Sa vidéo est sur tous les réseaux sociaux. Elle y ressemble à une lionne blessée, ne laissant nullement le temps à son vis-à-vis de placer un mot avant d'aller jusqu'au bout de sa réflexion. Et il faut reconnaître que Fatou Diome était juste majestueuse, avec un discours plein de vérité. EnQuête dresse le profil de cette Sénégalaise qui a fait la fierté de l'Afrique, ce week-end, invitée sur un plateau de France télévisions.
La quarantaine bien sonnée, Fatou Diome est sur les traces des grands écrivains africains très engagés sur les questions de la France-Afrique, telle que Boubacar Boris Diop ou encore Achille Mbembé. Invitée à un débat sur le thème : "Après le drame de Lampedusa, peut-on accueillir toute la misère du monde ?" sur France 3, vendredi dernier, Fatou Diome a démontré, si besoin en était, qu'elle n'est pas vraiment "une complexée d'immigrée". "Quand vous dites que l'immigration pose un problème, il faut aussi parler des avantages de l'immigration, parce que moi, quand je travaille en France, je paie mes impôts ici. Les étrangers qui sont là, il y en a une partie qui peut envoyer au pays pour aider, mais la majorité paie ses impôts, s'installe dans le pays, enrichit vos pays. Donc, ce sont des citoyens productifs."
Après son coup de gueule contre les Européens, elle a interpellé l'Union africaine qui en a reçu pour son grade. "Je voulais m'indigner contre le silence de l'Union africaine. Les gens-là qui meurent sur les plages, et je mesure mes mots, si c'étaient des Blancs, la terre entière serait en train de trembler", dénonce-t-elle. Elle s'indigne contre le silence des dirigeants africains qui, jusque-là, sont restés muets sur ce drame. Seule l'Europe épilogue et tente de chercher des solutions. Seulement, celles-ci ne sont pas toujours les meilleures. Car, comme le souligne l'auteur de "Inassouvies, nos vies", "les moyens qu'on a mis pour Frontex, on aurait pu les utiliser pour sauver les gens. Mais, on attend qu'ils meurent d'abord. C'est à croire que le laisser-mourir est même un outil dissuasif".
C'est en regardant droit dans les yeux l'essayiste, juriste et historien néerlandais Thierry Henri Philippe Baudet, qu'elle a ainsi dénoncé, à travers une analyse pointue, "l'hypocrisie européenne". Et ceux qui la connaissent ou l'ont déjà vu animer des conférences n'ont pas dû être surpris par la réaction de Fatou Diome. Son franc-parler, elle ne s'en départit jamais. Quitte à choquer. Son dernier ouvrage "Impossible de grandir", en est une concrète illustration. Elle y raconte, dans un style léger et plein d'humour, son vécu "d'enfant naturelle" qu'elle assume. Elle dénonce dans cet ouvrage des comportements pas du tout honorables de certains de ses proches parents. Ainsi, cette native de Niodior est loin d'être de ceux-là qui font dans la dentelle. Dans tous ses livres, on note un style plein de souffle, exact, nuancé, plein d'humour, mais surtout tranchant.
Débuts difficiles en France
Fatou Diome a émigré, après son mariage avec un Français, alors qu'elle avait 22 ans. La famille de ce dernier ne l'acceptant pas, elle a fini par divorcer au bout de deux ans. Elle s'est retrouvée abandonnée à sa condition d'immigrée en terre française. Ce faisant, elle a alors découvert l'autre face de la France. Un pays où, contrairement aux idées préconçues reçues en Afrique, il faut se battre pour réussir. Et c'est ce qu'elle raconte, entre autres choses, dans "Le ventre de l'Atlantique". Ce livre qui a été plusieurs fois primé est le premier roman de ce Docteur ès Lettres diplômée de l'université de Strasbourg. Fatou Diome y peint un portrait peu reluisant des difficultés liées à l'immigration et à l'intégration en France. Dans cet ouvrage, son frère Madické voit à travers la France une terre où l'on ne peut connaître l'échec. Alors qu'elle y vit et est obligée de faire le ménage par-ci et par-là pour financer ses études. Qui mieux qu'elle alors pour comprendre ce qui semble être un suicide pour certains ?
C'est pourquoi elle a tenu à dire aux dirigeants européens, qui pensent que laisser ces Africains mourir est un moyen dissuasif, que ça ne l'est pas. "Ça ne dissuade personne parce que quelqu'un qui part et qui envisage l'éventualité d'un échec, celui-là peut trouver le péril absurde et donc l'éviter. Mais celui qui part pour la survie, qui considère que la vie qu'il a à perdre ne vaut rien, celui-là, sa force est inouïe, parce qu'il n'a pas peur de la mort", analyse-t-elle.
