SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
2 avril 2025
MADIAMBAL SORT DE SA RÉSERVE
Sonko-Diomaye, entrée en politique, nouvelles ambitions, affaire du Général Kandé, l’ancien administrateur général du Groupe Avenir communication apporte son regard sur l’actualité sociopolitique nationale - ENTRETIEN
Sorti de sa semi-retraite, l’ancien Administrateur général du Groupe Avenir communication, éditeur du journal que vous tenez, et non moins célèbre chroniqueur des fameux «Lundis de Mandiambal» qu’il a animés des années durant, apporte son regard sur l’actualité dans le pays, et raconte à quoi il passe son temps.
Vous aviez pris une semi-retraite du journalisme. On ne vous voyait pas en sortir pour vous plonger dans des histoires politiques et militaires, comme avec cette affaire du Général Kandé…
J’avais voulu prendre un certain recul depuis un certain temps, pour me consacrer à d’autres activités, m’éloigner un peu du débat public. Seulement, l’information que vous avez donnée aujourd’hui (hier. Ndlr) sur le décret du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, confirmant l’affectation du Général Kandé comme attaché militaire à New Delhi, me semble-t-il importante et d’une actualité brûlante. Mais aussi, mon souci, disons, d’agir en toute rapidité, en toute célérité sur cette question-là, me semble importante, parce que je pense qu’il est de mon devoir et de ma responsabilité, en tant que citoyen, en tant que patriote, mais aussi en tant que quelqu’un qui a eu à suivre cette question-là pour en avoir parlé sur la scène publique, mais aussi quelqu’un qui, de façon générale, suit les questions d’intérêt national. Je me devais de me prononcer dans le sens de demander au Général Kandé de rejoindre le plus rapidement possible son nouveau poste d’affectation. Il est vrai que la décision avait été annoncée depuis le mois d’avril 2023. Neuf mois après, cette décision vient d’être confirmée. J’ai eu par le passé à le dire devant certains médias, que la décision tardait à être prise. Effectivement, le Président Bassirou Diomaye Faye avait à un moment songé à reconsidérer cette décision-là. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et aujourd’hui, il n’en demeure pas moins que la décision a été confirmée et qu’il est question, dans un délai d’un mois, que le Général Kandé rejoigne son nouveau poste à New Delhi.
Vous dites qu’à un moment, le Président avait voulu reconsidérer la question. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Pourquoi est-ce qu’il est venu confirmer la décision ? Et ensuite, pourquoi vous semblez trouver naturel que le Général Kandé se plie à cette décision ?
Je vais d’abord commencer par répondre à la dernière question. Pourquoi me semble-t-il normal, attendu et souhaitable que le Général Kandé se plie à cette décision ? Pour différentes raisons. Je lui fais même la supplique de rejoindre le poste d’affectation pour différentes raisons.
D’abord, c’est un officier général valeureux dont les états de service sont reconnus par toute la Nation sénégalaise. Donc, je peux considérer que la Nation tout entière lui est relevable et pour toujours, compte tenu de ses états de service, et surtout, de son parcours militaire et des résultats que le Général Kandé a permis à l’Armée sénégalaise d’engranger dans une zone difficile comme la Casamance. Là où peut-être d’autres officiers, sans doute aussi valeureux que lui, s’y étaient essayés, mais n’ont pas eu le même succès que lui.
Donc, je crois que ces hauts faits d’armes méritent de notre part une reconnaissance éternelle. Et un témoignage de notre satisfecit et du fait qu’un officier de cette valeur puisse avoir été à ce niveau de responsabilité et avoir autant fait honneur à son drapeau national.
C’est pour ça que je considère que le Général Kandé, en tant que républicain, en tant qu’officier supérieur de l’Armée, ne devrait pas avoir une autre attitude que de se soumettre à la décision du chef de l’Etat, chef suprême des Armées. Admettons d’aventure que le Général Kandé conteste cette décision, par exemple, ou refuse de l’appliquer. Ce serait une désobéissance, de mon point de vue, au chef suprême des Armées. Ce qui n’est pas de l’envergure, ou du parcours que le Général Kandé a eu. Mais aussi de l’image qu’il se fait de l’Armée. De l’image d’une armée républicaine, une armée attachée aux principes et aux règles de l’Etat de Droit.
L’Etat de droit, c’est le commandement suprême. Le commandement suprême est détenu par le président de la République. Donc tout officier général doit obtempérer à ses décisions. C’est le premier principe. L’autre chose qui m’a interpellé dans cette situation, pour que je demande au Général Kandé de rejoindre le poste, c’est qu’en ne le faisant pas, au-delà du fait qu’il conteste cette décision, il pourrait, peut-être, donner le bâton pour se faire battre. On sait que ses succès n’ont pas plu à tout le monde. On sait qu’il n’a pas eu que des amis dans l’establishment militaire. Aujourd’hui, un refus de sa part de rejoindre son poste d’affectation pourrait servir de prétexte pour le traduire en Conseil de discipline et de le sanctionner. Cela pourrait lui faire perdre ses galons, ses étoiles ou bien peut-être même le faire rétrograder, ou encore le rayer définitivement des corps de l’Armée. Ce serait une grosse perte pour sa carrière, pour sa famille, mais aussi pour la Nation sénégalaise de ne plus pouvoir compter sur les services d’un officier aussi méritant.
C’est pour ça que je considère que cette affectation à l’ambassade du Sénégal à New Delhi, n’est pas le poste pour le Général Kandé. Il faut le reconnaître et le dire. C’est une ambassade de troisième catégorie.
C’est une ambassade qui n’est pas de l’étoffe d’un officier général. C’est la première fois dans les annales de l’Armée sénégalaise qu’un officier général soit nommé comme attaché militaire dans une ambassade. Surtout une ambassade comme celle de l’Inde qui n’est pas l’une des ambassades les plus convoitées au Sénégal. En tout cas, dans le cadre du gotha de la diplomatie sénégalaise.
Mais pour en revenir à votre question, j’ai plaidé pour que le Général Kandé rejoigne son poste pour ne pas briser sa carrière, mais aussi pour rester à la disposition de l’Armée sénégalaise et du Peuple sénégalais.
