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29 novembre 2024
Femmes
PAR ELGAS
PEUPLE, L’ABSENT SURREPRÉSENTÉ
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Ce qu’on appelle peuple, c’est une masse disparate, absente des débats, avec des porte-parole illégitimes - Le vote est la perpétuation d’un système. Il n’a pas la portée transformatrice qu’il peut avoir.
#Enjeux2019 - Les ressorts du vote dans les pays africains ont fait l’objet de nombreux articles et travaux. Des journalistes, chercheurs, commentateurs, simples diaristes, ont déjà expliqué les dimensions clientéliste, rationnelle, ethnique, intellectuelle, banalement politique, du choix électoral. La désaffection pour l’engagement en politique (dite politicienne) par les classes moyennes supérieures, plutôt dans le secteur privé, a été elle aussi largement documentée. La relative déconnexion des gouvernants, irrigués par des Etats riches dans des pays pauvres, revient souvent dans l’analyse.
L’inintérêt des classes paupérisées pour la chose politique est une autre donnée largement étudiée. La classe médiane, populaire, constitue le corps politique le plus actif, peut-on toujours apprendre. De nombreuses monographies ont ainsi été faites sur le comportement électoral des africains, pour voir ce qui relève de l’effet contextuel et de l’effet structurel. Si la dimension ethnique parait toujours revenir, comme vieux fond, elle n’est pas plus déterminante dans le vote que les autres motivations. Ces différentes conclusions sont globalement justes et délimitent un périmètre d’hypothèses crédibles.
Comme partout, la politique est une « agitation par les élites sur des masses », pour reprendre la formule de Talleyrand, avec leur consentement et leur refus. Tout appelle à considérer les scènes politiques africaines comme les autres. Eviter ainsi de trop les singulariser, pour leur appliquer des lectures communes, et ne pas les dissoudre, pour saisir leur essence propre. Il ne serait pas de trop de s’arrêter un instant, à la veille des élections au Sénégal, pour comprendre si le peuple, et avec lui ses adhésions spirituelles, sa situation économique, sa démocratie encore fragile, ses soubresauts récents, est plutôt absent ou surreprésenté dans sa pluralité. En clair, cela revient à répondre aux modes de participation politique et aux freins qui rendent le scrutin (presque) inutile.
- Parcours de l’engagement politique -
Contrairement à une idée reçue, largement propagée, la société sénégalaise se défend plutôt bien en termes d’engagement politique. A trop voir l’engagement dans son expression admise (c’est-à-dire dans le cadre des partis et du jeu électoral) tout un pan de l’inscription dans la vie sociale des populations a tendance à être omis. L’intérêt pour la chose politique dans les quartiers, avec les associations de « gox » - justement pour contourner le manque de présence institutionnelle - a été pour beaucoup la première manière, très inclusive du reste, de se familiariser avec la politique. La gestion du quartier, avec l’incitation à s’engager, toutes générations mêlées, dans une organisation sans hiérarchie verticale, est un fait politique majeur. Il s’exprimera avec la même spontanéité et la même vitalité dans des mouvements comme Yen a Marre, qui partagent cette même généalogie par le bas et la proximité.
Entre les quartiers, les tontines, les systèmes de résolution de conflits à l’amiable, le recours aux sages, la responsabilité agricole, et même le schéma familial, communautaire ou ethnique, cela a créé les éléments d’un engagement politique pour les siens, localement et dans la diaspora. Toutes ces aires de socialisation sont un apprentissage du fait public. A cela il faut ajouter la vie politique dans les collèges, les lycées, les foyers scolaires, qui constituent très vite le sas des revendications et le canal des aspirations politiques.
Le désengagement politique par conséquent est le fait de ceux qui sont assez peu impactés par la politique et qui s’en passent. Ils ne sont pas nombreux A trop surévaluer cette part minoritaire ou oublie la majorité des classes populaires, elles bien touchées par les décisions et déjà engagées diversement pour faire valoir leurs droits. En politique la colère et l’inaction ne sont pas des désengagements, c’est un langage propre.
- Le schéma traditionnel de la massification et le plafond -
Cependant, ces premiers corps politiques, sans distinction d’appartenances religieuses et ethniques, perdent en pluralité dès leur exploitation par le politique partisan. Le schéma de la « massification » (mobilisation des partisans) dans les régions du Sénégal obéit à une logique imparable : la popularité dans le quartier, la capacité à mobiliser, sont souvent les critères de l’épaisseur pour devenir une autorité de premier plan. Dès la perspective d’un poste, le militantisme tend à être rétribué. D’autres dimensions, autres que les bienfaits pour le quartier, entrent en jeux. Les affinités de premiers ordres, le réseau premier, potentiellement familial ou clanique, devient donc un recours. La chose publique est ainsi percutée par la sphère privée.
Avec l’identification, à l’échelle du pays, des individus à leurs communautés premières, l’engagement politique devient une part dévoyée. Il ne reste des recrues que leur adhésion culturelle étant donné que leur sens critique et leur participation ne sont jamais sollicités. L’engagement stagne donc à ce plafond pour la majorité du corps populaire qui devient la matière première du commerce clientéliste. Les hommes politiques ainsi investis ne sont dépositaires d’aucune légitimité populaire. Ils valident le sentiment répandu que la politique est une lutte âpre pour des postes, et que l’investissement le plus sûr est pour celui qui nous ressemble et avec qui on a des liens primaires. L’élection de son « poulain » pourrait ainsi nous récompenser en subsides.
