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19 février 2025
Éducation
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DIAKHER SENGHOR, L'ARTISTE DU VISIBLE ET DE L'INVISIBLE
Remettre la spiritualité au cœur de la vie de l’Africain : tel est le message de Mariane Diakher Senghor, une plasticienne au talent indiscutable, qui a proposé une prodigieuse exposition autour de l’art et de la spiritualité à la galerie nationale.
La plasticienne Mariane Diakher Senghor expose 16 années de travail réalisées avec maestria autour de l’art et de la spiritualité à la Galerie nationale d’art. À travers cette production réalisée de main de maître, la jeune artiste invite les Africains à remettre la spiritualité au cœur de leur vie. Et cela pourrait être la voie vers le décollage du continent.
Le vernissage de ce projet ambitieux s’est déroulé le 7 janvier dernier, en présence d’artistes de renom, d’universitaires et de plusieurs personnalités, dont le secrétaire d’État à la Culture et l’ancien ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly.
Dans ce projet, Mariane Diakher Senghor réintègre la spiritualité dans l’art et invite les Africains à renouer avec la spiritualité africaine, estimant que cela permettrait de relever de nombreux défis auxquels le continent est confronté.
Au cœur de sa production se trouvent des coiffures, des chapeaux, et des animaux totémiques comme des éléphants, les guides (appelés anges gardiens dans certaines religions révélées, etc.). Pour Mariane Senghor, Dieu parle et a toujours parlé à l’homme, à l’Africain, et ce bien avant l’avènement des religions révélées.
De ce fait, nous pouvons encore prêter attention pour écouter la voie de Dieu, brouillée, selon elle, par le matériel et nos obsessions. C’est ce qui fait que nous avons du mal à entendre Dieu.
Nous devons non seulement entendre Dieu, mais aussi lui parler à travers nos guides. L’Africain devrait également apprendre à connaître les animaux, car ceux-ci peuvent aussi nous montrer le chemin à suivre et nous aider à guérir de certains de nos maux.
Au-delà des enjeux nationaux, la spiritualité africaine vise également à résoudre des problèmes individuels dans nos vies.
Avant le vernissage, la soirée a été précédée d’un panel autour de la spiritualité et de l’art, animé notamment par Charles Katy, spécialiste des savoirs endogènes, et le célèbre artiste Viyé Diba, modéré par le Pr Pape Massène Sène.
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IL FAUT DIVISER LE PANAFRICANISME
Tous les panafricanismes ne sont pas logés à la même enseigne. Il y aurait de bons et de mauvais, selon le président de la Ligue panafricaine Umoja, M. Sidibé, qui a pris soin de classer Macky Sall, Diomaye Faye et Ouattara dans ces catégories.
Généraliser au Sénégal l’enseignement de l’anglais, langue stratégique dans le monde d’aujourd’hui, est une initiative fort louable des nouvelles autorités sénégalaises. Cependant, pour la Ligue panafricaine Umoja, il est tout aussi important d’inculquer dès le plus jeune âge les valeurs et principes du panafricanisme dans l’esprit des enfants. C’est l’avis exprimé par le coordonnateur de cette organisation panafricaine, Hamidou Sidibé.
M. Sidibé a récemment exprimé cette position devant la caméra d’AfricaGlobe Tv en marge d’un panel organisé dans le cadre de la première édition d’Africa Diaspora Festival. Dans cette entrevue, il a plaidé pour une redéfinition du véritable panafricanisme, car, selon lui, il existe aujourd’hui de faux panafricanistes qui dénaturent le concept par leur manière de faire qui ne sert pas les peuples d’Afrique, mais les intérêts exogènes.
Ainsi, d’après Hamidou Sidibé, parmi ceux qui se revendiquent panafricanistes sur le continent, il y a une distinction claire à faire entre la bonne graine à préserver et l’ivraie à écarter, qu’il considère comme nuisible au progrès panafricain. L’invité d’AfricaGlobe Tv estime qu’il est urgent de trier ces deux catégories et de reléguer l’ivraie dans la poubelle de l’histoire.
