Washington, 28 avr 2015 (AFP) - Les Etats-Unis ont condamné mardi l'attaque "barbare" menée samedi au Niger par le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram qui a tué au moins 46 soldats nigériens et 28 civils. Washington dénonce régulièrement les offensives de Boko Haram, s'est dit plusieurs fois disposé à accroître son appui matériel à l'armée du Nigeria et encourage les pays de la région à lutter contre l'organisation radicale.
Dans un communiqué, le département d'Etat a "condamné les attaques de Boko Haram sur l'île de Karamga sur le lac Tchad" au Niger. Le groupe "a perpétré un nombre incalculable d'attaques contre des hommes, femmes et enfants, chez eux, à l'école, sur leur lieu de travail ou de prière.
Leur brutalité et leurs actes de barbarie ne connaissent pas de limite", a fustigé le ministère américain des Affaires étrangères.
"Les Etats-Unis se sont engagés à soutenir les efforts de la force multinationale destinée à aider les pays de la région à doper leurs capacités pour amoindrir et détruire Boko Haram", selon le département d'Etat qui reprend la terminologie américaine appliquée à la lutte contre le groupe Etat islamique, auquel Boko Haram a fait allégeance en mars.
Quarante-six soldats nigériens et 28 civils ont été tués samedi dans l'attaque contre une position de l'armée du Niger sur le lac Tchad, selon les autorités de Niamey. Ces pertes sont les plus lourdes subies par le Niger depuis que le pays est entré en lutte contre le groupe armé nigérian début février.
COTE D'IVOIRE: LES ENSEIGNANTS DISENT ETRE VICTIMES D'AGRESSIONS, LES ECOLES PUBLIQUES PARALYSÉES
Abidjan, 28 avr 2015 (AFP) - Des enseignants affirment être victimes d'agressions alors que nombre d'entre eux ont cessé de travailler depuis lundi dans les écoles publiques de Côte d'Ivoire pour protester contre des ponctions salariales, a-t-on appris mardi de source syndicale.
Des groupes armés de "machettes" et de "gourdins", hostiles à l'arrêt des cours, ont blessé au moins six enseignants lundi et mardi dans plusieurs villes du pays, a déclaré à l'AFP Jean-Yves Abonga, le porte-parole du Mouvement des syndicats de l'enseignement général et technique et assimilés de Côte d'Ivoire, qui "s'insurge" contre ces violences.
La presse ivoirienne a rapporté plusieurs agressions, notamment à Divo (sud) et Katiola (nord)), ainsi que des jets de gaz lacrymogène contre des manifestations d'enseignants ou encore des altercations entre élèves.
"Nous ne reprendrons pas les cours dans ces conditions d'insécurité", a affirmé M. N'Dri, le président du Collectif des syndicats d'enseignants. De tels actes "paraissent invraisemblables", a réagi le porte-parole du gouvernement Bruno Koné, qui a indiqué n'accorder "aucun crédit" à ce genre d'informations.
"Je ne vois pas pourquoi l'Etat commettrait des actes de violence contre ses propres employés", a-t-il poursuivi. Les enseignants du public ont cessé le travail lundi après avoir constaté des "ponctions excessives" sur leurs bulletins de salaire d'avril, liées à trois jours de grève début mars, a déclaré Benjamin Kouamé N'Dri.
"Si je fais trois jours de grève, qu'on me ponctionne 3 jours de salaire. Mais si l'on m'en ponctionne 17, c'est illégal", a-t-il affirmé, déplorant que de nombreux enseignants aient perdu jusqu'à la moitié de leur traitement.
Cette première grève avait trait notamment au paiement d'importants arriérés de salaire, selon Mamadou Diomandé, le président du Syndicat libre des enseignants du secondaire général de Côte d'Ivoire.
"Les salaires étaient bloqués depuis 23 ans. C'est le président Ouattara qui a lui-même choisi de débloquer la situation. Qu'on lui en fasse crédit et qu'on lui fasse confiance", a réagi Bruno Koné.
La Côte d'Ivoire, où Alassane Ouattara est arrivé au pouvoir après la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait environ 3.000 morts, connaissait jusqu'alors une trêve relative sur le front social.
LANDING SAVANE PROPOSE ''UN MEDIATEUR SENSIBLE'' AUX PROBLEMES
Dakar, 29 avr (APS) - Le traitement des revendications des enseignants nécessite que soit trouvé "un médiateur sensible aux préoccupations" des différents protagonistes de la crise scolaire, a indiqué Landing Savané, secrétaire général de And Jef/Parti africain pour la démocratie et le socialisme Authentique (AJ/PADS Authentique).
"Peut-être faudrait-il un médiateur sensible aux préoccupations des uns et des autres", a-t-il avancé dans un entretien paru dans l'édition de mercredi du quotidien national Le Soleil, se disant "meurtri" par les les grèves récurrentes dans les écoles sénégalaises.
Les syndicats d'enseignants déroulent depuis février dernier plusieurs plans d'action comprenant des grèves, des débrayages et des "marches", en vue de l'application du protocole d'accord signé avec le gouvernement le 14 février 2014.
Les revendications des grévistes portent notamment sur la validation des années de vacatariat et l'alignement de l'indemnité des enseignants sur celle allouée à certains fonctionnaires.
Selon de nombreux quotidiens, cette dernière revendication constituait le principal point de désaccord entre les deux parties, mardi soir, à l'issue de leur dernière séance de négociations.
"Ma conviction est que les enseignants ne cherchent pas à saboter le système éducatif, cela ne saurait être le cas, mais ils ont des préoccupations", a soutenu Landing Savané.
Les enseignants "comprennent que le pouvoir ne peut pas tout régler. On ne peut pas consacrer tout le budget à la solution des problèmes des enseignants, mais il y a une pédagogie de la négociation qui doit être mise en place pour parvenir à des accords durables", a-t-il dit.
"L'essentiel est d'arriver à cela, malheureusement, j'ai le sentiment que le fossé est plus profond que je ne le croyais" entre le gouvernement et le syndicat, a fait valoir Landing Savané.
Selon lui, les enseignants "savent mieux que quiconque qu'ils ne peuvent pas tout avoir, tout de suite. Ils sont conscients eux-mêmes du fait qu'il faudra plusieurs années pour satisfaire leurs revendications, même si elles sont légitimes".