- Déficit de nation et la rescousse des autorités morales -
Ce qu’on appelle ainsi peuple, c’est une masse disparate.Très absente des débats. Mais avec beaucoup de porte-parole illégitimes, même élus. Un peuple existant physiquement mais fantôme politiquement. Docile et gouvernable. Lui qui n’a pas encore saisi sa force, ses droits, empêché par des représentants dont les privilèges dépendent de cette léthargie générale. Visible lors des colères, mais la plupart du temps, oublié car mal représenté. Sa voix est étouffée. Colorée autrement.
L’assemblée et la classe politique sont les illustrations du dévoiement et de l’usurpation avec consentement des électeurs. Ce sont des blocs très partiels et très partisans qui deviennent des représentations d’une totalité. D’où le malaise, le sentiment que les individus ont : ils votent pour des dirigeants par affinité, contrainte, clientélisme, tout en disqualifiant la politique qu’ils considèrent comme corrompue. Il faut remonter à loin pour comprendre que les panachages ethniques ou régionaux dans la construction des gouvernements par exemple, l’absence de références communes à échelles nationales pour tous les sénégalais, hors des seules appartenances, a créé ce déficit de « nation sénégalaise ». Le peuple est une somme d’intérêts divergents encore plus marqués qu’ailleurs. La cassure entre lettrés et illettrées achève de diviser l’électorat en blocs distants et distincts. La politique se vit comme une compétition, avec de la violence, car la capacité d’analyse des contenus est tellement rare, confinée à une minorité élitaire, que l’option de la confrontation reste la plus accessible à tous.
Autre élément, l’incapacité des populations à lire les institutions, les conduit à se retourner vers les références qu’elles connaissent, en l’occurrence les autorités morales. Ces dernières deviennent des agents de régulation du désordre possible, car elles sont les seules dont les institutions sont respectées et sanctifiées. Cela conduit inexorablement les politiques à déléguer leur pourvoir aux autorités morales. S’il manque un peuple politique, il existe un peuple religieux. La conscience d’appartenance confrérique est plus forte que la conscience de classe sociale. Le disciple plus fort que le citoyen.
L’ensemble des élections sénégalaises, entre espoir et déception, conforte ce constat de dévitalisation collective et de renforcement communautaire. Le vote est la perpétuation d’un système. Il n’a pas la portée transformatrice qu’il peut avoir. Ce qui est représenté du peuple à l’assemblée ce n’est pas le produit de sa pensée, ses idées, ses aspirations, ni même ses doléances, mais son éloignement, ses instincts d’appartenance. Eux ont tendance à chercher la survie coûte que coûte.
Outre la traduction du langage politique en termes concrets pour l’ensemble des populations, la mise à la diète financière des emplois politiques pour les rendre peu attractifs, les enjeux de cette nouvelle élection doivent poser les bases d’une nation, pour que le Sénégalais puisse voir en l’autre d’abord, et surtout, un Sénégalais. Et rien d’autre.
Elgas est journaliste, chercheur et écrivain. Son premier roman, "Un Dieu et des mœurs", a été publié en 2015 par Présence africaine. Né en 1988 à Saint-Louis, et ayant grandi à Ziguinchor, il est diplômé de communication et de science politique et, depuis peu, titulaire d'un doctorat en sociologie. Depuis deux ans, Elgas publie sur SenePlus.com une chronique hebdomadaire : "Inventaire des idoles".
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CES NOMBREUX REVERS JUDICIAIRES DE KHLIFA SALL
"Le Président Amadou Baal, assisté par les magistrats Waly Faye, Adama Ndiaye, Mbacké Fall et Ibrahima Sy, a opposé une décision de rejet aux différents recours présentés par les avocats de la défense contre la décision de la Cour d'appel de Dakar."
"Khalifa Sall a été finalement édifié au terme d'un délibéré, ce jeudi, en cassation. La cour suprême a définitivement statué sur l'affaire de la Caisse d'avance de la mairie de Dakar impliquant l'ancien Maire et Cie. Le Président Amadou Baal, assisté par les magistrats Waly Faye, Adama Ndiaye, Mbacké Fall et Ibrahima Sy, a opposé une décision de rejet aux différents recours présentés par les avocats de la défense contre la décision de la Cour d'appel de Dakar. "
PAR OUMOU WANE
LA VIE N’ATTEND PAS
Quel que le soit le résultat de la prochaine élection présidentielle, il faudra bien rendre hommage aux hommes du président pour le travail qu’ils ont accompli
Chacun retiendra ce qu’il souhaite et ce qu’il désire dans les vœux du chef de l’Etat pour cette nouvelle année 2019. Qui se réjouira de la dynamique de paix retrouvée en Casamance. Qui se félicitera de la création annoncée de plus de 491 000 emplois sur une promesse de 500 000, lors de la campagne électorale en 2012. Qui applaudira en ce début de l’an 2019, l’ouverture de la phase 2 du Plan Sénégal Emergent, pour l’équité territoriale et la justice sociale.
