires
(SenePlus) - L'annonce par le Premier ministre Ousmane Sonko de l'interdiction d'un ouvrage historique sur la Casamance ravive un malaise profond au Sénégal. Selon une enquête de Jeune Afrique (JA), cette décision révèle la difficulté persistante du pays à aborder sereinement l'histoire de cette région.
"Nous sommes un État unitaire, du nord au sud, de l'est à l'ouest. Nous ne voulons pas d'autonomie", a martelé Ousmane Sonko lors d'un meeting électoral à Ziguinchor le 1er novembre. Dans sa ligne de mire : l'ouvrage "L'Idée de la Casamance autonome" de l'historienne française Séverine Awenengo Dalberto.
La polémique autour de ce livre, que le Premier ministre accuse de participer à un "projet de déstabilisation", met en lumière un paradoxe saisissant : ce sont d'abord les opposants au pouvoir qui ont soulevé la controverse, l'APR de Macky Sall dénonçant le "mutisme" des autorités face à sa présentation prévue à Dakar.
Le grand vide historiographique
Une étude révélatrice du laboratoire Laspad de l'université Gaston-Berger, citée par Jeune Afrique, expose l'ampleur du problème : seuls 25,6% de la production scientifique sur la Casamance est sénégalaise. Plus troublant encore, 85% des Sénégalais ignorent la date exacte du début du conflit, et 65% ne savent pas ce que signifie le sigle MFDC.
"L'histoire de ce conflit n'est enseignée ni au primaire ni au secondaire, et à l'université encore moins, ce qui est non seulement surprenant mais troublant", soulignent les chercheurs Mame Penda Ba et Rachid Id Yassine dans leur étude.
La tension est palpable lorsqu'il s'agit d'évoquer le sujet. "Si l'initiative venait d'un Sénégalais, cela pourrait aller. Mais ce n'est pas aux Français de venir nous parler de la Casamance", confie à Jeune Afrique un proche du Premier ministre, seul membre du parti au pouvoir ayant accepté de s'exprimer sur la question.
Pour l'historien Nouha Cissé, cité par le magazine, le "déficit de production" sur l'histoire de la région n'est "pas forcément imputable à l'État". Il pointe la responsabilité des Casamançais eux-mêmes : "On se plaint d'une situation dont on est responsable, parce qu'on ne s'est pas intéressé à notre propre histoire."
Les enjeux politiques actuels
À la veille des législatives anticipées du 17 novembre, la position d'Ousmane Sonko prend une dimension particulière. "Je comprends Ousmane Sonko. Après des années à se faire taxer de rebelle, à être accusé d'avoir des accointances avec le MFDC, ce livre était du pain béni pour se démarquer de la rébellion", analyse un acteur politique de Ziguinchor cité par Jeune Afrique.
La question qui se pose désormais est celle de la réconciliation avec l'histoire. Comme le souligne JA, le défi pour le Premier ministre sera de réussir à apaiser la Casamance, cette "plus belle perle du collier Sénégal" selon l'expression d'Abdou Diouf, tout en permettant un débat serein sur son histoire.
LE PANGOLIN D’AFRIQUE EN DANGER
Les dernières études de l’Ifaw ont prouvé que le volume et le nombre de saisies de pangolins a augmenté dans le monde entier. Comme il est de plus en plus difficile de braconner le pangolin en Asie, les trafiquants se tournent désormais vers l’Afrique
Nicolas Koffigan E. ADIGBLI |
Publication 16/11/2024
Une récente étude démontre l’ampleur du trafic du pangolin de l’Afrique vers l’Asie. Et, le phénomène s’intensifie à mesure que les espèces de pangolins asiatiques disparaissent. Environ 2, 7 millions de pangolins sont chassés chaque année dans les forêts d’Afrique centrale. L’Ong Traffic d’ajouter qu’entre 650 000 et 8, 5 millions de pangolins ont été arrachés à leur environnement entre 2009 et 2020 dans toute l’Afrique de l’Ouest. Le braconnage et le trafic de pangolins en Afrique, selon une étude internationale de l’Ifaw, ont augmenté de 150% en 2017 et de plus de 200% en 2020.
Les dernières études de l’Ifaw ont prouvé que le volume et le nombre de saisies de pangolins a augmenté dans le monde entier. Comme il est de plus en plus difficile de braconner le pangolin en Asie, les trafiquants se tournent désormais vers l’Afrique, qui est devenue leur terrain de chasse favori.
