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18 novembre 2024
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SIX ÉGALITÉS POUR UN SÉNÉGAL
Vu Égal-e Vu Égalité propose une transformation radicale de la société : de la nationalisation des secteurs stratégiques à la révolution écologique, du rééquilibrage régional à l'égalité hommes-femmes, dans une perspective progressiste et panafricaine
SEEN ÉGAL-E SEEN ÉGALITÉ Projet de société de la PPP - Plateforme Progressiste Panafricaine Section Sénégal
Législatives 2024 : Infléchir les décisions vers le progrès social panafricain
See égal-e Seen égalité et sa plateforme progressiste panafricaine, demeure fidèle à sa position initiale lors des présidentielles. Nous l'avions offerte aux partis, coalitions de gauche et à toutes les bonnes volontés progressistes qui pourraient se l'approprier ou infléchir leurs programmes ou conception. Ainsi, 7 partis dont 6 candidats à la présidentielle avaient endossé sa plateforme et s'étaient engagés à s'en inspirer pour leur programme.
Seen Égal-e Seen Égalité ne présentera pas de liste aux législatives mais, soucieux de l'intérêt général et de rompre avec l'ère néo-coloniale, recommande à toutes et tous nos compatriotes de consulter son projet de société et de réclamer ces options aux 41 coalitions et aux candidat-es à la députation. Nous enjoignons les sénégalaises et sénégalais de s'en inspirer pour l'avènement d'une troisième république et un développement autocentré progressiste panafricain, écologiste et féministe.
Seen Égal-e Seen Égalité escompte la reviviscence de l'espoir révolutionnaire, encore fort ou diffus dans plusieurs tranches de notre population. Cette convergence fait aussi écho aux espérances de nos masses défavorisées, de voir résolues leurs aspirations essentielles et fondamentales et l'avènement d'une ère harmonieuse et prospère.
Le projet Seen Égal-e, Seen Égalité, pour rompre avec les structures néocoloniales, prône une assemblée constituante pour l'avènement d'une troisième république. Cette assemblée est le moyen le plus démocratique de transformation de notre société pour affronter les défis du 21e siècle et surmonter nos dysfonctionnements et déséquilibres institutionnels. Seenegal-e endosse les fondements institutionnels des Assises nationales du Sénégal, et la Charte de Gouvernance Démocratique. Cependant une nouvelle constitution améliorerait celle de 2001, et sera davantage en phase avec les aspirations populaires en intégrant, entre autres, le droit à l'eau, les droits économiques, sociaux et culturels et des modes de régulations traditionnels pour le vivre ensemble et contre le despotisme.
Cette assemblée constituante accélérera l'unification politique panafricaine, mettra fin à l'hyperprésidentialisme et permettra l'avènement d'une démocratie parlementaire résolument africaine, avec une séparation patente des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif républicains. Le parlement ne doit être constitué que de député-es, sans cumul d'autres fonctions. 10 % des député-es peuvent même être issue-es d'un tirage au sort national. Quiconque, dès sa majorité, devrait pouvoir être conseiller-e municipal-e ou député-e et apprendre le décorum de l'Assemblée. Nous pourrions y introduire des mécanismes délibératifs et décisionnels et diverses catégories juridiques issus de nos traditions et coutumes, tout en sauvegardant le caractère laïc de la République. Il faudrait aussi amender la loi organique de 1992, qui énonce les compétences du Conseil constitutionnel, et s'assurer que l'indépendance de ses membres relève exclusivement de prérogatives hors de l'exécutif qui ne pourra nullement s'immiscer dans leur désignation et leurs décisions.
Cette gouvernementalité originale doit garantir la séparation des pouvoirs et la protection des droits et libertés des citoyen-nes. Ce mode de gouvernement est au service d'un développement national et populaire de rupture avec le dispositif néo-colonial. Il nous faudra rompre aussi avec l'adoption aveugle du principe de compétition électorale capitaliste qui impose un consensus tronqué, excluant l'imaginaire d'une autre société, fondée sur l'altruisme, l'égalité et la solidarité.
Soyons conscient-es, lucides et responsables face aux promesses incantatoires. Poursuivons la transition de rupture, en revendiquant les enjeux fondamentaux d'égalité contenus dans notre option. Ils sont préalables à tout changement qualitatif de notre développement durable.