Pour les derniers vœux à la nation de son septennat, Macky Sall a axé son discours sur son bilan économique à quelques semaines de l’élection du 24 février prochain. Nouvelles infrastructures, croissance record, volonté affichée de gérer dans la « transparence » les ressources pétrolières, ou encore développement de l’agriculture, un secteur vital de notre économie et bien sûr la pêche, tout aussi primordiale…
Ce que je retiendrai personnellement, c’est que l’éducation et la formation continue sont au cœur de nos priorités. « Afin que tous nos enfants étudient dans des conditions dignes et rejoignent les chemins du savoir », a-t-il déclaré : « Grâce à nos progrès dans la scolarisation et le maintien des filles à l’école, nous avons atteint la parité filles-garçons du préscolaire au baccalauréat. Je rends hommage, à cette occasion, à tous les enseignants de notre pays. »
En tant que mère, voici des propos dont je suis fière. Au-delà des importants investissements dans le système éducatif, nous devons veiller à l’égalité et à la parité dans l’éducation des jeunes, pilier d’une croissance démographique saine. En tant que parents, nous devons donner la même valeur à l’éducation d’une fille ou d’un garçon. Encore trop souvent dans l’esprit collectif, la fille est destinée à être mariée et entretenue, tandis que le garçon doit assurer la survie de la famille par son travail. L’éducation est un investissement pour l’avenir de chacun de nos enfants.
J’irai plus loin encore ! À l’heure où l’Afrique de l’Ouest redouble de conflits ethniques et représailles intercommunautaires, nous avons le devoir de chercher également à ce que les élèves développent des capacités comme le dialogue, la confiance en soi, l’optimisme ou la générosité. Oui, l’éducation donne de la force et la tolérance est une porte ouverte sur la paix.
Dans son adresse à la Nation du lundi 31 décembre 2018, le chef de l'Etat l’a bien exprimé : « Je veux que notre Nation reste debout, toujours active et enthousiaste pour faire de notre cher Sénégal un endroit où nos enfants trouveront toutes les opportunités pour vivre dignement et décemment ».
Pour réussir dans sa vision et mener à bon port ses rêves d’émergence, notre président s’est entouré des meilleurs. Car, quel que le soit le résultat de la prochaine élection présidentielle, il faudra bien leur rendre hommage pour le travail qu’ils ont accompli. Eux, ce sont les hommes du président ! Bien sûr il y a aussi des femmes et je ne peux pas les nommer tous, mais citons Mahammed Boun Abdallah Dionne, le capitaine courage, une expérience unique dans le champ politique… Amadou Ba, le meilleur ministre des Finances d’Afrique, selon les observateurs et homme de l’année 2018 d’après les rédactions Rewmi. Il aura marqué cette fin d’année par la levée de fonds record au Groupe Consultatif de Paris, faisant souffler un vent nouveau sur l’économie sénégalaise, et ce n’est pas son seul fait d’armes. Je veux citer encore le très honorable ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, que l’opposition sénégalaise continue de récuser pour être un membre actif de l’Alliance pour la République (APR) et être en même temps en charge de l’organisation du scrutin présidentiel de 2019. Ce lundi face à la presse en marge de son discours de nouvel an, le président Macky Sall n’a pas lâché son ministre en répondant à la question du journaliste Cheikh Yérim Seck. Celui-ci, désireux de savoir s’il (Macky Sall), ne pourrait pas choisir un ministre de l’Intérieur « apolitique » comme avaient fait ses prédécesseurs dans le passé, s’est vu répondre de la manière la plus catégorique qu’il soit : « Je ne le ferai pas ».
Je ne sais pas si cette garde rapprochée continuera d’œuvrer après les prochaines échéances de février, car cela dépendra du souhait des Sénégalais pour 2019 et les 5 ans qui suivront. C’est ça la démocratie et ce qui est beau dans notre pays, c’est qu’elle marche.
Pour ma part, je nous souhaite simplement de résister à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je nous souhaite d’abandonner nos colères rentrées et de laisser sortir notre joie. Je nous souhaite de la bonne humeur. Voilà ce qu'il faudrait offrir et recevoir. Voici la vraie politesse qui enrichit tout le monde.
Mais puisque que j’ai commencé avec les vœux de notre président, je lui laisserai le mot de la fin : « J’adresse à chacun de vous mes meilleurs vœux de bonne santé, de bien-être et de réussite, dans un Sénégal en paix, uni et fort, prospère et solidaire ; un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous ».
PAR ELHADJI DANIEL SO
L’IMPÉRATIF D’AGIR SUR LE CAPITAL HUMAIN
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Associer la croissance du PNB et une répartition assez équitable du revenu, constitue généralement le moyen le plus efficace de parvenir à un développement humain durable
#Enjeux2019 -“Investir sur une ressource infinie qu’est le capital humain est, sur le long terme, plus rentable que n’importe quel autre investissement.” Cette incitation lancée à l'endroit du gouvernement sénégalais, lors de la première journée du 8ème Groupe Consultatif, organisé les 17 et 18 décembre 2018 à Paris, est du vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, M. Hafez M. H. Ghanem.
En effet, dans son discours, ce dernier n'avait pas manqué de souligner que, du dernier score de 0,42, sur une échelle allant de 0 à 1 attribué en 2018 à notre pays, était ressorti que : le niveau de productivité dont un enfant qui y est né aujourd'hui peut espérer atteindre à l'âge adulte sera inférieur de 58 % au niveau qu'il aurait pu atteindre s'il avait suivi une scolarité complète et avait vécu en pleine santé. Pour en avoir le cœur net, l'institution de Bretton-Woods a utilisé comme critères de base le questionnement suivant :
Survie : un enfant né aujourd’hui atteindra-t-il l’âge d’aller à l’école ?
Scolarité : quelle sera la durée de sa scolarité et quels seront ses acquis ?
Santé : cet enfant sortira-t-il du système scolaire en bonne santé, prêt à poursuivre ses études ou à entrer sur le marché du travail à l'âge adulte ?
