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2 décembre 2024
Éducation
LES INQUIÉTUDES DE LA COSYDEP SUR L’ANNÉE SCOLAIRE
Deux mois après l’ouverture des classes, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) constate la dégradation progressive du climat scolaire avec les alertes des acteurs.
Deux mois après l’ouverture des classes, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) constate la dégradation progressive du climat scolaire avec les alertes des acteurs. Ces avertissements sont ponctués par les grèves des syndicats d’enseignants, les manifestations d’élèves, et la fermeture prolongée des universités. Tout cela est combiné au réchauffement du front social. En conférence de presse, hier, l’organisation a «exprimé ses vives inquiétudes face aux menaces sur l’année scolaire 2023-2024».
Le directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow fait savoir aussi que l’élection de représentativité des centrales syndicales prévue le 12 décembre, la Coupe d’Afrique de football en janvier et le démarrage prochain de la campagne pour l’élection présidentielle de février 2024, sont des signes d’une année scolaire qui sera fortement secouée.
Ainsi, la Cosydep demande à l’Etat de travailler à prévenir les répercussions du jeu des acteurs politiques sur le fonctionnement de l’école et de l’universitaire. Dans cette optique, pour les responsables de la Cosydep, il est nécessaire de rester vigilant face aux remous dans de nombreux secteurs de la vie économique et sociale, mais aussi au déroulement de tout autre évènement à forte attraction populaire. Cheikh Mbow et Cie appellent la communauté éducative à rester vigilante face à toute velléité d’agitation extérieure pouvant affecter le système éducatif. A l’endroit des candidats à l’élection présidentielle et les leaders d’opinion, la Cosydep les invite à lancer des messages publics pour une union sacrée autour de la protection et de la sécurité des écoles, des élèves, des étudiants et de leurs enseignants.
Sur un autre registre, la Cosydep recommande de résorber les déficits d’enseignants et invite aussi l’Etat à veiller à la tenue régulière des réunions sectorielles et au fonctionnement des Comités de suivi des accords entre syndicats et gouvernement.
La décision de fermer les universités pour quelques raisons que ce soient ne peut tenir devant le caractère inaliénable du droit à l’éducation. C’est l’avis de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep). «Le maintien des étudiants loin du campus risque d’entraîner de graves conséquences en termes de perte sur le temps d’étude, d’abandons massifs, de tentations qui les éloignent des espaces d’éducation et de formation», affirme le directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow.
L'ÉCOLE ET L'UNIVERSITÉ EN PÉRIL
Face aux menaces qui planent sur l’année 2023-2024, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) tire la sonnette d’alarme
Face aux menaces qui planent sur l’année 2023-2024, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) tire la sonnette d’alarme. Face à la presse hier, jeudi 7 décembre, le Bureau du conseil d’administration a livré la recette pour éviter toute perturbation dans le système éducatif.
L a situation qui prévaut à l’école et dans les universités publiques du pays inquiète la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep). Face à la presse hier, jeudi 7 décembre, le Bureau du conseil d’administration (Bca) a tiré la sonnette d’alarme et formulé des recommandations pour face aux menaces qui planent sur l’année 2023-2024. «Constatant la dégradation progressive du climat scolaire avec les alertes des acteurs, les grèves d’avertissement des syndicats d’enseignants, les manifestations d’élèves, la fermeture prolongée des universités combinée au réchauffement du front social, la Cosydep exprime ses vives inquiétudes face aux menaces sur l’année 2023- 2024», a déclaré Hélène Rama Niang, présidente du bureau du conseil d’administration de la Cosydep, dans une déclaration lue devant la presse.
Et pour éviter des perturbations dans le système scolaire et universitaire, la Cosydep recommande de «résorber les déficits récurrents signalés (enseignants, infrastructures, mobiliers) et planifier les besoins en intrants induits par la mise aux normes des établissements, de veiller à la tenue régulière des réunions sectorielles et au fonctionnement des Comités de suivi des accords entre syndicats et gouvernement tel que préconisé par les dispositions des protocoles, de faire preuve, de la part des autorités éducatives, de disponibilité et d’accessibilité envers le système, en dépit des agendas politiques».
