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17 novembre 2024
CINQ FOOTBALLEURS SENEGALAIS EN LICE DANS LA NOUVELLE FORMULE DE LA LIGUE DES CHAMPIONS
Les cinq footballeurs sénégalais prenant part à la Ligue des champions de l’UEFA, Lamine Camara, Krépin Diatta, Cheikh Niasse, Cherif Ndiaye et Abdallah Sima connaissent les clubs contre lesquels ils joueront la première phase de la compétition européenne
Dakar, 29 août (APS) – Les cinq footballeurs sénégalais prenant part à la Ligue des champions de l’UEFA, Lamine Camara, Krépin Diatta, Cheikh Niasse, Cherif Ndiaye et Abdallah Sima, connaissent les clubs contre lesquels ils joueront la première phase de la compétition européenne à partir du 17 septembre.
Le tirage au sort de la nouvelle formule de la Ligue des champions a eu lieu mercredi à Monaco (France).
La compétition se jouera désormais dans une poule unique de 36 équipes, selon le site Internet de l’UEFA. Chacune d’entre elles va jouer contre huit autres.
Au moment du tirage au sort, ils étaient six joueurs sénégalais en lice. Mais Ismail Jakobs devrait rejoindre Galatasaray, un club turc, sous la forme d’un prêt avec option d’achat obligatoire, selon plusieurs spécialisés.
Lamine Camara, Krépin Diatta, Cheikh Niasse, Cherif Ndiaye et Abdallah Sima sont les seuls footballeurs sénégalais concernés par la Ligue des champions 2024-2025.
Sima a signé un contrat avec le Stade Brestois, la semaine dernière. Son club jouera contre Liverpool (Angleterre), Dortmund, Stuttgart (Allemagne), le Milan AC, l’Atalanta (Italie), Salzbourg (Autriche), Lille (France) et le Sparta Prague (République tchèque).
Cheikh Niasse (Berner Sport Club Young Boys, Suisse) et Cherif Ndiaye (Étoile Rouge Belgrade, Serbie) vont se rencontrer en Ligue des champions.
Niasse sera opposé aussi à l’Inter de Milan, à l’Atalanta (Italie), au FC Barcelone (Espagne), au Shakhtar Donetsk (Ukraine), au Celtic Glasgow (Ecosse), à Stuttgart (Allemagne) et à Aston Villa (Angleterre).
Le Benfica de Lisbonne (Portugal), le Milan AC (Italie), le PSV Eindhoven (Pays-Bas), Monaco (France), Stuttgart, le FC Barcelone et l’Inter de Milan font partie des adversaires de Cherif Ndiaye.
Monaco, le club de Lamine Camara et de Krépin Diatta, va rencontrer Arsenal (Angleterre), Bologne (Italie), le Dinamo Zagreb (Croatie), le FC Barcelone, l’Inter de Milan, le Benfica de Lisbonne, l’Étoile Rouge de Belgrade et Aston Villa.
Avec le nouveau format de la Ligue des champions, les équipes ne joueront plus deux fois contre trois adversaires, à domicile et à l’extérieur, mais contre huit équipes. Elles auront désormais à jouer quatre matchs à domicile et autant à l’extérieur.
Les résultats de chaque match détermineront le classement général de la nouvelle Ligue des champions. Une victoire rapportera trois points, un match nul un seul.
Les huit premières équipes de la Ligue des champions se qualifieront directement pour les huitièmes de finale.
Les équipes classées entre la 9e place et la 24e participeront à un tour de barrage à élimination directe aller-retour, pour assurer leur qualification en huitièmes de finale, selon le site Internet de l’instance dirigeante du football européen.
L’équipe qui prend la 25e place et celles qui viennent après elle seront éliminées et ne joueront pas l’UEFA Europa League.
À partir des huitièmes de finale, la compétition revient à son format habituel, avec des rencontres aller-retour à élimination directe, qui mènent à la finale prévue le 31 mai 2025 à l’Allianz Arena à Munich (Allemagne).
VERS LA COMMEMORATION DE LA BATAILLE DE SAFILEME
Le 198ᵉ anniversaire de la bataille de Safilème, marquée par la première défaite de l’armée coloniale française en Afrique occidentale française (AOF), sera commémorée les 3 et 4 septembre au stade de Gandiol, dans la région de Saint-Louis (nord)
Le 198ᵉ anniversaire de la bataille de Safilème, marquée par la première défaite de l’armée coloniale française en Afrique occidentale française (AOF), sera commémorée les 3 et 4 septembre au stade de Gandiol, dans la région de Saint-Louis (nord), a-t-on des organisateurs de cette manifestation.
Le programme de cette commémoration prévoit la projection de deux films consacrés à la bataille de Safilème et à l’émigration irrégulière, selon un document du comité d’organisation.
Une communication sur le parc national de la Langue de Barbarie sera présentée lors de la manifestation.
Cette commémoration est organisée par l’association ‘’And Sam Cossanou Ganjool’’, dont l’ambition est de mieux faire connaître le terroir du même nom et son histoire, selon la même source.
Baadoolo - Moudj gou rafet rekk moo diara niaan !
Mais hana l’Apr n’avait pas fait son bilan en présentant son candidat ? Les grandes infrastructures kay amoulen morom. Mais pourquoi malgré tout, Sénégalais yii balayé len ? Livre bilan baakhna. Mais remise en cause moo gueune. Même pas d’évaluation de cette perte du pouvoir tia fadiar tiapantati. Mais puisque ce livre vous rend ivre… de joie, c’est tant mieux pour l’ambiance politique. Enfin, Baadoolo a aperçu les disparus du naufrage du 24 mars qui ont fui les militants Korité, Tabaski, Magal. Billaay adouna dou dara. Moudj gou rafet rekk moo diara niaan.
Dic, Cybersécurité, Sûreté urbaine, aéroport… Chamboulement de la Police
Le sommet de la Police connait désormais de nouvelles têtes. Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique a nommé plusieurs Cadres supérieurs de la Police à des postes stratégiques comme la Division des investigations criminelles (Dic). Station où vient d’être placé d’ailleurs El Hadj Baïty Sène. Adjoint au directeur de la Police judiciaire, il remplace ainsi Adramé Sarr envoyé au frigo pour être adjoint au directeur des ressources humaines. Commissaire de Police divisionnaire, Mamadou Tendeng devient Commissaire central de Dakar. Un cadre réputé d’une grande rigueur et d’une intégrité reconnue par ses pairs. Ismaïla Goudiaby devient le chef de la Sûreté urbaine, remplaçant ainsi à ce poste le redoutable commissaire Bara Sangharé qui a géré les «forces spéciales» et les «forces occultes» dans le cadre des affaires Sonko. Lui aussi semble parti pour une purge. Waly Camara, qui était en détachement à la Direction générale des douanes, est nommé Commissaire spécial de l’Aéroport. Et c’est dans un contexte où les grosses prises de cocaïne atterrissent à l’Aibd.