Parce qu’une fois qu’il aurait quitté les drapeaux, une fois qu’il se serait mis dans une situation de partir par lui-même ou bien de créer les conditions d’être poussé au départ, ce serait une grosse perte pour l’Armée sénégalaise et pour le Sénégal. Et je crois qu’il a encore, vu son âge, des états de service à faire valoir. Il a encore de beaux jours devant lui dans l’armée sénégalaise et je pense que le Peuple sénégalais, d’une façon ou d’une autre, aura encore besoin de lui et besoin de ses services. Surtout dans un contexte d’insécurité régionale, où les compétences et les faits d’armes du Général Kandé militent pour que les officiers généraux de sa trempe et de son étoffe puissent commander certaines unités opérationnelles sur le terrain. Donc, c’est pour ça simplement que je me suis permis de m’approcher du Général Kandé et de lui faire cette demande-là.
Vous l’avez appelé ?
Je l’ai appelé, j’ai discuté avec lui, et il est heureux que je ne sois pas le seul Sénégalais à l’avoir fait. Des Sénégalais de divers horizons, des gens qui sont dans l’Armée, dans la Société civile, qui sont dans la vie civile, des amis du Sénégal, l’ont approché pour lui dire, «Mon général, prenez le poste, acceptez le poste». C’est pour ça que je crois savoir qu’il va accepter le poste et qu’il va arrêter toute velléité de recours administratif contre le décret du Président Bassirou Diomaye Faye, et encore moins, contester cette décision par un refus d’obtempérer.
Le Général Kandé va prendre les dispositions pour demander sa mise en route immédiate vers son poste d’affectation et je crois savoir que très rapidement, il va même demander à ce qu’on lui permette d’aller effectuer une mission d’inspection ou une mission de reconnaissance de son poste diplomatique avant de le rejoindre officiellement.
Comment pouvez-vous expliquer qu’il ait fallu autant de temps, neuf mois, pour que cette décision, qui avait été prise depuis le mois d’avril, puisse être confirmée actuellement ? Est-ce à dire que le Général Kandé, comme il a été dit auparavant, avait des velléités d’attaquer la décision devant la Justice si nécessaire ?
Il faut dire en toute objectivité et en tout honnêteté que le Général Kandé et certains de ses amis avaient caressé l’idée d’attaquer la décision au moment où elle avait été annoncée. La presse en avait parlé, moi-même je m’en étais fait l’écho. Il se trouve qu’il ne pouvait pas s’attaquer formellement à une décision qui ne lui avait pas été notifiée. Donc comme vous le dites, neuf mois après, la décision vient de lui être notifiée. Le contexte a changé, j’avais même fait à l’époque, il y a neuf mois, un tweet pour dire au Général Kandé de ne pas tomber dans les pièges de ceux qui voudraient sa perte. «Rejoignez votre poste, quelles que soient les difficultés ou la violence que vous ferez vous-même.» Ça veut dire que j’ai été constant de ce point de vue-là. Je considère qu’il doit rejoindre le poste et je l’ai encouragé à cela. Mais neuf mois, c’est long pour une décision d’affectation de Général.
Par contre, beaucoup d’eau a coulé sur les ponts. Parce que limoger le Général Kanté était une chose, mais on a entendu publiquement le Premier ministre Ousmane Sonko l’accuser de vouloir fomenter un coup d’Etat. C’est ce qui avait été la base ou l’explication qu’il avait donnée du départ du Général Kanté. Et quand ça s’est passé, je peux vous dire que le Général Kanté s’est senti touché dans son honneur et dans son honorabilité.
Le Général Kanté a écrit au chef suprême des Armées, le président de la République, par deux canaux. Le premier canal, c’était la hiérarchie militaire. Il a écrit au président de la République pour contester et demander une enquête officielle sur les allégations du Premier ministre Ousmane Sonko.
Il a écrit en passant par la hiérarchie militaire. Il y a eu des lenteurs ou des retards, ou une mauvaise volonté de poursuivre la procédure. Le Général Kanté s’est arrangé pour que le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye reçoive formellement sa lettre contre une décharge, dans laquelle il conteste de façon véhémente et formelle les accusations portées par le Premier ministre, et a demandé qu’une enquête soit ouverte.
Le Président Bassirou Diomaye, en recevant cette correspondance du Général Kanté, a été interpellé par les propos du Général Kanté. Il a imputé son courrier au Premier ministre Ousmane Sonko, qui a reçu le Général Kanté en tête-à-tête au Petit palais, il y a quelques semaines, pour discuter avec lui pendant deux heures de temps sur cette question-là. Ils se sont expliqués d’homme à homme, et le Général Kanté lui a apporté des éléments d’appréciation très précis sur les allégations qui ont été portées contre sa personne.
Et je pense qu’à partir de cet instant-là, le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et je l’ai déjà dit avant cela, avait sans doute été induit en erreur dans cette nomination. Peut-être aussi le Premier ministre a été également induit en erreur dans cette affaire. Je peux les créditer d’une bonne foi dans cette décision. Et qu’en reconsidérant les faits, ils se sont rendu compte certainement qu’il fallait revoir cette décision-là. C’est ce qui a expliqué les lenteurs. Des discussions avaient eu lieu et on avait même songé à un autre poste d’affectation du Général Kanté ; ce qui n’a pas pu se faire parce qu’il faut sauver les apparences, permettre à l’Armée de sauver la face.
C’est-à-dire qu’aujourd’hui, d’aucuns ont pu apprécier la nouvelle situation en se disant que malgré tout ce qui a pu se passer, si on affecte le Général Kandé ailleurs, sans qu’il passe par New Delhi, ça aurait pu être une première qui peut être dangereuse pour la crédibilité de l’autorité militaire. C’est peut-être ce qui explique qu’on ait conforté cette décision-là pour confirmer la nomination à l’ambassade du Sénégal à New Delhi comme attaché militaire. Mais il avait été envisagé de le nommer ailleurs.
