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26 avril 2025
UNE PRÉTENDUE FAVEUR QUI CRÉE L'INÉGALITÉ
Le Collectif des féministes du Sénégal s'insurge contre la permission accordée aux femmes de quitter leur poste à 15h pendant le Ramadan. Il dénonce une mesure qui, sous apparence de bienveillance, instaurent des discriminations
Le Collectif des féministes du Sénégal dénonce dans le communiqué ci-après, les notes de service permettant aux seules femmes de quitter leur poste à 15h pendant le Ramadan au sein de plusieurs administrations publiques. Il s'agit selon lui, de directives qui sous apparence de bienveillance religieuse, instaurent des discriminations multiples contraires aux principes constitutionnels d'égalité et de laïcité de la République du Sénégal. Face à cette atteinte aux droits fondamentaux, le Collectif appelle à une mobilisation immédiate pour faire respecter l'égalité entre tous les citoyens, sans distinction de genre ou de confession.
"Lii jubul jubentilen ko !
Nous avons pris connaissance, avec stupeur, des notes de service émanant des directions de certains services publics (le Port autonome, la Poste, etc). Il s’agit de notes dans lesquelles le personnel féminin est autorisé à partir à 15h pour cause de Ramadan.
Ces notes de service posent problèmes car elles sont constitutives de diverses discriminations. Au premier rang desquels on note des discriminations entre les agents hommes et les agents femmes des services publics. De surcroit, elles instaurent des discriminations entre hommes musulmans et femmes musulmanes contraires également aux principes islamiques (les musulmanes et les musulmans étant égaux devant leurs devoirs de respect d’un des piliers de l’Islam). S’y rajoutent des discriminations entre personnes de confession musulmanes et personnes d’autres confessions. Enfin elles induisent des discriminations entre agents du secteur public et professionnels du secteur privé.
En l’espèce, ces notes défient le principe de respect des libertés fondamentales et des droits des citoyens qui sont au fondement de la société sénégalaise. Elles défient également la Constitution du Sénégal qui proclame le rejet et l’élimination, sous toutes leurs formes, de l’injustice, des inégalités et des discriminations. Au surplus, ces notes portent atteinte au principe de l’article premier de ladite Constitution qui énonce : « La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances. »
Tous les agents des services publics sont fondés à agir en attaquant ces notes par des recours en excès de pouvoir. Elles ne sauraient prospérer et porter atteinte à leurs droits et encore moins au principe d’égalité des citoyennes et des citoyens sénégalais consacré par notre Constitution commune.
Bon Ramadan, bon carême, bons hommages aux ancêtres ou juste bonne journée !
Bien cordialement.
Mbooloo wu jigéenaan yi"
LA DIPLOMATIE ÉCONOMIQUE, UNE NÉCESSITÉ POUR RASSURER LES PARTENAIRES
Face aux “anomalies” relevées par la Cour des comptes et à la baisse de la note financière du Sénégal, l’économiste Seydina Oumar Sèye plaide pour une diplomatie économique et financière afin de restaurer la confiance des partenaires.
Les autorités sénégalaises, en raison des “anomalies” relevées par la Cour des comptes dans les finances publiques et des conséquences qui en découlent, doivent rassurer les partenaires du pays en recourant à une “diplomatie économique et financière”, destinée à redorer le blason du pays, a dit à l’APS l’économiste et enseignant-chercheur Seydina Oumar Sèye.
“Il faut développer la diplomatie économique pour rassurer les partenaires techniques et financiers. C’est clair qu’à un moment donné il va falloir […] rassurer les partenaires techniques et financiers à l’aide d’une diplomatie économique et financière”, a-t-il affirmé.
“C’est à cela que s’est attelé le président de la République lors de la récente visite de responsables de la Banque mondiale en tentant de les rassurer”, a ajouté M. Sèye dans un entretien avec l’APS.
Mettre le curseur sur les questions de coopération économie et financière, à la suite des difficultés soulevées par les autorités, revient à “dire aux partenaires que nous sommes en mesure de dépasser les turbulences dans lesquelles nous sommes aujourd’hui”, a expliqué M. Sèye.
“Il s’agit de les assurer que nous essayons […] de retourner à l’orthodoxie budgétaire, ce qui est possible”, a-t-il poursuivi.
— “Je demeure optimiste” —
Un rapport d’audit publié mercredi 12 février montre que le montant de la dette publique entre 2019 et 2023 est largement supérieur à celui indiqué par les ex-dirigeants du pays.
“L’encours total de la dette de l’administration centrale budgétaire s’élève à 18.558,91 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023 et représente 99,67 % du PIB”, a révélé cette institution chargée du contrôle des finances publiques.
La Cour des comptes a également signalé “des pratiques impactant la trésorerie de l’État”.
Selon les auteurs de l’audit, le déficit public du pays entre 2019 et 2023 a atteint une moyenne de 11 % du BPI, tandis que l’administration des finances a donné un taux beaucoup moins élevé.
À la suite de la publication du rapport d’audit de la Cour des comptes, les agences de notation Moody’s et Standard & Poor’s ont baissé la note financière du Sénégal.
Ces mesures sont considérées comme une conséquence directe des “anomalies” relevées par la Cour des comptes.
“Je demeure optimiste” parce que, au-delà du Sénégal, “l’Afrique [en général] est tout simplement une terre promise” en matière d’investissement, rassure Seydina Oumar Sèye.
“Quelle que soit la notation d’un pays, quelles que soient les turbulences auxquelles nos économies sont confrontées, l’Afrique demeure une zone de sécurité en termes d’investissement”, a-t-il répondu à la question de savoir si les “anomalies” relevées dans les finances publiques peuvent ou pas impacter les investissements au Sénégal.
— Un “exercice de transparence” —
En plus, “nous sommes devenus un pays producteur de pétrole et de gaz […] Si on arrive, avec les partenaires techniques et financiers, à déployer des stratégies nous permettant de traverser les zones de turbulence, ce sera possible de dépasser cette situation, sans pour autant verser dans l’austérité”, a expliqué M. Sèye.
