Dakar, 27 avr (APS) - La recrudescence possible de la crise scolaire figure parmi les sujets les plus en exergue dans la livraison de lundi de la presse quotidienne dont certains s'intéressent aux dernières victimes sénégalaises de l’émigration clandestine.
Les syndicats d'enseignants, regroupés au sein du Grand cadre des enseignants du Sénégal, déroule depuis février dernier, une grève par laquelle ils cherchent à amener le gouvernement à appliquer un protocole d'accord relatif à leurs revendications. L'ampleur de ce mouvement fait craindre le pire pour l'année scolaire.
De fait, le Sénégal "n'est pas encore sauvé d'une année blanche'' puisque le dernier round des négociations entre le Grand cadre des syndicats d'enseignants et le gouvernement, prévu ce lundi, "a été reporté à demain mardi dans l'après-midi, le temps de permettre aux bases de fournir leurs réponses à l'issue de leurs assemblées générales de mardi matin", écrit le quotidien L'As.
"Mais déjà, le CUSEMS (Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen et du secondaire) section Abdoulaye Ndoye, qui regroupe l'essentiel des syndicats du moyen secondaire, a décidé de se radicaliser", ajoute ce journal, affichant : "Les syndicats font monter les enchères".
Le CUSEMS a annoncé dans un communiqué vouloir observer un débrayage lundi à partir de 10h dans le cadre de son 10e plan d'action. Celui-ci prévoit une grève totale mardi et mercredi et une rétention des notes du second semestre.
"Pour sévir face à cette forme de lutte syndicale, informe Direct Info, l'Etat brandit depuis quelques temps des menaces de ponction sur salaire. Une mesure, du reste, très normale mais que l'Etat hésite à mettre en exécution".
Une des explications tient peut-être au fait que le monde syndical du secteur de l'éducation "est devenu une auberge espagnole", selon la formule du quotidien Enquête. "Il y a du tout venant. Bref, le ver semble être bien logé dans le fruit", indique le même journal.
"Ordres différents, guerres de positionnement, interventions politiques, mercantilisme syndical, corruption, problème de démocratie interne…les organisations se créent à un rythme exponentiel, surtout depuis 2000, du fait surtout de multiples ingérences du régime libéral", soutient Enquête.
Toutefois, selon "la réalité des chiffres du budget arrêté à 2869,032 milliards" de francs CFA, "les enseignants sont loin d'être bénéficiaires de l'argent de l'Etat", qui revient principalement aux hauts fonctionnaires, présentés comme des ''cols blancs'' par Le Témoin quotidien.
D'autres quotidiens, dont L'Observateur, s'intéressent aux victimes sénégalaises de l'émigration clandestine, après les derniers naufrages enregistrés en méditerranée. Kothiary, une commune de la région de Tambacounda, se trouve "sous le choc", titre le même journal.
"Dans cette commune du département de Goudiry (région de Tambacounda), le dernier naufrage en méditerranée a fait des victimes. 4 jeunes, partis à l'aventure pour rejoindre l'Europe et ses promesses de lendemains meilleurs, sont morts noyés dans le plus grand cimetière marin du monde", écrit le journal.
Au total, le département de Goudiry compte 17 morts, selon les informations relayées par le journal Le Quotidien. "Alors qu'on n'a pas encore fini de pleurer les morts de Makacolibantang", également dans la région de Tambacounda, il est signalé la disparition de 17 jeunes à Goudiry, relève le journal.
Walfadjri et Libération annoncent qu'un kamikaze sénégalais a tué quatre soldats dans une attaque terroriste en Irak, à la frontière avec la Jordanie. Son nom de guerre, Abou Djafar al Senegali, a été révélé par l'Etat islamique, selon le dernier journal cité.
Les sujets politiques ne sont pas en reste, à travers notamment la dernière sortie de la Ligue démocratique (LD, majorité) sur les "mauvaises pratiques" de Macky Sall. La Tribune traite de cela en évoquant notamment la transhumance et l'implication de la famille dans la gestion du pouvoir.
Cette sortie n'est pas du goût du député Abdou Mbow de l'Alliance pour la République (APR, au pouvoir), si l'on en juge par sa réaction à la Une de Waa Grand place, où il ne se retient pas de brocarder les responsables de la LD, qualifés de "poids plume, presque jamais partants..". Ce qui peut expliquer ce titre du même journal : "LD/APR, le clash ?".
Le Populaire, lui, rapporte que le M23, un mouvement citoyen impliqué dans l'action politique, milite contre le régime présidentiel. "Il veut une réforme constitutionnelle consolidante sur la base d'un consensus fort", précise le journal.
Le Soleil ouvre sur les retombées de la visite du président de la République en Turquie. Le quotidien national annonce que qu'Ankara a accepté de financier le projet de train rapide conçu par le Sénégal et le marché de Diamniadio.
«AVEC LES 5 ANS, DEMAIN, IDRISSA SECK, FORT ET TORTUEUX, PEUT AMENER LE MANDAT A 8 ANS»
Le Vice-président de l’Assemblée nationale, Moustapha Cissé Lo, a persisté et signé, avant-hier, par rapport à sa position sur la réduction de la durée du mandat présidentiel. Non sans avertir ses camarades de parti : «Avec les 5 ans, demain, Idrissa Seck, fort et tortueux, peut amener le mandat à 8 ans».
Moustapha Cissé Lo qui a présidé, avant-hier, le meeting du Comité de relance et d’animation du parti (Crap), en compagnie de la présidente des femmes du parti présidentiel, au jardin public de Rufisque, est revenu sur le débat relatif à la réduction de la durée du mandat du président de la République.
Et c’est pour, d’emblée, asséner : «Une Constitution, on ne la tripatouille pas. Macky a prêté serment, il faut que son mandat court jusqu’à son terme».
Avant de lancer clairement à ses camarades de parti : «Prenez vos dispositions. Votez non au référendum. Dites que vous voulez 7 ans renouvelables une fois. Je suis contre toute forme de réduction du mandat. Je ne parlerai jamais de 2017 pour des Présidentielles».
