Le chiffre officiel de la croissance du PIB de notre pays en 2023 est de 4,1%. La révélation a été faite hier par le ministre des Finances et du Budget Mamadou Moustapha Ba qui présidait l’atelier de lancement de la gestion budgétaire 2024. Une croissance bien en-deçà de celle sur laquelle misait le Gouvernement qui prévoyait un taux de 10,1% en 2023. Malgré cette croissance moins forte que ce qui était prévu, l’argentier de l’Etat assure que notre pays est sur une trajectoire de relance.
La contreperformance économique du Sénégal en 2023 s’explique par des événements autant endogènes qu’exogènes. Devant une assemblée composée de gestionnaires des ministères, des directions des Impôts et Domaines, du Trésor, de la Douane et autres structures délégataires de la gestion publique, Moustapha Ba a expliqué les raisons de la chute de croissance du Sénégal à 4,1% bien loin des 10,1% attendus . « L’année 2023 qui vient de s’achever a été marquée par des évènements qui ont fortement affecté les grandes orientations budgétaires retenues dans la loi de finances initiale.
En effet, la gestion budgétaire, au titre de l’année 2023, s’est déroulée dans un contexte international caractérisé notamment par la persistance des incertitudes liées aux tensions géopolitiques avec la poursuite de la guerre russo-ukrainienne et la crise israélo-palestinienne » a indiqué dès l’entame de son propos l’argentier de l’Etat. Cet environnement, a-t-il poursuivi, a beaucoup affecté les circuits d’approvisionnement des marchandises entraînant un ralentissement des échanges commerciaux internationaux avec, comme corollaires, la persistance de la poussée inflationniste, bien qu’elle ait été de moindre ampleur en 2023 par rapport à l’année 2022. Il s’en est suivi, selon Mamadou Moustapha Ba, une contraction des échanges de marchandises, lesquels devraient connaître, selon l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), une hausse de seulement 0,8% en 2023 contre 5% environ un an plus tôt. Parallèlement, les conditions financières de mobilisation des crédits ont été fortement resserrées, en raison d’une politique monétaire contracyclique. Le ministre de noter que ces facteurs qui ont fortement affecté la croissance mondiale — qui ressortirait à 3% en 2023 contre 3,5% en 2022 —, se sont répercutés sur la conjoncture sous régionale déjà en proie à une situation sécuritaire encore déliquescente.
En effet, l’activité de l’Union économique et monétaire serait à 5,2% en 2023 contre 5,6% en 2022 pendant que l’inflation est projetée à 3,7% en 2023 contre 7,4% en 2022. « Au niveau interne, le report de la date de démarrage de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières ainsi que les tensions socio-politiques internes se sont greffés à cette conjoncture déjà difficile, entraînant ainsi la révision à la baisse de la croissance de 2023 qui s’établirait finalement à 4,1%, contre 10,1% initialement prévue. Le taux d’inflation annuel moyen en 2023 ressort à +5,9%, contre 9,7% en 2022, soit un repli de 3,8 points. Le déficit budgétaire arrêté à 1045 milliards, soit 5,5 % dans la loi de finances initiale, a été revu à la baisse à 917,5 milliards FCFA, 4,9 %, dans la perspective de la consolidation budgétaire, avec l’objectif de la ramener à 3% du PIB en 2025 » a détaillé Mamadou Moustapha Ba.
Une économie dans une trajectoire de reprise
Ces situations difficiles ont imposé des ajustements au niveau des dépenses. « Toutefois, l’économie sénégalaise s’inscrit dans une trajectoire de reprise après trois années de démonstration d’une grande résilience grâce à la bonne tenue des finances publiques. Ainsi, à la faveur d’un taux d’exécution des dépenses budgétaires de 94%, porté par une mobilisation très satisfaisantes des ressources internes et externes, les importants projets et programmes de développement du Plan d’Actions prioritaires II ajusté et accéléré (PAP2A) ont atteint des niveaux de réalisation appréciables » a assuré le ministre des Finances et du Budget. Il a cité quelques réalisations importantes du Gouvernement comme les travaux de prolongement du TER de Diamniadio à l’Aéroport international Blaise DIAGNE dont la finalisation est prévue durant le premier semestre 2024, le démarrage des activités du projet de Bus rapid Transit (BRT), nouvelle dorsale autour de laquelle sera structurée une partie du réseau de transport urbain pour une partie de la banlieue de Dakar, la relance du transport ferroviaire engagée avec la réhabilitation de l’axe Dakar-Tamba et des villes de l’intérieur, la mise en service de la première phase du projet Keur Momar SARR 3 (KMS-3), qui a permis d’apporter une production journalière additionnelle de 130 millions de litres d’eau, le renforcement des capacités de stockage dans le cadre de la politique de souveraineté alimentaire. Mamadou Moustapha Ba a aussi évoqué la mise œuvre de marqueurs sociaux, avec le PUDC, le Promovilles, le PUMA, la CMU, les Bourses de sécurité familiales, sans oublier les importants programmes d’aménagements hydroagricole et pastorale, d’infrastructures scolaires, sanitaires, sécuritaires, culturelles et sportives, ainsi que les différents mécanismes de financement et d’insertion et de promotion socio comique des jeunes et des femmes.
CNRA, LE REGULA-TUEUR
Le gendarme de l’audiovisuel va devoir d’abord élargir sa dénomination – Conseil national de régulation de l’audiovisuel – à la presse écrite et aux supports numériques.