“Il est possible de tout réparer avec une diplomatie économique et financière […] Quand cela est arrivé à d’autres pays, ce qu’ils ont fait, c’est de développer des stratégies de rattrapage”, a-t-il expliqué.
Seydina Oumar Sèye pense que les enquêtes judiciaires annoncées par les autorités sénégalaises peuvent aider à rassurer les partenaires financiers du pays. “Oui, c’est un exercice de transparence […] Ces poursuites judiciaires montrent simplement que les nouvelles autorités du pays tiennent à la transparence. C’est évident : lorsqu’il y a des mauvaises pratiques, il faut en situer les responsabilités”, a-t-il dit.
Concernant la baisse de la note du Sénégal chez Moody’s et Standard & Poor’s, M. Sèye rappelle que d’autres pays ont été faiblement notés par ces mêmes agences, mais “ils ont réussi à s’en sortir”.
“La méthodologie et les indicateurs utilisés par ces agences de notation sont un peu biaisés par rapport aux réalités économique de nos pays”, a-t-il signalé, laissant entendre que la création d’une agence de notation financière africaine est une urgence.
“Nous devons procéder à une réévaluation des risques de chaque pays, dans une perspective africaine”, a ajouté M. Sèye.
MABOUBA ANNONCE DES COOPÉRATIVES AGRICOLES POUR LES DAARAS
Cette initiative destinée aux écoles coraniques (Daaras) et aux diplômés en langue arabe souhaitant s’orienter vers l’agriculture vise à offrir formation, financement et accompagnement pour une insertion durable dans le secteur.
Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, a annoncé la mise en place d’un projet de coopératives agricoles destiné aux écoles coraniques (Daaras). Ce programme pourrait également s’étendre aux diplômés en langue arabe souhaitant se reconvertir dans le secteur agricole.
Cette initiative a été évoquée lors d’une rencontre avec le directeur des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés en langue arabe, Djim Dramé. Selon un communiqué du ministère, les deux parties envisagent de formaliser ce partenariat par la signature d’une convention dans les prochaines semaines. Cette collaboration impliquera également les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle.
Le projet prévoit un recensement des diplômés afin d’évaluer leur profil académique et d’identifier ceux intéressés par une carrière agricole. Le ministre a insisté sur l’importance de démarrer avec des structures modèles dans chaque région, en misant sur des initiatives portées par des personnes réellement motivées.
Mabouba Diagne a souligné que le financement gratuit n’est pas une solution efficace et que l’engagement personnel des bénéficiaires est essentiel pour garantir le succès des projets agricoles et d’élevage. Il a également encouragé les diplômés en langue arabe à s’affranchir du « mythe du diplôme » et à explorer les nombreuses opportunités qu’offre le secteur agricole, notamment dans les filières de la banane, du riz, du maïs, ainsi que dans la production laitière, fruitière et maraîchère.
Pour accompagner cette initiative, le ministère s’engage à offrir des formations, un accompagnement à la formalisation et au financement, ainsi qu’un appui dans la transformation et la commercialisation des produits agricoles. Les services du ministère seront mobilisés pour élaborer des plans d’affaires solides afin de faciliter l’accès au financement bancaire.
Par ailleurs, Ousmane Mbaye, secrétaire général du ministère, a recommandé à la Direction des affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés en langue arabe de collaborer avec les Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP), qui proposent des formations adaptées aux besoins du marché de l’emploi.
MACKY SALL, LE PARRICIDE DU PJF
Si l'ancien président a ressuscité la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) pour régler des comptes politiques, le Pool Judiciaire Financier (PFJ), qu’il a mis en place avant son départ du pouvoir, est en train de se retourner contre lui
Si Macky Sall a ressuscité la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) pour régler des comptes politiques, le Pool Judiciaire Financier (PFJ), qu’il a mis en place avant son départ du pouvoir, est en train de se retourner contre lui et son entourage. Cette chambre judiciaire pourrait devenir son meurtrier. Un vrai parricide en téléchargement pour l’ancien président de la République.
Tout porte à croire que nous allons assister dans les prochains jours à un ballet de beaucoup d’anciens dignitaires du défunt régime devant les juges du Pool Judiciaire et Financier (PJF). Après les arrestations de Farba Ngom et de Tahirou Sarr pour association de malfaiteurs, d’escroquerie et de blanchiment de capitaux portant sur plusieurs milliards, la liste pourrait s’allonger. Mais c’est l’exChef de l’État, Macky Sall, et de son fils Amadou Sall, dont les noms sont agités, qui risquent de donner une nouvelle tournure à l’exercice de la reddition des comptes enclenché par les nouvelles autorités. L’ancien et non moins tout puissant locataire du Palais, bien que vivant au Maroc depuis la perte du pouvoir de son camp, n’a pas encore échappé à la machine de la justice pour faire la lumière sur les douze années de sa gestion. L’actuel régime, comme promis lors de la dernière campagne présidentielle, ne semble aucunement reculer dans cette promesse devenue une demande sociale. Ce, d’autant plus que des voix s’élèvent pour imputer la responsabilité de la situation économique que traverse le pays à la mauvaise gestion de Macky Sall qui, malgré son immunité présidentielle, pourrait être extradé afin de répondre de ses actes.
Quand Macky se servait de la CREI à des fins politiques...