Cela va s'en dire que sa méthodologie de calcul diffère essentiellement de celle du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) qui prend en compte plusieurs données impliquant, entre autres, le savoir ou niveau d’éducation de la population, la santé/longévité (mesurées par l’espérance de vie à la naissance) et le niveau de vie (logarithme du revenu brut par habitant en parité de pouvoir d’achat). Et pour preuve, dans son dernier rapport d’“Indices et indicateurs de Développement Humain (IDH) : Mise à jour statistique 2018”, publié le 14 septembre 2018, le Sénégal est classé 164e au classement mondial (sur 189 pays) et 31e à l’échelle africaine (sur 53 pays, la Somalie n'étant pas prise en compte). Lorsque, près d'un mois après, il s'est vu décerner la 11 ème place en Afrique et la 121ème (sur 157 pays classés au lieu des 189 habituels) sur une échelle entre 0 et 1, par la Banque mondiale.
Au final, quoique, notre pays ait - certes - gagné au classement du PNUD une place sur le plan africain et perdu 2 places au niveau mondial par rapport à l'année précédente (2017), cela n'enlève pas, pour autant, le fait qu'il soit toujours catégorisé parmi les pays dits en voie de développement, affichant un taux « faible » en matière d’IDH.
Ensuite, s'il est bien vrai que d'énormes progrès aient été, cependant, notés dans le cadre de la transformation structurelle de l’économie et de la croissance, premier des 3 axes sur lesquels repose le référentiel de politique économique et sociale du pays - le PSE (Plan Sénégal Émergent) -, il n'en demeure pas moins que les investissements effectués jusqu'ici dans son deuxième axe dénommé “Capital humain, Protection sociale et Développement durable”, notamment dans l'éducation (310 milliards de FCFA en 2011 à 477 milliards de FCFA pour le budget 2019), et la santé (Programme d’Investissements Sectoriels - PIS 2011/2015 : de 38, 945 Milliards de FCFA en 2011 à 69, 047 Milliards de FCFA en 2016, soit une augmentation de 30, 102 Milliards de FCFA en valeur absolue et de 77% en valeur relative), sont loin d'être suffisants pour nous sortir de ce gouffre du sous-développement. Un vrai paradoxe, à l'aune de la tendance haussière du taux de croissance du PIB réel depuis 2012 estimé successivement à 4,3 % en 2014, 6,4 en 2015, puis 6,2 en 2016 et 7,2 en 2017. Comme quoi, croissance économique ne rime pas forcément avec progrès humain. Résultat des courses, d'une part, le panier de la ménagère languit désespérément d’être renfloué comme il se doit, et, d'autre part, les poches de pauvreté et d’exclusion n'en finissent pas de se remplir.
D'où cette foudroyante réplique des opposants à certains membres du régime en place qui se targuent souvent des avancées macroéconomiques en survolant volontairement la non amélioration significative des conditions de vie des populations : “croissance kenn dou ko lekk”, littéralement, “La croissance, ne se mange pas !” Allusion qui n'est pas entièrement fausse, non plus.
Et pourtant, des études économétriques ont suffisamment démontré qu'associer "la croissance du PNB et une répartition assez équitable du revenu, constitue généralement le moyen le plus efficace de parvenir à un développement humain durable. De plus, même en l'absence d'une croissance économique satisfaisante ou d'une répartition relativement égale du revenu, une bonne allocation des dépenses publiques peut permettre d'améliorer de façon significative les résultats en matière de développement humain.” L'important - selon le PNUD - c'est la manière dont la croissance économique est gérée et répartie au bénéfice de la population.
C'est pourquoi, il a tiré la sonnette d'alarme depuis belle lurette à travers son premier rapport mondial sur le développement humain publié en mai 1990 sous l'administration du capitaliste américain William H. Draper III. Il n'empêche que nous constatons, d'année en année, avec stupeur et non sans amertume qu’il n’a toujours pas perdu de son côté sombre.
Pour rappel, dans le quatrième point de la “vue d'ensemble” de ce rapport, le Sénégal avait été cité avec Oman, le Gabon, l'Arabie Saoudite, l'Algérie, la Mauritanie, le Cameroun et les Emirats Arabes-Unis comme des pays en voie de développement ayant enregistré des résultats en terme de développement humain nettement inférieurs à leurs compagnons d'infortune d'alors, parmi lesquels, le Sri Lanka, le Chili, le Costa Rica, la Jamaïque, la Tanzanie et la Thaïlande, malgré leur revenu largement supérieur.
D'ailleurs, un saisissant exemple y avait été donné sur le cas du Sri Lanka qui, à l’époque, avec un revenu moyen par habitant de seulement 400 dollars, avait réussi la prouesse d’atteindre une espérance de vie de 71 ans et un taux d'alphabétisation des adultes de 87 %. Là où, dans le monde industrialisé, le niveau de revenu moyen par habitant avoisine les 11 000 dollars. Principal enseignement tiré : la vie ne commence pas avec des milliers de dollars en poche ! Mais, pourquoi Diantre, n'avons-nous pas alors saisi la balle au rebond, depuis ? Ou bien les œillères placées par les organisations internationales ont-ils détourné notre capacité de discernement ? Ou encore existerait-il des intentions inavouées ou peut-être bien dirigées prospectivement pour rendre utiles et nécessaires certaines organisations en cherchant perpétuellement - comme du reste, elles ne cessent de le rappeler - à créer une émulation entre pays en voie de développement ?
- L'éducation de base comme le facteur le plus -
Loin de nous l'idée de vouloir répondre à toutes les questions qui se posent, mais nous pourrons toutefois relever qu’aucune nation ne s'est développée, sans au préalable miser, dans ses instants de décollage, sur son capital humain, seule source de compétitivité intarissable.