Notre projet de société repositionnera notre pays dans une Afrique plus souveraine et contribuera audacieusement à son unité.
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LES CHANTIERS DE TAKKU WALLU
L'ancien ministre Elhadji Amadou Sall évoque ce dimanche dns l'émission "Objection" de Sud FM, une refonte complète du système judiciaire, allant de la limitation de l'inamovibilité des juges à la digitalisation des services
L'ancien ministre de la Justice, Me Elhadji Amadou Sall, a présenté ce dimanche 10 novembre sur Sud FM les axes majeurs du programme de la coalition Takku Wallu Sénégal pour les législatives du 17 novembre.
Dans un entretien à l'émission "Objection", le ténor du barreau a détaillé une série de réformes institutionnelles ambitieuses, particulièrement dans le domaine judiciaire. Au cœur des propositions : une refonte de la représentation au sein des instances judiciaires, l'ouverture des postes de responsabilité à la concurrence, et une limitation de l'inamovibilité des magistrats à cinq ans.
La modernisation de l'État figure également parmi les priorités, avec un accent particulier sur la digitalisation des services et le renforcement de l'expertise parlementaire. Me Sall propose notamment la réintroduction des assistants parlementaires pour doter les députés d'une administration et d'une expertise technique à la hauteur de leurs missions.
Sur le terrain, la coalition privilégie une « campagne de proximité » en rupture avec les caravanes politiques traditionnelles. "Cette élection se gagnera par la capacité à aller voir les gens chez eux, à leur parler, à leur expliquer", a souligné l'ancien ministre.
Takku Wallu, qui regroupe plusieurs forces de l'opposition, a déjà noué des alliances stratégiques dans plusieurs départements, notamment à Dakar et Guédiawaye, en vue du scrutin.
À DAKAR, LE VÉLO S'IMPOSE MALGRÉ LE CHAOS URBAIN
Malgré la pollution et le danger, les cyclistes gagnent du terrain dans la capitale sénégalaise. Mais le manque d'infrastructures et l'indiscipline routière freinent encore cet élan vers une mobilité plus durable
(SenePlus) - À 58 ans, le docteur Philip Moreira brave quotidiennement les embouteillages et le smog de Dakar sur son vélo électrique pour se rendre à l'hôpital. "Entre les voitures qui vous coupent la route et celles qui klaxonnent sans relâche, ça peut être très difficile", confie-t-il à Reuters, évoquant une récente frayeur avec un bus.
Cette détermination illustre l'émergence d'une nouvelle culture cycliste dans la capitale sénégalaise, rapporte l'agence de presse. Le club "Vélo Passion" de Moreira a vu ses adhésions doubler en cinq ans, dépassant aujourd'hui les 500 membres.
Pourtant, selon Reuters, la majorité des cyclistes dakarois ne s'aventurent dans les rues que le week-end, quand la circulation est plus fluide, craignant le manque d'infrastructures et la conduite imprudente.
Alors que les dirigeants africains réclament plus de financements pour le climat avant la COP29, les militants sénégalais voient dans le vélo une solution économique pour atteindre les objectifs d'émissions. "On ne pourra peut-être pas convaincre les gens habitués à la climatisation de leurs SUV", déclare à Reuters le militant Baye Cheikh Sow, "mais on peut cibler la nouvelle génération."
L'agence Reuters souligne qu'un rapport 2022 du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) place l'Afrique en tête de la mobilité douce mondiale, avec 56 minutes de marche et de vélo par personne et par jour, contre une moyenne mondiale de 43,9 minutes.
Face à cette demande croissante, l'agence de transport urbain de Dakar (CETUD) projette la construction d'un réseau de 175 kilomètres de pistes cyclables d'ici 2035. Mais Reuters note que l'ouverture du premier tronçon de 12 kilomètres accumule les retards, alimentant le scepticisme de la communauté cycliste.
Le CETUD a reconnu par email à Reuters l'insuffisance des infrastructures actuelles et l'absence de politique gouvernementale encourageant le vélo urbain. Une situation qui freine des cyclistes comme Guisse Mohammed, pharmacien de 39 ans : "J'ai pensé à acheter un vélo de ville", confie-t-il à Reuters. "Avoir plus de pistes cyclables pourrait être une motivation."
