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5 avril 2025
Femmes
CŒUR VAILLANT !
Gérante de l’établissement Siggil Jiguène implanté au cœur du populeux quartier de Cité Lamy, à Thiès, Awa Thiandoum, la cinquantaine, est perçue dans le Diobass comme une vaillante femme de développement, s’active dans l’agro-alimentaire.
Entre¬pre¬nante jusqu’au bout des ongles, elle découvre à travers ses activités, une révolution silencieuse, autrement dit, l’émergence de l’agriculture biologique.
Du haut de ses 50 ans et de son 1,74m, Awa Thiandoum est une femme qui force l’admiration. «Je m’active dans le développement socio-économique des organisations des Pme et des Pmi, principalement dans le secteur agro-alimentaire.» Partici¬pante en 2008 d’un séminaire sur le thème : «Quelle agriculture pour le Sénégal», le virus de la transformation des produits locaux s’est vite installé en elle, depuis qu’elle a décidé de tourner le dos à ce qui aurait dû être sa profession : «Enseignante (Professeur)» ! «Ça n’a pas marché dans la mesure où je n’ai pas fait le concours. Ensuite, j’étais issue d’un milieu un peu défavorisé parce que j’ai perdu mon père à l’âge de 5 ans. C’est ma mère qui s’est battue pour m’inscrire et me maintenir à l’école.»
La titulaire d’un duel 2 en géographie à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), née à Thiès en 1969, après le bac en poche en 1991, s’est finalement résignée. «Ce n’était pas facile, mais je me suis lancée dans le marché du travail tout en poursuivant ma formation. Et c’est en 2002 que j’ai fait le choix de devenir l’appui technique de mes parents producteurs, avant de me frayer une place dans le monde rural et urbain.» De nature très ambitieuse, Mme Thiandoum se fixe comme objectif de réussir pour survivre, vivre à la sueur de son front. Et la voilà qui suit une formation de capacitation en développement rural et gestion des organisations à la Maison familiale rurale de Notto Diobass, de 2003 à 2006. «J’ai eu mon Cap, ce qui m’a forgée dans le développement. C’est une formation qui m’a permis de faire un stage en 2005, en élevage laitier, en syndicalisme agricole et en aviculture en France.»
Depuis, elle enchaîne les formations. «J’ai fait l’informatique d’abord. Ensuite, quand je me suis intéressée à l’agro-alimentaire, j’ai fait une formation à l’Institut de technologie alimentaire (Ita), en 2009, sur les nouvelles techniques de transformation des céréales, fruits et légumes», souligne-t-elle. Aujourd’hui, elle se trouve à la tête d’une entreprise familiale. «Ma principale préoccupation c’était vraiment de subvenir aux besoins de mes parents. Mais aussi et surtout de contribuer à l’émergence de l’économie locale de mon terroir, mon si cher Diobass natal. C’est pourquoi je me suis intéressée davantage à l’agriculture, mais surtout à créer de la valeur ajoutée sur nos produits agricoles. Il s’agit du mil, du maïs, du niébé et parfois du riz local.»
Mère célibataire ayant sous sa responsabilité trois enfants, Mme Thiandoum dit faire un chiffre d’affaires annuel de 4,5 millions F Cfa. «J’ai créé mon entreprise avec mes propres moyens. J’ai démarré avec 50 mille F Cfa et aujourd’hui j’arrive à me débrouiller avec mes 13 employés (trois permanents et 10 temporaires). Nous produisons à Diobass et nous transformons ici à Thiès. J’ai pu créer ma propre chaîne de valeur», se réjouit la dame au teint noir anobli par un regard ravageur. Elle dit : «Je travaille aussi dans l’économie sociale solidaire parce que l’entreprise, c’est une société familiale qui est gérée par les membres de cette dernière et on se partage les recettes de manière équitable tous les 6 mois. Et aujourd’hui nous rendons grâce à Dieu parce que nous nous en sortons bien.»
Très déterminée et plus que jamais engagée, Mme Awa Thiandoum, aujourd’hui, ambitionne vraiment de titiller le marché international. «Mainte¬nant qu’on nous connaît dans le marché local, nous voulons conquérir le marché international. C’est notre challenge», dit-elle. Déjà, la brave dame a voyagé un partout à travers le monde. «J’ai participé au Salon du goût en 2016, à Torino, où j’ai fait une démonstration culinaire et animé une séance de dégustation sur le ‘’café Touba’’ et le ‘’café Niébé’’. Aussi nous avons participé au Festival alimentaire, en 2015 en France.»
Signalons que l’entrepreneure a même été l’invitée du Plateau de Tv5 en marge de la Cop21 en 2015, pour débattre de l’agriculture naturelle et biologique, et ses enjeux internationaux. La gérante de l’établissement Siggil Jiguène, qui dispose aujourd’hui d’un espace commercial sis au quartier Cité Lamy, à Thiès, en plus d’un autre de production dans le Notto Diobass, rêve de développer considérablement son business.
ETOILE DU NORD !
Korka Diaw, productrice de riz et chef d’entreprise. Elle n’est ni intellectuelle ni politique mais Korka Diaw est certainement aujourd’hui l’une des femmes les plus influentes du Nord et même de notre pays.
Née en octobre 1958 à Richard Toll, Korka, comme on l’appelle, a quitté l’école en classe de Cm2 avant d’être donnée en mariage.