Soulignant que, «qui peut diminuer peut aussi augmenter», le député «apériste» du département de Mbacké d’avertir ses camarades : «Avec les 5 ans, demain, Idrissa Seck, fort et tortueux, peut entamer une révision de la Constitution par voie référendaire et vouloir amener le mandat à 8 ans».
Revenant sur la question de la transhumance, Cissé Lo de dire : «Ceux qui fustigent ou condamnent la transhumance racontent des histoires. Le Parti socialiste avait, en son temps, enrôlé le Pds et d’autres forces de l’opposition. Le Pds avait fait pire avec ses mallettes d’argent. Et aujourd’hui, on veut nous faire croire que nous ne devons pas ouvrir nos portes et renforcer notre majorité pour réélire Macky en 2019 au premier tour. Je dis non. On ne ferme pas la porte à l’Apr. Celui qui peut venir n’a qu’à venir, et ceux qui plongent, plongent. On va les accueillir à bras ouverts, comme des frères.
Et d’ajouter : «Le parti politique est une association. On ne peut pas dire que les voleurs d’hier ne doivent pas adhérer. Ceux qui volent doivent être emprisonnés. Des frères républicains, des libéraux, sont aujourd’hui en prison. Ce n’est pas une raison de ne pas enrôler ceux qui viennent adhérer».
«On ne peut pas dire que les voleurs d’hier ne doivent pas adhérer»
Et pour une forte majorité, le responsable républicain a conseillé à ses camarades de s’unir et de travailler dans la discipline, soutenant qu’il est contre toute forme de discrimination. Et d’argumenter : «La politique, c’est l’addition et non la soustraction».
Pour lui, l’objectif du président de la République, c’est de «réunir toute sa famille autour de l’essentiel pour bâtir un Sénégal nouveau, prospère et de développement, tout en fondant ses actions dans la vérité, la discipline».
Il faut relever que, lors du meeting précité, le Crap a démontré sa représentativité, à travers une forte mobilisation de militants venus des 12 collectivités locales du département de Rufisque.
Demba Diallo et compagnie ont assuré être des «personnes engagées, avec sincérité et abnégation, seulement pour la cause du président de la République».
M. Diallo, coordonnateur du Crap, a déclaré : «Si c’est le bilan qui fait ou défait un Président, Macky sera réélu au premier tour. Il a beaucoup réalisé, ici, à Rufisque, avec l’implantation des pôles urbains de Diamniadio et du Lac rose. Donc, son bilan est défendable, et nous allons le défendre».
Pour sa part, le président des cadres est revenu sur les dernières élections. A l’en croire, la défaite de la coalition «Benno bokk yakaar», lors des élections locales à Rufisque, n’a pas été une surprise pour eux.
«La coalition dirigée par le ministre Oumar Guèye n’a pas compris qu’en matière politique, seule l’union des cœurs, des énergies, peut offrir la victoire. Leur défaite s’explique. Ils n’ont pas mis les bonnes personnes à la place qu’il faut. C’est la première fois qu’un parti présidentiel ne contrôle aucune des communes de la ville de Rufisque. Même le président du Conseil départemental a été battu dans sa propre commune. Nous avons perdu 24 000 voix à cause des investitures qui ont laissé en rade les compétences adéquates», a martelé Assane Mansour Mbengue.
LES CADRES LIBÉRAUX EXIGENT DU GOUVERNEMENT "LA FIN DU DILATOIRE"
Le gouvernement doit mettre fin au dilatoire et respecter ses engagements pour mettre fin à la grève persistante des enseignants. C'est une exigence de la Fédération nationale des cadres libéraux (FNCL) réunie la semaine dernière.
La Fédération nationale des cadres libéraux (FNCL) a un avis tranché sur la crise que traverse l'école sénégalaise : le gouvernement a tort sur toute la ligne. Réunie jeudi dernier pour faire un diagnostic de la situation du pays, les "frères" de Abdoul Aziz Diop exigent du gouvernement "la fin du dilatoire et le respect de ses engagements pour mettre fin à la crise scolaire".
Selon leur analyse, le gouvernement est le seul responsable, à cause de "sa persistance à prendre des mesures unilatérales". L'autre grief reproché au gouvernement, c'est "l'instrumentalisation des élèves pour les dresser contre les enseignants". La FNCL, dans une note parvenue à EnQuête, estime que tout cela "doit cesser pour faire place à un dialogue franc et inclusif avec les principaux acteurs", dans la mesure où c'est "le seul gage pour une année scolaire paisible".
Sur leur lancée, les cadres libéraux relèvent que "l'absence de volonté du gouvernement pour résoudre la crise scolaire contraste avec les ambitions déclinées dans le PSE sur le développement du capital humain et la protection sociale". A leur avis, cette contradiction "n'étonne pas", car arguent-ils, "les objectifs consignés dans le PSE ne seront pas atteints, parce que ne correspondant ni à nos moyens ni à la réalité de la situation économique caractérisée par une réelle perte de dynamisme". D'une manière générale, les cadres libéraux constatent une "absence de réponses satisfaisantes" et une "incurie du gouvernement face aux crises multiformes qui touchent quasiment tous les segments de la vie nationale".
Dans le même sillage, la FNCL dénonce la transhumance. Faisant allusion à la sortie du président Macky Sall, les cadres libéraux constatent que "les slogans creux de gouvernance sobre et vertueuse sont aujourd'hui rangés aux orties, laissant place à l'apologie de la transhumance".
Outre "l'apologie" de la transhumance, ils dénoncent également "le démantèlement de l'opposition par tous les moyens pour masquer les engagements souscrits et non tenus". Allusion à l'arrestation de certains de "leurs frères", avec au premier chef Karim Wade, choisi comme le candidat du Parti démocratique sénégalais (Pds) à la prochaine présidentielle. A ce propos, la FNCL réaffirme "son engagement à jouer son rôle de force de proposition, de réflexion et d'action sur les défis..."
