L’Etat du Sénégal a annoncé hier, mardi 13 juin, la baisse effective des prix des denrées de grande consommation. Une suspension de taxes d’un montant annuel de 53,4 milliards de F CFA a été faite pour soutenir la baisse.
Le gouvernement a décidé de réduire les prix de plusieurs denrées alimentaires de consommation courante, dont le riz, l’huile et le pain, avec une suspension de taxes d’un montant global annuel de 53,4 milliards de francs CFA.
L’annonce a été faite par Al Aminou Lo, ministre secrétaire général du gouvernement qui s’exprimait hier, jeudi 13 juin, lors d’une conférence de presse. Cette décision va entrer en vigueur à la suite d’une réunion des membres du Conseil national de la consommation, qui aura lieu la semaine prochaine. « Après des échanges avec les importateurs et la Compagnie sucrière sénégalaise, il a été décidé d’homologuer le prix du sucre cristallisé à 600 francs CFA, contre 650 jusque-là, soit une baisse de 50 francs CFA. Une baisse de 40 francs CFA est effectuée sur le prix du kilo de riz brisé non parfumé, une denrée fortement consommée par les ménages », a-t-il fait savoir.
Selon lui, le gouvernement veut faire en sorte que le prix du kilo ne puisse pas dépasser 410 francs CFA, concernant le riz de qualité supérieure. Il a annoncé une baisse de 100 francs CFA du prix de l’huile raffinée, la plus consommée par les ménages et vendue dans des bidons de 20 litres. En ce qui concerne le pain, il a été retenu d’opérer une baisse de 15 francs CFA en attendant de poursuivre les échanges avec les meuniers. Selon lui, le prix de la baguette de pain de 190 grammes, la plus commercialisée, passe de 175 à 160 francs CFA. « Le gouvernement a procédé à une suspension de droits de douane et à une baisse de la TVA sur la farine de blé utilisée pour la fabrication du pain, pour réduire ces prix », a-t-il expliqué.
L’État a décidé aussi de suspendre le paiement de la taxe de 2.000 francs CFA sur la tonne de ciment destiné aux constructions à usage d’habitation. « Les grandes entreprises devront continuer à s’acquitter du paiement de cette taxe. C’est à partir de la semaine prochaine que le Conseil national de la consommation va se réunir […] pour fixer les dates à partir desquelles les nouveaux prix homologués entreront en vigueur », a précisé le secrétaire général du gouvernement.
L’ETAT CHERCHE UNE MAITRISE DU MARCHE
Pour une bonne maîtrise du marché et éviter de revivre les échecs des régimes précédents dans ce sens, le gouvernement prévoit la création et le retour de la Société nationale de distribution (SONADIS).
Le peuple l’attendait depuis l’élection du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le 24 mars 2024, qui en a fait une de ses priorités. La mesure de baisse des prix des denrées de grande consommation est désormais effective. La nouvelle structure des prix homologués entrera en vigueur dès la semaine prochaine, à l’issue du Conseil national de la consommation. Mieux, pour une bonne maîtrise du marché et éviter de revivre les échecs des régimes précédents dans ce sens, le gouvernement prévoit la création et le retour de la Société nationale de distribution (SONADIS). Histoire de lutter contre l’inflation des produits alimentaires car, l’Etat, en dépit des nombreuses mesures de baisse décidées par les différents régimes, n’a pas une bonne politique de stabilisation des prix.
«Nous devons revenir à une régularisation et une maîtrise des prix. Ce qui se passe sur les prix ne traduit l’acquisition, mais ily a parfois de la spéculation ou des marges importantes. Le gouvernement a décidé, comme mesure d’accompagnement, de mettre la régulation et la maîtrise des prix au centre de tout, par le renforcement du contrôle économique. Pour assurer cette régulation, le gouvernement va revenir au système des magasins témoins dans toutes les localités. Ils vont être mis en place, en impliquant les jeunes et les femmes. Les moins jeunes s’en rappelleront, la SONADIS qui était une société de l’Etat qui parvenait à réguler les prix. Ce n’est pour aller concurrencer, mais faire de l’affichage claire et nette.» Cette déclaration est du Secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lô, qui était en conférence de presse d’annonce des nouvelles mesures pour une baisse du coût de la vie hier, jeudi 13 juin 2024.
L’annonce marque donc une renaissance d’une politique de contrôle des prix et de lutte contre l’inflation initiée au temps du régime socialiste. En effet, la Société nationale de distribution (SONADIS) était une grande chaîne de distribution sous la responsabilité de l’Etat, qui avait un contrôle total sur les coûts. Cette nouvelle baisse annoncée sur les coûts des denrées de première consommation n’est pas une initiative nouvelle. Elle a été décidée par les anciens régimes, sans que l’effectivité ne soit durable.
QUAND LES COMMERÇANTS TORPILLAIENT LES MESURES DU RÉGIME DE MACKY
En septembre 2022, le président de la République, Macky Sall, a présidé les concertations sur la lutte contre la cherté de la vie. A l’issue de celle-ci, plusieurs mesures, pour renforcer le pouvoir d’achat des Sénégalais, ont été décidées. Il s’agit d’accélérer le paiement des compensations financières évaluées à plus de 15 milliards de FCFA dues aux meuniers à titre de subvention et aussi le paiement de la subvention de 30 FCFA le kilogramme sur le riz paddy. Entre autres directives, il a été aussi décidé la suspension des taxes liées aux droits d’assise sur les corps gras appliquées aux importateurs.