C’est un exemple de persévérance. A l’opposé de ses camarades, elle a vaincu la fatalité qui les condamnait à devenir des ménagères. Korka Diaw est une héroïne à Richard-Toll. Elle a débuté sa riche carrière dans les affaires par un maigre capital : avec 10 mille F Cfa, elle s’engage en 1976 dans la vente de la friperie, puis avec ses économies elle se paie un réfrigérateur et emploie trois personnes pour la vente de crème glacée.
Quelques années après, Korka Diaw décida de s’essayer au tissage et à la vente de tissus. Elle emploie des tisserands venus de la Casamance et du Fouta pour la confection de pagnes Mandjack écoulés à Richard Toll, à Dakar et en Mauritanie. Ses économies devenues plus consistantes, Korka voit ensuite grand. Elle ouvre une boutique pour la vente de divers objets dont des ustensiles de cuisine, des matelas et des tissus. L’appétit venant en mangeant, elle décide de se lancer dans l’agriculture sans même en maîtriser les techniques les plus élémentaires. Elle s’en ouvre à un de ses amis, feu Ndarao Diagne, qui lui prête 1 ha et demi. Une surface qu’elle exploite avec beaucoup de difficultés mais avec de très bons rendements qui ont fait de cette activité une expérience bien concluante. Elle décida alors de ne pas s’arrêter, elle prit l’option de donner à son activité agricole une dimension beaucoup plus grande. Pour relever ce défi, elle sollicite des terres de l’ancienne communauté rurale de Ronkh. Le Pcr de l’époque lui octroie 30 ha qui malheureusement ne lui serviront pas à grand-chose car lui permettant seulement de s’adonner à la culture maraîchère alors que son objectif principal était de produire du riz. Déçue mais loin de lâcher prise, Mme Diaw introduit une nouvelle demande et obtint une nouvelle fois 30 ha mais cette fois-ci pour cultiver du riz. Quelques années après, l’exploitation sera agrandie avec une nouvelle acquisition de 150 ha.
Disposant d’assez de terres pour mener à bien l’activité de ses rêves, elle se heurte cependant aux problèmes de moyens, obligée de faire des kilomètres à pied pour s’occuper de son activité, elle se heurte aussi à l’insuffisance de matériel agricole et à l’accès difficile au financement. Les difficultés s’accumulent d’ailleurs avec les pluies de contre saison de 2000 et 2002 qui frappent le Nord du pays. Comme beaucoup de producteurs, elle subit d’énormes pertes de production. Korka Diaw ne cède pas pour autant au découragement. Son courage et sa ténacité en bandoulière, elle relance ses activités de production et réussit à se faire une place dans le cercle restreint des grands producteurs de la vallée à la faveur des nombreux aménagements faits par le gouvernement, qui a équipé les producteurs.
Aujourd’hui, elle est une sucess story. Elle dispose d’un important parc de matériels agricoles composé entre autres d’une moissonneuse-batteuse d’une valeur de 100 millions F Cfa subventionnée par l’Etat et d’un tracteur dont le prix est estimé à plus de 40 millions. Comme toujours elle décide de s’essayer à autre chose. En effet, à côté de ses activités de production, elle se lance dans la transformation en ouvrant en 2008 une unité de transformation du riz Paddy. Là également les débuts sont difficiles, l’unité de transformation ne disposant pas de trieuse et de nettoyeuse, éléments indispensables, le riz produit est de piètre qualité.
Armée de sa ténacité, elle se dote des moyens d’acquérir une rizerie digne de ce nom d’une valeur de plus de 100 millions de F Cfa, qui lui permet de mettre sur le marché du riz de très bonne qualité. L’unité installée à Richard Toll, pour marquer son attachement à son terroir, produit plusieurs milliers de tonnes de riz blanc par année, écoulé sur le marché national. Toutes ces activités font de Korka Diaw une véritable chef d’entreprise. La production de riz lui permet en effet d’employer 38 personnes en permanence alors que pour la transformation, elle a engagé 28 personnes soit 60 emplois directs en plus des centaines de journaliers qui à chaque fois que le besoin se fait sentir sont engagés pour des tâches ponctuelles.
Tous ces efforts ne sont pas restés vains car Korka Diaw est aujourd’hui devenue l’une des femmes les plus influentes du Nord et dans le milieu de la production et de la transformation du riz qui rythme désormais son quotidien. Cette reconnaissance, elle l’a aussi obtenue aussi auprès des autorités étatiques en gagnant le Grand prix du chef de l’état pour les femmes en 2008, un prix qu’elle avait reçu des mains du Président Abdoulaye Wade et pour avoir été élevée au grade de chevalier de l’Ordre national du mérite par le Président Macky Sall compte non tenu des nombreuses autres distinctions reçues des organisations paysannes nationales et internationales surtout à l’occasion des foires organisées hors du pays et auxquelles elle participe souvent. Cette réussite ne surprend guère car, se rappelle-t-elle, dans son enfance alors qu’elle était sans revenu, elle pêchait déjà de petits poissons dans le fleuve Sénégal pour les frire et les revendre dans la rue devant sa maison familiale. A l’occasion de la célébration de la journée du 8 mars dédiée aux femmes, Korka Diaw, comme elle en a l’habitude, porte le plaidoyer : elle invite le gouvernement à leur faciliter l’accès à des financements à long terme et à travailler pour l’amélioration des aménagements. Il pourrait contri¬buer à améliorer les conditions de vie des femmes paysannes qui ont besoin d’être soutenues.