ABDOULAYE DIOUF SARR DANS LES PLATES-BANDES DE KHALIFA SALL
CONQUÊTE DU DÉPARTEMENT DE DAKAR EN PERSPECTIVE DE 2017
En meeting hier à Yoff Ngaparu, le maire de ladite localité, Abdoulaye Diouf Sarr, a lancé le processus de conquête du département de Dakar tombé entre les mains de Khalifa Ababacar Sall aux dernières élections locales.
Renverser la tendance des dernières élections locales de 2014, en perspective de 2017. C'est le vœu le plus cher du maire de la commune de Yoff, Abdoulaye Diouf Sarr qui a tenu hier un meeting de remobilisation et d'animation à Yoff Ngaparu. Le ministre du Tourisme a lancé ce qu'il considère comme le processus de l'unité du parti pour la conquête de la ville de Dakar.
Aux dernières élections locales de 2014, le parti au pouvoir, l'Alliance pour la République (APR) a été laminée dans la capitale sénégalaise. Sur les 19 communes que compte la ville, elle n'a pu arracher que celle de Yoff. Les 18 autres sont tombées entre les mains de l'édile socialiste, Khalifa Ababacar Sall. Cette tendance, selon le maire de Yoff, sera renversée en 2017. Et pour ce faire, explique le ministre du Tourisme et des Transports aériens, le parti travaillera à rallier l'ensemble des communes de Dakar à sa cause.
Déjà, souligne-t-il, "l'ensemble des responsables "apéristes" du département de Dakar ont sonné la mobilisation à la base et sont par ailleurs en train de concocter un plan d'action cohérent et concerté". Cela, dit-il, "dans le but de contribuer dans le département de Dakar de la manière la plus remarquable, à la réélection du président Macky Sall dès le premier tour de l'élection présidentielle de 2017".
"Aujourd'hui, ce sont les responsables du département de Dakar qui sont venus à Yoff comme ils étaient hier à Hann Bel air, Cambérène et Dieupeul. Ce travail va se poursuivre dans les autres communes pour qu'on puisse engager le Plan d'action d'urgence pour corriger toutes les imperfections afin que le président Macky Sall soit réélu en 2017, dès le premier tour", a déclaré l'édile de Yoff, seul responsable "apériste" à remporter sa commune dans le département de Dakar.
Abdoulaye Diouf Sarr reste ainsi convaincu que la réélection du président Macky Sall, dès le premier tour de l'élection présidentielle de 2017, va se déclencher à partir de la commune de Yoff qui est un bastion électoral déjà acquis pour le parti. Néanmoins, il a convié les jeunes du village en âge de voter en 2017 d'aller s'inscrire massivement sur les listes électorales pour offrir au président Macky Sall un deuxième mandat en 2017.
L’AVOCAT, UN DÉFENSEUR DE TOUTES LES CAUSES
VOLS, CRIMES, VIOLS, ABUS…
Ndiol Maka Seck, Oumar Ba |
Publication 27/04/2015
Viols, crimes, vols, prédations... Y a-t-il une déontologie à respecter dans la nature des causes à défendre ? Si la majorité des Sénégalais ne maîtrise pas totalement les ficelles qui entourent le métier d’avocat, ils ne restent pas indifférents dès lors qu’il s’agit de se prononcer sur l’emploi souvent plein de préjugés. Tantôt angélisé, tantôt diabolisé, le métier d’avocat attire à la fois sympathie et désapprobation.
Un avocat ne défend-il pas mieux son client, lorsqu'il le croit innocent ? « Un mauvais avocat, probablement. Un bon avocat, non. L'avocat n'est pas juge, il n'est pas non plus le garant de la morale : c'est un défenseur avant tout, d’un accusateur, et d’un tiers. L'avocat ne défend pas un homme, il défend d'abord un dossier. La seule question utile qu'il doit se poser est : le dossier contient-il des éléments suffisants pour entraîner la condamnation de mon client ? » souligne maître Bamba Cissé.
Son confrère Me Yéri Ba affirme lui : « Je ne prends cependant pas n’importe quel dossier. J’ai des limites, je trouve que certaines causes ne méritent pas attention de ma part. Pour autant, je ne critique pas les confrères qui les enrôlent. C’est une question de choix, de tempérament et d’éducation », fait-il savoir.
«Pour faire son travail, l’avocat doit rester objectif. Un avocat qui dit oui à tout ne sera pas efficace. Pour être franc, dans les dossiers au pénal, j'ai une règle d'or : mon premier ennemi, c'est mon client. Pourquoi ? Parce qu'il va parfois me mentir pour tester son histoire sur moi, afin de me faire croire qu'il est innocent pour titiller ma corde sensible», relève l’avocat qui capitalise déjà plusieurs années au barreau.
Devoirs de l’avocat
L’avocat est soumis à des règles professionnelles et déontologiques. Il prête serment dès qu’il accède à la profession. « Je jure, comme avocat, d’exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité », dit-il, entouré de ses confrères, amis et famille, au cours d’une cérémonie qui, de par son caractère, revêt une solennité.
Ce serment prêté, l’avocat se tourne alors vers ses activités. Cette activité amène le professionnel du Droit à côtoyer honnêtes citoyens, personnes malencontreusement accusées, brigands de grands chemins, voleurs, pédophiles... Dans ce tri, pas simple, l’avocat est tout de même appelé à enrôler certains et à défendre leur cause.
La société ayant foncièrement horreur des contre-valeurs, s’en prend dès lors à la personne qui se propose de prendre la défense d’un présumé pédophile par exemple.
«Un avocat peut refuser un dossier ou une affaire pour des motifs propres ; et il ne peut intervenir dans une même affaire pour plusieurs personnes, s’il existe entre elles un conflit d’intérêts. S’il accepte une affaire, l’avocat doit la conduire jusqu’à son terme », renseigne maître Bamba Cissé.
Toutefois, il peut, dans certains cas, s’en décharger, mais il doit prévenir son client en temps utile pour lui permettre de sauvegarder ses intérêts. A l'inverse, le client peut désavouer son avocat, s’il n’est pas satisfait de ses prestations, précise-t-il.