De surcroît, il est économiquement permis de réorganiser, à n'importe quel moment d’un mandat électif donné, les priorités de la plupart des budgets nationaux pour y accroître la part destinée aux dépenses axées sur le développement humain. Attention ! investissement humain ne saurait se résumer qu'au social. Encore qu’il soit bon de mener des politiques publiques orientées vers le social, mais, pourvu que les aides, en tant que telles soient bien ciblées et les investissements cohérents. Donc, investissons, mais faisons-le utilement ! La preuve par trois : “À l’heure actuelle (en Afrique), en moyenne 39 % des budgets consacrés à la santé sont utilisés <1>pour l’achat de produits médicaux, alors que les dépenses consacrées <2> au personnel de santé (14 %) et <3> aux infrastructures (7 %) sont faibles. Une analyse des habitudes de dépenses suggère que les pays ayant des systèmes de santé performants consacrent jusqu’à 40 % de leurs investissements au personnel et 33 % aux infrastructures,” lit-on dans le nouveau rapport de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) lancé par sa directrice régionale pour l'Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, en marge de la soixante-huitième session du Comité régional de l'OMS pour l'Afrique (RC68) qui s'est déroulée du 27 au 31 août 2018 à l’hôtel King Fahd, à Dakar.
Aussi, la sécurité (et l'insécurité) de tout être humain doit être la priorité dans l'élaboration des grandes orientations économiques et sociales des États ; d'autant plus que l'éducation de base est considérée comme le facteur le plus important dans la contribution au développement humain et à l'éradication de la pauvreté proprement dite. Et qui dit pauvreté, dit impécuniosité, dérivée de l’insolvabilité.
Pour se prémunir ainsi, d'éventuelles mauvaises surprises, la Banque mondiale, en “bon banquier”, soucieux du remboursement périodique de ses créances, a voulu subtilement contourner la situation à travers l’ICH, généralement pris comme une source d’informations fiables pour alimenter d’intenses débats publics sur les priorités nationales, pour pousser le Sénégal à investir davantage dans l’éducation, la santé, les infrastructures matérielles et immatérielles, qui ne répondent pas à des logiques marchandes, en se servant de la mise en œuvre, prévue d'ici des mois, de son deuxième objectif du nouveau Cadre Stratégique de Partenariat (CPF), comme prétexte. Une stratégie structurée autour de trois objectifs majeurs que sont : (i) la stimulation de la compétitivité et la création d’emplois grâce à une croissance basée sur le secteur privé ; (ii) le développement accéléré du capital humain pour améliorer la productivité et déclencher le dividende démographique ; et (iii) l’amélioration de la résilience et de la durabilité dans un contexte de risques importants, et constituant, d'après son vice-président pour l’Afrique , l'unique moyen de pouvoir obtenir une croissance, à la fois, plus forte, durable et inclusive. Avec, en appoint transversal, la transition digitale et la question genre.
L'un dans l'autre, ces débats autour du capital humain, jadis cantonnés dans les cercles des décideurs, sont subitement placés au cœur de leurs objectifs, c'est le moins que l'on puisse dire ! Le troisième sommet annuel sur le capital humain 2018, tenu à Bali, en Indonésie du 9 au 15 octobre 2018, en marge des assemblées générales annuelles du groupe de la Banque mondiale et du FMI, et coïncidant avec la présentation du nouvel Indice du Capital Humain (ICH), initié par la première citée afin, disent-ils, d'accélérer la réalisation d’investissements nombreux et de qualité dans les populations, et de favoriser ainsi l’équité et la croissance économique, en dit long !
- Singapour, modèle du siècle par excellence -
S’il y a un pays qui n'a pas attendu de se faire remonter les bretelles avant de prendre en main son destin, c'est bien le Singapour, officiellement République de Singapour. Petit pays, dépourvu de ressources naturelles et héritier colonial d'importants problèmes socio-économiques – émeutes raciales, chômage massif, difficultés de logement et d'accès à l'eau – Singapour, est devenu, à force d'endurance et de persévérance, moins d'un demi-siècle après son indépendance en 1965, la 3ème économie de la planète par son PIB par habitant et trône présentement à la 1ère place de l'Indice du Capital Humain (ICH) de la Banque mondiale de 2018. Cela, sous la main de fer dans un gant de velours du People's Action Party fondé par Lee Kuan Yew, figure emblématique du pays, jusqu'à sa mort le 23 mars 2015, « minister Mentor » du gouvernement. « Démocratie autoritaire » ou « dictature bienveillante », ce ne sont sûrement pas les populations qui s'en plaindront, car disposant d'un très haut niveau de vie et bénéficiant d'un des meilleurs systèmes de soins au monde pour un coût raisonnable.
Bien qu'elles cotisent pour leur santé, les sommes non dépensées sont automatiquement réinvesties et leur rapportent des intérêts. Ce qui lui a valu d'être souvent surnommé « La Suisse d'Asie ». Tout en maniant bien la carotte et le bâton, le gouvernement fait régner l'ordre, la propreté et la sécurité sur leur machine économique.
Les ministères sont gérés comme des entreprises privées avec des fonctionnaires extrêmement bien payés, mais à tout moment, révocables. En termes de sanctions, le simple fait de mâcher du chewing-gum dans le métro ou de fumer dans la rue, en dehors des endroits spécifiquement désignés à cet effet, ou encore de jeter du papier par terre équivaut respectivement à une amende comprise entre 500 et 1000 dollars. Décidément, on ne fait pas d'omelette sans impérativement casser des œufs !