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DONALD TRUMP, LE PACIFICATEUR D’UN MONDE TROUBLÉ ?
Il a soutenu sans ambages que s’il avait été aux affaires l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 n’aurait pas du avoir lieu et qu’il va arrêter la guerre russo-ukrainienne en un jour.
L’élection américaine pour le choix du 47e président des États-Unis entre l’ancien Président Donald Trump et Kamala Haris, la vice-présidente de Joe Biden a vécu. Quelques jours avant l’élection Pascal Nzally, ce jeune sénégalo américain avait prédit la victoire de Donald Trump. Pascal a aussi foi comme le dit le milliardaire qu’il réussira à apaiser le monde en dépit de deux crises compliquées qui ont cours ce moment : d’une part la guerre Russie-Ukraine et d’autre part la guerre israélo-palestinienne.
Une fois encore les sondages ont mordu la poussière sur la force de frappe Donald Trump, l’ancien président américain a été de nouveau réélu cette semaine de manière nette alors que les sondages ont longtemps donné les deux candidats au coude-à-coude.
Si pour certains la réélection du milliardaire ne semble pas si surprenante que ça, c’est en revanche l’ampleur de sa victoire qui étonne. En effet, l’insubmersible Donald Trump a gagné 312 grands électeurs contre 226 pour Kamala Harris et a raflé les principaux États clés, le vote populaire et le Senat.
LE MYSTÈRE S'ÉPAISSIT AUTOUR DE LA MORT DE MOUSTAPHA BA
L'ancien argentier national n'est pas mort de causes naturelles selon les résultats de l'autopsie cités par le Parquet de Dakar. Une révélation qui pousse la justice sénégalaise à geler toute procédure d'inhumation
(SenePlus) - Dans un nouveau rebondissement, le Parquet de Dakar a révélé ce 10 novembre que la mort de l'ancien ministre des Finances n'était pas naturelle. Les résultats de l'autopsie, pratiquée suite au décès survenu en France de Mamadou Moustapha Ba, ont mis en évidence "plusieurs éléments" troublants, selon le communiqué du Procureur de la République.
Face à ces découvertes, les autorités judiciaires sénégalaises ont décidé de poursuivre leurs investigations. Les formalités de levée du corps et d'inhumation sont suspendues jusqu'à nouvel ordre, le temps de mener des "actes d'enquête complémentaires".
Cette annonce intervient 24 heures après l'ouverture d'une enquête par le Parquet de Dakar. Le 9 novembre, alerté par "des renseignements reçus sur les circonstances du décès", le Procureur avait ordonné une autopsie, conformément à l'article 66 du code de procédure pénale sénégalais.
Le corps de l'ancien ministre décédé cette semaine à Paris est arrivé à Dakar, samedi.
par Ousseynou Nar Gueye
HOMOSEXUELS ? RESTONS-EN AU STATU QUO ANTE
Il est tragique que l'on vive un Sénégal contemporain où l'on déterre les morts "soupçonnés" ou "avérés" avoir été homosexuels pour les brûler. Un pays où le leadership presque unanimement ne dit pas à la populace :"Tolérez ces gens, vivez votre vie'"
Oui, restons-en au statu quo ante en ce qui concerne les homosexuel(le)s : celui d'un Sénégal d'antan ou ils étaient tolérés et seulement gentiment chahutés; admis et non bannis. Celui du Sénégal de mon enfance, il y a quarante ans. Quand j'avais douze ans. Ceci est mon point de vue personnel et non pas celui de la Coalition candidate à la députation à laquelle j'appartiens.
Mais, je suis très peiné quand j'entends tous ces leaders de coalitions pour ces législatives, à qui mieux mieux, (à qui pis pis ?) en appeler à la criminalisation du délit d'homosexualité : Ousmane Sonko "Ouvrier Spécialisé"; mon ami et frère Bougane Gueye Dani; l'homme d'affaires analphabete-francophone-par-force Serigne Mboup...N'en jetez plus, la coupe est pleine !
