Les nouveaux drames causés par la reprise de l'émigration clandestine laissent sans voix. Parlant au nom de Migration Développement Afrique coordonnée en Afrique par Caritas Sénégal, Mamadou Mignane Diouf qui a répondu aux questions d'EnQuête affirme que 15 000 migrants seraient morts sur les côtes. Selon le chargé de programme des questions migratoires, tous les deux jours, un Sénégalais est mort ou sauvé en mer.
L'UE a fait une déclaration de guerre contre l'émigration clandestine, ce 23 avril à Bruxelles. Quelle lecture en faites-vous ?
Je m'incline d'abord devant la mémoire de toutes ces victimes qui ont disparu dans la mer Méditerranéenne devenue aujourd'hui un cimetière sous-marin. Regretter aussi tout cela au nom de mes collègues avec lesquels nous travaillons en Afrique sur la défense des droits des migrants. A l'image aussi de tout ce que nous avons commencé à dire dans notre réseau EuropeAfrique, regretter la conclusion des assises du sommet de Bruxelles. Nous pensions qu'avec ce qui s'est passé, l'UE ne dirait pas qu'elle allait davantage fermer ses frontières. On pensait qu'elle allait voir les mécanismes permettant à ce que les migrants soient mieux protégés. Nous avons tous eu un sentiment de regret, d'indignation de voir que l'UE pense que la solution est de doubler le budget du Frontex, réarmer les polices. Nous regrettons qu'elle pense à l'option de répression et d'enfermement. Cela est vraiment abominable, alors que les populations africaines et asiatiques fuient les guerres et les conflits pour retrouver de meilleures conditions de vie. On pensait qu'en investissant rien que la moitié du budget du Frontex, il était possible de trouver des projets novateurs à travers des programmes de développement pour y retenir ces jeunes Africains et Asiatiques. Voilà pourquoi nous avons été totalement déçus.
On dirait que l'UE est en train de subir l'effet boomerang de sa politique menée en Libye. Les vagues de migrants y débarquent en surnombre. Qu'en pensez-vous ?
En fin d'année 2012 et en début d'année 2013, dans les activités que nous menions en tant que Forum Social Mondial (FSM) africain, nous avions tiré la sonnette d'alarme en disant qu'il fallait faire attention par rapport au printemps arabe. Nous avions dit que quelque chose pourrait changer dans la géopolitique internationale. Mais, nous n'avons pas été suffisamment entendus. C'est dans ces conditions que les Européens ont profité d'une situation totalement confuse pour armer des réseaux qui sont allés installer le doute et créer l'instabilité en Libye. A la fin de ces mouvements, ils ont mobilisé l'armée de l'Organisation du Traité d'Atlantique Nord (Otan) qui est allée bombarder ce qu'il y avait comme forces militaires et armements en Libye. Au même moment, les Européens avaient permis que l'essentiel des autres armes soit exfiltré de la Libye. Ce qui fait qu'à cette époque, chaque jour, au moins 20 pick up quittaient la Libye pour aller vers le Mali, le Niger et le Nigeria. Aujourd'hui, ce qui se passe en Libye est la faute d'une politique européenne désastreuse. C'est comme si l'Europe est en train de payer d'avoir assassiné Kadhafi. A son époque, il avait réussi néanmoins, et malgré tout ce qu'on disait sur lui, à contrôler, à laisser en paix les populations migrantes africaines et asiatiques qui arrivaient en Libye et avec qui plus ou moins il partageait les richesses. Et effectivement, l'Europe est en train de subir les conséquences d'une politique d'envahissement et d'impérialistes.
Pour trouver des bouées de sauvetage, un sommet UE-UA est prévu à Malte. Permettra-t-il de stopper l'émigration clandestine ?
Deux ans plutôt, il y a eu un sommet Europe-Afrique sur la migration. Nous pensions qu'il était temps. Mais cette fois, que l'Afrique demande une session spéciale qui lui permettrait, en tant que continent, de voir ce qui est en train de se passer sur son territoire avec ses filles et ses fils. Cela, en collaboration avec la diplomatie non gouvernementale. Par la suite, elle pourra convoquer un sommet spécial EuropeAfrique, où il serait possible de défendre des positions capables de dire : voilà ce que nous allons faire en tant qu'Africains pour faire face à une politique européenne qui pense à l'enfermement. Nous pensons que malgré le silence assourdissant qui a été constaté ces derniers temps sur cette affaire au niveau de l'UE, sans doute dans les prochaines heures, l'UA va se ressaisir pour se retrouver. En tous les cas, nous le souhaitons très vivement.
Selon vous, quelle stratégie adopter pour dissuader ces jeunes à s'engager dans cette aventure périlleuse ?
La stratégie globale, selon nous, est : "un autre monde est possible ". Il n'y a pas de stratégie possible aujourd'hui dans le rythme actuel de la gouvernance, dans un monde actuel en crise économique, sociale, culturelle.... Il n'y aura pas de solutions tant qu'il ne sera pas possible d'instaurer une autre forme de diplomatie, de solidarité, de partage des richesses du monde, d'investissements à outrance pour créer des emplois. Tant que le monde sera gouverné de la façon dont il est gouverné actuellement, où plus de la moitié des richesses sont entre les mains d'une minorité qui se la partagent et se la coule douce, il n'y aura pas de possibilité d'alternatives. Nous pensons que nous devons vivre dans un monde sous une géopolitique de paix, où l'homme est réconcilié avec lui-même, où l'économie ne domine plus l'homme mais est à son service. Dans ces conditions, il sera possible de dialoguer, et d'élaborer des programmes alternatifs de développement qui vont permettre aux différentes couches vulnérables que sont les jeunes en Afrique, dans les pays du sud et en Asie, de pouvoir s'épanouir localement. Cela, nécessite réellement un chamboulement de la géopolitique mondiale. Vous voyez ce qui se passe au Mali et au Nigeria avec Boko Haram, est-ce qu'il est possible d'empêcher ces jeunes de voyager ? Non. Il faut donc accepter que le monde va mal, est en crise, et se concerter.
L'opération "Barsa ou barsax" reprend du poil de la bête au Sénégal avec un changement de lieux d'embarcations. Quelles mesures devraient prendre l'État à votre avis?
Il n'y a pas de gouvernement capable de prendre des mesures salutaires à lui seul. Il nous faut nécessairement une démarche panafricaine, sous régionale de concertation. Le "Barsa ou barsax" à l'époque où les jeunes partaient sur des embarcations de fortune pour aller débarquer sur les iles Canaries, a changé. Les points de départ sont désormais l'Afrique du nord avec la Libye, l'Algérie et le Maroc. Nous avions pourtant à l'époque averti qu'il y avait une sorte d'accalmie et que les routes de l'atlantique ont changé. Les migrants vont vers le désert du Sahel, du Sahara. Il faut que les présidents sénégalais, gambiens et maliens se concertent et voient ensemble quelle politique régionale de création d'emplois mettre en place dans un espace fiable qui permettra aux jeunes d'arrêter de penser que le destin n'est pas possible sur ce continent africain. Si on n'arrive pas à ça, je ne vois pas une seule organisation, un seul pays, un seul gouvernement capable d'endiguer ce phénomène.
Justement vous suivez de très près ce phénomène depuis le début, pouvez-vous nous donner à peu près le nombre de Sénégalais morts jusqu'à maintenant?
