Le 14e Tour du Sénégal de cyclisme a pris fin, dimanche dernier, avec la victoire du Maroc. Certes, son directeur Michel Thioub est satisfait du déroulement, mais il sollicite davantage de moyens pour relever le défi, en 2014. Même avec un budget de 200 millions Cfa.
Les techniciens ont déploré le manque de préparation de l’équipe nationale ?
Ce n’est pas bien, ils nous ont abandonnés. On est presque des orphelins. Comment nous, pays organisateur, nous n’arrivons pas à avoir des maillots vert, jaune et rouge, nous n’arrivons pas à avoir, des pneus, des chambres à air. Nous avons des fusils, mais nous n’avons pas des balles pour combattre. C’est inadmissible. Tous les pays qui sont là sont mieux préparés que nous. Les Congolais ont quitté directement l’Afrique du Sud pour venir au Sénégal pour nous combattre. On était là, on les regarde avec les mains vides. Je trouve ça inadmissible. Il faudrait qu’il ait beaucoup plus de considération pour notre équipe nationale. Quand on nous invite au Burkina Faso, nous n’arrivons pas à y aller. Car le Sénégal ne peut pas nous payer des billets d’avion. On est même désarçonné quand la Rdc qui nous invite à son tour et nous paye les billets d’avion. Comment on peut les combattre. Je ne vais pas les attaquer sur le terrain, je ne le ferai pas. A chaque fois qu’on est sur la ligne d’arrivée, j’ai honte de les battre.
Est-ce que vous avez averti à temps le ministère des Sports ?
Le Tour était prévu au mois de décembre. Si l’arbitrage nous a prévu cet argent sur cette enveloppe dans le cadre de la préparation du Tour du Sénégal, qu’il ait une toute petite partie pour qu’on aille en Rdc, ils le savaient ils ont décaissé cet argent. Maintenant, avec la maladie qui sévissait en Afrique de l’Ouest, il y a eu des équipes réticentes qui ne voulaient pas venir. Et le médecin m’a dit que je ne parte pas en Afrique de l’Ouest. Il m’a dit ‘tu risques d’y laisser ta peau’. Les pays qui devaient participer m’ont dit qu’ils ne peuvent pas venir parce qu’y a Ebola en Afrique de l’Ouest et un cas au Sénégal. On a averti que le Tour serait reporté du 21 au 26 avril.
Je suis sûr qu’il y a des fédérations, quand elles partent, même si rien n’est budgétisé, on s’arrange toujours à les donner quelque chose. Le Cneps appartient au ministre des Sports, ils auraient pu nous amener là-bas pour nous regrouper. Avant c’est moi qui achetait les maillots du Sénégal. Pour me faire rembourser, c’était tout un problème. Maintenant que je n’ai plus d’argent, je n’ai pas pu les acheter. Il fut un temps où les coureurs Sénégalais étaient les mieux habillés. Au Burkina, on disait que les Sénégalais sont très élégants. On fait partie de la dernière roue de la charrette. Il a fallu gonfler les coureurs à bloc jusqu’à ce qu’ils gagnent une étape. Ils ont obtenu cette victoire à l’arrachée. Qui peut bomber la poitrine en disant qu’il a aidé cette équipe du Sénégal. Ni moi ni personne d’autre. C’est ça que je déplore et à partir d’aujourd’hui ils vont être plus regardants.
Est-ce que vous allez être pris en compte par les autorités avec ces résultats ?
Je suis sûr que l’arbitrage ne va pas nous favoriser. Pour le cyclisme, on est mort, on ne va pas au Jo, ni aux Jeux africains, aux Championnats du monde. Nous avons des circuits, on ne peut nous juger sur les Jo, on nous juge sur les Africa Tours. Les courses Africa Tour nous permettent de glaner des points pour aller aux championnats du monde tels que les Burkinabés l’ont eu. Les Marocains l’ont eu parce qu’ils sont dans le circuit Africa Tour. Il y a le Tour du Rwanda, du Maroc, du Faso. Le Sénégal y était avant qu’on s’arrête, c’était le circuit Africa Tour.
Etes-vous satisfaits de la relance du Tour du Sénégal ?
C’est ma première satisfaction, c’est une victoire pour tout le Sénégal. Autour de nous, les gens disaient que le Tour du Sénégal est mort, notamment les pays limitrophes. C’est ce qui m’a donné du courage. Il me fallait récupérer deux ans après ma maladie. Il me fallait ça pour récupérer parce que je me suis couché cinq ans. Après 6 ans, je réapprends à marcher. Psychologiquement, quand je marche j’ai peur. Je me dis est-ce que je ne vais pas tomber. C’est comme s’il y a des trous devant moi. Psychologiquement, je ne suis pas encore retapé. Si j’ai fait le Tour, c’est pour le Sénégal. Parce que les gens nous classaient derniers. On n’avait plus une valeur marchande. Les gens ne sont pas plus compétents que nous, pourquoi ils nous traitent des derniers de la classe. Cela m’a donné du courage pour revenir. J’espère que le Tour va continuer. Le Sénégal a repris le tour, nous avons frayé un chemin sur l’échiquier africain.
Les perspectives après le Tour, malgré une absence de cinq ans ?
Je n’attendrais même pas un an pour qu’on s’inscrive sur l’Uci. Il faut que les autres pays nous respectent. C’est cela que je demande, c’est mon souci. Propulser le Sénégal à un certain niveau. Le Tour du Sénégal appartient à tout le monde. Quand je serai mort, les gens vont m’oublier. De grâce, que les gens aient un peu de patriotisme pour nous aider pour que le Tour puisse survivre. Le Paris-Dakar est mort parce qu’il ne nous appartient pas.
Quelles sont les démarches pour l’homologation du Tour à l’Uci ?