Il est tragique que l'on vive un Sénégal contemporain où l'on déterre les morts "soupçonnés" ou "avérés" avoir été des homosexuels durant leur vie terrestre, pour les brûler et les jeter aux chiens. Un Sénégal où le leadership presque unanimement ne dit pas à la populace :"Tolérez ces gens, vivez votre vie et laisse-les vivre'. live and let live. Ce devrait être le mot d'ordre et le consensus de la classe politique, si elle était civilisée dans son ensemble. Mais il y aura toujours des histrions pour se singulariser en appelant à pis que pendre contre les "pédés", les "deux puces", les "borom niari tur yi" les goordjiguénes.
Justement, s'il y a un mot dans nos langues pour les désigner et s'ils sont mentionnés aussi bien dans la Bible que le Coran qui les condamnent et les vouent à la Géhenne éternelle, c'est parce que les homosexuels ont existé de tout temps, y compris au Sénégal. Ce n'est pas une importation des Toubabs dans ce pays. Faisons-nous en une religion : ils ont toujours été là et sont là pour y rester.
Parlant de livres sacrés, cette tendance sénégalaise à ne stigmatiser que les homosexuels hommes et à en appeler à leur empalement en place publique , montre le caractère sauvage, essentialiste et bestial de cette homophobie : on n'a pas peur des homosexuelles femmes, des lesbienness, dont on pense que le saphisme est juste une lubie temporaire de femmes qui ne trouvent pas d'hommes, de chaussures à leur pied, de mâles "pour leur faire prendre leur pied" (excuse my French...!) et qui en seront vite guéries, de ces jeux érotiques, dès qu'elles se (re)marieront tout naturellement.
Non, l'ennemi, c'est l'homosexuel homme, celui la qui est capable de pénétrer l'orifice honni et interdit ("Soubhannallah!' et "Jésus, Marie, Joseph!" horrifiés de tout ce beau monde, qui n'a d'autres occupations que de s'occuper de la vie privée des autres).
Grande tristesse et grande désolation, oui, devant cette psyché collective tribale et tripale.
Dans mon enfance, les gordjiguénes bénéficiaient d'un "tata ' devant leur prénom masculin et en étaient fiers. Dans les cérémonies familiales, engoncés dans leurs boubou amidonné en indigo, tie and dye ou autres teintures traditionnelles et s'activaient dans la preparation des mets en cuisine, tournant dimmenses ecumoires dans les imposantes marmites (les mbanas).Ensuite, ils faisaient passer les plats dans l'assemblée des convives. Dans les yebbi, ils faisaient le jottali réciproque des présents en concurrence. Dans les Tanneber et sabars, auxquels seuls étaient admis les enfants des deux sexes en bas âge, eux aussi, les homos, étaient admis, à regarder les femmes danser des sarabandes endiablées (et diaboliques?) en montrant leurs sous-vêtements de l'entre-jambe (ou bien plus).
Oui, restons-en au statu quo ante : nul, à commencer par moi, ne demande la légalisation totale de l'homosexualité au Sénégal (meme si le Cap-Vert voisin l'a fait) ; encore moins leur droit au mariage et à l'adoption d'enfants, ou qu'il soit toléré qu'ils se roulent des french kiss et se tripotent le corps en pleine place de l'Indépendance.
Mais quand ils vivent leur orientation sexuelle dans l'intimité, la pudicité, l'opacité aux autres de leurs préférences sexuelles et le silence social, ne les trouvez pas dans leurs derniers retranchements pour les en débusquer. Ce ne sont pas des rats, diantre ! Ce sont des êtres humains, comme nous, "dignes de dignité". Pour autant, je le dis haut et fort : "Jikko Sénégalais yi, yakkuwunniu !".
Personne ne se souhaite des enfants homosexuels. Aucun père de famille. Et j'en suis un, avec quatre bouts de bois de Dieu à mon actif. Ne serait-ce que pour la raison subjective de la perpétuation de son nom de famille et la raison objective de la perpétuation de la race humaine. Toutefois, si votre enfant devait se révéler etre homosexuel : après avoir tenté de le guérir à coups de bains mystiques, de coups de fouets, de ligotements en milieu domestique ou d'internements psychiatriques, allez-vous tout simplement, à la mode des papas fouettards quand ils nous soupçonnaient de vouloir dévier dans la voyoucratie majeure, les mettre à terre comme des moutons de Tabaski et menacer de les égorger fissa, à moins qu'ils ne viennent derechef à résipiscence ? Eh bien, non! J'espère bien que non !