Le gendarme de l’audiovisuel va devoir d’abord élargir sa dénomination – Conseil national de régulation de l’audiovisuel – à la presse écrite et aux supports numériques. Mais il y a lieu de revoir cette loi dépassée et quasi impraticable pour le privé notamment. Tout n’est quand même pas du génie de Joseph Goebbels. Et puis, l’audiovisuel et les médias en général sont victimes de la tyrannie des médias publics. Quand la Rts s’accapare de tout, y compris des fan zone, on prive le privé de toutes les mamelles. Et voilà un régulateur qui va tuer les médias.
L'ASSOCIATION DES FAMILLES REFUSE QUE AMADOU BA INAUGURE UN MEMORIAL INACHEVE EN SOUVENIR DES VICTIMES DU «JOOLA»
Longtemps réclamé par les familles des victimes et rescapés du naufrage du bateau « Le Joola », le mémorial en hommage aux victimes de cette catastrophe maritime n’est toujours pas achevé.
Longtemps réclamé par les familles des victimes et rescapés du naufrage du bateau « Le Joola », le mémorial en hommage aux victimes de cette catastrophe maritime n’est toujours pas achevé. Selon des sources proches de l’Association des familles des victimes, l’inauguration dudit mémorial faisait partie de l’agenda du Premier ministre Amadou Ba qui effectue, depuis hier, une visite dans la région de Ziguinchor. Mais c’était compter sans l’Association des familles des victimes qui dénonce et s’oppose à cette inauguration
«Nous avons été informés, ce samedi 13 janvier 2024 vers 20h, par le ministre de la Culture, Monsieur Aliou Sow, de l’inauguration du mémorial musée le JOOLA, prévue ce mardi 16 janvier 2024 à Ziguinchor, par Monsieur le Premier ministre. Nous précisons, à cet effet, que nous n’avons rien contre le PM Amadou BA à part de l’admiration et du respect. Nous parlons simplement de l’importance de l’investissement du président de la République, du caractère solennel de cet événement à dimension internationale, de l’organisation exigée par cette cérémonie d’envergure pour le respect de la mémoire de 12 nationalités. C’est pour cette raison que nous, orphelins du JOOLA, familles et rescapés exprimons notre désaccord par rapport à cette date improvisée pour les raisons suivantes », lit-on dans un communiqué signé par Elie J Boya Diatta.
Selon les membres de l’association, l’inauguration du mémorial musée serait en contradiction avec le contrat qui lie Eiffage à l’Etat. Elle devrait être synonyme de l’ouverture de l’édifice et de son lancement officiel au niveau national et international. Alors qu’il sera immédiatement refermé pour des travaux inachevés et un contenu vide. Ils estiment également que l’inauguration d’une œuvre attendue depuis 21 ans par 12 cultures, les populations, la presse nationale et internationale, requiert une organisation méticuleuse digne des victimes et du chef de l’Etat. De ce fait, elle ne peut pas être improvisée. Ceci étant, ils estiment que le dispositif organisationnel, la mobilisation et le protocole prévus à cet effet pour accueillir le bâtisseur de cette œuvre exceptionnelle à savoir Monsieur le président de la République ne peut être opérationnel dans ce délai imparti.
L’Association des familles des victimes du Joola dit avoir été informée à 48h de l’événement. Elle soutient ne disposer d’aucune information concernant l’organisation de cette cérémonie capitale. Ce qui exclut de facto la majorité des familles de cet événement qui les concerne au premier chef, les femmes du bois sacré et les populations. Le caractère solennel de l’événement exige au préalable un CRD organisé par le gouverneur comme lors des commémorations, pour harmoniser le chronogramme et le protocole retenus à cet effet.
Ces raisons, selon les familles, illustrent clairement que l’inauguration du mémorial ne peut pas se faire ce mardi 16 janvier. Elles estiment que cette démarche « requiert un dispositif inclusif des Familles des Victimes, des populations, de la société civile, de l’administration et une préparation sérieuse pour redorer l’image de notre nation, pour le repos éternel des victimes du JOOLA et la reconnaissance officielle des efforts consentis par Monsieur le Président Macky Sall ».
Elle entacherait aussi, d’après Elie J Boya Diatta, l’image du chef de l’Etat, la crédibilité de son lourd investissement devant le monde qui attend de pied ferme ce jour mémorable. «Nous précisons que le mémorial musée le JOOLA est le « bébé » de son Excellence Président de la République. Il représente l’investissement le plus important de son magistère et qui fédère 12 nationalités. Nous sollicitons sa présence pour recevoir les honneurs dignes de son rang, pour concrétiser tousses efforts consentis à l’endroit des Familles du Joola, pour le respect de la mémoire de 2000 âmes, pour 21 ans de douleurs et de sacrifices endurés par les Familles, les Orphelins et Rescapés. Par conséquent, nous lançons un appel à toutes les Familles, Orphelins et Rescapés d’attendre la venue du chef de l’Etat pour inaugurer son œuvre qui nous tient à cœur », lit-on dans le communiqué. En conclusion, les familles disent leurs gratitudes profondes à l’endroit de son Excellence Monsieur le Président de la République d’avoir inscrit son nom du bon côté de l’histoire de cette tragédie à travers ce magnifique édifice, au ministre de l’intérieur, M. Sidiki Kaba, à toute l’administration et tous ceux qui ont contribué à ce grand succès.