C’est des circuits Africa Tour et les primes sont lourdes. Les trois commissaires doivent avoir un véhicule de toit ouvrant. Nous n’avons pas de toit ouvrant, il faut investir sur ces véhicules. Il n’y a pas beaucoup de toits ouvrants au Sénégal. C’est une condition sine qua non, les cameramen et les photographes à moto. Avec 200 millions, je peux faire un excellent tour, en 2016. Je ne demande pas les 500 millions du Faso, ni le milliard du Gabon et du Rwanda. Quand on galère avec un tout petit budget, on est très économe. Le Gabon amène des professionnels, des coureurs Italiens parce qu’ils mettent 80 millions de primes. Ils mettent de l’argent et avec l’argent, vous avez les meilleures équipes. Il faut de l’argent pour organiser un bon tour et il y a de l’argent au Sénégal. C’est des problèmes de volonté politique.
Ce manque de volonté politique est-il dû au refus des autorités de soutenir le Tour ?
Les autorités étaient sceptiques de la faisabilité du Tour, beaucoup de gens n’y croyaient pas. Je ne vis que de défis. Je suis fier d’avoir tenu le Tour. J’ai été coureur, on m’a tellement battu j’ai tellement gagné. Donc je ne suis pas frileux d’une défaite. Combien de fois j’ai souffert dans ma vie. Je n’ai jamais pu gagner un championnat du Sénégal parce que c’est une course sur loterie. Tant que j’ai du souffle, je me battrai toujours pour que le Tour ait lieu. On sait que le Tour 2016 aura lieu. On ne peut pas faire un Tour à 15 jours ou à un mois de l’évènement. Le Tour veut passer à la vitesse supérieure. Tout ce que j’ai réussi, c’est grâce à Dieu. Je ne crois pas à la justice des hommes, je ne crois qu’à la volonté divine.
UN GROUPE PRO-BAMAKO PREND DES POSITIONS REBELLES, LE MNLA DÉNONCE UNE RUPTURE DU CESSEZ-LE-FEU
Bamako, 27 avr 2015 (AFP) - Un groupe armé favorable à Bamako a pris lundi le contrôle de Ménaka, une localité du nord du Mali jusqu'alors partiellement contrôlée par la rébellion, qui a dénoncé "une rupture manifeste du cessez-le-feu par le gouvernement", a-t-on appris de sources concordantes.
Cette opération intervient peu après l'accord donné par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg) à un paraphe de l'accord pour la paix au Mali déjà entériné par le gouvernement et les groupes qui le soutiennent le 1er mars à Alger, selon la rébellion et une source de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma).
"Ce lundi, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) est entré à Ménaka pour prendre le contrôle des positions des rebelles touareg du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) qui ont fui", a affirmé à l'AFP une source de sécurité au sein de la Minusma jointe à Ménaka.
"Il n'y a pas eu de combat. Actuellement les Casques bleus de l'ONU occupent toujours leur camp à Ménaka. L'armée malienne est également cantonnée dans son camp mais le Gatia a pris toutes les positions du MNLA en fuite", a ajouté la même source.
Le secrétaire général adjoint du Gatia, Haballa Ag Amzatal, a confirmé l'information, assurant que le groupe et ses alliés d'une branche du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) avaient été "provoqués" par les forces du MNLA "à 40 km au sud-ouest de Ménaka, dans la localité d'Inazolt".
"Nous les avons repoussés et poursuivis jusqu'à Ménaka où nous occupons actuellement toutes leurs positions, notamment la mairie de la ville", a-t-il déclaré à l'AFP.
La CMA a en revanche fait état dans un communiqué de "combats et de souffrances supplémentaires pour les populations de Ménaka" à la suite de l'attaque lancée dans la matinée "par des éléments de l'armée malienne et de ses milices".
"Depuis le début du processus de négociations, les violations du cessez-le-feu par le gouvernement malien sont flagrantes et récurrentes sans que cela ne soit dénoncé ou suffisamment souligné par la communauté internationale et la Minusma, pourtant si prompts à faire pression tous azimuts sur la CMA pour parapher l'accord d'Alger", accuse la rébellion.
"La gravité de l'agression est d'autant plus inacceptable qu'elle intervient au lendemain d'un engagement définitif de la CMA à parapher l'accord dans les plus brefs délais,transmis au chef de la Minusma et représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU", selon le texte.
"La CMA ne peut se résoudre à subir indéfiniment les attaques et les agressions dictées par Bamako sans réagir", ajoute celle-ci, exhortant la médiation algérienne et la communauté internationale à "condamner de tels agissements et à prendre leurs responsabilités".
Une source de la Minusma a confirmé à l'AFP que celle-ci avait reçu "un ferme engagement des mouvements armés de la CMA de parapher l'accord d'Alger très rapidement", après une réunion mercredi "en principe à Ouagadougou pour parler de la suite du processus de paix".
Le chef de la Minusma, Mongi Hamdi a assuré la semaine dernière garder "l'espoir et la conviction que le processus d'Alger sera couronné de succès par la signature de l'Accord le 15 mai prochain par toutes les parties prenantes maliennes".
La rébellion a de nouveau refusé le 18 avril de parapher en l'état l'accord d'Alger, malgré les pressions de la communauté internationale qui a enjoint les protagonistes de venir tous le signer le 15 mai à Bamako.
Lors d'une rencontre le 17 mars avec une délégation de diplomates internationaux et africains dans son bastion de Kidal (nord-est) elle leur avait présenté une série de "points essentiels à introduire" dans l'accord, une exigence rejetée par la médiation comme par Bamako.
Parmi ses revendications figuraient la "reconnaissance officielle de l'Azawad comme une entité géographique, politique et juridique", en référence à l'appellation du nord du Mali par les rebelles, la création d'une assemblée interrégionale couvrant cette zone, et un quota de "80% de ressortissants de l'Azawad" dans les forces de sécurité.
CRISE SCOLAIRE : APPEL AU PATRIOTISME DU CUSEMS ET DU GRAND CADRE
Le Cusems et le Grand cadre devraient éviter que leur combat légitime pour plus de justice sociale à l’égard des enseignants, ne se fasse aux dépens des droits aussi légitimes des enfants qui leur sont confiés
Les dangers qui planent sur l’Ecole publique se sont aujourd’hui, accentués du fait de la prolongation de la crise scolaire au niveau du moyen, secondaire et élémentaire de notre système d’Education nationale.
Sont en cause, les revendications des enseignants liées aux «statuts», aux indemnités de logement et à la gestion démocratique du personnel.