DEMI-MESURE
INTERDICTION PARTIELLE DE LA LOI CONTRE LE PLASTIQUE
Tous les sachets plastiques ne sont pas concernés par la loi interdisant la production, l'importation, la détention, la distribution des sachets à faible micronnage. Les sachets concernés sont avec des bretelles dont l'épaisseur est inférieure ou égale à 30 microns, explique le conseiller juridique du ministre de l'Environnement et du Développement durable. Les autres types de sachets utilisés par les femmes pour la glace et autres crèmes sont toujours autorisés.
"Quand on entre dans nos villes, ce qui nous accueille, ce sont des ordures. Lorsqu'on quitte, ce sont des ordures qui nous disent au revoir". Ce constat fait par Aminata Touré, Premier ministre d'alors, en dit long sur la gestion des déchets au Sénégal. Parmi ces tas de déchets qu'on retrouve à l'entrée des villes et des campagnes, la grande partie est constituée de sachets plastiques.
Pour le coordonnateur du Réseau des professionnels de l'information et de la communication en environnement (REPICE) à l'entrée de nos villages et villes, l'image la plus frappante pour un visiteur reste les sachets plastiques qui sont partout : au bord des trottoirs, sur les arbres... Ces sachets, fait savoir Ibrahima Falla Junior, par ailleurs conseiller technique au ministère de l'Environnement et du Développement durable, "ne sont pas biodégradables". Ils sont ce qu'il appelle des "polluants organiques persistants" et sa combustion reste "un danger mortel".
Chaque jour, près de 5 millions de sachets plastiques sont abandonnés dans la nature au Sénégal, informe Boniface Cacheu, conseiller juridique du ministre de l'Environnement et du Développement durable.
Seuls les sachets à bretelles sont concernés par l'interdiction
Des chiffres qui font froid au dos. Et qui justifient la décision de l'Etat du Sénégal de mettre fin à la "production, l'importation, la détention et la distribution des sachets plastiques de faible micronnage". Une loi a été déjà votée dans ce sens, le 21 avril dernier à l'Assemblée nationale. "Il faut saluer cette loi", explique le président du REPICE. Pour lui, on ne peut pas changer le mode de vie des populations du tac au tac. Avec une interdiction des sachets à faible micronnage, "c'est un premier pas à louer", reconnaît-il.
Toutefois, la loi ne vise que les sachets dont l'épaisseur est inférieure ou égale à 30 microns. En des termes beaucoup plus clairs, Boniface Cacheu indique qu'il s'agit des sachets à bretelles. "Quand on dit sachets à bretelles, peu importe la couleur. Que ce soit un sachet noir ou d'une autre couleur, à partir du moment où c'est un sachet ayant une découpe sous forme de bretelles d'une épaisseur inférieure ou égale à 30 microns, il est concerné par la loi", renchérit le conseiller juridique du ministre Abdoulaye Baldé.
Ainsi, les sachets qu'utilisent les femmes pour vendre de la glace ou faire de la crème glacée sont automatiquement exclus de cette interdiction. "Ces sachets ne sont pas concernés par la loi", justifie M. Cacheu, avant de poursuivre : "Ces sachets n'ont pas de découpe sous forme de bretelles. Donc la loi ne les vise pas. Les femmes utilisent ces sachets pour mettre des produits alimentaires et après utilisation, automatiquement, elles les mettent dans les poubelles."
Parmi les 5 millions de sachets plastiques jetés chaque jour dans la nature au Sénégal, les sachets à faible micronnage constituent la plus grande partie, ajoute le conseiller juridique. Cela se justifie, dit-il, par l'épaisseur de ces sachets qui sont "très légers" et une fois utilisés ne "servent plus à rien".
Par ailleurs, lors des travaux en commission, certains députés ont déploré "une certaine frilosité des rédacteurs du texte qui n'ont pas osé trancher le dilemme entre l'interdiction totale des emballages plastiques et la baisse de revenus des fabricants de ces articles polluants". Mais, pour Boniface Cacheu, la réponse est toute simple : "on vit dans l'ère du développement durable. La protection de l'environnement ne doit pas se faire au détriment du développement économique comme le développement économique ne doit pas se faire au détriment de l'environnement". "Il faut concilier ces deux impératifs", rappelle-t-il.
Il s'y ajoute, selon lui, "qu'une mesure aussi radicale que l'interdiction totale aurait créé beaucoup de difficultés". Au lieu d'une loi interdisant totalement l'utilisation du plastique, le Sénégal, renchérit le conseiller, a opté pour la "voie médiane en tenant compte des expériences de différents pays africains. "Cette voie médiane, c'est le milieu entre l'interdiction totale et la permissivité".
"Des sachets essentiellement importés"
Toujours lors du vote du projet de loi à l'Assemblée nationale, beaucoup de parlementaires se sont interrogés sur l'origine de ces sachets plastiques. Sont-ils produits localement ou sont-ils tout simplement importés ?, ont demandé certains. "Ces sachets sont essentiellement importés", renseigne Boniface Cacheu. Dans l'exposé des motifs, renchérit le conseiller technique en communication au ministère de l'Environnement et du Développement durable, il est clairement indiqué que "les sachets visés sont pour l'essentiel importés. Le risque de ralentissement ou d'arrêts des activités industriels est écarté et ça permet de protéger l'environnement".
De l'avis d'Ibrahima Fall Junior, ces sachets visés dans cette interdiction font beaucoup plus de dégâts parce qu'ils "polluent les sols, encombrent les égouts, tuent les animaux". Sur le plan sanitaire, le brûlage de ces sachets entraînent des maladies cardiovasculaires, soutient Fall Junior. Ce dernier de poursuivre : "C'est grave ce que nous faisons avec les sachets. C'est un problème de santé publique."