LES FILLES A L’EPREUVE DES TOILETTES INADEQUATES
Sud Quotidien se propose de revenir sur la scolarisation des filles à l’école au Sénégal, en mettant l’accent sur les obstacles liées à leur maintien et percée dans le domaine de l’éducation
La Journée internationale des femmes, célébrée tous les ans le 8 mars, a pour thème cette année «Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement». Cette thématique propose de réfléchir aux moyens innovants permettant de faire progresser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, notamment dans les domaines suivants: les systèmes de protection sociale, l’accès aux services publics et la construction d’infrastructures durables. Bref, le 8 mars est une journée de manifestations à travers le monde, l’occasion de faire un bilan... pour un sursaut vers l’effectivité de l’équité et l’égalité homme femme. Certes ! Sud Quotidien se propose de revenir sur la scolarisation des filles à l’école au Sénégal, en mettant l’accent sur les obstacles liées à leur maintien et percée dans le domaine de l’éducation. Et, en plus des pesanteurs socioculturelles, l’environnement scolaire, notamment l’inadéquation des toilettes, constitue un des freins à cette réussite. Or, une bonne éduction et formation des filles permettra à la gente féminine d’intégrer toutes les instances de décision et de faire bouger les barrières de l’équité et l’égalité qu’elles ne cessent de revendiquer. Pour le grand bonheur de l’humanité.
LES TOILETTES DU CEM BLAISE DIAGNE DANS UN ETAT PITEUX : Des filles en appellent à l’aide de l’Etat et l’IA pour la réhabilitation
Les filles du CEM Blaise Diagne éprouvent d’énormes difficultés pour utiliser les toilettes de leur établissement, parce qu’elles sont dans un état de délabrement avancé et d’insalubrité indescriptible. Suffisant pour qu’elles demandent de l’aide à l’Etat et à l’Inspection d’académie de Dakar. Dans le cadre du 8 mars, nous y avons fait un tour.
Au CEM Blaise Diagne, les filles ont des problèmes à accéder aux toilettes de l’établissement à cause de l’état de délabrement avancé et l’insalubrité. Devant ce bloc sanitaire séparé en deux box, l’on peut lire sur le mur les mentions «Toilettes filles», d’un côté, et, de l’autre, à gauche, se trouvent les toilettes des garçons.
Ces toilettes sont impénétrables à cause de la saleté. On ne se croirait pas dans un établissement public de la capitale du Sénégal. A l’entrée, l’eau coulant des robinets qui ne se ferment plus se déverse sur les éviers. Et, à ce niveau, on sent l’odeur des urines qui empeste. Une fois sur le planché, c’est le comble; tout est mouillé. On a même pas où poser les pieds. On voit de l’urine partout, même des selles qui flottent devant les portes de ces toilettes.
Interrogé sur l’accès aux toilettes, MLD élève en classe de 3ème se confit: «je n’utilise pas ces toilettes car depuis que je suis là, il y a de cela quatre ans, ces toilettes sont toujours salles, elles sont bouchés. Si je veux me soulager, je vais chez ma sœur qui habite dans les parages ou je me retiens jusqu’à la maison. Des fois, quant on sort pour aller se soulager, on accuse du retard et d’autres professeurs ne tolèrent pas les retards. Je demande très sincèrement à l’Etat et à l’Inspection académique de Dakar de nous construire des toilettes, nous en avons vraiment besoins. Nous sommes exposées à toutes sortes de maladies».
A.S est venu dans ce CEM cet année, elle confie n’être «jamais rentré dans ces lieux, parce que je n’habite pas loin d’ici. Si je veux me soulager, je vais à la maison». Et AN élève en classe de 3ème, qui étudie dans cet établissement depuis la 6ème d’ajouter: «j’utilisé rarement ces toilettes. Si j’ai un besoin pressant, j’entre dans les toilettes mais sinon je vais chez moi à Niary Tally».
Une élève qui préfère garder l’anonymat embouche la même trompète. «Je n’utilise pas ces toilettes. Lorsque j’éprouve le besoin, je vais derrière le bâtiment. Je préfère que les gens me voix que d’entrer dans ces toilettes». NKN est aussi dans le même cas. «Je n’entre pas dans les toilettes. Si je veux me soulager, je vais chez une amie de classe qui habite de l’autre côté.»
LES AUTORITES SAISIES TARDENT A REAGIR
Le constat est que toutes ces filles sont conscientes du danger qu’elles en courent, mais elles sont impuissantes. Elles disent toutefois n’avoir jamais fait la remarque encore moins informer des responsables de l’établissement.
Interpelé sur le fait, le principal du CEM Blaise Diagne, M. Diallo dit explique. «Je suis là depuis octobre dernier. Mais le constat est que, en dehors des toilettes, il y a les bâtiments de l’école aussi qui ont vieilli. Notre budget ne peut pas prendre en charge la réhabilitation des toilettes. Mon prédécesseur a écrit au préfet de Dakar qui est venu visiter l’école, avec tous sont staff. Mais depuis lors, rien n’est fait», déclare-t-il.
DEFIS ET ENJEUX D’UNE LUTTE QUI EXIGE PATIENCE ET PERSPICACITE !
Les violences contre les filles sont toujours actuelles dans la région de Sédhiou et ce, malgré une synergie des organisations de lutte contre le phénomène.
Les violences contre les filles sont toujours actuelles dans la région de Sédhiou et ce, malgré une synergie des organisations de lutte contre le phénomène. Ces violences morales, physiques et psychiques traumatisent les victimes qui, très souvent abandonnent l’école. Les grossesses et mariages d’enfants en sont les plus récurrents. Le CRESCOFI déplore, l’artiste Coumba Gawlo Seck, dans une tournée de l’UNICEF, invite à la dénonciation des auteurs.