FATOUMATA COULIBALY ACTRICE PRINCIPALE DE MOOLAADE, LE PERSONNAGE ET LE COMBAT
A soixante ans passés, Fatoumata Coulibaly garde cette capacité à se remettre dans la peau de Collé Ardo, personnage principal de Moolaadé, 20 ans après la sortie de ce film, le dernier du cinéaste sénégalais Sembène Ousmane, décédé le 9 juin 2007 à Dakar
Dakar, 17 jan (APS) – A soixante ans passés, Fatoumata Coulibaly garde cette capacité à se remettre dans la peau de Collé Ardo, personnage principal de Moolaadé, 20 ans après la sortie de ce film, le dernier du cinéaste sénégalais Sembène Ousmane, décédé le 9 juin 2007 à Dakar.
Le personnage de »Collé Ardo », incarné par Fatoumata Coulibaly dans ce long métrage consacré à la problématique de l’excision, lui va comme moteur d’un conditionnement, jusqu’à symboliser le combat d’une vie.
Vêtue d’un boubou traditionnel de couleur beige, assorti d’un foulard noué autour de la tête, Fatoumata Coulibaly, de nationalité malienne, attire l’attention par ses boucles d’oreille qui scintillent. Difficile de ne pas la remarquer, même au milieu de la foule qui se presse à l’entrée de la cinémathèque flambant neuve de Rabat, la capitale du Maroc, où se tenaient les premières Rencontres cinématographiques africaines ‘’Roots Rabat 2023’’ (12 au 16 mars).
D’une démarche prudente, celle qui est surnommée FC, monte les marches menant au hall et à la salle de la cinémathèque marocaine où s’apprête à être projetées quatre minutes du film Moolaadé, en phase de restauration dans cette structure de l’industrie cinématographique du Royaume chérifien.
Moolaadé, la consécration
Une fois dans la salle, la nostalgie et surtout l’émotion transparaissent sur son visage, lorsque les spectateurs, triés sur le volet, se sont mis à applaudir, pour saluer sa présence, autant que pour se féliciter de l’initiative marocaine de restauration de ce film culte du cinéaste sénégalais.
Sans doute que dans un coin de la mémoire de FC, défilaient en même temps les images du 57e Festival de Cannes de mai 2004. Elle ne pouvait surtout ne pas se souvenir de ce jour où elle avait arpenté, inconnue et presque inaperçue, le tapis rouge et les montées mythiques sur la Croisette, pour suivre la projection de Moolaadé, pour en ressortir subitement vedette et triomphante, sous le crépitement des flashs des photographes et les lueurs des caméras.
Le film dont elle est l’actrice principale venait d’être consacré à l’applaudimètre, alors que son réalisateur avait décidé de se mettre en retrait ce jour-là pour permettre à son actrice fétiche d’attirer toute la lumière, de recevoir toutes les attentions.
»Ce jour-là, les spectateurs parmi lesquels Viviane Wade, épouse de l’ancien président Abdoulaye Wade, et leur fille Syndiély, se sont levés dans la salle pour applaudir pendant presque trois minutes. Et lorsque j’ai aperçu des larmes couler sur les joues de certains, je me suis alors dit que j’avais bien travaillé et réussi », raconte la journaliste, réalisatrice et comédienne malienne.
Une récompense bien méritée pour les sacrifices et les épreuves subies par FC sur les scènes de tournage du film auréolé à la fin du festival de Cannes du prix ‘’Un certain regard’’.
Elle dit souvent ressasser la séquence de la bastonnade incontournable dans le film, lorsque son mari a été obligé de la fouetter publiquement pour exorciser son refus de livrer quatre jeunes filles que la communauté voulait exciser.
»Lors du tournage, Sembène a donné le fouet à mon époux dans le film en me chuchotant à l’oreille +ça va faire mal, mais c’est le prix à payer si on veut faire un bon film+ », se remémore-t-elle, en signalant que Gimba, l’acteur incarnant le griot dans le film, avait supplié en vain le réalisateur d’être fouetté à sa place, quitte à faire les retouches nécessaires au moment du montage.
La seule concession que celui qu’elle appelait affectueusement papa Sembène était prêt à faire était de »mettre du carton sous ma camisole pour atténuer ma souffrance mais j’avais décliné car il fallait tout accepter pour réaliser un bon film ».
Le combat contre l’excision, comme une mission paternelle
Une résilience à la douleur que FC croit avoir acquis après avoir été excisée dans sa tendre enfance, une chose et d’autres qui ont démultiplié son envie d’incarner le personnage de Collé Ardo.
»C’est un personnage et en même temps un combat puisque les deux sont liés. J’ai été excisée contre la volonté de mon père, un ancien combattant qui a été contraint de céder face à la pression de la famille au sens large », rappelle-t-elle, ajoutant s’être à l’époque refugiée dans l’innocence de l’enfance pour subir cette épreuve. Il lui reste malgré tout comme petit réconfort ces paroles presque prémonitoires de son père : »Ma fille, lui dit-elle impuissant, je n’y peux rien, c’est la tradition, mais tu verras dans quelques années cette pratique sera abandonnée ».
Comme si son géniteur lui avait confié, par ces mots, la mission de contribuer au combat contre l’excision.