Dans un entretien avec EnQuête, elle disait : "Quand on est bien installée dans sa culture, on n'a pas peur de vaciller au contact de la culture d'autrui." Elle pense que l'Europe ne peut se faire seule. "Au jour d'aujourd'hui, l'Europe ne sera plus jamais épargnée, tant qu'il y aura des conflits ailleurs dans le monde. L'Europe ne sera plus jamais opulente, tant qu'il y aura des carences ailleurs dans le monde. On est dans une société de la mondialisation où un Indien gagne sa vie à Dakar, un Dakarois gagne sa vie à New-York, un Gabonais gagne sa vie à Paris. Que ça vous plaise ou non, c'est irréversible. Alors, trouvons une solution collective ou déménagez de l'Europe, car moi j'ai l'intention d'y rester", dit-elle. Les Européens ont peut-être compris cela. Ils savent qu'ils ont besoin des autres, mais souhaitent faire avec ceux que Fatou Diome appelle les "étrangers utiles" et souhaitent mettre de côté les "étrangers néfastes". Les premiers sont les victimes du "brain drain". Les deuxièmes sont ceux-là qui sont recrutés dans les fabriques ou qui font du commerce dans les rues.
Pourtant, reproche-t-elle aux Blancs : "Quand les pauvres viennent vers vous, il y a des mouvements de foules qu'il faut bloquer. Mais quand vous, avec votre passeport et avec toutes les prétentions que cela donne, vous débarquez dans les pays du tiers monde, là, vous êtes en terrain conquis. Donc, on voit les pauvres qui se déplacent, mais on ne voit pas les riches qui investissent dans nos pays".
L'ADEETÉLS DÉNONCE UNE HAUSSE DÉSASTREUSE ET LA FAIBLESSE DE L'ÉTAT
La hausse annoncée du prix de l'eau de l'ordre de 4 à 9% indigne l'Association de défense des usagers de l'eau, de l'électricité, des télécommunications et des services. Elle dénonce une hausse inopportune et désastreuse et la faiblesse de l'État qui a cédé aux injonctions des bailleurs de fonds.
C'est avec consternation que l'Association de défense des usagers de l'eau, de l'électricité, des télécommunications et des services (ADEETélS) dit apprendre, à travers la presse, la hausse du prix de l'eau, de l'ordre de 4 à 9%. Dorénavant, "le prix moyen du m3 va passer aux environs de 645 francs CFA, au lieu de 560 francs CFA et pour la tranche sociale, de 214 F au lieu de 180 F", renseigne l'association consumériste.
L'ADEETélS se désole que "l'État du Sénégal ait finalement accédé à cette injonction des bailleurs de fonds, dont les institutions de Bretton Woods que sont la Banque Mondiale et le FMI qui, depuis plus d'une décennie, exigent en vain de l'État du Sénégal qu'il augmente de 4 à 9% le prix de l'eau". Aujourd'hui, envisager la hausse du prix de l'eau constitue aux yeux de ces consuméristes "le premier acte des ruptures promises dans la gouvernance politique, économique et sociale du Sénégal", ironise l'organisation.
L'ADEETélS considère ainsi que "cette mesure porte atteinte à l'accessibilité financière à l'eau, une denrée si précieuse et source de vie". Pis, "elle est accueillie par les populations assaillies par une situation de morosité manifeste, comme une nouvelle agression à leur pouvoir d'achat, à un accroissement de la pauvreté et à une invite au rationnement de l'eau".
Estimant ainsi que "les raisons avancées pour justifier la hausse du prix de l'eau sont non seulement fallacieuses, mais pas prouvées", l'ADEETélS fustige la situation dans laquelle se trouvent aujourd'hui la SONES et l'ONAS. Selon elle, "pendant que l'ONAS peine à remplir correctement sa mission, l'hydraulique rurale a fini par être privatisée par l'OFOR".
Dysfonctionnements
"La SONES, employeur, est au bord de la faillite, au moment où, son employé, la SDE est florissante et se substitue même à la société de patrimoine, sa patronne, pour le financement des projets du secteur, à travers un emprunt sur le marché financier". C'est dire, selon l'ADEETélS, qu"'il s'agit là de dysfonctionnements structurels de la réforme du secteur de l'hydraulique qui est suffisamment rentable et dynamique (environ 80 milliards de chiffres d'affaires actuellement)". Mais "avec le boulet que constitue la dette de l'administration, pourtant exemptée de cette hausse, il n'est pas étonnant que cela soit au consommateur de régler la facture". Tout en désapprouvant "cette hausse inopportune et désastreuse du prix de l'eau", l'ADEETélS "dénonce vigoureusement qu'une décision aussi lourde de conséquence sur le droit à la satisfaction des besoins essentiels des consommateurs soit prise sur leur dos sur unique injonction des bailleurs de fonds".
Un Sénégalais du nom d'Abdou Djafar figure parmi les kamikazes du triple attentat-suicide qui a tué quatre soldats irakiens, au niveau du poste frontière de Toureibil entre l'Irak et la Jordanie. L'information laisse circonspect et interpelle sur le danger encouru par le Sénégal, avec cette flambée djihadiste. Des spécialistes décryptent le phénomène.