En effet, le Sénégal s’achemine vers une élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 25février2024. Ce qui pourrait perturber le système éducatif. C’est pourquoi Cheikh Mbow et cie appellent «la communauté éducative à rester vigilante face à toute velléité d’agitation extérieure pouvant affecter le système éducatif, les acteurs politiques à décliner leur ambition pour l’éducation tout en l’épargnant des rivalités politiciennes, les candidats à l’élection présidentielle et les leaders d’opinion à lancer des messages publics pour une union sacrée autour de la protection et de la sécurité des écoles, des élèves, des étudiants et de leurs enseignants».
Dans sa déclaration, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique réclame aussi l’ouverture des universités publiques. «La décision de fermer les universités pour quelques raisons que ce soit, ne peut tenir devant le caractère inaliénable du droit à l’éducation. Au contraire, le maintien des étudiants loin du campus risque d’entraîner de graves conséquences en termes de perte sur le temps d’étude, d’abandons massifs, de tentations qui les éloignent des espaces d’éducation et de formation», a fait savoir Hélène Rama Niang devant la presse. Non sans rappeler que «ces trois dernières années, l’université a été fermée à trois reprises (2020 avec le COVID, 2022 avec les législatives, 2023 avec les manifestations politiques), entrainant des télescopages de cohortes d’étudiants, perturbant ainsi régulièrement le calendrier universitaire».
C’est pourquoi elle recommande «d’ouvrir les campus sociaux et pédagogiques des universités publiques du Sénégal, comme réclamé par les étudiants et les syndicats du supérieur, de mener une enquête objective pour évaluer l’ampleur des dégâts, identifier les motivations profondes des auteurs, de considérer l’enseignement à distance juste comme une modalité qui complète l’enseignement en présentiel sans le remplacer systématiquement».
LE BURKINA CONSACRE LA PRIMAUTÉ DE SES LANGUES SUR LE FRANÇAIS
Ouagadougou vient d'adopter un projet de loi instaurant une bascule inédite dans le pays : les langues locales deviendront officielles au détriment du français. Un changement dans la dynamique de souveraineté promue par la junte au pouvoir
Selon des informations obtenues auprès de l’Agence France Presse (AFP) le jeudi 7 décembre 2023, le gouvernement burkinabè a adopté un projet de loi révisant sa Constitution. Ce texte consacre dorénavant les langues nationales du pays comme langues officielles, reléguant le français au rang de «langue de travail».
Citant le compte-rendu du Conseil des ministres, l’AFP indique que ce projet de loi «s’inscrit dans le cadre de la réalisation d’une des principales missions de la transition qui consiste à engager des réformes politiques, administratives et institutionnelles en vue de renforcer la culture démocratique et consolider l’État de Droit». Parmi les «innovations majeures» figure «l’érection des langues nationales en langues officielles en lieu et place du français qui devient la langue de travail», précise la source.
Plus tôt cette année, le Mali, également dirigé par une junte militaire et dont les relations avec la France sont tendues, avait adopté une révision constitutionnelle similaire. Au Burkina Faso, ce projet de loi doit encore être voté par l'Assemblée législative de transition. Il prévoit également «l’institution de mécanismes traditionnels et alternatifs de règlement des différends», selon l’AFP.
Cette réforme marque un tournant majeur pour le pays, jadis colonie française. Comme l'a déclaré le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela le vendredi 8 décembre, cité par l’AFP, «L’écriture d’une nouvelle Constitution est une question de souveraineté politique, économique et culturelle. Nul ne peut s’épanouir réellement à partir des concepts d’autrui», faisant allusion à la Constitution française dont le Burkina Faso s'était jusqu'ici inspiré.