Dans sa classification, Hamidou Sidibé place des figures politiques comme Ousmane Sonko et Diomaye Faye ainsi que les dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES) dans un camp, puis Macky Sall et Alassane Ouattara et Cie dans un autre.
Découvrez son analyse complète sur Africa Globe TV.
Africa Diaspora Festival est un événement initié par le journaliste et critique d’art Alassane Cissé. La première édition s’est tenue les 28 et 29 décembre 2024 à la Maison de la Culture Douta Seck.
Le festival a permis de rassembler de grands artistes africains et ceux de sa diaspora, ainsi que des acteurs de la société civile, du développement, et des chercheurs, afin de discuter et d’apporter leur soutien à l’unité africaine et au renforcement du panafricanisme grâce à la culture.
Pour l’initiateur du festival, « la souveraineté n’est pas seulement économique et alimentaire, mais aussi éditoriale et culturelle ». De nombreuses prestations ont été offertes au public lors de la nuit du 28 décembre par différents artistes.
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PLUS DE CULTURE, ENGENDRE MOINS DE CONFLITS
Si les régions sont moins servies, à Dakar, les événements culturels s'enchaînent non-stop. Pour le journaliste Alassane Cissé, c'est une bonne chose, car on ne se lasse jamais de culture. A contrario, cela apaise et garantit, peu ou prou, la paix sociale
Du 28 au 29 décembre 2024 s'est tenue à la Maison Douta Seck de Dakar la première édition de l'Africa Diaspora Festival. Un événement initié par le journaliste et critique d'art Alassane Cissé, par ailleurs promoteur du journal Patrimoine, qui se consacre à la culture. Interviewé en marge du festival, Alassane Cissé a expliqué que ce festival a pour objectif de mobiliser des artistes et intellectuels d'Afrique et de sa diaspora, la société civile et des acteurs du développement autour d'une même plateforme afin de contribuer à l'unité africaine par la culture.
Alors que la souveraineté est devenue le maître mot du nouveau régime en place à Dakar et dans certains pays de la sous-région, comme ceux de l’AES, Alassane Cissé a soutenu que la souveraineté n’est pas seulement alimentaire et économique, mais aussi culturelle et éditoriale. Donc ce rendez-vous culturel s’inscrit aussi dans cet élan de souveraineté retrouvée par certains pays de la région à travers un nouveau leadership a la tête des États.
Ainsi, des participants sont venus des cinq continents pour prendre part à cette première édition de ce festival tenu à la Maison de la Culture Douta Seck de Dakar. Des Africains, artistes et universitaires ont répondu présents.
Le 28 décembre, premier jour du festival, le public a eu droit à un concert de différents artistes présentant des rythmes musicaux variés, agrémenté du spectacle de Laye Ananas en hommage aux militaires victimes du Camp Thiaroye. Ce spectacle époustouflant a été ponctué par des acrobates des The Lions, qui ont donné des frissons aux spectateurs.
Pour Alassane Cissé, il s'agit aussi d'amener sa génération à accomplir sa mission dans le sillage de ce que le panafricaniste guadeloupéen Frantz Fanon avait indiqué.
L’Institut culturel italien a accueilli une exposition off dans le cadre du Dak’Art 2024, qui s’inscrit également dans le Parcours. Le projet, intitulé « Souvenirs d’Italie », met en lumière trois jeunes artistes prometteurs ayant la particularité d’être Italiens tout en étant d’origine africaine : Binta Diaw, Adji Dieye et Delio Jasse.
Leurs créations, présentées de manière collective, explorent des thématiques telles que la mémoire, la post-colonialité et l’émigration. La sélection des artistes a été réalisée par Eugenio Viola, l’un des commissaires d’exposition italiens les plus influents à l’international, actuellement basé en Colombie.
Selon la directrice de l’Institut, Serena Cinquegrana, « grâce à la culture et à l’art, Italiens et Sénégalais peuvent mieux se connaître et se rapprocher ».