Ensuite, le Chef de l’Etat compte ouvrir des négociations avec le gouvernement indien pour les importations de riz. Il a été aussi question de renforcer le contrôle et les moyens matériels, logistiques et humains des services de contrôle du ministère du Commerce pour une plus grande efficacité de ses actions liées à l’application correcte de la réglementation économique. La mise en place d’un numéro vert et d’un système d’information, d’alerte et de suivi des prix, a été recommandée. Tout cela n’a pu régler le problème.
Le régime de Macky Sall, revenant à la charge, a demandé, en février 2024, un bilan des différentes mesures édictées dans le cadre de la lutte contre la vie chère. Le constat étant que la cherté des produits de consommation plombe le pouvoir d’achat des ménages. Les différentes baisses se sont toujours heurtées au manque de coopération de commerçants qui ne respectent pas les règles établis.
DE LA SONADIS A «EASY BOUTIQUE»
Auparavant, son prédécesseur, le président Me Abdoulaye Wade, face à la crise économique mondiale entrainant la rareté des produits et la flambée des prix, en plus de projets importants dans l’agriculture pour nourrir le Sénégal, a lancé l’idée de magasins témoins pour soulager les populations. Il s’appuiera, pour cela, sur le Groupe Comptoir commercial Bara Mboup (CCBM) pour mettre en place ces magasins de référence dénommés «Easy boutique», en août 2008. Faisant alors l’affaire des populations de plusieurs quartiers et alentours où ils étaient implantés, ces magasins de référence n’auront pas résisté au temps. Déjà, après l’indépendance, alors que les grandes compagnies, les comptoirs commerciaux et les maisons de commerce coloniaux cherchaient leur nouvel équilibre en se spécialisant notamment dans le commerce des véhicules, des machines et des appareils, devenant des boutiques de luxe, il sera créé la SONADIS (à la suite de SOSECOD en 1961), à l'initiative de la SCOA, avec un capital de 50 millions, souscrit à concurrence de 23% par la SCOA et 77% des actions étant réservées à environ sept cents (700) commerçants sénégalais. La Société nationale de distribution (SONADIS), en plus des nouveaux quartiers de Dakar, avait des magasins installés un peu partout dans le pays, jusque dans les grands villages polarisant plusieurs autres petits hameaux dans le monde rural. Des denrées alimentaires et de grandes consommations aux fournitures scolaires, etc. les magasins de la SONADIS offrait une multitude de services à des prix défiant toutes concurrences aux populations des zones qu’elles couvraient. Conformément à l’idée qui a motivé la création, après l’indépendance du Sénégal, par l’Etat, de la SONADIS : mettre en place un service de proximité. Cette société faisait la fierté de la population sénégalaise, jusque vers les années 1990. Reste à voir si le retour et l’opérationnalisation du modèle SONADIS, préconisé par les nouvelles autorités, permettra une régulation des prix.
CONFIDENTIEL DE 'BES BI LE JOUR' DE CE VENDREDI 14 JUIN 2024
Baadoolo - Lou baisse ?
Enfin ! Le gouvernement a publié les nouveaux prix. L’immense espoir et les promesses peuvent décevoir Baadoolo. On nous dit que d’autres mesures sont envisagées pour le riz, le pain et autres. On verra bien. Lii dé moo fi beess. Moo fi baisser. En attendant, on peut pousser un ouf de soulagement. Tiens ! pourquoi Sonko n’a pas osé jakarloo ak Sénégalais yi pour livrer ses résultats ? Pour une mesure aussi importante, il s’efface ! Bon, moo xam ! Pour ces prix, on n’a pas compris. Ce n’est peut-être pas un gros coup. Mais merci beaucoup. Parce que ça baisse une tension.
Visite de travail Bassirou Diomaye Faye en Sierre Leone ce jeudi
Le chef de l’Etat a quitté Dakar, ce jeudi matin, à destination de Freetown, la capitale de la Sierra Leone. Une «visite d’amitié et de travail», selon les services de la présidence de la République. «Au cours de sa visite, Bassirou Diomaye Diakhar Faye va rencontrer son homologue Julius Maada Wonie Bio pour discuter de sujets d’intérêt commun entre les deux pays», précise le compte X de la présiden- ce de la République.
Directeur de cabinet Birame Soulèye Diop choisit Pr Meissa Diakhaté
Le ministre de l’Energie, des mines et du pétrole est allé chercher un universitaire pour l’épauler. Birame Soulèye Diop a, en effet, choisi Pr Meissa Diakhaté pour être son Directeur de cabinet. Un juriste de haute facture, mais aussi un Thiessois comme lui. Mais c’est aussi un poste que Pr Diakhaté a eu à occuper lors du premier passage de Ismaïla Madior Fall au ministère de la Justice. Le ministère de l’Energie, des mines et du pétrole est sans doute l’un des départements les plus importants et surveillés avec l’exploitation des ressources naturelles que d’aucuns assimilent à un «ministère de souveraineté»
Alternance de 2012 - Les premières baisses de Macky Sall
En fin avril 2012, le président Macky Sall avait déjà procédé à la baisse du coût de la vie et applicable immédiatement. Son Premier ministre Abdoul Mbaye était chargé de livrer les nouveaux prix. Le kilo de riz ordinaire était passé à 280 francs contre 325 francs (-45 francs), tandis que le kilo du riz parfumé était à 435 francs contre 475 francs (-40 francs). Pour le sucre, le kilo était arrêté à 580 francs contre 690 (-110 francs), alors que le litre d’huile était fixé à 960 francs contre 1.200 (-240). Il faut cependant constater que les prix n’ont cessé de flamber au cours de ses deux mandats. Même si la crise du covid et celle russo-ukrainienne ont aggravé la situation, obligeant le gouvernement à procéder à de nouvelles baisses
Projet spatial Le lancement du premier satellite du Sénégal prévu pour bientôt
Le premier satellite du Sénégal est fin prêt pour son lancement. Selon Sensat Sénégal qui donne l’information, satellite Gaindesat-1A a été intégré avec succès dans un déployeur d’Exolaunch aux EtatsUnis. GaindéSat-1A est conçu et fabriqué par des ingénieurs et techniciens sénégalais du projet Sensat Sénégal en collaboration avec le centre spatial de l’université de Montpellier. Le satellite a pour mission, la collecte et la retransmission de données environnementales. La date du lancement sera communiquée dans les prochains jours. Pour rappel, en octobre 2023, l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Pr Moussa Baldé, avait procédé à la réception du centre de contrôle des données satellitaires.