Les syndicats d’enseignants viennent d’obtenir un gain historique, qui est la «titularisation des corps émergents», avec des rappels de salaire de 26 milliards prévus dans une Loi des finances rectificative, en juillet 2015.
Cependant, la question de l’augmentation des indemnités de loge- ment pour plus de justice sociale entre les agents de l’Etat de même catégorie, est encore non résolue, du fait des engagements pris par le gouvernement en matière d’équilibre budgétaire pour 2015.
Ces engagements prévoient «le blocage des indemnités, la non- création de nouvelles, et le recrute- ment de nouveaux agents au prorata des départs à la retraite».
Pourtant, ces engagements étaient connus des principales organisations syndicales des enseignants bien avant le vote, en décembre 2014, de la Loi des Finances pour 2015.
Mais, plus préoccupés par les questions liées aux «statuts», ils ne s’étaient pas mobilisés pour éviter que l’Assemblée nationale n’entérine le projet d’équilibrage budgétaire proposé par le gouvernement.
Aujourd’hui qu’ils ont obtenu des avancées substantielles sur leurs revendications liées aux «statuts», à l’étape actuelle du calendrier scolaire, il leur faudrait un sursaut patriotique pour savoir qu’ils n’ont plus, pour ce qui reste de l’année scolaire, de marge de manœuvre pour se battre sans la compromettre, afin d’a- mener le gouvernement à modifier l’équilibre budgétaire voté par l’Assemblée nationale.
Un constat de désaccord sur la question de l’augmentation des indemnités de logement s’impose donc à eux, s’ils ne veulent pas sacrifier les études des enfants qui leur ont été confiés par des parents aujourd’hui dans le désarroi. Ce constat lucide devrait déboucher sur la fin de la grève et autres perturbations de ce qui reste pour l’année scolaire, pour créer les conditions de son sauvetage et de la mise en œuvre des acquis liés aux «statuts».
Cette décision patriotique est attendue d’eux par toute la Nation.
D’autant plus que celle-ci est déjà fortement remontée contre leur usage d’une forme de lutte non conventionnelle qui consiste à «retenir les notes des compositions des élèves».
Autant les syndicats d’enseignants ont droit de faire la grève des cours et des examens, autant ils l’ont pour les compositions. Mais nullement, ces droits ne les autorisent à «confisquer les notes des élèves» qui sont la propriété privée de ces derniers.
Ces «notes» ne sont ni la propriété de l’Etat ou de l’Ecole avec lesquels les enseignants sont en conflit, mais bien celles de l’élève à qui l’enseignant a fait passer une composition.
L’on assiste donc à une prise d’otage d’enfants, pour la plupart mineurs, que des parents leur ont confiés pour leur éducation. Cela est d’autant plus inacceptable que cette prise d’otage est contraire à la morale et à l’éthique de l’enseignant, mais aussi elle assimilable à un «délit de vol d’un bien d’autrui».
Ainsi, le Cusems et le Grand cadre devraient éviter que leur combat légitime pour plus de justice sociale à l’égard des enseignants, ne se fasse aux dépens des droits aussi légitimes des enfants qui leur sont confiés, et de la défense de l’Ecole publique pour laquelle ils prétendent lutter.
Il est certain que sauver l’année scolaire ne signifie pas sauver l’Ecole publique, mais en sacrifiant l’une, l’on creuse une tombe pour l’autre.
Donc, le Cusems et le Grand cadre devraient se rendre compte qu’à l’heure actuelle, la bataille pour l’augmentation des indemnités de logement pour plus de justice sociale est encore devant nous, et aura plus de chance de réussite, si l’on en évite de sacrifier l’année scolaire en cours.
Cette bataille, à la lumière du «pré-rapport» sur «le système indemnitaire et de rémunération des agents de l’Etat» qui sera publié en mai prochain, pourrait être reprise durant les vacances scolaires en perspective de la Loi des Finances pour 2016, dont le projet sera soumis à l’Assemblée nationale dès octobre prochain.
L’AVOCAT DES RECALCITRANTS CHARGE LES GARDES PENITENTIAIRES
Le fait est rare pour être souligné, car jusque-là, il y a eu plusieurs cas de mouvements d’humeur dans les différentes prisons. Seulement, rarement, un garde pénitentiaire a attrait des détenus à la barre, comme c’est le cas dans cette affaire.
Garde pénitentiaire à la prison du cap Manuel, Modou Fall n’a pas hésité à attraire à la barre trois détenus, pour outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions, violences et voies de fait dirigés contre un agent de la Fonction publique.
Mais à la barre du tribunal des flagrants délits, les sieurs Racine dit Antonio Guissé, Pape Diokhané et Mandé dit Boy Bambara Sidibé, ont jeté le discrédit sur les matons, s’insurgeant ainsi de la façon dont ils sont traités. Toutes choses qui font qu’ils avaient entamé une grève de la faim qui a duré 7 jours, pour de meilleures conditions de détention. C’est donc dans ces circonstances que les prisonniers en sont venus à manifester leur mécontentement. Un mouvement d’humeur qui a été exacerbé, selon eux, par un des gardes qui a usé de matraques électriques contre eux.
D’ailleurs, lors du procès d’hier, deux gardes ont comparu comme témoins et ont indexé Pape Diokhané (déjà jugé en Cour d’assises) comme étant celui qui dirigeait les échauffourées. Ils soutiennent également que certains avaient du quinquéliba bouillant qu’ils versaient sur les gardes. Tandis que d’autres se lacéraient le corps avec des lames pour exprimer leur mécontentement.
Des propos démentis par Pape Diokhané qui a indiqué qu’il a été réveillé par le bruit et qu’il n’est en rien dans cette manifestation.
Les détenus auraient versé du quinquéliba bouillant sur les gardes
Partie civile dans cette affaire et représentant l’administration pénitentiaire, Gora Fall, n’a finalement rien demandé en guise de réparation.
Quant au Procureur, il a lavé, à grande eau, Pape Diokhané, dans son requisitoire, au motif que ce dernier a reconnu être le porte-parole des grévistes, mais a nié les violences qu’on lui reproche.