Reconnu comme étant l’un des animaux les plus trafiqués de la planète, le pangolin n’est pas traqué pour devenir un trophée comme les grands mammifères. Mais, il est chassé et commercialisé illégalement pour ses écailles, réputées avoir des propriétés médicinales, et pour sa viande, considérée comme un mets délicat dans certains pays, contribuant ainsi au déclin des populations de pangolins. Malgré le manque de preuves scientifiques à l’appui de ces affirmations, la demande persiste.
Le braconnage a non seulement un impact dévastateur sur les populations de pangolins, mais aussi entraîne directement la perte d’individus et perturbe leurs modes de reproduction, empêchant ainsi la reconstitution de leur nombre. L’industrie du braconnage non réglementé, associée aux ressources limitées en matière d’application des lois dans de nombreux pays d’Afrique, pose des défis importants à la conservation efficace du pangolin.
Le Kenya est une plaque tournante du trafic continental du pangolin. Des espèces en provenance du Cameroun, de la République démocratique du Congo et du Sénégal. En Afrique de l’Ouest, le Nigeria constitue une plaque tournante du trafic de l’espèce. Depuis 2021, le Kenya a enregistré 20 cas de saisie de pangolins dans les aéroports. Même le fait d’affirmer à tort que le pangolin est à l’origine de l’expansion du Covid-19 n’a pas dissuadé les trafiquants.
Singapour a intercepté une cargaison de 14, 2 tonnes et une cargaison de 14 tonnes en provenance de l’Afrique occidentale et centrale en 2019. Près de 90% des écailles de pangolins saisies sont originaires ou ont transité par le Nigeria et le Kenya. En avril 2020, les Douanes malaisiennes ont saisi une cargaison de 6 tonnes d’écailles de pangolin cachées dans des sacs d’arachide en provenance du Nigeria, à destination du Vietnam.
En mars 2020, des milliers de kilogrammes d’écailles de pangolin, d’une valeur de 5 millions d’euros, ont été saisis à la frontière entre le Cameroun et le Nigeria. Le Réseau Eagle (Eco Activists for Governance and Law Enforcement), une organisation qui lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, a aidé les Douanes camerounaises dans cette saisie.
Pourtant, les pangolins jouent un rôle vital dans l’écosystème. Leurs habitudes alimentaires contribuent à contrôler les populations d’insectes qui, si rien n’est fait, peuvent avoir des conséquences dévastatrices pour les industries agricoles et forestières. En creusant dans les fourmilières et les termitières, les pangolins aèrent le sol, favorisant la croissance des plantes et contribuant à l’équilibre des écosystèmes.
Les pangolins, en tant qu’insectivores, servent de contrôleurs naturels des ravageurs. Leur appétit insatiable pour les fourmis et les termites contribue à contrôler les populations d’insectes, favorisant ainsi l’équilibre écologique global. De plus, en creusant dans les fourmilières et les termitières, les pangolins améliorent par inadvertance la santé des sols et la croissance des plantes. Alors qu’ils recherchent leur prochain repas, les actions des pangolins jouent un rôle essentiel dans le maintien d’un écosystème sain.
Outre leur importance écologique, les pangolins possèdent des caractéristiques physiques uniques qui en font des créatures véritablement fascinantes. Avec leur langues longues et collantes, ils peuvent s’étendre jusqu’à 40 centimètres pour capturer leurs proies. Leurs langues sont recouvertes d’une salive collante qui leur permet de piéger facilement les fourmis et les termites. De plus, les pangolins ont des griffes acérées qu’ils utilisent pour pénétrer dans les fourmilières et les termitières. Ces griffes sont si puissantes qu’elles peuvent facilement déchirer le sol dur et l’écorce des arbres.
En 2016, le pangolin a été classé dans l’Annexe 1 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), autrement dit parmi les espèces les plus menacées. Son commerce est interdit. Cette convention est entrée en vigueur dans 182 pays dont la Chine, plus l’Union européenne.
De nombreux pays ont aussi adopté des lois et politiques pour lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages et protéger les pangolins. Le renforcement des cadres juridiques et l’augmentation des sanctions en cas de braconnage et de trafic sont des étapes essentielles pour dissuader les activités criminelles.
De plus, les collaborations internationales telles que la Cites jouent un rôle crucial dans la réglementation du commerce et la promotion de la conservation du pangolin. Les organisations internationales de conservation telles que le Fonds mondial pour la nature (Wwf) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) participent activement aux efforts de conservation du pangolin, sans oublier le rôle répressif que joue le réseau Eagle, afin de dissuader les trafiquants.
Il est vrai, la conservation des pangolins est confrontée à des défis à multiples facettes, mais les efforts collectifs des organisations internationales ont joué un rôle central, augmentant l’attention portée sur l’extinction du pangolin et les autres espèces sauvages protégées en voie d’extinction