PR MARY TEUW NIANE VEUT CORRIGER LE DEPHASAGE CULTUREL DU SYSTEME EDUCATIF
Dans un entretien spécial accordé à L'As tv, Pr Mary Teuw Niane non moins président du Mouvement pour la transformation nationale (Mtn/MotnA) est revenu sur les grands axes de son programme, tout en mettant le curseur sur la réforme du système éducatif.
L'ancien ministre de l'Enseignement Supérieur veut un système éducatif adapté aux réalités socioculturelles du Sénégal. Dans un entretien spécial accordé à L'As tv, Pr Mary Teuw Niane non moins président du Mouvement pour la transformation nationale (Mtn/MotnA) est revenu sur les grands axes de son programme, tout en mettant le curseur sur la réforme du système éducatif.
Universitaire, ancien recteur de l'UGB et ex ministre de l'Enseignement Supérieur, Pr Marie Teuw Niane aurait manifestement commis un crime de lèse majesté de ne pas mettre l'accent sur l'éducation, dans son programme. C'est pourquoi le président du Mouvement pour la Transformation nationale (MTN/MOTNA) et candidat à l'élection présidentielle compte mettre l'éducation au cœur de ses priorités s'il est élu président de la République. «J'ai une vision de l'ensemble du système éducatif. J'ai une vision de l'enseignement supérieur que j'avais commencée à dérouler jusqu'en 2019. Mais j'ai une vision du système en entier», a fait savoir Pr Marie Teuw Niane lors de cet entretien accordé à l'AS TV avant d'ajouter : «Notre système, il est d'abord en déphasage avec ce que nous sommes. Nous parlons nos langues nationales, ce n'est pas dans le système. Nous sommes des croyants musulmans, chrétiens ou religieux traditionnels, ce n'est pas à l'école. Nous avons des valeurs de culture et de civilisation que nous ont laissées nos ancêtres, ça aussi, ce n'est pas à l'école. Il y a d'abord ce premier grand déphasage.» Le deuxième grand déphasage, d'après lui, c'est que pour construire le développement d'un pays, il faut des gens compétents et surtout une jeunesse compétente. «Or nous avons défavorisé la formation professionnelle. Donc il faut redresser cette insuffisance», prône-t-il en outre. Mettant toujours en évidence les grands axes de son programme sur le plan éducatif, l'ancien ministre déclare : «C'est pourquoi notre système éducatif introduira dès le début les langues nationales, l'enseignement des religions. L'enfant musulman apprendra sa religion musulmane. L'enfant chrétien apprendra sa religion chrétienne.» Dans les réformes qu'il prône aujourd'hui pour un système éducatif adapté, il y a, selon lui, l'introduction des valeurs de culture et de civilisation.
Dans le même ordre d'idées, il a indiqué aussi que son programme prendra en charge l'enseignement des métiers. Soulignant dans la foulée que l'Etat a péché sur ce plan. Déclinant toujours sa vision, Pr Mary Teuw Niane a estimé qu'il va soutenir l'Entrée en sixième. «En CM2 on ne fera que le certificat. Il faut permettre à tous les jeunes d'aller jusqu'au niveau de 10 ans. Mais en CM2, on les divise en deux. Une moitié va faire les cursus actuels mais renforcée en sciences et en technologie et en initiation à un métier, et l'autre moitié va faire ce qu'on appelle les collèges polyvalents de formation professionnelle et technique», renseigne le membre de l'Académie nationale sciences et techniques. Par ailleurs, il signale qu'après le Bac, il y aura, s'il est élu président de la République, les universités telles qu'elles existent aujourd'hui, les ISEP. «Et nous aurons les universités nationales technologiques. Et nous voulons en créer cinq. À Matam, à Mbacké, à Mbour, à Vélingara et à Tambacounda», promet-il non sans indiquer qu'ilfaudra introduire aussi le numérique dès le primaire.