»J’ai compris ce que mon papa voulait me faire comprendre, plus tard, lorsque que j’ai commencé à voir des petites mourir des suites d’hémorragies causées par l’excision », fait savoir FC qui, après avoir intégré la Radio nationale malienne, a commencé à faire des reportages pour conscientiser les communautés sur les dangers de l’excision, alors qu’il était encore tabou d’aborder si frontalement ce sujet à la radio comme à la télévision.
»J’ai commencé à faire des reportages. Je me souviens de celui au cours duquel j’ai recueilli les avis de marabouts et prêtes catholiques qui m’ont dit que la recommandation de cette pratique n’existait ni dans le Coran ni dans la Bible. Ce reportage n’a été diffusé qu’une fois à la télévision avant d’être censuré », confie-t-elle.
Commence alors pour elle la réflexion sur la nécessité de trouver d’autres formes d’engagement pour faire bouger les choses. Aussi, le choix porté sur elle par Sembène pour incarner l’actrice principale d’un film traitant du thème des mutilations génitales était du »pain béni ».
»J’avais commencé depuis un bon moment à mener ce combat contre l’excision. Le fait que Sembène me choisisse comme actrice principale de son film ne pouvait que me ravir. Je sais dire non ! je suis une tête brulée. Lorsque je ne veux pas, je ne veux pas, et pour la cause de la nouvelle génération j’étais prête à me battre », déclare celle qui se défend d’être féministe, se présentant simplement comme une »militante de la famille ».
»Le personnage et le combat se sont conjugués et ont donné une force au film. Je suis rentrée dans mon personnage parce que je me suis mise à la place d’une mère qui ne veut pas que ses enfants soient excisées, et j’étais à cette place déjà parce que je luttais contre l’excision après avoir vu dans une famille voisine une fille mourir de ses conséquences », explique la comédienne, surnommée »la sorcière » par sa grand-mère, en raison de son engagement contre cette pratique.
Près de vingt ans après la sortie du film, il existe des femmes pour penser et surtout dire que Moolaadé a contribué à faire bouger les choses. FC donne l’exemple de la veuve d’un ancien responsable de la photographie à la Télévision malienne qui lui a fait cette réflexion.
Quelque chose de proprement gratifiant pour FC, d’autant qu’à Cannes, papa Sembène lui avait confié la promotion du film auprès des communautés, conscient, du reste, que ce long métrage risquait de ne pas passer à la télévision.
»Fille d’Ousmane Sembène »
»La cible, c’était davantage les communautés de base. On projetait en plein air et les gens posaient des questions. Il nous arrivait de travailler avec des ONG qui utilisaient le film dans le cadre de campagnes de sensibilisation », a rappelé l’ancienne employée de l’Office de la radiodiffusion télévision malienne (ORTM).
FC se souvient encore des insultes et autres réprimandes qu’elle recevait dans certains quartiers lors de campagnes itinérantes de projection, des situations difficiles contrebalancées par l’assurance que Moolaadé avait beaucoup contribué à la lutte contre l’excision.
»Il y a eu beaucoup d’évolutions au Mali et au Burkina où d’ailleurs a été adoptée après le film une loi pour légiférer. L’excision existe toujours mais a perdu en ampleur. Ces dernières années, de nombreux villages ont abandonné la pratique à travers des cérémonies de dépôt de couteaux », dit l’auteure de l’essai »Paroles de femmes », paru en 2019.
Que de chemin parcouru par la »fille d’Ousmane Sembène », restée fidèle à ses principes même après avoir été propulsée au-devant de la scène mondiale, à la faveur de la reconnaissance de la grande qualité de l’œuvre de »l’Aîné des anciens ».
Vingt ans après, les idées de la comédienne ont peut-être évolué mais n’ont pas beaucoup changé. Et lorsqu’on lui demande de faire le bilan de cet engagement, elle répond : »Je m’appelle Fatoumata Coulibaly, tout le monde m’appelle FC. Je suis journaliste, réalisatrice, comédienne, chargée de production à la Télévision nationale du Mali, et je suis la fille adoptive d’Ousmane Sembène ».
L’ONU AUX COTES DE DAKAR POUR CONCRETISER LES ASPIRATIONS DU PSE
L’Organisation des Nations unies se tient aux côtés du Sénégal dans ses efforts pour ‘’concrétiser les aspirations du Plan Sénégal émergent’’ (PSE), a déclaré la coordonnatrice résidente des Nations unies au Sénégal, Aminata Maiga.
Diamniadio, 17 jan (APS) – L’Organisation des Nations unies se tient aux côtés du Sénégal dans ses efforts pour ‘’concrétiser les aspirations du Plan Sénégal émergent’’ (PSE), a déclaré la coordonnatrice résidente des Nations unies au Sénégal, Aminata Maiga.
‘’Les Nations unies restent aux côtés du Sénégal dans ses efforts pour concrétiser les aspirations du Plan Sénégal émergent. Ensemble, travaillons main dans la main pour bâtir un Sénégal équitable, prospère et résilient’’, a-t-elle notamment déclaré.
Mme Maiga intervenait à l’ouverture de la journée nationale de l’équité sociale et territoriale, axée sur le thème ‘’L’équité sociale et territoriale au cœur du Plan Sénégal émergent’’. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre a été présidée par le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, au Centre international de conférences Abdou Diouf.