- Que faire pour que le Sénégal parvienne enfin à sortir la tête de l'eau ? -
Dans un pays comme le nôtre où le capital humain ne participe qu'à 41% de la richesse nationale pendant que 25% de nations qui investissent le plus en éducation et en santé obtiennent chaque année 1,25 point de PIB supplémentaire, s'armer d'ingéniosité et d’efficience devrait être de mise pour satisfaire les besoins de la génération actuelle sans compromettre l'aptitude des générations futures à faire autant des leurs ; tout en optimisant au mieux l'intégration du coût d’opportunité de l’accumulation du capital humain comme nous l'enseigne le lauréat du prix Nobel d’économie de 1992, Gary Becker.
Surtout que le retard est pressant et perceptible de partout : « Une classe du cycle primaire compte en moyenne 39 élèves pour un enseignant en Afrique subsaharienne et 35 en Asie du Sud, mais 16 à 18 dans les pays de l’OCDE, en Asie de l’Est et Pacifique, ainsi qu’en Europe et Asie centrale. D’autre part, tandis que 28 et 27 médecins respectivement soignent 10 000 personnes dans les pays de l’OCDE et d’Europe, et dans les pays d’Asie de l’Est et Pacifique, ces chiffres sont réduits à huit seulement en Asie du Sud et moins de deux en Afrique subsaharienne”, s'alarme Achim Steiner, l’Administrateur actuel du PNUD dans le dernier rapport précité.
Il urge de promouvoir une meilleure répartition mondiale des possibilités de développement en investissant davantage sur le capital humain qui, définit stricto sensus, en 1964 par Gary Becker, dans son ouvrage “Human Capital” comme étant “l’ensemble des capacités productives qu’un individu acquiert par accumulation de connaissances générales ou spécifiques, de savoir-faire, etc."[1], est depuis, fondamental dans la détermination de la croissance économique, de sorte que son défaut de prise en compte en biaiserait totalement l'analyse.
Un grand nombre d’économistes de renom contemporains sont unanimes sur le rôle moteur que joue le capital humain dans la réalisation d'une croissance économique d'un pays, particulièrement celui en voie de développement. Du précurseur Theodore Schultz (Prix Nobel 1979), avec ses fameux travaux sur l'impact de l'éducation des enfants et de la formation des adultes sur l'innovation et la productivité, publiés en article en 1959 et intitulés « Investment in man : an Economist's view » [2] avant d'être parachevés en 1961 dans l’AER sous "Investment in Human Capital"[3] ; où il s’oppose aux modèles de croissance standard dominant (Harrod-Domar et Solow), qui relient le taux de croissance à l’accumulation du capital physique, au formalisateur de la décision d’accumulation du capital humain, Gary Becker, en passant par les théoriciens de la croissance endogène développée, en premiers, par Paul Romer (1986) [4] et Robert Lucas (1988) [5] suivis de Pierre-Yves Hénin et Pierre Ralle (1994) [6], et tout récemment par P. Aghion et E. Cohen [7]. Idem pour notre Doyen Honoraire membre des Académies, le Professeur Moustapha Kasse, qui n’y est pas allé par quatre chemins pour exhorter le Sénégal à “continuer à investir dans le capital humain. Il est essentiel de mettre davantage l'accent sur la formation de capital humain, en s'attachant en particulier à redéployer les dépenses publiques vers le secteur éducatif, les soins de santé primaires et les autres services sociaux.”[8] Plus tranchant que tout, il déclare purement et simplement dans sa très récente tribune de fin d'année 2018 que “l’École et la Santé sont à réformer en profondeur et certainement dans la douleur.”[9] Une approche ultra humaniste, lourde de sens et de conséquences, et qui suppose un arbitrage cynique en faveur de l'éducation et la santé, au détriment des autres secteurs. En des termes on ne peut plus clairs : opérer des jeux d'”économie à somme nulle” [10] comme l’exige la pensée économique du moment. Sommes-nous prêts à assumer cette forme de transparence tendant à “déshabiller Pierre pour habiller Paul” ? Là se trouve l'équation de discorde !
Investir dans le capital humain, n'a jamais été chose aisée encore moins automatique pour beaucoup de pays en voie de développement, qui pourtant, en ont le plus besoin, en raison des contraignantes mesures d'austérité budgétaires en leur encontre instaurées depuis les années 80 ; ce qui a entaché toute possibilité de priorisation nationale dans les politiques publiques, à défaut d'un coup de maître.
- L'investissement sur le capital humain -
Pour ce faire, nous avons trois hypothèses d'investissement sur le capital humain qui se présentent devant nous : - l’investissement au sein de la famille ; - le learning by doing (apprentissage par la pratique - externalité) ; - le learning or doing (apprendre ou faire - secteur éducatif).
Le plus en vue demeure incontestablement “ le learning or doing” qui se fait par le renoncement à du travail pour accumuler du capital humain. Exemples : vous pouvez vous enfermer dans une bibliothèque pour accumuler des connaissances ou vous pouvez passer du temps dans un système éducatif ou encore dans les deux cas, vous renoncez à aller sur le marché du travail. Ce manque à gagner doit être compensé par les gains issus d’un salaire plus élevé le restant de votre vie de travail.
À la lumière de tout ce qui précède, nous proposons modestement à :
Elaborer par nos soins une stratégie nationale de développement du capital humain ;
Persévérer dans la lutte contre les goulots d’étranglement que sont les inégalités sociales en protégeant les plus vulnérables ;
Investir dans le développement des habiletés cognitives et non cognitives (motivation, persévérance, contrôle et estime de soi) dès la petite enfance (0 à 5 ans) ;
Faire de l’éducation une priorité nationale en investissant dès le secondaire dans les créneaux porteurs tels que les métiers, techniques, professionnels ; et en mettant l’accent sur la formation continue et l’intégration des chômeurs, de même que du secteur informel dans le circuit ;
Veiller à ce que les dépenses destinées au secteur de la santé soient consacrées prioritairement au personnel et aux infrastructures.