Les pesanteurs sociales et culturelles qui s’opposent à la scolarisation des filles sont diverses et variées dans la région de Sédhiou. La présidente du Comité départemental des enseignantes pour la promotion de la scolarisation des filles (CDEPSCOFI) cumulativement en charge de Comité régional (CREPSCOFI) indique que «les contraintes qui obstruent le chemin de l’école aux jeunes filles sont pour l’essentiel les grossesses et mariages d’enfants, les harcèlements au niveau des écoles par le fait des garçons et des professeurs qui leur proposent souvent des avantages comme de bonnes notes ou même des billets de banque. L’autre phénomène le plus en vue ces temps-ci, ce sont les conducteurs de motos-taxis Jakarta qui, également, leur propose des courses dites gratuites ou des sommes d’argent en contrepartie de leur féminité», a fait observer Mme Khardiata Mbengue.
Des cas de viol sont rarissimes, s’ils ne sont tout simplement pas inhibés du grand public, s’accorde-t-on à dire dans la ville. «Il s’y ajoute des cas de maltraitance par des tuteurs du fait des travaux pénibles soumis à leur effort et qui ne leur permettent pas d’étudier correctement à la maison», relève-telle. La présidente du CRESPCOFI dit aussi avoir constaté dans les rues de Sédhiou de petites filles originaires des villages de Badiary, Bouno et de Malifara qui sont utilisées pour le petit commerce de bananes et autres denrées alimentaires. Cette utilisation abusive et inconsidérée des filles dans le petit commerce s’appuie aussi sur la croyance selon laquelle la place de la fille, c’est au foyer et aux côtés de sa maman.
DES STRATEGIES COMMUNES DE LUTTE CONTRE LE MAL PERSISTANT !
Nombreuses sont à Sédhiou des organisations qui interviennent dans la lutte contre les violences faites aux filles, lesquelles violences les détournent du chemin de l’école. Outre les SCOFI, le comité départemental de la protection de l’enfant (CDPE), l’ONG Enfance et Paix, l’Association de développement le Gabou de concert avec son partenaire OSIWA, il y a le Centre académique d’orientation scolaire et professionnelle (CAOSP), le Centre conseil Ado, les structures de santé publique, la boutique de droit de l’AJS et autres organisations féminines constituées.
COUMBA GAWLO SECK DANS LA MISSION DE UNICEF PRECONISE LA DENONCIATION
En milieu rural, les barrières de la discrimination à l’endroit des jeunes filles tardent toujours à tomber. Lundi dernier 4 mars, l’UNICEF a effectué une mission de coordination et de partage avec les acteurs constitués ainsi que les autorités administratives et locales de Sédhiou. A cette occasion, l’artiste Coumba Gawlo Seck a insisté sur «la dénonciation comme acte dissuasif à l’encontre des auteurs. L’application des sanctions aidera également à combattre le mal», a-t-elle notamment déclaré.
Quant à la petite Joséphine Codou Diatta, la présidente du Conseil consultatif des enfants, elle invite les adultes et les organisations constituées à «créer une synergie autour des urgences qui freinent la promotion de nous enfants et jeunes filles en particulier pour veiller à notre protection». Certes le chemin est long et le combat difficile dans un contexte de pauvreté et de subsistance des pratiques anciennes, mais seul le temps est l’intrant de modification des comportements pour qu’un jour, soit définitivement tournée la page sombre des filles malheureuses.
LA MERE THERESA DES MALADES DU CANCER
J’ai commencé l’action bénévole depuis l’école primaire et je me suis engagée davantage dans ce domaine à l’université durant les années 90 - Dr Fatma Guénoune revient sur son parcours
Chaque année, une manifestation grandiose baptisée “octobre rose” est organisée au Sénégal, avec, au menu, des rencontres et des activités de sensibilisation pour lutter contre le cancer chez les femmes, dans le cadre d’un combat sans répit que mène la Sénégalaise d’origine marocaine, Dr Fatma Guenoune. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du “combat de vie” de Mme Niang Fatma Guenoune qui consentit de grands efforts en faveur des patients cancéreux au Sénégal.
Ce qui lui a permis de décrocher plusieurs prix et récompenses. Fatma est née d’un mariage mixte entre un père marocain originaire de Fès et une mère, elle aussi métisse. Cadette de huit sœurs et un seul frère, elle a dû endurer les souffrances de grandir sans père, décédé dès ses premiers balbutiements. Et c’est de sa mère, qui a été contrainte à cravacher dur pour élever ses enfants, qu’elle apprend les premières leçons de persévérance et d’abnégation.
Ce qui l’a notamment poussé à briller dans ses études. Son parcours estudiantin, elle l’a entamé en 1981, année d’obtention de son baccalauréat, avant de le conclure par un doctorat à la faculté de médecine de Dakar. Titulaire d’un DIU (Diplôme Interuniversitaire) de colposcopie et pathologies cervico-vaginales à Paris VI en mars 2002, elle occupe depuis 1997 le poste de médecin en charge de l’unité de dépistage et traitements des cancers gynécologiques, à l’institut du cancer de l’hôpital Aristide Le DANTEC de Dakar.
Parallèlement à ses occupations professionnelles, Mme Niang Fatma Guenoune est très active dans le domaine associatif et humanitaire. «J’ai commencé l’action bénévole depuis l’école primaire et je me suis engagée davantage dans ce domaine à l’université durant les années 90 du siècle écoulé, quand j’ai cofondé, avec des étudiants, à la faculté de médecine de Dakar, l’Association des Médecins de Brousse, qui allait aux bas-fonds du pays pour prodiguer des consultations médicales au profit de la population locale».