Un Sénégalais, kamikaze ! L'image suscite l'émoi dans la capitale sénégalaise avec une série de questionnements sans réponse. Mais un psychologue interpellé hier sur la question estime qu'il s'agit d'un "épiphénomène". "Un seul cas est enregistré. On n'est pas au stade de tendance. Donc, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Ce n'est pas un phénomène, scientifiquement parlant. Il peut arriver que des Sénégalais qui vivent, par exemple, en Inde, en Australie ou dans d'autres contrées du monde, posent des actes pires que les populations autochtones, pourtant ce sont des cas isolés", rassure-t-il. Mais cette explication ne balaie pas le scepticisme de quelques compatriotes qui craignent que le cas de ce Kamikaze ne soit la face visible de l'iceberg. Déjà qu'au mois de mai 2013, un rapport de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) tirait la sonnette d'alarme. Il soulignait que "le Sénégal n'est pas totalement à l'abri d'une propagation de la menace djihadiste, ne serait-ce que sur le plan idéologique". Des menaces prises au sérieux par le gouvernement de Macky Sall qui s'est résolu, depuis quelques années, à renforcer le dispositif sécuritaire et à mettre en œuvre des mécanismes de prévention aptes à contrecarrer le terrorisme. L'armée sénégalaise s'est récemment dotée de trois drones et hélicoptères de combat pour venir à bout du terrorisme.
"... nous ne devons pas dormir sur nos lauriers"
Par ailleurs, des universitaires sénégalais n'ont eu de cesse de dénoncer, depuis quelques années, la menace des "wahabistes" ou encore des "salafistes" qui seraient en train de ratisser large, aussi bien dans notre pays que dans d'autres régions du monde. Ces deux mouvements islamiques, aux origines saoudiennes, qui se distinguent par leur caractère conservateur, attirent de plus en plus de jeunes désireux de purifier l'islam de toute innovation ou influence étrangère. Pour parer à toute éventualité, des prédicateurs d'émissions religieuses, tels le journaliste Maodo Faye, par ailleurs animateur d'émissions religieuses sur la radio Sud Fm, sonnent l'alerte depuis plus de deux ans. Ils préviennent d'un enrôlement des jeunes Sénégalais dans des mouvements qui réclament l'instauration de cet islam radical, en mesure de combattre l'hégémonie de l'Occident, voire des Etats-Unis d'Amérique qui ont, à leurs yeux, orchestré une campagne de dénigrement à l'encontre de la communauté musulmane.
Aujourd'hui, l'animateur d'émissions religieuses en appelle à la vigilance. "On ne peut pas identifier, à l'œil nu, ces mouvements bien établis un peu partout dans la sous-région et notre pays n'est pas à l'abri. Ils recrutent des jeunes révoltés par la lutte menée actuellement contre l'Islam. Des innocents sont tués en toute impunité, la religion musulmane est reléguée au second plan. En France, par exemple, on tolère l'homosexualité bannie par l'islam ; et quand le Prophète Mouhamed (Psl) est attaqué, on parle de liberté d'expression. Israël bombarde la Syrie, personne ne réagit. Politiquement, il y a beaucoup de problèmes. Pour ces jihadistes, c'est le seul moyen de pression à leur disposition. Ils cherchent à faire trembler les occidentaux et à rétablir la justice, ce au prix de leur vie." Si des jeunes endoctrinés se recrutent aussi bien en France, qu'en Belgique, pour les religieux, la présence de Sénégalais dans ces rangs ne doit guère surprendre. "On a l'habitude de mettre en avant l'islam confrérique, cette image d'un islam pacifique dans notre pays, mais nous ne devons pas dormir sur nos lauriers", ajoute le prédicateur.
"Les Sénégalais ne sont pas enclins (...) à poser de tels actes"
Pour sa part, l'islamologue, Imam Hassane Seck, titulaire d'une maîtrise en Droit islamique et premier viceprésident de la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal (LIPS), souligne qu'il faut savoir raison garder. "Un Sénégalais infecté par un tel virus l'a certainement été de l'extérieur. Ce kamikaze a certainement fait l'objet d'un endoctrinement profond, car cela est contraire à nos croyances religieuses. Je crois que les Sénégalais et les religieux ne sont pas enclins, par rapport à leur éducation, à leur formation, à poser de tels actes", dit-il.
Des universitaires craignent que la "wahabisation" de quelques pays africains dont le Sénégal ne crée désordre. Ils mettent en avant la prolifération de structures d'enseignement à vocation islamique dans notre pays. Mais sur ce point, l'islamologue tient à apporter des précisions : "Toutes les écoles de formation islamique présentes au Sénégal, dit-il, vont à contre-courant du terrorisme. Elles luttent généralement contre la formation d'un Sénégalais enclin à la violence. Elle vise des générations montantes et font la promotion d'un islam pacifique." Autre précision du vice-président de la ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal (Ips) : "Contrairement à une idée véhiculée, les wahabites et salafistes ont toujours prôné la non-violence. Ils servent de rempart contre le terrorisme", dit-il.
"L'Islam, une antinomie au terrorisme"
Par ailleurs, la proximité avec le Mali où des groupes de terroristes armés font leur loi au nord du pays ne doit pas créer, à ses yeux, un climat de suspicion. "Comparaison n'est pas raison. Le Sénégal et le Mali sont deux pays voisins, mais très différents, aussi bien du point de vue géographique que sur le plan des composantes ethniques. La chute de Kadhafi a contribué à cette situation. Il n'y a pas cette contingence qui lie le Mali à la Lybie avec le Sénégal", rassure Imam Hassane Seck. Entres autres solutions, il préconise la mise à contribution des guides religieux. "De même qu'un corps vivant peut être affecté par une excroissance ou un cancer causé par la folie des cellules, une religion peut aussi être affectée par des personnes embrouillées, à cause d'autres facteurs étrangers à cette religion, qui cherchent à interpréter ces textes d'une manière erronée, versant dans le compte du terrorisme. Des interlocuteurs ne peuvent être plus privilégiés, pour faire revenir ces personnes à la raison, que les acteurs religieux qui font autorité. Ils doivent les faire revenir au juste milieu qui est l'une des caractéristiques de l'Islam, une antinomie au terrorisme."