Vous l'aurez compris, je me réclame politiquement du centre droit : de gauche, pour ce qui est des valeurs sociétales ; et libéral, pour ce qui est des options économiques et de développement humain.
Alors vivons seulement, et laissons vivre, car ce monde est formidable, de sa diversité justement. En ces temps de Biennale où l'Art adoucit les mœurs comme la musique le fait, art qui, comme la foi religieuse, donne un sens à la vie autre que la simple existence au jour le jour, j'espère être entendu, à tout le moins d'un nombre critique de mes compatriotes, d'ici et d'ailleurs. Et par un certain nombre de dirigeant.e.s politiques.
Ousseynou Nar Gueye est éditorialiste-communicant-écrivain, homme politique.
LES BERGERS DE LA RÉPUBLIQUE
Un jour dans l'opposition, le lendemain au pouvoir. Les élus sénégalais excellent dans l'art du grand écart politique. Une étude universitaire décortique le phénomène de la transhumance qui transforme l'arène politique en marché aux bestiaux
(SenePlus) - Dans un mémoire universitaire minutieusement réalisé en 2005-2006 à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, M. Tiensigué Diabaté analyse un phénomène qui gangrène la vie politique sénégalaise depuis l'avènement du multipartisme : la transhumance.
"Le matin, le 'nomade' politique flirte avec l'opposition, l'après-midi, il se laisse séduire par le pouvoir. Puis, déçu de ne pas avoir été bombardé ministre, il renoue avec ses premières amours, qu'il délaissera à la première occasion pour les allées du pouvoir", décrit avec acuité le journaliste Francis Kpatindé dans Jeune Afrique, cité en introduction du document.
Cette pratique se manifeste sous diverses formes : "scissions au sein des formations politiques, défections, démissions de militants ou responsables d'un parti politique pour rejoindre un autre, organisations de meetings de ralliement, actes de fusion, migration des élus vers d'autres partis", énumère l'auteur.
Les racines du mal
L'étude identifie plusieurs causes profondes de ce phénomène. "Les conditions de vie précaires et l'état de pauvreté des populations constituent un facteur favorisant la transhumance", note le document citant une étude du R.A.D.I. Le chercheur souligne également que "l'absence d'une forte tradition idéologique dans l'énonciation du politique et l'analphabétisme d'une bonne partie de la population font que le rapport entre le militant et son parti est moins un rapport idéologique que personnel."
Le phénomène a pris une ampleur particulière après l'alternance politique de 2000. "Ceux du PS, après quarante ans de régime socialiste semblent avoir mal vécu le sevrage que leur a imposé l'alternance. Ils sont pour la plupart aujourd'hui au parti libéral du président Abdoulaye Wade", observe Tiensigué Diabaté. Les chiffres sont éloquents : le Parti Socialiste étaient alors passé de 93 députés sous son règne à seulement 10 représentants après son passage dans l'opposition.
Face à ce phénomène, le législateur sénégalais a tenté de réagir. L'article 60 de la Constitution sanctionne la transhumance des députés, une disposition que le constitutionnaliste Ismaëla Madior Fall qualifie de "progrès historique dans la marche vers la civilisation politique". Toutefois, son application reste limitée en l'absence d'une loi organique précisant les conditions de remplacement des élus "transhumants".
L'étude met en lumière les effets dévastateurs de ces pratiques sur la vie démocratique. "La transhumance travaille à pervertir les esprits et à dégrader les caractères", souligne l'auteur. Le phénomène contribue également à la "déliquescence des mœurs politiques" et au "culte de l'impunité", les auteurs de mauvaise gestion échappant à toute poursuite judiciaire dès qu'ils rejoignent le parti au pouvoir.
Solutions proposées
Le mémoire suggère plusieurs pistes pour lutter contre ce fléau : renforcer le dispositif constitutionnel, lutter contre la corruption, mais aussi et surtout investir dans l'éducation politique des citoyens. "L'éducation, la formation politique et civique doivent guider les partis politiques afin que la donne change. Ainsi, le temps viendra où l'on votera par conviction", préconise Tiensigué Diabaté.