L’avocat est tenu au secret professionnel et doit donc garder confidentiel le contenu de ses discussions et courriers ainsi que les informations dont il aurait eu connaissance au cours d’échanges avec l’avocat de l’adversaire.
L’assistance d’un avocat n’est pas obligatoire, mais elle est conseillée. En dépit du fait que la personne poursuivie est la mieux placée pour connaître, apprécier et choisir ses moyens de défense, il est difficile, en l’état d’une procédure, de mettre en œuvre une défense efficace sans l’aide d’un avocat.
L’assistance d’un avocat est-elle obligatoire ?
« Qu’il s’agisse de prouver l’innocence ou d’atténuer la responsabilité, la démonstration doit reposer sur une connaissance exhaustive du dossier, tenir compte du point de vue de l’accusation, être cohérent avec les faits et s’appuyer sur des éléments matériels. L’ensemble des actes de l’information étant soumis à des formes prescrites par le Code de procédure pénale, il appartient à l’avocat de s’assurer de leur régularité », relève Me Bamba Cissé.
Partant, l’avocat connaît en principe d’avance, en âme et conscience, si les faits imputés à son client sont fondés ou non. C’est dans cette perspective qu’il prend la décision de défendre celui-ci.
D’aucuns à la recherche de notoriété, ou désirant se frayer une place, défendront n’importe quelle cause. D’autres, mettant en avant l’aspect pécuniaire, enrôleront des dossiers, en faisant fi des possibles préjugés. Il y a enfin ce lot d’avocats qui, persuadés que la dignité humaine doit prévaloir dans la défense de toutes et de tous, prendront un dossier au nom de la préservation de cette dignité humaine.
Il n’est nullement indiqué qu’un avocat doit se limiter à tel ou tel autre dossier. Il est libre de s’engager à prendre le dossier dès lors que celui-ci est suspendu en justice.
Rôle de l’avocat avant le procès
L’avocat est le seul à avoir un accès complet et permanent au dossier, lequel contient la totalité des déclarations transcrites par les enquêteurs, des auditions et interrogatoires effectués par le juge d’instruction, ainsi que la totalité des constatations matérielles et des expertises techniques.
La communication de pièces du dossier à la personne mise en examen ne pouvant se faire qu’avec l’accord du juge d’instruction, il est important de s’assurer que l’avocat a pris effectivement connaissance de l’ensemble du dossier.
«L’avocat suit le déroulement de l’instruction et peut solliciter par écrit l’accomplissement d’actes de la procédure : interrogatoire du prévenu, audition d’un témoin, confrontation, transport sur les lieux, production d’une pièce utile à l’information, complément d’expertise ou contre-expertise. Il vérifie les conditions de détention et la régularité de la procédure et doit soulever toutes nullités de l’information susceptibles de conduire à l’annulation de toute ou d’une partie de la procédure », note Moussa Aw, juriste.
L’avocat s’entretient avec le prévenu sur le dossier afin d’en réduire les zones d’ombre, les incohérences et élaborer une stratégie. Il assiste son client devant le juge d’instruction, le prépare aux interrogatoires en lui rappelant le contenu de ses déclarations à la police et en lui indiquant la possibilité ou non de changer le contenu de ses déclarations. Il devra expliquer et justifier les raisons des contradictions ou modifications contenues dans ses nouvelles déclarations.
Perspicacité, force argumentaire et combines
Certains n’y vont pas par quatre chemins. Ils jurent devoir leur salut au travail extraordinaire abattu par leur avocat, alors qu’ils étaient décidément dans de sales draps. A cet égard, le témoignage de ce jeune homme nommé Modou, âgé de 33 ans, est très éloquent.
Accusé d’association de malfaiteurs, de vol en réunion et d’irruption chez autrui, il a été arrêté pour avoir été cité par un des prévenus comme faisant partie de la bande de malfaiteurs. Ce qui du reste n’était aucunement avéré, car le jeune homme ne s’est jamais illustré dans ce genre d’activité.
La perspicacité et la force argumentaire de son avocat l’ont définitivement tiré d’affaire le jour du procès. Aujourd’hui, c’est avec recul et philosophie qu’il évoque cette partie sombre de sa vie.
« Après avoir discuté avec mon avocat, il a tout de suite compris que je n’étais ni de près ni de loin mêlé à ce dont on m’accuse. Il s’est dès lors constitué pour défendre vaillamment ma cause. Cela a pris du temps, mais je m’en suis, en définitive, sorti. C’est cela l’essentiel », laisse-t-il entendre.
Dans le métier d’avocat, la liberté prime sur tout. Ce professionnel du Droit est en effet appelé à défendre la cause de personnes désemparées ou désespérées, à la recherche du salut. Des causes souvent différentes qui s’articulent sur le défi de faire ressurgir la vérité. Paré de leurs robes noires, ces professionnels du Droit formés à bonne école usent de procédures et de textes pour la manifestation de la vérité.
« Les avocats, quand ils font bien leur travail, exercent l’un des plus beaux métiers. Rien n’est plus méritant que de sortir d’affaire quelqu’un d’innocent qui était voué à la condamnation sur la base de simples accusations entièrement fallacieuses », laisse entendre Modou.
D’autres particuliers fustigent les honoraires parfois élevés des avocats. Ce qui, à coup sûr, les empêche de pouvoir faire recours à leur service. Des personnes souvent aux revenus peu conséquents et rattrapées par les turpitudes de la vie. Les avocats spécialisés dans les affaires criminelles bénéficient d’une grande latitude pour déterminer le montant de leurs honoraires.
La seule limite est imposée par le Code de conduite professionnelle du tribunal : les montants pratiqués ne doivent pas être « excessifs » au regard du travail requis et de l’expérience de l’avocat. Le code précise néanmoins qu’il revient à l’avocat de juger du caractère « excessif » de ses honoraires.
« Les règles de facturation font l’objet d’un accord entre l’avocat et le client au début de l’affaire. Est signée une sorte d’avance de laquelle sera déduit le montant de la prestation. Il y a deux modes principaux de facturation : horaire et forfaitaire. La tarification horaire est la plus usitée », laisse entendre cet avocat sous le sceau de l’anonymat.