PAR MAME TALLA DIAW
LA GAMBIE ET NOUS
La situation économique, fiscale et monétaire de son pays s'étant fortement dégradée, Jammeh continue de surfer sur le fait que son sol soit un facteur de discontinuité du territoire national sénégalais
La réponse apportée par le président Macky Sall à la salve de propos irrévérencieux et provocateurs tenus contre lui et le Sénégal par son homologue gambien Yahya Jammeh ont fait unanimement rire sous cape en Gambie. D'un côté, les Gambiens désabusés par le régime brutal de Jammeh ont été déçus par la mollesse du chef de l'Etat sénégalais et en rient au lieu d'en pleurer, alors que les affidés de l'autocrate jubilent pour avoir été confortés dans leur perception que leur champion de dictateur reste un éternel intouchable, quelle que soit la puissance supposée du voisin d'en face. Or le Sénégal ne perd rien à remettre Jammeh et son système à leur place.
Avec Jammeh en effet, c'est l'hôpital qui se moque de la charité. Car, au-delà de soutenir en armes et en nature les rebelles du MFDC, de parrainer leur économie de guerre et de fermer les yeux devant les trafics de drogue et de bois auxquels se livrent les businessmen de la rébellion de Casamance, Yahya Jammeh accuse nommément Macky Sall d'héberger ses ennemis. Faisant dans la précision, Jammeh avait déclaré qu'il est en effet impossible de mettre des chiens et des chats au même endroit.
Or dans sa réponse, Macky Sall a semblé préférer ne pas céder à la provocation de Jammeh. Mais le chef de l'Etat sénégalais a encore une fois fait montre d'une lecture approximative de la situation tout en donnant l'impression d'avoir tendu l'autre joue de son pays à l'homme fort de Banjul. Et c'est un secret de polichinelle de dire que Jammeh s'en donnera bientôt à cœur joie par une gifle encore plus puissante, puisque c'est la chose qu'il a toujours bien faite avec Macky Sall et ses prédécesseurs.
Mieux, Jammeh conjugue déjà Macky Sall au passé puisqu'il le considère comme l'ennemi qui va passer en attendant qu'un prochain leader arrive au pouvoir au Sénégal pour enfin le comprendre. Que les Sénégalais ne s'étonnent pas de voir de futurs présidentiables sénégalais se faire très bientôt aborder par Jammeh. Il les séduira, les félicitera, les cajolera et va offrir de les aider avec son faux mystique.
Disons d'emblée que si Yahya Jammeh s'est défoulé à cœur joie sur le Sénégal et son président, c'est parce que la faiblesse présumée de la Gambie, la nature autocratique et les difficultés du régime de Banjul ont souvent donné l'impression que la balance devait basculer durablement du côté sénégalais. Pourtant, ni Macky Sall, ni ses prédécesseurs n'ont su en faire des atouts géopolitiques dans le dossier casamançais. Lorsqu'en 2012 le président Sall lui offre du cola en signe de paix, Jammeh fait exécuter deux ressortissants sénégalais, cinq mois après le geste fraternel de son homologue sénégalais. Jammeh pousse désormais l'audace au point de dire : "Si je vais en élection avec Macky Sall, je vais le battre et il perdra sa caution parce que le peuple est plus avec moi qu'il ne l'est avec lui."
Il est dès lors étonnant qu'au lieu d'affirmer la force de l'institution présidentielle au Sénégal, Macky Sall se soit montré aussi conciliant pour apaiser la colère de Jammeh. Pourtant rien ne peut justifier cette souplesse. Le chantage répété du dictateur gambien au sujet des 800 000 ressortissants sénégalais sur le million et demi de personnes que compte la population de Gambie est inadmissible. Le président Sall doit être mieux placé que quiconque pour le savoir. Avec un tel nombre de ressortissants sénégalais que Jammeh rançonne à coups de multitudes de taxes, sans compter le dossier casamançais, c'est plutôt le Sénégal qui aurait dû s'arroger un devoir légitime d'ingérence dans les affaires de la Gambie.
L'autre raison pour laquelle Macky Sall gagnerait à être plus offensif sur Jammeh, c'est le mensonge du dictateur gambien sur les 90 % de projets d'infrastructures qui seraient attribués par son pays à des entreprises sénégalaises. Pure fiction qui n'existe que dans l'imaginaire de Jammeh. Ce qu'il a omis de mentionner à son auditoire, c'est qu'il fait allusion à la période entre 1994 et 1996 lorsqu'Atepa a fait équipe avec Amadou Samba, principal partenaire gambien en affaires de Jammeh, pour construire l'aéroport de Yundum et l'Arch 22 de Banjul en 1996. De son côté, la CSE, entreprise panafricaine, a décroché quelques marchés dont la construction d'écoles, d'un hôpital et de la chaîne de télévision GRTS sur financement de Taiwan, quand les Chinois ont été chassés de la Gambie. En réalité, 18 années après ses engagements, Jammeh doit encore de l'argent à toutes les entreprises sénégalaises ayant travaillé pour ses projets d'infrastructures.