Ce travail bénévole deviendra plus poussé lorsqu’elle se spécialisera dans la cancérologie, ce qui va permettre à Fatma Guenoune, de vivre de près, au quotidien, la souffrance qu’endurent les personnes atteintes de cette maladie, notamment les femmes. Elle va ainsi rejoindre la Ligue sénégalaise contre le cancer, créée en 1985, dont les activités seront relancées en 2009, année où Mme Niang occupera le poste de trésorier de cette instance jusqu’en 2014, quand elle sera promue à la présidence de la Ligue.
UNE FEMME DEVOUEE POUR SES ENFANTS
‘’Le travail est très dur et je sens qu’avec l’âge cela commence à être lourd. Je suis mère de deux enfants qui sont des garçons. Mon mari est un ancien émigré qui n’a pas réussi en Europe’’ Ndeye Anta raconte son quotidien.
Restauratrice dans une grande entreprise de la place, Mme Niang Ndeye Anta est née en 1974. Elle est employée à cette entreprise depuis 2005. Elle se lève tous les jours à 4h du matin pour aller travailler. Elle quitte chez elle à 4h30mn pour rentrer à 17h.
Il y a un véhicule du personnel qui vient les ramasser elle et d’autres collègues à cette heure. «C’est une entreprise de traiteur, nous sommes obligés de terminer très tôt les repas, à 10h, pour que les véhicules puissent acheminer tôt la nourriture vers les entreprises que nous servons», explique t-elle. « Avant de descendre, nous allons faire la mise en place ; comme cela, le lendemain nous allons terminer tôt.
Il y a plusieurs équipes, ceux qui sont en cuisine, au petit déjeuner. Comme moi je suis un cordon bleu, je suis à la cuisine. Dès le bas-âge, je m’activais à la cuisine. Les autres membres de ma famille sont dans les entreprises, ils sont des cadres. Il n’y a que moi qui m’active dans la restauration, puisque c’est ma passion», souligne t-il.
A l’en croire, « le travail est très dur et je sens qu’avec l’âge cela commence à être lourd. Je suis mère de deux enfants qui sont des garçons. Mon mari est un ancien émigré qui n’a pas réussi en Europe. Ce qui fait que c’est moi qui gère la maison avec toutes les dépenses.Il y a eudesmoments où c’était difficile, où je n’avais même pas de quoi manger ; mais par la grâce de Dieu et les prières de mes défunts parents, je ne me plains plus.
Nous travaillons tous les jours, je n’ai même pas de vie de famille», soutient-elle. «Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais au moins je laisserai à mes deux enfants et mon mari un toit où ils pourront vivre», dit-elle.
C'EST APRES DIX ANS DE CHAUMAGE QUE J'AI COMMENCÉ A TRAVAILLER
Diaw Guèye, présidente de la section communale des handicapées se confie
La démarche lente, la tête bienfaite, Diaw Guèye est la présidente de la section communale des handicapées. Membre de plusieurs organisations de femmes et très imprégnée de la cause féminine, la native de Bango se confie à «L’As». Elle est revenue sur les difficultés rencontrées durant son cursus scolaire.
«J’ai rencontré d’énormes difficultés durant mon cycle primaire, parce qu’à l’époque, j’avais déjà du mal à être reçue dans les établissements scolaires. J’étais âgée de 9 ans. Le seul motif, c’était que les enseignants ne peuvent pas prendre en charge un handicapé lourd. Mais compte tenu de ma volonté et de mon insistance, ils ont finalement accepté. J’avais dépassé le niveau du CI, grâce à l’appui de mes frères et sœurs. J’étais orpheline de père, par conséquent, je ne disposais d’aucun soutien, ni de ressource.
Pis, les établissements de Saint-Louis étaient en étage. Donc, il m’était difficile d’emprunter les escaliers. Je devais prendre deux véhicules pour arriver à destination. J’allais au lycée Ameth Fall. Donc j’étais obligée de passer la journée à l’école sans manger. N’empêche, je faisais toujours des meilleures élèves de ma classe. Après le Bac, j’ai été orientée à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et je faisais partie de la première promotion. A l’université, les difficultés ont considérablement augmenté.
L’environnement était hostile, tout était en chantier. Je faisais presque quarante-cinq (45) minutes de ma chambre aux salles de cours sans compter l’inaccessibilité des bâtiments. Au bout de trois ans, j’ai quitté pour faire une formation diplômante à Dakar. Au bout du compte, j’ai obtenu mon diplôme de comptabilité. Je suis revenue après à Saint-Louis à la recherche d’un stage ou d’un emploi, mais ce n’était pas facile. Les employeurs refusaient systématiquement de me confier un poste dès qu’ils voyaient mon handicap.
Mais je ne me suis jamais découragée. C’est ainsi que j’ai décidé de me reconvertir en faisant du commerce. Je gagnais ma vie et j’aidais ma mère. Je n’ai jamais voulu tendre la main pour subvenir à mes besoins. C’est après dix ans de chômage que j’ai commencé à travailler dans une mutuelle d’épargne et de crédit avant d’être enfin recrutée au niveau de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. J’en ai profité pour m’inscrire et au bout de trois (3) ans, j’ai obtenu ma Licence Professionnelle de Gestion (LPG) avec la mention Très Bien. Maintenant, je fais partie des cadres de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et j’occupe le poste de comptable à la Maison de l’Université».