Dès lors, toute négligence du potentiel humain serait un emprunt aux générations de demain qui n'ont jamais rien demandé de pareil.
Le Sénégal n’est, en vérité, pas le seul pays en voie de développement à subir les désastreuses conséquences des Programmes d'Ajustements Structurels (PAS). Mais force est de reconnaître qu'il fait partie des rares dont les régimes se projettent à revaloriser leur capital humain dans un futur proche. Objectivement, il sied de relever que l’éducation et la formation professionnelle, la santé ainsi que l’économie numérique inclusive occupent des places de choix dans les cinq initiatives majeures de la seconde phase du PSE (2019-2023), car y étant respectivement considérées comme axes de progrès, facteur d’inclusion sociale et pilier dans sa mise en œuvre ; sous réserve d'un second mandat.
Le retard économique n'est point une malédiction encore moins une fatalité. Il suffit juste d’y croire et d’œuvrer exclusivement pour une meilleure amélioration des conditions de vie, sans détournement d’objectifs. D’aucuns l’ont essayé et l’ont réussi, alors pourquoi pas nous ?
Une petite dose de “démocratie autoritaire ou “dictature bienveillante” à la singapourienne ne ferait pas de mal, non plus, dans une société de “Masla” [11] où tout semble être permis et, aucune loi n'est applicable comme il faut.
Elhadji Daniel So est juriste et financier de formation, il est détenteur d'un Diplôme d’Études Supérieures Comptables et Financières) et d'un Master en Droit Privé. Il est le président de “En Mouvement ! Défar Sénégal - Ensemble, Construisons le Sénégal.
[1] Gary Becker, 1964 (première édition), "Human Capital : A Theoretical and Empirical Analysis, with Special Reference to Education" ;
[2] Schultz. T. « Investment in man : an Economist's view », Social Service Review, vol.33, 1959 ;
[3] Schultz. T. Mars 1961, Investment in Human Capital, American Economic Review, Vol 51 ;
[4] Romer, P.M. (1986), « Increasing Returns and Long-Run Growth », Journal of Political Economy, Vol. 94, N°. 5, pp. 1002-1037 ;
[5] Lucas, R. (1988), « On the Mechanisms of Economic Growth », Journal of MonetaryEconomics, Vol. 22, N°. 1, pp. 3-42 ;
[6] Hénin, Pierre-Yves, Ralle, Pierre, « Les nouvelles théories de la croissance : quelques apports pour la politique économique », Revue économique, Vol. 44, n° hors série, 1994 ;
[7] Aghion P., Cohen E., Education et croissance. Conseil d'analyse économique, Janvier 2004 ;
[8] Moustapha K., revue économique “Sénégal un modèle économique et politique : la preuve par les faits” - p. 6 ;
[9] Moustapha K. “Précampagne électorale présidentielle : entre ambition, insuffisance et pratiques ambiguës : les velléités démocratiques mises à mal”, 2ème partie - (§) 8, décembre 2018 ;
[10] Une pensée à somme nulle est une pensée en circuit fermé. Cela signifie que le remplissage d’un côté est un écoulement strictement identique de l’autre côté ;
[11] Selon le Dr Massamba Gueye, docteur ès-Lettres, spécialiste de la littérature orale, le vrai « masla », c’est la capacité à vivre socialement et à faire vivre socialement en harmonie. Mais avec le temps, le terme est tellement galvaudé qu'il fait presque office de synonyme de malhonnêteté, félonie, « nafek » (hypocrisie) en wolof.
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BABA MAAL ILLUMINE LA 20ÈME ÉDITION DU FANAL DE SAINT-LOUIS
Spectacle inédit de Baba MAAL, à l'occasion de la 20ème édition du Fanal de Saint-Louis. Édition qui s'est tenue du 24 décembre 2018 au 1er janvier 2019, une grande fête pleine de lumière et d’animations culturelles.
UN SERVICE D’ONCOLOGIE EN GESTATION À L’HÔPITAL DE THIÈS
Une organisation internationale basée en Suisse travaille à l’installation d’un service d’oncologie à l’hôpital Elhadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, dans le cadre d’un partenariat public-privé.
Une organisation internationale basée en Suisse travaille à l’installation d’un service d’oncologie à l’hôpital Elhadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, dans le cadre d’un partenariat public-privé, a annoncé jeudi, son point focal au Sénégal, Pape Amadou Sall.
L’Hôpital Le Dantec est à ce jour la seule structure à disposer d’un service d’oncologie pour la prise en charge des malades du cancer au Sénégal, a noté le directeur de l’Hôpital de Thiès Babacar Mané.
Il ajoute que l’Etat projette d’en installer un second à Diamniadio, non sans plaider pour la réalisation du projet de Thiès.
Pape Amadou Sall et Babacar Mané ont évoqué les perspectives de développement de l’Hôpital Amadou Sakhir Ndiéguène, lors de la 10-ème journée du parrain, organisée par l’Association Les amis de l’Hôpital (AHASN) en partenariat avec ladite structure sanitaire.
Selon M. Sall, par ailleurs conseiller municipal à la ville de Thiès et à la commune de Thiès Nord, l’organisation mondiale "Sakeenah" basée en Suisse veut commencer son implantation en Afrique de l’Ouest par le Sénégal et plus particulièrement à Thiès et Kaolack.