S'exprimant par la même occasion sur la fermeture de plusieurs universités, l'ex-patron de l'enseignement supérieur affirme : «Je suis très peiné par la fermeture des universités qui est une très mauvaise chose. Pour nous, le socle de la transformation nationale que nous voulons, c'est l'éducation et la formation. C'est grave que la plus grande université sénégalaise puisse fermer ses portes depuis presque 6 mois.» Et de son avis, les mêmes causes ont produit les mêmes effets, à savoir la massification des universités. «Lorsque j'étais arrivé au ministère de l'Enseignement Supérieur en 2012, j'avais trouvé une université de Dakar autour de 100 mille étudiants, et l'une des premières préoccupations que j'ai eues, c'est de réduire le nombre d'étudiants en jouant sur l'orientation des bacheliers, en jouant aussi sur le fait qu'une partie des bacheliers était orientée vers le privé pour que l'université puisse accueillir un nombre correct d'étudiants. Quand je quittais, le cadre était à 76 mille étudiants. Mais malheureusement quand j'ai quitté, dès la rentrée suivante, le gouvernement a pris la décision de ne plus orienter les bacheliers dans le privé», révèle Pr Niane
«L'ETAT EST COUPABLE»
A l'en croire, l'État est d'abord coupable. «Parce que c'est l'Etat qui a produit la massification», s'insurge-t-il. Toutefois, il trouve inadmissibles les événements qui se sont passés à l'UCAD. Le temple du savoir, insiste-t-il, c'est ce qu'on a de mieux et la jeunesse, c'est le besoin qu'elle a : «le besoin de formation. Maintenant, il est du rôle de l'Etat de pacifier l'espace universitaire», trouve le candidat à l'élection présidentielle. Poursuivant son diagnostic, il précise: «On était arrivé à normaliser la situation. Et c'est ce retour en arrière qui est incompréhensible.»
«ON NE PEUT PAS ENLEVER LA POLITIQUE A L'UNIVERSITE »
Il rappelle aussi que c'est illusoire de vouloir enlever la politique de l'université. «Parce que d'abord, c'est là où on forme les cadres qui vont diriger la nation. S'ils n'apprennent pas la politique à l'université, où est-ce qu'ils vont l'apprendre ? Ça a été toujours comme ça et dans tous les pays du monde. Mais autant on a des idées politiques, autant l'université n'est pas un espace de confrontations partisanes. Il faut éviter d'en faire un espace de confrontations partisanes», recommande l'enseignant. Citant les exemples de Me Abdoulaye Wade, Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Bathily, il pense que les professeurs membres de partis politiques sont nombreux. «Le débat n'est pas dans le fait qu'il y ait de la politique à l'université. Le débat, c'est d'éviter de faire de l'espace universitaire un espace de confrontations partisanes», prône-t-il.
Revenant sur sa candidature, il a fait savoir qu’à l'heure actuelle, ils ont dépassé les 50 mille parrains. Nous avons dépassé aussi les 8 régions où nous avons les 2 000 parrains. Donc nous remplissons les conditions pour être éligible au niveau de la présidentielle de 2024», rassure le candidat. Toutefois, il a demandé pour la prochaine fois que les candidats qui ont des députés ne puissent pas participer au parrainage citoyen.
LE CRI D'ALARME DES ÉLÈVES DE NIANI TOUCOULEUR
Les élèves du collège de Diamaguène Sine ont entamé une grève le 28 novembre pour réclamer de meilleures conditions d'études. Depuis son inauguration en 2013, l'établissement pâtit d'un manque criant d'infrastructures et d'enseignants
Les élèves du Collège d’enseignement moyen de Diamaguène Sine, dans la commune de Niani Toucouleur, étaient en grève le 28 novembre 2023. Ils réclament l’affectation d’un professeur d’espagnol, de table-bancs ainsi que la construction de salles de classe pour pouvoir étudier dans des conditions acceptables, selon Amadou Diallo, vice-président du gouvernement scolaire du collège, le seul dans toute la commune.