Des facteurs objectifs (taille de la firme, nature du crime, nombre de personnes travaillant sur l’affaire, fortune de l’accusé...), mais aussi subjectifs (réputation de l’avocat, expérience, complexité estimée de l’affaire...) entrent en compte dans le montant de la note, avoue-t-il. Un des principaux obstacles qui font renoncer des clients potentiels à solliciter les services d’un avocat est donc la question du coût.
Les robes noires sont-elles assoiffées d’argent, âpres au gain et méprisantes pour les revenus modestes ? « Bien sûr que non. Les avocats exercent une profession libérale. Cela signifie que notre seule source de revenus, ce sont les honoraires que nous versent nos clients. Ces honoraires sont libres. Il n’existe aucun tarif comme pour les médecins. Notre but est de gagner de quoi vivre, comme tout le monde. Cela semble simple à dire. Pourtant, pour y arriver, il faut que chaque mois nous encaissions de quoi payer d’abord nos charges et frais. Une vision du métier en dehors du prétoire permet d’en mesurer la portée », souligne maître Bamba Cisé.
D’autres citoyens rencontrés fustigent le comportement de certains avocats parce que prêts à défendre toutes les causes. « Aux yeux de ce genre d’avocats, tout ce qui compte c’est de se faire de l’argent, peu importe la manière », assène Adama Guèye.
Il est, à ses yeux, déplorable que certains avocats prennent par exemple l’initiative de défendre des pédophiles, des assassins, des agresseurs ou des voleurs. « Ce genre de personnes ne méritent pas égard malgré l’argent qu’elles sont prêtes à débourser, leur cas ne doit pas être pris en compte », tranche-t-il sans état d’âme.
Les dernières promotions intervenues au sein de l'Armée vont-elles s'étendre à la Gendarmerie ? Une pluie d'étoiles s'est en effet abattue sur la "Grande muette" comme nous l'évoquions déjà dans notre édition du week-end.
Il faut dire que cela n'a pas laissé indifférents certains gradés "bleus". Ce, d'autant plus que c'est la seconde vague après celle de janvier.
La Gendarmerie qui fait le tiers des Forces Armées, a parmi ses rangs des colonels de valeur comme Madjimby Diop, actuel Inspecteur de la Gendarmerie dont le rôle est de s'assurer de la mise en œuvre des instructions du Haut commandant de la Gendarmerie Nationale, de l'exécution des missions d'inspection etc.
Le colonel Madjimby Diop est d'ailleurs de la même promotion que le Général de Division Mamadou Guèye Faye, présentement Haut commandant de la Gendarmerie nationale.
D'autres noms sont évoqués comme celui du colonel Ismaëla Sarr, commandant des Ecoles. Et même alors...on parle beaucoup du Général de division Mamadou Guèye Faye qui devrait d'ailleurs aller à la retraite dans moins d'un an. Pourquoi ne pas l'élever au grade de Général de corps d'armée ? Mais comme le dit bien l'adage, l'homme propose...
Cela dit, on n'a pas quand même perçu de grincements de dents liés à l'élévation au grade de général, les noms qui ont déjà commencé à circuler dans la presse depuis samedi.
Le nouveau boss de l'Armée de Terre, le fraîchement général de brigade Amadou Kane a bonne presse au sein de la Grande muette, tout comme le médecin du Président, Mouhamadou Mbengue, qui fait presque l'unanimité autour de sa personne tant il est discret et efficace.
Il ne bouge pas d’un iota pour ce qui est de la réduction du mandat du président de la République à cinq ans. A Rufisque où il était ce week-end, Moustapha Cissé Lô se fait le chantre du « non » et se projette en 2019.
Moustapha Cissé Lô théorise déjà le non en cas de référendum sur la réduction du mandat présidentiel. Foncièrement opposé à un mandat de cinq ans, comme le souhaite le chef de l’Etat Macky Sall, le vice-président de l’Assemblée nationale est resté ferme sur ses positions.
« Si le président vous fait une proposition pour la réduction de son mandat, vous de l’Apr dites non. Nous voulons sept ans renouvelables une fois », a claironné le responsable de l’Apr, ce week-end au jardin public de Rufisque, à l’occasion du meeting organisé par le Comité de relance et d’animation du parti (Crap), une frange des républicains du département.
Cissé Lô ne fait pas de 2017 une année de référence pour l’organisation de la prochaine présidentielle, mais plutôt 2019. Car, il s’agit avant tout, selon le député, du respect de la Constitution qui dispose que le président de la République est élu pour sept ans, renouvelable une seule fois.
« Macky Sall est élu à la suite d’une révision constitutionnelle. Donc élu pour sept ans. Il a prêté serment, il faut que son mandat court jusqu’à son terme. Ceux qui sont pressés d’aller aux élections qu’ils soient alliés ou de l’opposition, ils ne racontent que des histoires. On ne peut pas faire rétroagir une loi », a martelé Cissé Lô.
Pour le député, cette réduction du mandat est une brèche ouverte pour que d’autres après le président Macky Sall puissent se servir de la Constitution et la tripatouiller. « Si on donne carte blanche au président pour faire diminuer son mandat de deux ans, à son deuxième mandat, il peut ajouter trois ans.
Mais, s’il ne le fait pas, son prédécesseur (...) peut dire qu’il ne croit pas aux cinq ans, il peut entamer une révision de la constitution par voie référendaire et faire ajouter trois ans pour un mandat de huit ans », a expliqué Moustapha Cissé Lô.
Sur un autre registre, le député de l’Apr a exhorté ses camarades de Rufisque à faire preuve d’ouverture, leur rappelant que la politique c’est surtout l’addition et non la soustraction. « Il faudrait quand même que ceux qui sont venus nous rejoindre, quel que soit leur poids, puissent intégrer ceux qui étaient là et travailler avec eux. C’est une recommandation forte du président Macky Sall ».