Je ne peux pas avancer de chiffres, mais je sais que tous les matins, tous les jours, quand nous discutons avec nos réseaux, tous les deux jours pratiquement, nous sommes arrivés à constater que dans les mouvements qui sont enregistrés, sauvés ou qui ont péri, il y a au moins dans le groupe, un ou deux Sénégalais. Nous nous sommes rendu compte qu'en vérité toutes les 2h, dans la journée, au moins, un migrant est en train de mourir quelque part dans l'océan atlantique, dans la mer Méditerranée ou dans les prisons euro-africaines. Maintenant, dans la dernière vague qui est arrivée (Ndlr : naufrage du chalutier au large de la Libye), nous sommes en train de continuer à faire le décompte avec nos amis algériens, marocains et libyens et italiens qui suivent la situation. Nous pensons qu'il pourrait y avoir beaucoup plus de Sénégalais que ce qui est annoncé sur les sites déjà donnés des victimes. Dans le chalutier qui a péri, environ 35, 40 voire 50 sénégalais auraient embarqué. Les passeurs leur prennent leur carte d'identité. Ils préfèrent jeter ces pièces pour qu'on ne les retourne pas chez eux s'il arrivait que les forces du Frontex les localisent. C'est pour cela qu'il est difficile de donner des chiffres exacts, mais en tout cas en 2014, nous avions calculé 15 000 personnes qui étaient décédées dans les côtes, et parmi ces 15 000 personnes, les chiffres entre Sénégalais et Maliens pourraient être autour de 1000 à 2000 personnes.
On a l'impression que le Frontex est impuissant malgré les moyens mis à sa disposition sur tous les plans.
Cette solution a échoué, puisque depuis 3 voire 4 ans, l'UE utilise le Frontex comme force de contrôle avec des hélicoptères et des avions même. Mais cela n'a rien empêché. Quand le chalutier coulait en pleine mer Méditerranée, où étaient toutes ces forces de contrôle ? Ces hélicoptères de l'UE étaient ailleurs. C'est pour cela que la solution n'est pas de dire qu'il faut empêcher ces jeunes d'accéder à l'Europe. On ne peut pas arrêter la mer avec ses bras. Les mouvements de populations sont des mouvements naturels, qui relèvent du besoin humain. Il faut donc voir comment faire de sorte que ces mouvements rentrent dans une politique de partage des richesses du monde, afin de stabiliser le monde. Ce n'est pas parce qu'on va tripler le budget de l'Otan ou du Frontex, ce n'est pas parce qu'on va sillonner toutes les minutes et toutes les heures qu'on va arrêter ces migrants. Tant que nous ne comprendrons pas qu'il nous faut être en paix ensemble en partageant les richesses, l'Europe se trompera toujours de solution.
De jeunes Sénégalais seraient dans des réseaux de passeurs, pouvez-vous nous en dire plus ?
Tous les réseaux sont très organisés. Parmi ces réseaux de passeurs, il y a de jeunes Sénégalais originaires de certaines de nos régions. Nous le savons et nous l'avions annoncé. Ce sont des réseaux internationaux qui sont informés à chaque fois qu'un groupe quitte le Sénégal, passe par la Mauritanie, entre par le Maroc. Quand un autre groupe quitte le Sénégal, passe par le Niger et arrive en Libye, ils sont également informés. Dès que le groupe arrive, il y a des gens sur place qui semblent faire les bons offices pour les accueillir et les mettre quelque part dans les camps d'accueil. Il y a parmi eux de jeunes courtiers de 18 ans, 19 ans qui sont utilisés pour aller rôder autour des camps, des routes d'entrée et de sortie pour savoir comment les recommander par téléphone. Cela même a été vérifié au Tchad et au Cameroun avec Boko Haram. Autant les réseaux de trafic de drogue et de vente d'armes sont organisés, autant les passeurs sont organisés en utilisant l'innocence de certaines personnes.
Le président Barack Obama n'a pas épargné Hillary Clinton, ses alliés et rivaux samedi soir devant la presse et le tout-Washington réunis pour assister à un dîner traditionnel immuable consistant à se moquer de tous avec une pointe d'autodérision.
Le président américain s'est plié à l'exercice qui vise à faire rire à ses dépens, devant un parterre de célébrités lors du dîner annuel de l'Association des correspondants de la Maison Blanche organisé pour l'avant-dernière fois avant l'élection présidentielle de 2016.
Parmi les prétendants à sa succession, Hillary Clinton - battue par Obama lors des primaires démocrates de 2008 - n'a pas été épargnée, le président ridiculisant le ton plutôt modeste qu'elle a voulu donner à sa campagne en se lançant à la rencontre des "Américains ordinaires" dans l'Iowa à bord d'un minibus.
Les temps son durs, a-t-il dit. "J'ai une amie, qui, il y a quelques semaines, gagnait des millions de dollars par an, et qui vit maintenant dans un van dans l'Iowa".
Evoquant le peu de temps qu'il lui reste à la présidence, Barak Obama a plaisanté : "Mes conseillers m'ont demandé, +M. le Président, avez-vous une dernière liste de voeux ? J'ai dit, bon, J'ai quelque chose qui rime avec une liste de voeux". "Action présidentielle sur l'immigration ? Nouvelles règles sur le climat ?".
Les critiques de la Ligue démocratique (Ld) de Mamadou Ndoye contre le régime du pré- sident, Macky Sall ont suscité, du côté de l’Alliance pour la Ré- publique (Apr), une réaction à la mesure des attaques. « C’est inélégant pour un parti allié de faire une telle sortie dans la presse. Tout ce qu’il dit, c’est totalement faux et c’est en déphasage avec les pratiques de la république en vigueur. Et il faut qu’il (Ld) arrête de faire de la petite politique.
Vous savez, certains partis ne cherchent qu’à démettre leurs alliés pour trouver des chemins menant au pouvoir. Car, ils utilisent le pouvoir pour accéder au pouvoir », le porte-parole adjoint de l’Apr, Abdou Mbow, dans un entretien avec Grand’Place.
Relativement au partage de privilèges qui seraient accordés à la famille du président de la République, le député Abdou Mbow dément en ces termes : « Aucun membre de la famille du président n’a été nommée. S’ils veulent parler de Mansour Faye qu’ils sachent qu’il a été élu légalement.
Ils disent des choses qui sont totalement faux. Je me demande est-ce qu’ils se sont informés avant d’attaquer le gouvernement.» Dans sa réplique qui est aussi virulente que les critiques des responsables de la Ld, le porte-parole de l’Apr, ajoute que les formations politiques de gauche, «ce sont des partis qui n’ont aucune influence.
Même à l’Assemblée nationale, ils n’ont pas un groupe parlementaire. En plus, ils, presque toujours, aux abonnés absents lors des élections présidentielles. Je veux qu’ils arrêtent et se concentrent sur les urgences dont le régime fait face et qu’ils relèvent les défis du Pse (Plans Sénégal Emergent), comme le souhaite le pré- sident de la République, son excellence, Macky Sall.» M. B. MBENGUE
DE L'INGÉRENCE POLITIQUE AU MERCANTILISME SYNDICAL
Ordres différents, guerre de positionnement, interventions politiques, mercantilisme syndical, corruption, problème de démocratie interne... les organisations se créent à un rythme exponentiel, surtout depuis 2000, du fait surtout des multiples ingérences du régime libéral. Le monde syndical dans l'Education est devenu une auberge espagnole. Il y a du tout venant. Bref, le ver semble être bien logé dans le fruit.
"La majeure partie des responsables syndicaux et des enseignants ne sont mus que par des considérations professionnelles, mais nul n'est dupe ou naïf pour ne pas savoir qu'il y en a d'autres qui ont des connections et qui sont dans des manœuvres pour des agendas autres que syndicaux, soit parce qu'ils travaillent contre le régime du Président Macky Sall, soit parce qu'ils en veulent au ministre Serigne Mbaye THIAM".