Il rappelle que Racine dit Antonio Guissé faisait bien partie des manifestants, car ayant comparu à la barre avec un bras sous bandage. Une blessure qu’il s’est fait lui-même pour manifester, a dit le Procureur, selon qui, ce dernier était également à la tête des grévistes. Etant noté que Pape Diokhané n’était pas sur les lieux au moment des faits, il a plaidé pour sa relaxe au bénéfice du doute, là où il a requis une peine de 3 ans d’emprisonnement ferme à l’encontre de Racine dit Antonio Guissé et de Mandé dit Boy Bambara Sidibé.
L’avocat de ce dernier a chargé les gardes pénitentiaires qui, selon lui, ont «confondu une peine privative de liberté et une peine privative de droit». Pour lui, les prisonniers n’ont rien fait que demander à être mis dans de meilleures conditions. Selon l’avocat, les deux témoins, également, gardes pénitentiaires ont raconté des faits auxquels Gora Fall- partie civile dans cette affaire - n’a pas assisté. Poursuivant, il dira que les trois personnes arrêtées ont été ciblées, car lors des manifestations, 19 personnes ont été arrêtées, les 16 ont été retournées dans leurs cellules et trois d’entre eux ont comparu à la barre. Précisant qu’un détenu a le droit de manifester, l’avocat a plaidé pour la relaxe de son client, Mandé dit Boy Bambara Sidibé.
Le tribunal a fixé le délibéré pour le 4 mai prochain.
«LES ‘DJIHADISTES’ NE MERITENT AUCUN SOUTIEN VENANT DES MUSULMANS»
IMAM ABDOULAYE CISSE MADIOR, SUR LE TERRORISME ISLAMISTE
Imam Abdoulaye Cissé Madior, président de la Fondation Serigne Madior Cissé, est d’avis qu’aucun musulman ne doit aider les «djihadistes» qui tuent au nom de l’islam qui est pourtant une religion de paix. Pour lui, ces prétendues «djihadistes» ne sont en vérité que «des illuminés avides de pouvoir ne cherchent qu’à s’investir d’une soi-disant mission d’islamisation pour terroriser le monde, embrouiller les esprits et dévier les consciences».
«Personne, à plus forte raison les musulmans, n’a le droit de se sentir obliger par la nécessité de recourir au ‘Djihad’, sinon il y aura agression partant d’une violation des textes coraniques». C’est ce qu’a soutenu imam Abdoulaye Cissé Madior, président de la Fondation Serigne Madior Cissé L’hissaan, par ailleurs imam ratib de la mosquée L’hisaane Sidoné de Saint-Louis.
Samedi dernier, à l’occasion de la conférence religieuse annuelle qu’il animait à Dakar, le religieux a fustigé l’attitude des «djihadistes» qu’il qualifie «d’ignoble et d’irresponsable pour un musulman digne de sa religion». Selon lui, «les terroristes ne font que interpréter erronément le saint Coran et ils utilisent l’islam à des fins personnelles. L’islam interdit l’usage de la force pour imposer la religion. Les ‘djihadistes’ qui tuent des hommes, violent des femmes au nom de l’islam, sont en parfaite contradiction avec les enseignements du Prophète(Psl)».
«Ces ‘djihadistes’ sont des illuminés avides de pouvoir»
«Ces individus dit ‘djihadistes’, qui sont des illuminés avides de pouvoir, ne cherchent qu’a s’investir d’une soi-disant mission d’islamisation pour terroriser le monde, embrouiller les esprits et dévier les consciences. Il est donc du devoir de tout musulman de démasquer cette attitude derrière laquelle se cachent des mal intentionnés. Il est du ressort de tout musulman de recadrer les débats et de montrer la voie salutaire à suivre», a-t-il recommandé.
Car, a-t-il souligné, «non seulement l’islam est une religion de paix, mais il prône aussi la liberté religieuse et de conscience. Donc, il appartient à chaque musulman d’éviter d’entretenir le doute et de rétablir partout où besoin est, la véracité du message de paix que véhicule notre religion. Les ‘djihadistes’ ne méritent aucun soutien venant des musulmans».
Parce que, pour lui, «l’absence de paix et de cohésion sociale notée, en passant par les vives tensions à travers le monde, est souvent la résultante d’un déficit de dialogue et d’éducation orientée vers la liberté et le respect de l’autrui. Parce que la paix fait partie des beaux noms divins de l’islam».
«’Ya salam’, remède de la jalousie»
Par ailleurs, l’imam renseigne que le remède le plus efficace de la jalousie est la prononciation de «121 ‘Ya Salam». «Pour lutter contre la jalousie, aussi possessif qu’elle soit, il faut prononcer 121 fois ‘Ya Salam’. Ainsi, on se débrasera de la lourdeur du cœur provoqué souvent par ce sentiment nuisible», a renseigné l’imam Cissé.
PAR FOUSSEYNI DIARRA
LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE ET AUX HONORABLES DÉPUTÉS DU MALI
Un pays devient grand quand il n’est pas banal et la valeur démocratique qui en découle en termes de symbolisme et de sacrifices, est très importante et ce sont ces symboles qui ont fondé l’exception malienne
Mon nom est Fousseyni Diarra, Pilote commandant de bord à la retraite, résidant à Dakar.
Je suis Malien de souche, de pensée, de cœur et fier de l’être.
C’est avec un immense plaisir que je vous adresse la présente suite à l’information parue dans les médias et relative à la saisine de votre auguste institution pour le cas du Président Amadou Toumani Touré. Je le fais avec d’autant plus de conviction qu’il s’agit par une analyse objective et sans complaisance, de contribuer tant soit peu à restituer la vérité, vérité qui une fois altérée peut être trahie, la rétablir est l’acte le plus noble et le plus sublime qu’un homme digne de ce nom se doit d’accomplir. Lux mea lex (La lumière est ma loi) étant mon sacerdoce.
Je profite de cette opportunité inespérée pour rappeler à l’envi quelques faits saillants qui ont jalonné la vie de cet homme, sans énumération de belles réalisations accomplies afin qu’ils ne tombent dans les méandres de l’oubli ou dans la banalisation au profit de l’actualité.
Cela pose derechef le problème de conscience et d’équité car le sérieux et la responsabilité des fonctions stratégiques que vous exercez dépendent de beaucoup de votre sens de discernement et surtout de votre amour pour votre pays autour me semble- t-il, des seuls slogans qui vaillent aujourd’hui. Réconciliation et Unité.