En conclusion, cette recherche universitaire rappelle, citant Rousseau, que "le peuple pense être libre ; il se trompe fort, il ne l'est que durant l'élection des membres du parlement ; sitôt qu'ils sont élus, il est esclave, il n'est rien." Une citation qui résonne particulièrement dans le contexte politique sénégalais.
QUAND L'IA BLANCHIT OBAMA
Derrière le masque de l'objectivité mathématique se cache une réalité troublante : les algorithmes sont profondément biaisés. Le Monde Diplomatique lève le voile sur un scandale technologique qui pose des questions fondamentales sur la société
(SenePlus) - L'intelligence artificielle serait-elle le reflet amplifié de nos propres préjugés ? C'est la question centrale que pose Le Monde Diplomatique dans son édition de novembre 2024, à travers une enquête détaillée qui déconstruit le mythe de la neutralité technologique. "Quoi de plus neutre, dit-on, qu'un ordinateur ? Erreur : derrière leurs verdicts froids, algorithmes et automates encapsulent tous les biais des humains qui les conçoivent", avertit d'emblée le mensuel.
L'exemple le plus frappant de ces biais concerne l'IA Pulse, développée en 2020 par l'université Duke aux États-Unis. Le Monde Diplomatique révèle comment ce système, censé dépixelliser des images, "tendait à blanchir les personnes de couleur au point d'engendrer un 'Obama blanc'". Cette défaillance n'est pas anodine et trouve son origine dans un effet domino technologique : Pulse utilisait StyleGAN, un autre système d'IA développé par Nvidia, qui "surreprésente spontanément les hommes blancs du fait de son propre apprentissage."
"Si l'algorithme de Pulse ne contenait aucun biais intrinsèque, il intègre indirectement ceux de StyleGAN : lorsqu'il dépixellise le visage réel de M. Barack Obama, le programme en fait un homme blanc", explique le journal, mettant en lumière comment les préjugés se transmettent d'un système à l'autre.
Le mensuel souligne que ces biais ne sont pas de simples erreurs de programmation. "Sans en avoir nécessairement conscience, les ingénieurs transposent les biais discriminatoires inhérents aux conditions dans lesquelles sont produites les données qui nourrissent la machine", analyse Le Monde Diplomatique. Cette situation est d'autant plus préoccupante que "les machines ne sont-elles pas réputées objectives et dépourvues d'idéologie?"
Les implications concrètes de ces biais dépassent largement le cadre théorique. "Certains justiciables, victimes des algorithmes de police prédictive qui intègrent des variables discriminatoires, apprendront à leurs dépens qu'il n'en est rien", avertit le journal.
Une opacité inquiétante
Plus alarmant encore, Le Monde Diplomatique révèle que la compréhension même de ces systèmes échappe aux experts. "'Expliquer' le fonctionnement de modèles d'IA, c'est-à-dire traduire la réponse du système en une série d'étapes reliées entre elles par ce qu'un être humain peut interpréter sensément comme des causes ou des raisons" est devenu secondaire. Cette explication "ne compte plus désormais au nombre des préalables pour la mise en service d'un modèle, mais joue le rôle de cerise sur le gâteau."
Le journal va plus loin en révélant que "même les chercheurs les plus pointus peinent à saisir ce qui se passe dans la boîte noire des algorithmes." Cette situation pose une question démocratique fondamentale : "Comment le législateur peut-il établir des normes d'évaluation de systèmes dont nul ne sait comment ils fonctionnent, notamment dans les secteurs sensibles de la santé ou de l'éducation?"
Le Monde Diplomatique interroge : "Incombe-t-il aux entreprises privées de décider seules des objectifs poursuivis par ces IA?" Ces choix "technico-politiques fondamentaux justifieraient pourtant une délibération collective et un contrôle public plus étroit."
Le journal rappelle que ces systèmes sont développés par "une poignée d'acteurs dont les capacités financières et l'expertise en politique industrielle talonnent celles de certains pays du G20." Cette concentration du pouvoir technologique pose des questions démocratiques fondamentales.