Ces propos sont du dernier nommé, le ministre de l'Education nationale, dans une interview parue dans l'édition d'EnQuête du mardi 21 avril. Cette affirmation venant de l'État, vraie ou fausse, pose au moins une question sur la table : l'ingérence du politique. A l'heure où l'avenir de milliers d'enfants est hypothéqué par une grève sans fin, il nous semble utile de revisiter les liens entre les deux sphères.
En réalité, les liens entre le monde syndical et le monde politique sont anciens au Sénégal. Ils datent du temps de Senghor. Il devrait y avoir une étroite connexion entre la formation syndicale et celle politique. "Officiellement, tout travailleur membre du parti devait obligatoirement être membre de l'UNTS, et tout membre de l'UNTS ne pouvait pas adhérer à un autre parti", lit-on dans le magazine scientifique "Solidaires international" n°6 du Printemps 2010.
Ceci a amené alors les partis clandestins à investir l'UNTS pour y mener leur combat politique. La reconnaissance des quatre courants n'a pas changé la donne de manière décisive. L'espace syndical continuait donc à être le champ des combats politiques. C'est justement cette tradition qui va se perpétuer et sera reconduit dans le SUDES. Différentes sensibilités politiques se sont retrouvées pour être à la tête de ce syndicat créé en 1976, après la dissolution en 1973 du premier syndicat autonome des enseignants, le SES.
La preuve de cette présence politique dans le passage suivant tiré du document susmentionné.
"Maguette Thiam, le premier secrétaire général du SUDES de 1976 à 1979, était membre du bureau politique du PIT. Mamadou Ndoye qui lui a succédé entre 1979 et 1981, était au BP de la LD/MPT. Il a été alors remplacé par Madior Diouf, actuellement secrétaire général du RND. Babacar Sané qui était membre de la direction du SUDES a été le premier secrétaire général de la LD/MPT lorsqu'elle a été reconnue en 1982. Bathily, l'actuel secrétaire général de la LD/MPT était en charge de la politique revendicative du SUDES dans l'enseignement supérieur. Et ainsi de suite. Les germes de la scission étaient là."
Cette scission ne tarda pas à se réaliser. Abdou Diouf arrive au pouvoir. Et la reconnaissance de tous les partis ouvre les hostilités. "Après les purges qui touchèrent les maoïstes, la rivalité a opposé la LD/MPT au PIT, elle conduisit à l'éclatement du SUDES". Au congrès de 1984, le SUDES est divisé en deux entités.
Selon le témoignage de Mamadou Diouf dans le document du Pr Buuba Diop, Mamadou Ndoye, écarté du secrétariat général du SUDES, a travaillé pour le redevenir. "N'y étant pas parvenu au congrès de 1984, il a alors organisé une scission qui continua à utiliser le sigle SUDES", soutient-il.
D'où l'existence du SUDES-Madior et du SUDES-Ndoye. Après une bataille de trois ans, le SUDES Mamadou Ndoye prend le nom de l'Union démocratique des enseignants et enseignantes UDEN en 1987. Entre-temps, le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES) est créé à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar.
"Militants affectés administrativement"
Ces derniers estimaient à l'époque être lésés, du fait de leur nombre. "Ces organisations qui traversent tous les ordres suivent la pyramide. C'est-à-dire qu'il y a beaucoup plus d'enseignants dans le primaire que dans le moyen-secondaire et le supérieur. C'est donc une question de masse. La conséquence logique est que les enseignants à l'université ont toujours été à la marge du point de vue des acquis. En guise d'exemple, Un instituteur adjoint était mieux payé à l'époque qu'un assistant à l'Université", relève l'actuel secrétaire général Seydi Ababacar Ndiaye.
Dans les années 90, avec l'arrivée des volontaires et vacataires, le gouvernement a favorisé la création de nouveaux syndicats pour contrer ceux dits classiques à savoir le SUDES et l'UDEN. Des syndicats qui ont fait beaucoup de mal à ces deux précités, si l'on en croit Seydi Ababacar Ndiaye.
C'est le cas du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS), de l'Union des enseignants du Sénégal (UES) notamment. Mais ces deux organisations se sont effritées à leur tour. Par exemple, il y a eu une partie du Sels qui a cru devoir rendre la monnaie de sa pièce en devenant un mouvement de soutien à certains ministres.
D'autres syndicats comme le SNEMS et l'ADS sont créés. L'ADS est d'ailleurs un cas emblématique de la présence du politique dans le monde syndical. En effet, en 1992, Me Abdoulaye Wade a appelé ses militants à quitter les syndicats dans lesquels ils sont, pour créer le leur. C'est ainsi que certains, répondant à son appel, ont mis en place l'ADS, rappelle Amadou Diaouné, l'actuel secrétaire général du SUDES.
A partir de 2000, on note un foisonnement de syndicats, avec parfois la bienveillance du régime libéral. Le président Wade, estimant que la participation responsable pouvait toujours prospérer, a voulu domestiquer les syndicats et/ou favoriser la création d'autres. C'est ainsi que des syndicats ont bénéficié de favoritisme étatique.
L'exemple le plus emblématique de cette intrusion de l'État dans le monde syndical reste la décision du Pr Moustapha Sourang. Ce dernier, en 2003, en tant que ministre de l'Education nationale, a sorti une circulaire demandant aux inspecteurs académiques et départementaux de prélever directement 500 F sur chaque volontaire et vacataire pour les verser au SELS et à l'UES.
Autrement dit, le ministre avait fait adhérer les volontaires dans ces deux syndicats, sans leur avis et parfois contre leur gré. Cette situation a perduré au moins jusqu'en 2008, selon un interlocuteur. D'où l'expression "militants affectés administrativement".
"Tout s'est aggravé avec Kalidou Diallo..."
En 2008, arrive Kalidou Diallo. Lui non plus n'a pas fait mieux que les autres, au contraire. Seydi Ababacar Ndiaye déclare témoigner pour l'histoire. Il affirme : "Tout ceci s'est aggravé avec l'avènement du ministre, mon ami Kalidou Diallo, qui a beaucoup aidé à cette émiettement".
A titre illustratif, le dernier ministre de l'Education de Wade qui a battu le record de longévité (2008/2012) a mis en place les enseignants de la Génération du concret. Un ministre de la république, chargé de l'éducation, qui crée une organisation presque syndicale, pas sûr que ce soit un rien.
Un interlocuteur qui relève les pouvoirs en sa possession y voit un trafic d'influence. "Il peut faire de toi un proviseur, il peut faire venir à Dakar un enseignant qui est à Kédougou. Tout cela peut s'échanger contre une adhésion. Le contraire est là également, puisque ça peut être brandi également comme sanction pour obliger un enseignant à adhérer", fait-il remarquer.
Il y a des syndicats qui par contre sortent complètement de ce cadre. À l'heure actuelle, on parle d'une cinquantaine de syndicats dans l'enseignement. Or, il suffisait de faire un sondage chez les acteurs scolaires eux-mêmes pour se rendre compte qu'il n'y a pas plus d'une dizaine de syndicats visibles sur le terrain. Où sont les autres ? Qui sont leurs militants ? Mystère.
Et le constat est que ces dizaines de syndicats sont nés du temps de Wade. Et ça à l'air très facile. "Quelqu'un peut se lever avec deux personnes et créer son syndicat", regrette Seydi Ababacar Ndiaye. "Chaque syndicat qui naît réclame une permanent syndical, on lui en donne", ajoute Amadou Diaouné.