Le pouvoir du président Abdou Diouf a été marqué, dès son entame en 1980, par une vague de frustrés de certains barrons du PS qui voulaient contester son autorité. Pour les contraindre à se mettre dans les rangs, il a mis en place la CREI (Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite) en 1981 comme épée de Damoclès mais sans jamais la mettre en action. Son successeur, Me Abdoulaye Wade, l’avait à peine agité avant de la remettre dans les tiroirs. Mais c’est sous l’ère Macky Sall que la juridiction a été véritablement réactivée pour, disait-il, lutter contre les biens mal acquis. Sa décision de ressusciter cette très contestée juridiction dépassée et antidémocratique lui avait fait essuyer des attaques de toutes parts. C’est pourquoi beaucoup avaient plaidé poursa suppression ou tout au moins sa conformité aux engagements internationaux du Sénégal. Mais il faut le dire, vu la tournure prise par la CREI, la raison principale de sa réactivation était politique à tout point de vue. Car une fois au pouvoir, piqué par le syndrome de la plupart des Chefs d’État africains, Macky Sall tenait à se faire réélire à tout prix pour au moins un second mandat. Il se lance alors dans des calculs politiciens sans se soucier outre mesure des règles démocratiques ou du respect de la constitution. Le premier acte a consisté à mettre hors d’état de nuire tout opposant susceptible de lui barrer la route. La CREI, mise en branle en 2015, s’abat sans état d’âme sur Karim Wade alors que vingt-cinq autres personnes du PDS, citées par le procureur pour la reddition des comptes, ont fini par rejoindre le parti au pouvoir, seul gage pour échapper aux poursuites. Au terme du procès fortement médiatisé de Wade- fils, le verdict sans appel tonne comme une arme à destruction massive : une condamnation à six ans de prison ferme et une amende de 138 milliards de francs pour enrichissement illicite. Mais le plus écœurant, c’est que malgré tout le tintamarre fait autour de ce procès, Karim Wade a été finalement déporté hors du pays avant même d’avoir purgé toute sa peine dans des circonstances aussi nébuleuses que la vérité sur le recouvrement du montant pour lequel il a été condamné.
Le PJF : le retour du bâton pour Macky Sall...
Après en avoir terminé avec la CREI, Macky Sall entreprend de la remplacer par le Pool Judiciaire et Financier. Son ministre de la Justice d’alors avait soutenu devant les députés que la CREI, décriée du fait de l’inversion de la charge de la preuve ainsi que l’absence du double degré de juridiction, devait être «évaluée et améliorée pour mieux répondre à une demande de transparence et d’efficacité dans le traitement des dossiers économiques». Mais c’est avec l’avènement des nouvelles autorités que la structure judiciaire a été installée. Après un début jugé lent, le rythme de traitement des dossiers du PJF s’accélère depuis quelques jours.
Le placement sous mandat de dépôt de Farba Ngom et de Tahirou Sarr ainsi que le refus du juge de leur accorder la liberté malgré le montant de 442 milliards qu’ils ont proposé comme caution peut participer à mettre la main sur d’autres personnes impliquées dans cette affaire. En attendant, c’est le débat sur la responsabilité de l’ancien président Macky Sall dans cette chaîne de scandales perpétrée par son régime ainsi que son extradition qui sont de plus en plus agitées. Après son fils Amadou Sall dans le collimateur de la CENTIF, c’est le retour de l’exChef de l’État qui est de plus en plus réclamé. Car beaucoup ont le sentiment que les difficultés que nous vivons au plan économique n’est que le résultat de sa mauvaise gestion sur nos ressources. Au cas où on en arrivera à mettre la main sur Macky Sall et son fils, ce serait un véritable retour du bâton pour lui et sa famille. Amadou Sall en tant que fils d’un ancien président de la République va hériter du même sort que Karim Wade tandis que son père deviendra le tout premier ancien Chef de l’État sénégalais sous les liens de la détention.
Il faut cependant noter que seule une commission d’instruction de la Haute Cour de justice, mise en place il y a quelques jours et présidée par le Premier président de la Cour d’Appel, est habilitée à entendre l’ancien Président Macky Sall pour haute trahison. Ce qui n’est pas le cas pour les ministres qui peuvent être entendus par ladite commission pour toutes infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions.
MACKY AMAR ET SES CO-PREVENUS CONDAMNES DE 2 ANS A UN MOIS FERME
L’ombre de la drogue plane à nouveau sur la famille Amar. Cette fois-ci, c’est Macky Amar, fils du défunt homme d’affaires Ameth Amar, et ses amis, qui ont comparu à la barre du TGI de Dakar.
Les nommés Mouhamadou Macky El Bachir, fils du défunt homme d’affaire Ameth Amar, âgé de 27 ans, Aminata Seck, âgée de 33 ans, commerçante domiciliée aux Mamelles Mamadou Lamine Diémé, âgé de 45 ans, chauffeur de Taxi ont comparu, hier, à l’audience du Tribunal de Grande Instance de Dakar. Ils répondaient des faits d’offre ou cession de drogue.
L’ombre de la drogue plane à nouveau sur la famille Amar. Cette fois-ci, c’est Macky Amar, fils du défunt homme d’affaires Ameth Amar, et ses amis, qui ont comparu à la barre du TGI de Dakar.
Tout a commencé le 16 février 2024 lorsqu’Aminata Seck a été arrêtée après une étroite surveillance policière. Lors d’une fouille corporelle, les limiers de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) découvrent de la drogue sur elle. Ce jour-là, les éléments de la division opérationnelle de l’OCRTIS ont interpellé trois individus dans un hôtel de la place avec quatre bonbonnes de protoxyde d’azote et un gramme de haschich. « J’ai apporté la drogue pour ma consommation personnelle. Je m’engage à ne plus toucher à tout ce qui est lié à la drogue. Je demande pardon. Je suis rentrée le 24 février. J’ai été arrêtée le 16 février », a soutenu Aminata Seck à la barre à l’absence de son co-prévenu Macky Amar.
D’aprèsle ministère public, il ressort de la procédure que c’est au cours d’un contrôle au niveau de l’hôtel Terrou-Bi que la dame Aminata Seck a été retrouvée avec deux bonbonnes de protoxyde d’azote. Les enquêteurs se sont ainsi déplacés pour interpeller Mouhamadou Macky El Bachir Amar qui a avoué que la drogue était destinée à sa consommation personnelle. Mamadou Lamine Diémé dit avoir acquis les bonbonnes de protoxyde d’azote auprès d’un certain Aziz à 40.000 francs avant de les revendre à Aminata à 45.0000 francs. En ce qui concerne le haschich, il achète le gramme à 10 mille francs, avant de le céder à 15 mille francs. Deux autres bonbonnes de protoxyde d’azote ont été retrouvées dans son véhicule. Il est constant qu’Aminata a acquis la drogue auprès de Mamadou Lamine Diémé. C’est après la livraison qu’ils ont été tous arrêtés. Tous les éléments du dossier militent en faveur de la culpabilité de Mamadou Lamine Diémé en ce qui concerne l’offre ou cession de drogue. Le Ministère Public a requis deux ans de prison ferme à son encontre. Il a demandé de requalifier les faits reprochés à Aminata Seck en détention et usage de drogue. De même que pour Mouhamadou Macky El Bachir Amar, retrouvé avec 0,5 gramme de haschich. Le parquet a requis un mois ferme et une amende de 100 mille francs contre Aminata Seck et Macky Amar..