Monsieur le président de l’Assemblée nationale et honorables députés
Un pays devient grand quand il n’est pas banal et la valeur démocratique qui en découle en termes de symbolisme et de sacrifices, est très importante et ce sont ces symboles qui ont fondé l’exception malienne.
Souvenez-vous de ce soir du 26 mars 1991 où cet homme a osé, risquant sa vie au moment où tout espoir avait disparu, il mit fin à 23 ans de dictature avec son cortège d’arrestations et de morts et à la clé une promesse, celle de rendre le pouvoir dans un an après des élections libres et démocratiques.
A la survenue de l’échéance il partit, anonyme et humble, après avoir mis son Moi au service du pays afin que naisse la démocratie, la vraie.
Souvenez-vous de son refus à faire la guerre parce qu’en connaissant le coût tant humain, matériel que financier. Il privilégia le dialogue, appelant sans cesse à une concertation internationale et à des négociations.
Une telle démarche fut critiquée et abandonnée pour être ensuite reprise, acceptée comme une évidence et admise comme seule issue à la crise.
Souvenez-vous que c’est à la Conférence des chefs d’Etat de l’Union Africaine tenue à Addis Abeba en 2011 qu’il a été mis en place un groupe de chefs d’Etat, choisis selon le respect qu’on leur porte et leur connaissance de la «question libyenne», pour proposer une solution de médiation dans cette crise qui risquait d’avoir une dimension africaine voire mondiale. Aussi cinq chefs d’Etats ont été choisis :
Afrique du Nord, le Président Abdel Aziz de Mauritanie
Afrique Centrale, le Président Denis Sassou Guessou du Congo Brazzaville
Afrique Australe, le Président Jacob Zuma
Afrique de l’Est, le Président Museveni d’Ouganda
Afrique de l’Ouest, le Président Att du Mali
Ils se rendirent sous le feu des armes à Tripoli voir Kadhafi, et le Cnt à Bengazi. Toutes ces informations étaient reprises en boucle par les médias des coalisés.
Att était convaincu que la débâcle libyenne prévisible face à cette coalition internationale, serait une catastrophe pour les pays du Sahel, notamment le sien. Les événements encore une fois lui donnèrent raison et la Libye n’est plus un Etat, encore moins une Nation.
Souvenez-vous de son refus de prendre une position systématique contre la Libye par sa lecture propre et non comme d’autres qui se sont vite transformés en monstres d’ingratitude. Le malien par nature n’est pas «Hasidi».
Souvenez-vous de son refus de signer un protocole de l’immigration qui permettait au gouverne- ment français d’expulser les ressortissants maliens vers le Mali, mais exigeait plutôt la régularisation des Maliens qui remplissaient les conditions et refusa ainsi d’accorder un chèque en blanc au ministère français de l’Immigration. Att est un homme du refus quand il s’agit de l’intérêt supérieur du Mali, de son rang, de sa grandeur, parce qu’il ne confondait pas sa personne très sobre et très modeste à l’honneur du Mali.
Souvenez-vous de Hama Ag Mahmoud qui, dans son interview parue dans le Courrier du Sahara, disait je cite : «Oui la France nous avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad dans le but d’affaiblir le gouvernement malien et faire une Opa sur les ressources encore non exploitées ni explorées» fin de citation. L’aveu étant la reine des preuves, une vérité aveuglante vient de nous éclairer.
Souvenez-vous honorables, du 22 mars 2012 où des égarés et ambitieux utopiques assassinaient la démocratie chèrement acquise. Ils étaient plus préoccupés par le pillage des ressources que d’aller bouter les jihadistes hors du Mali, motif évoqué pour justifier leur acte ignoble, préférant regarder à la télévision, ces longues files de jeunes innocents téméraires, déterminés, à la foi ardente pour aller faire le boulot à leur place.
Souvenez-vous de cette déclaration du Président Macky Sall dans son interview accordée à Tv5 Monde où il disait, je cite : «La porosité des frontières, la défaite de la Libye et surtout le coup d’Etat survenu le 22 mars ont précipité l’invasion du Nord Mali» fin de citation.
Monsieur le président et honorables députés
Souvenez-vous enfin des propos du Président tchadien Idriss Deby, fer de lance de la lutte anti- terroriste en Afrique, lors de la Conférence des chefs d’Etat tenue à Dakar et qui s’élevait contre la dénonciation et la simplification d’un problème aussi complexe car, disait-il, je cite : «Aucune armée seule, aucun pays seul, ne peut faire face à ce terrorisme grandissant et transfrontalier.
Seule une armée africaine forte peut en venir à bout» fin de citation. Il sait de quoi il parle, tant il est vrai que c’est le monde entier qui est confronté à ce fléau et chaque jour qui passe, conforte cette déclaration.
Alors que des pays réglaient leurs contradictions politiques par les armes, nous Maliens réglons les nôtres par le dialogue, la paix et surtout mettons à profit cette puis- sante force qu’est la réconciliation nationale, toutes ces valeurs qui vont de pair avec l’exceptionnalisme auquel le Malien est souvent habitué.
Le premier pas est me semble-t-il, de sortir de la phase infantile de dénonciations et d’accusations pour se concentrer, renforcer, voire dépasser les acquis des belles réalisations dont vous êtes juges et de la croissance positive et exponentielle laissées par le Président Att.
Comme vous le savez, après une victoire tout le monde devient héros, et pour peu que survient une défaite ou une déconvenue, seul un petit noyau est ciblé, pris à parti et exposé à la vindicte populaire, aux dénonciations et aux accusations les plus fantaisistes.
Votre tâche est exaltante mais combien difficile, et mérite que l’on s’attardât sur le cas de ces thuriféraires dont l’activisme pour ce problème précis a pris une certaine ampleur jusqu’à gangrener une grande partie de la majorité actuelle et même une partie du Peuple. Des flagorneurs qui n’ont que la violence verbale à la bouche, avec un verbalisme pompeux animé d’un négativisme de répulsion.