Un surplus de 17 000 check off
Pour ceux-là, le problème est moins une influence politique qu'une affaire personnelle, un business. C'est ce que certains appellent "le syndicalisme affairiste" ou "syndikhalisme" (khalis : argent en wolof) pour reprendre un terme en vogue. L'intérêt est double pour le créateur du syndicat.
"Les professeurs qui voulaient quitter les classes pouvaient créer un syndicat pour être un permanent syndical". Et adieu la craie ! Il s'y ajoute les prébendes, issues de la corruption étatique. A titre d'exemple, Amadou Diaouné révèle que lors du dernier séminaire à Thiès en 2013, il a été constaté un surplus de 17 000 check off payés à des syndicats.
La question se pose de savoir auprès de quel personnel imaginaire a-t-on prélevé ces cotisations et pour quelle raison cet argent indu leur a été attribué ? Etre un secrétaire général, même d'un syndicat télécentre, permet de faire les couloirs du ministère de l'Education. Les quotas sécuritaires, cette boîte de Pandore, assurait toutes les dérives.
Un interlocuteur relève qu'il y a même des leaders syndicaux qui ont participé à l'attribution de quota sécuritaire. Et dire que cette prérogative est exclusivement réservée au ministère. Du fait de tous ces avantages, pourquoi rester derrière quelqu'un ? Awa Wade secrétaire générale de l'UDEN dixit : "Ces gens-là, il leur faut créer leur chapelle, quelle que soit l'organisation."
Même si on n'a pas noté de façon officielle une volonté de l'actuel régime de domestiquer les syndicats, il reste que certains membres du parti présidentiel n'ont pas une mentalité différente de celle de leurs prédécesseurs. Des responsables de l'Apr ne veulent pas en effet qu'un ministère qu'il qualifie de stratégique soit confié à un ministre socialiste. Sachant surtout, disent-ils, qu'on ne sait pas jusqu'ou ira le compagnonnage.
D'autres accusent d'ailleurs ouvertement le ministre Serigne Mbaye Thiam de profiter de son statut de ministre de l'Education pour implanter le Ps dans le Saloum et ailleurs. On évoque le rôle "trouble" que le Secrétaire d'État en charge de l'Alphabétisation, Youssou Touré, enseignant de formation, a joué... C'est dire qu'il serait illusoire de s'attendre à une rupture avec l'Apr dans ce domaine.
Toutefois, il ne faut pas se faire d'illusion, avertit le Pr Bouba Diop. Cette interconnexion été toujours là et le sera encore. Car, "ce sont deux dynamiques qui se rejoignent". Cependant, l'ancien secrétaire général du SAES estime que l'élément décisif dans la décision finale n'est plus l'intrusion politique.
"L'influence des partis est minime. Les syndicats ont beaucoup plus de compte à rendre à leur base. Lors des Assises, j'ai vu des délégués qui étaient parfois mal à l'aise. Leurs bases leur demandaient des comptes sur leur dossier, et ils disaient ne pas vouloir de promesses".
Par conséquent, il y a une bonne partie des scissions qui s'explique non pas par des influences extérieures mais par ce que Babacar Fall de la FASTEF nomme "le processus de substitution, de rotation, d'accès aux instances de décision". Autrement dit la démocratie interne.
Nos interlocuteurs sont unanimes pour dire que c'est une question majeure. Il est par exemple frappant de constater qu'un syndicat comme le SNEEL a été scindé en quatre parties, (SNEEL, SNEEL-CNTS, SNEEL-FGTS, SNEEL-FC) compte non tenu des arabisants. Le SELS mère a donné naissance à deux filles : SELS/A et SELS/O, ainsi de suite.
''LE FORUM SUR LES INVESTISSEMENTS VISE À CRÉER UNE PLATEFORME DE FACILITATION ET DE MISE EN RELATION''
KHOUDIA MBAYE, MINISTRE CHARGE DES INVESTISSEMENTS, DES PARTENARIATS ET DU DEVELOPPEMENT DES TELESERVICES DE L’ETA
Le département en charge des Investissements, des Partenariats et du Développement des téléservices de l’Etat organise, du 05 au 07 mai 2015, un forum international sur le financement des projets de type Partenariat public-privé (Ppp). L’objectif, selon le ministre Khoudia Mbaye, est de réunir tous les acteurs qui s’intéressent au financement des projets, en particulier ceux du Pse. La rencontre, dit-elle, sera aussi un espace de facilitation et de mise en relation.
Mme le ministre, Dakar va abriter, du 05 au 07 mai 2015, un forum international sur le financement des projets de type Partenariat public-privé (Ppp) appelé « Sen Ppp finance 2015 ». Quels sont les objectifs et les résultats attendus de cette rencontre ?
Ce forum, premier du genre que mon département va organiser, a pour objectif de mettre ensemble des acteurs qui s’intéressent au financement des projets, en particulier ceux du Plan Sénégal émergent (Pse).
Arrivé au pouvoir le 25 mars 2012, le président Macky Sall a entrepris de prendre ce qu’il y avait de bon dans son programme de faisabilité suffisamment partagé pour le mettre ensemble avec les politiques publiques trouvées sur place. Les leçons tirées de ces politiques sont investies dans le Pse, qui va au-delà des deux mandats du chef de l’Etat. Il s’agit d’engager les Sénégalais dans un autre paradigme de développement devant mobiliser des ressources, pas seulement des ressources budgétaires traditionnelles, mais aussi des ressources financières innovantes.
C’est là qu’interviennent les financements par Partenariat public-privé (Ppp). Il y en a eu des exemples au Sénégal avec la loi Cet (Ndlr : Construire-exploiter-transférer). C’est ce qui nous a permis de réaliser l’autoroute à péage. Aujourd’hui, le président Macky Sall a mis en place une autre loi, le contrat de Partenariat public-privé, lequel élargit le champ de cette loi Cet et va nous permettre d’ouvrir davantage de perspectives.
En tant que ministère en charge des Investissements, des Partenariats et du Développement des téléservices de l’Etat, nous devons offrir des opportunités pour que tous les acteurs devant travailler sur le développement de notre pays se rencontrent et échangent.
Pour ce premier forum, les échanges vont tourner autour des perspectives ouvertes par le vote de la loi sur les contrats Ppp. Nous devons aussi saisir cette opportunité pour faire le benchmark avec les autres pays de la sous-région, notamment ceux de l’Uemoa et de la Cedeao, afin de voir comment échanger et mutualiser nos expériences de façon à mieux tirer profit des bonnes pratiques des uns et des autres.
Aussi, dans cette période où nous sommes en train d’élaborer la Lettre de politique sectorielle et de développement de notre département, nous allons profiter de cette opportunité pour recueillir les points de vue des uns et des autres pour les réinvestir dans notre projet.
Le 07 avril dernier, le président Sall, en faisant le point sur l’état de mise en œuvre du Pse, a demandé à ce que le Bureau opérationnel de suivi du Pse et l’Apix réfléchissent à organiser, très prochainement, un forum qui partage les opportunités du Pse avec le secteur privé national. Dans ce forum que nous organisons, le secteur privé national sera présent.
Ce sera également une occasion pour rassembler des éléments à investir dans cette autre rencontre à venir. Nous voulons avoir un produit dans un rapport que nous allons internaliser dans nos projets de construction de feuilles de route et dans ceux de suivi du Pse.
Comment cette rencontre peut-elle être une opportunité pour le financement des projets du Pse ?
C’est un espace de facilitation et de mise en relation. Nous ne nous attendons pas à ce que des investisseurs viennent nous dire qu’ils ont pris des projets qu’ils financent tout de suite. Il s’agira plutôt d’une rencontre avec des intellectuels dont le matériau est la réflexion sur l’environnement juridique des Ppp, les éventuels risques, etc. Ils se poseront des questions sur beaucoup de sujets en rapport avec le Ppp.