‘’Les Nations Unies en tant que partenaires au développement sont prêtes à soutenir les efforts des Nations engagées dans un progrès inclusif et durable. Et l’expérience du Sénégal offre des leçons précieuses à la communauté internationale’’, a-t-elle indiqué.
Elle a salué le peuple sénégalais pour ‘’son engagement en matière d’équité territoriale et sociale’’. Elle ‘’encourage le gouvernement à persévérer dans cette voie’’, estimant que cette journée revêt ‘’une importance particulière pour tous ceux qui partagent la vision d’un Sénégal émergent’’.
La coordonnatrice résidente des Nations unies au Sénégal a exprimé sa gratitude au président de la République, Macky Sall, pour ‘’son leadership visionnaire’’.
Elle a salué ‘’le leadership visionnaire’’ du président sénégalais qui selon elle a ‘’été le moteur des transformations significatives’’ au Sénégal.
‘’Le Sénégal, sous la direction du président Macky Sall, a donné un exemple remarquable (…). Aujourd’hui, en mettant l’accent sur l’équité sociale et territoriale au cœur de cette initiative, le Sénégal montre la voie à suivre’’, a-t-elle magnifié.
Plusieurs délégations, venues de toutes les régions du Sénégal, des représentants d’organisations et d’institutions internationales, des membres du corps diplomatique accrédités à Dakar et d’associations communautaires ont pris part à cette journée.
L’objectif de celle-ci est de vulgariser les résultats des projets et programmes d’équité en vue de mettre en relief la pertinence et la justesse des politiques volontaristes de l’Etat du Sénégal en matière de réduction des disparités territoriales et sociales.
14 COACHS AFRICAINS RIVALISENT AVEC LES SORCIERS BLANCS POURLE SACRE FINAL
De plus en plus nombreux sur les bancs des sélections africaines, les entraineurs du cru veulent confirmer leur capacité à rivaliser avec les expatriés
Thierno Assane BA, Envoyé spécial à Yamoussoukro |
Publication 17/01/2024
La Coupe d’Afrique des nations, organisée par la Côte d’Ivoire, a démarré le week-end dernier. 24 équipes nationales sont présentes et parmi celles-ci, 14 coaches africains se disputent le trophée continental et rivalisent avec leurs collègues étrangers.
C’est partie ! La coupe d’Afrique des nations s’est ouverte, le week-end dernier, en Abidjan. A travers la cérémonie d’ouverture, le pays hôte a étalé les différentes facettes de sa riche culture à travers le monde. Ce pays, qui a réussi le pari de l’organisation, veut aussi réussir celui de la participation. Le 11 février n’est plus loin, mais en attendant, certains entraineurs africains veulent ravir la vedette à leurs collègues étrangers. Parmi les 24 pays et coachs qualifiés pour cette présente coupe d’Afrique des nations, 14 sont issus de pays africains. Ils sont pour la plupart du temps d’anciens joueurs de clubs professionnels en Europe ou d’anciens internationaux.
Les équipes nationales africaines semblent par ce geste, démystifier les entraîneurs européens plus connus sous le pseudonyme de «sorciers blancs». Lesquels ont régné en Afrique durant de longues années pour avoir remporté le trophée continental avec leur équipe nationale. De Philippe Troussier en passant par Roger Lemaire, Herve Renard entre autres tous ont eu à décrocher une Can avec une équipe nationale africaine. Cependant, il faut noter qu’avec le temps, certains anciens internationaux africains, après avoir raccroché les crampons, ont décidé d’aller approfondir leurs connaissances pour devenir par la suite des sélectionneurs. Une fois de retour au pays, on leur confie les destinées de l’équipe nationale. A travers leur travail, ils ont fini de démontrer à la face du monde qu’ils ne nourrissent aucun complexe face à leurs collègues européens. Cette expertise dite locale a fait des émules en Afrique notamment et de manière récente lors de la finale remportée en 2019 par l’Algérie coachée par Djamel Belmadi. L’année suivante, en 2021, les Lions du Sénégal avec à leur tête Aliou Cissé, ont remporté pour la première fois de leur histoire le trophée continental devant l’Égypte.
14 coachs africains pour le sacre final
Les pays africains ont appris avec le temps à faire confiance à l’expertise locale. Durant cette compétition de Can, quatorze pays seront coachés par des africains. Il s’agit du Sénégal avec à sa tête Aliou Cissé, l’Algérie avec Djamel Belmadi, la Mauritanie avec le Comorien Amir Abdou, Juan Micha de la Guinée Équatoriale, Baciro Candé de la Guinée Bissau, Bubista du Cap-Vert, Chiquinho Condo du Mozambique, Rigobert Song du Cameroun, Kaba Diawara de la Guinée Conakry, Éric chelle du Mali, Collin Benjamin pour la Namibie, Jalel Kadri de la Tunisie, l’Algérien Adel Amrouche de la Tanzanie et Walid Regragui du Maroc. Tous ces pays ont fait confiance à la compétence africaine pour pouvoir faire un parcours honorable à défaut de remporter Dame Coupe. La concurrence s’avère rude pour les 24 pays qualifiés. Cependant la CAF prône l’esprit de fair-play. Si un entraineur africain remporte cette année encore la Coupe, cela augmenterait non seulement leur côte de popularité dans le continent mais aussi les pays africains penseraient à deux fois avant de choisir les « sorciers blancs « qui ne sont mus que par des intérêts pécuniaires.