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
ANNETTE MBAYE D’ERNEVILLE, UNE PHARAONNE BÂTISSEUSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Enseignante, journaliste et écrivaine, elle incarne l’engagement artistique de manière universelle, tout en déployant l’univers africain comme la source de son inspiration
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
La tonalité poétique d’Annette Mbaye d’Erneville est absolue, vivante et vibrante. Elle va puiser aux sources des rites africains pour en faire une bandoulière perlée d’intensité poétique et pour transmettre tout un legs initiatique.
Comme j’aime à le dire souvent, la poésie est un art esthétique fondateur dans la littérature. Elle est à l’origine de notre parole et de notre imaginaire sacré. Avec elle, nous transcendons tout notre héritage culturel fécond et nous sculptons des joyaux pour la postérité. La poésie est un son, elle est une image, elle est un rythme, elle est synonyme d’histoire et de savoirs et elle s’inscrit dans le langage.
Sans hésitation, on peut dire que la création littéraire d’Annette Mbaye d’Erneville appartient à cette catégorie, celle d’une passion poétique qui devient ici une représentation de notre narration symbolique et métaphorique.
Car la tonalité poétique d’Annette Mbaye d’Erneville est absolue, vivante et vibrante. Elle va puiser aux sources des rites africains pour en faire une bandoulière perlée d’intensité poétique et pour transmettre tout un legs initiatique. La sincérité avec laquelle l’auteur poétise nous emporte avec elle de manière immédiate, tout en caractérisant la continuité du langage poétique.
Avant-gardiste de la scène littéraire sénégalaise, Annette Mbaye d’Erneville possède un talent singulier, fait de justesse, de classicisme et d’audace. Sa poésie est l’expression de la vie, de ses déceptions, de ses joies, du souvenir qui surgit douloureusement, de la beauté des rituels, comme une ronde cosmique qui se reforme à chaque étape.
Le style est structuré par une langue imaginative et puisée dans la symbolique africaine. C’est aussi le langage de l’espoir qui prend source dans la figure de la liberté et qui tambourine que « l’Afrique est debout et va vers la lumière. »
Mais c’est aussi une poésie du combat contre l’oppression de l’homme à l’homme, ou encore de l’homme à la femme, qui fouille la mémoire pour dire des « mots de feu » pour éteindre à jamais les flammes de l’injustice et faire revivre une « aïeule guinéenne que tu ne connais pas ».
Elle traduit encore la tendresse pour les femmes qui ont acquis la liberté de « la solitude des nuits d’hiver ». Elle partage son émotion quand « l’exil [est] trop lourd au cœur gourmand de nos vingt ans ».
La poésie d’Annette Mbaye d’Erneville est rare car elle rassemble émotion et combativité, féminisme et union des cœurs, valeurs sacrées et modernité. C’est ce cheminement de rupture transcendante qui fait la puissance et la beauté du chant poétique d’Annette Mbaye d’Erneville.
« Gawlo ! … chante cet homme nouveau
Jeunes filles aux seins debout
Clamez son nom au vent.
Selbé N’Diaye, fais danser ce petit homme.
Tu es un homme, mon fils.
Tu es un homme ce soir.
Ils sont tous là :
Ceux de ta lune première
Ceux que tu nommes pères.
Regarde, regarde-les bien :
Eux seuls sont gardiens de la terre
De la terre qui a bu ton sang
Extrait de « Kassak », Kaddu, Nouvelles éditions Africaines, 1966
Annette Mbaye d’Erneville, née en 1926 à Sokone au Sénégal, est une figure exceptionnelle de longévité dans la poésie négro-africaine. Enseignante, journaliste et écrivaine, elle incarne l’engagement artistique de manière universelle, tout en déployant l’univers africain comme la source de son inspiration. Sa résidence à Dakar représente un lieu littéraire majeur pour tous les écrivains de passage dans le pays. Ses combats en faveur des femmes font d’elle une personnalité très moderne au sein de la communauté littéraire. Son verbe poétique allié à son éloquence investie de justice humaine est une combinaison remarquable qui marque l’histoire littéraire africaine comme un éclat qui continue de briller dans le flambeau de notre civilisation et de notre renaissance.