Podor Un jeune de 15 ans poignardé à mort par son ami
Dans la nuit du mercredi au jeudi, Amadou Anne, âgé de 15 ans, a été poignardé à mort par un autre jeune du même âge, Alhousseynou Diallo à Guia, une localité située à moins de 5 km de la ville de Podor. Pour leur amitié connue de tout le village de Guia, personne n’a cru que leur dispute allait se terminer par cette tragédie. Le corps sans vie de Amadou Anne et son ami et bourreau ont été depuis les premières heures de la matinée acheminés à Podor par les éléments de gendarmerie.
Nouvelle coalition - Le Front social et républicain se signale
Au lendemain de la Présidentielle du 24 mars, les mauvaises surprises de grandes coalitions avaient sonné le début d’une recomposition politique évidente. Au moment où Benno est divisé en 2, pour le moment, avec le camp de Macky Sall et celui de Amadou Ba, et alors que l’on s’achemine vers des Législatives anticipées, des leaders politiques affutent leurs armes et tentent d’occuper l’espace. Adji Diarra Mergane Kanouté de la Coalition «Ensemble pour Demain», Mohamed Moustapha Diagne/Magatte Ngom pou r la Coalition GOR et Alassane Cissé pour la «Coalition Domou Rewmi» ont mis en place un «cadre politico-citoyen» dénommé Front social et républicain (Fsr). Un regroupement de trois coalitions qui se veut «inclusif et s’ouvre à toutes les forces vives de la nation notamment à toutes les forces politiques et citoyennes», selon un communiqué. Le Fsr qui compte organiser une tournée nationale à partir du 1er septembre pour décliner un plan d’actions dont la première activité est d’aller à la rencontre des leaders de l’opposition, de la société civile, de syndicats, d’associations de femmes en perspective des élections législatives.
Lutte contre l’émigration clandestine Les assurances de Diomaye au Premier ministre espagnol
Après la Mauritanie où il s’est entretenu avec le Président Ghazouani, le Premier ministre de l’Espagne a été reçu hier par Diomaye. Au cœur des échanges entre les deux hommes, l’émigration clandestine, principal objet d’ailleurs de la tournée africaine de Pedro Sanchez. Sur la lutte contre la résurgence de ce phénomène et son lot de morts, le chef de l’Etat sénégalais a donné des assurances à son hôte. «Nous sommes préoccupés par les départs massifs à partir des côtes sénégalaises avec l’Espagne comme destination. Le gouvernement du Sénégal, sous la conduite du Premier ministre, travaille sur les voies et moyens de stopper les vagues de départs clandestins», a-t-il promis. Il a aussi assuré que le Sénégal «continuera de lutter contre la migration irrégulière avec ses partenaires, dont l’Espagne». Avant de rappeler que la collaboration entre Dakar et Madrid reposait sur des «valeurs partagées d’attachement à la démocratie et à la promotion et au respect des droits de l’homme et d’engagement pour la paix au niveau mondiale et pour la sécurité internationale».
Affaire de la bande de filaos à Guédiawaye La Cour suprême rejette le recours de l’Aje
Après deux renvois, la Cour suprême a finalement tranché ce jeudi 29 août 2024. Elle a rejeté le recours pour excès de pouvoir contre le déclassement de la bande de filaos de Guédiawaye. Mamadou Lamine Diagne, directeur exécutif de l’Association pour la justice environnementale (Aje) se dit surpris mais attend surtout la décision et les motifs de cette décision. Joint au téléphone, l’écologiste affirme qu’au cours de l’audience, les juges ont pourtant souligné les conventions de protection de la nature ratifiées par le Sénégal et constaté les dégâts dans la forêt classée et puis déclassée, une bonne partie. Mais la chambre administrative n’a pas donné une suite favorable à leur requête. L’association ne compte pas jeter l’éponge soutient le directeur de l’Organisation écologique. Aje va apprécier les motifs du rejet pour définir une ligne de conduite dans les jours à venir.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL A DIOMAYE UNE DISSOLUTION DE L’ASSEMBLEE NATIONALE NE POURRAIT INTERVENIR AVANT LE 12 SEPTEMBRE
Au cas où le président de la République déciderait de dissoudre l’Assemblée nationale, il ne pourrait le faire qu’à partir du 12 septembre. Hier, dans la soirée, des informations circulaient comme quoi le président de la République aurait obtenu l’autorisation du Conseil Constitutionnel pour dissoudre l’Assemblée Nationale. « Une énorme confusion » réajuste le ministre porte-parole de la Présidence Ousseynou Ly joint dans la soirée par la Rédaction du Témoin. « Il faut éviter l’amalgame. Dans notre corpus juridique et constitutionnel, il n’est prévu nulle part une disposition qui dit que le Conseil Constitutionnel autorise un Président de la République à dissoudre une Assemblée nationale » reprécise Ousseynou Ly. La saisine du président de la République au Conseil Constitutionnel sur la question d’une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale était purement consultative. Le chef de l’Etat avait tout simplement demandé aux 7 Sages de le conseiller sur un délai de dissolution qui n’enfreint pas la loi. La réponse des 7 Sages a été que la bonne date est le 12 septembre 2024 qui correspond à la date d’installation de la 14 législature le 12 septembre 2022. Ce qui fera deux ans, jour pour jour à ce moment-là. Autrement dit, aucune dissolution ne peut intervenir avant le 12 septembre selon les 7 Sages. La seule obligation du chef de l’Etat prévue par la Constitution, c’est de recueillir conformément à l’art 87 de la Constitution l’avis du Premier ministre et le Président de l’Assemblée nationale sur sa décision de dissolution du Parlement. Voilà qui est clair…et qui va donner des cauchemars à certaines grandes gueules !