Vers une redéfinition nécessaire
Face à ces enjeux, Le Monde Diplomatique plaide pour une remise en question profonde de notre approche de l'IA. Le journal suggère même d'abandonner le terme "intelligence artificielle" au profit d'"automates computationnels", une expression "nettement moins flatteuse mais plus juste puisque ces machines atteignent leurs objectifs en calculant le meilleur moyen de réitérer des résultats passés."
L'écrivain britannique James Bridle, cité par le mensuel, pose la question essentielle : "Pouvons-nous imaginer des technologies de l'information et de la communication qui ne nous exploitent, ne nous trompent et ne nous supplantent pas?" La réponse, selon Le Monde Diplomatique, passe nécessairement par "une séparation de l'État et du marché" et une reprise en main démocratique de ces technologies qui façonnent notre avenir.
Le journal conclut que l'agrégation de masses de données ne peut remplacer la réflexion démocratique et le dialogue critique. Un rappel crucial à l'heure où l'IA s'immisce toujours plus profondément dans nos vies quotidiennes.
CHANGEMENT SYSTÉMIQUE ET ÉMIGRATION
Empêcher les jeunes de voyager ne devrait pas être une priorité de développement pour le Sénégal. Il faudrait l'encourager jusqu'à ce l'on puisse créer les conditions favorables pour que les jeunes puissent vivre et travailler dans la dignité chez eux
Le changement systémique n'est pas la continuation du présent ni la prolongation du passé. Le changement systémique implique une transformation profonde des manières de penser, des attitudes et des comportements. Dans ce cadre il est du devoir des intellectuels Sénégalais et Africains de repenser la question de l'émigration. Je vous dis d'emblée que l'émigration des jeunes vers l'Europe ou l'Amérique n'est pas le problème des États africains.
Empêcher les jeunes de voyager ne devrait pas être une priorité de développement pour le Sénégal. Au contraire, il faudrait l'encourager jusqu'à ce l'on puisse créer les conditions favorables pour que les jeunes puissent vivre et travailler dans la dignité dans leur propre pays. Leur demander de rester dans un pays sans emplois décents et sans revenus est une façon de les asphyxier.
Je suis pour l'émigration des jeunes à la recherche de meilleures conditions de vie. Si nous interrogeons l'histoire, les européens et les américains sont venus dans nos pays à la recherche de nouvelles richesses qu'ils ont trouvées, exploitées et continuent de le faire. Ils étaient venus avec des armes pour s'imposer. Si les Européens et les américains veulent se barricader, c'est leur problème et pas le nôtre. Nos enfants veulent seulement circuler librement et découvrir d'autres territoires du monde. N'est-ce pas noble ? Ils veulent jouir de leur dignité et de leurs droits humains.
Nos États devraient plutôt travailler avec les États Européens et Américains pour qu'ils cessent de faire chavirer les pirogues des jeunes provenant de nos pays. Ou alors lorsque les pirogues chavirent, que les secours soient rapides et efficaces. Il semble que les marines européennes peuvent créer des vagues pour décourager la traversée avec comme conséquences dramatiques le chavirement des pirogues et les nombreuses morts. Le Frontex est une réponse policière pour empêcher les jeunes de partir. Au lieu de cela il faudrait utiliser l'argent du Frontex pour délocaliser des usines et des technologies pouvant employer les jeunes sur place avec les mêmes avantages.
Avec 12,8 milliards d'euros de budget, le Frontex passe son temps à armer nos marines pour retenir nos jeunes dans la précarité. Comme dans tous les autres domaines de coopération, les européens décaissent de l'argent pour acheter des biens que seules leurs entreprises peuvent fabriquer. Les armes et encore les armes. L'argent reste donc chez eux, nous en avons quelques miettes qui paient la solde des agents de sécurité pour violenter nos propres jeunes. Cet argent est énorme et pourrait servir à la construction d'usines et aux transferts de technologies. Les jeunes resteront s'ils trouvent leur intérêt à rester et non si on les force. C'est cela qui serait une transformation systémique.