Un représentant de l’organisation a récemment visité les hôpitaux Elhadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès et Elhadji Ibrahima Niasse de Kaolack, a-t-il relevé, ajoutant que les pourparlers sont en cours, en attendant l’arrivée d’une équipe.
Dans le cadre de ce partenariat-public privé, l’Etat devrait fournir le site devant accueillir l’ouvrage et "Sakeeneh" s’occupe de la construction et de l’équipement de l’infrastructure tout comme de la formation du personnel, a-t-il expliqué.
L’hôpital régional de Thiès a déjà démarré depuis 2015 une unité de chimiothérapie à la maternité qui prend en charge des cas de cancer du sein et du col de l’utérus. Elle reçoit des patients qui viennent de plusieurs régions du pays, a indiqué son directeur.
Plusieurs arguments, dont la position de carrefour des deux régions et l’intensité de l’activité médicale, ont plaidé en leur faveur pour démarrer ce projet qui pourrait s’étendre à d’autres régions du pays, a dit M. Sall.
HÔPITAL RÉGIONALE DE THIÈS
Plaidoyer en faveur d’un relèvement du niveau du centre hospitalier régional et de l’augmentation de sa subvention annuelle.
Le président de l’association "Les amis de l’Hôpital El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène" de Thiès, Fadel Ndiéguène, souligne la nécessité de porter le plaidoyer en faveur d’un relèvement du niveau du centre hospitalier régional et de l’augmentation de sa subvention annuelle.
Il s’exprimait en marge de la 10-ème journée du parrain, organisée jeudi par l’Association "Les amis de l’Hôpital El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène (AHASN)".
M. Ndiéguène, évoquant la nécessité d’un relèvement du niveau de l’hôpital régional de Thiès, note que l’établissement "a aussi besoin que soit augmentée sa subvention annuelle de 350 millions de francs CFA".
Des hôpitaux "moins grands" reçoivent une subvention plus importante, a-t-il argumenté.
Selon son directeur, l’hôpital régional de Thiès couvre une population de "près de 2 millions d’habitants" et reçoit des patients venus d’autres régions, dont Louga et Diourbel,
Devenu établissement public de santé, l’hôpital régional de Thiès a une capacité d’accueil de 382 lits et compte un bloc opératoire de 6 salles.
Il dispose également d’une imagerie médicale (radiologie, scanner, échographie, mammographie), d’un laboratoire de biologie médicale et d’anatomie pathologique.
Concernant ses activités cliniques, le centre hospitalier réalise 110.000 consultations, 65.000 journées d’hospitalisation, 5000 accouchements et 4.800 actes chirurgicaux, pour une équipe de 40 médecins.
Depuis 2015, il dispose d’une chimiothérapie à la maternité, pour prendre en charge les cas de cancer du sein et du col de l’utérus.
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EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - À l'orée de la présidentielle de février, les citoyens dévoilent leurs attentes principalement dans le domaine agricole - VIDÉO EN PULAAR
#Enjeux2019 - La présidentielle de 2019 s'annonce et les attentes sont nombreuses du coté des populations. Chez certains, celles-ci tiennent particulièrement au domaine agricole, qu'ils souhaitent voir enfin se moderniser. Quelques citoyens s'en expliquent au micro de www.seneplus.com.
Voir cette vidéo en pulaar.
"QUAND ON M'A DIT TON DOSSIER EST REJETÉ"
La célèbre avocate a reçu un coup de massue à l’issue de la vérification des parrainages par le Conseil constitutionnel. Une déception qu’elle a fait savoir hier, à en croire Enquête, lors de la conférence de presse du C 23.
La célèbre avocate a reçu un coup de massue à l’issue de la vérification des parrainages par le Conseil constitutionnel. Une déception qu’elle a fait savoir hier, à en croire Enquête, lors de la conférence de presse du C 23. «Quand on m’a dit ton dossier est rejeté pour faux parrainages, je suis resté 3 nuits sans dormir.
Je me suis alors demandée quelles sont les personnes qui m’ont parrainée. Après vérification avec mon plénipotentiaire et mon représentant, nous avons eu la surprise de constater que le Conseil constitutionnel a rejeté des Sénégalais qui sont régulièrement inscrits sur le fichier électoral», a condamné la candidate de la coalition «Osez l’avenir».
CAMPAGNE DE SENSIBILISATION SUR LES OPÉRATIONS ÉLECTORALES
Le président de la République, Macky Sall, a demandé mercredi au gouvernement de mettre en place une campagne de communication adaptée sur les modalités de déploiement des opérations électorales afin de mieux sensibiliser les citoyens sur le processus.
Le président de la République, Macky Sall, a demandé mercredi au gouvernement de mettre en place une campagne de communication adaptée sur les modalités de déploiement des opérations électorales afin de mieux sensibiliser les citoyens sur le processus devant déboucher sur la tenue le 24 février d’une élection présidentielle au Sénégal.
’’Le Président de la République exhorte le Gouvernement à sensibiliser les populations, notamment les électeurs, à travers une campagne de communication adaptée, sur les modalités de déploiement des opérations électorales dans toutes les circonscriptions administratives’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres tenu le même jour au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a ainsi rappelé aux membres du gouvernement le prix qu’il attache au rayonnement permanent du système démocratique et électoral du Sénégal, souligne le document transmis à l’APS.
Les électeurs sénégalais sont notamment appelés aux urnes le 24 février pour élire un président de la République.