Adversaires de tout ce qui peut favoriser et cimenter la réconciliation nationale, encore plus entre Att et son frère Ibk ces mystificateurs et diffuseurs d’accusations grotesques, loin d’être des références de droiture, ne sont que des hommes de petite vertu aux antipodes de toutes nos valeurs cardinales.
Sans ambition ni vision pour le devenir de notre Peuple, sinon que de salir un homme et son entourage. Il provoque l’indignation et la colère. Avec eux, il y a toujours des déceptions, d’atroces souffrances morales et des douleurs non guéries. Un tel comportement est leur seul et unique moyen de survie.
A ces thuriféraires qui s’évertuent au retour de Att à Bamako pour reprendre son fauteuil à Koulouba n’est que de l’intox, de la manipulation pour leur permettre de continuer à survivre en s’adonnant à leur jeu favori et ignominieux, la délation et le mensonge.
A ces thuriféraires, toutes ces voix qui s’élèvent, ces conférences qui se tiennent un peu partout pour son retour ne sont que l’expression d’une incompréhension de la situation voire le constat d’une injustice à l’égard d’un homme pour lequel ils ont reconnaissance et admiration pour tout ce qu’il a fait pour son pays et surtout convaincu qu’un homme peut être privé de bien matériel mais pas de justice.
Que dire de ces vieux au crépuscule de leur vie, ayant occupé de hautes fonctions, aujourd’hui en mal de publicité et qui à la place d’une natte et d’un chapelet pour prier et appeler à la réconciliation nationale, se complaisent à proférer des accusations simplistes, occultant les nuances et dénaturant la vérité. Veuillez honorables députés, à ce que de tels comportements n’influencent ni ne freinent la dynamique de réconciliation amorcée.
Monsieur le président et honorables députés
N’ouvrons pas la boîte de Pandore qui a la particularité de laisser s’envoler tous les biens ; et les maux retomber sur nous avec l’espérance, la paix des cœurs et la réconciliation restés au fond de la jarre.
Monsieur le président et honorables députés, vous avez une responsabilité historique et occasion ne pouvait être plus propice ni moment plus favorable pour écrire une des plus belles pages de notre histoire par amour pour un Mali réconcilié et uni apportant ainsi un démenti cinglant à ce que disait feu le Président Georges Pompidou, je cite : «Si vous avez le bon sens et le courage, c’est que vous êtes une minorité» fin de citation.
Vive la Réconciliation nationale et que Dieu bénisse et protège le Mali.
QUAND LES RELIGIEUX ENTRENT DANS LA MELEE
MOURCHID TV, LAMP FALL FM, TOUBA TV, AL MADINA FM, ESPERANCE FM…
Les chaînes de radios et de télévisions estampillées religieuses poussent comme des champignons au Sénégal. Chaque confrérie religieuse détient ainsi son support médiatique. De quoi s’interroger sur l’objectivité de l’information qui y est traitée.
Comme dans la politique, le paysage médiatique sénégalais connaît un pluralisme après quelques années de monopole de l’Etat. Aujourd’hui, il y a une prolifération considérable des médias appartenant à des confréries religieuses du pays. On peut ainsi citer, côté chaîne de télévision des supports comme Mourchid Tv, Tivaouane Tv, Touba Tv, Lamp Fall Tv.
La prolifération des médias religieux est encore plus manifeste dans le domaine des radios et de la presse en ligne. Walf 2, Almadina Fm, Lamp Fall Fm, Espérance Fm… pour ne citer que ceux-là, sont aussi des radios à vocation religieuse. Aussi, en matière de presse en ligne, chacun, tidjanes, mourides, khadres, niassénes, layennes, catholiques… a son site ou portail d’informations.
On peut presque dire que, finalement, chaque confrérie présente au Sénégal dispose de son médium. C’est comme si tout le monde voulait avoir son canal de diffusion de son message. Le panorama médiatique sénégalais est de ce fait marqué par une forte diversité de supports.
Espérance Fm, qui émet depuis 3 mai 2013 sur la bande Fm, est, cependant, dans le lot de média religieux, la seule d’obédience chrétienne. Radio généraliste et commerciale, elle est la résultante de la volonté de la hiérarchie catholique.
Face à cette situation de «prolifération de médias religieux», force est de se poser la question de savoir si cet état de fait n’aura pas un impact aussi bien sur le comportement du journaliste, que sur la grille de programmes qui est servie aux téléspectateurs et auditeurs. Cela d’autant plus que même si ces médias se considèrent comme des généralistes, la réalité en est toute autre. Les émissions religieuses consacrées à leurs confréries dominent dans leur grille de programme.
D’ailleurs, la religion a toujours occupé une place de choix dans les programmes des médias au Sénégal. Les grilles de programmes des chaînes sénégalaises intègrent en général les émissions religieuses, qu’elles soient musulmanes ou chrétiennes. Egalement, les grands événements religieux, tels que le Magal de Touba, les Gamou de Tivaouane, Médina Baye, Léona Niasse, Ndiassane, l’Appel des Layennes, la Ziara Omarienne, le pèlerinage de Popenguine, etc, sont très largement couverts, de même que d’autres événements de moindre importance.
Outre ces événements religieux, ces médias adossés à des confréries ou à des communautés religieuses biens définies, constituent aussi un moyen de propagande de leur appartenance religieuse, si ce n’est un espace de règlement de comptes, lorsque leur guide religieux ou leur confrérie est cité (e) négativement par une tierce personne.
Nous avons approché tous ces médias religieux pour leur donner la parole relativement au sujet, mais la plupart d’entre eux n’ont pas accepté de se prononcer pour des convenances éditoriales ou personnelles.
Pour une meilleure prise en compte de l’aspect genre dans les projets et programmes de développement, le ministère de la Justice renforce les capacités de ses cadres. La Cellule genre créée récemment, en atelier hier à Dakar, va servir de cadre fédérateur dans une mise à niveau.
Dans un contexte de persistance des inégalités entre homme et femme, le ministère de la Justice renforce les capacités de ces cadres en matière de genre. La Cellule genre du ministère de la Justice, créée récemment, a tenu un atelier hier à Dakar pour marquer sa participation à l’institutionnalisation du genre dans le département.
Les résultats escomptés sont : la prise en charge de cet aspect dans tous les projets et programmes de développement du ministère de la Justice.