Equipement en drones et Gps Le Cadastre se digitalise
La Cadastre aussi digitalise ses procédures pour plus d’efficacité et de transparence. Il a reçu de nouveaux équipements, ce mercredi, selon l’Aps. «Nous avons acquis récemment une dizaine de drones, une vingtaine de Gps qui permettront d’aller faire une collecte de données cadastrales, de façon beaucoup plus rapide et avec une très bonne précision», a dit le chef de la modernisation de la documentation du cadastre, lors d’un atelier consacré aux données foncières. Elimane Malick Ndiaye souligne que le coût est estimé à 600 millions de FCFA. Ces équipements acquis dans le cadre de cette initiative vont permettre à la Dgid, d’après M. Ndiaye, de «faire des relevés topographiques détaillés et de cartographier les terrains avec une plus grande exactitude». Il ajoute : «Déjà, l’utilisation des drones a transformé notre approche et a permis d’atteindre des objectifs majeurs. Les nouveaux équipements reçus vont permettre aux services du Cadastre de réduire les risques de perte et de falsification des documents»
Transport 500 taxis à gaz pour le transport urbain
Le ministre des Infrastructures et des transports terrestres et aériens a présidé, ce jeudi 13 juin 2024, à Thiès, une cérémonie de réception de 500 véhicules à gaz de 5 places dont celle du chauffeur. Ces taxis urbains, financés grâce à un partenariat entre différentes sociétés de transport, la Der/Fj et SenIran, sont destinés aux opérateurs du secteur. Le montant du financement est de 4,2 milliards de FCFA pour un coût unitaire de 8,4 millions de FCFA. L’objectif visé par le Cetud et ses partenaires, c’est de contribuer à remplacer le parc vétuste de taxis par des véhicules neufs qui respectent les normes environnementales. Elhadj Malick Ndiaye s’est engagé à «prendre toutes les dispositions idoines pour garantir une concurrence juste et saine entre les taxis et les voitures de tourisme». Il a également souligné la «ferme détermination» du gouvernement à moderniser le cadre réglementaire afin de mieux répondre aux réalités de l’industrie du transport de personnes.
KEEMTAAN Gi - « TABASCRISE »
Gaie, gaie, la vie à Galsen. Malgré la crise et cet argent que personne ne voit et que tout le monde cherche — en même temps d’ailleurs que la queue du diable, ! —, le sourire ne quitte pas ces bons vivants de compatriotes. On rit, s’amuse, danse avec de décapantes plaisanteries grivoises dont seules nos charmantes et élégantes femmes détiennent le secret. Ça vous rend dingue sans pour autant vous faire perdre votre capacité de discernement. Ce serait la sottise de trop à ne pas commettre. Vous avez compris ? Cette crise, tout le monde semble la ressentir. Et particulièrement dans le monde des médias où certains qui affichaient, il y a tout juste quelques mois encore, des signes extérieurs de richesse commencent à geindre et craignent de vivre une Tabaski morose. Ce du fait de ces méchants fonctionnaires du Fisc qui se font un malin plaisir de bloquer les comptes de leurs entreprises dont les dirigeants se défaussent sur l’environnement difficile consécutif à la rareté des ressources. Pourquoi souriez-vous ? Comme si l’environnement de la presse a jamais été radieux dans ce pays ! Un changement de régime créé toujours des chamboulements. Nonobstant donc cette crise, la vie est belle, les rues vivantes et les marchés débordants. La fête la plus importante de la Umah Islamique est celle qui crée le plus d’insomnie aux chefs de famille de ce beau pays où la Tabaski garde un cachet très particulier. Vous ne verrez nulle part ailleurs dans le monde une telle effervescence et folie dépensière qu’au Sénégal. Elle est unique dans un pays à part avec ses multiples contradictions et paradoxes. L'Aïd Aïd el-Kebir est d’abord cultuelle mais, au Sénégal, elle est vécue avec sa dose de paganisme. Un véritable fourre-tout dont on s’accommode. Elle est tellement unique que, de toute l’Afrique de l’Ouest, des médias français ont préféré braquer leurs caméras sur le marché du mouton au pays de tous les excès. Ce n’est qu’au Sénégal, pays parmi les plus pauvres du monde (et malgré notre pétrole !) que la bête pour le sacrifice peut être cédée à plus d’un million de francs. C’est également le pays où l’on dépense le plus en habillements et en denrées sans en avoir les moyens. On s’endette et se ruine pour les besoin d’un exhibitionnisme et en mettre plein la vue aux voisins. C’est à qui s’affichera avec le plus gros bélier. Ce fameux Puukare qui nous pourrit la vie. Et après, ce sera un long chemin de croix pour des familles qui peineront à tenir le reste du mois. Et tant pis. Ça sera la faute au pouvoir qui s’échine à réduire le coût de la vie pendant que le bon peuple est dans des dépenses futiles et somptuaires. Une de nos « sénégalaiseries » ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
LA BAISSE DES PRIX APPLICABLE EN FIN JUIN
La baisse des prix de denrées alimentaires annoncée hier par le Gouvernement ne sera effective que la semaine prochaine, le 18 juin exactement. Parce qu’en réalité pour toute décision entrainant une modification de prix, la saisine du Conseil national de la consommation est une exigence de la loi. A la suite du CNC du 18 juin, les conseils régionaux de la consommation prendront le relais et ce n’est qu’à la fin de ce processus que les prix seront disponibles et exécutables sur l’ensemble du territoire national. En gros d’ici fin juin 2024. Les prix peuvent être alors fixés soit par décret (riz par exemple), soit par arrêté du ministre du Commerce (homologation pain-farine-ciment-huile et sucre).