RAHMATOULAYE FALL MILITE POUR UNE ÉDUCATION BIENVEILLANTE
Praticienne en psychologie positive, elle propose un guide pour les parents et partage des outils et des stratégies pratiques pour offrir aux enfants un environnement propice à leur épanouissement.
Comment aider les parents à développer les meilleurs réflexes pour réussir l’éducation de leurs enfants ? Tel est le propos du livre titré « Et si on décidait de faire de nos enfants des leaders par une éducation consciente et bienveillante ». L’auteur, Rahmatoulaye Fall, est enseignante spécialisée aux Nouvelles technologies d’apprentissage, d’enseignement et d’évaluation. Son ouvrage sera présenté samedi 11 janvier.
Praticienne en psychologie positive, Rahmatoulaye Fall aide, à travers son ouvrage, les parents à offrir à leurs enfants un environnement bienveillant et à disposer d’outils permettant de booster leur estime de soi. L’enseignante agréée à Ontario, au Canada, leur propose « un kit de survie » qui comporte des « stratégies gagnantes et bienveillantes pour favoriser le développement global de votre enfant ».
Le livre, intitulé « Et si on décidait de faire de nos enfants des leaders par une éducation consciente et bienveillante », ouvre une fenêtre sur la parentalité positive qui semble être aux antipodes des pratiques usuelles en Afrique. Pour l’auteur, tout est mouvement dans cette vie, les parents doivent suivre cette dynamique pour rendre meilleurs leurs enfants et les pousser à donner la meilleure version d’eux-mêmes. « Je ne remets pas en question la façon d’éduquer des Africains. J’attire l’attention sur l’interprétation découlant de notre système. Il y a beaucoup de stéréotypes qui ont été établis, or il est nécessaire de tenir compte des évolutions sociales, surtout que les stéréotypes ont trait aux idées reçues à un moment spécifique, par un groupe spécifique, dans un contexte spécifique », confie R. Fall au détour d’un entretien. Selon elle, « certaines vérités ne doivent pas être généralisées ».
Méthodes
L’enseignante exhorte, dans ce sillage, les parents à revoir leurs méthodes éducatives, remettant ainsi en cause la pertinence de la violence exercée sur l’enfant. Elle cite l’adage selon lequel « joyu xallé mo genn joyu magg « (ndlr il vaut mieux un enfant qui sanglote qu’un adulte qui pleure).
Dans l’ouvrage, « les adultes qui pleurnichent aujourd’hui ont été les enfants qui pleuraient hier ». Mme Fall en rajoute une couche : « Tous ces adultes grincheux et amers ne sont que la conséquence d’une enfance frustrée. Dans chaque coin, on peut trouver un « Pa Allemand » et une « Mère Metti », c’est-à-dire des adultes très marqués par les blessures de leur enfance, des blessures émotionnelles desquelles ils n’ont pas su guérir ». L’auteur a saisi cette brèche pour susciter une interrogation : « Toutes ces blessures ne sont-elles pas les conséquences directes des stéréotypes, de ces idées reçues de notre héritage culturel ? ».
Titulaire d’une maitrise en enseignement, en apprentissage et en évaluation, Rahmatoulaye Fall tire une conclusion dans un de ses chapitres : « un enfant dont les besoins fondamentaux n’ont pas été pris en compte et comblés ne pourra pas atteindre l’épanouissement personnel pour devenir un adulte accompli », ajoute l’enseignante spécialisée aux Nouvelles technologies d’apprentissage, d’enseignement et d’évaluation. Elle indexe aussi des croyances populaires qui placent la femme dans une position inconfortable, avec un impact réel sur l’éducation des enfants. L’expression, ancrée dans l’imagerie collective « Jigen soppal té bul wolu » (signifiant apprécie la femme mais ne lui accorde jamais la confiance » est inscrite dans ce registre. « Voilà le stéréotype le plus malveillant à l’égard des femmes. Il est complètement discriminatoire. Il prête à la femme une des caractéristiques les plus ingrates : elle n’est pas digne de confiance », précise-t-elle avant de revenir sur cette nécessité de valoriser le rôle de la femme dans la mesure où celle-ci assume, selon ses mots, une si grande et belle responsabilité sociale.