Le Principal du collège, Ibrahima Diallo, confirme les dires de l’élève. «Le Cem, construit en 2013, manque de tout. Il n’y a pas de bloc administratif, de salle des professeurs, de mur de clôture, en plus du déficit d’enseignants. Cela a poussé les élèves à aller en grève. Nous interpellons les autorités pour qu’elles viennent aider le Cem en l’équipant pour soulager les élèves et les professeurs parce que les enseignements se font depuis 2013 sous des abris provisoires», a plaidé M. Diallo.
Le maire de la commune de Niani Toucouleur, Seydou Ba a joué aux sapeurs-pompiers pour que les élèves suspendent leur grève. «Je sais que le collège n’est pas de la compétence de la municipalité, mais j’ai jugé nécessaire de venir les rassurer pour qu’ils arrêtent la grève», a martelé Seydou Ba, non sans préciser que les revendications des élèves sont légitimes. Un déplacement qui a bien payé car les élèves ont suspendu leur mot d’ordre de grève en attendant de voir l’évolution de la situation. Cependant, avertit Amadou Diallo, vice-président du gouvernement scolaire, «d’ici quinze jours, si nous n’avons pas gain de cause, nous allons reprendre la grève».
LE MODELE HISNUL-ABRAR
Au Sénégal, la mendicité forcée des enfants talibés constitue une véritable préoccupation. Etat et religieux tentent de lutter avec détermination contre ce phénomène. Le daara Hisnul Abrar est un exemple achevé du concept daara- ferme agricole.
Au Sénégal, la mendicité forcée des enfants talibés constitue une véritable préoccupation. Etat et religieux tentent de lutter avec détermination contre ce phénomène. Le daara Hisnul Abrar est un exemple achevé du concept daara- ferme agricole.
Enfants en régime d’internat
La mendicité forcée des talibés est considérée comme l’une des pires formes de travail des enfants. La place de l’enfant n’est pas dans la rue mais plutôt dans les structures d’apprentissage. C’est ce qu’a compris Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre en érigeant le Daara Hisnul Abrar dans la commune de Thiel, une collectivité locale située dans l’arrondissement de Barkédji, dans le département de Linguère. Pour rallier ce daara distant de la ville de Touba de 120 kilomètres, le visiteur passe par Thiel en empruntant une piste sablonneuse et impraticable. Ce daara baptisé Hisnul Abrar par Serigne Mountakha Mbacké signifie «la protection générale contre tout malheur». Dans ce temple du savoir, mis sur pied depuis 2021, les apprenants, une soixantaine, ont des horaires bien déterminés. Les heures de cours débutent à 9h pour se terminer à 13h avant de reprendre l’après-midi, de 15h à 18h30. Hisnul Abrar est bâti sur le modèle de Khelcom avec des pauses. Les plus petits sont chargés de pratiquer les zikr après la prière du crépuscule. A Hisnul Abrar, pour chaque repas, les talibés observent une pause le temps de bien se rassasier avec de délicieux mets pour lesquels trois cuisinières ont été engagées moyennant un revenu mensuel conséquent. Les repas sont gracieusement offerts par le marabout. Il y a à boire et à manger sans bourse délier. Les talibés sont dans un régime d’internat. Tout est à la charge du marabout et fondateur.