Quant aux conseils de la défense, Me Ibrahima Gueye, il a plaidé qu’il n’est nullement question de facilitation pour Aminata Seck en précisant que le protoxyde d’azote n’est pas référencé au niveau du tableau des drogues. Me Guèye a demandé au tribunal d’accorder la dispense de peine à sa cliente relativement aux 0,5 grammes de haschich qu’elle détenait. L’avocat a sollicité la restitution de ses effets qui ont été scellés (passeport, deux cartes bancaires, Iphone 15, 90 euros...). Selon ses conseils, la demande de restitution est fondée car les biens n’ont pas une origine frauduleuse.
Selon Me Gueye, elle a détenu la drogue pour son usage personnel. En ce qui concerne les bonbonnes de protoxyde d’azote, l’avocat de la défense estime qu’elles ne rentrent pas dans la catégorie des drogues. Jugeant que sa cliente est une délinquante primaire, une fille extrêmement dynamique qui n’est venue au Sénégal que pour un petit moment. « Elle est installée au Maroc. En ce qui concerne le protoxyde d’azote, aucun élément légal ne permet de les considérer comme de la drogue. C’est un chauffeur de taxi qui a connu une dame qui s’active dans l’événementiel. A chaque fois que la dame vient à Dakar, elle l’appelle pour s’approvisionner en drogue. Permettre à une dame de se procurer 1 gramme de haschich ne peut pas être considéré comme une activité d’offre ou cession de drogue”, a soutenu Me Mbaye, le conseil du chauffeur de taxi, Mamadou Lamine Diémé.
Rendant son délibéré, le tribunal a condamné Mamadou Lamine Diémé à deux ans ferme et 100.000 francs d’amende. Un mois ferme et 100 mille francs d’amende pour Aminata et Mouhamadou Macky El Bachir Amar tout en ordonnant la restitution de leurs biens saisis.
LE MASSACRE DE THIAROYE, UNE LEÇON POUR L’AFRIQUE
Samedi dernier, le Musée des Civilisations Noires a accueilli un panel de haut niveau autour du thème « Le massacre de Thiaroye 44 : Quelle leçon pour l’Afrique ? »
Samedi dernier, le Musée des Civilisations Noires a accueilli un panel de haut niveau autour du thème « Le massacre de Thiaroye 44 : Quelle leçon pour l’Afrique ? ». Modéré par le professeur Babacar Fall, historien de renom, ce débat a réuni d’éminents intellectuels et acteurs politiques, dont les professeurs François Abiola, ancien ministre et directeur de l’École Inter-États des Sciences et Médecine Vétérinaires, Penda Mbow, historienne et militante panafricaine, Bouba Diop, anthropologue, Youssou Mbargane Guissé, philosophe-anthropologue, et le Dr Dialo Diop. L’événement a permis de revisiter l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire coloniale africaine et d’en tirer des enseignements pour l’avenir du continent.
Le massacre de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944, reste une plaie ouverte dans la mémoire collective africaine. Ce jour-là, des tirailleurs sénégalais, anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, ont été massacrés par l’armée française alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs indemnités. Cet événement, longtemps occulté par les autorités coloniales, symbolise à la fois la violence de la domination coloniale et la résistance des Africains face à l’injustice. Le professeur François Abiola, dans son intervention, a rappelé ainsi l’importance de ce massacre dans la construction de la mémoire collective africaine. Il a souligné que « Thiaroye 44 n’est pas seulement un événement historique, mais un symbole de la lutte pour la dignité et la reconnaissance des Africains ». F. Abiola a également insisté sur la nécessité de déconstruire les récits coloniaux pour reconstruire une histoire africaine autonome, fondée sur des faits et des témoignages locaux.
LA DECLARATION DE PARAKOU : POUR LA MEMOIRE ET LA REPARATION
Dans le cadre de ce débat, les participants ont salué l’initiative contenue dans la Déclaration du colloque de Parakou et appelé à une mobilisation, visant à qualifier l’esclavage, la déportation et la colonisation comme des crimes contre l’humanité. Cette déclaration, portée par le Togo et soutenue par plusieurs pays africains, appelle à la reconnaissance et à la réparation des injustices historiques subies par les peuples africains. Les participants ont souhaité la mise en place d’un creuset d’universitaires et autres intellectuels panafricanistes pour le suivi de la mise en œuvre progressive du concept Déconstruire / construire. Le professeur Penda Mbow a salué cette initiative, soulignant que « la mémoire est un outil puissant pour la reconquête de la souveraineté africaine ». Elle a également rappelé que la lutte pour la reconnaissance des crimes coloniaux doit s’accompagner d’une réflexion sur les mécanismes de domination actuels, qu’ils soient économiques, culturels ou politiques.
DECONSTRUIRE POUR RECONSTRUIRE : VERS UNE RENAISSANCE AFRICAINE
Les panélistes ont longuement discuté de la nécessité de déconstruire les récits coloniaux pour permettre à l’Afrique de se réapproprier son histoire et de construire un avenir fondé sur ses propres valeurs. Youssou Mbargane Guissé, anthropologue, a insisté sur l’importance de la réappropriation culturelle comme levier de libération. Selon lui, « la mémoire est organisatrice de la souveraineté et participe à la sélection des futurs ». Il a appelé à une réhabilitation des figures africaines dans l’histoire et à une révision des manuels scolaires pour y intégrer les contributions des tirailleurs sénégalais et d’autres héros africains. Bouba Diop, quant à lui, a souligné l’importance de l’unité politique et de la sécurité stratégique du continent pour assurer sa renaissance. Il a rappelé que « l’Afrique doit être un continent producteur de richesses, puissant et rayonnant culturellement ». Pour y parvenir, il a appelé à une rupture conceptuelle et épistémologique, permettant aux Africains de forger une nouvelle vision critique et prospective de leur destin.