Des exemples de ce genre sont mis en exergue dans l’ouvrage, avec un argumentaire assez solide pour encourager les parents à un changement de comportements, à contribuer à l’éclosion de jeunes leaders adossés à des valeurs culturelles mais ouverts à l’extérieur.
Pour cela, l’auteur estime que des expressions comme « Xalé xamul Yallah wayé xamna yarr » (l’enfant est plus réceptif au bâton qu’au Bon Dieu) n’ont plus leur raison d’être. « Il est indéniable que l’une des pires erreurs éducatives héritées de nos croyances limitantes est l’idée que les enfants sont plus réceptifs à la violence qu’à l’éducation bienveillante et religieuse. Or, il est important de trouver dans les écrits religieux les bases qui contiennent des ressources pour une éducation positive exempte de violence morale ou physique ».
Rahmatoulaye Fall, initiatrice de « la classe de Rahma » très suivie sur les réseaux sociaux, propose, entre autres, la psychopédagogie du défunt guide spirituel Serigne Saliou Mbacké pour changer la donne. Elle trouve bien possible pour les parents d’allier bienveillance et fermeté et d’établir une différence entre autoritarisme et autorité.
LA PREMIERE DAME S’ENGAGE
Le Sénégal est décidé à garantir une éducation inclusive pour toutes les filles. Le ministère de l’Education nationale a célébré hier, jeudi 9 janvier, à Diamniadio, la Journée nationale de l’éducation des filles.
Le ministère de l’Education nationale a célébré hier, jeudi 9 janvier, à Diamniadio, la Journée nationale de l’éducation des filles. La cérémonie marquée par la présence de la Première Dame Marie Khone Faye, marraine de l’évènement, a été une occasion de plaider pour une éducation inclusive pour toutes les filles, avec le lancement des campagnes « Le Sénégal éduque ses filles » et « Initiative priorité à l’égalité ».
Le Sénégal est décidé à garantir une éducation inclusive pour toutes les filles. Hier, jeudi 9 janvier au Centre de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, la célébration de la Journée nationale de l’éducation des filles par le ministère de l’Education nationale a été une occasion pour sensibiliser et mobiliser davantage les acteurs sociaux et institutionnels en faveur d'un accès équitable des filles à une éducation de qualité. Axé sur le thème « Pour une éducation inclusive de qualité, les filles s’engagent et engagent la communauté », l’évènement a permis de procéder au lancement des campagnes « Le Sénégal éduque ses filles » et « Initiative priorité à l’égalité ». « Promouvoir l’engagement des filles est crucial pour favoriser des changements positifs et durables. En s’impliquant activement dans leur environnement, les filles deviennent des catalyseurs de transformation sociale », a déclaré le ministre de l’Education nationale Moustapha Guirassy.
En effet, les défis sont encore nombreux pour garantir l’accès à l’éducation pour toutes les filles au Sénégal malgré les progrès réalisés. Mariages précoces, pauvreté, manque d’infrastructures scolaires avec des écoles sans toilettes, violence basée sur le genre… les obstacles à l’éducation des filles subsistent. « Ces obstacles peuvent être physiques, sociaux ou économiques et leur impact est indéniablement profond non seulement pour les filles elles-mêmes mais aussi pour les communautés et les pays dans leur ensemble », a fait savoir le représentant de l’UNICEF, Jacques Boyer.
Venue présider la Journée nationale de l’éducation des filles dont elle est la marraine, la Première Dame, Marie Khone Faye, a plaidé en faveur d’une éducation inclusive et équitable pour toutes les filles. « Je me fais le porte-étendard de cette noble cause et je m’engage à vos côtés pour que toutes les filles soient à l’école et s’épanouissent dans un environnement scolaire sûr, sécure et inclusif. Je lance donc un appel, à toutes et à tous, pour réussir ce pari de la société éducative que nous voulons bâtir. Les filles nous y invitent. Du haut de cette tribune, je m’engage solennellement à porter le plaidoyer pour la promotion de l’éducation des filles au Sénégal et dans le monde », a déclaré Marie Khone Faye. La Journée nationale de l’éducation des filles a vu la présence de tous les acteurs de l’éducation notamment les enseignants, la société civile, les parents d’élèves, les partenaires.
