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25 novembre 2024
Culture
ENGOUEMENT AUTOUR DE L'EXPOSITION DES OEUVRES DE PICASSO
Le peintre et sculpteur, Picasso est à Dakar après un demi-siècle. Un retour très symbolique. Pour cause, le Sénégal abrite une exposition de ses œuvres. Le vernissage, ouvert avant-hier, se poursuit jusqu’au 30 juin prochain
Le peintre et sculpteur, Picasso est à Dakar après un demi-siècle. Un retour très symbolique. Pour cause, le Sénégal abrite une exposition de ses œuvres. Le vernissage, ouvert avant-hier, se poursuit jusqu’au 30 juin prochain. Les amoureux des arts plastiques sont émerveillés des pièces de cet artiste aux multiples facettes. La grande salle du Musée des Civilisations Noires a refusé du monde avant-hier. Le public est venu nombreux prendre part au vernissage de l’artiste multidimensionnel, Pablo Picasso. Les œuvres de ce dernier sont à Dakar 50 ans après. Les visiteurs et les officiels ont été sublimés par les pièces de celui qui est considéré comme l’un des artistes les plus marquants du 20e siècle. Picasso était à la fois peintre, sculpteur, graveur et céramiste. Ses œuvres attirent les curieux et continuent à passionner le monde. A cette exposition, il y a des sculptures et des peintures réalisées par des artistes africains. Il y a aussi des masques et des bustes. Sur les cimaises fièrement accrochées, un tableau attire l’attention.
Cette toile, intitulée « Le peintre et son modèle » a été réalisé en 1964. Il fait partie des nombreuses variations que Picasso a consacrées, au cours de sa vie, à un thème fondamental de l’histoire de la peinture. L’œuvre « Nu couché avec des personnages » attire l’attention des visiteurs. Selon une note de présentation, Picasso abandonne la perspective illusionniste pour se concentrer sur l’étude des volumes qu’il souhaite transcrire d’une façon à la fois profonde et plus exhaustive. Le tableau du « Jeune garçon nu » fait partie d’une série de portraits et d’autoportraits que Picasso a réalisés à l’été et à l’automne 1906. La palette est réduite à des tons gris et ocre pour privilégier une recherche formelle. En fait, Picasso effectue ici, un retour à la tradition grecque archaïque, notamment au type « kouros ». Il rappelle également les « Ignudi » de Michel Ange. Ce tableau est un jeune homme « imberbe » représenté de face, nu, aux épaules larges, un pied en avant, excluant tout trait individuel... Cette exposition gigantesque est l’œuvre de quatre institutions. On y note également des archives qui viennent de l’Ifan, en l’occurrence des journaux de Dakar Matin et des journaux du « Soleil » ainsi que le catalogue de l’exposition de Picasso de 72. Il y a aussi une grosse photo qui montre Picasso dans son contexte. C’est-à-dire dans son atelier, dans son espace entouré de ses œuvres.
« On a choisi de mettre ici des world peppers à dimension humaine pour immerger les visiteurs dans l’ambiance de l’atelier de Picasso. Picasso est de nouveau à Dakar. Car, c’est une exposition du retour de 1972 à 2022. C’est un demi-siècle. Il faut fêter ça », explique le commissaire de l’exposition Dr Malick Ndiaye par ailleurs directeur du Musée Ifan, Théodore Monod. A noter que le vernissage a été présidé par le ministre de la Culture, Abdoulaye, Diop, l’Ambassadeur de France au Sénégal, Philippe Lalliot.
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L'ART DU ROMAN SELON MBOUGAR SARR
EXCLUSIF SENEPLUS - C'est quoi être un romancier ? Que fait ce dernier à sa société ? Qu'est-ce qu'une fiction fait au réel, et inversement ? Comment les distingue-t-on ? Le lauréat du Prix Goncourt 2021 parle de sa quête quotidienne en tant qu'écrivain
SenePlus.com a organisé, jeudi 31 mars 2022 à L'Harmattan, une rencontre sur "Littérature, Culture et Consensus sociétaux" avec Mohamed Mbougar Sarr, le lauréat du prix Goncourt 2021, Abdoulaye Elimane Kane, Felwine Sarr, Elgas, Paap Seen, Penda Mbow, Alymana Bathily et plusieurs autres participants d'envergure.