BOLA TINUBU, PRESIDENT DU NIGERIA, UN VRAI HOMME D’ETAT !
A la différence des politiciens qui cherchent toujours à caresser les populations dans le sens du poil, quitte à prendre des mesures populistes et démagogues allant à contrecourant de l’intérêt général, l’homme d’Etat, lui, considère avant tout l’intérêt général de son pays et œuvre en conséquence, quitte à prendre le risque de mécontenter ceux qui l’ont élu. Dans la catégorie de ces hommes d’Etat, il convient assurément d’inscrire le président de la République fédérale du Nigeria, Bola Tinubu. Il a prononcé mardi dernier un discours pour célébrer les 25 ans du retour de son pays à la démocratie, après une sombre période de coups d’Etat militaires. Un extrait de ce discours a été publié par nos confrères de « Libération ». Justifiant ses mesures impopulaires comme la suppression de la subvention sur le carburant importé et la dévaluation du naira, la monnaie nationale, Bola Tinubu s’est de nouveau engagé à « réparer » l’économie de son pays « coûte que coûte » alors que l’inflation atteint 40% ! « Il ne fait aucun doute que mes réformes ont occasionné des difficultés, et je ressens vos souffrances. Pourtant, il s’agit de mesures nécessaires pour réparer l’économie sur le long terme et garantir un accès aux opportunités pour tous » a-t-il dit. Eh bien, c’est exactement dans un sens opposé que s’engage le président Diomaye Faye, qui va dépenser 53 milliards pour subventionner des denrées alors que les caisses de l’Etat sont vides ! Dire pourtant que le Nigeria est beaucoup plus riche que le Sénégal dont l’économie a elle aussi besoin d’être réparée… Cherchez l’erreur.
HAUSSE DES TARIFS : EL MALICK NDIAYE SERMONNE LES TRANSPORTEURS
Le ministre des Transports, El Malick Ndiaye, a vertement dénoncé la hausse des tarifs de transport à la veille de la Tabaski. El Malick Ndiaye, qui effectuait ce jeudi 13 juin une visite à la gare routière des Baux maraîchers de Pikine, n’a pas raté les transporteurs. Il a dénoncé au cours d’un cadre d’échanges et de partages avec les acteurs du transport une hausse considérable et irrégulière des tarifs. Ainsi, il déplore cette situation qui, selon lui, est en déphasage de l’esprit de solidarité et partage qui cimente la nation sénégalaise « Nous nous sommes concertés avec le président des transporteurs et des chauffeurs. Ces derniers ont promis de baisser les tarifs pour revenir aux tarifs normaux », a confié le ministre. « Nous avons donné des instructions au gestionnaire de la gare pour veiller à l’application des tarifs homologués », souligne-t-il. Poursuivant, le ministre El Malick Ndiaye promet de combattre les gares routières sauvages qui pullulent dans la capitale et qui échappent à tout contrôle. « Nous allons nous concerter avec nos collègues que sont le ministre de l’Intérieur et celui des forces armées pour combattre farouchement les garages sauvages », promet-il. En outre, le ministre a annoncé la tenue des assises des transports en juillet.
« OUSMANE SONKO, LE RETOUR DU PHENIX », UN NOUVEAU LIVRE SUR LE LEADER DE PASTEF
Le parcours atypique du leader de Pastef, Ousmane Sonko, continue d’inspirer des Sénégalais. C’est ainsi que l’écrivain Mour Seye vient de publier un livre intitulé « Ousmane Sonko, le Retour du Phénix » aux Editions L’Harmattan. Le livre, selon l’auteur, retrace en détail le parcours exemplaire de Sonko de 2014 à 2024, une décennie marquée par des défis démocratiques et des aspirations nationales. L’arrivée au pouvoir du « patriote » Bassirou Diomaye Faye symbolise l’aboutissement d’une quête démocratique et marque le début d’une collaboration incontournable avec Sonko. Ensemble, ils forgent un tandem visionnaire, engagé dans un projet de transformation sociale et économique pour une société juste et prospère. « Dans un récit vibrant, plongez au cœur des ambitions révolutionnaires de Sonko, tel un phénix émergent pour offrir une alternative concrète et efficace à la gestion du pouvoir au Sénégal. Mais son ascension est semée d’embûches, alors qu’un régime hostile tente de barrer la route à cette figure inébranlable d’espoir et d’espérance. Courage, sacrifice, dévouement. Sonko incarne ces valeurs dans une lutte acharnée pour un Sénégal meilleur » écrit Mour Seye, professeur de lettres.