POLICE LA SU ET LA DIC CHANGENT DE PATRONS
Sous le régime dictatorial de Macky Sall, la Sûreté Urbaine de Dakar (Su) et la Division des investigations criminelles (Dic) faisaient partie des unités de police qui se sont le plus distingués dans la répression, les abus de pouvoir, la brutalité et la confiscation des libertés. Dans les meurtres et les tortures de manifestants pacifiques aussi, hélas. C’est d’ailleurs pourquoi, dès l’élection du président Bassirou Diomaye Faye, le peuple souverain n’a jamais cessé de réclamer des changements au niveau de la sécurité publique. Chose faite ! Car le ministre de l’Intérieur, le général Jean-Baptiste Tine, lui-même victime des menées complotistes des « sécurocrates du président Macky Sall, a relevé, hier, le tristement célèbre patron de la Su, le Commissaire Bara Sankharé alias Cobra. Le reptile est remplacé à ce poste stratégique par le commissaire Ismaïla Goudiaby précédemment en service à la Direction de la Police judiciaire. Le commissaire Adramé Sarr, lui, quitte la Dic et laisse sa place au commissaire El Hadj Baïty Sene. Le commissaire divisionnaire, Mamadou Tendeng qui a fait ses preuves à Thiès et à l’aéroport de Dakar-Yoff, en particulier, revient en force après une mission onusienne. Il est nommé commissaire central de Dakar. On lui souhaite la bienvenue dans la capitale !
POLICE LA CYBERSECURITE ET L’AEROPORT CHANGENT AUSSI DE PATRONS !
En dehors de la Su, de la Dic et du commissariat central de Dakar, d’autres services et unités de la Police sont aussi chamboulés dans cette première vague des nominations et affectations signées par le ministre de l’intérieur, Général et Dr Jean-Baptiste Tine : C’est ainsi que le commissaire de police divisionnaire Aïssatou Ndiaye, précédemment commissaire central de Thiès, est nommée adjointe au Directeur de la Sécurité publique ; le commissaire divisionnaire Moustapha Diouf, précédemment commissaire central de Saint-Louis, est nommé adjoint au directeur de la Police Judiciaire; le commissaire de police divisionnaire Hamady Baldé, précédemment adjoint au Directeur de la Sécurité publique, est nommé adjoint au Secrétaire Permanent du Comité Interministériel de Lutte contre la Drogue ; le commissaire de police divisionnaire Waly Camara, précédemment en détachement à la Direction Générale des Douanes, est nommé Commissaire Spécial de l’Aéroport ; le commissaire de police divisionnaire Souleymane Ba, précédemment Conseiller Technique au renseignement à la Direction Générale de la Police nationale, est nommé Commissaire central de Kaolack ; le commissaire de police divisionnaire El Hadj Cheikh Dramé, précédemment commissaire central de Dakar, est nommé adjoint au Directeur de la Police de l’Air et des Frontières ; le commissaire de police principal Adramé Sarr, précédemment Chef de la Division des Investigations Criminelles, est nommé adjoint au Directeur des Ressources humaines — un placard ! — ; le commissaire de police principal Babacar Sarr, de retour d’une mission Onusienne, est nommé commissaire central de Tambacounda ; le commissaire de police principal Safiétou Mbaye, précédemment Conseiller Technique en sécurité du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, est nommée Commissaire central de Thiès; le commissaire Mamadou Lamarana Diallo, précédemment Commissaire central de Rufisque, est nommé Commissaire central de Saint-Louis ; le commissaire de police principal Mame Ndéo Sene, précédemment adjointe au Secrétaire Permanent du Comité Interministériel de Lutte contre la Drogue, est nommée adjointe au Directeur de la Police des Etrangers et des Titres de Voyage. Enfin, le Commissaire de police principal Jean Mané, précédemment en service au Cadre Interministériel de Coordination des Opérations de lutte anti- terroriste, est nommé adjoint au Directeur du Groupement mobile d’Intervention.
POLICE LE CORPS URBAIN DE DAKAR CHANGE DE COMMANDANT
Le commissaire de police Demba Ngagne Tine, précédemment Commissaire urbain de Richard-Toll, est nommé Commissaire central de Rufisque; le commissaire de Police Ndiaga Ka, précédemment en service au Groupement Mobile d’Intervention et Commandant le Groupement Opérationnel de Saint-Louis, est nommé Commandant du Groupe Opérationnel de Dakar ; le commissaire de police Pape Mamadou Djidiack Faye, précédemment en service à la Direction de l’Automatisation des Fichiers, est nommé Chef de la Division Cybersécurité ; le commissaire de police Idrissa Thiandoum, précédemment en service au Groupement Mobile d’Intervention et Commandant du Sous-groupe Opérationnel Dakar Banlieue, est nommé Commandant du Corps urbain du Commissariat central de Dakar ; le commissaire de police Moustapha Ndao, de retour d’une mission Onusienne, est nommé Commandant du Sous-groupe Opérationnel Inter-gamette ; le commissaire de police Babacar Mbengue, précédemment adjoint au Commandant du Groupe Opérationnel de Thiès, est nommé commandant du sous-groupe Opérationnel Dakar Centre-ville; le commissaire de police Ousmane Dabo, précédemment en service au Groupement Mobile d’Intervention et Commandant du Sous-groupe Opérationnel Inter-gamette, est nommé Commandant du Sous-groupe Opérationnel Dakar Banlieue.
CRASH AIR FRANCE (1960) LE PRESIDENT DIOUFL’AVAIT ECHAPPE BELLE !
Dans son édition d’hier, « Le Témoin » est revenu sur le 64e anniversaire la disparition du poète David Diop dans le crash du vol n° 343 d’Air France au large de Dakar. C’était le lundi 29 août 1960. Nous avions également publié de larges extraits du rapport du Bureau français d’enquêtes et d’analyses (Bea) pour la sécurité de l’aviation civile sur le crash consécutif à de mauvaises conditions techniques et météorologiques (fortes pluies). Dès la parution de notre édition, de nombreux lecteurs ont réagi pour nous « féliciter » à propos de cet article. Nos « vieux » lecteurs nous rappellent aussi que l’ancien président Abdou Diouf avait échappé à ce crash. Car ce jour-là, le président Abdou Diouf, alors étudiant, devait revenir au Sénégal à la fin de ses études et avait acheté un billet d’avion à cette fin. C’est son ami Habib Thiam qui lui avait conseillé de renoncer à prendre le vol du jour (n° 343 d’Air France) qui devait rallier Dakar en le suppliant de prendre le bateau. Abdou Diouf avait fini par céder à la demande pressante de son ami et avait voyagé par la voie maritime. L’appareil avait décollé et, à son approche de Dakar, était tombé dans les eaux de l’océan Atlantique avec à son bord, entre autres passagers, un illustre poète, David Diop. De même qu’un certain Mohamed Thiam alias Baba qui était le jeune frère de l’ancien Premier ministre Habib Thiam.