LA PREMIERE DAME MARIE KHONE FAYE PRECONISE DES ACTIONS CONCRETES EN FAVEUR DES FILLES
Mme Faye a souligné que le Sénégal a tous les atouts pour devenir un exemple de progrès et de solidarité sous la chaîne internationale.
La Première Dame du Sénégal, Marie Khone Faye, plaide pour que cette année nouvelle soit marquée par des actions concrètes en faveur des filles. Elle s’exprimait jeudi, lors à l’occasion de la nationale de l’éducation de cette couche vulnérable, dont elle est la marraine.
Le Sénégal, à travers le ministère de l’Education nationale, a célébré, jeudi, la Journée nationale de l’éducation des filles. Pour cette édition, la Première Dame, Marie Khone Faye été choisie, comme marraine. Présidant cette cérémonie, Mme Faye a souligné que le Sénégal a tous les atouts pour devenir un exemple de progrès et de solidarité sous la chaîne internationale.
« Pour ce faire, nous devrons ensemble, mobiliser toutes les forces vives de la Nation, afin de surmonter les défis et bâtir un devenir meilleur pour tous et toutes. Ainsi, nous contribuerons à la construction d’une société plus juste et plus équitable tel que préconisé par l’agenda de la transformation nationale Sénégal 2050 », a dit la première épouse du Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye.
Dans cette optique, la Première Dame souhaite que cette année nouvelle soit marquée par des « actions concrètes » en faveur des filles. « Cette journée est un moment précieux où nous mettons en lumière, l’importance vitale de l’éducation pour toutes les filles du Sénégal. Cet événement incarne notre vision commune d’un avenir où chaque fille quel que soit son lieu de naissance, son statut, aura les mêmes chances d’apprendre, de grandir et de participer pleinement au développement socioéconomique du pays », a-t-elle ajouté.
Le thème de cette année, « l’équité sociale et scolaire, pour une éducation inclusive et de qualité, au cœur de nos missions », souligne, selon Marie Khone Faye, l’importance de l’éducation des filles dans le développement socioéconomique.
NOUS AVONS FAIT DES PROGRÈS INDÉNIABLES CE DEMI-SIÈCLE PASSÉ
Ndioro Ndiaye, ancienne ministre, affirme qu’actuellement on est dans le temps de la consécration de la femme, donc de la jeune fille.
« On est actuellement dans le temps de la consécration de la femme, donc de la jeune fille. Et il est heureux que le gouvernement ait décidé, à travers le ministère de l’Education nationale, de s’occuper davantage des jeunes filles, concernant leur environnement de scolarité, des programmes, des politiques publiques concernant cette cible-là », a affirmé, hier, le Professeur Ndioro Ndiaye, lors de la Journée nationale de l’éducation des filles. Offerte en modèle de réussite aux jeunes filles à l’occasion, Mme Ndiaye a souligné que cette cible est fondamentale, parce que c’est l’avenir du pays.
« Il est important de mentionner que nous avons fait des progrès indéniables ce demi-siècle passé, dans le cadre de la promotion de la jeune fille. Parce que tous les bailleurs de fonds, toutes les structures qui s’occupent du développement, s’intéressent à cette cible-là, et dans tous les pays du monde. Et le Sénégal a bénéficié de cette disponibilité », a-t-elle affirmé.
Cependant, note-t-elle, si l’Etat n’anticipe pas sur la dominance des filles dans les structures scolaires, il peut se poser une question de déséquilibre au sein de la population.
« Autant les garçons sont en avant actuellement, dans le moyen, dans l’élémentaire et surtout à l’université, dans le supérieur, les filles ont fait des pas de chair. Et non seulement elles sont nombreuses maintenant à atteindre le stade où elles peuvent compétir et réussir les examens et dans ces compétitions, elles sortent les meilleures. Alors il faut quand même faire attention, créer une balance et un équilibre », signale-t-elle.