Dans cet extrait, Mbougar Sarr interrogé par Elgas, s'épanche quelque peu sur son travail en tant que romancier face aux réceptions diverses et variées de la part des lecteurs.
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LA NÉCESSITÉ D'INTRODUIRE LES LANGUES NATIONALES DANS LE SYSTÈME ÉDUCATIF
Retour sur la conversation organisée par SenePlus jeudi 31 mars à Dakar autour du thème "littérature, culture et consensus sociétaux", avec nombre d'intervenants de renom dont Mohamed Mbougar Sarr, Felwine Sarr, Elgas, Penda Mbow, entre autres
Retour sur la conversation organisée par SenePlus jeudi 31 mars à Dakar autour du thème "littérature, culture et consensus sociétaux", avec nombre d'intervenants de renom dont Mohamed Mbougar Sarr, Felwine Sarr, Elgas, Penda Mbow, entre autres, dans le journal de VOA Afrique. Élément à écouter à partir de 22 minutes 33 secondes.
J’EVITE DE PLUS EN PLUS DE ME JUSTIFIER
Point final de la polémique sur l’apologie de l’homosexualité : Mbougar Sarr est formel
Les petites vidéos de lui qui circulaient à sa consécration au Goncourt, le décrivaient comme quelqu’un de discret. Et c’est un coup d’œil discret qu’il a jeté avant de pénétrer la salle Amadou Aly Dieng de la maison d’édition Harmattan. L’écrivain n’aura pas de mal : la salle n’est pas pleine. Mais elle le sera, progressivement, et comme on pouvait l’espérer. La cérémonie de présentation du roman, qui trône en ce moment sur la littérature en langue française, a tenu ses promesses.
Ce sont Mbougar Sarr, Souleymane Gassama dit Elgas, la professeure Penda Mbow, Seneplus, entre autres, qui invitent : ça ne pouvait que drainer du monde. Et des demandes de photos et d’autographes. C’est «un travail sérieux» qui a suscité la réussite de La plus secrète mémoire des hommes, a annoncé Abdoulaye Diallo, directeur de Harmattan Sénégal. Les éloges n’ont pas manqué envers le Goncourt. Ce dernier, meilleur élève du Sénégal en 2009, est connu de tous. Et «il faut débarquer de la planète mars ou de plus loin, pour ne pas le connaître», a dit son ami Elgas qui n’a pas manqué de le défendre. Car, bien sûr, Mbougar, depuis peu, est un nom qui a «polémique» pour synonyme. Apologie de l’homosexualité, lui accole-t-on. Toute la furie après consécration sera balayée d’un revers de main par Souleymane Gassama : «Il a fallu qu’il y ait le Goncourt pour que toutes ces choses souterraines, ces frustrations accumulées ressortent, comme ça, en flots incendiaires, alors que justement sur ce sujet-là, il a eu un propos mesuré. Il a capté l’état de la société sénégalaise à laquelle il a pu tendre un miroir.» De purs hommes (ouvrage publié avant celui qui a remporté le Goncourt), somme toute, «a suscité des tensions irrationnelles».
Rétrécissement de l’espace du débat
Cette rencontre du 31 mars à la maison d’édition Harmattan de Dakar, selon la perspective de Elgas qui retraçait l’itinéraire littéraire de Mbougar, aide «à désamorcer les bombes» et à «ramener les choses à leur proportion». Parce qu’«un romancier n’est pas un dogmatique. Il n’est pas dans l’injonction, ce n’est pas un manipulateur». L’accusé lui-même ne manquera pas de dire un mot sur le livre pointé du doigt. Parlant d’engagement, de co-construction du sens d’un roman, entre lecteur et auteur, il dira que «ce n’est jamais un auteur que vous êtes en train de juger, c’est vous que vous dévoilez». Ce propos n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. L’assistance semblait guetter une telle phrase. Des applaudissements l’accompagnent alors. Par ailleurs, il soutiendra : «Tout ce que j’ai tenté de dire, de faire, se trouve dans les livres. C’est la raison pour laquelle j’évite de plus en plus de m’exprimer. J’évite de plus en plus de donner des explications. J’évite de plus en plus de me justifier, parce que je crois que je n’ai pas à le faire.»