PARC TRANSPORT PUBLIC URBAIN 500 TAXIS A GAZ NEUFS RECEPTIONNES A THIES
500 taxis à gaz neufs ont été réceptionnés, ce jeudi 13 juin 2024, à Thiès, dans le cadre d’une convention initiale signée en février 2021 et entrant dans le cadre d’un programme de renouvellement du parc de transport public urbain, avec 2000 taxis urbains neufs montés au Sénégal. Une initiative qui, selon le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Hadj Malick Ndiaye, qui a présidé la cérémonie, vise à « améliorer la sécurité routière en remplaçant les véhicules vétustes ». Saisissant l’occasion pour échanger avec les acteurs de l’écosystème des transports terrestres dans le contexte des préparatifs de la Tabaski, le ministre a rappelé que cette initiative fait partie d’un programme de modernisation des transports publics dans notre pays, lancé sous le régime du président Abdoulaye Wade et visant à améliorer la sécurité routière en remplaçant les vieux véhicules, souvent impliqués dans les accidents. Un projet qui a donc pour but de moderniser le système de transport et de remplacer les véhicules obsolètes.
LES JEUNES REPORTERS RÉCLAMENT LA MISE SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE DES ENTREPRISES DE PRESSE PEU SCRUPULEUSES
L'organisation dénonce le non-paiement des salaires des travailleurs à l'approche de la Tabaski. Elle regrette l'utilisation par certains patrons de presse de « leur situation fiscale comme subterfuge pour se dérober de leurs obligations légales »
La Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) monte au créneau pour réclamer la mise sous contrôle de la justice des entreprises de presse qui ne respectent pas leurs obligations envers leurs employés. Dans un communiqué cinglant publié ce jeudi 13 juin 2024, l'organisation dénonce le non-paiement des droits des travailleurs des médias à l'approche de la Tabaski et exige l'application des procédures prévues par le droit du travail. Celles-ci prévoient notamment qu'une «quand une entreprise n'arrive plus à honorer ses obligations envers ses créanciers y compris les travailleurs, elle doit être soumise à une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation des biens», rappelle la CJRS dans le texte ci-dessous.
"La Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS) constate avec une très grande désolation l'attitude irrespectueuse des entreprises de presse à l'égard de leurs personnels. Cette situation est d'autant plus désolante et grave qu'elle intervient en cette veille de fête de la Tabaski qui est très importante pour ces pères, mères et soutiens de familles.
La CJRS trouve dommage que certaines entreprises de presse utilisent leur situation fiscale comme subterfuge pour se dérober de leurs obligations légales envers les journalistes et techniciens des médias. Il est temps que les autorités, au-delà de la fiscalité, insistent sur le nécessaire respect des droits des travailleurs. Conformément aux dispositions pertinentes du droit HADA, en particulier de l'acte uniforme portant Code des procédures collectives, quand une entreprise n'arrive plus à honorer ses obligations envers ses créanciers y compris les travailleurs, elle doit être soumise à une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation des biens.
L'Etat n'a pas le droit de laisser ce statuquo perdurer au détriment des travailleurs. Si l'objectif est vraiment de faire respecter la loi, il n'a qu'à aller jusqu'au bout de la logique.
La CJRS demande également à l'autorité de veiller au respect strict du Code de la presse sur les conditions relatives à la gouvernance transparente des entreprises de presse, condition sine qua non pour des entreprises viables et une meilleure administration de l'appui au secteur de la presse.
Enfin, la CJRS appelle les patrons de presse à revenir à la raison en respectant scrupuleusement la législation en matière de droit du travail."
LA PAROLE RELIGIEUSE PÈSE-T-ELLE ENCORE ?
Avec 62% des Sénégalais favorables à leur intervention en politique, leur influence reste indéniable. Néanmoins, une majorité croissante, particulièrement parmi les jeunes, appelle à une séparation plus nette entre religion et politique
(SenePlus) - Le Sénégal, nation réputée pour sa diversité culturelle et religieuse, a toujours entretenu des relations étroites entre les sphères religieuse et politique. Une étude menée en décembre 2023 par l’Institut Timbuktu en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer, intitulée “Perceptions de la place et du rôle des acteurs religieux dans le jeu électoral du Sénégal,” éclaire de manière détaillée l’influence et les défis auxquels font face les acteurs religieux dans le contexte électoral sénégalais.
Depuis les indépendances, le Sénégal a vu se développer une imbrication significative entre ses dirigeants politiques et religieux. Historiquement, les leaders religieux ont joué un rôle de stabilisateurs dans les moments de crises, comme ce fut le cas lors des événements de mars 2021 où des interventions religieuses ont contribué à apaiser les tensions politiques et sociales. Cet héritage se manifeste encore aujourd’hui, alors que les guides religieux continuent d’être des acteurs influents dans la régulation des conflits et la médiation politique.