Nous aurons aussi des exposés sur les projets du Pse. Des opportunités seront données à des secteurs comme l’agriculture, le tourisme, l’habitat et les mines d’exposer des projets. Avec cette rencontre, nous espérons trouver des partenaires qui seront disposés à accompagner ces projets.
Est-ce à dire que l’Etat compte s’appuyer sur les Ppp pour le financement d’une bonne partie des projets du Pse ?
Très fortement, mais pas seulement. L’Etat avait mis la deuxième université de Dakar et l’Université du Sine-Saloum en Partenariat public-privé. Mais, compte tenu de l’importance de ces questions et la passe que nous sommes en train de vivre avec la réforme de l’enseignement supérieur, mais aussi du fait que cela relève du pilier moteur du développement du capital humain, le président de la République a préféré la solution nationale. C'est-à-dire financer ces projets avec le budget national.
Cependant, sur les 27 projets prioritaires du Plan d’actions prioritaires, les 18 vont être faits en Ppp. C’est pourquoi nous avons demandé au secteur public national et étranger de nous accompagner. Nous faisons tous ces efforts sur instruction des plus hautes autorités afin de rendre l’environnement des affaires attractif. Ce qui nous a valu, l’année dernière, des points dans le classement du Doing business. Nous travaillons également pour en regagner cette année aussi.
Au-delà du Sénégal, l’Afrique entière a besoin de financer son développement. Quel sera l’apport de ce forum de façon globale ?
Pendant la durée du forum, nous allons nous adresser à l’Uemoa, à la Cedeao et même à l’Union africaine. Nous nous souvenons en toutes circonstances que c’est le président de la République, Macky Sall, qui pilote le Nepad. Sous ce rapport, les infrastructures transnationales sont importantes. L’Uemoa avait organisé, il y a un an de cela, à Dubaï, une réunion sur les projets de la sous-région. Nous avions des programmes qui intéressaient les partenaires.
Une mission de l’Uemoa est ensuite venue au Sénégal pour étudier notre environnement en Ppp, de même pour mobiliser les acteurs. Et c’est l’Apix qui a été désigné comme point focal. Actuellement, nous sommes en train de travailler sur cet aspect.
Nous aurons les institutions de la sous-région, en termes d’institutions politiques et intergouvernementales, et les acteurs du secteur bancaire. Il est temps que les banques, réputées sur liquides, contribuent au financement du Pse aux côtés du secteur privé industriel.
Ce qui sera intéressant pendant ces trois jours, c’est que nous allons réfléchir pour voir comment arrêter les ressources courtes et étudier les modalités par lesquelles les taux d’intérêt, en général, peuvent être bonifiés pour favoriser les financements longs sur les activités économiques, parce que tout simplement, l’environnement aura été sécurisé. En outre, l’accent sera mis sur la mobilisation des épargnes intérieures dans les pays de la sous-région.
La loi Ppp a elle-même défini des modes de priorisation qui ouvrent des appels d’offres, lesquels vont être de droit commun pour les Ppp qui les rouvrent à toutes les entreprises de l’espace communautaire. C’est pour dire qu’en même temps que nous mettrons le focus sur les projets du Pse dont la réalisation est importante, nous voulons aussi, dans une démarche harmonisée, emporter avec nous tout l’espace communautaire.
Notre souhait est que les projets que nous allons réaliser concernent un marché de plus de 300 millions d’habitants. Ce qui dépasse le marché national.
Quelles sont les dispositions prises pour mobiliser les Sénégalais autour de ce forum ?
Nos partenaires les plus en vue sont le secteur privé national. Nous leur avons parlé individuellement et dans des espaces organisés. Nous avons aussi recherché et obtenu la réaction de partenaires étrangers. Je lance encore un appel au secteur privé national pour lui dire que nous organisons cette rencontre dans le but de créer une plateforme de facilitation et de mise en relation.
Les universitaires et les acteurs de la société civile sont également invités à participer à la réflexion.
LA LD DÉNONCE L’IMPLICATION DE LA FAMILLE PRÉSIDENTIELLE
La conférence nationale sur l’organisation de la Ligue démocratique (Ld) s’est réunie ce week-end à Dakar. Cette rencontre qui regroupant les 45 départements du pays a été l’occasion, pour les «gauchistes» de dénoncer les privilèges accordés aux membres de la famille du président de la République, Macky Sall.
La forte présence des proches parents du président de la République, Macky Sall, dans la gestion du pouvoir ne cadre pas avec la rupture tant chantée par l’Alliance pour la République (Apr), à travers le slogan de la «gouvernance vertueuse». C’est, en d’autres termes, ce que la Ligue démocratique (Ld), parti allié de Macky Sall dans la Coalition Benno Bokk Yakaar, a dénoncé ce week-end.
Il convient de rappeler que ce sont de telles critiques qui avaient conduit les «apéristes» à pousser le leader de Rewmi Idrissa Seck, hors de la mouvance présidentielle. D’ailleurs, nombre d’observateurs pensent que c’est le début du divorce entre la Ld et l’Apr. Sur un autre registre, la Ld n’a pas omis l’actualité de la transhumance politique qui a fait couler beaucoup d’ancre dans la presse sénégalaise.
Dans un communiqué rendu public hier, les responsables de la formation politique dirigé par le ministre, Mamadou Ndoye, invite le président Macky Sall à renoncer à son ambition de promouvoir la transhumance.
«La Ligue Démocratique appelle le Président de la République à éviter de promouvoir la transhumance comme instrument politique, mais plutôt à engager une transformation de la pratique politique au Sénégal, adossée à des valeurs positives, et qui contribue à renforcer la crédibilité et à donner un sens à l’engagement militant, au seul service du pays», mentionne le document de la Ld.
Les dirigeants de la Ld ont également déploré les lenteurs enregistrées dans la mise en œuvre des réformes qui avaient été retenues. «Trois années après la seconde alternance, la Ligue Démocratique se félicite des initiatives du nouveau régime allant dans le sens de la reddition des comptes et de la transparence dans la gestion des affaires publiques, avec la création de l’Ofnac et l’instauration du principe de la déclaration de patrimoine.
Egalement, le parti salue l’appui aux couches sociales les plus démunies avec le programme des bourses de sécurité familiale. Toutefois, la Ld note encore des insuffisances et des lenteurs dans les réformes et ruptures attendues par le peuple.
Dans ce sens, il est impératif d’engager des mesures visant à équilibrer les pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif. De même, la considération de l’éthique et du comportement responsable dans le champ politique s’imposent à tous les acteurs », relève le communiqué de la Ld.
LE MALHEUR DES UNS FAIT LE BONHEUR DES AUTRES
DÉMOLITION DU PONT SÉNÉGAL 92
Mbayang Sarr FAYE et Fatou Mbacké BOYE |
Publication 27/04/2015
C’est ce vendredi que la cérémonie de démolition du pont Sénégal 92 a eu lieu. Ainsi, cette infrastructure qui date de plus d’une vingtaine d’années va disparaître dans quelques jours. Elle cédera la place aux «voies de l’émergence». Toutefois, si les commerçants et conducteurs de transport en commun ne veulent pas de ces travaux, car leur causant des pertes d’argent énormes, les usagers et populations de Dakar, de manière générale, des quartiers environnants en particulier, saluent la mesure
A quelques heures du lancement de l’opération pour la démolition du pont Sénégal 92, vendredi dernier, Grand Yoff, Hlm Grand Yoff et Grand Médine semblent être prêt à accueillir de nouvelles modifications dans leur circonscription.