OÙ SONT PASSÉS NOS ATTAQUANTS ?
Lamine Camara et Pape Guèye sont les seuls buteurs du Sénégal face à la Gambie. Des milieux de terrain qui supplient les attaquants. Pendant ce temps qu’ont fait Habib Diallo et Nicolas Jackson ?
Bés Bi le Jour |
Lamine Mandiang DIEDHIOU, Adama AIDARA , Saikou SEYDI, Cheikh Diop, Papa Madiakhaté Sarr, Serigne Saliou Déme et Gorgui Diaw Thiam |
Publication 17/01/2024
Lamine Camara et Pape Guèye sont les seuls buteurs du Sénégal face à la Gambie. Des milieux de terrain qui supplient les attaquants. Pendant ce temps qu’ont fait Habib Diallo et Nicolas Jackson.
Qui sera à la pointe de l’attaque des Lions à la CAN ? C’est une question que beaucoup se posaient avant le début de la compétition, mais dont personne n’avait réussi à trouver la réponse. La preuve, face à la Gambie pour cette entrée en matière, il a fallu l’apport des milieux de terrain pour marquer. Le talent de Lamine Camara et la puissance de Pape Guèye ont été déterminants pour dominer les Scorpions. Ni Habib Diallo encore moins Nicolas Jackson n’ont réussi à faire la différence.
Habib Diallo, trop mou
Boulaye Dia absent, Cissé a débuté avec Habib Diallo pour accompagner Ismaïla Sarr et Sadio Mané. Mais malheureusement l’ancien Messin n’a jamais réussi à se détacher ou à se mettre dans les bonnes dispositions pour marquer. Il a pendant 60 minutes souffert de l’impact d’un Omar Colley qui le colle aux basques jusqu’à sa sortie. Avec aucun tir cadré, Habib n’a non plus gagné aucun duel aérien face au défenseur gambien. Sa seule lumière aurait dû venir de sa remise pour Ismaïla Sarr à la 30ème minute, mais le Marseillais a refusé de l’honorer par un but. Souvent trop seul devant, il a perdu la moitié (6) de ses ballons touchés (12). Ce qui caractérise l’entame difficile de Habib, qui doit montrer plus pour rester dans le onze.
Nicolas Jackson, égal à lui-même
Même à son entrée personne n’est enthousiasmé. Nicolas Jackson semble encore rien montrer en équipe nationale du Sénégal. La force de Nicolas Jackson réside certes dans sa capacité à se créer des occasions. Il arrive facilement à se détacher du marquage mais peine à chaque fois sur le dernier geste. La superbe ouverture de Kalidou Koulibaly qu’il envoie sur Baboucarr Gaye en est la parfaite illustration. Mais contrairement à Habib Diallo, lui a au moins réussi à cadrer un tir.
L’apport des attaquants de pointe dépend en grande partie de celui des joueurs de couloir. Sadio Mané et Ismaïla Sarr ont chacun délivré une passe décisive mais n’ont pas pesé dans le jeu offensif des Lions. Ce qui a amoindri l’utilité des 9. Face aux Lions indomptables ce vendredi à 17h Gmt, il faudra une autre animation offensive pour déstabiliser une équipe camerounaise limitée mais physiquement coriace.
ELEVAGE DE LADOUM, UN BON FILON POUR L’EMPLOI DES JEUNES
L’élevage de moutons de race améliorée »ladoum » est une activité longtemps considérée comme un hobby. Un violon d’Ingres pour fonctionnaire voulant s’occuper les week-ends.
Dakar, 17 jan (APS) – L’élevage de moutons de race améliorée »ladoum » est une activité longtemps considérée comme un hobby. Un violon d’Ingres pour fonctionnaire voulant s’occuper les week-ends. L’explosion de cette activité ces dernières années n’était pas spécialement attendue certes, mais cette évolution apporte une nouvelle perspective à la vie de nombreuses personnes qui voient dans ce secteur une niche de création d’emploi.
Cela tombe bien, les jeunes ne demandent souvent qu’à s’occuper. Il y a cependant que la filière élevage de moutons de race « ladoum » nécessite plus d’organisation pour que ses acteurs puissent atteindre les niveaux de rentabilité escomptés.
Le Regroupement des éleveurs de Tivaouane pour la promotion de l’élevage ladoum (REPTEL) ne s’y trompe pas. Le REPTEL milite pour l’homologation de cette race améliorée de mouton, afin de mieux positionner le Sénégal sur le marché continental, voire mondial.
Le REPTEL est à l’initiative d’un Salon de l’élevage dont la sixième édition s’est tenue en janvier à Tivaouane (ouest), où l’élevage de moutons de race « ladoum » est en plein essor, alors que ce département se trouve dans le même temps fortement impacté par l’émigration irrégulière.
Ils sont nombreux à considérer donc que cette activité offre une alternative pour tous ces jeunes qui rêvent d’ailleurs et d’un hypothétique Eldorado, en contribuant à les retenir sur place.
Les éleveurs de moutons de race « ladoum » contribuent à créer »un grand nombre d’emplois », soutient le président de la Fédération nationale des acteurs de la filière ovine (FENAFO), Abou Kane.
Cette activité contribue à freiner l’émigration irrégulière, « car beaucoup de jeunes sont employés dans les bergeries », dit cet acteur, affirmant que « beaucoup sont devenus des millionnaires avec les moutons ladoum ».