Cependant, le Sénégal ne vise pas seulement l'interdiction des sachets à travers cette loi. Dans la deuxième partie du texte, l'Etat veut "promouvoir une gestion rationnelle des déchets plastiques", informe M. Cacheu. Avec cette loi, la filière recyclage sera promue. Ce qui fait, avance-t-il, qu'il a été demandé aux industriels de disposer de collecteurs. L'implantation de ces unités dans les différentes collectivités locales sera même une source de revenus pour les populations. En outre, Boniface Cacheu rejette toute inquiétude quant à l'application de la loi. Selon lui, les industriels ont été impliqués dès l'étape de la réflexion. Ce qui fait "qu'avant même l'entrée de la loi, ils sont en train d'appliquer certaines mesures préconisées".
Ces pays africains qui ont interdit les sachets plastiques
Le Sénégal n'est pas le seul pays africain à avoir interdit l'utilisation, la production ou l'importation de sachets plastiques. Cette interdiction de ces sachets qui sont nocifs à l'environnement est même devenue une tendance en Afrique. Les pionniers de cette censure restent l'Afrique du Sud et le Rwanda. Un exemple de réussite pour ces deux pays où on ne retrouve pas dans les rues des sachets en plastique comme c'est le cas dans beaucoup de capitales africaines. Dans la région ouest-africaine, beaucoup de pays ont déjà voté cette loi. Il s'agit notamment du Togo, du Mali, de la Guinée Bissau, du Burkina Faso, de la Côte D'Ivoire. Et le Sénégal vient se greffer à cette longue liste. Par contre, l'application de la loi n'a pas connu un succès total dans des pays comme la Côte d'Ivoire.
L'inquiétude gagne les marchands
Le Sénégal cherche à se mettre aux standards environnementaux en adoptant une législation "antiplastique". Mais les commerçants du centre-ville trouvent que cette initiative est précipitée car ignorant beaucoup de questions pratiques. Les riverains du canal sont ravis et soulagés.
Les grossistes de sachets accusent le coup dès qu'on leur parle de l'interdiction prochaine de l'utilisation du plastique. "Quoi ? interdire les emballages ! Nous ne sommes même pas au courant du vote de ce projet !" s'étonne le commerçant Modou Fall. Tripotant les touches de son cellulaire sur un empilement de sacs de riz, il est surpris par cette annonce. Partagé entre appréhension et surprise, ce jeune BaolBaol qui tient l'établissement ‘Bèye et Frères' sur la rue Raffenel est, à l'image de tous les vendeurs interpellés sur le sujet, circonspect. Dans cette partie du centre-ville, l'heure de la rentrée qui approche présage de longs embouteillages et rend la circulation automobile déjà très lente, alors qu'on approche à peine de 17 heures.
Des déchargeurs bien bâtis descendent prestement des sacs de marchandises des bennes de camions. Les brouettes surchargées de tous types de denrées se faufilent furtivement entre les gros porteurs qui rétrécissent une rue déjà étroite. Les boutiques dépassent la surface assignée et exposent la marchandise à même les trottoirs étriqués ; obligeant les piétons à disputer la chaussée aux véhicules. Sur les rebords, le plastique a fini de marquer son territoire. Sachets d'eau à peine entamés ou finis, emballages de couleurs diverses, petits et grands gobelets de café... ; les rues de la capitale croulent sous le poids-plume de ces objets difficilement biodégradables.
5 millions dans toutes les villes et campagnes du Sénégal, selon le ministère de l'Environnement et du Développement durable. Mardi passé, une loi relative à "l'interdiction de la production, de l'importation, de la détention, de la distribution, de l'utilisation de sachets plastique de faible micronnage et à la gestion rationnelle de sachets plastique" a été votée. L'idée est que ces objets, supérieurs ou égaux à 30 microns, souvent offerts gratuitement en guise d'emballage après achat, ne sont pas assez consistants pour être réutilisés. L'interdiction concerne uniquement ce type de plastique. Une loi que les usagers trouvent incommodante, malgré toutes ces dispositions et l'impact environnemental négatif.
"Regardez autour de vous. Tout ce qui se vend, tout ce qui s'y donne implique les sachets plastiques. Toutes les denrées sont emballées avec ; y compris le thé que je viens d'acheter", s'énerve Iba Dia, brandissant un emballage jaune. Quant à Modou Fall, son désaccord sur cette loi est catégorique "Si les autorités proposent une autre solution, pourquoi pas ? Mais en attendant, je ne vois pas ce qui pourrait remplacer les sachets plastiques. C'est plus pratique que le papier", déclare-t-il.
Le désappointement des vendeurs d'eau
Mais de toute la vague de réprobation, c'est certainement celle des vendeurs d'eau qui est la plus véhémente. Au rond-point Sandaga, ils disent craindre pour la seule activité qu'ils sachent faire. "Déjà que c'est une activité très éreintante qui rapporte peu, surtout en période de froid. Je ne vois pas la pertinence d'une telle loi. Que veulent-ils ? Assoiffer les gens ?" s'indigne Salimata Ba, en compagnie d'une dizaine de congénères. Ces femmes soulèvent une question de taille à savoir comment la bourse du Sénégalais moyen va supporter les coûts prohibitifs de l'eau minérale, en cas d'interdiction des sachets plastiques.
Passible de prison au Rwanda
Le Sénégal a-t-il finalement ouvert les yeux sur l'impact écologique négatif que représente le péril plastique ? Le pays perd 10 milliards de francs de son cheptel, estime le professeur Adams Tijani. Entre 2012 et 2013, plus de 5 milliards ont été dépensés en importation de produits plastiques, selon la Douane. Des conséquences dues au retard accusé, contrairement à son voisin mauritanien où les "zazous", emballages plastiques, sont interdits depuis le 1er janvier 2013.
Un mois plus tard, c'était le Cameroun qui s'inscrivait dans cette même logique. Mais le porte-drapeau de la lutte en la matière est incontestablement le Rwanda. Sous la houlette de son ministre de l'environnement, Stanislas Kamanzi, le pays a réussi à faire interdire les sacs en polyéthylène par la promulgation d'une loi en septembre 2008. Contrairement à la loi votée mardi passé au Sénégal, le pays de Paul Kagamé est plus répressif, puisque le trafic de sachets plastiques est passible d'une peine d'emprisonnement de 6 à 12 mois et d'une amende de 100 000 à plus de 500 000 Fcfa.