L’étude révèle que 62% des Sénégalais estiment que les guides religieux doivent intervenir dans le jeu politique. Cette opinion est partagée autant par les jeunes que par les plus âgés, soulignant l’importance perçue de ces figures religieuses comme médiateurs et influenceurs dans le processus électoral. Leur soutien peut conférer une légitimité et une crédibilité supplémentaires à certains candidats ou partis politiques, en renforçant la mobilisation électorale et en influençant les décisions des dirigeants politiques.
Cependant, cette influence n’est pas sans controverse. Une majorité de 58% des répondants, en particulier parmi les jeunes et dans certaines régions comme Tambacounda, exprime une réticence vis-à-vis de l’implication des acteurs religieux dans le processus électoral. Certains leaders politiques et sociaux suggèrent que les religieux devraient se concentrer sur leur rôle spirituel et éducatif, plutôt que de s’engager activement dans la politique électorale.
La question de la laïcité reste centrale dans ce débat. Le Sénégal, bien que majoritairement musulman, est une république laïque où la séparation entre l’État et la religion est constitutionnellement établie. Cependant, dans la pratique, les frontières sont souvent floues. L’étude souligne la complexité de dissocier entièrement la religion de la politique dans un pays où l’imaginaire religieux est profondément enraciné dans la conscience nationale.
À l’approche des élections de 2024, les perspectives d’une implication accrue des religieux dans le jeu politique restaient incertaines. L’étude suggère que leur rôle pourrait évoluer vers une fonction de pacificateurs et de médiateurs, plutôt que d’influenceurs directs sur les choix électoraux. La jeunesse sénégalaise, en quête de sens et de changement, pourrait également redéfinir cette dynamique, en privilégiant des leaders politiques autonomes des consignes religieuses.
En somme, les acteurs religieux au Sénégal continuent de jouer un rôle crucial dans la stabilité politique et la cohésion sociale. Toutefois, leur influence dans le domaine électoral est de plus en plus contestée, reflétant une société en mutation où les jeunes générations aspirent à une séparation plus nette entre le sacré et le politique.
Cette étude offre un éclairage précieux sur ces dynamiques et ouvre des perspectives sur l’évolution du rôle des religieux dans les futures échéances électorales du pays.
L’ANC ANNONCE UN ACCORD AVEC D’AUTRES PARTIS POUR GOUVERNER L’AFRIQUE DU SUD
L’annonce de cet accord ouvre la voie à une reconduction de président de l’ANC, Cyril Ramaphosa, à la tête de la Nation Arc en Ciel pour un second mandat.
Dakar, 13 juin (APS) – Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l’apartheid, a, par la voix de son secrétaire général, Fikile Mbalula, annoncé avoir trouvé un accord avec d’autres formations politiques en vue de la formation d’un gouvernement de coalition.
‘’Nous sommes parvenus à un accord commun sur la nécessité de travailler ensemble’’, a déclaré le responsable du parti de Nelson Mandela, dans des propos rapportés par plusieurs médias.
Fikile Mbalula a fait savoir que le gouvernement de coalition devant être prochainement formé allait graviter autour du centre en incluant notamment l’Alliance démocratique (DA), parti arrivé deuxième des récentes élections législatives, le parti nationaliste zoulou Inkatha Freedom Party (IFP) et d’autres petites formations politiques.
L’annonce de cet accord ouvre la voie à une reconduction de président de l’ANC, Cyril Ramaphosa, à la tête de la Nation Arc en Ciel pour un second mandat.
Le Congrès national africain (ANC) est arrivé en tête des élections législatives en Afrique du Sud avec 40, 19 % des suffrages, mais n’a pas réussi à conserver la majorité absolue au Parlement, une première en trente ans.
Le parti au pouvoir a été crédité de 159 sièges sur les 400 que compte l’Assemblée nationale sud-africaine. Ce qui l’a placé dans l’obligation de trouver un accord avec d’autres formations politiques pour continuer à gouverner l’Afrique du Sud.
AIBD, GROGNE DES TRAVAILLEURS APRÈS LA RÉDUCTION DES AVANTAGES DES CADRES
Peu après sa prise de fonction, le nouveau DG Cheikh Bamba Dieye a instauré une série de mesures notamment la réduction des avantages des cadres, qui inclut des coupes dans les primes de transport et de nourriture.
La grogne s’installe au sein de l'AIBD. En effet, la récente réduction des avantages notamment des cadres a déclenché une vague de mécontentement parmi les travailleurs de l’entreprise, et les murmures de mécontentement se transforment peu à peu en un grondement sourd.
Peu après sa prise de fonction, le nouveau DG Cheikh Bamba Dieye a instauré une série de mesures notamment la réduction des avantages des cadres, qui inclut des coupes dans les primes de transport et de nourriture. « Nous avons été mis devant le fait accompli. Ces avantages étaient essentiels pour compenser notre charge de travail et les responsabilités que nous assumons », déclare un cadre sous couvert d’anonymat.
Même son de cloche, chez certains syndicalistes. « C’est une attaque frontale contre les droits acquis des travailleurs. Nous demandons à la direction de revenir sur ces décisions et d’engager un dialogue constructif avec les représentants des employés », affirme un leader syndical. Selon lui, les syndicats ont été ignorés dans le processus décisionnel.
La grogne monte également chez les cadres, qui se sentent particulièrement visés par ces réductions. Ils estiment que ces avantages, acquis lors des gestions précédentes, répondaient à une volonté de mettre aux normes les rémunérations au sein de AIBD avec ce qui se fait à l’échelle internationale.