«La femme handicapée n’accède pas à la terre »
«Nous avons une association composée de femmes handicapées et nous abattons un excellent travail. Nous organisons beaucoup d’activités durant l’année. Au niveau associatif, nous travaillons beaucoup pour accéder à l’autonomisation des femmes handicapées. Nous insistons sur la scolarisation et la formation de nos membres, en passant par le renforcement de nos capacités. S’agissant des financements, nous sollicitons une ligne de crédit ou un quota dans les différents programmes de financement de l’Etat du Sénégal, tels que la DER, le Fonds de crédits Femme, l’Anpej, la Micro finance, en vain.
Les rares financements que nous recevons proviennent de la Direction générale de l’Action sociale à travers le Programme national de Réadaptation à Base communautaire (PNRBC) à travers les services déconcentrés. Nous déposons des correspondances partout, mais rares sont les partenaires qui réagissent positivement. Il faut une ségrégation positive. Nous menons, entre autres activités, de la teinture, de la couture, de la coiffure et du petit commerce pour lutter contre l’oisiveté, le chômage et la mendicité. Mais, des efforts doivent être consentis par les partenaires et l’Etat pour inverser la tendance. La femme handicapée n’accède même pas à la terre».
Prise en charge médicale des personnes handicapées véritable casse-tête
«Pour travailler, il faut être en bonne santé. La prise en charge sanitaire des personnes handicapées est très timide. Nous éprouvons d’énormes difficultés par rapport à la santé de la reproduction. Les infrastructures sont inaccessibles (salles, tables) parfois inadaptables à la femme handicapée. Une femme handicapée en état de grossesse doit être suivie par un gynécologue dès le troisième (3ème) mois.
Cependant, la plupart accouchent souvent par césariennes. Même si l’acte est gratuit, le coût des médicaments est exorbitant. Il y a la Loi d’Orientation Sociale qui a été votée, mais il reste son application. Il y a certes les programmes de filets sociaux comme la Carte d’Egalité des Chances, les Bourses de Sécurité familiale et la Couverture Maladie Universitaire, mais l’enrôlement pose problème.
Seule l’application peut résoudre les difficultés des personnes handicapées. L’emploi n’est pas garanti alors que les personnes handicapées représentent 15%. Il urge aujourd’hui d’appliquer ce quota au niveau de la fonction publique».
«SE DEMARQUER DES ASSOCIATIONS FEMININES CLASSIQUES ET ENTREPRENDRE DE GRANDES CHOSES POUR REUSSIR»
Mme Dia née Aminata Djigo est une dame jusqu’ici connue dans les milieux féminins Tambacoundois pour son combat en faveur du plein épanouissement des femmes et de la scolarisation des filles
Mme Dia née Aminata Djigo est une dame jusqu’ici connue dans les milieux féminins Tambacoundois pour son combat en faveur du plein épanouissement des femmes et de la scolarisation des filles. Depuis quelques saisons, elle excelle dans l’entreprenariat agricole pour, dit-elle, «lutter contre l’insécurité alimentaire et promouvoir la richesse à travers l’autonomisation des femmes».
L’agriculture, selon Mme Dia, «c’est d’abord une passion pour être née dans le Fouta et avoir vu mes parents s’atteler à cette activité». Elle a essayé pendant 5 ans des cultures sous pluie et s’est vite rendu compte qu’il fallait maîtriser l’eau. «J’ai introduit un projet à l’UEMOA, en ma qualité de membre du Conseil des collectivités territoriales de ladite institution pour le financement d’un forage, ma requête a été satisfaite, le projet P2RS m’a appuyé en clôturant 1 ha de mon périmètre et en me dotant d’une motopompe», a-t-elle expliqué.
Aujourd’hui, la ferme «Oasis» prend corps avec d’abord des activités maraichères dont les productions sont déjà dans le marché. Mme Dia inscrira son projet dans la dynamique de la lutte contre l’insécurité alimentaire et l’autonomisation des femmes. «Entre autres défis que je compte relever, figure en bonne et due place la promotion des méthodes d’agriculture durable tout comme la sensibilisation des populations de la zone d’implantation du projet et celles migrantes à l’accouchement en milieu hospitalier et à la lutte contre l’excision».
Mme Dia relèvera que «le mouvement associatif féminin, c’est bien en termes de formation et de financement des petits projets de 200 à 300 mille francs. Mais, mon intime conviction est et demeure qu’il faut aller en marge de ces organisations pour entreprendre de grandes choses et réussir. Je sais de quoi je parle pour y avoir milité au moins deux décennies durant».
Présentement, l’entrepreneur agricole s’active dans l’écoulement de sa production maraîchère pour laquelle elle soutiendra n’avoir pas de difficulté majeures car, ayant pris langue avec des intermédiaires crédibles et travailleurs. «Mon objectif, dans les 5 prochaines années, est de devenir un fournisseur incontournable de produits maraichers et fruitiers dans la région, voire dans les pays voisins», a indiqué Mme Dia qui ambitionne de jouer les premiers rôles dans le domaine de l’agro-business dans ce pays, surtout dans la perspective de l’érection de la région en «hub ferroviaire» et la construction de l’université du Sénégal Oriental.
Outre les 10 ha consacrés au maraîchage et aux cultures fourragères, Mme Dia Aminata Djigo compte exceller dans l’arboriculture et l’élevage et indiquer la voie aux jeunes et aux femmes. Comme quoi, il est bien possible d’entreprendre dans ce pays et de réussir.