Si au marché les marchands ne sont pas contents, les riverains du Canal de la Gueule-Tapée applaudissent des deux mains cette loi. " C'est le retard pris dans cette décision qui m'étonne. Le canal ressemble plus à un dépotoir d'ordures à ciel ouvert. Dans ce quartier, le plastique a obstrué toutes les bouches d'égouts", déplore Saourou Tall, un résident. Oulimata Seck espère quant à elle un décret d'application vite signé pour que cette mesure soit appliquée. "C'est une initiative à encourager, mais j'attends l'application effective pour voir si ça marche", confie-t-elle.
Les individus qui s'activent à l'aéroport de Dakar ne sont pas emballés par le débat sur la couleur de ce complexe ou des nouveaux bus de transport. Pour eux, rien n'a vraiment changé.
De toute la palette de couleurs disponible et imaginable, le marron-beige est incontestablement celle qui est à la mode. Les couleurs du parti au pouvoir, l'Alliance pour la république (APR), suscitent quelques commentaires critiques. Mais le désintérêt de la plupart des gens est manifeste sur ce sujet.
"Je ne vois pas en quoi tout ce raffut sur le coloris des bus ou de l'aéroport est important. De toute façon, que ce soit blanc, noir, beige ou indigo, il faut bien qu'ils arborent une couleur non ?" s'interroge Sellou Ba, quelque peu indigné de l'importance donnée à cette affaire. Ce vieux fonctionnaire en costume sombre, accroché à la sortie du parking de l'aéroport Léopold Sédar Senghor, est rejoint par beaucoup d'autres dans les alentours du terminal aéroportuaire.
Sur la piste bien entretenue, des agents en chasubles fluo font rouler les caddies de passagers fraîchement débarqués. L'activité est à son comble, malgré le vent fort qui souffle. L'imposante façade aux baies vitrées de l'aéroport affiche marron. Derrière se découpe la silhouette lointaine du monument de la Renaissance. La boutique de change et de services juste à l'entrée du complexe affiche marron-beige, mais sa paroi décrépite montre que la peinture n'est pas de première fraîcheur.
"C'est un non-évènement. Peut-être que c'est le contexte présent qui explique cet engouement. Par contre, rien n'a changé à nos yeux. Ces couleurs ont toujours été là. Je ne vois pas pourquoi on a attendu jusque-là pour en parler", s'étonne un cambiste accoudé sur une des barrières blanches.
Derrière lui, ses congénères qui discutent avec passion de l'issue du combat de lutte de dimanche sont du même avis. "La priorité, ce n'est pas la couleur. Elle est là depuis longtemps. Abdoulaye Wade n'a pas peint l'aéroport en bleu-jaune. C'est hypocrite de vouloir mettre ça sur le dos de Macky", lance un autre cambiste.
Rupture, rupture, vous avez dit rupture ?
Vert et rouge pour la parti socialiste, bleu-jaune pour le Pds et marron-beige pour les ‘républicains' ; peindre certains supports ou édifices publics n'est pas une pratique nouvelle. Dans l'ordre, les bus de la Sotrac, puis Dakar Dem Dikk, sociétés de transport public, portaient les couleurs des différents régimes, lors de leur règne. Plus récemment, les bancs publics de la ville de Guédiawaye ont été peints aux couleurs de l'Apr, juste après l'élection d'Aliou Sall, frère du président, à la mairie de cette ville. Ce qui procède d'un début de "patrimonialisation du bien public", estime Olivier Sène.
"Il est inconcevable que le président de tous les Sénégalais laisse afficher aussi ouvertement les symboliques de son appartenance politique à l'aéroport", estime ce jeune étudiant venu faire le change.
Pour Abdou Camara, la problématique est tout autre. Ce quinquagénaire qui attend un atterrissage reporté à 18 heures ne juge pas le président Macky Sall sur "un acte politique qui s'inscrit dans la continuité et dans une logique de récupération, mais estime qu'il est en contradiction flagrante avec la rhétorique de rupture à laquelle il s'agrippe désespérément", ajoute-t-il.
La réaction de la classe politique reste timide. Seule la plate-forme "Avenir Sénégal bi nu beug" de Me Mame Adama Guèye a publié un communiqué où elle annonce une mobilisation pour lutter contre "la confiscation de ce bien public".
LA LONGUE MARCHE DU PAI RETRACÉE
TRAJECTOIRE ET DOCUMENTS DU PARTI AFRICAIN DE L'INDÉPENDANCE
"Trajectoire et documents du Parti africain de l'indépendance au Sénégal". C'est le titre de l'ouvrage produit par le président du Comité national préparatoire de la commémoration du cinquantenaire du Manifeste du Pai, Moctar Fofana Niang. L'ouvrage de 347 pages retrace les idéaux, les années de clandestinité de ce parti de la gauche sénégalaise, le contexte dans lequel le Pai a vu le jour, sa durée de vie légale, son premier congrès et la répression aveugle dont ses différents militants et responsables ont été victimes. EnQuête vous livre un avant-goût de cet ouvrage dont la cérémonie de dédicace et de lancement est prévu cet après-midi.
Le Parti africain de l'indépendance (PAI) aura beaucoup marqué son époque et contribué à l'indépendance du pays, l'émancipation des peuples noirs et l'approfondissement de la démocratie au Sénégal et en Afrique. Mais son histoire ou plutôt sa saga, reste peu connue de la plupart des Sénégalais. Et c'est pour remédier à une telle situation que le président du Comité national préparatoire de la commémoration du cinquantenaire du Manifeste du PAI, Moctar Fofana Niang, a produit un ouvrage intitulé : "Trajectoire et documents du Parti africain de l'indépendance au Sénégal."
L'ouvrage de 347 pages retrace la marche tumultueuse de ce parti d'obédience marxiste-léniniste ponctuée par 18 années de clandestinité et des brimades policières occasionnant des pertes en vies humaines et des exils dans les rangs de ses dirigeants et militants. Son auteur, Moctar Fofana Niang, une des figures marquantes de la lutte pour l'indépendance du Sénégal, sans vouloir être exhaustif dans ses écrits, tente tant bien que mal de reconstituer l'histoire effective du Parti africain de l'indépendance. Selon lui, Le Pai, "au delà de son mérite d'avoir été la première formation politique à réclamer l'indépendance nationale et immédiate de l'Afrique, ne s'était pas contenté seulement de la formulation de l'exigence de l'indépendance formelle, il s'est effectivement battu de toutes ses forces sans concession ni répit pour atteindre cet objectif majeur".