Mais contrairement à Abdou Diouf, à Abdoulaye Wade et à Macky Sall à qui il a toujours tenu tête, Yahya Jammeh sait donner des gages de confiance à son peuple après chaque situation de crise avec le Sénégal. Lui et son régime populiste entretiennent aux yeux de leur opinion public un sentiment d'encerclement que le Sénégal exercerait sur leur pays, d'où l'impérieuse nécessité, pour eux, de trouver des ouvertures et des débouchés, à tout prix, et par tous les moyens.
La situation économique, fiscale et monétaire de la Gambie s'étant fortement dégradée, Yahya Jammeh continue de surfer sur le fait que son sol soit un facteur de discontinuité du territoire national sénégalais ainsi que la grande envie de son voisin de sécuriser ses frontières et de restaurer la paix en Casamance. Le dictateur gambien en profite pour manœuvrer régulièrement afin de se positionner en élément incontournable de cette paix.
Et lorsqu'il déclare : "Je vais construire le pont pour que les Gambiens, les Sénégalais les Bissau Guinéens, etc. en tirent profit. Je suis pour ce qui peut apporter du progrès à tout le monde...", ce n'est que mensonge. Jammeh sait très bien que ce n'est ni lui ou la Gambie qui ont décidé de construire ce pont avec leur argent. C'est un ouvrage transnational avec des fonds du Sénégal et de la Gambie soutenus par des bailleurs.
La vérité, c'est que tant que Jammeh et son régime corrompu resteront au pouvoir, la Gambie continuera de se complaire dans la situation d'insécurité du Sénégal qui n'est pas un désavantage pour elle. Le climat de guerre favorise en effet la porosité des frontières et lui permet de renforcer son économie en organisant ses échanges commerciaux au mieux de ses intérêts en s'appuyant notamment sur le Port de Banjul, qui est le moins coûteux et le plus rapide. Mieux, la Gambie profite largement de l'insécurité en Casamance pour mettre la main sur plusieurs richesses du Sénégal dont le bois particulièrement et l'anacarde.
Le Parti de l'indépendance et du travail (Pit/Sénégal) a décidé, hier à l'issue de son comité central tenu à Dakar, de convoquer son sixième congrès pour le renouvellement de ses instances, afin de faire du parti "un instrument de lutte efficace au service des travailleurs et des masses laborieuses".
Le comité central du Parti de l'indépendance et du travail (Pit/Sénégal) a décidé de convoquer le sixième congrès du parti au mois de novembre prochain. Selon une déclaration parvenue hier à EnQuête, "l'organisation de ce congrès est placé sous le mot d'ordre de "la transformation sociale".
Ce renouvellement, qui met ainsi en jeu le fauteuil de Magatte Thiam (photo), actuel secrétaire général de ladite formation politique, participe au respect des statuts du parti et s'inscrit dans la perspective de faire du Pit "un instrument de lutte efficace au service des travailleurs et des masses laborieuses". Ainsi, après avoir adopté "les termes de référence du 6ème congrès, ainsi que les trois grandes commissions (Comité National Préparatoire, Commission politique et Commission d'organisation) de même que leur structuration", "le comité central engage les militantes et les militants à travailler à la réussite de cet évènement majeur dans l'histoire politique de notre pays, pour ensemble bâtir un parti moderne, captatif pour toutes les générations". Mais aussi "un parti d'initiatives et de luttes, un parti révolutionnaire et d'avant-garde".
Le Comité central s'est par ailleurs penché sur la situation politique internationale, régionale et nationale. A ce propos, les camarades de Magatte Thiam ont beaucoup insisté sur l"'aggravation des contradictions du système capitaliste financier dans le contexte d'une mondialisation voyant apparaître des formes originales de contestation de cet ordre comme cela est le cas en Grèce ou au Venezuela". "Cette situation dans laquelle les forces impérialistes, les USA en tête, se servent de la guerre comme moyen de perpétuer leur domination", est, selon les camarades de Magatte Thiam, "lourde de dangers pour la paix mondiale et source de tentatives de déstabilisation des pays et des Nations, freinant leur développement". Pis, ils relèvent que "cette politique impérialiste est faite, concomitamment, de manipulations idéologiques jusque dans la sphère religieuse, au Moyen Orient, mais aussi en Afrique singulièrement au Nigeria, voire au Cameroun avec Boko Haram".
Celle-ci, selon eux, se traduit également "par un projet à peine voilé de partition du Mali avec le refus de signature de l'accord d'Alger par des factions manifestement aux ordres". A cet égard, le Pit fustige "les politiques qui continuent encore en Afrique à créer les conditions d'une émigration funeste et à faire de la mer Méditerranée un cimetière pour des milliers d'Africaines et d'Africains, désespérés des sorts qu'ils endurent dans leurs propres pays". C'est pourquoi il en appelle à la "poursuite de la lutte contre les forces de déstabilisation qui ont ruiné le pays pendant les 12 ans du régime d'Abdoulaye Wade, forces n'ayant toujours pas désarmé". Aussi le Pit "engage-t-il le gouvernement à perpétuer sa politique de traque des biens mal acquis aux fins de démasquer tous les prévaricateurs de la République, coupables de mauvaise gestion et de gabegie sur les ressources publiques du pays afin de mettre définitivement un frein à l'impunité dont le Sénégal a tant souffert".