Eloges, applaudissements, enthousiasme : à la salle Aly Dieng se sont rencontrés des hommes et des femmes, jeunes et autres d’âge plus avancé, pour célébrer un fils du pays. L’ambiance bienveillante a aussi mis en évidence une convergence d’idées entre les différents intervenants. Les professeurs Penda Mbow, Felwine Sarr et Abdoulaye Bathily se sont accordés à dire qu’il s’installe au Sénégal un rétrécissement de l’espace du débat. Felwine Sarr, co-éditeur de La plus secrète mémoire des hommes, a d’ailleurs fustigé l’émergence de «censeurs» qui s’arrogent le droit de s’opposer à la diffusion de telle ou telle œuvre artistique. «Obscuran¬tisme» et «intolérance», décriera M. Bathily.
LE DERNIER COUP D'ESSAI AFRICAIN DE NETFLIX
Le leader du streaming en difficulté sur ses marchés historiques, avance ses pions en Afrique. Sa dernière trouvaille : une téléréalité 100% africaine aux recettes similaires à celles des plus gros succès du genre
On se croirait presque dans "L’incroyable famille Kardashian", du nom de l’ancienne tranche favorite de la chaîne E!. Mais si la nouvelle émission de téléréalité de Netflix ne raconte pas les coulisses d’une riche et célèbre famille américaine, elle n’en imite pas moins les codes, à travers le casting et le décor notamment.
"Young, Famous and African" (Jeune, célèbre et africain) disponible sur la plateforme américaine de streaming depuis le 18 mars, met en vedette pour cette saison inaugurale, une dizaine de stars africaines, parmi lesquelles l’actrice Nigériane Annie Macaulay-Idibia et son époux musicien 2Baba, l’artiste Tanzanien Diamond Platnumz, l’animatrice de télévision Sud-Africaine Khanyi Mbau, et la femme d’affaires Ougandaise Zari Hassan, entre autres.
Vision africaine du bling-bling
Le ton est donné dès les premières secondes avec des têtes d’affiche dont le quotidien n’envie rien à celui des riches fortunés Européens ou Américains. Champagne et caviar à table, habillements de haute couture, déplacements en jet privé… le style de vie ostentatoire est assumé jusque dans le discours. Il s’agit pour les acteurs, comme le titre le suggère, de révéler cette Afrique qui a réussi, quitte à tomber parfois dans l’extravagance.
Le scénario se déroule en Afrique du Sud, un pays décrit par Khanyi Mbau comme le carrefour portuaire du continent. « Si vous êtes en Afrique, c’est là où se trouve l’argent », renchérira Diamond Platnumz. Durant sept épisodes, d’une quarantaine de minutes environ chacun, le téléspectateur est plongé dans le quotidien cossu de ces personnages ayant réussi dans leur domaine respectif. Une relation d’amitié chahutée, avec la dramaturgie caractéristique de ce genre de fiction.
Stratégie marketing
Avec « Jeune, célèbre et africain » créée par Peace Hyde et Martin Asare-Amankwa, tous deux Ghanéens, Netflix tente une énième manœuvre de séduction en direction de l’Afrique via un nouveau genre. C’est, en effet, la première série de téléréalité africaine de la spécialiste de la vidéo à la demande. L’initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant le continent. Objectif : se positionner sur ce marché à fort potentiel, mais dont elle ne détient qu’une part congrue pour l’instant.
Dépassée par des plateformes locales plus anciennes telles qu’Iroko ou encore Showmax, la firme de Palo Alto ne compte que deux millions d’abonnés en Afrique. Très loin de ses 221,8 millions au total. Son catalogue est surtout en manque de contenus exclusivement africains. Ce qu’elle s’emploie depuis peu à corriger avec le développement de talents locaux, la signature de partenariats avec des acteurs du cinéma et même le lancement d’offre gratuite, au Kenya par exemple.