AFFAIRE BOFFA OUMAR AMPOI BODIAN ACQUITTE, LA PERPETE CONFIRMEE POUR RENE CAPAIN
Le procès en appel de la tuerie de Boffa Bayotte a rendu son verdict ce jeudi 29 août 2024. Le journaliste René Capain Basséne et le postier Oumar Ampoye Bodian ont fait face à la cour pour le verdict ... Oumar Ampoi Bodian a été acquitté. Pour René Capain Bassene, la cour a confirmé le verdict en première instance, c’est à dire la réclusion criminelle à perpétuité. Le journaliste a 15 jours pour interjeter appel. Les deux étaient poursuivis pour 14 chefs d’inculpation, dont association de malfaiteurs, assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel et détention d’armes à feu sans autorisation. René Capin et Omar Ampoi Bodian avaient nié toute implication lors de ce procès en appel et leurs conseils Maitre Ciré Cledor Ly, Me Gaby Sow, Me Maubert Diatta et Me Kaoussou Kaba Bodian avaient dans leurs plaidoiries tenté de démontrer l’innocence de leurs clients. Pour rappel, les faits pour lesquels ils comparaissaient en même temps que d’autres prévenus avaient fait 14morts, tous des bûcherons froidement abattus dans la forêt des Bayottes, le 06 janvier 2018.
IL N’Y A AUCUNE POSSIBILITÉ DE FRACTURE ENTRE LES PAYS DE L’AES ET CEUX DE LA CEDEAO
Les membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) et ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont liés par l’‘’histoire’’ et le ‘’sang’’, avec lesquels il n’existe ‘’aucune possibilité de fracture’’
Dakar, 30 août (APS) – Les membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) et ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont liés par l’‘’histoire’’ et le ‘’sang’’, avec lesquels il n’existe ‘’aucune possibilité de fracture’’, a soutenu, jeudi, à Moscou, la ministre sénégalaise de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall.
‘’Nous sommes des voisins. Il n’y a aucune opportunité ou possibilité [de] fracture entre nous et l’Alliance des États du Sahel. Nous appartenons à une entité géographique, politique et économique, qui est la CEDEAO’’, rapporte l’agence de presse russe Sputnik en citant Mme Fall.
La ministre sénégalaise a tenu ces propos en guise de réponse à une question sur ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée conjointement avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.
Yassine Fall effectue une visite de travail dans la capitale de la Russie.
‘’L’AES est une entité que nous respectons. Le président Bassirou Diomaye Faye […] a nommé le professeur Abdoulaye Bathily, un grand intellectuel, très connu aussi bien au niveau national qu’international, envoyé spécial du Sénégal auprès de l’Alliance des États du Sahel’’, a rappelé Mme Fall.
‘’D’excellentes relations amicales et fraternelles lient la Russie au Sénégal’’
Le chef de l’État sénégalais s’est également rapproché de ses homologues du Togo et du Nigeria, Faure Gnassingbé et Bola Tinubu, dans le but d’entamer des discussions avec les dirigeants des pays membres de l’AES, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, afin de les faire revenir dans la CEDEAO, a-t-elle dit.
‘’La CEDEAO est une entité créée par nos pères fondateurs. Nous devons la soutenir, l’améliorer et la renforcer’’, a poursuivi Yassine Fall.
Les dirigeants de la CEDEAO ont chargé Bassirou Diomaye Faye de négocier avec ses homologues du Burkina Faso, du Mali et du Niger le retour de ces trois pays au sein de la CEDEAO.
À Moscou, Yassine Fall a parlé aussi de la coopération sénégalo-russe. ‘’D’excellentes relations amicales et fraternelles lient la Russie au Sénégal […] Nous devons œuvrer au raffermissement du partenariat entre les deux pays en portant notamment la coopération économique à un niveau plus élevé’’, a-t-elle dit.
Sergueï Lavrov a assuré son homologue sénégalaise de la volonté de la Russie de ‘’fournir une assistance substantielle au Sénégal et à d’autres pays africains, dans le but de renforcer leurs capacités de défense et de [préparer] leurs armées [à combattre le] terrorisme’’.
LES BOULANGERS TOUJOURS DANS L'ATTENTE
La Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) a dit jeudi attendre de l’État un ensemble de mesures devant faciliter l’incorporation des céréales locales dans la panification.
Dakar, 29 août (APS) – La Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) a dit jeudi attendre de l’État un ensemble de mesures devant faciliter l’incorporation des céréales locales dans la panification.
“Nous pensons que l’incorporation des céréales locales dans la panification est une voie sûre, c’est une solution ; et pour cela, il faudrait créer une nouvelle politique agricole du gouvernement”, a déclaré Amadou Gaye, président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal.
“Il faut créer des conditions pour la disponibilité de la farine de mil, de maïs et des autres céréales, et aussi faire en sorte que le prix de la farine de mil soit moins cher que le prix de la farine de blé”, a indiqué M. Gaye.
Il s’exprimait lors d’une rencontre destinée à sensibiliser la presse sur des questions liées au programme d’incorporation des céréales locales dans la panification.
Selon Amadou Gaye, il faudrait entamer des réformes pour l’incorporation des céréales locales dans la panification.
“La première réforme, c’est la modification du décret 79-665-10 du 07 juillet 1979 qui rendait obligatoire l’incorporation de 20% de mil sur le pain”, a-t-il indiqué.
Une “distorsion fiscale”
Il faut aussi “créer des conditions pour la disponibilité de la farine de mil, de maïs et des autres céréales, et aussi faire en sorte que le prix de la farine de mil soit moins cher que le prix de la farine de blé”, a ajouté M. Gaye.
Le décret 79-665-10 du 7 juillet 1979 a été bien modifié “en incorporant toutes les autres céréales comme le maïs, le fonio et les légumineuses comme le manioc, le niébé”, il reste à être appliqué désormais, selon le président de la fédération des boulangers.
“Maintenant, l’autre problème revient à régler la distorsion fiscale entre la farine de blé et la farine de mille”, a-t-il souligné, notant que les droits de douane sur les importations de la farine de blé sont suspendus avec 0 % de TVA, alors que pour la farine de mil, de maïs et les autres céréales, les TVA sont à presque 18 %.