GORGUI, KARIM ET SES FILLES
L'ancien ministre d'État reçoit la visite de ses enfants à Rebeuss
Me Abdoulaye Wade ne reste plus deux semaines sans rendre visite à son fils Karim Wade à la Maison centrale d'arrêt et de correction de Rebeuss. Nos sources nous signalent qu'il y était encore hier, dans l'après-midi. Ordinaire ? Pas tout à fait car les filles de Karim Wade étaient aussi sur place. Une rencontre à cinq donc, en famille, dans l'intimité de Rebeuss si l'on peut s'exprimer ainsi.
Cette rencontre familiale fait suite à la demande introduite par Karim Wade pour voir ses enfants, comme nous l'écrivions dans notre édition du 14 avril 2015. La demande avait été transmise à l'autorité judiciaire, l'administration pénitentiaire en l'occurrence. Mais aussitôt introduite, elle avait été traitée et l'accord avait été donné pour que le fils du Président Wade rencontre ses filles.
Les enfants de Karim Wade, trois filles qui vivent à Paris en France, confiées à deux nourrices dans un appartement du 16ème arrondissement, ont donc pu rencontrer leur père, depuis bientôt deux ans qu'elles sont sans nouvelle de lui.
Après cette visite, les filles de Karim Wade passent la journée d'aujourd'hui chez Me Abdoulaye Wade, à Fann Résidence, nous disent des sources bien informées.
Il nous revient par ailleurs que si Me Abdoulaye Wade calme le jeu depuis quelque temps, ce n'est pas seulement lié au fait que les rapports de force sur le terrain ne lui sont pas favorables. Karim Wade en serait pour quelque chose. Ce dernier qui le surveille comme du lait sur le feu, y compris physiquement, n'a pas bien apprécié ses dernières sorties qui ont non seulement braqué le pouvoir et radicalisé une certaine opinion contre lui.
Karim Wade l'aurait, selon nos sources, dit à Me Abdoulaye Wade. Ceci explique-t-il la "méforme" du Vieux ? Cette posture ne confirme-t-elle pas que c'est Karim Wade qui tire toutes les ficelles, depuis la Maison centrale d'arrêt et de correction de Rebeuss, malgré les apparences ?
Les prochains jours nous édifieront. En tout cas, c'est bien un secret de Polichinelle que le seul homme que Me Wade écoute de façon attentive, c'est bien son fils.
CONFRONTATION ENTRE VICTOR DIOUF ET BAMBA BA AUJOURD’HUI ; AMINATA NGUIRANE ET BATHIE SERAS PASSENT DEMAIN
VALSE DES LIBÉRAUX DEVANT LE MAGISTRAT INSTRUCTEUR
Le couloir des juges d’instruction est aux couleurs du parti démocratique sénégalais (pds) ces derniers temps, pour avoir été le théâtre du défilé des libéraux inculpés pour diverses infractions. Aujourd’hui, c’est victor Diouf et bamba bâ qui feront face au juge d’instruction, après le passage de toussaint manga et cie. le magistrat instructeur procédera à leur confrontation. Demain mercredi, ce sera au tour de Aminata nguirane et bathie seras de s’expliquer devant le juge.
Les libéraux ont commencé à défiler devant les juges d’instruction pour être entendus sur le fond de leurs dossiers. Ce, après avoir passé plus d’un mois derrière les verrous. Après Me El hadji Amadou Sall qui a été entendu hier, c’est au tour de Victor Diouf et de Cheikh Ahmadou Bamba Bâ de se présenter devant le magistrat instructeur. Selon nos sources, le secrétaire général du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel) fera face, aujourd’hui, à son accusateur, Cheikh Bamba Bâ. Le juge d’instruction les a convoqués pour une confrontation. Bamba Bâ, avait accusé le responsable du Meel de lui avoir remis 2000 francs Cfa pour l’achat du carburant qui a servi à mettre le feu sur un bus de Dakar Dem Dik lors des manifestations. Ces accusations du fils de Assane Bâ avaient poussé la police à orienter leurs recherches vers Victor Diouf qui avait disparu dans la nature pendant quelque temps avant de se livrer à la police du 4ème arrondissement.
La confrontation prévue aujourd’hui permettra certainement d’éclairer la lanterne du juge.
À la suite de Victor Sadio Diouf et Bamba Bâ, ce sera au tour de Bathie Seras et de Aminata Nguirane d’être auditionnés demain par le juge d’instruction. Interpellés à quatre jours du verdict du procès de Karim Wade, le lutteur et la jeune karimiste se présenteront demain mercredi devant le juge Samba Sall pour être entendus sur le fond. Aminata Nguirane et Bathie Seras sont soupçonnés d’avoir voulu mettre le pays à feu.
Selon les enquêteurs, ils ont été trouvés avec des pneus qui devaient servir à commettre des actes d’émeutes après le verdict du procès de l’ancien ministre de la Coopération internationale. Aminata Nguirane serait, selon l’accusation, la militante du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui devait recruter des nervis, notamment des lutteurs pour organiser des manifestations le 23 mars dernier, à la suite du verdict dans l’affaire Karim Wade. À rappeler que la semaine dernière, Toussaint Manga et Cie avaient été extraits de leur cellule pour faire face au juge d’instruction du premier cabinet.