DE CAROLINE FAYE À NOS JOURS
Dans l’univers politique sénégalais peuplé souvent d’hommes, quelques femmes se sont battues et continuent de se battre pour accéder aux instances de décision - La longue marche des femmes pour la conquête du pouvoir
Dans l’univers politique sénégalais peuplé souvent d’hommes, quelques femmes se sont battues et continuent de se battre pour accéder dans les instances de décision. Au commencement était Caroline Faye, première femme député et ministre, avant d’être suivie par Maïmouna Kane ndongo, décédée le 1er mars dernier.
Les femmes sont encore sous représentées dans les cercles du pouvoir. Pourtant au Sénégal, les femmes représentent plus de la moitié de la population et près de 70 % de l’électorat. Paradoxalement, elles ne constituent guère 5% d’élues dans les instances de définition et d’exécution des politiques. La lutte pour la conquête des droits et des libertés des femmes date de la période précoloniale.
Dans un article parcouru par «L’As», la sociologue Fatou Sow Sarr indique que «les femmes ont de tout temps été au cœurde la politique dans l’espace social sénégalais et le fil de la résistance nationale a été tenu d’un bout à l’autre par des femmes. C’est la reine du Waalo qui a ouvertla confrontation avec le Français Faidherbe et qui a été la première force de résistance que le colonisateur eut à affronter en 1855, avec à sa tête une femme, la reine Ndaté Yalla Mbodj.
C’est Aline Sitoë Diatta, prêtresse de Casamance, qui l’a clôturée au Sud, pour avoir été la dernière résistante nationale déportée en 1943 à Tombouctou, au Mali, par le pouvoir colonial».
une pionnière nommée Caroline FAYE
Mais avec l’indépendance, le mouvement féminin sénégalais est porté par Caroline Faye Diop. Fille de Diène Faye et de Fatim Diop, Caroline Faye est née le 11 juillet 1923. Après de brillantes études primaires à Foundiougne, sa ville natale, elle continue ses études à l’école normale des jeunes filles de l’Afrique Occidentale Française d’où elle sort après l’obtention de son diplôme.
Sa vie est alors partagée entre une carrière politique et une professionnelle en tant qu’institutrice. Servant d’abord à Matam, puis à Thiès et au Fouta, elle ira ensuite à Mbour où elle rencontre un surveillant du cours normal de Mbour. Ce dernier, nommé Demba Diop, l’épouse en 1951 et le couple va intégrer le Bloc Démocratique Sénégalais.
Elle est la première femme députée de l’histoire du Sénégal, entre 1963 et 1978, puis première femme ministre (de l’Action sociale) nommée en 1980. Elle a participé à l’émergence des Groupements de promotion féminine avant sa mort le 27 juillet 1992. Caroline Faye Diop participe à la création du mouvement féminin associé à l'UPS, puis en juin 1954, à Thiès, elle en prend la tête devant le désistement de Fatou Siga Niang.
Elle devient ensuite députée. Dès 1963, elle parle de la création d'un code de la famille et encourage les femmes à gagner leur vie. Elle sera la seule femme à participer au vote du Code de la famille. Elle a été la quatrième vice-présidente de l'Assemblée Nationale. Elle est élue en 1964 présidente des Femmes de l'Union Progressiste Sénégalaise.
La même année, elle est secrétaire générale adjointe de la Panafricaine des Femmes. Elle devient également la première femme, ministre de l'Action sociale, en 1978 ; puis ministre délégué auprès du Premier ministre de 1981 à 1982, ensuite ministre d'Etat de 1982 à 1983. Sous son ministère, on relève la création des Groupements de promotion féminine.
Une anecdote marque son riche parcours, le congrès du parti de 1958 à Thiès auquel aucune femme de Mbour n'est conviée. Elle s'y rend et proteste auprès du Président Senghor, car malgré le nombre de femmes présentes, aucune n'a pris la parole. Caroline Faye Diop estime qu'elle a défendu les femmes de son pays pendant les dix ans où elle était seule à l'Assemblée nationale.
«Je me suis battue pour le Code de la famille, les allocations familiales versées à la femme», disait-elle. Elle estime également que son parcours politique a été difficile et les hommes de son parti ne lui ont pas fait de cadeau, car ils n'ont jamais apprécié «que les femmes se distinguent et qu'elles aient l'audace de regrouper leurs sœurs».
Maïmouna Kane ndongo
A la suite de Caroline Faye Diop, une autre femme va faire une entrée remarquée et remarquable dans les gouvernements de Léopold Sédar Senghor et de Abdou Diouf.Il s’agit de Maïmouna Kane Ndongo, décédée le1ermarsdernier. Elle était magistrate, ancienne auditrice à la Cour des comptes, ancien substitut du procureur de Dakar, ancien conseiller à la Cour d'Appel de Dakar.
Elle entre le 15 mars 1978 dans le gouvernement socialiste d'Abdou Diouf, en même temps qu'une autre pionnière, Caroline Faye Diop. Maïmouna Kane est nommée secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée de la Condition féminine, de la Condition humaine et de la Promotion humaine, un portefeuille dont l'intitulé connaît plusieurs changements par la suite.
Elle est promue ministre du Développement social dans le gouvernement Niasse 1, formé le 5 avril 1983. Née Ndongo, elle a épousé l'homme d'affaires Yaya Kane avec qui elle a eu cinq enfants. À la mort de celui-ci, elle se remarie avec l'économiste feu Mamoudou Tourè, ministre des Finances de mai 1983 à avril 1988. En janvier 1986, le Président Abdou Diouf, alors au pouvoir, effectue un important remaniement ministériel.