Et à propos de ces accusations, je dois aussi vous apprendre que ce n’est pas la première accusation du genre portée contre le Général Kanté. Je peux vous dire que du temps du régime de Macky Sall, les mêmes accusations, les mêmes notes de renseignements militaires avaient été faites contre le Général Kandé pour l’accuser de fomenter un coup d’Etat militaire. Et quand le Président Macky Sall a ouvert une enquête sur ces questions-là et s’est rendu compte que c’était fallacieux, il a, au contraire, félicité le Général Kandé et l’a promu à des responsabilités. Parce que ces nominations du Général Kandé, sont postérieures à des accusations de coup d’Etat qu’on avait portées contre sa personne. Ça veut dire que ce n’est pas une première que des situations comme ça arrivent. Toujours est-il que l’Etat a pris les mesures nécessaires pour diligenter les enquêtes nécessaires et certainement laver le Général Kandé.
Parce que dans toutes les armées du monde, des situations comme ça arrivent. Souvenez-vous, en France, de l’affaire Dreyfus. L’un des plus grands scandales de l’Armée française, c’était l’affaire Dreyfus. C’étaient de fausses accusations. Le Général Kandé aussi, on a porté de fausses accusations le concernant, aussi bien du temps de Macky Sall que du temps de Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Et ces accusations, ce n’étaient pas des accusations qu’on a lancées en l’air. Ce sont des accusations qui ont été étayées par des arguments sur lesquels nous pouvons revenir, parce que nous avons des éléments sur cela.
Pour en venir à ce qui vous concerne, Madiambal Diagne, vous dites que vous vous occupez des questions d’actualité brûlante. A un moment, l’actualité brûlante portait sur l’état des finances publiques du pays. Tout le monde, et même l’opinion internationale, attend toujours le fameux rapport de la Cour des comptes qui devrait conforter les déclarations du Premier ministre sur l’état des finances du pays. On ne sait pas pourquoi ça bloque, alors que ça devait sortir depuis quasiment 4 mois bientôt. Bizarrement, sur cette question-là, on ne vous a plus entendu.
Bon, je ne me suis pas prononcé sur cette question comme sur d’autres, parce que j’avais fait un choix délibéré de prendre du recul. Pourquoi un recul ? Je crois que si vous regardez vos archives, si vous faites une revue de presse sommaire, vous vous rendrez compte que sur cette question des finances publiques, je fais partie des personnes qui les premières en avaient parlé et en avaient parlé avec beaucoup d’insistance. Depuis le mois de mai 2024, j’ai averti sur la situation des finances publiques. J’avais dit que les finances publiques méritaient soin et attention de la part du nouveau régime.
J’avais aussi indiqué, quand le gouvernement du Sénégal avait, en juin 2024, fait un emprunt obligataire Eurobond de 750 millions d’euros, les 3 et 4 juin, j’avais considéré que cet emprunt obligataire allait créer des difficultés avec nos partenaires, notamment le Fmi. J’ai tiré la sonnette, j’ai alerté, j’ai avisé, j’ai même préconisé des solutions de sortie de crise. Malheureusement, je n’avais pas été écouté.
La mission du Fmi, qui est arrivée au Sénégal le 6 juin, au lendemain de l’opération d’eurobond, a fait une conférence publique pour confirmer le 19 juin 2024, les dires que j’avais tenus auparavant sur l’état des finances publiques, sur l’inopportunité de cet eurobond, sur l’opacité de l’opération aussi, parce que c’est une opération qui a été faite à l’insu du Fmi et des partenaires principaux, mais aussi à l’insu du Peuple sénégalais, et aussi les circonstances dans lesquelles l’opération a été menée et le choix de la banque intermédiaire, et les taux de commission qui ont été payés. Et le Fmi a enfoncé le clou en disant que le Sénégal avait fait un emprunt dont il n’avait pas besoin, et qu’il demandait à ce que ça serve au reprofilage de la dette. Je crois que c’est Edward Gemayel, le chef de mission du Fmi, qui l’a dit ici publiquement.
Et ça a confirmé les informations que j’avais données. J’avais rebondi sur ça, pour préciser que si cette demande d’explication que formulait le Fmi n’était pas satisfaite, le Sénégal risquait de ne pas avoir un décaissement de 230 milliards qui était prévu pour le mois de juillet 2024. Je n’ai pas été écouté de ce point de vue là aussi, et le gouvernement du Sénégal n’a pas donné les réponses attendues par le Fmi.
Résultat des courses, le décaissement du mois de juillet n’a pas été fait. La mission du Fmi, qui devait venir au mois d’août, a été différée au mois de septembre, toujours dans l’attente des explications attendues. J’avais rajouté que tant que ces explications ne seront pas fournies, le Fmi rechignera à rallonger une autre enveloppe de près de 216 milliards, ce qui ferait un total de plus de 450 milliards attendus sur l’année 2024 par les finances publiques du Sénégal, et que le deuxième décaissement était prévu au mois de décembre 2024.
De ce point de vue là aussi, je n’ai pas été écouté. On s’est rendu compte qu’on n’a pas eu l’argent à la fin de l’exercice 2024. Donc tout cela, j’avais eu à le dire.
Mais au-delà du fait qu’on n’ait pas reçu de l’argent, j’avais alerté sur le fait que les incompréhensions, l’absence de clarté ou d’explications demandées par le Fmi allaient poser une situation encore plus délicate, c’est-à-dire que ça remettrait en cause la coopération entre le Sénégal et le Fmi. C’est ce qui s’est passé. Le Fmi a effectivement demandé à ne pas réexaminer la situation du Sénégal avant juin 2025. Ce qui veut dire qu’entre-temps, le programme qui a été signé est en veilleuse.
Maintenant, vous parlez de finances publiques. La situation du rapport sur les finances publiques, c’est une autre situation qui est venue rajouter à la confusion.
C’était tout à fait normal qu’un nouveau régime, selon le Code de transparence, puisse faire un rapport sur la situation des finances de l’EÉtat dans le premier trimestre de sa prise de service. Ce qui veut dire que le programme a été installé le 2 avril 2024. Peut-être que le 2 juillet 2024, on aurait dû avoir un rapport établi par le gouvernement du Sénégal sur la situation des finances publiques. Et le même code de transparence indiquait que ce rapport devait être communiqué à la Cour des comptes qui évalue ce rapport, qui procède donc à l’audit de ce rapport pour voir sa fiabilité et sa non-fiabilité, et peut-être en tirer les recommandations pour le nouveau gouvernement.