Toussaint Manga, Serigne Abo Mbacké Diagne, Moussa Mané et Abdourahmane Ly ont été les premiers à faire face au doyen des juges Mahawa Sémou Diouf. C’est vendredi dernier, que le reste de la bande, notamment les quatre autres inculpés ont été soumis au feu roulant des questions du magistrat instructeur. Ils sont tous soupçonnés d’avoir troublé l’ordre public, suite aux manifestations du 23 mars dernier sur la Corniche.
LA JOURNÉE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE CÉLÉBRÉE LE 5 MAI AU CESTI
Dakar, 27 avr (APS) - L’UNESCO et ses partenaires vont célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse, le mardi 5 mai à partir de 9 heures, au Centre d'études des sciences et des techniques de l'information (CESTI), annonce un communiqué reçu à l’APS.
La JMP 20015 a pour thème: ‘’Laissez prospérer le journalisme. Vers une meilleure couverture de l’information, l’égalité des genres et la sécurité des médias à l’ère du numérique’’, précise la même source.
Au CESTI, cette célébration sera marquée par une table-ronde axée sur différentes thématiques.
Hamadou Tidiane Sy, journaliste, directeur de l’Ecole supérieure de journalisme, des métiers de l’Internet et de la communication (E-JICOM) traitera du sujet ‘’le journalisme libre et indépendant et les reportages de qualité à l’époque du numérique’’.
Eugénie Aw, enseignante-chercheure au CESTI, abordera ‘’les problèmes concernant la participation des femmes à la direction des médias et aux processus de décision, de même que la présentation des femmes dans les médias’’.
‘’La sécurité des journalistes, notamment dans les points chauds, et la protection des sources des journalistes contre toute divulgation numérique’’ sera développée par Ibrahima Khalilou Ndiaye, journaliste, secrétaire général du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication (SYNPICS).
Tidiane Kassé, journaliste, se penchera sur ‘’le journalisme normé par une approche des droits de l’homme’’.
La célébration de la journée sera aussi marquée par le lancement du magazine ‘’Journalistes des droits de l’homme’’ réalisé dans le cadre d’une opération conjointe de formation-action, Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Article 19 et l'UNESCO.
Première audition, hier, devant la chambre d’accusation, il a assumé son discours tenu à quelques jours du délibéré de Karim Wade et qui visait essentiellement le chef de l’Etat, Macky Sall.
L’avocat Me El Hadji Amadou Sall a été auditionné, hier, pour la première fois, sur le fond par la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar pour diffusion de fausses nouvelles et offense au chef de l’État. La mine confiante, il est arrivé sur les lieux à 10 h 27 et est sorti du bureau à 12 h 15 presque. Contrairement aux craintes de certains qui prédisaient que l’instruction allait durer au moins six mois pour le garder en prison, le juge a clôturé l’information. Aucune date n’a donc été fixée pour une autre audience. Le Président de la chambre d’accusation devra dans les prochains jours, soit accorder une liberté provisoire (la demande sera bientôt faite par les conseils) à l’avocat, soit prononcer un non-lieu.
À en croire un de ses conseils, Me Moustapha Dieng, qui refuse de donner certains détails pour ne pas violer le secret de l’instruction, son client a répondu à toutes les questions «avec assurance et justesse». Les avocats ont eux aussi posé deux ou trois questions. Il n’y a pas eu d’incidents. Cinquante sept avocats se sont constitués pour leur confrère. «Je suis fier des réponses qu’il a apportées. Il a montré qu’il est un grand démocrate, un grand leader du Parti démocratique sénégalais (Pds). Il ne s’est pas débiné», confie Me Dieng à la sortie de l’audience. Pour le conseil, l’article 80 ne doit pas être appliqué à son client.
Un autre plaideur a souligné que si la diffusion de fausses nouvelles est retenue à l’endroit de son client, il ne peut comparaître qu’en qualité de complice et les organes de presse qui ont relayé l’information, auteurs principaux.
En dehors du Président de la chambre d’accusation, il y avait ses deux assesseurs, un greffier et le substitut général Abdou Karim Diop.
Pour rappel, Me Sall a été interpellé quelques jours avant le délibéré sur l’affaire Karim Wade. Au cours de son discours dans un meeting à Guédiawaye, l’ancien ministre de la Justice avait soutenu
que le Président Macky Sall est «un peureux, incompétent, incapable et impuissant qui n’a pas de projet de société».
Suffisant pour que le «wadiste» invite les populations à sortir avec des gourdins, pilons, bâtons, cuillères… pour la résistance. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il a ajouté que si Macky Sall fait emprisonner Karim Wade, il ne assera pas une seule nuit au Palais.
EL HADJI AMADOU SALL
"Ce sont des pereux"
C’est dans une forme étincelante que Me El Hadji Amadou Sall s’est présenté hier au président de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel Galo Cyr Diagne et ses deux assesseurs pour être entendu sur le fond. Le bureau du juge a été assiégé par une trentaine d’avocats venus défendre leur collègue. Toutefois, seuls Mes Boro Pouye, Ciré Clédor Ly et Bamba Cissé ont posé des questions au prévenu.