LES LEÇONS POUR L’AFRIQUE : DE LA MEMOIRE A L’ACTION
Les participants ont également insisté sur le fait que la commémoration du massacre de Thiaroye ne doit pas se limiter à un simple devoir de mémoire, mais doit servir de catalyseur pour une action concrète. Le Dr Dialo Diop a rappelé que « l’Afrique doit tirer les leçons de son histoire pour construire un avenir fondé sur la justice, l’égalité et la dignité ». Il a appelé à la mise en place de politiques publiques inspirées de cette mémoire combattante, ainsi qu’à la création de centres de formation stratégique pour les jeunes générations. Le panel s’est achevé sur un appel à l’action, invitant les gouvernements africains, les institutions académiques et la société civile à s’engager dans une stratégie panafricaine de sécurité et d’émancipation. Les participants ont également salué l’initiative contenue dans la déclaration du colloque de Parakou et appelé à une mobilisation collective pour la reconnaissance et la réparation des crimes coloniaux. En somme, ce panel a offert une réflexion profonde et engagée sur l’importance de la mémoire dans la construction de l’avenir de l’Afrique. Comme l’a souligné le professeur Babacar Fall, « Thiaroye 44 ne doit pas être un passé figé, mais une dynamique de lutte et d’affirmation de l’identité noire ».
ABDOUL AZIZ LY DISPENSE DES CONSEILS HYGIENO-DIETETIQUES ET THERAPEUTIQUES
Pour ceux et celles qui n’ont pas effectué de consultations pré-Ramadan, Docteur Abdoul Aziz Ly, nous parle de l’activité physique mais aussi du plan nutritionnel du Ramadan pour le diabétique ainsi que de l’aspect thérapeutique. Conseils !
Durant le mois de Ramadan, les personnes diabétiques qui veulent s’adonner au jeûne doivent prendre en compte les conseils de leurs médecins. Pour ceux et celles qui n’ont pas effectué de consultations pré-Ramadan, Docteur Abdoul Aziz Ly, Endocrinologue Diabétologue, Nutritionniste, Spécialiste des Maladies Métaboliques, par ailleurs Médecine Interne en service à l’hôpital de Tivaouane, dans la région de Thiès, nous parle de l’activité physique mais aussi du plan nutritionnel du Ramadan pour le diabétique ainsi que de l’aspect thérapeutique. Conseils !
Activité physique et Ramadan
D’emblée, Docteur Abdoul Aziz Ly, Endocrinologue Diabétologue, Nutritionniste, Spécialiste des Maladies Métaboliques, par ailleurs Médecine Interne en service à l’hôpital de Tivaouane, rassure le jeûneur diabétique qu’il est conseillé́ de maintenir un niveau d’activités physiques raisonnables pendant le jeûne du Ramadan, en évitant les activités intenses dans les heures précédant le coucher du soleil, lorsqu’une hypoglycémie est plus probable. Mieux, il faut encourager une activité́ physique adaptée comme la marche, après la rupture du jeûne, en assurant un apport hydrique suffisant. Les prières multiples de «tarawikh» (surérogatoires ou nawafil» seront comptabilisées dans l’activité́ physique.
Plan nutritionnel du Ramadan pour diabetique
Dans l’alimentation du diabétique, Dr Ly revient sur dix points essentiels afin de stabiliser sa glycémie et d’éviter les complications. Il s’agit de :
1. «La consommation d’une quantité adéquate de calories quotidiennes». Les calories doivent être reparties entre le Suhoor (repas de l’aube) et l’Iftar (repas de rupture du jeûne), et 1 à 2 collations saines peuvent également être consommées si nécessaire ;
2. Les repas doivent être bien équilibrés, avec des glucides totaux comprenant environ 40 à 50 % et de préférence d’une source de faible IG ; la teneur en protéines (légumineuses, légumineuses, poisson, volaille ou viande maigre) doit représenter 20 à30% ; et les graisses doivent comprendre 30 à 35%. (avec des graisses mono et polyinsaturées de préférence). Les graisses saturées devraient être limitées à moins de 10% de l’apport calorique quotidien total ;
3. La méthode de «l’Assiette du Ramadan» devrait être utilisée pour concevoir les repas ;
4. Les desserts à forte teneur en sucre devraient être évités après l’iftar et entre les repas. Une quantité modérée de dessert sain est autorisée, par exemple un morceau de fruit.
. Les glucides à faible indice d’IG devraient être choisis, en particulier ceux qui sont riches en fibres (de préférence les grains entiers).
La consommation de glucides provenant des légumes (cuits et crus), des fruits entiers, du yogourt, du lait et des produits laitiers est encouragée. La consommation de glucides provenant du sucre et des céréales hautement transformées (farine de blé́ et amidon comme le maïs, le riz blanc et les pommes de terre) devrait être évitée ou réduite au minimum.
6. Il est essentiel de maintenir un niveau d’hydratation adéquat en buvant suffisamment d’eau et de boissons non sucrées aux deux repas principaux ou entre les deux, et il faut l’encourager (on peut consommer des boissons diététiques). Il faut éviter les boissons sucrées, les sirops, les jus en conserve ou les jus frais avec sucre ajouté. La consommation de boissons caféines (café́, théainsi que les boissons au cola) doivent être minimisées car elles agissent comme des diurétiques pouvant entrainer une déshydratation ;
7. Prenez Suhoor aussi tard que possible, surtout si vous jeûnez pendant plus de 10 heures ;
8. Consommez une quantité́ adéquate de protéines et de matières grasses au moment du Suhoor, car les aliments qui contiennent des niveaux plus élevés de ces macronutriments et des niveaux plus faibles de glucides ont généralement une plus grande capacité́ satiétogène ;
9. L’iftar doit commencer par beaucoup d’eau pour surmonter la déshydratation du jeûne, et 1 à3 petites dattes séchées ou fraiches pour augmenter les niveaux de glucose dans le sang ;
10. Si nécessaire, une collation plus saine comme un fruit, une poignée de noix ou des légumes peut être consommée entre les repas. En général, chaque collation devrait avoir entre 100 et 200 calories, mais cela peut être plus élevé́ selon les besoins caloriques de l’individu. Certains individus peuvent avoir un goûter (goûter d’iftar) pour rompre leur jeûne, suivi de la prière du Maghreb (coucher du soleil), puis manger le repas d’iftar plus tard dans la soirée.