Ce constat fait suite à la non-présence des responsables à ce meeting de l’Apr tels que le ministre Oumar Guèye, le président du Conseil départemental Souleymane Ndoye ainsi que d’autres élus du département. A ceux qui se réclament « militants de la première heure », il leur a rappelé qu’une oreille attentive leur sera toujours prêtée. « Le président compte sur votre soutien, vos suggestions et vos remarques », a dit Cissé Lô.
Le coordonnateur du Crap, Demba Diallo, s’est offusqué du fait qu’à cause des divisions internes qu’il y a au sein de leur parti, la mairie de Rufisque est aux mains de l’opposition. Pour lui, c’est un fait inédit depuis les indépendances. Pour Balla Diop du Cojer, certains responsables du département ont failli à leur mission. Puisqu’ils devaient être au devant de toutes les activités politiques de l’Apr dans le département.
Outre Moustapha Cissé Lô, la responsable des femmes de l’Apr, Marième Badiane, étaient présente à cette rencontre ainsi que Alioune Mara, le directeur du Patrimoine bâti.
Le Grand cadre des syndicats d’enseignants a décidé de maintenir son mot d’ordre de grève dans le 6ème plan d’actions. En plénière samedi dernier, les enseignants entendent observer à partir de demain mardi 28 avril un débrayage à 9h suivi de Panels ouverts et les mercredi 29 et jeudi 30 avril 2015 seront consacrés à des grèves totales. Ils l’ont fait savoir dans un communiqué rendu public.
Le gouvernement et les syndicats d’enseignants ont décidé de se retrouver aujourd’hui lundi en plénière pour discuter encore sur les différents points de revendications inscrits sur le protocole d’accord. Si la majeure partie des revendications dudit protocole ont été évacuées, force est de constater que la question des indemnités de logement constitue toujours le point d’achoppement entre les deux parties. Raison pour laquelle les enseignants ont décidé de ne pas surseoir à leur sixième plan d’actions au terme de leur plénière tenue samedi dernier «aux fins d’évaluer la dite rencontre et définir la suite à donner au mouvement».
Il s’agit d’un débrayage demain mardi 28 avril suivi de Panels ouverts et les mercredi 29 et jeudi 30 avril 2015 seront consacrés à des grèves totales. Cette décision relève de la base qui, selon Oumar Waly Zoumarou, « est et reste encore plus que jamais déterminée malgré les innombrables menaces, à poursuivre la dynamique de lutte, la Plénière du Grand Cadre des Syndicats de l’Enseignement (GCSE) maintient son mot d’ordre».
«Conscients que la question de l’indemnité de logement occupe aujourd’hui une place centrale dans nos revendications, on ne saurait suspendre un quelconque mot d’ordre», a souligné le vice-coordonnateur du Gcse dans un communiqué rendu public.
Non sans avoir indiqué que la nécessité «du gouvernement et au-delà du gouvernement, que le Président de la République nous donne une réponse claire par rapport à cette question qui est l’un des points fédérateurs de tous les enseignants».
L’UNIVERS TRÈS SECRET DES PETITS POULAILLERS
FOCUS SUR... POULES ET COQS DE RACE DE RETOUR DANS LES FERMES
Le monde la poule et du poulailler ; un univers très secret fait de découvertes et de belle rencontres. Depuis des siècles, s’il y a un animal qui a été proche de l’homme et de ses différentes civilisations, de la cour de la maison, à la basse cour jusqu’à la cuisine, c’est bien le coq chantant de l’aube et la poule qui offre ses yeux à l’omelette du petit déjeuner. Dans la ville comme dans les grands villages d’Afrique, qui n’a pas vu sa grand-mère, sa mère ou son père se lever le matin, entouré de coqs et de poules de toutes les races, des plus ordinaires, aux plus exotiques, entrain de les nourrir au mil, du riz, au maïs, au sorgho, ou encore à l’avoine ou au reste du diner ? Dans ce monde surprenant par la richesse de ses compositions, la Cochin, la brahma, l’Orpington ou encore la Rhode Islands sont des espèces souvent méconnues. Mais, à suivre la trajectoire de leur vie, quel beau voyage pour la plupart des passagers particulier, pour un tour du monde souvent sans retour, vers l’inconnu, pourrait-on dire.
Ils sont beaux au milieu de la cour quand ils se déhanchent devant les favorites, le matin après avoir fini d’avaler leur ration de céréales. Poulet rare, poulet d’ornement ou de race, poulet ordinaire, il s’agit bien d’un monde fascinant qui est la raison de vivre de certains jeunes sénégalais sans que personne, en dehors des gens de leur milieu, ne se demande d’où leur est venue cette passion. On connait les poulets bicyclette au Burkina Faso, au Sénégal, en Côte d’ivoire au Niger comme dans toute la sous-région ouest-africaine, mais qui sait des choses sur l’histoire de la trajectoire génétique de cette espèce de volaille la plus consommée dans le monde ?
Comme celle de l’humanité, l’histoire du poulet a traversé les siècles des fois sans nous émouvoir au moment où des milliers de croisements ont permis d’en arriver aux résultats d’aujourd’hui. Des centaines voire des milliers de races de coqs et de poules comme la Leghorn, la Rhode Island, la Cochin, la Brahma et encore) ont fait le tour de la planète ; au grand bonheur des chercheurs, mais surtout des producteurs de chair blanche et d’espèces d’ornement.
Au Sénégal où l’on ne parle que de poulet de chair, pour la consommation, les espèces dites rares ne sont pas bien connues ; la faute à un manque de recherche sur les espèces, mais surtout l’absence de politiques d’élevage. Espèce très commune qui a servi pour la création de souches de pondeuses industrielles : la poule Leghorn. Dans toute la sous-région, c’est la plus connue. Plusieurs pays ont créé des standards bien distincts, vous trouverez donc des Leghorn aux plumages variés : doré, argenté, orange, noir, noir caillouté blanc, blanc, fauve, bleu, rouge, blanc herminé noir, doré-bleu, tricolore, doré à liseret bleu, doré à liséret blanc… Comme la rousse fermière c’est une poule qui s’apprivoise facilement et qui n’est pas du tout peureuse. C’est une poule bien rustique, très bonne pondeuse, qui a sa place dans tous les poulaillers amateurs.