“Il y a une distorsion, et c’est pourquoi nous aimerions que le gouvernement puisse comprendre qu’il peut faire des efforts et appliquer la même subvention sur le mil et les autres céréales locales, s’il pense réellement que le pain est un produit social”, a souligné Amadou Gaye.
Il soutient qu’au-delà des incitations fiscales, pour régler cette “distorsion fiscale”, “il faudrait un accompagnement sur le financement au niveau de toute la chaîne de valeur que sont les producteurs, les transformateurs, les boulangers et surtout, il faut former les boulangers”.
Il a révélé qu’en 2000, le Sénégal était à 200.000 tonnes d’importation de blé, contre 898.000 tonnes en 2023, les projections tablent sur des importations de l’ordre de 1 million 189.000 tonnes en 2030.
“Nous sommes en train de perdre beaucoup d’argent, et cela est un problème qu’il faut arrêter en changeant nos habitudes alimentaires et en incorporant les céréales locales pour créer un impact positif sur la santé des populations”, a déclaré M. Gaye.
Cette rencontre avec la presse s’est tenue en prélude à la Semaine du pain aux céréales locales, qui aura lieu du 5 au 7 septembre au CICES, le Centre international du commerce extérieur du Sénégal, à Dakar.
ADHA SONNE L'ALARME FACE À L'INSÉCURITÉ
Dans l'espace de deux semaines, trois meurtres brutaux ont secoué le pays, ébranlant la confiance des citoyens. Face à cette situation inquiétante, l'ONG Action pour les Droits Humains et l’Amitié exhorte les autorités à agir sans délai
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l'ONG Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) daté du 29 août 2024 relatif àla situation sécuritaire dansle pays.
"Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) exprime sa vive préoccupation face à la recrudescence de l’insécurité qui sévit actuellement au Sénégal. Au cours des deux dernières semaines, pas moins de trois meurtres ont été recensés, plongeant le pays dans un climat d’insécurité et de peur.
Parmi ces crimes odieux, nous déplorons la mort tragique d'Amadou Diallo, abattu en plein acte de bravoure alors qu'il tentait de protéger une femme à Grand-Yoff. La découverte du corps sans vie de la jeune Aïcha Ndongue dans une mare ajoute une nouvelle victime à cette série d’horreurs. Enfin, le meurtre du danseur Aziz Dabala et de son colocataire Wally, tous deux tués dans leur propre appartement, témoigne de la gravité de la situation.
Autrefois perçu comme un havre de paix et de solidarité, le Sénégal semble aujourd’hui sombrer dans une spirale de violence incontrôlée. Il est impératif que les autorités prennent des mesures immédiates pour enrayer cette insécurité grandissante.
Face à cette situation alarmante, Action pour les Droits Humains et l’Amitié rappelle que l’État a pour devoir primordial de garantir la sécurité des personnes et des biens, conformément aux dispositions de l’article 7 de la Constitution du Sénégal, qui stipule que « toute personne a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l'intégrité de sa personne. »
ADHA appelle les autorités à assumer pleinement leurs responsabilités en déployant une stratégie rigoureuse et efficace pour combattre cette violence qui menace la quiétude de nos concitoyens.
À cet égard, ADHA demande au ministre de l'Intérieur de prendre ses responsabilités en mettant en œuvre toutes les mesures nécessaires pour restaurer la sécurité et la confiance des citoyens, en application de la Loi portant Code pénal, notamment les articles relatifs aux atteintes à la vie et à l'intégrité physique.
ADHA exige des autorités compétentes :
- Que toute la lumière soit faite sur ces crimes récents et que les coupables soient traduits en justice sans délai ni complaisance, conformément au Code pénal.
- Que les responsabilités soient clairement établies et que les sanctions prévues par la loi soient appliquées avec la plus grande rigueur, en vertu des dispositions de l’article du Code de procédure pénale.
- Que des mesures soient prises pour renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire, notamment par une augmentation significative des effectifs des forces de sécurité, qu’il s’agisse de la police, de la gendarmerie ou des agents de sécurité de proximité, comme le prévoient les textes régissant l’organisation des forces de sécurité publique.
ADHA s’incline devant la mémoire des victimes et adresse ses sincères condoléances à leurs familles. Notre solidarité et notre compassion vont également à toutes les personnes victimes d’agressions. ADHA condamne avec la plus grande fermeté ces actes d’une violence inacceptable.
En outre, ADHA recommande :
- À l’autorité judiciaire de mener des enquêtes approfondies pour que justice soit rendue aux victimes, en conformité avec les normes internationales de droits humains, telles que prévues par la Convention internationale relative aux droits civils et politiques ratifiée par le Sénégal.
- D’accroître les moyens logistiques des forces de sécurité pour leur permettre de mieux répondre aux besoins croissants en matière de sécurité.
- De renforcer les contrôles en mettant en place (une police de proximité communautaire comme en Belgique) qui circule 24 heures sur 24, jouant un rôle actif dans la prévention et la sécurité communautaire, conformément aux directives du ministère de l'Intérieur.
- De mobiliser les forces de l’ordre pour assurer la sécurité des citoyens, en les déployant de manière proactive sur le terrain, conformément à la réglementation en vigueur.
- Le retour aux valeurs pour cultiver la citoyenneté, la morale, le respect, la discipline, et surtout
l’éducation de base, un rôle que les parents doivent pleinement assumer.
- La nécessité d’avoir des espaces de dialogue, étant donné que Dakar n’a plus de plage publique.
- Revoir les contenus des réseaux sociaux et des médias.
Action pour les Droits Humains et l’Amitié reste mobilisée et vigilante quant à la suite des événements et continuera de plaider pour un Sénégal où la sécurité de chaque citoyen est une priorité absolue."
par Hamath Sow
SENGHOR, HÉRO OU FÉLON ?