Ce rapport devait être déposé au mois de juillet et certainement la Cour des comptes, au mois de septembre, devrait avoir déposé son rapport sur le sujet. Ce qui s’est passé, c’est que non seulement le rapport n’a pas été donné à la Cour des comptes au mois de juillet, mais le gouvernement a accusé un retard pour ne remettre le rapport à la Cour des comptes qu’à partir du 24 septembre 2024. Ce qui veut dire que le gouvernement a accusé plus de trois mois de retard sur ces délais.
La Cour des comptes saisie avait trois mois, selon la loi, pour statuer sur la question. Donc, recevoir ça le 24 septembre indiquait que la Cour des comptes devait au plus tard le 24 décembre 2024, rendre son rapport. La Cour des comptes continue de traîner les pieds, expliquant que le Code sur la transparence le dit, et c’est ça que je l’ai lu à travers vos colonnes, mais que la loi qui organise la Cour des comptes ne leur impose pas des délais pour publier ces rapports.
Qui a raison, qui n’a pas raison ? En tout cas, c’est une explication qui peut me sembler, ou bien qui peut sembler à d’autres personnes, tirée par les cheveux. Mais qu’à cela ne tienne, le rapport de la Cour des comptes dont on a annoncé à plusieurs reprises la publication imminente tarde encore ; jusqu’à ce que des informations aient pu circuler voulant accréditer l’idée qu’au-delà de la Cour des comptes, le gouvernement voulait même recourir au service d’un consultant indépendant pour examiner ce rapport-là, ce qui, encore une fois, n’aurait pas de sens.
Peut-être que cette idée a été abandonnée, mais vous avez raison, ce rapport qui est tant attendu tarde à sortir. Et le plus grave dans cette affaire, c’est que ce retard plombe l’économie du Sénégal, dans le sens où les partenaires au développement restent attachés à attendre de regarder ce rapport-là pour savoir si les affirmations ou les allégations du Premier ministre sont fondées ou pas.
Parce que dans l’une ou l’autre situation, ce sera une situation aux conséquences graves pour le Sénégal. Si le Premier ministre disait vrai, que les rapports ou les chiffres qui avaient été communiqués aux partenaires au développement étaient traficotés, le Sénégal a eu une situation surfaite d’un endettement qui ne reposait pas sur la réalité de son économie. Les partenaires qui avaient mis des investissements au Sénégal pouvaient se sentir floués. Ils réfléchiraient à deux fois avant de continuer à travailler avec le Sénégal. Si ce n’est pas le cas, que le Premier ministre n’aurait pas dit la vérité, quelles seront les conséquences ? Perte d’économie, discrédit du Sénégal pendant plusieurs mois et un Premier ministre qui discrédite son pays à ce niveau-là, est-ce qu’il pourra encore continuer à inspirer confiance aux partenaires au développement ? Les conséquences seront dramatiques pour le Sénégal, que le Premier ministre ait raison ou qu’il n’ait pas raison.
Il est clair que le Fmi, la Banque mondiale et les autres institutions financières internationales attendent ce rapport-là, qu’ils vont examiner, comme les Sénégalais de façon générale, attendent ce rapport-là pour savoir ce qu’il en est réellement.
Entretemps, d’autres documents sortent qui montrent que, quelque part manifestement, le gouvernement n’a pas eu raison. Notamment le dernier rapport de l’Ansd sur la situation économique et sociale qui vient de sortir il y a deux jours, qui montre que, jusqu’à présent, la situation est telle qu’elle avait été prévue auparavant sans les déclarations du Premier ministre.
Oui, vous avez parfaitement raison de le dire. L’Agence nationale de la statistique et de la démographie a sorti un rapport qui prend le contre-pied des affirmations du Premier ministre. C’est une structure qu’on considère indépendante, neutre, qui a traversé tous les régimes et qui regroupe en son sein des compétences avérées dont l’expertise ne souffre d’un doute et qui ne peuvent pas être taxées d’un parti-pris quelconque.
Même avant l’Ansd, d’autres fonctionnaires du ministère des Finances, le Directeur général du Trésor, Cheikh Diop, je l’ai entendu une fois, dans une radio, dire publiquement, en réagissant à une question relative aux affirmations du Premier ministre, que lui, le haut fonctionnaire, à son niveau, il n’a pas connaissance d’un Etat au Sénégal qui donne de faux chiffres. C’est-à-dire que la religion des fonctionnaires qui étaient là et qui n’ont pas changé, les fonctionnaires qui étaient là et qui contrôlaient ces administrations de l’Etat, les plus importantes des régies financières, c’étaient les mêmes du temps de Macky Sall que du temps de Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Ce sont donc les mêmes fonctionnaires qui auraient prétendument donné de faux chiffres, qui continuent à rester à leurs fonctions. Donc c’est dire l’absurdité de la question. Mais toujours est-il que ce débat est sur la place publique et d’une façon ou d’une autre il sera vidé.
On ne peut pas rester sur notre faim, même si nous Sénégalais nous pouvions rester sur notre faim, en mettant ça à perte et profits, en reléguant ça à des effets de manche d’une campagne électorale ou bien des joutes entre les hommes politiques, ça interpelle l’historique d’endettement du Sénégal et les partenaires du Sénégal, qui ont, eux, besoin de savoir ce qu’il en est réellement.
Il y a, un moment, vous vous êtes essayé à la politique. Vous étiez candidat sur la liste électorale de Amadou Ba. Votre tête de liste est accusée de plein de choses, on agite même une idée de lever son immunité parlementaire pour des faits qui sembleraient avoir été déjà jugés, notamment cette histoire de 94 milliards pour un terrain où il aurait été impliqué. Mais lui-même on ne l’a toujours pas entendu parler. Qu’en est-il exactement ? Comment vous vivez-vous cette histoire ?