Les priorités : Eau, bitumage et téléphonie
Si l’urgence est le bitumage de la route qui mène dans ce lieu du savoir, la sur-priorité est la construction d’une structure dédiée à la prise en charge médicale des apprenants, mais aussi des populations environnantes. Mais il y a aussi l’électrification de la zone, l’adduction d’eau au profit des villages ainsi que l’amélioration du réseau de la téléphonie. Dans ce daara, il y a une exploitation agricole. «Pour la présente campagne, la récolte est estimée à plus de 50 tonnes. Tout l’argent issu de la vente de cette production, le quintuple de celle de l’an dernier, sera intégralement offert au khalife général des mourides, en guise de hadiya», renseigne Serigne Djily Ndiaye, le coordonnateur des travaux champêtres. Il renchérit : «Deux tracteurs ont été mobilisés requérant chacun deux conducteurs. Ils sont tous des saisonniers. Ajouté à cela, cinq permanents et trois dames qui s’occupent de la cuisine.» D’ailleurs, cette exploitation a reçu la semaine dernière le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural. «Serigne Bassirou est un modèle de réussite, un exemple à suivre. Les jeunes doivent s’inspirer d’une telle personne animée d’un esprit entrepreneurial. En suivant les traces de tels marabouts, les jeunes peuvent s’éviter l’émigration clandestine et gagner leur vie au pays. L’Etat ne ménagera aucun effort pour accompagner toutes les personnes comme Serigne Bassirou», a dit Samba Ndiobène Ka.
Interpellé sur les conflits récurrents entre bergers et agriculteurs, le ministre de l’Agriculture, au-delà de faire un plaidoyer, a invité «les deux parties à plus de tolérance et de compréhension, les uns à l’égard des autres. Que chacune évite de porter préjudice à l’autre ou de se faire justice soi-même». Et le porte-parole du khalife de révéler : «Je ne suis là que pour travailler pour Serigne Touba. Tout ce que j’ai je le partage avec la population. S’il le désire plus que moi, je le leur cède entièrement.»
MATAM AFFICHE UN TRES FAIBLE TAUX BRUT DE SCOLARISATION
La région de Matam (nord) affiche un taux brut de scolarisation de 9,9%, un pourcentage jugé « très faible » comparé à la moyenne nationale qui est de 18,2%, a indiqué le coordonnateur régional de la petite enfance, Iba Diaw.
Matam, 6 déc (APS) – La région de Matam (nord) affiche un taux brut de scolarisation de 9,9%, un pourcentage jugé « très faible » comparé à la moyenne nationale qui est de 18,2%, a indiqué le coordonnateur régional de la petite enfance, Iba Diaw.
»La région de Matam connaît encore des difficultés dans la prise en charge de la petite enfance, notamment par rapport au nombre d’enfants qui ont accès aux structures [dédiées]. L’indicateur reste le taux brut de scolarisation qui est de 9,9%, un pourcentage très faible », a-t-il dit à la cérémonie officielle de lancement de la Semaine nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits.
La manifestation s’est tenue à l’école maternelle El Hadji Mamadou Guèye de Matam, en présence de l’adjointe du préfet de ce département, Ndèye Diombana Cissé, et d’un représentant du maire de la commune.
Le coordonnateur régional estime que beaucoup d’efforts doivent être faits dans la région pour contribuer de manière significative au relèvement du taux au plan national.
Il a rappelé que le secteur de la petite enfance à Matam était confronté à d’autres problèmes liés au manque d’équipements, d’intrants de qualité », et d’un « personnel d’encadrement ».
»Nous voulons inculquer les valeurs de paix aux enfants. On a tous senti cette violence notée dans le monde, à travers les conflits qui n’épargnent personne. Que ce soit dans les communautés, dans les sociétés et même entre les nations. On sent toujours des conflits qui portent préjudice à la condition humaine », a fait savoir Iba Diaw.
Le coordonnateur dit attendre l’investissement des collectivités territoriales sur la prise en charge de la petite enfance, précisant que pour la région de Matam, c’est encore timide.
»On veut sentir les collectivités locales s’investir dans ce secteur. Aujourd’hui, des études scientifiques ont montré qu’un investissement dans ce domaine permet d’assurer un développement durable, c’est-à-dire préparer un adulte qui sera capable d’abord de se prendre en charge mais aussi de protéger sa communauté », a laissé entendre M. Diaw.
Plusieurs activités de divertissement sont prévues au cours de cette semaine, axée sur le thème de « l’éducation à la paix dès la petite enfance ». Une journée du jeu, une activité de plaidoyer sur le développement intégré de la petite enfance et une journée régionale du conte se tiendront à la case des tout-petits de Kanel.