Vingt-trois ans après sa mort, le premier président du Sénégal continue de diviser. Poète adulé, politicien décrié, figure de proue de la Négritude et fervent défenseur de la francophonie, il incarne à lui seul les paradoxes de l'Afrique postcoloniale
Léopold Sédar Senghor, ce nom vous est sans doute familier, mais quoi de plus normal ? Père de la nation sénégalaise, poète de renommée internationale, académicien, père fondateur de la francophonie (entre autres), un des chantres du mouvement de la négritude, pour ne citer que ces casquettes, car notre homme en a arboré une multitude. Si d’aucuns le voient comme une figure archétypale de l’intelligentsia africaine, d’autres, en revanche, jettent sur lui un regard accusateur, le considérant comme le suppôt des potentats néocolonialistes. Cependant, une chose est sûre : ce personnage historique dont nous nous proposons de parler dans cet article fait sans doute partie de ces astres qui n’apparaissent que très rarement dans l’humaine constellation. Pourtant, rien ne prédestinait notre président-poète à une carrière aussi haute en couleur. Né à Joal, une petite bourgade à l’extrémité de la Petite-Côte sénégalaise, un 9 octobre 1906, son père, Basil Diogoye, est un commerçant d’obédience catholique, et sa mère, Gnilane Ndiémé Bakhoum, est la troisième épouse du père Senghor, avec laquelle il aura quatre filles et deux garçons. Son nom sérère, « Sédar », est une parfaite prémonition de ce que sera la vie du jeune Léopold plus tard. En effet, ce nom signifie dans cette langue vernaculaire : « Qu’on ne peut humilier ». Il faut dire que, toute sa vie durant, Senghor luttera à couteaux tirés contre le regard goguenard que posera sur lui l’Occident du fait de sa condition d’homme noir dans un milieu intellectuel qui, à cette époque, était bourré de préjugés facétieux ; sans oublier le procès d’aliénation que fomenteront ses pairs à son encontre.
Ce violent tiraillement, notre agrégé en grammaire le laissera transparaître dans toute son œuvre. Son célèbre poème « Ndéssé », dans Hosties noires, écrit dans des circonstances toutes autres certes, en dit long sur le maelström dans lequel il est tenaillé. Ainsi, il écrira ces vers d’une triste beauté : « Mère, je suis un soldat humilié qu’on nourrit de gros mils. Dis-moi donc l’orgueil de mes pères. »
Vingt-trois ans après sa mort, alors que les admirateurs du premier président du Sénégal libre rasent paradoxalement les murs, que peut-on retenir de Léopold Sédar Senghor ? Est-il resté « Sédar » comme l’auraient voulu ses parents ? Pour répondre à cette question, il faudrait sans doute se délier de toute complaisance dictée par le devoir de révérence envers les idoles, ne pas tomber dans le piège de la démarche hagiographique, essayer de « tuer le père » tout en respectant son héritage, comme nous l’enseigne Tchicaya U Tam’si, interroger l’homme avec ses tares et ses imperfections sans filtre aucun tout en évitant, bien évidemment, de jeter le bébé avec l’eau du bain.
Senghor et la « panamite »
Le mot « panamite » est un néologisme apparu pour la première fois sous la plume d’Ousmane Socé dans Mirages de Paris. Ce mot désigne l’attrait que certains étrangers peuvent éprouver envers la Ville Lumière, « Panam » étant un sobriquet de Paris. Force est de reconnaître que ce mot pourrait parfaitement qualifier le père du regretté Philippe Maguilien. En effet, tous ceux qui ont eu la chance de côtoyer Senghor à un moment donné de sa vie sont d’accord pour dire qu’il éprouvait pour la France, sa culture et sa langue, un amour inconditionnel. Le poète lui-même ne s’est jamais caché de sa francophilie et a, toute sa vie durant, chanté cette langue qu’il considère comme « une arme très puissante que l’on a ramassée dans les débris de la colonisation ». D’ailleurs, ses détracteurs n’hésitent pas à s’appuyer sur cet amour qu’ils jugent incestueux, du fait d’un passé colonial qui ne passe toujours pas, pour asséner leur salve de critiques. Bien que ces critiques soient pour la plupart très bancales et d’une bassesse à faire pâlir les Marianne, allant de sa vêture à sa phraséologie, s’attardant sur les quelques malheureux « r » qu’il se faisait un grand plaisir de rouler à foison, il faut cependant admettre que certaines de ces critiques mériteraient que l’on s’y attarde, l’objectif n’étant pas de s’arrêter au frontispice du chef-d’œuvre.
Parmi les détracteurs de Senghor, on peut citer des intellectuels noirs qui l’ont regardé en chiens de faïence du fait de ses prises de position jugées incommodes pour un Nègre. Ainsi, Marcien Towa écrira Senghor : Négritude ou Servitude en 1976, pointant du doigt la négritude de ce dernier qu’il juge séparatiste et pas assez virulente, à l’opposé de celle de Césaire. Il y a aussi, parmi tant d’autres, le prix Nobel de littérature Wole Soyinka qui ne pardonnera pas à Senghor son poème « Prière de la paix », dans lequel le poète sénégalais semble absoudre l’Europe de son inhumanité à une période où la plaie laissée par la colonisation reste béante. Ainsi, ces sinistres vers ont fini de confirmer, aux yeux des intellectuels africains hostiles à la pensée senghorienne, que ce dernier porte bel et bien « un masque blanc » : « Et je veux singulièrement prier pour la France. Seigneur, parmi les nations blanches, place la France à la droite du Père. »
Il serait ainsi très pertinent de se demander quelle est la position de la jeunesse sénégalaise, et africaine de surcroît, face à ces accusations. La réponse à cette question est pourtant on ne peut plus évidente. Dans une Afrique en perpétuelle émulation panafricaniste, il vaudrait sans doute mieux se revendiquer d’une figure iconoclaste plutôt que d’un poète qui a voué son œuvre à chanter une utopique civilisation de l’universel. Ainsi, dans un pays comme le Sénégal, il n’est pas rare de voir, dans des joutes oratoires endiablées, toute l’œuvre de Senghor vouée aux gémonies par une ou deux citations de son éternel rival (je veux nommer Cheikh Anta Diop) fièrement brandies par de jeunes gens qui se veulent exégètes même si la plupart d’entre eux n’ont jamais vu la couverture de Nations nègres et culture. Le fait est qu’au Sénégal, c’est à la mode d’aimer Cheikh Anta Diop et de traiter Senghor de « Babtou ». D’ailleurs, cette rivalité que le sociologue et écrivain sénégalais Elgas se plaît à appeler, dans une magnifique formulation, « détestation cordiale » (même si je ne suis pas tout à fait d’accord) est un bon prétexte pour attaquer notre prochain chapitre.
Senghor et Cheikh Anta Diop : Esaü et Jacob
Comparer Senghor et Cheikh Anta Diop aux deux frères du récit biblique, Esaü et Jacob, peut pour le moins paraître un peu loufoque. Mais il suffit de bien observer le cheminement de ces deux intellectuels africains, sénégalais, pour savoir que la comparaison n’est pas mal trouvée.