« Certains avantages ont été mis en place afin d’attirer les meilleurs cadres sénégalais spécialistes du domaine aéronautique et éparpillés dans les aéroports du monde. Il est inadmissible depriver de ces bénéfices ces experts sans aucune consultation préalable. C’est un manque total de respect pour leur travail et leur parcours », ajoute un autre cadre. Selon des sources internes à l’entreprise, ces mesures viseraient à rationaliser les coûts de l’entreprise en réponse à un contexte économique tendu.
En attendant, le mécontentement continue de croître dans les couloirs de AIBD SA, et le climat social n’est pour l’instant pas propice à la sérénité gage de performances.
TABASKI, MABOUBA DIAGNE RASSURE LES SÉNÉGALAIS À MOINS D’UNE SEMAINE DE LA FÊTE
« Le Sénégal a un besoin de 810 000 moutons pour la Tabaski. Nous sommes à 817 000 moutons, comparé à l’année dernière, donc l’objectif est déjà atteint à moins de six jours de la fête », a-t-il déclaré.
Dr. Mabouba Diagne, ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, était l’invité de l’émission « Au gré de l’actualité » sur Radio Sénégal Internationale (RSI) ce jeudi. Le ministre a fait le point sur les préparatifs de la fête de la Tabaski, en particulier sur la disponibilité des moutons et la subvention des prix de l’aliment de bétail.
Selon Dr. Diagne, la situation actuelle concernant l’approvisionnement en moutons est très satisfaisante. « Le Sénégal a un besoin de 810 000 moutons pour la Tabaski. Nous sommes à 817 000 moutons, comparé à l’année dernière, donc l’objectif est déjà atteint à moins de six jours de la fête », a-t-il déclaré. Le ministre a rassuré les Sénégalais sur l’approvisionnement suffisant du marché en moutons, indiquant que les prix restent abordables et que les efforts sont faits pour maintenir un équilibre permettant à toutes les parties de trouver satisfaction.
Dr. Diagne a également abordé la question de la subvention de l’aliment de bétail, essentielle pour soutenir les éleveurs. « Cette année, 2570 tonnes d’aliment de bétail ont été subventionnées par l’État, ce qui a ramené le prix du sac à 5200 FCFA. L’année dernière, cette mesure ne concernait que 7 régions, mais cette année, elle touche l’ensemble des 14 régions du Sénégal », a-t-il précisé.
Le ministre a souligné que cette subvention est ponctuelle mais qu’elle sera accompagnée de politiques adaptées pour pérenniser le soutien aux éleveurs. « Nous devons continuer à travailler pour des solutions durables qui permettront de maintenir et d’améliorer la productivité du secteur de l’élevage au Sénégal », a ajouté Dr. Diagne.
Ces mesures s’inscrivent dans une vision plus large de souveraineté alimentaire et de soutien au secteur de l’élevage. La subvention de l’aliment de bétail et l’approvisionnement en moutons, sont des étapes clés vers une souveraineté alimentaire renforcée et un secteur de l’élevage plus robuste.
DANS L'ANTRE DES SHOWRUNNER
A cheval entre plusieurs métiers dans la production audiovisuelle, notamment les séries, le showrunner est considéré comme le chef d’orchestre. Il est à la fois le bras administratif et technique.
A cheval entre plusieurs métiers dans la production audiovisuelle, notamment les séries, le showrunner est considéré comme le chef d’orchestre. Il est à la fois le bras administratif et technique. Durant toute la réalisation, il veille à garder une cohérence. Incursion dans l’univers de ce métier en pleine expansion…
Avec le développement de l’industrie cinématographique, de nouveaux métiers voient le jour. A côté des réalisateurs, producteurs, scénaristes, scripteurs entre autres, celui de showrunner a fait son apparition depuis quelques années. Par la force des choses et des exigences de plus en plus présentes dans le monde du septième art, le showrunner occupe une place particulière dans la production d'une série. De par son rôle transversal et de son importance, il peut épouser le rôle d'un autre au-delà de sa fonction.
Élaboration des arches narratives, direction d’écriture, direction artistique, collaboration avec le réalisateur : le showrunner intervient à presque tous les niveaux de la production d’une série. En France comme au Sénégal, ce métier ne fonctionne pas comme aux États-Unis, le pays d’origine. Sous nos cieux, il tend à se développer en raison de la profusion de séries ces dernières années. Il y a un vrai engouement autour, ce qui a permis de mettre sur le devant de la scène les showrunners. Le milieu s’est rendu compte qu’un chef d’orchestre était nécessaire pour garder la mémoire de la série et répondre à tous les interlocuteurs impliqués dans sa fabrication.
Cerveau de la production
Le showrunner est donc chargé de créer l'intrigue de la série avant l'intervention des scénaristes. En d'autres termes, il lui revient de faire les premières propositions pour la conception de l'intrigue. Dans son travail, le showrunner a la responsabilité de faire évoluer les personnages dans leur rôle. Son travail va se sentir du début et à la fin de la production. Il collabore en parfaite harmonie avec le producteur et le réalisateur de la série, surtout lorsque celle-ci demande beaucoup d'investissement humain et intellectuel.
“Le showrunner est un terme anglo-saxon qui nous vient des États-Unis. Ce terme n'existe pas dans le monde cinématographique francophone. Je dirais que le showrunner est comme le réalisateur d'un film, mais dans une série. Il est celui qui va poser une vision à la série, il est le maître à bord. On peut se tromper en désignant le showrunner comme le créateur de la série, alors qu'il ne l'est pas. Dans une série, il peut y avoir deux showrunner. Celui qui écrit la série et celui qui sera chargé de transformer le scénario en série”, explique Jean Luc Herbulot Franco-congolais établi au Sénégal showrunner dans la célèbre série Sakho et Mangane.