C’est presque une question de survie pour ce géant dont la croissance s’essouffle. L’Afrique pourrait donc constituer pour lui une bouffée d’oxygène face à une concurrence féroce dans les autres régions.
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UN ROMANCIER NE CAPTE JAMAIS RIEN D'AUTRE QUE L'INQUIÉTUDE AMBIANTE
Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt, a déclaré jeudi soir à Dakar n'être pas "surpris par la polémique" au Sénégal sur un de ses livres traitant de l'homosexualité, lors de sa première conférence publique au pays depuis sa distinction
L'écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt, a déclaré jeudi soir à Dakar n'être pas "surpris par la polémique" au Sénégal sur un de ses livres qui traite de l'homosexualité, lors de sa première conférence publique dans son pays depuis sa distinction.
Mbougar Sarr, qui vit en France, a remporté en octobre 2021 le Goncourt, la plus prestigieuse distinction littéraire en France, pour son roman "La plus secrète mémoire des hommes" (éditions Philippe Rey et Jimsaan), une fiction sur la vie du défunt écrivain malien Yambo Ouologuem.
L'écrivain, né en 1990, est auteur de quatre livres dont "Terre ceinte" (2014), "Silence du coeur" (2017) et "De purs hommes" (2018). Ce dernier, se rapportant à l'homosexualité, relate l'histoire d'un homme dont le cadavre est déterré puis traîné par une foule hors d'un cimetière.
Mis en lumière par le prix Goncourt malgré son antériorité, l'ouvrage "De purs hommes" a été mal accueilli par certains qui ont estimé que l'écrivain s'y montre favorable à l'homosexualité, un phénomème largement assimilé à une déviance au Sénégal.
"La polémique et les amalgames ne m'ont pas surpris. Depuis longtemps, j'ai été préoccupé par une question, ce que signifie être romancier aujourd'hui", a-t-il affirmé, devant un public formé notamment de chercheurs, d'élèves et d'étudiants.
"Un romancier est quelqu'un qui ne capte jamais rien d'autre que l'inquiétude ambiante. Tout mon esprit est de garder l'essentiel. Mon travail est un travail de fiction. Tout ce qu'on peut proclamer sur moi comme fantasme et caractérisation est dérisoire", a-t-il dit, lors de la conférence organisée par le site d'information sénégalais Seneplus.
"Lorsqu'on a une oeuvre qui est attaquée, on est le moins bien placé pour la défendre. Il y a quelque chose de mortifère pour l'auteur qui est attaqué de dire +voilà ce que j'ai voulu faire, quelles sont mes intentions+", a indiqué l'écrivain de 31 ans.
"Quand on est celui qui a créé l'oeuvre, c'est difficile et même pas souhaitable de se défendre. Tout ce que j'ai à dire est dans mon travail littéral. La réponse est là", a-t-il poursuivi.
"A côté de cela, il y a un espace de débat qu'il faut toujours maintenir. Dans nos sociétés traditionnelles, il y a toujours eu des traditions, des rituels, des configurations qui privilégiaient des formes de tolérance. Comment les cadres qui permettaient une forme de tolérance ont été détruits", s'est-il demandé.
L’UCAD CELEBRE SON PARRAIN
Depuis quelques années, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) et les autres instituts universitaires célèbrent Cheikh Anta Diop et, plus exactement, en prélude du 31 mars qui est la journée du parrain
L’édition 2022 des Journées portes ouvertes de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) a été ouverte hier à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Cette rencontre, qui va durer trois jours, regroupe des chercheurs et membres du personnel administratif, technique et de service de l’Ifan qui cherchent à offrir au public l’opportunité de vulgariser la vie et l’œuvre de Cheikh Anta Diop et, par extension, contribuer à donner davantage de visibilité à leur institut.
Depuis quelques années, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) et les autres instituts universitaires célèbrent Cheikh Anta Diop et, plus exactement, en prélude du 31 mars qui est la journée du parrain. Une façon pour les chercheurs de faire découvrir au public et aux jeunes chercheurs, le riche patrimoine de l’Institut fondamental d’Afrique noire, qui abrite le laboratoire Carbone 14 où le professeur a séjourné pendant plus de 20 ans. «Nous célébrons une figure emblématique de l’Institut fondamentale d’Afrique noire, qui a largement contribué à son rayonnement scientifique en laissant au continent africain, un héritage de libération intellectuelle sans précédent.