Je dois dire que j’avais effectivement eu ce compagnonnage de la politique avec Amadou Ba lors des élections législatives, j’étais candidat dans sa liste «Jamm ak njerign», candidat malheureux ; il faut le constater. C’est une expérience qui m’a été très profitable et pour laquelle j’ai eu à beaucoup apprendre. Je suis en étroite collaboration et en étroite relation avec Amadou Ba. Sur cette question dont vous parlez, nous en avons discuté. A l’état actuel, ce sont des rumeurs qui ne me semblent pas avoir du sens. Vous le dites bien, menacer quelqu’un de lever son immunité parlementaire pour un dossier qui a déjà l’autorité de la source jugée n’a pas de sens dans un Etat de Droit. Cette affaire dont vous parlez de 94 milliards du titre foncier 1451/R a déjà fait l’objet de toutes les procédures judiciaires, jusqu’à la Cour suprême, et je ne vois pas dans le cadre d’un Etat de Droit comment on peut rouvrir un tel dossier pour incriminer quelqu’un qui, même de par ses fonctions, n’avait rien à voir avec un tel dossier, même au moment du traitement de cette affaire-là, il n’était même pas concerné. Aujourd’hui, qu’on veuille l’impliquer dans cela, il me semble être vraiment peut-être de courte échelle. Toujours est-il qu’il reste serein, qu’il ne se sent pas concerné, donc je crois que pour des choses qui ne vous concernent pas et sur lesquelles vous n’êtes pas interpellé directement, et que c’est simplement des rumeurs distillées çà et là, des rumeurs contradictoires, je trouve qu’il n’est pas, de mon point de vue, nécessaire qu’il en parle. C’est pour ça peut-être qu’il n’en a pas parlé, et moi-même, je m’interdis d’en parler parce qu’en parler, c’est broyer du vent simplement. Il n’y a rien de consistant dans cette histoire.
BOUBACAR BORIS DIOP, HÉRITIER DE L'ÉCOLE DE GRENOBLE
En s’inspirant des travaux de Cheikh Anta Diop, il a contribué à enrichir la littérature wolof, tout en défendant l’idée d’une unité linguistique africaine. Son œuvre, à la fois politique et poétique, est un hommage à l’identité culturelle du continent
Il est sans doute l'un des héritiers les plus connus et les plus intransigeants du savant sénégalais Cheikh Anta Diop. Brillant intellectuel, Boubacar Boris Diop a su surtout imprimer sa marque dans la traduction de la vision de l'égyptologue concernant les langues nationales, emboitant le pas ainsi à ses aînés de l'école de Grenoble comme Cheikh Aliou Ndao, Assane Sylla ou encore Saliou Kandji, qui a créé le premier syllabaire wolof.
On serait tenté de dire qu'avec son français fluent, empreint de maîtrise et son élocution savante et quasi musicale, Boubacar Boris Diop est un fanatique francophile à loger à la même enseigne que le président poète Léopold Sédar Senghor. Et pourtant pour cet écrivain, ce compliment serait une provocation insupportable, voire un crime de lèse-majesté.
En cause, dans la grande et classique querelle idéologique et intellectuelle qui a traversé ces 60 dernières années entre Senghor et Cheikh Anta Diop, Boubacar Boris Diop a été sans appel par rapport à son choix. Cheikh Anta Diop est celui d'après l'écrivain que les africains doivent suivre et écouter.
Lui l'a suivi et écouté. Et si le savant multidimensionnel a eu plusieurs héritiers sur plusieurs disciplines différentes, Boris a été plus visible surtout dans la traduction de la vision de Cheikh Anta Diop par rapport à la promotion des langues africaines dans l'éducation. Dans un article de Taxaw, organe de sa formation politique, Cheikh Anta Diop soutenait ceci : «Le développement par le gouvernement dans une langue étrangère est impossible, à moins que le processus d’acculturation ne soit achevé, c’est là que le culturel rejoint l'économie. Le socialisme par le gouvernement dans une langue étrangère est une supercherie, c’est là que le culturel rejoint le social. La démocratie par le gouvernement dans une langue étrangère est un leurre, c’est là que le culturel rejoint le politique».
C'est fort probablement de ce constat que Boubacar Boris Diop, qui est pourtant l'un des derniers mohicans de la littérature française africaine a orienté ses recherches et ses publications vers la promotion des langues nationales, surtout la langue wolof, continuant ainsi les travaux de ses aînés de l'école de Grenoble. En effet, tout commence en 1954, avec la sortie de Nations nègres et culture, ouvrage dans lequel Cheikh Anta Diop cite les grands poètes du wolofal.
Et en 1958, le groupe de Grenoble composé de personnalités emblématiques comme Assane Sylla, Saliou Kandji et le brillantissime Cheikh Alioune Ndao, qui s'est inspiré du livre de Cheikh Anta Diop va produire Ijjib wolof, le tout premier syllabaire dans cette langue. Plus tard, d’autres vont poursuivre le travail avec la revue Kàddu, autour de Samba Dione, Pathé Diagne et Ousmane Sembène. Il y a eu aussi, dans la même période, l’importante contribution du mathématicien Sakhir Thiam.
Et en 1996 Aawo bi est le premier roman qui a jamais été publié en wolof. Et Boubacar Boris Diop est manifestement dans ce sillage. Né en 1946, l'intellectuel sénégalais, lauréat Grand prix littéraire d'Afrique noire en 2000, a fait de la promotion des langues nationales, le soubassement de ses œuvres littéraires ces dernières années. Il a écrit deux ouvrages dans la langue Wolof. Son premier roman en wolof s'intitule Doomi Golo publié en 2003 et traduit en français en 2009 sous le titre Les petits de la Guenon. «Si je n'avais pas été au Rwanda, je n'aurais sûrement jamais écrit en wolof. Ça ne veut pas dire que je n'en aurais pas eu envie. Je n’en aurais pas eu la force», avoua-t-il.
À l'en croire, en effet, c'est son séjour au Rwanda en 1998, au cours duquel il s'est rendu compte du poids des implications étrangères dans le génocide des Tutsis survenu dans ce pays en 1994, qui l'a poussé à écrire en wolof. Celui qui a enseigné le wolof à l'UGB de Saint-Louis publiera en 2017, toujours en wolof, Bàmmeelu Kocc Barma. Il va ensuite paraître en 2024 sous le titre Un tombeau pour Kinne Gaajo. Défenseur acharné des langues nationales et disciple assumé de Cheikh Anta Diop, il a indiqué dans une de ses nombreuses interviews que Cheikh Anta Diop a traduites dans Nations nègres et culture, des concepts scientifiques et une synthèse par Paul Painlevé de la théorie de la relativité généralisée d’Einstein.