Il arrive souvent que certains jeunes, après avoir acquis suffisamment d’expérience comme employés de bergeries, se mettent à leur propre compte.
Abou Kane a un exemple précis en tête et n’hésite pas à le partager : « J’ai une fois prêté un mouton ladoum à un jeune. Au bout de quelque temps, il m’a donné une avance pour que je lui cède définitivement une agnelle. A force de travail, il est devenu autonome en me payant le reliquat. Aujourd’hui, il se déplace avec un véhicule de marque et emploie lui-même des jeunes ».
Des exemples de réussite par cette activité, Abou Kane peut en donner encore et encore. Il cite volontiers le cas d’un apprenti employé dans des autocars, devenu propriétaire de plusieurs véhicules de transport en commun de marque Tata.
Il s’appelle Moussa Yade. « Je lui avais prêté une agnelle qui coûtait 700.000 à l’époque, il a sollicité et obtenu les services du géniteur appelé Boy Sérère », qui lui a permis de constituer sa propre bergerie, devenue une référence dans le milieu.
L’élevage de « ladoum » plutôt que l’émigration irrégulière
Selon le président de la Fédération nationale des acteurs de la filière ovine, Moussa Yade a récemment vendu un mouton à 10 millions de francs CFA.
Un jour, raconte-t-il, un de ses clients lui a confié que son fils qu’il voulait voir émigrer lui a plutôt demandé un mouton « ladoum » pour s’engager dans l’élevage. Abou Kane confie avoir fait observer à ce client que c’était peut-être là une voie pour réussir au Sénégal.
Il a accepté de lui céder une de ses agnelles à 500.000 francs CFA, permettant ainsi à son garçon de s’engager dans cette activité avec laquelle il a pu s’offrir une grande quincaillerie, sans compter qu’il parcourt désormais les salons d’agriculture du monde entier pour vendre ses moutons.
Il résulte de ces différentes anecdotes que le Sénégal peut bien s’appuyer sur ce secteur pour tenter de résorber le chômage des jeunes, tout en contribuant à rééquilibrer la balance commerciale du pays à travers la limitation des importations de lait et de viande.
La Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (CNCAS), spécialisée dans la couverture des risques agricoles, est un bon instrument pour arriver à cet objectif, indiquent des acteurs interrogés par l’APS.
L’apport des assureurs pour booster le secteur
Selon l’assureur Djibril Diop, l’Etat du Sénégal, depuis le passage de Abdoulaye Wade à la tête du pays (2000-2012), a eu l’intelligence de bâtir un partenariat public-privé ayant impulsé un nouvel environnement avec « des conditions favorables » aux acteurs privés dont les activités peuvent tirer profit de la création de la Banque agricole (LBA) et de la CNCAS.
L’assureur rappelle que cette dernière a pour mission d’apporter plus de sécurité aux investissements dans des secteurs tels que l’agriculture et l’élevage, de concert avec la Banque agricole.
La Compagnie nationale d’assurance agricole garantit le paiement d’indemnités à l’éleveur assuré si la mortalité de son bétail est liée aux risques suivants : mort naturelle ou accidentelle et abattage autorisé.
« Nous faisons aussi du benchmarking, de l’éducation financière car on oriente notre cible vers une stratégie plus porteuse », explique Djibril Diop.
La CNCAS incite également les acteurs à se regrouper en mutuelles ou coopératives de crédit et d’épargne « pour pouvoir soutenir l’activité et faire face à des périodes de soudure qui les poussent en général à brader leurs marchandises. »
L’Etat du Sénégal, en subventionnant les primes d’assurance, « fait savoir à l’éleveur et à l’agriculteur qu’il n’est pas seul […] Ce qui est une façon de les autonomiser », selon Djibril Diop.
LE MUSEE-MEMORIAL LE JOOLA INAUGURE PAR LE PREMIER MINISTRE
Le Premier ministre Amadou Ba a procédé, mardi, à l’inauguration du Musée-mémorial »Le Joola » érigé sur les berges du fleuve Casamance, à Ziguinchor (sud)
Ziguinchor, 17 jan (APS) – Le Premier ministre Amadou Ba a procédé, mardi, à l’inauguration du Musée-mémorial »Le Joola » érigé sur les berges du fleuve Casamance, à Ziguinchor (sud), a constaté l’APS.
Les autorités sénégalaises avaient lancé en décembre 2019, à Ziguinchor, les travaux de construction de cet édifice longtemps réclamé par les familles des victimes et rescapés du naufrage du bateau Le Joola. L’infrastructure érigée en hommage aux victimes du naufrage du bateau « Le Joola, a coûté trois milliards de francs CFA.
Au total, 1.863 personnes ont péri dans le naufrage du bateau Le Joola dans la nuit du 26 au 27 septembre 2002, au large des côtes gambiennes. Seuls 63 rescapés ont été dénombrés, selon un bilan officiel publié après ce drame considéré comme l’une des plus grandes catastrophes maritimes civiles.
»Ce Musée-mémorial nous aidera à vivre dans la conscience de la nécessaire préservation des valeurs qui sauvent des peurs et qui encouragent les actions pensées, ordonnées, rigoureusement évaluées au bénéfice de la communauté », a déclaré le Premier ministre.