Les populations de ces quartiers qui entourent le pont sont habituées aux bruits gé- nérés par les automobilistes mais aujourd’hui elles font face à un bruit plus assourdissant causé par la mise en place des voies de déviation pour réguler la circulation. Les agents de l’Ageroute, les ouvriers de la Cse, les piétons et les marchands ambulants se trouvent entre klaxons, coups de sifflet et l’incessible bruit des moteurs des Caterpillars.
Perdus au cœur de tout ces changements, ils semblent se réjouir de la future démolition de ce pont vieux de plus de 20 ans en espérant que la livraison du nouveau pont se fera dans les délais c’est-a-dire dans un an. En attendant, ils se contentent à contempler les allers et retours autour du pont Sénégal 92.
Parmi eux, des «Boudioumanes », et quelques tabliers qui ont été déguerpis pour laisser la place à l’aménagement des «voies de l’émergence». Par endroit, on constate que quelques uns de ces vendeurs sont encore sur place en attendant l’assaut final.
A eux, se jointent les laveurs de voitures et conducteurs de taxis, habitués à prendre leur pause sous un arbre à quelques mètres du pont. Ici, les commentaires sur la démolition de l’édifice mais aussi sur le type d’infrastructures qui y sera érigé vont bon train.
Entre une tasse de thé ou une gorgée de café Touba chacun essaye de montrer à l’assistance qu’il est le plus informé sur le sujet. «C’est un pont de nouvelle génération qui va remplacer ce vieux bâtisse que le parti socialiste nous a laissés.
Aujourd’hui, je vais rester ici jusqu’à tard dans la nuit parce que je veux entendre les détonations quand les mines vont exploser pour démolir le seul héritage public que les socialistes nous ont laissé après 40 ans de pouvoir», déclare Amadou Guèye, vendeur de café Touba. Il est interrompu par Asse Ndiaye chauffeur au chômage qui espère trouver un travail de journalier dans ce chantier.
«Tu ne maîtrises pas ce que tu dis. Ce n’est pas des mines qu’ils vont poser pour démolir le pont mais plutôt des dynamites », rectifie-t-il. La casquette bien vissée et les yeux cachés derrière des lunettes noires Ismaïla ajoute : «Vous ne savez pas ce que vous dites. Ils peuvent utiliser de gros engins pour faire tomber le pont étape par étape».
Sur ce, la discussion devient impossible. Un peu plus loin un groupe de personnes recrutées par l’Ageroute écoute avec attention les consignes de leur superviseur. Portant des gilets, ces agents sont chargés de réguler la circulation. Ils vont indiquer aux automobilistes les nouvelles voies de contournement. Et, il semble être déjà dans le bain car après avec leur superviseur, ils se sont vite positionner pour rendre la circulation beaucoup plus fluide.
Stade Léopold Sédar Senghor, garage des «Ndiaga ndiaye » et Clandos Cependant les plus malheureux sont les vagabonds qui avaient élus domicile sous le pont. Ils ont été déguerpis. Perdus, sans repères certains d’entre eux squattent les alentours de cette passerelle à la recherche d’un nouveau logis à ciel ouvert tandis que d’autres ont pris d’assaut la nouvelle corniche qui mène aux Hlm Grand Yoff.
Couchés ou assis à même le sol, ils semblent être chez eux. Un d’entre laisse entendre à notre endroit : «Ces travaux n’ont aucun avantage, nous voilà déguerpis à cause de ces infrastructures, nous sommes des chômeurs ». La devanture du stade Léopold Sedar Senghor commence à être envahi par les cars «Ndiaga ndiaye » et les Clandos.
Forcés à céder le passage à l’une des routes de déviation reliant désormais Parcelles assainies et Grand Yoff, les conducteurs de ces véhicules n’ont pas trouvé mieux comme garage. Apprenti chauffeur, habillé en jean déchiqueté et Tee-shirt orange décoloré par l’huile des moteurs Fallou Fall précise : «Les déviations seront les biens venus car si ce n’est pas le cas nous changerons de directions ».
Il poursuit : «Cependant, la démolition du pont est une bonne chose parce que d’ici un an, on aura un nouveau pont qui répondra certainement à l’attente des voituriers et je pense qu’il contribuera grandement à la réduction des embouteillages pour les personnes qui après une journée de dure labeur veulent rallier les Parcelles assainies, Pikine ou Guédiawaye». Sous le pont les ingénieurs font les derniers réglages pour la démolition finale du pont.
MOUSTAPHA CISSE LO TIRE SUR IDRISSA SECK ET PRÉVIENT MACKY SALL
MOUSTAPHA CISSE LO DEGAINE ENCORE IL TIRE SUR IDRISSA SECK ET PREVIENT MACKY SALL
Moustapha Cissé Lô était ce week-end l’hôte de ses frères « apéristes » de Rufisque réunis autour du Comité de relance des activités du parti Apr (Crap) qui organisaient un meeting au jardin public. Lors de son intervention, le vice-président à l’Assemblée nationale est resté égal à lui-même avec des déclarations fracassantes. Il a averti Macky Sall en l’invitant à ne pas toucher à la constitution avant de tirer sur Idrissa Seck.
Il a tenu à signaler qu’il continuera à soutenir la non-réduction du mandat présidentiel. « Il faut qu’on travaille dans la discipline, dans la cohérence, mais aussi en synergie avec toutes les forces qui sont là pour que nous puissions gagner en 2019. Je ne parlerai jamais de 2017 pour les présidentielles », a-t-il indiqué.
Mieux, il fait remarquer que la constitution a fini d’être claire sur la durée du mandat présidentiel : «Je l’ai dit, je le redis, nous devons respecter cette constitution. La constitution dispose que le président est élu pour sept ans et son mandat renouvelable une seule fois. Son excellence monsieur Macky Sall est élue à la suite d’une révision constitutionnelle. Donc élu pour sept ans. Il a prêté serment, il faut que son mandat aille jusqu’à son terme ».
Ce qui se passe selon lui, les adversaires du président Macky Sall veut aller aux élections. « Ceux qui sont pressés d’aller aux élections qu’ils soient alliés ou de l’opposition, je pense qu’ils ne racontent que des histoires. On ne peut pas faire rétroagir une loi sur le mandat présidentiel », pensentil. D’ailleurs, donner carte blanche à un président sur pareille cas, n’est sûre. Car, continue-t-il, « le président peut proposer comme il l’a dit, une réduction du mandat à cinq ans.
Mais, force est de savoir que, qui peut diminuer, peut augmenter. Si on donne carte blanche au président pour faire diminuer son mandat de deux ans, à son deuxième mandat, il peut ajouter trois ans.» Moustapha Cissé Lô d’avertir que « le successeur de Macky Sall, si c’est Idrissa Seck, que nous connaissons fort et tortueux, lui, il peut dire qu’il ne croit pas aux cinq ans. Il peut entamer une révision de la constitution par voie référendaire et faire ajouter trois ans pour un mandat de huit ans ».
Ce qui lui fait dire d’ailleurs que la constitution ne pas être retoucher tout en donnant la directive de voter non à un éventuel référendum. « Une constitution, on ne la tripatouille pas. Je suis Moustapha Cissé Lô était ce week-end l’hôte de ses frères « apéristes » de Rufisque réunis autour du Comité de relance des activités du parti Apr (Crap) qui organisaient un meeting au jardin public.
Lors de son intervention, le vice-président à l’Assemblée nationale est resté égal à lui-même avec des déclarations fracassantes. Il a averti Macky Sall en l’invitant à ne pas toucher à la constitution avant de tirer sur Idrissa Seck.