Tout d'abord, "dans le cadre de la Fédération de l'Afrique de l'Ouest française (AOF), avant de se limiter par la suite au plan national compte tenu de la dislocation de celle-ci". "Son combat avec détermination, opiniâtreté et une volonté inébranlable pour la liberté, la démocratie, la justice sociale, l'émancipation des peuples d'Afrique et leur autodétermination ont été un fait que la puissance coloniale et les pouvoirs néo-coloniaux qui l'ont succédé, s'emploient à masquer et à effacer de la mémoire des populations, de génération en génération", dénonce l'auteur selon qui "ce combat a valu à ses membres et à lui-même d'être l'objet d'une féroce répression, de privations de liberté, de licenciement et tant d'autres sévices pour le contraindre à l'abandon de la lutte et de ses objectifs".
Ainsi, "les vaillants militants de la première génération du Pai pour lesquels l'engagement, la détermination, la générosité étaient le crédo, un sacerdoce, ont subi des pertes humaines considérables dans leurs rangs à la suite de sévices et tortures subis de la part des tortionnaires. Certains ont vu leurs familles disloquées à cause de leurs engagements politiques et convictions idéologiques ; d'autres employés dans le privé ont été victimes de licenciement de leur entreprise et ceux qui étaient fonctionnaires ou agents de l'Etat, furent radiés dans le même temps pour les mêmes raisons", à en croire Moctar Fofana Niang.
Dissolution
En effet, le Pai, après seulement deux ans et demi d'existence et d'activités légales, a été "arbitrairement" dissout par le régime de Léopold Sédar Senghor. Dès lors, il a vécu dix-huit années "dures" dans la clandestinité. Selon Moctar Fofana Niang, "ces documents fondamentaux, hormis le manifeste, ont été diffusés sous le manteau et nuitamment". Et "les forces policières dans leurs opérations de répression ont réussi à en ensevelir ou détruire beaucoup". Malgré tout cela, souligne l'auteur, "il résista vaillamment avec un courage exemplaire en dépit de ses faibles moyens en tout genre, grâce à l'abnégation et surtout au patriotisme, à l'esprit de sacrifice et de solidarité de ses militants, qui avaient une profonde foi en leurs convictions".
Composition
Il faut noter que "le Pai a réussi à regrouper l'intelligentsia patriotique africaine civile et militaire, l'Union culturelle musulmane, l'aile progressiste de la Fédération des étudiants d'Afrique noire de France (FEANF), de l'Union générale des étudiants de l'Afrique occidentale (UGEAO), de la jeunesse progressiste d'Afrique, de la centrale syndicale, l'Union générale des travailleurs d'Afrique noire (UGTAN) ainsi que toutes les forces de progrès et patriotiques des Etats membres de l'AOF". Cela, pour faire face dans ce combat contre la puissance coloniale, "aux forces conservatrices et rétrogrades adossées à l'impérialisme qui ne voyait pas d'un bon œil, la présence d'un parti comme le PAI avec ses idées révolutionnaires et prônant la libération immédiate de l'Afrique du joug colonial".
Luttes pour l'indépendance
A en croire les témoignages de Moctar Fofana Niang, "le Pai avait prôné de façon nette et claire le divorce absolu avec la "Sainte doctrine" du capitalisme, dont la caractéristique fondamentale est l'exploitation de l'homme par l'homme, afin de nous orienter résolument dans la voie de développement non capitaliste ou plus exactement vers le socialisme". Mais dans sa trajectoire, "il a été l'objet de complots et de discrimination de la part des autres partis politiques africains réactionnaires, suppôts du néocolonialisme, tout au long de la période coloniale, lors de la tenue des conférences et réunions pour discuter de l'avenir de l'Afrique et plus exactement de son indépendance".
Senghor et Houphouët au banc des accusés
Parmi ces comploteurs, l'auteur cite Senghor et Houphouët "qui ont tout fait pour que la voix du PAI ne soit pas entendue dans les tribunes où le sort de l'Afrique se discutait et se décidait". "Parti le plus redouté par les forces réactionnaires d'alors, sans doute par crainte de la force de ses idées et leur pénétration au sein des masses populaires", le PAI imperturbable et résolument déterminé, a poursuivi sans relâche son exaltant combat, tant sur le plan de la formation idéologique de ses membres et de sa consolidation, que sur le terrain de la lutte concrète pour la défense des intérêts des masses laborieuses africaines, en s'opposant par divers moyens et formes, aux mesures antidémocratiques, antisociales ou en violation flagrante des droits des travailleurs, etc."
Visite du général De Gaulle
Mais la période à laquelle il s'est le plus illustré, c'est sans doute lors de la visite du général De Gaulle du 26 août 1958. Cet événement, de l'avis de Moctar Fofana Niang, "marque une date historique dans l'Afrique pré-indépendante et a mis à nu l'hypocrisie de nos dirigeants d'alors, avec leur parti, l'Union progressiste sénégalaise (Ups), ancêtre du Parti socialiste (Ps)". "Le Pai, de concert avec les autres organisations démocratiques de masse, les forces de progrès et patriotiques, avait préparé et organisé un accueil mémorable au général De Gaulle pour lui signifier de la manière la plus claire, la volonté et la détermination de notre peuple et surtout de sa jeunesse d'aller à l'indépendance pour mettre totalement fin à la longue nuit de colonisation de notre pays par la France", témoigne l'auteur. Ce dernier a d'ailleurs, dans l'ouvrage, intégralement publié le Manifeste du Pai marquant sa naissance, ainsi que sa durée de vie légale, les différents rapports des différents congrès du parti. En outre, il aborde également les crises internes auxquelles le parti fut confronté et la rectification et la réorganisation qui en ont suivi.
LE DG DE NAMORA ADMIS AU PAVILLON SPÉCIAL DE LE DANTEC
Revoilà des nouvelles d'Alioune Badara Badiane incarcéré depuis 11 mois pour escroquerie foncière. Seulement, les nouvelles qui nous sont parvenues ne sont pas des meilleures car le big boss de la société immobilière, détenu à la prison du Cap Manuel, a été transféré au Pavillon spécial, un établissement pénitentiaire logé à l'hôpital Aristide le Dantec.