Elle estime qu’il faut des structures de réflexion qui anticipent ce type de problème. « Parce que c’est vrai, maintenant les choses vont être prises en charge ou sont déjà prises en charge. On va accélérer le rythme et améliorer les investissements qu’on y fait. Mais, au bout du compte, il faut éviter que nous réglions un problème pour en créer d’autres par ailleurs. Parce que chaque groupe a un rôle à jouer et devrait le jouer pour que l’on puisse espérer avoir à la fin quelque chose de concret qui puisse améliorer les conditions de développement de notre pays », insiste l’ancien ministre sous le régime socialiste.
Pr Ndioro Ndiaye invite les autorités à équiper aussi les écoles et centres de formation de réseaux d’addiction à l’eau potable et aussi de toilettes aussi bien pour les filles que pour les garçons.
DE NOMBREUX OBSTACLES SE DRESSENT ENCORE DEVANT LES FILLES
Oumou Khaïry Sall, coordonnatrice de la section sénégalaise de Fawe (Forum des éducatrices africaines) est formelle
La section sénégalaise de Fawe (Forum des éducatrices africaines) est l’une des premières Organisations non gouvernementales (Ong) à s’investir aux côtés des pouvoirs publics pour la scolarisation des filles. Malgré les avancées notables enregistrées au Sénégal, Oumou Khaïry Sall, coordonnatrice de la structure, estime que de nombreux obstacles se dressent encore devant les filles en matière d’éducation.
Des statistiques du ministère de l’Education nationale ont montré qu’en matière d’accès, le Sénégal a réalisé beaucoup de progrès et que les filles dominent de loin les garçons. Le Taux brut de scolarisation (Tbs) des filles est de 58,9% alors que celui des garçons est de 48,2%.
Toutefois, bon nombre de ces filles n’arrivent pas à terminer leurs cycles élémentaire et secondaire, entraînant ainsi un taux d’abandon plus élevé chez elles. De l’avis d’Oumou Khairy Sall, coordonnatrice de Fawe /Sénégal, de nombreux obstacles se dressent encore devant les filles et les empêchent de poursuivre leurs études.
« La pauvreté, les mariages et grossesses précoces, l’environnement scolaire inadéquat, l’insécurité sont, entre autres, les facteurs qui favorisent le dérochage précoce des filles », informe Oumou Khairy Sall dans un entretien. Pour lutter contre le phénomène de l’abandon par exemple, Fawe/Sénégal a élaboré des stratégies et des programmes visant à soutenir et à accompagner les filles. Ainsi, renseigne la coordonnatrice de l’organisation, des conférences, des fora et des panels de sensibilisation, sur des thèmes relatifs à l’éducation des filles, sont organisés au niveau des communautés pour pousser les acteurs à la réflexion sur l’intérêt de l’école pour eux et pour les filles.
La coordonnatrice de Fawe/Sénégal soutient que leur structure s’est fortement impliqué dans l’éducation des filles, et ses différentes interventions se focalisent sur leur parcours scolaire et leur environnement. Dans ce sens, elle affirme que des cours de soutien dans les disciplines scientifiques sont organisés au profit des filles vulnérables afin de les aider à améliorer leurs performances et en conséquence, les maintenir à l’école le plus longtemps possible. « Elles sont aussi renforcées en compétences de vie pour développer leur leadership à l’école et être en mesure de postuler à des postes de responsabilité au sein des gouvernements scolaires et autres clubs d’animation », informe Mme Sall.
A Fawe/Sénégal, dit-elle, organise aussi des rencontres entre des femmes scientifiques de haut niveau et des élèves filles des séries S. Ces femmes partagent avec celles-ci leur parcours et leur parlent des défis en tant que femmes fréquentant les séries scientifiques jadis réservées en général aux hommes. « Pour avoir une société juste et égalitaire, il est fondamental que les filles et les garçons aient les mêmes droits à l’éducation, à la santé et au bien être entre autres.
L’Etat du Sénégal s’y attelle et il est secondé dans cet élan par des Ong actives en éducation comme le Fawe-Sénégal », note Oumou Khairy Sall.