Selon lui, « l’enjeu permanent, c’est de tirer les bonnes leçons et de mettre en pratique ces leçons prescrites, les recettes élaborées ». Car, a t-il dit, « c’est sur l’homme sénégalais qu’il faut agir pour aider à sa mobilisation dans l’effort et la rigueur, dans le choix de vie responsable ».
»C’est le lieu de redire avec force que la mémoire ne vit que dans la paix. Et ce musée de nos mémoires doit être un pas supplémentaire vers la paix définitive dans cette belle Casamance. Nous en avons les moyens et la volonté. Les immenses potentialités de cette région sont un levier stratégique pour sa transformation en un pôle de richesse et de croissance qui fera de la Casamance l’avenir du Sénégal », a soutenu le chef du gouvernement, en présence du ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, des autorités administratives et territoriales et des membres du gouvernement.
Pour lui, « le Mémorial Joola développera une didactique du souvenir créatif, celui qui enseigne à être et à se penser parmi les autres, responsables de soi et de chacun des éléments composant la communauté, et pas seulement les êtres humains, mais également les autres éléments immatériels, constitutifs de notre patrimoine ». Car, selon Amadou Ba, « le naufrage du bateau est un signal du danger qui pèse sur l’ensemble de la structure sociale si ne sont érigées les barrières mentales robustes contre les dérives ».
Il a assuré que l’État du Sénégal ne ménage aucun effort »dans l’entreprise salvatrice de veiller à faire appliquer les leçons tirées de ce naufrage ».
»Du point de vue des infrastructures et équipements, des conditions optimales de la mobilité, de l’éducation et du suivi des différents axes de construction et de remédiation, rien ne sera laissé au hasard », a promis M. Ba.
Le Mémorial Joola, a t-il fait observer, est « debout sur le sol ferme, face au fleuve, sur le chemin de la mer ». »Il est bâti pour résister au temps et aux intempéries tout en portant, dans sa vigueur et sa rigueur, les souplesses qu’exige un monde qui change dans une société composée en grande majorité de jeunes. Le mémorial sera assurément une école, un livre ouvert et un film d’anticipation », a dit le premier ministre.
Il a par ailleurs annoncé qu’une équipe »compétente et dynamique » sera mise en place. « Des travaux seront régulièrement menés pour améliorer les contenus et adapter le Mémorial à la modernité », a ajouté le Premier ministre qui a également inauguré le poste de santé de Fanda, un village de la commune de Niaguis. Cette infrastructure sanitaire est construite par le Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA).
Par Adama SAMBOU
DISSOLUTION DE LA CONFEDERATION DE LA SENEGAMBIE :
A l’origine, le match de foot Sénégal-Gambie organisé par l’Ufoa , . Un texte que Bés Bi publie in extenso.
Saviez-vous que c’est un match de football qui a été à l’origine de la dissolution de la Confédération de la Sénégambie ? C’est un rappel historique de Adama Sambou, un homme qui a vécu ces instants, au lendemain de la victoire des Lions sur les Scorpions pour leur premier match de la Can. Un texte que Bés bi publie in extenso.
Au milieu des années 80, l’Union des fédérations ouest africaines de football (Ufoa) organise à Banjul, capitale de la Gambie, son traditionnel tournoi de football réservé aux sélections locales des pays de l’Afrique de l’Ouest. Lors de ce tournoi, le Sénégal et la Gambie accèdent à la finale qui se jouera en nocturne au stadium de Bakau. Au terme d’un match âprement disputé, l’équipe du Sénégal vient à bout de son homologue gambienne sur le score d’un but à zéro (1- 0) à l’issue de la prolongation, but inscrit par Mbaye Fall, sociétaire du Jaraaf de Dakar, un des meilleurs joueurs de sa génération, sinon le meilleur. La déception fut grande côté gambien et la tension était palpable dans une atmosphère à couper au couteau.
Après la remise du trophée au capitaine de l’équipe sénégalaise, des supporters gambiens mal intentionnés menacent de s’attaquer aux joueurs sénégalais qui seront acheminés sous bonne escorte jusqu’à leur lieu d’hébergement. Devant la persistance de la menace, le Haut Commissaire du Sénégal en Gambie qui faisait office d’ambassadeur à l’époque, Alioune Badara Mbengue, un enseignant, antérieurement Directeur de l’école Thiers du nom de la rue (aujourd’hui Amadou Assane Ndoye) où était implantée l’école, nommé à ce poste par le Président Abdou Diouf, pris sur lui de réquisitionner le contingent militaire sénégalais, présent en Gambie dans le cadre de la Confédération afin qu’il sécurisé le lieu d’hébergement de la délégation sénégalaise.
Le prétexte
Cette décision irrita les autorités gambiennes jusqu’au plus haut niveau.
Le lendemain, le Président gambien, Sir Daouda Diawara, rétabli sur son fauteuil présidentiel par l’armée sénégalaise après une tentative de coup d’Etat menée par Kukoy Samba Saniang, proteste vivement auprès des autorités sénégalaises et accuse le Haut Commissaire du Sénégal en Gambie de se comporter «comme s’il était en territoire conquis». Quelques jours plus tard, le Président Abdou Diouf, prenant pour alibi l’attitude (ingrate, Nda) du Président décide, d’un commun accord avec son homologue gambien (selon les termes diplomatiques), de dissoudre la Confédération sénégambienne, une institution budgétivore qui a mis à rude épreuve les finances publiques sénégalaises.