On assiste à l’arrivée de Mantoulaye Guène au Développement Social. Durant son passage à ce ministère, elle a beaucoup fait pour booster le processus d’autonomisation des femmes et la visibilité politique des femmes leaders.
Aminata Mbengue Ndiaye et les Autres…
Maîtresse d’économie familiale rurale de formation, Aminata Mbengue Ndiaye est entrée dans l’administration en 1974. Promue ministre de le Femme, de l’Enfant et de la Famille en 1995, elle conduira la délégation sénégalaise à la Conférence mondiale des femmes qui a eu lieu en septembre de la même année dans la capitale chinoise, Beijing.
Elle occupe ce poste jusqu’à la survenue de l’alternance qui a porté Me Abdoulaye Wade au pouvoir, en mars 2000. Avec la première alternance en 2000,AbdoulayeWade débarque avec un nouveau personnel politique constitué de femmes marquantes comme Awa Guèye Kébé. La native de Diender est nommée à la tête du ministère de la Famille et de la Femme en 2003.
Awa Guèye Kébé, proche de l’exPremier ministre Idrissa Seck a les faveurs de son mentor au détriment d’Aida Mbodji qui venait de quitter le Parti Socialiste au profit du PDS. Quelques mois ont suffi à Awa Guèye Kébé pour faire parler d’elle dans le bon sens puisque la quinzaine de la Femme qui célèbre l’entreprenariat de la femme sénégalaise reçoit un véritable coup de fouet. Avec le départ de Idrissa Seck de la Primature en avril 2004, Awa Guèye Kébé quitte le gouvernement.
Mame Madior Boye & Aminata touré
Mame Madior Boye est la première femme Premier ministre au Sénégal. Mame Madior Boye n'est membre d'aucun parti. Après la victoire de Me Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de 2000, elle est nommée ministre de la Justice en avril 2000. Puis Première ministre le 3 mars 2001, à la démission de Moustapha Niasse.
Elle est remerciée le 4 novembre 2002, en raison de sa prise de position à l'occasion du naufrage du Joola en en septembre 2002. Aminata Touré est la deuxième femme nommée Premier ministre au Sénégal, après la deuxième alternance de 2012. Ministre de la Justice de 2012 à 2013, puis Premier ministre de 2013 à 2014, elle a lancé la traque des biens mal acquis qui a abouti à l’emprisonnement de Karim Wade.
Mais sa défaite à Dakar lors des élections locales de 2014 lui estfatale. Elle est nommée envoyée spéciale du Président Macky Sall.Aminata Touré, comme en 2012, a conduit la campagne victorieuse du candidat Macky Sall, réélu officiellement pour cinq ans avec 58,26% des suffrages. Fille d’un médecin et d'une sage femme, Aminata Touré passe sa scolarité à Tambacounda (où son père est affecté) puis fait la sixième au lycée Gaston Berger de Kaolack. Lauréate du concours général en économie et bachelière en série B2 au lycée Van Vollenhoven de Dakar, elle s’envole en France où elle décroche une maîtrise d'économie, un DESS de gestion des entreprises et un PhD en management international à l'International School of Management (ISM), Paris.
Elle commence sa carrière professionnelle en 1988, au sein de la compagnie des transports publics de Dakar, la Sotrac, dont elle dirige le département marketing et communication. Militante depuis l'âge de 14 ans, Aminata Touré est active dans les milieux universitaires français de gauche. Lors de la campagne électorale de 1993, elle est a première sénégalaise directrice de campagne pour le compte de Landing Savané dont elle rejoint le parti l'année suivante.
Sur le plan professionnel, Aminata Touré a été directrice des programmes de l’Association sénégalaise pour le bien-être familial. À partir de 1995, elle travaille pour le FNUAP, d'abord comme conseillère technique principale au ministère de la Famille et de l'Action sociale du Burkina Faso puis en qualité de conseillère régionale du FNUAP pour les pays africains francophones et coordinatrice du programme « genre et VIH » en Afrique de l’Ouest pour le bureau régional du Fonds des Nations unies pour la Femme. En 2003, elle est nommée à New York directrice du département droit humain du FNUAP.
Ndeye Saly Diop dieng
Ndèye Saly Diop Dieng estl ’actuel ministre de la Femme, de la Famille et du Genre. Celle qui a fait toute sa carrière à la Senelec , jusqu’en 2011, est en politique en suivant les pas de son mari, Pape Dieng, directeur de la Sunéor. Depuis sa nomination en 2017, elle mène avec bonheur sa mission à la tête de ce département dédié à la promotion de la femme sénégalaise. Parallèlement à cela, elle mène une carrière politique .Responsable politique de l’Alliance pour la République (APR) à Grand-Dakar.
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MIMI TOURÉ ADMIRATIVE DE LA VISION DE MACKY
Je pense que les présidents Diouf et Wade seront présents à ce dialogue avec leur expérience et leur sagesse pour que notre démocratie s’encre d’avantage – L'ancienne première ministre affiche son enthousiasme concernant l'appel du chef de l'Etat
‘’Le président Macky Sall prend cette victoire comme un nouveau challenge. Il a la volonté d’approfondir le processus démocratique. C’est le sens de son appel au dialogue et il y invite ses deux prédécesseurs’’, s’est réjouit Mimi Touré. Très enthousiaste, elle estime que les présidents Wade et Diouf seront présents à ce rendez-vous, porteur d'espoir pour la démocratie sénégalaise.