Pour le moment, l'on ignore les vraies raisons du transfert du Dg de Namora mais le Pavillon spécial accueille principalement les détenus malades. Alioune Badara Badiane qui attend d'être jugé est poursuivi par plusieurs personnes qui l'accusent d'escroquerie foncière. Les victimes dont une centaine établie à l'étranger, voulaient toutes acquérir une maison avec clé en main.
Mais jusqu'à présent, elles courent derrière leur toit. Badiane de Namora avait été arrêté dans un premier temps en octobre 2012, puis libéré quelques jours plus tard à la faveur d'une transaction, après qu'il eut versé 94 millions de francs Cfa. Il avait promis de verser le reste mais il s'était fondu dans la nature jusqu'à son arrestation. Le préjudice est estimé à 3 milliards de F CFA.
ME BABOU SE DEDOUANE ET MOUILLE UN AVOCAT
POURSUIVI POUR ABUS DE CONFIANCE SUR UNE VALEUR DE 28 MILLIONS
Ancien député et ministre de la république, me abdoulaye Babou a été attrait, hier, devant la Cour d’appel pour abus de confiance au préjudice de Bienvenue ntap. il encourt une peine de 6 mois assortie de sursis si les réquisitions de l’avocat général sont appliquées. pour sa défense, me Babou mouille l’un de ses confrères qu’il accuse d’avoir orchestré cette affaire. il sera édifié sur son sort le 26 mai prochain.
Me Abdoulaye Babou est dans de beaux draps. Il est poursuivi pour abus de confiance au préjudice de Bienvenue Ntap sur une affaire de terrain. L’avocat risque 6 mois de assorti de sursis et une amende de 500 000 F Cfa si le réquisitoire de l’avocat général est appliqué. En effet, lors des débats d’audience, Me Babou est revenu sur les faits. «Avant que je ne sois nommé ministre, j’ai pris comme clerc mon cousin Mor Ndaw. Ce dernier voulait vendre la maison de son père et je me suis impliqué dans ce dossier en tant que son avocat. Je lui ai cherché un client du nom de Bienvenue Ntap qui devait acheter la villa à 28 millions F Cfa . C’est ainsi que l’acheteur et deux membres de la famille de Mor Ndaw et Abdoulaye Diop ont signé un contrat en mon absence pour la vente du terrain. Mais ils ont convenu que l’argent sera versé dans mon compte. C’est par la suite que j’ai été informé de la signature du contrat par l’intermédiaire de mon cousin Mor Ndaw. Le lendemain, on est parti ensemble pour récupérer l’argent et le mettre dans mon compte. C’est ainsi que j’ai remis deux chèques, l’un de 10 millions C Cfa et l’autre de 10.025.000 millions C Cfa à mon cousin, Mor Ndaw pour l’achat du terrain. Le reste de la somme était destiné pour les frais du dossier.
Entretemps, je suis devenu ministre et lorsque quitté le gouvernement, les membres de la famille, propriétaires du terrain, sont venus me voir dans mon bureau. C’est ce jour-là qu’ils ont su que j’ai remis plus de 20 millions à Mor Ndaw, car il n’en a jamais parlé. C’est un coup qui est monté contre moi par un avocat pour tout simplement nuire à ma réputation», se disculpe l’époux de Déguène Chimère Diallo.
Ces propos seront battus en brèche par le témoin, Abdoulaye Diop, qui soutient que le jour de la signature du contrat de la vente du terrain, Me Babou était présent. Mor Ndaw était absent et l’argent a été effectivement versé dans le compte de Me Babou. Pour sa part, l’avocat de la partie civile, Me Sèye a réclamé 45 millions en guise de dommages et intérêts.
Toutefois, le parquet général, représenté par Alioune Ndao a estimé «qu’au delà des parties en cause, ceux qui ont assisté à cette affaire, Mor Ndaw et Abdoulaye Diop, chargent Me Babou. Et maintenant, le prévenu veut impliquer un avocat pour se dédouaner. Mor Ndaw n’est qu’un clerc dans le cabinet de Me Babou donc il ne peut rien signer éLe prévenu a déclaré qu’il n’est pas dans le contrat mais c’est faux. En plus, il est le conseil de l’ensemble de ces héritiers». Il a requis 6 mois assorti de sursis et 500.000F Cfa mille d’amende.
Selon Alioune Ndao, les faits sont constants. Par ailleurs, l’avocat de la défense, Me Adnan Yahya a plaidé la relaxe pure et simple de son client qui est «blanc comme neige». Pour lui, son confrère est un homme de principe et il n’a rien fait de frauduleux. Le dernier mot de Me Babou a été de faire savoir au juge qu’il n’a jamais été entendu par la police. Finalement, le délibéré est fixé au 26 mai prochain. Le président Demba Kandji s’est en tout cas étonné du fait que l’avocat puisse s’accorder avec Serigne Mor Ndaw à vendre un terrain qui était sous séquestre en sus du fait que Mor Ndaw n’était pas le seul héritier.
Devrait-on exiger de Mamadou Mbodji et de son équipe du mouvement des forces vives du 23 Juin (m23) la publication des comptes ? d’après le rapport financier présenté à l’assemblée générale ordinaire du m23 qui s’est tenue samedi dernier, il y a lieu se demander si le m23 travaille réellement pour le peuple. Le pire c’est que le m23, fer de lance dans la lutte pour la libération du peuple, est en train de mourir de sa belle mort. Délaissé par ses géniteurs, le m23 se résume en une bouée de sauvetage d’hommes politiques au crépuscule de leur carrière. pLus de 20 miLLions de Chiffres d’affaires.