Et à ce titre, le journaliste, fondateur du site de Dafuwaxu.com est le digne continuateur des travaux de Cheikh Anta Diop, ce dernier qui croyait fortement à une unité linguistique en Afrique. Ce que fait Boubacar Boris Diop sonne vraiment comme un préalable nécessaire.
Trois jeunes de Agnam relaxés au bénéfice du doute
Le processus de levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom avait suscité des remous à Agnam, dont il est le maire. Des jeunes de cette localité de Matam avaient alors manifesté sans autorisation, bloquant notamment la route nationale n°2. Trois jeunes avaient été arrêtés et comparaissaient devant le juge. Ce jeudi 6 février, le tribunal de grande instance de Matam a décidé de les relaxer au bénéfice du doute. Lors de leur première comparution lundi, le juge avait requis un an de prison ferme.
L’enquête sur l’affaire Farba Ngom confiée à la DIC
La Division des investigations criminelles (DIC) a hérité de l’enquête, dans le cadre du rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) révélant des transactions financières suspectes et de blanchiment de capitaux estimés à plus de 125 milliards F CFA. Selon Seneweb, le parquet financier a émis un soi-transmis pour actionner la cellule d’enquête de la DIC. Cité dans l’affaire, le député-maire de Agnam, Mouhamadou Ngom dit «Farba» qui a vu son immunité parlementaire levée, pourrait être convoqué très prochainement.
Plus de 12 000 ménages touchés ou menacés par la crise alimentaire
La famine guette Kaffrine. Selon le chef du bureau régional de la sécurité alimentaire, Daouda Badji, plus de 12 000 ménages de la région sont touchés par la crise alimentaire ou alors en sont menacés. Il l’a expliqué ce jeudi lors d’un atelier pour restituer les résultats du cadre harmonisé de la sécurité alimentaire. «Nous avons les récoltes qui n’ont pas donné les résultats attendus etla baisse des rendements agricoles, principalement dans la production de l’arachide et des cultures de rente, comme le niébé, le maïs, le mil ou le sorgho. Nous avons estimé que plus de 12 000 ménages sont dans une phase de crise alimentaire ou en sont menacés», a-t-il confié à Le Soleil. Les quatre départements de la région de Kaffrine sont tous en phase courante, mais le département de Malem Hodar basculera ou sera en crise en période de soudure, aux mois de juin, juillet et août, ajoute-t-il. Étaient présents à cet atelier le gouverneur de la région de Kaffrine, Lala Camara, ainsi qu’Alpha Sall, chargé de projet à l’ONG Pratical Action et plusieurs acteurs territoriaux concernés.
3,11 millions de barils de pétrole brut produit en janvier
Le ministère des Énergies a rendu publique la production de pétrole au mois de janvier. Au mois susdit, sur le site de Sangomar, la production a atteint 3,11 millions de barils de pétrole brut. Durant cette période, 3 cargaisons, représentant un volume total de 2,89 millions de barils ont été expédiées et commercialisées sur le marché international. D’après la note du ministère, les prévisions de production pour l’année 2025 devraient se chiffrer à environ 30,53 millions de barils de pétrole brut, avec un objectif de maintien du plateau de 100 000 barils par jour tout au long de l’année.
Enquête sur le meurtre de A. Mbaye
L'enquête sur le meurtre sur A. Mbaye lors d'une bagarre avec son frère B. Mbaye se poursuit toujours à la Police de Guédiawaye. Selon nos sources, le présumé meurtrier, B. Mbaye, a bénéficié d'un prolongement de sa garde à vue en attendant les résultats de l'autopsie
TRADIPRATICIENS ET PUBLICITE MENSONGERE, UN FLEAU IMPUNI AU SENEGAL
L’affaire Alima Fall, alias Suppo, et de ses coaccusés relance un débat brûlant au Sénégal : celui des pharmaciens ambulants et surtout des tradipraticiens aux pratiques souvent douteuses.
L’affaire Alima Fall, alias Suppo, et de ses coaccusés relance un débat brûlant au Sénégal : celui des pharmaciens ambulants et surtout des tradipraticiens aux pratiques souvent douteuses. Pendant que ces derniers se livrent à une promotion effrénée de leurs « médicaments miracles » sur toutes les plateformes médiatiques (télévisions, radios, presse écrite et digitale), les lois censées encadrer la publicité des produits médicaux restent lettre morte.
Pourtant, « la législation sénégalaise est claire : la vente de médicaments est un monopole réservé aux pharmaciens, et toute publicité à caractère médical est formellement interdite », rappelle le célèbre avocat sénégalais, Me Massokhna Kane, président de l’association SOS Consommateurs.
Mais, à croire que certains bénéficient d’une impunité totale.
La situation est d’autant plus alarmante que ces tradipraticiens prospèrent sur la détresse des populations, en quête de solutions rapides à leurs problèmes de santé ou de vie.
De prétendues potions aux vertus « infaillibles » sont proposées pour soigner le diabète, l’hypertension, l’impuissance masculine, l’infertilité, ou encore garantir la richesse et le succès amoureux.
Le tout dans une mise en scène bien huilée, avec des témoignages fabriqués de toutes pièces et des animateurs complices qui vantent ces produits sans le moindre recul.
Malgré les nombreuses alertes des professionnels de santé et des associations de consommateurs, les pouvoirs publics n’ont jamais réellement pris ce dossier à bras-le-corps.
Des propositions de loi ont été déposées à l’Assemblée nationale pour interdire ces pratiques frauduleuses, mais elles dorment dans les tiroirs depuis des années.
Pendant ce temps, des milliers de Sénégalais continuent d’être victimes de ces charlatans modernes, certains allant jusqu’à mettre leur vie en danger en abandonnant des traitements médicaux avérés au profit de ces « remèdes miracles ».
Il est temps que les nouvelles autorités étatiques réagissent avec fermeté.
L’État ne peut pas se contenter d’un simple effet d’annonce ou d’opérations ponctuelles pour faire semblant de s’attaquer au problème.
Il faut des mesures concrètes :
Un cadre juridique renforcé;
Une application stricte des sanctions contre les contrevenants ;
Un contrôle rigoureux des contenus diffusés sur les médias.