Continuer à interdire les jeunes de voyager est un non-sens sans issue car ils continueront de partir. Les chinois encouragent leurs jeunes à émigrer en leur soutenant. Les Allemands font de même en créant des fonds pour que leurs jeunes puissent entreprendre dans les pays en voie de développement. Pour réduire la pression liée à la démographie, au chômage, beaucoup de pays européens encouragent leurs gens à partir. Pourquoi devons-nous continuer à empêcher nos jeunes de tenter leurs chances ailleurs ?
Chers jeunes désirant émigrer, partez mais ne mourrez pas dans la mer. Si vous voyagez dans des conditions quasi certaines que vous allez mourir avant d'arriver à votre destination, alors vous aurez raté votre trajectoire de vie et votre ambition. Préparez-vous mieux sérieusement et ne partez pas à l'emporte-pièce. Aux piroguiers et capitaines, assurez-vous que vos embarcations sont solides et capables d'arriver à destination. Vous devez aussi être plus responsables et plus méticuleux dans la préparation des voyages.
Vous transportez des êtres humains qui représentent l'espoir de toute une communauté. Vous-mêmes, capitaines, vous avez un savoir-faire acquis sur de nombreuses années de durs labeurs. Préservez votre savoir-faire et vos vies. Encore une fois l'émigration n'est pas notre problème. C'est le problème de ceux qui veulent s'enfermer. Pourquoi devons-nous continuer à penser exactement comme le veulent les Européens et les Américains ?
Nous devons faire notre propre analyse des situations présentes et à venir, conceptualiser nos propres approches, les défendre et les mettre en œuvre sans complexe. L'émigration vers des territoires plus développés est bien pour nos jeunes et pour notre économie. Les montants annuels des transferts d'argents de nos expatriés sont supérieurs aux montants de l'aide au développement. Si toutes les frontières du monde étaient ouvertes comme Dieu l'a dessiné et voulu, les êtres humains seraient plus heureux, plus libres et plus épanouis. Eh oui Dieu a créé le monde ouvert sans barrières ni frontières.
Petit Gueye est auteur, consultant et coach de leadership transformationnel, ancien maire de Sokone.
LE CUD CRIE À LA CENSURE À L'UCAD
Le Collectif des universitaires pour la Démocratie peste contre l'interdiction de l'organisation de ses rencontres citoyennes pour les prochaines législatives. Cette initiative devait permettre aux étudiants de mieux comprendre les enjeux électoraux
À quelques jours des élections législatives, le Collectif des universitaires pour la Démocratie (CUD) se voit interdire l'organisation de rencontres citoyennes pourtant soutenues par la Direction générale des élections. Une décision que le Collectif qualifie de "révoltante" et "liberticide" à travers le communiqué suivant :
"STOP À LA CENSURE
Le Collectif des universitaires pour la Démocratie (CUD) regrette et dénonce l’interdiction par le Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) de la tenue des rencontres citoyennes en vue des élections législatives prévues pour la période du 11 au 15 novembre dans le campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Cette interdiction est d’autant plus révoltante qu’elle est fondée sur l’argument fallacieux de la sécurité ; la même rhétorique qui fut déroulée dans la récente période sombre pour censurer toute forme d’expression au sein de l’espace universitaire.
Les rencontres citoyennes ont été pensées par l’Observatoire État de droit du CUD, en partenariat avec la Direction générale des élections (DGE), pour contribuer dans la diffusion de la bonne information et tenir des discussions avec les étudiants autour de la citoyenneté électorale. Sur les cinq jours, il devait s’agir d’une part de la distribution des supports d’informations fournis par la DGE, notamment des exemplaires du code électoral, d’autre part de la tenue de débats sur des thématiques arrêtées à l’avance comme celles relatives aux modes de scrutin (majoritaire et proportionnel), la campagne électorale dans le campus social, la faible représentativité des étudiants dans le fichier électoral, etc. Toutes ces informations ont été communiquées à la direction du COUD à travers la demande d’autorisation qui a été déposée.
Le CUD considère cette interdiction comme une censure de la liberté d’expression dans un espace public, ainsi que du droit d’accès à l’information et rappelle que cette attitude liberticide ne saurait prospérer. Les autorités devraient participer à instaurer un climat de confiance qui aiderait les Sénégalais à guérir de leur traumatisme plutôt que de l’aggraver.