Dans les fermes comme à Sanglakam, dans les Niayes, le long de l’autoroute et tous les environs de Rufisque, Bargny, Sébikhotane, l’élevage de la volaille a pris une importante part dans les activités des populations. Mais, on y élève souvent des races exotiques essentiellement destinées à la consommation des populations.
En parcourant ce monde ordinaire des poulets destinés à la consommation, l’on est loin de se douter qu’il y a encore des gens dont le travail essentiel, loin d’ailleurs de la recherche, est d’expérimenter l’introduction et l’élevage d’espèces rares comme la Cochin, le Maran, le Brahma, la poule Sussex : plus commune et la plus répandue est la blanche herminée noir. Elle est réputée pour pondre raisonnablement, être bonne couveuse et bonne mère. Peu de Cochins et de brahmas. Des espèces peu connues aujourd’hui en dehors des zones où elles ont été introduites par quelques téméraires et passionnés d’élevage de volaille. En effet dans le monde francophone, avec l’influence de la recherche venue des écoles vétérinaires de la métropole, le développement de l’élevage en batterie, dans les années 1950, poursuit le phénomène de raréfaction et de disparition des races indigènes au profit de races mixtes (poule du Rhode-Island, poule du Sussex, amrock...), préférées en élevage intensif.
UN MONDE DE BELLES RENCONTRES : Une belle venue de la Cochinchine
Poulet ou coqs de race. Certains comme la poule Cochin, sont venues d’Asie. Les races asiatiques se distinguent des races indigènes par une masse plus importante et une ossature lourde, qui fait qu’elles ne peuvent plus voler. De plus, elles pondent des œufs à coquille brune. La Cochin est une race de coq et poule qui se distingue par ses pattes emplumées et sa crête simple comme la Bantam de Pékin mais en version géante. Devenue rare en France, la poule Cochin est une race de poule domestique. Remarquable de par son volume : c’est en effet une des races existantes les plus grosses, avec un poids avoisinant les cinq kilogrammes pour les coqs adultes. Des tarses jaunes et très emplumés sont les caractéristiques de cette volaille au plumage abondant.
Cependant, sa ponte est médiocre et la chair n’est pas en quantité. En revanche, ces poules sont de bonnes couveuses. Cette race est plus ornementale que productive. Les coloris principaux sont le noir, le blanc, le bleu, la perdrix et le coucou. Elle est d’un caractère particulièrement calme et facile à élever. Cette race de poule est originaire du sud de la Chine (mais pas de Cochinchine comme son nom pourrait le laisser supposer). Au départ cette poule est appelée poule de Changhaï par les ornithologues, en référence au port chinois qui l’exportait en Europe et d’abord en Angleterre et en France. Les Anglais l’importent autour de 1845 via les Indes britanniques, comme les Américains le feront avec la Brahma.
En France, c’est le vice-amiral Cécil qui l’importe à Macao en 1846, à partir du Kouang-Tong et qui fait expédier six poules et deux coqs au ministre de la guerre français de l’époque. Ces volailles sont dénommées alors poules de Cochinchine ou cochinchinoises. Le ministre offre un coq et trois poules au muséum d’Histoire naturelle de Paris, laissant les autres au vice-amiral Cécil. La reine Victoria est immédiatement fascinée par ces volailles et demande elle aussi à en avoir. Finalement, c’est la société royale de Dublin qui les expose avant que les éleveurs ne s’y mettent. L’animal est exposé aux États-Unis, pays qui va la sélectionner pour son plumage de plus en plus volumineux et doux. Depuis lors elle s’est imposée comme une race ornementale.
LA BRAHMA: Une poule reine faite de chair
La Brahma est une volaille très rustique, docile, facile à élever, s’adaptant bien à tous les climats. C’est une grosse mangeuse peu habile à chercher seule sa nourriture, elle s’habitue donc bien à la claustration. Même si sa croissance n’est pas des plus rapides, et si sa ponte n’est pas exceptionnelle, la Brahma est une race prisée par de nombreux éleveurs qui aiment les grosses poules. Par des croisements, elle a contribué à la création de nombreuses races françaises. L’histoire de la Brahma.
Exploitée à diverses fins, elle était élevée pour son abondance en plumes qui permettaient la fabrication d’oreillers et de couettes, mais aussi pour sa ponte hivernale durant la saison où les autres gallinacés de basse-cour ne pondaient pas. Cette volaille, bien fournie en chair, avait aussi pour fin d’être abattue pour les festins. Au XIX ème siècle, dans les années1850, un poulet à rôtir de la race Brahma devait peser autour de 3,7 kg pour les poulettes et 4,5 kg pour les coquelets. Avec le temps, devenue avant tout volaille d’ornement, la Brahma s’avéra très vite un excellent animal «de compagnie » en raison de sa nature calme, docile, douce et familière. Elle n’a pas tendance à s’échapper pour aller chercher seule sa nourriture comme le font certaines autres races de poules.
Son aile, petite, et sa masse ne lui permettent pas ni de voler ni de se percher haut. De par son imposante beauté, cette majestueuse volaille orne désormais parcs et jardins. Dans certains pays, on la trouve aussi dans les parcs publics ou les châteaux, se mêlant aux diverses variétés de paons et autres oiseaux d’ornement. Sa croissance est lente, une Brahma n’est complètement adulte qu’à l’âge de 18 mois voire 2 ans. Cette grosse et imposante volaille aux tarses et doigts fortement emplumés ne nécessite pas autant d’espace vital que certaines races de volailles plus vives et plus volages. Elles sont faciles d’entretien. L’abondance de leurs plumes leur permet de résister aux grands froids et leurs crêtes perlées ne gèlent jamais.
Coqs et poules, avec la richesse de leurs couleurs de plumages et leurs imposants gabarits (le standard d’origine voudrait que le coq ait un poids moyen de 5,450 kg et la poule de 4,310 kg) attirent l’attention. La Brahma doit rester une des géantes de nos poulaillers, majestueuse, imposante mais calme, toute en affection et en beauté.