Les Journées portes ouvertes de l’Ifan sont aussi une occasion de créer un lien entre les chercheurs et les jeunes», déclare Adjaratou Omar Sall, la présidente du comité d’organisation. Selon elle, ces journées portes ouvertes que l’Ifan organise chaque année, aident les étudiants et les jeunes chercheurs à comprendre, à découvrir les œuvres de Cheikh Anta Diop, à travers une série de visites sur le lieu historique, des panels, expositions, hackathons, activités scientifiques et artistiques, mais aussi des projections de film. «Ces journées portes ouvertes constituent des moments de réflexions sur la vie de l’Institut afin de mieux relever les défis, consolider les acquis, mais également vise à préparer l’avenir de l’Ifan pour qu’il puisse tirer des profits et opportunités de ce monde en pleine mutation», a-t-elle ajouté.
Cette célébration, faite en synergie avec les acteurs de l’université pour vulgariser l’œuvre du professeur Cheikh Anta Diop, vise aussi à rendre plus visible le patrimoine de l’Ifan. Axé sur le thème : «Emulation, mutualisation, solidarité», l’objectif de cette édition, d’après les organisateurs, est de permettre à la nouvelle génération de s’approprier la pensée du scientifique émérite et de débattre des grandes questions qu’il a soulevées tout au long de sa vie.
Cheikh Mbacké Diop, le fils du parrain et représentant de la famille Cheikh Anta Diop, se dit être très sensible à cette démarche qui vise à ouvrir la science en direction de la société par le biais de vecteurs ludique, artistique, linguistique d’une part, et les panels de réflexions, de discussions d’autre part, qui intéressent directement les modalités de la recherche. Pour M. Diop, la recherche scientifique a toujours constitué une préoccupation constante pour le parrain, Cheikh Anta Diop. «La recherche scientifique l’a conduit à créer, au sein de l’Ifan, le laboratoire radiocarbone, le laboratoire Carbone 14», a rappelé Cheikh Mbacké Diop, fils du parrain.
A l’en croire, il y a trois aspects qui ont caractérisé la démarche et le travail de Cheikh Anta Diop concernant ce laboratoire de l’Ifan. «Le premier aspect, c’est la prise en compte de la réalité de terrain et c’est son pragmatisme, parce qu’il fallait aussi dans sa construction qu’il a réalisée, adapter certains dispositifs à la condition du pays. Ensuite, sa rigueur scientifique et le souci de la précision des mesures et datations. Et enfin, le troisième aspect, sa dimension prospectrice», a souligné M. Diop qui souhaite que ce travail du parrain puisse inspirer les jeunes générations dans la construction de «notre futur humain commun, non seulement à l’échelle du pays, du continent africain, mais également à l’échelle de notre planète qui est notre maison commune».
Pour Saliou Diop, le porte-parole du mouvement Carbone 14 de l’université Cheikh Anta Diop, cette célébration entre dans le cadre de la restauration de la conscience historique dont Cheikh Anta Diop faisait mention par rapport à son époque. «Mais aujourd’hui, la conscience historique par rapport à notre époque, c’est mettre Cheikh Anta au-devant de la scène. Montrer à l’espace public qui est Cheikh Anta, inviter la population, le monde entier, à s’approprier, découvrir, apprendre et lire Cheikh Anta Diop pour voir un peu ce qu’il a eu à faire», fait-il comprendre.
LES ACTEURS DES CULTURES URBAINES CHERCHENT LE BON TEMPO
Les acteurs des cultures urbaines veulent faire un dans le département. C’est le sens de la mise sur pied de l’Association Tengeej Hip Hop (T2 H) qui regroupe des entrepreneurs des cultures urbaines, des associations et structures, des artistes et autres.
Les acteurs des cultures urbaines veulent faire un dans le département. C’est le sens de la mise sur pied de l’Association Tengeej Hip Hop (T2 H) qui regroupe des entrepreneurs des cultures urbaines, des associations et structures, des artistes et autres.