Dans le rapport financier qui a été produit lors de l’assemblée générale ordinaire tenue le 25 avril dernier et dont «L’As» détient copie, il est noté qu’une enveloppe de 21 333 535 F Cfa a été dépensée par le bureau sortant. Les dépenses concernent, entre autres, l’organisation d’assemblée générale, les anniversaires, les réunions du comité de coordination ou les conférences (de presse, Ape, Cnri, Aar sunu momel, Thieytou). Pour les anniversaires, les frais s’élèvent à 881300 F. dans les détails, on a un décaissement de 180 000 F, puis deux autres de 150000 et de 551 300. Le total des dépenses des réunions des comités de coordination de l’association est estimé à 1.296.000F. L’organisation des assemblées générales a nécessité la somme de 536 000 F Cfa, répartie ainsi : une première tranche de 500 000 F puis une autre de 36.000 F.
La tenue des conférences (presse / publique) a absorbé 846 000 F. Dans les détails, l’argentier du mouvement a sorti : 40.500 F puis 310.000 F, 72.000 F, 31.000 F, 55.000 F, 180.000 F, 82.500 F et enfin 75.000 F. Le coût global des financements des manifestations du M23 est estimé à 3.559 300 F. S’agissant des rencontres, 217.000 F (180.000 + 25.000 et 12.000 F) ont été décaissées. Pour des missions, le M23 a dépensé 69 000F (50 000 + 19 000 F). Les incongruités révélées par le rapport financier ne se limitent pas à cela seulement. Pour les travaux de réfection et d’embellissement du siège de la structure, Mamadou Mbodji et ses camarades ont dépensé 6.352.300 F Cfa. Cette somme est ainsi répartie : 2.250.000 F, ensuite 125.000 et enfin 3.977.300 F. Le total général de l’équipement du siège est de : 2.534.100F (2.386.000, 148.100). Le loyer de 2.250.000 (750.000, 1.500.000). Les charges liées au gardiennage s’élèvent à 625.000F Cfa (175.000, 350.000, 100.000). Les charges fixes (Senelec, Sde,
Sonatel) ont estimées à 148.385 F Cfa (41.690, 72.595, 34.100). Le total général des dépenses au niveau du siège revient donc au M23 à 11.909.785 F Cfa (6 352 300 + 2 534 100 + 2 250 000 + 625 000).
RECETTES DE 4 140 000 F POUR LE LIVRE
Le document de l’argentier du Mouvement des forces vives de la Nation révèle que le M23 a glané, avec la publication de son livre qui retrace le film des événements du 23 juin 2012, une importante manne financière. La structure a en effet gagné quatre millions (4 140 000 F) dans la promotion de son livre. Pour les cotisations, la participation du M23 aux activités d’organisations s’élève à 980 000 F : 730 000 en faveur de la Cosydep et 250 000 pour l’appel citoyen aux élections locales. Pour les œuvres sociales, il a déboursé 620 450 F (240 450 + 380 000). A la date d’aujourd’hui, si on se réfère aux informations contenues dans le livre de compte de l’équipe sortante, il ne resterait que deux millions dans les caisses, (précisément 2 169 485 de F Cfa), alors qu’en deux ans, le Comité de coordination n’a tenu que six réunions. Les anniversaires aussi ne sont pas nombreux. Seul l’anniversaire du 23 juin et du troisième anniversaire de l’assassinat de Mamadou Diop (31 janvier 2015) est commémoré.
QUE RESTE-T-IL D’AILLEURS DU M23 ?
Trois ans après la fameuse mobilisation populaire qui a contraint le régime de Me Abdoulaye Wade à reculer sur l’institution d’un ticket présidentiel, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Beaucoup de Sénégalais se posent encore des questions sur l’opportunité du Mouvement, son maintien. Le M23 ne fait plus rêver ! Beaucoup de ses animateurs ont quitté la barque. Parmi eux, on peut citer des personnalités de la société civile qui étaient les plus en vue, le Mouvement «Y en a marre», des partis politiques comme l’Alliance pour la République du président Macky Sall, le Ps, l’Afp, la Ld, le Pit, Rewmi dont les noms se confondent également avec Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, le Pr Abdoulaye Bathily, Amath Dansokho, Idrissa Seck, Ibrahima Fall, Cheikh Tidiane Gadio, Me Mame Adama Guèye, etc... Personne ne s’intéresse plus aux activités dudit Mouvement. Les hommes politiques et autres membres de la société civile ne participent même plus aux réunions. Ils ne se font pas non plus représenter aux séances de réflexions. Ils ne pensent même pas à s’acquitter de leurs cotisations.
DERRIERE LE NOM, C’EST LE DESERT TOTAL
En dehors du Président Macky Sall qui a offert une enveloppe de 11 millions pour les besoins de la commémoration de l’An II des événements du 23 juin, aucune autre personnalité du Mouvement n’a senti la nécessité de débourser le plus petit centime. On parle de cotisations que les membres de l’association versent afin de donner du crédit au M23. A combien s’élèvent les cotisations ? Comment sont-elles organisées ? Qui est habilité à donner ? A quoi cela servent les cotisations dans la mesure où de nombreux observateurs pensent que le M23 est mort de sa belle mort.
MACKY OFFRE 11 MILLIONS POUR LE LOCAL
N’eut été la somme de 11 millions offerte par Macky Sall et qui a permis au mouvement de trouver un local (situé près de la grande mosquée de Derklé), les camarades de
Mamadou Mbodji continueraient à squatter le bureau d’Alioune Tine, sis l’immeuble Talix de Bara Tall. Mamadou Mbodj n’a pas la capacité financière pour gérer le
Mouvement. Doudou Sarr, fut-il, ancien ministre sous le régime de Diouf, est dans la même posture. Et ce n’est pas Bassirou Sarr, Alla Dieng, Ousmane Ndiaye et les
autres qui mettront leurs maigres économies pour une cause qui est perdue d’avance.
QUID DE LA CONTRIBUTION EN IDEES DU M23 DANS LE GOUVERNEMENT ?
Qu’en est-il justement des réflexions et positions du M23 qui sont censées être versées dans le panier du Gouvernement et de l’amélioration par ricochet des conditions de vie des citoyens ? Sur bien des points, le Mouvement a eu à communiquer, parfois même à prendre des décisions que certains jugent judicieuses, mais elles ne sont jamais suivies d’effet. Désormais, le M23 caresse dans le sens du poil le chef de l’Etat qui ne prend même plus le soin de le consulter. Pour Macky Sall, le M23 appartient au passé. Même si son parti est souvent représenté par Mor Ngom dans les différentes activités du Mouvement, le patron de l’Apr a déjà conjugué le M23 au passé. C’est l’année dernière, à la veille de la préparation de l’An II du M23, qu’il a reçu les responsables du mouvement pour la première et la dernière fois. Pour cette année, Macky Sall n’a ni contribué financièrement ni fait le déplacement pour donner du crédit à cette association qui, il faut le souligner, profite plus à quelques uns qu’à la plupart des Sénégalais qui s’étaient mobilisés spontanément pour faire face à Wade et son régime.