Contre toute forme de réduction du mandat du président. Et je le dis ici, je vous dis de prendre vos dispositions. Si le président arrivait à faire une proposition pour la réduction de son mandat, vous de l’Apr dites non, nous voulons sept ans renouvelable une fois. Et nous allons battre tous ces gens-là qui ne croient en rien », tonne-t-il.
Par ailleurs, concernant la transhumance, le responsable de l’Apr à Mbacké fait remarquer que « le parti socialiste en son temps, n’avait-il pas enrôlé le Pds et d’autres forces de l’opposition ? Le Pds avec Abdoulaye Wade avait fait pire avec des mallettes d’argent.
Aujourd’hui, on veut nous faire croire que nous ne devons pas ouvrir nos portes et renforcer notre majorité pour que le président puisse gagner en 2019 au premier tour. Je dis non ! On ne ferme pas la porte ici à l’Apr ». Tout en pestant : « celui qui veut venir, n’a qu’à venir, ceux qui plongent, plongent et on va les accueillir comme des frères...
On ne peut pas dire que celui-là c’était un voleur hier, on ne peut pas le laisser adhé- rer. Non ! Le voleur s’il vole, il n’a qu’à aller en prison. Il y a nos frères de l’Apr qui sont en prison aujourd’hui, il y a des Pds qui sont en prison. Ce n’est pas une raison de ne pas enrôler ceux qui veulent venir dans le parti ».
Après des études à Lyon, à la Nouvelle-Orléans et à Taïwan, Caroline Guèye est devenue ingénieur en physique de l'atmosphère. A côté de ce brillant cursus, la sénégalo-togolaise développe une riche carrière artistique. Petite fille de l'artiste togolais Paul Ahyi, elle se doit de préserver son legs. Car possédant un double atavisme artistique. Le talent de papy et des similitudes dans la manière de travailler. EnQuête propose son profil.
L'art est un don chez Caroline Guèye. Elle n'a jamais fréquenté une école de beaux arts. Mais, elle n'a rien à envier aux artistes diplômés. Sa technique de travail est exquise. Pourtant elle n'arrive pas à l'expliquer : "Ma technique, je me l'invente en gros. J'utilise beaucoup les formes. Je laisse vraiment aller mon bras, mon poignet pour les formes, pour que cela soit fluide. Après, je me laisse aller. Il y a beaucoup de ma sensibilité dans ce que je fais", explique-t-elle.
Ce qui est vrai puisque quand on regarde les tableaux de Caroline, on y perçoit sa sensibilité, ses sentiments à travers des formes qui donnent l'air d'être fragiles. Ses œuvres laissent également transparaître le côté méticuleux de cet artiste. Les formes sont nettes. C'est le cas dans la trilogie qu'elle a réalisée sur les Nigérianes enlevées par Boko Haram. "Bring back our girls" est son nom. Sur fond noir, les trois tableaux représentent les filles, des armes, les membres du groupe islamiste en question et un brin d'espoir à travers une couleur bleue présente sur les trois tableaux.
L'actualité fait parler la muse de Caroline Guèye. L'espace également. Des théories de physiciens ou des représentations stellaires sont très présentes dans le travail de la jeune fille. Cela s'explique par son parcours assez atypique. Petite fille du très célèbre sculpteur et peintre togolais Paul Ahyi, celui-là même qui a créé le drapeau togolais, Caroline a grandi entre les œuvres de son grand-père. Ainsi, très jeune, elle s'essayait déjà au dessin. Sa chambre étant son "atelier", ses murs, ses plans de travail.
"Je n'aimais pas les posters, alors j'ai demandé à maman si je pouvais dessiner sur les murs de ma chambre. Elle m'a dit oui tant que je me limitais à cet espace. J'ai commencé à le faire", se rappelle Caroline. Quand son grand-père a découvert cela, il l'a encouragée et a même dessiné sur ces murs. Seulement, il tenait à ce que sa petite fille termine ses études, avant de s'adonner pleinement à sa passion. "Après le bac, j'hésitais entre aller dans une école d'art ou faire des études en physique, parce que j'adorais les deux. Mon grand-père m'a dit d'aller étudier, mais de ne jamais abandonner ma passion quand même", affirme-t-elle.
Suivant le conseil de son papy, Caroline a terminé ses études et est actuellement ingénieur en physique de l'atmosphère. C'est pourquoi l'espace est très présent dans son travail. L'objet de ses études est devenu l'une de ses principales sources d'inspiration. "L'on se surprend à fonder en raison ce qui n'est qu'inspiration. Toujours est-il que la fascinante lumière qui rend la contemplation artistique possible ne se fige ni dans les ondes de Christian Huygens ni dans les particules d'Isaac Newton", tel que l'écrit dans une fiche de présentation de l'artiste, le journaliste et critique d'art sénégalais Massamba Mbaye.
Aussi, comme le dit Caroline : "J'ai vraiment mais vraiment la tête dans les étoiles. Et je veux partager ce que je vois là-bas avec ceux qui sont sur terre, à travers la peinture". Aujourd'hui, Caroline a décidé de se consacrer entièrement à la peinture. C'est dans ce cadre qu'elle va tenir sa première exposition individuelle au Sénégal, après des exhibitions au Burundi et à New-York.
Poids plume, teint clair en nappy hair, Caroline Guèye est de père sénégalais et de mère togolaise. En plus d'être la petite fille de Paul Ahyi, une légende de l'art plastique togolais considéré comme le Picasso africain, elle est également la petite fille de l'ancien ambassadeur Djime Momar Guèye et fille de l'écrivain Ass Guèye. De Paul Ahyi, elle a hérité les gènes de la création. Elle est la seule dans sa famille à avoir emprunté les pas de papy.
Aussi, dit-elle : "Ceux qui connaissent le travail de mon grand-père disent souvent qu'il y a des similitudes entre ce que je fais et ce qu'il faisait. Moi, j'ai remarqué ; c'est que comme lui, j'utilise des tons pastels". Le public et les collectionneurs peuvent aller le constater d'eux même ce jour, jusqu'au 7 mai prochain à la galerie Kemboury qui accueille actuellement une exposition de la jeune fille. Laquelle est intitulée "les étoiles sur terre".
Le Sénégal n’est pas encore sauvé d’une année blanche. Le dernier round de négociations entre le Grand cadre et le gouvernement, prévu aujourd’hui a été reporté à demain mardi
dans l’après-midi, le temps de permettre aux bases de fournir leurs réponses à l’issue de leurs assemblées générales de mardi matin. Mais déjà, le Cusems section Abdoulaye Ndoye, qui regroupe l’essentiel des enseignants du moyen secondaire, a décidé de se radicaliser.
Il y a encore de gros nuages sur l’année scolaire. L’espoir né de la dernière rencontre entre le Premier ministre et le Grand cadre est en train de se dissiper. Hier, le Cadre unitaire syndical des enseignants du secondaire (Cusems) dirigé par Abdoulaye Ndoye a rejeté les propositions du gouvernement sur l’indemnité de logement et sur la formation diplomante. Joint au téléphone, le chargé des revendications du Cusems commence par préciser que le Cusems n’est pas membre du Grand cadre. Aliou Gningue annonce le déroulement d’un plan d’action et corse l’addition : débrayage aujourd’hui et Assemblée générale, grève mardi et mercredi. Last but not least, rétention des notes du second semestre. «Sur le cas de la formation diplomante, le gouvernement veut confier cela à une commission et au Sénégal quand on
veut noyer quelque chose, on la confie à une commission», peste Aliou Gningue qui juge inacceptable qu’une indemnité de logement de 200 000 Francs soit ccordée à des fonctionnaires du même grade qu’eux et qu’on veuille le leur refuser.