Les initiateurs s’étaient donné rendez-vous samedi au centre culturel Maurice Guèye pour le lancement de la structure qui ambitionne de placer les cultures urbaines au cœur du développement durable dans le département. «L’idée est de créer une synergie entre les structures culturelles qui existent déjà au niveau du département», a indiqué Emmanuel Boutopo, entrepreneur culturel et porte-parole du jour. «Il s’agira de répertorier et promouvoir les bonnes pratiques de gestion associative, d’impliquer et accompagner les organismes se trouvant dans département, de contribuer à l’amélioration de la qualité de production et de diffusion des œuvres artistiques et à la formation des jeunes aux métiers des musiques urbaines et des arts», a-t-il poursuivi en déclinant entre autres les missions de T2H.
Ces entrepreneurs culturels ambitionnent aussi de travailler à faciliter la participation citoyenne à la vie artistique et culturelle locale et s’érigent encore en porteurs de voix des acteurs du milieu auprès des autorités. «Je salue l’esprit de compréhension des uns et des autres qui a permis la création de cette plateforme qui va permettre de synchroniser l’action des différentes structures», s’est réjoui le rappeur PPS, un des initiateurs de T2H. «C’était une demande des acteurs», a encore relevé le rappeur surnommé The writah, assurant que des rencontres pour la mise sur pied de T2H avaient débuté au mois d’octobre. «On va se battre pour que les générations futures soient dans de meilleures conditions», a affirmé PPS, faisant référence au manque de salles de spectacles, de formation aussi qui est un sérieux handicap pour l’essor des cultures urbaines dans le département.
AKABA REND HOMMAGE A ABDOULAYE NDOYE ET INSA WADE
EXPOSITION «Expression singulière» à la Place du Souvenir africain - C’est dans un esprit de découverte et de souvenir que le public a visité, jeudi dernier, l’exposition à clé multiple de l’artiste-peintre, Akeba, intitulée «Expression singulière»
C’est dans un esprit de découverte et de souvenir que le public a visité, jeudi dernier, l’exposition à clé multiple de l’artiste-peintre, Akeba, intitulée «Expression singulière» et qu’abrite la Place du Souvenir africain. Cette exposition au moins d’une soixante dizaine de tableaux, de taille et de cadrage variés, rend un vibrant hommage à Abdoulaye Ndoye, une référence dans le domaine artistique du Sénégal et Seydina Insa Wade, le père du folk sénégalais, décédé le 9 mai 2012. Une exposition qui va se poursuivre jusqu’au 31 mars.
L’exposition artistique de l’artiste-peintre, Abdourahmane Ba, plus connu sous le nom de Akeba, qui se poursuit au niveau de la Place du Souvenir africain jusqu’au 31 mars, constitue une grande fenêtre pour découvrir les œuvres riches de 5 artistes peintres, scénographes, à savoir Khalifa Ababacar Dieng, Kiné Aw, Abdoulaye Ndoye, Bathie Sambou et Akeba pour rendre hommage à Abdoulaye Ndoye et Seydina Insa Wade.
L’exposition, composée au moins de 70 toiles de différents volumes et couleurs, aborde différentes thématiques à travers plusieurs techniques et le processus de création attire l’attention du public venu nombreux. Organisant l’expo en collaboration avec la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, l’artiste-peintre, Akeba, a précisé que ce projet d’exposition en hommage à Abdoulaye Ndoye et Insa Wade date de 3 ans. «Abdoulaye Ndoye a été professeur des Beaux-arts pendant plus de trente ans et a formé toute la génération des artistes d’ici mais très peu connus. Et Seydina Insa Wade inventeur du folk. Et depuis 3 ans, j’ai ce projet parce que ces deux personnes-là ont accompagné ma vie artistique. Ils m’ont beaucoup influencé et c’est à travers ça que j’essaye de leur rendre hommage», a-t-il expliqué.