D’après Ndèye Dieynaba Sylla Diop, coordonnatrice de la Cellule genre, bien que les normes soient exécutées, il y a encore des gaps à résorber. Il s’agit de fédérer les actions pour une meilleure prise en compte de cet aspect. Pour cela, il faut que le rapport de la Stratégie nationale pour l’égalité et l’équité de genre de 2013 soit intégré.
Au titre des défaillances constatées, Mme Diop parle du renseignement des données sexo-spécifiques. Il faut une «catégorisation exhaustive du nombre d’agents ou de justiciables, la prise en compte de la cible de manière homme et femme, l’humanisation du milieu carcéral, le renforcement de l’éducation surveillée», recommande-telle.
D’après la représentante du Garde des sceaux, la mise en place de cette cellule est un engagement du ministère «à atteindre les objectifs d’équité et d’égalité entre les sexes qui est une question fondamentale de développement et des droits humains».
La directrice des services judiciaires, Ndèye Halimatou Siby, elle, rappelle : «Il n’y a pas un seul domaine de la vie sociale qui ne soit pas pris en compte par le système judiciaire. Sous ce rapport, la justice doit être accessible, crédible, efficace et fiable pour être honorée de la confiance des justiciables.»
La coordonnatrice ajoute que la Cellule genre «offre la tribune idéale pour unir nos efforts, moyens financiers et techniques en participant à l’amélioration du statut des femmes par la mise en œuvre de réformes sur le plan institutionnel, en leur accordant une formation professionnelle et une réinsertion sociale à travers divers programmes, et en mettant en place des actions en faveur de l’égalité des sexes, autonomisation des femmes et assurer le respect des droits fondamentaux des femmes et des filles».
À KÉDOUGOU LES FEMMES ACCOUCHENT SOUS DES LAMPES TORCHES
Macodé Fall, secrétaire général de l’union syndicale du Sutsas de Kédougou, revient sur les maux qui minent le secteur de la santé et le violent accident qui avait emporté l’équipe cadre. Le syndicaliste et non moins infirmier-chef de poste de Népen demande à l’Etat d’indemniser les familles des accidentés et annonce une plainte contre la compagnie minière AfriGold.
Vous venez d’être porté à la tête de l’union régionale du Sutsas de Kédougou. Pouvez-vous décliner ce que vous comptez faire durant votre mandat ?
On ne va pas réinventer la roue, on va juste continuer la lutte et le travail qui étaient en train d’être menés par nos camarades qui ont été mutés pour servir ailleurs. Pour ne pas laisser la structure en léthargie, on a jugé opportun de faire le nécessaire pour occuper les postes vacants provisoirement, en attendant le renouvellement du bureau qui aura lieu en décembre.
On espère faire tout ce qui est en notre possible pour poursuivre le travail trouvé sur place et prendre en charge les préoccupations de nos camardes. Déjà, l’heure est à la massification. On est en train de travailler pour permettre au personnel sanitaire des trois départements Kédougou, Salémata et Saraya d’adhérer en masse au Sutsas. Qu’ils se l’approprient. L’heure est grave et tout le monde doit s’y mettre pour faire bouger les choses.
Dans quelles circonstances s’est produit le choc du 21 mars dernier dont 4 membres de l’équipe cadre et le chauffeur de Fhi360 ont été victimes ? Qu’est-ce qui a été fait par le personnel sanitaire ?
Nous tenons à présenter nos condoléances aux familles des victimes. Les victimes étaient en déplacement pour des stratégies avancées sur le tronçon Saraya-Sayinsoutou. L’accident a été d’une très rare violence et nous ne souhaitons plus ça. Le personnel sanitaire est toujours abattu.
Puisque ça a été dur. Des démarches ont été faites pour décrocher un avion afin de rapatrier les corps vers les familles respectives et nous remercions le directeur de Cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, qui n’a ménagé aucun effort pour nous faciliter la disponibilité de l’avion et le personnel sanitaire qui s’est mobilisé comme un seul homme pour assister les camarades.
Néanmoins, nous demandons à ce que les familles des accidentés soient indemnisées puisqu’ils étaient au service de l’Etat et ils ont rendu l’âme en service.
Parmi les victimes, il y a des personnes qui ont laissé des enfants de moins de 5 ans derrière eux. Par respect à leur mémoire, on ne peut pas être indifférent à leur famille. Déjà à notre niveau, on va adresser une plainte à la société AfriGold et la famille fera de même pour que cette action ne soit pas impunie. D’ici peu, les gens verront, car nous ne comptons pas restés les bras croisés.
La morgue de Kédougou ne fonctionne pas dans de meilleures conditions. Comment avez-vous pu gérer les corps de vos collègues accidentés pour éviter leur détérioration ?
C’est honteux pour une région comme Kédougou. La morgue n’y existe que de nom puisqu’elle ne fonctionne pas. C’est déplorable. Pour la conservation des corps de nos collègues, il a fallu que nous nous cotisions pour acheter de la glace et renforcer la fraîcheur. Il s’en est fallu de peu pour que ces corps se putréfient. En plus, les agents de santé travaillent dans des conditions piteuses, exécrables sans aucune motivation.
Quels sont les écueils auxquels vous êtes confrontés dans l’exercice de vos fonctions à Kédougou ?
On est dans des structures où on n’a pas d’électricité encore moins de l’eau. Parfois, on est même obligé d’accoucher les femmes en utilisant des lampes torches. Un centre de santé flambant neuf comme celui de Saraya ne fonctionne pas parce qu’il n’a ni électricité ni eau.
C’est inconcevable et la situation au centre de santé de Kédougou est pareille voire pire : des locaux sont exigus et insuffisants, idem pour le personnel sanitaire, la logistique roulante est insuffisante et veillotte.
D’ailleurs, on a des motos qui sont inappropriées au terrain accidenté de Kédougou. Le district sanitaire de Kédougou n’a pas de véhicule de stratégie. On n’a qu’un seul véhicule de liaison qui est entre les mains du médecin-chef du district.