LE GRAND CADRE EMBRAIE
Pourtant une lueur d’espoir semblait se dégager au terme de la rencontre du vendredi dernier. Quelques enseignants avaient exprimé un satisfécit par rapport aux propositions du gouvernement. Regroupant 35 organisations syndicales, le Grand cadre s’est réuni en plénière samedi 25 avril pour peaufiner le compte rendu de l’audience avec le Premier ministre qui a été envoyé à la base pour appréciation. «Le Grand cadre a réaffirmé son insatisfaction quant aux réponses données par rapport à l’indemnité de logement des enseignants et les ponctions opérées injustement sur les salaires du mois d’avril», écrit Mamadou Lamine Dianté. En conséquence, dit-il « la Plénière décide de poursuivre la lutte à travers un 6ème plan d’action qui se présente comme suit : Rétention des notes du 1er semestre et boycott des conseils de classes et des cellules pédagogiques, Mardi 28 avril 2015 : Débrayage à 9h + AG groupées, Mercredi 29 et Jeudi 30 : Grève totale et des panels ouverts au public dans les différenteslocalités». Mamadou Lamine Dianté et cie font monter les enchères en attendant la prochaine rencontre mardi prochain, dans l’après midi, avec le gouvernement. « C’est nous qui avons demandé le report de la rencontre du lundi et nous avons envoyé le rapport de la rencontre avec le Premier ministre à la base qui va organiser des assemblées générales dans tous les lycées et collèges du pays mardi matin», déclare Dame Mbodj qui ajoute que le Grand cadre est à l’écoute de la base qui va décider de la suite à donner à la lutte.
QUI SONT CES SYNDICALISTES QUI TIENNENT LE PAYS EN OTAGE?
Mamadou Lamine Danté est professeur d’application en Sciences de la Vie et de la Terre. Le coordonnateur du Grand cadre est né en août 1970. Issu de la grande famille Dianté (mandingue) de Doumassou, un quartier de la commune de Kolda, il est marié et père «d’une famille peu nombreuse ».
Abreuvé dans les sciences coraniques, il avait l’ambition d’approfondir ses études en sciences naturelles après l’obtention du Baccalauréat série D, avec la mention Assez bien, au lycée Alpha Molo Baldé de Kolda. Le jeune Dianté dépose ses baluchons à la Faculté des Sciences et Techniques de l’Ucad où il décroche une Maîtrise ès- Sciences Naturelles avec la mention Assez bien, puis le troisième cycle de Biologie Végétale en même temps qu’une formation de deux ans pour le CAES à l’Ecole Normale Supérieure. Studieux, Danté a aussi fréquenté l’Institut des Sciences de l’Environnement, en vue du titre de Dr ès-Sciences de l’environnement, option Biologie Végétale. Devenu syndicaliste par hasard, il dit être de la «génération-martyre victime de l’année blanche au lycée, de l’année invalide et de la session unique à l’université, ainsi que de la réforme introduite à l’Ecole normale supérieure (ENS) en 1995 rendant l’emploi non garanti à la fin de la formation ». Ancien secrétaire à l’organisation et à la mobilisation du Saems jusqu’au congrès d’août 2010, il a été élu secrétaire général, en remplacement de Mbaye Fall Lèye. Aujourd’hui, le Grand Cadre lui colle à la peau à telle enseigne que ses détracteurs l’accusent de s’accrocher au Grand cadre pour exister. « Après la signature du protocole, le Grand Cadre s’est doté d’une charte, d’un code de conduite et d’un bureau dont j’assume mon deuxième et dernier mandat officiel en tant que Coordonnateur national. C’est à ce titre que nous menons la lutte depuis le 17 février 2015 pour exiger le respect des accords jugés réalistes et réalisables par le gouvernement », renseigne-t-il.
ABDOULAYE NDOYE, LE PLUS DUR À CUIRE
Le patron du Cadre unitaire syndical de l’enseignement du moyen secondaire est Professeur d’histoire et de géographie en service au lycée des Parcelles Assainies. Abdoulaye Ndoye a également fait une capacitation au Japon. Lébou bon teint, il très tôt porté sur les principes de justice, d’équité. C’est en 1998 qu’il a rejoint l’enseignement et se dit digne héritier de Mamadou Mbodj, l’actuel coordonnateur du M23. Abdoulaye Ndoye est crédité d’une bonne réputation, mais il est qualifié d’un « jusqu’au bouttiste à la limite carré ». «C’est un homme généreux qui a fait de la défense des valeurs son combat. Vous l’entendrez souvent parler de justice, de transparence et d’équité», confie Aliou Gningue, le chargé des revendications du Cusems. Née en 1966 à Dakar, Abdoulaye Ndoye est marié et père d’une fille. C’est au terme d’une assemblée générale qu’il a été porté à la tête du Cusems. Poste que lui dispute Dame Mbodj.
DAME MBODJ : «LE CUSEM M’APPARTIENT»
En fonction au collège Limamoulaye de Guédiawaye, ce professeur d’anglais qui a fait ses premières armes à Sédhiou, est un syndicaliste chevronné. Né le 24 juillet 1960 à Géoul, il a fait des études à Kébémer et au lycée Malick Sall de Louga avant de rejoindre l’université Gaston Berger de Saint Louis. Bombardé conseiller pédagogique du département de Sédhiou en 1998 sous André Sonko, le jeune Dame Mbodj y séjournera jusqu’en 2004. Au plan syndical, il a été porte-parole des étudiants de Saint Louis, membre fondateur du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaires dont il fut le chargé de revendication en 2003. Dame Mbodj fera un crochet en Angleterre et aux Etats unis pour parfaire sa formation. L’ancien représentant de l’Ugb à l’Union des étudiants du Sénégal est marié et père d’une fille qui étudie au lycée public de Géoul. D’après lui, le Cusems, coordonné par Mamadou Mbodj avec comme porte-parole Mbaye Fal Leye, n’était pas un syndicat mais un Carde unitaire des syndicats de l’enseignement secondaire (Cusems) et regroupait le aems de Mbaye Fall Leye, l’Ues de Gougna Niang, le syndicat des professeurs du Sénégal de Marième Dansokho et le Snems de Mamadou Mbodj. C’est donc après la «trahison» de Mbaye Fall Lèye qui a intégré le Conseil économique social de Me Wade que le Cadre unitaire a volé en éclats pour donner naissance à l’organisation syndicale Cadre unitaire syndical de l’enseignement secondaire dont le sigle appartient à M Mbdoj. Opportuniste, il dit avoir sécurisé le sigle Cusems au Bureau sénégalais des droitsd’auteurs (Bsda).
NEGOCIATION SUR FONDS DE DISCORDE
Dame Mbodj et Abdoulaye Ndoye se disputent le Cusems. Le premier est membre du Grand cadre tandis que le second n’en est pas. Tous les deux participent aux négociations avec le gouvernement au nom de la même chapelle syndicale. Autre incongruité qui fait grincer des dents, c’est la participation de Awa Wade (Uden) et Mariama Dansoko (Sypros) aux négociations du Grand cadre, alors que leurs syndicats, membres de l’Useq (Union syndicale pour un enseignement de qualité) ont déjà signé un accord avec le gouvernement. D’après nos sources, l’Useq regroupe le Saes de Seydi Ababacar Ndiaye, le Sudes de Diaouné, l’Uden de Awa Wade le syndicat de Fatou Bintou Yaffa et le Sypros de Mariame Sakho Dansokho. Certains membres du Grand cadre ont même proposé leur exclusion des réunions du Grand cadre.