Les chaînes de télévision et les radios qui diffusent ces publicités mensongères doivent aussi être tenues responsables de leur rôle dans la propagation de ces pratiques dangereuses.
Espérons que cette fois-ci, les décideurs politiques prendront enfin la pleine mesure du danger que représentent ces marabouts-tradipraticiens et mettront un terme à cette anarchie.
Car il en va non seulement de la santé publique, mais aussi de la crédibilité de nos institutions face à un fléau qui perdure depuis bien trop longtemps.
SONKO LANCE UN APPEL A LA REMOBILISATION DES ÉTATS AFRICAINS
Dans un contexte de lutte contre le changement climatique, le gouvernement sénégalais réaffirme sa détermination à promouvoir la résilience environnementale à travers l’initiative de la Grande Muraille Verte, projet stratégique de restauration écologique
Dans un contexte de lutte contre le changement climatique, le gouvernement sénégalais réaffirme sa détermination à promouvoir la résilience environnementale à travers l’initiative de la Grande Muraille Verte, projet stratégique de restauration écologique et de développement durable.
Le Premier Ministre sénégalais, Ousmane SONKO, a ouvert vendredi la 4e session extraordinaire du Conseil des Ministres de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte, lançant un appel urgent à la remobilisation des États membres.
Alors que le changement climatique et ses effets deviennent de plus en plus préoccupants, SONKO a souligné la nécessité de redynamiser l’Agence pour relever les défis environnementaux actuels. Il a réaffirmé l’engagement total du Sénégal dans cette initiative panafricaine.
S’inscrivant dans l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 », le gouvernement sénégalais priorise la restauration des écosystèmes, la promotion d’une agriculture résiliente et la préservation des ressources naturelles.
Cette session marque un moment crucial pour renforcer la coopération régionale face aux enjeux climatiques et environnementaux.
LANCEMENT DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION DU CHATEAU D'EAU DE MPAL A SAINT-LOUIS
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dieye, a procédé jeudi au lancement des travaux de construction du château d’eau de Mpal, dans le département de Saint-Louis.
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dieye, a procédé jeudi au lancement des travaux de construction du château d’eau de Mpal, dans le département de Saint-Louis.
La localité, composée de 10 quartiers, bénéficiera ainsi d’une augmentation significative de sa capacité en matière d’approvisionnement en eau potable, passant d’un château d’eau de 800 m³ à un réservoir de 2000 m³. Cette infrastructure améliorera la production et la distribution de l’eau sur l’axe Ndiock Sall-Mpal-Fass Ngom-Sakal-Gandiol.
En plus de la construction du château d’eau, quatre forages seront réalisés avec des débits respectifs de 85 m³/h, 90 m³/h, 85 m³/h et 200 m³/h. Ces travaux d’une valeur de 2 milliards de francs CFA devrait durer 12 mois.
Dans l’après-midi, le ministre procédera également au lancement des travaux de démolition et de reconstruction de deux autres châteaux d’eau dans la ville de Saint-Louis.Avec Le Soleil
LA GRANDE MURAILLE VERTE, DE DEFIS MAJEURS EN ATTENTES
Le Comité technique des experts chargé d’examiner l’audit institutionnel et organisationnel de l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte se réunit à Dakar du 5 au 7 février 2025. La rencontre vise à identifier les réformes nécessaires ...
Le Comité technique des experts chargé d’examiner l’audit institutionnel et organisationnel de l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte (APGMV) se réunit à Dakar du 5 au 7 février 2025. Cette rencontre, coorganisée par le Sénégal, le Mali et la Mauritanie, vise à identifier les réformes nécessaires pour renforcer l’efficacité de cette initiative panafricaine.
Le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a souligné plusieurs préoccupations majeures soulevées par l’audit. Parmi elles figurent : Le modèle de financement durable, nécessitant une meilleure contribution des États membres, des partenaires techniques et financiers ainsi que des initiatives privées. L’ajustement du cadre juridique et institutionnel pour garantir une gouvernance plus efficace. L’optimisation des services de l’Agence, notamment à travers le financement carbone et les projets de reforestation.
Selon le ministre, ces défis doivent être abordés avec rigueur afin de doter l’APGMV de mécanismes de coordination et de mobilisation des ressources adaptés aux exigences modernes de gouvernance et de performance.
L’objectif de cette rencontre est de valider les conclusions de l’audit et d’établir une feuille de route pour la mise en œuvre des recommandations. Parmi les réformes attendues figurent la redéfinition des mandats des instances dirigeantes et la mise en place d’un nouveau schéma organisationnel.
Le ministre a également rappelé l’importance du rôle du Sénégal dans cette initiative, affirmant que le pays restera un acteur clé dans la promotion et la valorisation de la Grande Muraille Verte.
Depuis sa création le 17 juin 2010 à N’Djamena sous l’égide de l’Union africaine et de la CEN-SAD, l’APGMV s’est imposée comme un projet phare de lutte contre la désertification et les effets du changement climatique. Elle vise à réhabiliter les terres dégradées, promouvoir une agriculture durable et renforcer la résilience des communautés locales.
Le Directeur général de l’Agence sénégalaise de reforestation et de la Grande Muraille Verte (ASERGMV), Dr Sékouna Diatta, a salué cette rencontre comme une avancée majeure pour l’avenir de l’Agence.
Avec le soutien de partenaires tels que la Banque africaine de développement (BAD) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), cette initiative doit désormais franchir une nouvelle étape pour garantir son efficacité et sa pérennité.
Le Conseil des ministres de l’Agence, prévu pour ce 7 février, devra entériner les propositions des experts et dessiner les perspectives de relance de cette initiative essentielle pour l’Afrique.
LE SÉNÉGAL ET LE MALI S'UNISSENT
Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires croissants en Afrique de l’Ouest, le Sénégal et le Mali ont réaffirmé leur engagement à renforcer leur coopération militaire bilatérale.
Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires croissants en Afrique de l’Ouest, le Sénégal et le Mali ont réaffirmé leur engagement à renforcer leur coopération militaire bilatérale. Cette volonté a été matérialisée par une rencontre de haut niveau entre le ministre des Forces Armées sénégalaises, Birame Diop, et son homologue malien, le Général de Corps d’Armée Sadio Camara. La rencontre s’est tenue le jeudi 6 février 2025 au ministère de la Défense et des Anciens Combattants du Mali, en présence des chefs d’état-major des armées des deux pays et de hauts responsables militaires.
Au cœur des discussions figurait le renforcement des relations bilatérales en matière de sécurité et de défense. Le ministre sénégalais Birame Diop a souligné que cette rencontre s’inscrit dans les priorités du président Bassirou Diomaye Faye, qui attache une importance particulière au partenariat stratégique entre les deux pays. Rappelant la signature de l’accord militaire technique en mars 2021, il a salué la progression constante de la coopération militaire, notamment à travers l’échange de stagiaires dans les écoles de formation d’officiers et de sous-officiers, ainsi que dans l’enseignement militaire supérieur.
Sur le terrain, la collaboration se traduit par des patrouilles conjointes effectuées le long des frontières afin de renforcer la sécurité transfrontalière. Le ministre Diop a insisté sur la nécessité d’intensifier ces actions face aux menaces persistantes, notamment le terrorisme, l’extrémisme violent et les réseaux criminels transnationaux. « La mutualisation des efforts est essentielle pour contrer ces fléaux », a-t-il déclaré.
De son côté, le ministre malien de la Défense, le Général de Corps d’Armée Sadio Camara, a salué l’initiative de cette rencontre, soulignant l’importance d’un partenariat renforcé entre le Mali et le Sénégal. Il a rappelé que, bien que le Mali ait quitté la CEDEAO, le pays reste ouvert à des coopérations solides avec ses partenaires, notamment le Sénégal.
Il a insisté sur l’impératif d’une réponse commune face aux défis sécuritaires transfrontaliers, soulignant que « la lutte contre le terrorisme ne peut être gagnée que par la coordination et les échanges permanents entre nos forces armées ». Il a également dénoncé les influences extérieures qui alimentent l’instabilité dans la région et a réaffirmé la volonté du Mali de défendre sa souveraineté et ses choix stratégiques.
UN PLAN SOCIAL EN VUE A LA CDC
Comme l’ont fait certaines entités publiques depuis l’avènement du nouveau régime, la Caisse des Dépôts et Consignations (Cdc) a, elle aussi, annoncé un plan social.
Comme l’ont fait certaines entités publiques depuis l’avènement du nouveau régime, la Caisse des Dépôts et Consignations (Cdc) a, elle aussi, annoncé un plan social.
La Cdc et Fadilou Keïta veulent se séparer d’une partie du personnel. La structure vient d’annoncer un plan social. Dans un communiqué de presse, elle explique que dès sa prise de Fonction, le Directeur général, Fadilou Keïta, a commandité, plusieurs audits. «Parmi eux, l'audit organisationnel réalisé par le cabinet Kpmg qui a mis en évidence la nécessité d'optimiser les ressources humaines», indique la Cdc.
Et la Commission de Surveillance de la Cdc, renseigne la boîte dans son document de presse, lors de la réunion du lundi 27 janvier 2025, et après délibération à huis clos, «autorise le Directeur général à mettre en œuvre un plan social, conformément aux dispositions réglementaires».
Le communiqué de presse renseigne que le Directeur général a également initié un plan de mobilité interne visant à préserver un maximum d'emplois. Une vingtaine d'agents de toutes catégories seront redéployés, sous forme de détachement, au sein des filiales du Groupe.
Ainsi, un comité de mise en œuvre du plan social a été constitué. Il est composé de 5 membres, dont 3 personnalités indépendantes. Il aura pour mission de prendre en charge les dossiers entrant dans le champ des critères établis, en conformité avec les rapports et autres recommandations. Il s'attèlera ensuite à mener des entretiens individuels avec les travailleurs concernés.
La Direction générale assure de son engagement à conduire ce processus «dans le respect absolu des droits des travailleurs et des dispositions réglementaires en vigueur.» Une démarche qu’elle dit inscrire dans une volonté de modernisation et d'optimisation des ressources.
SORTIE EN SALLE DU CONTE MUSICAL BIRIMA DE YOUSSOU NDOUR CE VENDREDI
Le conte musical Birima de l’artiste chanteur sénégalais, Youssou Ndour, sortira en salle, vendredi, à Dakar, au cinéma Pathé, a appris l’APS du lead vocal du groupe Super Etoile.
Le conte musical Birima de l’artiste chanteur sénégalais, Youssou Ndour, sortira en salle, vendredi, à Dakar, au cinéma Pathé, a appris l’APS du lead vocal du groupe Super Etoile.
Youssou Ndour a fait cette annonce à l’occasion de l’avant-première de ce conte musical qu’il a co-écrit avec son guitariste, Pape Oumar Ngom.
Mise en scène par Majaw Njaay, la pièce de théâtre raconte l’histoire de Birima Ngoné Latyr Fall, souverain du Cayor de 1855 à 1859, surnommé »Borom mbabbor mi » (le porteur de l’alégresse).
L’action se déroule en 1859, dans la cour royale, lors d’un Géew, un tribunal traditionnel où les conflits sont résolus et l’espace où l’on discute de l’avenir du royaume.
Pendant une 1 heure 20 minutes des comédiens et danseurs, accompagnés par l’orchestre du Super étoile, prêtent vie à des figures emblématiques du royaume : le roi Birima Fall, personnage incarné par le comédien Mouhamed Fall, sage et intraitable lorsqu’il s’agit de défendre la justice, ses conseillers partagés entre diplomatie et orgueil dans la résolution des différents, notamment ceux opposant éleveurs et agriculteurs, ainsi que sur la gestion des provinces.
Au cœur de cette fresque historique, les chansons interprétées par Youssou Ndour et tirées de son répertoire, s’imposent comme la véritable narration du film. Les scènes de danse, inspirées des traditions sénégalaises, apportent une énergie vivante.
»Cette pièce, tournée le 20 septembre 2023, à Paris, au Théâtre du Châtelet est une véritable industrie créative, pur avoir permis à 46 artistes sénégalais, dont principalement des jeunes talents de s’exprimer et révéler ainsi leur véritable potentiel », a salué Youssou ndour.