Thérapeutiques
Selon Dr Ly, l’utilisation de la metformine et/ou de l’acarbose chez les diabétiques de type 2 pendant le Ramadan est considérée comme sûre. Aucune modification de la dose n’est nécessaire. Concernant les sulfamides, le médecin fait savoir que dans une étude observationnelle portant sur 1378 diabétiques de type 2 traites par des sulfamides hypoglycémiants, environ un cinquième ont présenté́ une hypoglycémie symptomatique pendant le Ramadan. Le gliclazide est le sulfamide qui donne le moins d’hypoglycémie (14%) suivi du glimépiride (16%) et du glibenclamide (25%). Il estime aussi que dans certaines études, la proportion de patients sous gliclazide ayant présenté́ des évènements hypoglycémiques symptomatiques s’est révélée être similaire aux gliptines. Ces études démontrent que de nombreux patients diabétiques de type 2 peuvent continuer à utiliser des sulfamides de deuxième génération et jeûner. Le gliclazide semble préférable et le glibenclamide doit être évité. L’utilisation de ces médicaments doit être individualisée, en suivant les indications du clinicien. Agonistes du récepteur du GLP1 : sur ce point, Dr Abdoul Aziz Ly a avancé que la liraglutide permet de réduire efficacement le poids, le taux d’HbA1c pendant le Ramadan avec beaucoup moins d’hypoglycémies, en comparaison aux sulfamides hypoglycémiants. «Tant que la titration a été́ faite de manière appropriée avant le Ramadan (6 semaines avant), aucune autre modification du traitement n’est nécessaire. Les données relatives à l’utilisation de nouveaux agonistes du GLP-1 (lixisénatide, dulaglutide et albiglutide) pendant le Ramadan font défaut» a-t-il déclaré. Inhibiteurs de SGLT2 «Glifozines» : les glifozines, relève le diabétologue, ont démontré́une amélioration efficace du contrôle glycémique et de la perte de poids et sont associés à un faible risque d’hypoglycémie. Pour cette raison, ces médicaments pourraient constituer une option de traitement sans danger pour les diabétiques de type 2 pendant le Ramadan. Cependant, certains problèmes de sécurité́ ont été́ soulevés, tels que l’augmentation de la déshydratation ou de l’hypotension orthostatique ainsi que le risque d’acidocétose. Les patients considères plus à risque de complications, tels que les personnes âgées, les insuffisants rénaux, les hypotendus ou ceux prenant des diurétiques, ne doivent pas être traites avec des glifozines. Ils devraient être pris avec l’IFTAR et il faut assurer une bonne hydratation. En raison du faible risque d’hypoglycémie associé aux glifozines, aucune adaptation de la posologie n’est nécessaire.
Insulinothérapie
L’insuline est un traitement utilisé par nombre de diabétiques. Il existe une panoplie d’insuline allant de la lente àl’ultra rapide, en passant par les intermédiaires et les rapides. L’effet secondaire majeur de l’insuline est l’hypoglycémie ; d’où l’adaptation nécessaire de sa posologie lors du Ramadan. Différents cas de figures sont envisageables selon que le malade est sous un schéma "bed time" ou "basal bolus" etc. Le tableau suivant résume les adaptations de doses nécessaires pour éviter les hypoglycémies.
Attention !
Le jeûne doit être rompu en cas de signes d’hypoglycémie et si la glycémie est inferieure ̀a 0,7 g/l ou supérieure à3g/l. En fonction du degré́ de risque la surveillance devra être adaptée.
DIOMAYE MIS À L’ÉPREUVE PAR LE PHÉNOMÈNE DU VOL DE BÉTAIL
Ce problème sape les fondements d'un secteur représente 4% du PIB national. Les pertes annuelles atteignent le chiffre vertigineux de 3,2 millions de dollars, soit 2 milliards de FCFA, malgré l'arsenal juridique mis en place sous Macky
Les fermes engagements pris par le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pourront-ils endiguer le vol de bétail au Sénégal ? L’ancien régime avait initié plusieurs politiques dont la criminalisation du vol de bétail, ce fléau qui continue non seulement de saper les fondements de l’élevage au Sénégal, mais encore d’appauvrir les populations surtout en zone rurale et périurbaine. Faute d’une application concrète, les textes de lois n’ont pas réglé la situation.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), au Sénégal, l’élevage contribue à hauteur de 4% du Produit intérieur brut (PIB) national et 22% du PIB du Secteur primaire avec des effectifs, en 2023, estimés à plus de 4,5 millions de bovins, plus de 9,8 millions d’ovins, environ 6 millions de caprins, 1,6 million d’équidés et 946.543 porcins. L’élevage est pratiqué par environ 800.000 ménages et plus de 1,3 million d’individus, d’après la FAO. En dépit de son importance socio-économique, il fait face à des contraintes et défis majeurs dont le vol de bétail qui constitue un fléau majeur dans la sous-région. Les pertes annuelles sont estimées à 3,2 millions USD, soit 2 milliards FCFA par an. Présidant la 9ème édition de la Journée nationale de l’Élevage, placée sous le thème : «La valorisation des produits d’origine animale : un stimulateur pour la souveraineté alimentaire du Sénégal», le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a donné des instructions pour que le problème du vol de bétail, un fléau qui continue d’appauvrir les populations surtout en zone rurale et périurbaine, soit pris au sérieux, annonçant d’ailleurs des concertations nationales avec les acteurs pour «s’accorder sur une feuille de route consensuelle qui tiendra compte de la dimension holistique de la lutte contre ce désastre».