UNE BOUEE DE SAUVETAGE POUR DES RETRAITES POLITIQUES
Certains des membres du M23 sous le sceau de l’anonymat trouvent qu’il y a lieu de susciter une réflexion sur le financement du M23, sur son opportunité et son importance. Selon des observateurs, les animateurs s’agrippent sur le mouvement pour exister. La majorité des gens qui l’animent sont au crépuscule de leur carrière. Professeur de lettres modernes à la retraite, Mamadou Mbodji le coordonnateur peut bien en être la locomotive car on ne lui connaît pas une autre activité qui lui rapporte des millions. L’ancien ministre Doudou Sarr, non plus. Ousmane Ndiaye qui fait office de secrétaire général du M23, n’est pas aussi nanti. Ce n’est que récemment qu’il a trouvé une planque, comme chargé de mission à la Primature. D’où tirent-ils alors les revenus pour faire fonctionner le M23 ? En tout cas, ce n’est pas à travers les cotisations de 10.000F Cfa exigés aux membres. Lors de l’assemblée générale du week-end dernier, il a été décidé de corriger cet impair en ramenant les cotisations à 5000 F, au lieu de 10 000 par organisation et 1000 F pour les cotisations à titre individuel. Pour assurer sa mission de sentinelle de la démocratie, le M23 doit s’affranchir de l’Etat, quant à son fonctionnement, ont plaidé certains. Malheureusement, le mouvement n’est pas assez solide pour jouer pleinement son rôle.
WALY SECK «INTERDIT» DE CONCERT AU CHAMP DE COURSES DE THIES
POUR AVOIR «OUBLIÉ» L’AUTORITÉ DU MAIRE DE THIÈS-EST
Les affiches annonçant le concert de waly Ballago seck, le vendredi 8 mai prochain, au champ de courses, sont placardés partout à thiès. mais l’évènement risque de ne pas avoir lieu. et pour cause, le premier adjoint au maire de thiès-est soutient que la mairie n’a reçu aucune demande dans ce sens. même si c’est le cas, l’autorisation ne sera pas accordée.
En prélude de la cinquième édition du Grand prix de la renaissance africaine qui sera disputée le 9 mai prochain au champ de courses de Thiès, dénommé hippodrome Ndiaw Macodou, il est prévu un concert animé par Waly Ballago Seck et le Raam Daan. Les affiches annonçant cet évènement sont visibles dans les rues de la capitale du Rail et les différentes places publiques. Mais l’évènement risque de ne se produire au lieu indiqué. En atteste la sortie de Cheikh Tidjane Lô, premier adjoint au maire de Thiès-Est, en marge de l’opération de nettoiement de la place qui jouxte l’hippodrome, suite à la délocalisation des vendeurs de foin et de charbon du foirail. «Depuis quelques jours, nous avons eu écho d’une information faisant état de l’organisation d’un concert par Waly Ballago Seck et le Raam Daan au niveau de l’hippodrome avec Welcome Even’s. Ce genre d’activité est toujours soumis à une autorisation de l’autorité municipale et à ce jour la mairie n’a reçu aucune demande dans ce sens», précise-t-il.
S’agit-il d’un oubli de la part des organisateurs ? Dans tous les cas, le premier adjoint au maire déclare : «À l’état actuel des choses, même si une demande en bonne et due forme était déposée dans les délais, il est hors de question d’autoriser une telle activité au champ de courses, parce qu’il y a des travaux de réhabilitation en
cours».
Selon Cheikh Tidjane Lô, l’opération de nettoiement initiée par le conseil municipal de Thiès-Est à travers la Commission environnement et aménagement de la commune entre dans le cadre d’un vaste programme d’investissement pour l’amélioration du cadre de vie des populations. Elle fait suite à la délocalisation des vendeurs de foin et de charbon du foirail. Ils ont été déguerpis et recasés dans un site emprunté par le maire Pape Bassirou Diop non loin du lycée Amary Ndack Seck. Il s’agit d’un titre foncier appartenant à un tiers. Il annonce que les vendeurs de bétail vont bientôt suivre, car l’objectif est de dégager toute la place qu’occupe le foirail actuellement.
Cette décision fait suite au démarrage des travaux de réhabilitation de l’hippodrome, à travers un partenariat avec le journaliste El Malick Seck, candidat malheureux à la tête de l’institution municipale lors des dernières élections locales. Financés par El Malick Seck, les travaux en cours sont marqués par la pose de 9 000 m2 de gazon naturel sur l’aire de jeu, la réfection totale des vestiaires, la repeinte de la tribune et l’installation de 4 pylônes de 100 projecteurs au total, pour assurer l’éclairage.
Dans le même sillage, indique l’adjoint au maire, la place qui jouxte la station d’essence du quartier Hersent et occupée par des véhicules «clandos» qui l’avaient transformée en gare routière sauvage pour les passagers à destination de Keur Mor Ndiaye, a été aussi dégagée pour faciliter la mobilité dans cette zone. Et pour
assurer un suivi afin que les places libérées ne soient plus occupées de façon sauvage, Cheikh Tidjane Lô révèle que le conseil municipal est en discussions avec des partenaires pour un projet de pavage dans tout le périmètre communal et d’aménagement desdites places. Le hic est que les élèves du lycée Amary Ndack Seck avaient battu le macadam jusqu’aux grilles de la mairie de Thiès-Est pour dénoncer le recasement des vendeurs de bétail sur ce site situé à quelques jets de pierres de leur établissement.
Pour le premier adjoint au maire, les activités qui y seront menées ne gêneront nullement celles du lycée. D’ailleurs, indiquet- il, des discussions ont été menées avec l’administration de l’établissement et des solutions ont été trouvées.