Dans un article publié sur Seneplus, Boubacar Boris Diop avait bien raison d'affirmer ceci : « Que deux personnalités d’une telle envergure et si radicalement différentes aient émergé au sein d’une même nation en dit beaucoup sur l’ambiguïté de celle-ci. C’est également un problème, et il faut oser l’affronter. »
Mais quel pourrait bien être l’objet du différend qui oppose ces deux intellectuels ? Pour résoudre cette équation, il faudrait remonter à 1951, date à laquelle Cheikh Anta Diop, âgé alors de 27 ans, préparait une brillante thèse à la Sorbonne. Son titre : « De l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui ». Cette thèse fut malheureusement refusée par la Sorbonne. Mais Diop, très tenace, décida de publier ses travaux sous forme de livre en 1954. Ainsi parut Nations nègres et culture, édité par Présence africaine, et de ce livre, Aimé Césaire affirma que c’était « le livre le plus audacieux qu’un Nègre n’ait jamais écrit ». Contre toute attente, la Sorbonne accepta enfin que le jeune étudiant rebelle soutienne sa thèse le 9 janvier 1960. Le jury attribua la mention honorable aux travaux de Diop. En clair, il ne pourra pas enseigner à l’université. Ainsi, ce qui devait être une consécration s’est avéré être une honteuse sanction. Cependant, celui qui fut surnommé le pharaon noir n’a pas totalement perdu la bataille, car cette thèse, qui a fait écho partout au Quartier Latin, lui vaudra une admiration sans borne de la part de la communauté estudiantine afro-diasporique de l’époque, qui voyait dans ses travaux un moyen de se libérer des entraves civilisationnelles.
Senghor et Diop n’ont peut-être de commun que la nationalité sénégalaise et le taux de mélanine. Les deux hommes ont une pensée sur l’Afrique foncièrement distincte. Si Senghor est favorable à une hybridation culturelle et parle de rendez-vous du donner et du recevoir, Cheikh Anta Diop, lui, prône une renaissance africaine en mettant en avant l’héritage négroïde de l’Égypte antique. Quand Senghor laissa tomber cette phrase qui devint le fer de lance de ses détracteurs : « L’émotion est nègre, la raison hellène », la réponse de Diop ne se fit pas attendre. Sans surprise, il accusa le poète de félonie, opposant un niet catégorique à cette dichotomie qui voudrait qu’il y ait « une prétendue dualité du Nègre sensible et émotif, créateur d’art, et du Blanc fait surtout de rationalité ».
Leur rivalité, cependant, n’est pas qu’intellectuelle. Elle est surtout politique, voire syntaxique, aussi invraisemblable que cela puisse paraître. Senghor lui-même qualifiera cette dualité d’« opposition crypto-personnelle » (d’où ma réticence concernant cette notion de détestation cordiale dont parlait Elgas). Au retour de Cheikh Anta au Sénégal, les portes de l’Université de Dakar, qui portera plus tard son nom (ironie du sort), lui seront fermées par Senghor. Il sera ainsi confiné à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) en tant que chercheur. Mais loin d’être oisif, le disciple de Frédéric Joliot-Curie se lancera dans la politique. Là aussi, il se heurtera à un Senghor qui semble décidé à lui barrer la route. Il verra son parti, le Front national sénégalais (FNS), dissout par Senghor ; très entêté, il en créera un autre, le Rassemblement national démocratique (RND), qui, cette fois-ci, ne recevra pas d’agrément, étant « sans aucune identification aux courants politiques autorisés », selon le père de la nation. Et comme si cela ne suffisait pas, son journal Siggi fut suspendu pour un malheureux « g », car le brillant grammairien considérait que Siggi, qui est un mot wolof, ne s’écrit qu’avec un seul « g ».
On pourrait croire que cet antagonisme serait de l’histoire ancienne après que les deux jumeaux siamois aient passé l’arme à gauche. Mais une sorte de rivalité atavique naîtra derrière eux par disciples interposés. L’exemple de Boubacar Boris Diop et de Souleymane Bachir Diagne est le plus patent. Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne a hérité de l’universalisme senghorien, tandis que l’auteur de Murambi, qui se revendique disciple de Cheikh Anta Diop, est plus du côté de l’afro-renaissance et revendique un retour progressif aux langues africaines. Comment oublier ce brûlot fait d’une politesse sarcastique intitulé « Bachir Diagne tu permets ? » que Boris taillera sur mesure en réponse à l’article de Bachir Diagne « In the Den of the Alchemist », qui pourrait être traduit par « Dans l’antre de l’alchimiste », publié dans la revue Chimurenga de Cape Town. Cette boutade de Boubacar Boris Diop laissera dans la mémoire des Sénégalais une sensation de déjà-vu. Il semblerait en effet que la rivalité entre Senghor et Cheikh Anta ait repris de plus belle et se transmettra désormais de génération en génération.
Le brillant homme de lettres, l’exécrable homme politique
S’il y a vraiment une chose que les détracteurs de Léopold Sédar Senghor lui accordent sans conteste et à l’unanimité, c’est son génie littéraire. Le natif de Joal avait littéralement habité la langue française. Rappelons-nous que l’homme avait la prétention d’aller en France « pour apprendre aux Français le français ». Apprendre aux Français le français, Senghor l’a bel et bien fait, mais pas que. Il fera partie de ceux qui auront la lourde tâche de perpétuer l’héritage du Cardinal Richelieu en intégrant l’Académie française en mars 1984, lui, le nègre aux puissants gènes sérères. Là aussi, ses détracteurs y verront une belle occasion de crier au loup. Il faudrait cependant avoir l’honnêteté d’admettre que cette nomination n’est en aucun cas usurpée. Le frère d’arme d’Aimé Césaire savait titiller les muses. Qui de mieux pour reconnaître un génie qu’un autre génie ? C’est ce que fera Jean-Paul Sartre en adoubant Senghor dans Orphée noir, la préface de l’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache. Ce serait d’ailleurs une très grande lapalissade de dire que Senghor est un brillant homme de lettres. Cependant, s’il m’était permis de laisser s’exprimer ma subjectivité sur la question, moi qui ai déclamé Femme noire, lu Hosties noires et pleuré devant « Élégié pour Philippe Maguilien Senghor », je crierais jusqu'à ce que mes lecteurs voient ces lettres se mouvoir, cette phrase d’Alexandre Dumas après sa lecture des Misérables de Victor Hugo : « Béni soit le Dieu qui fait souffrir, puisqu’il permet à la douleur de jeter de pareils cris ».