CHEIKH OUMAR HANN ANNONCE LE RECRUTEMENT DE 500 ENSEIGNANTS EN ARABE À TOUBA
Le ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Hann a annoncé, mardi, à Touba, le recrutement prochain de 500 enseignants en langue arabe dans la fonction publique.
Le ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Hann a annoncé, mardi, à Touba, le recrutement prochain de 500 enseignants en langue arabe dans la fonction publique.
‘’On a pris la décision de recruter 500 ‘’ndongo daara’’, enseignants en arabe dans la fonction publique’’, a-t-il dit à sa sortie d’audience avec le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké.
Cette rencontre entre dans le cadre des préparatifs de la Journée nationale des daara et de la remise du Grand prix international du Chef de l’État pour le récital du Coran prévu le 16 décembre.
Pour prétendre à ce poste, a-t-il expliqué, ‘’il faut avoir le baccalauréat sénégalais ou avoir (…) la reconnaissance de la communauté des daara pour exercer le métier d’enseignant arabe.’’
Cheikh Oumar Hann a signalé que ‘’le tiers des enfants qui devaient être à l’école sont dans des daara, un secteur très important dans le dispositif de l’éducation nationale.’’
Cela justifie, a-t-il expliqué, le choix du président de la République de demander à ce que des mesures concrètes soient prises pour l’intégration de cette communauté dans le système de l’éducation nationale.
Le ministre de l’Education a également fait part au khalife de la décision du chef de l’État de mettre à la disposition des daara un montant de 6 milliards de francs CFA, destinés à leur financement et l’achat de 3000 tonnes de riz pour 8800 daara déjà identifiés.
S’agissant du Grand prix international du Chef de l’Etat, Macky Sall pour le récital du Coran, il a indiqué que la ‘’la sélection nationale est terminée. Les autres concurrents internationaux sont attendus dans la semaine.’’
Il a sollicité l’implication de tous les acteurs pour faire de ce concours, ‘’l’un des meilleurs en termes de qualité et de respect de la foi.’’
LA CONFEMEN POSE LA REFLEXION
En Afrique francophone, les difficultés en mathématiques sont réelles chez les élèves. Près de 60% des élèves du primaire n’ont pas le niveau minimum en mathématiques.
Des acteurs de la communauté éducative se réunissent depuis hier, mardi 5 décembre à Dakar. Ce, dans le cadre de la conférence de consensus autour du thème «Enseignement et apprentissage des mathématiques au primaire». Organisée par la Confemen, elle est la première à se tenir sur le continent africain.
En Afrique francophone, les difficultés en mathématiques sont réelles chez les élèves. Près de 60% des élèves du primaire n’ont pas le niveau minimum en mathématiques. C’est ce qu’a fait savoir le secrétaire général de la Conférence des ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la Francophonie (Confemen), Abdel Rahmane Baba-Moussa hier, mardi 5 décembre, lors de l’ouverture de la Conférence de consensus en Afrique. Organisée parla Confemen, en partenariat avec le Centre national d’études des systèmes scolaires (Cnesco), et en collaboration avec le ministère de l’Education nationale, la rencontre qui est axée sur le thème : «Enseignement et apprentissage des mathématiques au primaire», devra permettre de valoriser les résultats en mathématiques issus des évaluations internationales du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la Confemen (Pasec2019).
Parmi les causes des difficultés des élèves en mathématiques, le secrétaire général de la Confemen évoque «la question de la langue d’enseignement», «la diversité de l’accès selon que l’on soit garçon ou fille», entre autres. Selon lui, «les études ont montré qu’il faut faire un travail à l’amélioration de la formation initiale et continue des enseignants».
En effet, la conférence de consensus en Afrique va aussi permettre «d’élaborer des recommandations consensuelles formulées par un jury d’acteurs de la communauté éducative, composé de la société civile, d’enseignants, de parents d’élèves, d’inspecteurs». Et le Sénégal compte mettre en œuvre ces recommandations.