L’ORPINGTON :La belle anglaise
Très rapidement l’Orpington a obtenu ses lettres de noblesse, grâce à William Cook, qui a su créer un mythe autour de notre préférée. Dans un premier temps l’Orpington fut créée pour son rendement, autant en viande que pour les œufs, poule à deux fins par excellence. Grâce à un savant mélange de plusieurs races W. Cook a réussi à obtenir une volaille à haut rendement, ses talents de commerçant ont fait le reste. Après quelques années de sélection, c’est en 1886 que W. Cook présenta au grand public le fruit de son travail. Sa reconnaissance dans le monde avicole ainsi que ses talents d’écrivain lui ont permis rapidement de propager l’Orpington à travers l’Europe.
En 1888, les premiers sujets arrivaient en Allemagne, pour la France, pas de date précise ; en 1890 en Amérique ; et bientôt à travers la planète. Poule royale elle est devenue lorsque W. Cook créa la variété porcelaine pour le jubilé de la reine Victoria (Diamond Jubilee Orpington). Un parquet fut offert à la reine. Aujourd’hui encore on la retrouve dans la basse-cour royale d’Angleterre. La reine d’Angleterre rend parfois visite à la nationale de l’Orpington. A ce jour, on rencontre 3 variétés principales, fauve, noir et bleu. Les autres variétés sont plus rares. De part son caractère familier, elle ne nécessite pas d’aménagement particulier, une clôture de 1.20 m sera suffisante. De petits parcours agrémentés d’une petite cabane au fond du jardin lui conviendra parfaitement. L’Orpington fait partie des poids lourds de nos volailles d’exposition, la taille est impressionnante du fait d’un plumage bouffant qui lui donne encore plus de volume. On recherche une forme cubique. Un coq adulte pèse entre 4 et 5 kg qu’il atteindra entre 8 est 10 mois.
En France, à ce jour sont reconnues 14 Variétés en Grande Race (Gr) : fauve, noire, bleue à liseré, blanche, noir caillouté blanc, coucou, perdrix maillée dorée, rouge, tricolore (porcelaine), fauve à liseré noir, fauve à liseré bleu, noir à camail argenté et poitrine liseré (birchen), blanc herminé noir. Ainsi que 15 variétés en Race naine (Rn) : la fauve, noire, bleue à liseré, blanche, noir caillouté blanc, coucou, rouge, tricolore (porcelaine), fauve à liseré noir, fauve à lisera bleue, noir à camail argenté et poitrine liséret (birchen), fauve herminé noir, Splash, tricolore acajou.
D’autres variétés existent comme la Coucou, lavande, chocolat (en cours d’homologation chez la naine), coucou fauve, la perdrix maillée bleue, Fauve Herminé noir en Gr, blanc herminé noir en naines. La variété la plus élevée en France est la fauve qui à ce jour se rapproche le plus du type idéal qui est recherché.
RÉINTRODUITE PAR L’ECOMUSÉE DE RENNE :La Coucou de retour
Cette volaille réputée pour la qualité de sa chair et sa rusticité fut particulièrement appréciée sur les marchés rennais au 19e siècle. La renommée de la Coucou tient beaucoup au travail de sélection que mena le docteur Ramé, personnalité rennaise, à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle pour aboutir à l’officialisation de la race par le Ministère de l’Agriculture en 1914 (création du standard officiel de la race). A partir des années 1940-1950, la Coucou de Rennes s’éteint progressivement au profit des races à croissance rapide nouvellement introduites (Wyandotte, Sussex, Plymouth). Ce n’est qu’en 1988, que l’Ecomusée s’est intéressée au sort de cette ancienne race bretonne (la seule avec la poule Noire de Janzé désormais disparue) en essayant de retrouver quelques animaux. Les caractères principaux de la race sont: forme allongée, poitrine large et saillante, tête de taille moyenne, œil rouge orangé, bec blanc ou corne claire. L’oreillon est rouge ainsi que les joues, les barbillons longs de même texture que la crête. Bonne pondeuse, ses œufs sont légèrement teintés. Elle est également excellente couveuse et assure de deux à trois couvées par an. Les poussins naissent robustes et sont recouverts d’un duvet gris ardoise presque noir avec un ventre blanchâtre. Ils portent une tache blanche sur le sommet de la tête, un peu en arrière à l’instar d’une calotte.
Parmi les rares pistes obtenues, celle d’un ancien agriculteur rennais exproprié lors de l’urbanisation du quartier de Maurepas à Rennes s’avère fructueuse. Monsieur Rouesné, aujourd’hui retraité, a conservé dans sa ferme près d’Angers un cheptel de Coucou de Rennes. Conscient du risque de disparition de ce patrimoine génétique, l’agriculteur consent assez vite à faire don de quelques volailles à l’Ecomusée pour commencer un travail de conservation. En 1989, l’Ecomusée prend l’initiative de réunir un certain nombre d’éleveurs amateurs soucieux de conserver cette volaille. Bien vite, le constat s’impose que cette conservation ne sera effective que si les petits élevages se multiplient et que les éleveurs communiquent et échangent.
Aujourd’hui, au Sénégal où l’on élève ces espèces d’oiseaux de basse cour, comme la caille aussi, il reste à faire la connaissance de tous ces jeunes qui se battent pour permettre à ces volailles venus d’ailleurs, de se développer dans des poulaillers modernes. L’exemple de Saliou Seck traité dans la première partie de ce dossier n’est pas unique. D’autres ont réussi l’introduction de ces espèces d’ornement dans leur cour. Ils ont nom Sidy Bouya, Sellé Diagne, Badou, et Saliou lui-même. A l’Etat au privé d’amener la recherche à les accompagner dans le mouvement. Parce qu’introduit dans les petits poulaillers, ces poulets pourraient aussi très rapidement devenir un moyen de création de richesse et de lutte contre la pauvreté pour les promoteurs.