Véritable homme du sérail, ce dernier assimile le showrunner non pas à l'architecte de la série, mais au maître d'œuvre. “Entre l'idée de quelqu'un, série créée par, les noms peuvent différer. Un showrunner est beaucoup plus proche d'un producteur que d'un réalisateur, dans la mesure où il peut prendre des décisions que le producteur peut prendre. C'est un rôle qui est plus à cheval entre le producteur et le réalisateur” ajoute-t-il. ElHadji Cissokho, un autre virtuose du milieu, showrunner dans plusieurs séries sénégalaises à succès, pousse lui la réflexion plus loin. À l’en croire, le métier de showrunner peut être mal défini ou mal cerné dans la mesure où des personnes qui exercent une partie du métier de showrunner, sont considérés comme tel. Il fait savoir que le showrunner est la personne garante de la cohérence dans une série où il y peut y avoir plusieurs réalisateurs ou scénaristes.
Le showrunner est au-dessus de tous ceux-ci. Par exemple, dans les séries policières, il y a plusieurs réalisateurs, mais derrière, il y a un showrunner qui va faire de tel sorte que chaque réalisateur va avoir, un cahier de charges pour la cohérence de la série. En général, le showrunner peut être comparé à un directeur de création dans une agence de communication. «Le showrunner est aussi quelqu'un qui a une solide expérience en écriture. Il a aussi une expérience dans d'autres métiers comme le réalisateur, le directeur artistique, le monteur», soutient-il…
Le plus gros poste et le mieux rémunéré
“Il n'y a pas de formation pour être showrunner. C'est l'expérience qui fait de vous un showrunner contrairement aux autres métiers de l'audiovisuel”, confie Elhadji Cissokho. Il est joint dans cette remarque par son collègue Jean Luc Herbulot. Ce dernier informe qu'il s'est formé au fil des années lors des différentes productions dans lesquelles il officiait en tant que réalisateur.
“J'ai eu à collaborer avec des showrunners. Je connaissais leur travail et ce qu'ils faisaient. Au début, je pensais que la conception d'un film se limitait entre le producteur, le réalisateur et le directeur d'écriture. Dans une série qui fait 20 a 40 épisodes par saison, il faut nécessairement quelqu'un qui maintient le style. J'ai été showrunner dans deux séries. Une au Maroc et l'autre ici au Sénégal. Mais c'est au Sénégal où j'ai eu les pleins pouvoirs. Pour mon cas, je suis devenu showrunner par la force des choses. Je produisais beaucoup ce que je faisais au-delà d'être réalisateur. Quand on est réalisateur, on n'a pas forcément de rapports avec les clients, les chaînes. J'ai toujours été entre la production et la réalisation. C'est une position qui vous permet d'être toujours entre la chaîne et les techniciens. Pour être showrunner, il faut d'abord maîtriser les outils de la réalisation. Il revient au showrunner de trouver une adéquation entre le budget et la production de la série. Dans une série, le showrunner rend compte à la fois à la chaîne et au producteur, contrairement à ce dernier qui ne rend compte qu'à la chaîne. C'est le plus gros poste qu'on peut avoir en terme de boulot dans une série. Il est là du début à la fin”, fait savoir Jean Luc Herbulot.
Elhadji Cissokho lui emboîte le pas en soutenant la nécessité d'avoir une bonne connaissance des autres métiers de la production. “Le showrunner est quelqu'un qui a une solide expérience en écriture. Il a aussi une expérience dans d'autres métiers comme le réalisateur, le directeur artistique, le monteur. Il n'y a pas de formation pour être showrunner. C'est l'expérience qui fait de vous un showrunner contrairement aux autres métiers de l'audiovisuel. La transversalité du personnage peut lui conférer le mérite d'être showrunner. Mais l'un de ces rôles principaux reste sa capacité managériale. Il est en contact avec tous les maillons de la chaine. Pour le cas du Sénégal, le tournage et la réalisation des série se fait simultanément. Donc le showrunner regarde les rushs afin d'apporter des ajustements.»
Un lourd investissement intellectuel
Jean Luc Herbulot renseigne que le showrunner est mieux rémunéré que les autres qui interviennent dans la production. Mais cela s'explique du fait que le showrunner reste plus longtemps dans une série. “Les artistes sont plus ou moins mieux payés car il ne sont pas certains de trouver du travail après ou ils sont employés temporairement. Le showrunner gagne plus parce qu'il reste plus longtemps dans la série. Il est en amont et en aval de celle-ci. Je ne sais si c'est un avantage ou pas”, s'interroge-t-il. Pour lui, la satisfaction provient essentiellement du projet qu'on a porté.
“Sur le plan technique et artistique, vous imposez votre vision”, argumente Jean Luc Herbulot. Selon Elhadji Cissokho, il est nécessaire d'être un bon scénariste pour être showrunner, même si cela va avec une dose de pression. “De mon expérience personnelle, être showrunner et réalisateur peut être problématique. Certes, les deux, me donnent une position avantageuse par rapport à beaucoup de choses. Seulement, je n'ai pas le recul nécessaire par rapport à mon travail. Le showrunner doit avoir une retenue par rapport aux autres pour ne pas créer des conflits. C'est en somme, un boulot délicat”, conclut-il.