Quant à la carrière politique de Senghor, de ce point de vue-là, il semblerait que les reines d’un pays ne soient pas aussi légères que la plume de l’écrivain. S’il fut un brillant poète qui a fait rêver des générations de Sénégalais, Senghor n’en demeure pas moins l’un des présidents les plus critiqués dudit pays. Il est vrai qu’en tant que président, il a eu à prendre des décisions aussi impopulaires et fourbes les unes que les autres. En effet, il semblerait que Senghor ait eu un sérieux problème avec l’opposition, aussi démocratique fût-elle. Nous avons déjà parlé de son différend avec Cheikh Anta Diop, qui semble être une liquidation politique pure et simple. Mais c’est le soupçon de liquidation, physique cette fois-ci, du jeune normalien sénégalais Omar Blondin Diop à l’historique île de Gorée, qui constituera une tache indélébile dans son œuvre. Omar Blondin Diop était un jeune intellectuel sénégalais qui, comme Senghor, a fait ses études à Paris. Décrit par son entourage comme un révolutionnaire passionné, Blondin poussa Senghor jusqu'à ses derniers retranchements pour faire entendre sa voix panafricaniste. Il est utile de rappeler que le premier normalien sénégalais de l’histoire est le père du mouvement des jeunes marxistes-léninistes du Sénégal et cofondateur avec Daniel Cohn-Bendit du mouvement du 22 Mars, qui sera à l’origine des événements de Mai 68. Après son incarcération à l’île de Gorée suite à une de ses nombreuses protestations (une histoire qui mérite un article entier), Blondin fut déclaré mort par suicide le 11 Mai 1973 par le ministre de l’intérieur Jean Colin ancien administrateur colonial devenu membre du gouvernement après les indépendances. La mort tragique d’Omar Blondin Diop a ainsi suscité de vives interrogations. Nombreux sont ceux qui pensent jusqu'à présent, qu’il s’agit là d’un meurtre perpétré par le gouvernement de Senghor. On ne saura peut-être jamais la vraie histoire derrière cette mort prématurée.
Mais aujourd’hui, bon nombre de Sénégalais vouent un véritable culte à ce jeune révolutionnaire intellectuel, photogénique, cigarette entre les doigts, qui rappelle à s’y méprendre un autre jeune révolutionnaire argento-cubain du nom d’Ernesto Guevara (Le Che). Cette histoire d’Omar Blondin Diop vient s’ajouter à d’autres, comme l’incarcération de Mamadou Dia, et entache l’image du père de la nation sénégalaise, qui est devenu, bien malgré lui, un bourreau désigné.
S’il y a un enseignement que l’on peut tirer de la vie de Léopold Sédar Senghor, c’est que les génies n’en demeurent pas moins des hommes. L’« Homo sum » de Térence est parfaitement applicable à eux. Il ne faut surtout pas oublier qu’il fut un père à qui la vie a arraché son bien- aimé fils dans un tragique accident de voiture, un soldat capturé par l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale. Et malgré ces innombrables coups que la vie lui a assénés, il a trouvé le courage de tremper sa plume et de faire rêver des générations entières de lecteurs.
Il n’est certes pas interdit de critiquer Senghor ; lui-même encouragerait sans doute cette démarche. Mais c’est là une démarche totalement galvaudée que de vouloir cloisonner toute son œuvre dans ces cas isolés. Que ferons-nous du combat porté par le mouvement de la négritude ? Que dire de la culture africaine qu’il a eu à promouvoir partout dans le monde ? De ce rire Banania qu’il s’est juré de déchirer partout dans les murs de France ? Voilà autant de questions qui méritent à elles seules une ode à cet astre qu’est Senghor.
RÉORGANISATION AU SEIN DE LA POLICE
Le ministre de l’Intérieur, Général Jean-Baptiste Tine, a procédé à un remaniement majeur au sein des cadres supérieurs de la Police nationale, visant à renforcer l’efficacité des forces de sécurité dans un contexte de défis croissants.
Le ministre de l’Intérieur, le Général Jean-Baptiste Tine, a récemment initié un vaste remaniement au sein des cadres supérieurs de la Police nationale, marquant ainsi une nouvelle étape dans la réorganisation des forces de sécurité du pays. Cette série de nominations, qui touche plusieurs unités stratégiques telles que la Sûreté Urbaine, la Division des Investigations Criminelles (DIC), la Division de Cybersécurité, ainsi que divers commissariats centraux, vise à renforcer l’efficacité des services de police dans un contexte de sécurité de plus en plus exigeant.
Parmi les nominations les plus notables, le Commissaire de Police Divisionnaire Aïssatou Ndiaye, précédemment Commissaire central de Thiès, est nommée adjointe au Directeur de la Sécurité publique, une promotion qui reflète la confiance placée en ses compétences et son expérience.
De même, le Commissaire de Police Divisionnaire Moustapha Diouf, anciennement Commissaire central de Saint-Louis, est désormais adjoint au Directeur de la Police Judiciaire, une position clé dans la lutte contre le crime organisé et les infractions complexes.
Le Commissaire de Police Principal El Hadj Baïty Sène prend la tête de la Division des Investigations Criminelles, succédant ainsi à Adramé Sarr, qui devient adjoint au Directeur des Ressources humaines. Cette transition à la DIC est particulièrement stratégique, compte tenu du rôle central de cette unité dans la lutte contre la criminalité en général.
La Division de Cybersécurité, un secteur de plus en plus crucial dans la lutte contre les crimes numériques, voit l’arrivée du Commissaire de Police Pape Mamadou Djidiack Faye, précédemment en poste à la Direction de l’Automatisation des Fichiers. Cette nomination est un signal fort du renforcement des capacités de la police en matière de cybersécurité.
Le Commissaire de Police Principal Mamadou Tendeng, de retour d’une mission onusienne, prend les rênes du Commissariat central de Dakar, remplaçant ainsi El Hadj Cheikh Dramé, qui est nommé adjoint au Directeur de la Police de l’Air et des Frontières. Parallèlement, Safiétou Mbaye, précédemment Conseiller Technique en sécurité du ministre de l’Intérieur, est nommée Commissaire central de Thiès, tandis que Babacar Sarr, de retour d’une mission onusienne, est désigné Commissaire central de Tambacounda.