«Le gouvernement du Sénégal s’est engagé à mettre en place des dispositifs réels, des infrastructures de qualité mais aussi en allant vers la révision des curricula», a fait savoir Khadidiatou Diallo, directrice de cabinet du ministre de l’Education nationale.
Pour sa part, le secrétaire général de la Confemen souligne : «Cette conférence de consensus devrait faire désormais partie intégrante de nos actions avec les pays et constituer une suite logique, après la publication des résultats de évaluations menées par le Pasec».
Au programme de la conférence de consensus, il y a des exposés d’experts sur des pratiques éducatives et pédagogiques. La rencontre qui prend fin ce jeudi 6 décembre, est devenue la première à se tenir sur le continent africain.
PLAIDOYER POUR L’ENROLEMENT ET LE MAINTIEN DES FILLES A L’ECOLE
Journée nationale de l’éducation des filles. Une occasion pour indexer les causes de la déscolarisation et de faire un plaidoyer pour les filles à l’école
C’est par une randonnée pédestre que les autorités académiques et les partenaires de l’école ont célébré la journée nationale de l’éducation des filles. Une occasion pour indexer les causes de la déscolarisation et de faire un plaidoyer pour les filles à l’école.
Dans la continuité de la célébration de la journée nationale de l’éducation des filles, l’inspection d’académie de Rufisque a organisé ce samedi, une randonnée pédestre. Une occasion pour les autorités académiques d’insister sur le rôle des chefs d’établissements dans le maintien des filles à l’école, en conformité avec le thème de cette édition qui porte sur le «maintien des filles à l’école, la responsabilité des directeurs, des directrices et des chefs d’établissements»
Ainsi, du siège de l’inspection d’académie à la préfecture de Rufisque, élèves, autorités académiques, chefs d’établissements et des partenaires de l’éducation dans le département et la marraine, Mme Patricia Diagne de la fondation Sococim ont porté des pancartes sur lesquelles, on pouvait des messages favorables à la scolarisation et au maintien des filles à l’écoles
Il s’agissait pour les randonneurs de dénoncer les facteurs de déscolarisation des filles comme les mariages et les grossesses précoces entre autres. Adja Marième Diagne en classe de première au lycée moderne de Rufisque a souligné que la question de l’enrôlement et du maintien des filles à l’école se pose avec acuité et interpelle tout le monde. «Les causes du non maintien des filles à l’école sont diverses. Nous constatons que les mariages précoces ont fait partie des causes, mais nos politiques les ont combattues. Cependant, la vulnérabilité de la couche féminine liée aux faits tels que la pauvreté et la précarité contribuent grandement à la déscolarisation des files», a affirmé Adja Marième Gaye, présidente du gouvernement scolaire du Lycée Moderne de Rufisque.
Patricia Diagne marraine de la journée et admirateur général de la fondation Sococim a rappelé le rôle important que peut jouer la scolarisation des filles dans la transformation économique du pays. Ils soulignent «la multitude de bénéfices sociaux et économiques que peut engendrer une éducation plus poussée et de qualité pour les garçons mais aussi pour les filles», a soutenu Mme Diagne. Elle s’est félicitée des progrès notés en termes de qualité, notamment par rapport aux résultats obtenus dans les écoles de Rufisque. Elle a décerné une mention spéciale à l’Inspecteur d’académie pour la mobilisation notée à l’occasion de cette randonnée et réaffirmé l’engagement et le soutien de la fondation Sococim pour le secteur de l’éducation dans le département de Rufisque.
Pour sa part, l’inspecteur d’académie Mamadou Diop a remercié la marraine pour l’appui constant en faveur de l’éducation dans le département de Rufisque.
«L’administratrice générale de la fondation Sococim n’est jamais sourde aux appels de l’éducation. Elle est très attentionnée à ce propos et elle prend même en charge les questions de l’éducation au-delà même de ce qu’on lui demande», a témoigné M. Diop.