Fermeté du président Diomaye Faye sur la lutte contre le vol de bétail, avec trois sorties en deux semaines environ
Bassirou Diomaye Faye en est à sa deuxième sortie sur la question, en quelques semaines. Déjà, en Conseil des ministres du 12 février 2025, après avoir salué la contribution des éleveurs dans l’atteinte de la souveraineté alimentaire, il a rappelé au «gouvernement l’urgence de veiller à l’application effective et intégrale des dispositions du Code pastoral, en vue d’asseoir une meilleure évolution du secteur de l’élevage dans l’écosystème du secteur primaire et dans la richesse nationale». Sur ce, il avait souligné, entre autres, «l’impératif d’accentuer, sur le terrain, les dispositifs préventifs et coercitifs de lutte contre le vol de bétail». Également, en Conseil des ministres du 26 février 2025, soit cinq jours seulement avoir présidé la Journée nationale de l’élevage à Kaolack, le samedi 22 février, Bassirou Diomaye Faye a rappelé au Premier ministre, Ousmane Sonko, l’urgence de tenir, avec toutes les parties prenantes, des concertations nationales devant aboutir à des solutions opérationnelles. Mieux, il lui a donné instruction «de veiller à la finalisation, avant fin juin 2025, de tous les textes d’application du Code pastoral, en cohérence avec l’évaluation et l’actualisation de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale». Il a invité, en outre, le Gouvernement «à finaliser les études relatives au foncier pastoral, à renforcer les politiques d’amélioration génétique du cheptel et à optimiser les financements du secteur en impliquant les éleveurs, les opérateurs et les coopératives».
Macky Sall et le durcissement de la loi avec la révision du Code pénal faisant du vol de bétail, une circonstance aggravante
Sous l’ancien président de la République Macky Sall, des mesures ont été prises. La lutte contre le vol de bétail a amené le législateur sénégalais à apporter une réponse à la mesure du fléau, en durcissant la répression, à travers la loi n°2014-27 du 03 novembre 2014 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal. L’article 368 du Code pénal a été réaménagé par l’introduction d’un alinéa 3 nouveau qui fait du vol de bétail, une circonstance aggravante. Cette disposition prévoit une peine d’emprisonnement de cinq (05) à dix (10) ans «si le vol portant sur du bétail a été commis au préjudice d’une personne qui tire de l’exploitation dudit bétail l’essentiel de ses revenus ou qui fait de son élevage son activité principale». La loi n°2017-22 du 22 mai 2017 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal, étend le champ d’application de la répression, au-delà de ce qui a été prévu par celle de 2014. Désormais, la criminalisation va au-delà de dérober un troupeau appartenant à des éleveurs. L’Assemblée nationale a adopté, en sa séance du vendredi 12 mai 2017, la loi °65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal en modifiant les dispositions de l’article 368. Ainsi, est punie d’un emprisonnement de cinq ans à dix ans et d’une amende de 50.000 à 500.000 francs, toute personne coupable de vol ou de tentative de vol commis s’il fait usage d’effraction, d’escalade, de sape ou de fausses clés, le vol est commis sur les chemins publics ou dans un moyen de transport en commun ou dans l’enceinte d’une gare, d’un port ou d’un aéroport, entre autres. Bref, la loi sur le vol de bétail exclut le «sursis» et élève la peine d’amende jusqu’au quintuple de la valeur du bétail sur lequel porte le vol et fixe un plancher d’amende de cinq cent mille (500.000) francs, y compris en cas de tentative. En décembre 2023, l’Assemblée nationale a aussi adopté la loi portant Code pastoral. Le but visé à travers cette loi est d’encadrer le pastoralisme et de favoriser la création d’un environnement favorable au développement durable des systèmes d’élevage sur l’étendue du territoire national.
El Hadji Aboubacar Biteye, président de l’association nationale de lutte contre le vol de bétail : « Associer les acteurs dans le combat »
Le président du Comité national de lutte contre le vol de bétail, El Hadji Aboubacar Bitéye, plaide pour que les acteurs soient plus associés dans les prises de décisions afin que la criminalisation du vol de bétail soit effective. «Nous avons été associés au vote de la loi sur le vol de bétail, en 2014. Sa mise en œuvre a rencontré des difficultés qui ont motivé sa réforme en 2016. On avait défini, par la suite, un programme avec l’ancien régime, sous la direction du ministre de l’Intérieur (d’alors), Abdoulaye Daouda Diallo. Malheureusement, le suivi a manqué», ditil.
Le vol de bétail a des conséquences néfastes sur les ménages en milieu rural qui s’appauvrissent davantage. Pour El Hadji Aboubacar Bitéye, il est aussi important de renforcer les Comités de vigilance, installées dans différentes communes du pays.
UN OPERATEUR SICILIEN SUR LE POINT DE RAFLER LE CHANTIER
Après une intense compétition, c'est l'entreprise Sicilsaldo qui est donnée favorite face à deux consortiums chinois pour la construction du gazoduc entre le gisement de Grand Tortue Ahmeyim et la ville de Saint-Louis.
Après une intense compétition, c'est l'entreprise Sicilsaldo qui est donnée favorite face à deux consortiums chinois pour la construction du gazoduc entre le gisement de Grand Tortue Ahmeyim et la ville de Saint-Louis.
L’information a été publiée hier, lundi 3 mars 2025 par Africa Intelligence. Lancée en octobre 2024, la procédure de sélection d'un opérateur pour le financement et l'édification du gazoduc censé approvisionner la future centrale électrique de Gandon est entrée dans sa phase finale. Ayant obtenu la meilleure note technique, un trio de sociétés italiennes est en pole position, mené par un discret prestataire sicilien : Sicilsaldo. Longue de 85 kilomètres, l'installation doit relier le site de la ville de Saint-Louis (nord du Sénégal) au champ gazier de Grand Tortue Ahmeyim (GTA), dont l'exploitation a démarré cette année.