Pour lui, en leur rendant hommage à travers cette exposition, il essaye de concilier également les différentes formes d’art artistique, c’est-à-dire la peinture comme dans le cadre de l’hommage rendu à Abdoulaye Ndoye, où il a fait intervenir d’autres artistes locaux qui sont des élèves de Abdoulaye Ndoye mais aussi l’expression corporelle, c’est-à-dire de la chorégraphie, en cohérence avec l’exposition. Il aussi expliqué que le maître-mot de cette exposition, c’est également de montrer qu’au niveau local, il est possible de faire de très grandes choses mais à une double condition : «qu’on oublie nos égoïsmes individuels et qu’on travaille pour après soi ou pour autre que soi. Parce que, quand on prend comme ancrage l’amitié véritable, pas l’amitié qu’on décrète, on peut faire du miracle. Et c’est le message fondamental de cette exposition», a indiqué Akeba, l’artiste-peintre, et par ailleurs directeur du Développement durable au niveau de la Sen’Eau.
En vérité, dit-il, l’exposition c’est une «expression singulière». Mais pour être honnête, il n’est pas l’inventeur d’une telle idée. «Moi, je suis parti sur un titre expression plurielle, parce que j’ai toujours envie de réunir différentes formes d’art artistique en une exposition picturale pour ne pas faire juste une exposition de peinture, mais réunir différentes formes d’art artistique», a-t-il fait savoir. *Akeba a soutenu que cette exposition est également une exposition d’amitié. «C’est une expo d’amitié, une expo de talent. Il y a des gens qui sont venus des Etats-Unis, de Londres juste pour l’exposition», a laissé entendre l’artiste, avant d’ajouter que c’est aussi une rencontre «improbable» entre les graffeurs prè-historiques et les graffeurs modernes.
Abdoulaye Ndoye : «Cette exposition, c’est une grande générosité»
Diplomé de l’Ecole nationale des arts, département supérieur de l’éducation artistique et de l’Académie royale supérieure de Bruxelles, Abdoulaye Ndoye, professeur à l’Ecole nationale des arts, pendant 30 ans, et à l’Institut de coupe, couture et mode de Dakar, est considéré comme une référence dans le domaine artistique au Sénégal et à l’étranger. Se réjouissant de cette exposition faite en son honneur parce que, dit-il, c’est extrêmement difficile au Sénégal de voir honoré quelqu’un pendant qu’il est vivant et surtout au niveau des arts plastiques. Il ne se rappelle pas, en tout cas, que des évènements de ce genre quelqu’un l’a organisé de cette manière. «Abdou avec sa générosité, il a voulu commémorer Abdoulaye Ndoye, à travers cette exposition. Et je trouve que c’est d’une grande générosité. Je suis tellement fier, parce que c’est extrêmement difficile qu’on honore quelqu’un pendant qu’il est vivant au Sénégal. Donc, je suis fier d’être là en tant que grand-frère et en tant que professeur. Car, ils disent que je suis leur professeur, mais non, en réalité, je ne fais qu’accompagner pour restituer, pour donner aux jeunes cette expérience qu’ils n’ont pas», se satisfait Abdoulaye Ndoye.
JOURNEE MONDIALE DU THEATRE, LE CRI DU COEUR DES ARTISTES
La célébration de la Journée Mondiale du Théâtre a été marquée par l'expression de nombreuses revendications des artistes.
La célébration de la Journée Mondiale du Théâtre a été marquée par l'expression de nombreuses revendications des artistes. La comédienne, Seune Sène, très connue dans le paysage culturel, a saisi l'occasion pour dire aux autorités compétentes en charge du ministère de la Culture de donner plus d'attention aux artistes comédiens Sénégalais." Nous les artistes comédiens sommes très fatigués, a-t-elle lancé. Notre secteur est complètement laissé en rade et relégué au second second plan. A l'instar du FOPICA pour le cinéma, le théâtre a besoin d'un fonds immédiat pour redorer son blason. Nous lançons un message à Monsieur le Président de la République pour qu'il fasse un effort pour soutenir notre secteur".
La cérémonie marquant la célébration de la Journée mondiale du théâtre s'est tenue, ce matin, au Théâtre National Daniel Sorano. La plupart des acteurs et responsables du théâtre étaient sur place.
Parmi les réclamations des artistes, celle de la mise en œuvre d'un plan de rémunération à travers la SODAV a également été soulevée.