Selon nos informations, Me El Hadji Amadou Sall a repris les propos qui lui sont reprochés et qui lui valent actuellement sa détention. Néanmoins, il a tenu à préciser qu’il ne parlait pas au président de la
République, mais au président de l’Alliance pour la République (Apr). «Ce sont des incapables, des poltrons», a-t-il martelé devant le juge Galo Cyr Diagne. L’audition a duré plus d’une quarantaine de minutes dans une ambiance détendue où juges et avocats devisaient tranquillement.
Avec sa verve habituelle et son courage chevillé au corps, l’ancien ministre de la Justice n’a pas reculé d’un iota dans ses attaques contre le pouvoir. Au contraire, il a déversé sa bile sur le régime de Macky Sall qu’il accuse de tous les péchés d’Israël. «Je le répète, ce sont des incompétents et des peureux», ajoute-til avec un air comique. De quoi susciter l’hilarité des nombreux avocats venus l’assister. L’exgarde des Sceaux et responsable du Pds soutient que son incarcération a des relents politiques.
Par ailleurs, le pool d’avocats va se concerter pour déposer une demande de liberté provisoire
La Direction de l’Ecole Nationale d’Administration (Ena) a décidé d’augmenter le prix de la location des chambres réservées aux élèves de l’établissement. De 10 000 francs cfa par étudiant pour les chambres à deux, le nouveau forfait incluant la nourriture passe à 52 500 francs cfa. tandis que les chambres individuelles qui étaient louées à 15 000 francs coûtent désormais 57 500 francs cfa par étudiant, nourriture et location comprise. cette décision prise par l’administration est rejetée par les élèves qui sont prêts à quitter les lieux si les nouveaux forfaits sont appliqués.
La prestigieuse Ecole Nationale d’Administration (Ena) baigne dans un climat délétère depuis quelque temps. La faute à une nouvelle réglementation concernant le prix du logement des élèves en formation. Ces derniers ont été informés par Sms de la mise en oeuvre d’un nouveau forfait concernant le prix du logement et de la nourriture. Le nouveau forfait pratiqué par le Conseil d’administration de l’école décide que l’élève qui payait 10 000 francs pour une chambre à deux devra débourser actuellement 52 500 francs Cfa logement et nourriture inclus, et l’élève qui payait 15 000 francs Cfa pour une chambre individuelle devra débourser à partir de fin avril 57 500 francs Cfa par mois. Les élèves qui ont été informés de la mesure juste après leur retour de stage rural sont sidérés par ce forfait qu’ils jugent inopportun en pleine formation. Pour certains, cette décision n’est pas bonne car une école comme l’Ena ne doit pas chercher du profit auprès des élèves qui ont été pris au terme d’un concours sélectif.
Avec le nouveau forfait, même les élèves qui ne se restaurent pas dans l’école seront tenus de payer le prix. En effet, le calcul du nouveau forfait a pris en compte les tickets du petit déjeuner à 250
francs, ceux du déjeuner et du dîner à 500 francs chacun, auxquels s’ajoutent les 20 000 francs (hausse de 5000f) de frais de loyer pour les chambres individuelles et les 15000 (en hausse de 5000 francs) pour les chambres à deux. Avec l’application de ladite mesure, on assiste à la suppression des tickets de restauration.
Naturellement, les élèves sont contre cette mesure, car beaucoup d’entre eux ne prenaient pas leur repas au restaurant de l’école. Et ils ne veulent être obligés à payer pour un service qu’ils ne consomment
pas. Bon nombre de personnes interrogées estiment que la réglementation de l’Ena est rigide, car les élèves sont obligés de payer leur chambre même s’ils sont en congé ou en stage hors de Dakar comme
ce fut le cas récemment pendant les 2 mois de stage à l’intérieur du pays. Depuis la publication de la circulaire dans l’établissement, la Direction et les élèves qui ne sont pas favorables à l’application de ce
forfait se regardent en chiens de faïence.
DES ELEVES QUITTENT LE CAMPUS, DEMANDE D’EXPLICATION DU PRESIDENT DE L’AMICALE
D’ailleurs, certains élèves ont boycotté le restaurant de l’école et d’autres ont décidé de quitter le campus de l’Ena. Ces derniers soutiennent qu’avec les engagements qu’ils ont à la banque ou ailleurs, il leur est impossible de pouvoir supporter cette hausse. Cependant, cela ne semble pas décourager l’administration de l’école décidée à appliquer la mesure entrée en vigueur depuis le 1er avril. D’après nos informations, l’administration qui détient 150 000 francs d’indemnité de stage des élèves du cycle A et 100 000 francs des élèves du cycle B veut obliger ces derniers à payer le tarif dès la fin du mois d’avril, qu’ils se restaurent ou non dans l’école. Malgré les tentatives de l’amicale pour faire baisser le tarif, les autorités sont restées intransigeantes. Des élèves qui ne peuvent supporter les nouveaux tarifs ont commencé à rédiger une demande de résiliation de leur contrat pour quitter leur chambre. C’est dans ce contexte que le président de l’amicale des élèves de l’Ena a reçu une demande d’explication de la part des autorités de l’école. Nous avons tenté, via la Primature, en vain d’entrer en contact avec Cheikh Awa Balla Fall, le Dg de l’Ena.