Fondé par Angelo Brunetti, Sicilsaldo pourrait bientôt remporter la mise face à deux consortiums chinois, Powerchina et China Petroleum Pipeline Engineering (CPPE), filiale de la major China National Petroleum Corp (CNPC). Initialement intéressé, l'opérateur turc de turbines Aksa Enerji, propriété du milliardaire Ali Metin Kazanci, s'est finalement désisté. Le succès de la société italienne apparaît lié à l'attractivité de son offre. D'une valeur d'environ 274 millions d'euros, celle-ci se révèle nettement moins chère que celles de ses concurrents chinois, respectivement de 327 millions d'euros pour CPPE et 355 millions d'euros pour Powerchina. Pourtant, la proposition de Sicilsaldo est jugée irréaliste par certains observateurs du secteur. Ils s'interrogent également sur la réputation de la société italienne, dont le nom est apparu en marge d'un procès qui avait mis en lumière, entre 2010 et 2014, l'emprise de la Cosa Nostra, la mafia sicilienne, sur les milieux politico-économiques de la Sicile.
Pilier de la stratégie sénégalaise "gas to power", la construction de la centrale de Gandon et son raccordement au gisement de GTA revêtent une importance particulière aux yeux du chef de l'État sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, et de son Premier ministre, Ousmane Sonko. Au pouvoir depuis avril 2024, le tandem a fait de la lutte contre la hausse des prix de l'électricité une de ses priorités. Bien que ce calendrier soit extrêmement ambitieux, le gouvernement mise sur un achèvement des travaux au plus tard au premier trimestre 2026.
ALIOUNE TINE SEUL CONTRE TOUS
Vérité puis réconciliation ou justice puis vérité ? L'ordre des priorités dans le traitement des violences politiques de 2021-2024 fracture le rang de quelques acteurs des droits humains du pays
L’approche d’une justice transitionnelle dans le cadre du règlement de la question relative aux évènements politiques de 2021 à mars 2024 préconisée par le président fondateur d'Afrikajom center, Alioune Tine ne passe pas chez certains de ses collègues responsables d’organisations de défense des droits humains. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm du dimanche 2 mars dernier, l’ancien président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), répondant à une interpellation de Baye Oumar Guèye sur le débat relatif à la suppression de la loi d’amnistie avait, en effet, préconisé une approche qui va audelà du traitement judiciaire des événements couverts par cette loi. « Il nous faut une Commission vérité, justice et réconciliation pour qu'on discute et qu’on fasse une très forte introspection d’abord. Qu'on se parle pour savoir la vérité, ce qui s'est passé, une véritable introspection, vider les colères, vider les haines et se pardonner. On prend le temps de la réconciliation, de connaître la vérité. Ensuite, la justice pourra intervenir, si on l'estime tous même si ça prend du temps », avait-il suggéré.
« On n'a pas besoin pour cela de Commission justice et réconciliation »
Seulement, interpelé par Sud Quotidien hier, lundi 3 mars, sur cette proposition, Seydi Gassam, Directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty international a été catégorique. « Nous ne partageons pas cette idée de justice transitionnelle. Nous sommes en désaccord total avec cette idée de Alioune Tine pour la simple raison que le Sénégal n’a pas connu une guerre civile », a-t-il martelé avant de poursuivre. « On n'a pas connu des violations de droits humains d'une ampleur qui pourrait amener à emprunter cette voie. Pour les personnes décédées, nous, à Amnesty, nous avons documenté à peu près 65 personnes décédées. Pour toutes ces personnes décédées, les familles ont porté plainte, à travers leurs avocats au niveau des cabinets d'instruction. Et là, on ne peut pas nous dire que les cabinets d'instruction vont être submergés à cause de l’instruction de 65 plaintes des familles de personnes décédées. Donc, il faut aujourd'hui que cette loi d'amnistie soit abrogée et que ces plaintes qui ont été déposées soient instruites et que la vérité soit faite sur les circonstances dans lesquelles elles (victimes) sont décédées. On n'a pas besoin pour cela de Commission justice et réconciliation. On a juste besoin que justice soit rendue aux victimes et à leurs familles et que l'impunité ne prévale plus dans ce pays ».
« Ce qui s’est passé entre 2021 et 2024 ne doit pas être oublié et effacé ».
Abondant dans le même sens, Alassane Seck, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, rappelant que son organisation fait partie des premières à dénoncer cette loi d'amnistie, a indiqué lui aussi qu’il est hors de question que ce qui s’est passé entre 2021 et 2024 soit oublié et effacé. « Ce qui s’est passé entre 2021 et 2024 ne doit pas être oublié et effacé. On doit situer les responsabilités et sanctionner tous ceux qui seront reconnus comme acteurs de faits malveillants. Le Sénégal fait partie des premiers pays à ratifier les statuts de Rome qui ont créé la Cour pénale internationale (Cpi). Pour cette raison, notre pays n’a pas le droit de fermer les yeux sur ce qui s'est passé entre 2021 et 2024 ».
« Avant de parler de cette commission, il faut d’abord situer les responsabilités »
Pour sa part, Babacar Ba du Forum du justiciable qui ne rejette pas cette idée de Alioune Tine précise tout de même que l’approche d’une justice transitionnelle dans le cadre du règlement de ce dossier relatif aux évènements politiques de 2021 à mars 2024 doit intervenir après le travail de la justice. « Alioune Tine a certes fondé sa proposition sur son expérience de la sous-région mais ici, au Sénégal, on ne peut pas mettre sur pied cette commission tant que la justice n’a pas encore situé les responsabilités », a assuré le président du Forum du justiciable. « Le premier acte à poser dans le cadre de cette affaire, c’est de laisser la justice faire son travail. La justice doit organiser un procès pour situer les responsabilités. Et si on veut aller dans le sens d'une réconciliation, on peut mettre cette commission dont parle Alioune Tine. Car, cette commission ne peut pas situer les responsabilités parce qu’elle n’a pas cette prérogative. Son rôle, c’est de voir comment installer la paix définitivement en rapprochant les différentes parties pour créer les conditions d’un dialogue, d’écoute et de réconciliation », a encore ajouté Babacar Ba qui insiste. « Avant de parler de cette commission, il faut d’abord situer les responsabilités. Car, sans justice préalable, il sera très difficile de parler de réconciliation sincère. Donc, la justice doit d’abord situer les responsabilités avant de parler de réconciliation. On aura besoin certainement de cette commission dans le sens de réconcilier les Sénégalais mais ça sera après le travail de la justice ».