La situation du personnel est chaotique. Il y a des contractuels, des volontaires qui, depuis des années, n’arrivent pas à être régularisés. Or, on a reçu la visite du ministre de la Santé et de l’Action sociale qui nous avait promis monts et merveilles lors de son passage. Mais jusque-là c’est le statu quo. C’est seulement des agents d’hygiène qui nous ont été affectés. Il s’y ajoute que même pour les mutations, on éprouve des difficultés.
Depuis des années, les camarades font des demandes qui restent lettre morte. C’est comme si Kédougou ne fait pas partie du Sénégal. Le plus ahurissant, c’est qu’on perd même nos dossiers de mutation par négligence. Les avancements, on n’en parle pas. On ne connaît pas d’avancement chez nous. Les gens restent des années sans avancement et ça retarde les agents de santé qui veulent avancer.
A Salémata, la situation est dramatique. Ce qui est là-bas n’est pas un centre de santé, mais un poste de santé amélioré petit à petit. Jusqu’à présent, il n’y a pas de suivi au niveau de cette structure sanitaire. En plus de l’insuffisance du personnel, les agents de santé qualifiés sont en manque dans la région. Nous ne disposons que de volontaires et de contractuels.
Et si rien n’est fait pour prendre en compte les préoccupations de ces derniers du moment que tout a été fait à notre niveau pour que le ministre puisse disposer de la liste des concernés nous n’excluons pas de plomber le système.
Est-ce qu’aujourd’hui les infirmiers sont bien outillés pour faire face à Ebola ?
Malheureusement, c’était comme si on assistait à un film western. Les gens passent tout leur temps à parler et à faire des déclarations par-ci et par-là. Il suffit de descendre sur le terrain pour se rendre compte de la réalité. Il n’y a rien.
Ce qui se passe avec le contexte Ebola, c’est qu’il y a des postes de santé qui ne disposent même pas d’eau ni électricité. Comment ces postes peuvent mettre en place un plan de riposte pour contrecarrer cette maladie encore qu’on n’a pas reçu de moyens ? Si ce n’est le matériel de protection (les combinaisons), les détergents. A part ça, il n’y a pas quelque chose de concret qui a été fait pour nous outiller afin de contrecarrer la maladie.
Les frontières ont été rouvertes sans l’avis de la santé alors que c’est nous qui sommes à la base sur le terrain. On nous demande de prendre nos responsabilités, on les prendra en fonction des moyens dont nous disposons dans nos postes de santé respectifs.
UN EXPERT REDOUTE LE SYNDROME DE 2008 POUR LA CIRCULATION
CONSTRUCTION DE L’ECHANGEUR DE L’EMERGENCE, PROLONGEMENT DE LA VDN, ELARGISSEMENT DE LA ROUTE DES NIAYES
Expert spécialiste en transport et sécurité routière Ibrahima Ndongo estime qu’il faut un plan de circulation cohérent, bien inspiré et bien étudié, pour amoindrir les effets néfastes des travaux de «L’échangeur de l’Emergence» qui sont en cours et de ceux à venir du prolongement de la Vdn sur le tronçon Cices-Golf et de l’élargissement de la route des Niayes, sur la mobilité urbaine dans cette partie de Dakar. Il souligne aussi que «la mixité de la route au Sénégal pose problème».
L’Etat du Sénégal est en train de mettre les bouchées doubles pour réaliser des infrastructures de qualité. Mais avec le lancement, ce week-end, des travaux de construction de «L’échangeur de l’Emergence», qui va remplacer le pont «Sénégal 92» en cours de démolition, le démarrage des travaux de construction de la deuxième section du prolongement de la Voie de dégagement nord (Vdn) sur le tronçon Cices-Golf dans un mois, l’élargissement de la route des Niayes en 2X3 voies en juin prochain, cela risque de plonger cette partie de Dakar dans une situation similaire à celle de 2008 avec les travaux de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) qu’avait lancés le Président Wade.
Pour Ibrahima Ndongo, spécialiste en transport et sécurité routière, avec qui nous nous sommes entretenus, hier, il faut un plan de circulation cohérent, bien inspiré et bien étudié. Cela, étant donné que tout ceux qui viennent de Guédiawaye, des Parcelles assainies, de Golf et consorts, la circulation vers l’aéroport, transite par cette voie qui sera en travaux durant plus d’une année.
«Forcément, avec ces travaux, la mobilité est réduite, parce qu’il y a une congestion. Et s’il y a une congestion, il y a des pertes de temps. Du coup, les gens deviennent plus impatients et la consommation de carburant est plus élevée», analyse l’expert pour qui, «si l’Etat conduit tous ces travaux-là ensemble, forcément ça posera beaucoup de problèmes, surtout au niveau de la banlieue».
«La mixité de la route au Sénégal pose problème»
«Il y a un prix à payer, c’est la patience. Les gens n’ont qu’à prendre le temps de se lever un peu plus tôt, d’être moins énervés au volant et puis de ne pas stresser. Il faut comprendre que tous ces travaux annoncés, à terme, amélioreront la mobilité urbaine à Dakar. ‘L’échangeur de l’émergence’, tel que décliné techniquement, est une bonne chose. Car 2X3 voies, c’est du jamais vu au Sénégal», relève-t-il.
Aussi, l’expert Ibrahima Ndongo a salué le démarrage des travaux de la deuxième section de la Vdn. Cela pour la bonne raison que beaucoup de Sénégalais sont contraints d’emprunter l’autoroute à péage, parce qu’ils n’ont pas d’autres alternatives. «On doit offrir à la population le choix entre la Nationale, l’autoroute à péage ou la corniche. C’est ça qui est juste», dit-il. «Dakar s’étouffe. Quoi qu’on dise, l’ancien régime a beaucoup fait dans les infrastructures. Mais c’est la qualité qui pose problème. La mixité de la route au Sénégal pose problème. Et il faut organiser tout cela pour échapper à une situation de circulation difficile connue en 2008», ajoute Ibrahima Ndongo.
Le technicien d’apprécier, par ailleurs, la politique d’infrastructures mis en place par l’Etat du Sénégal, notamment avec l’acquisition des bateaux Aguène et Diambogne, capables de transporter individuellement 13 camions remorques. Ce qui va réduire les délais d’attente au niveau du Bac de Faréfigni en Gambie, dit-il.