Le NRC utilise une méthodologie rigoureuse pour évaluer les crises de déplacement les plus négligées, basée sur plusieurs critères.
Comme chaque année, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a publié son rapport sur les dix crises de déplacement les plus négligées dans le monde, constatant une dégradation alarmante de la situation humanitaire dans plusieurs pays du Sahel, notamment le Mali, le Burkina et le Niger.
Ces pays, tous membres de l’Alliance pour le Sahel (AES), font face à des crises de déplacement exacerbées par des conflits persistants, des catastrophes climatiques et un manque de financement international.
Pour la première fois, le Niger fait son entrée dans la liste des dix crises de déplacement les plus négligées au monde, se classant à la cinquième place. Cette inclusion marque une détérioration significative de la situation humanitaire dans le pays.
Le rapport de NRC note qu’après le coup d’État de juillet 2023, l’aide au développement a été largement suspendue, aggravant une situation déjà critique. Le nombre de personnes en crise alimentaire a doublé par rapport à 2022, atteignant 2,3 millions, tandis que plus de 335 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays.
Quant au Mali, qui se classe désormais quatrième après avoir été septième l’année précédente, il voit sa situation se compliquer davantage. En 2023, plus de 340 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de la recrudescence des combats entre l’armée nationale et des groupes armés non étatiques.
La violence, combinée aux impacts du changement climatique, a poussé 2,5 millions de personnes à avoir besoin d’une aide alimentaire urgente. Le financement humanitaire pour le Mali n’a atteint que 31 % des fonds nécessaires, accentuant la crise.
Pour ce qui est du Burkina Faso, il conserve sa position en tant que crise de déplacement la plus négligée au monde pour la deuxième année consécutive.
Le pays a enregistré un nombre record de 707 000 nouveaux déplacements internes en 2023 et la couverture médiatique a chuté en raison de l’accès de plus en plus difficile pour les journalistes et les organisations humanitaires.
La crise humanitaire s’est intensifiée avec 3,6 millions de personnes sans accès aux soins de santé et 6,3 millions nécessitant une aide humanitaire en 2024.
Autres crises en Afrique
Outre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, plusieurs autres pays africains figurent également sur cette liste de négligence.
La République démocratique du Congo se maintient parmi les crises les plus négligées pour la huitième année consécutive, avec plus de 6,9 millions de personnes déplacées.
Le Cameroun, en deuxième position, fait face à une triple crise due à des conflits internes, une insécurité grandissante et l’accueil de réfugiés des pays voisins.
Classé neuvième, le Tchad voit sa situation aggravée par l’afflux de réfugiés soudanais et des conditions climatiques sévères, note le rapport de NRC. Enfin, la République centrafricaine, classée huitième, continue de souffrir des conséquences d’une décennie de conflit.
Le NRC utilise une méthodologie rigoureuse pour évaluer les crises de déplacement les plus négligées, basée sur trois critères principaux : le manque de volonté politique internationale, le manque d’attention médiatique et le déficit de financement humanitaire.
Chaque crise est analysée en fonction de ces critères pour déterminer son niveau de négligence et attirer l’attention sur les besoins urgents des populations affectées.
LE DILEMME DE L’ANC, FORMER UNE COALITION POUR RESTER AU POUVOIR
Le principal défi de l’ANC est de rassembler une majorité parlementaire. Avec seulement 40 % des voix obtenues lors du scrutin de la semaine dernière.
Le principal défi de l’ANC est de rassembler une majorité parlementaire. Avec seulement 40 % des voix obtenues lors du scrutin de la semaine dernière.
Le Congrès national africain (ANC) se retrouve à un moment crucial après les élections historiques du 29 mai en Afrique du Sud, où il doit désormais s’atteler à former une coalition avec certains de ses ennemis jurés afin de garantir son maintien au pouvoir.
Après avoir échoué à remporter la majorité absolue des voix pour la première fois depuis l’indépendance en 1994, le parti de Nelson Mandela est confronté à un puzzle politique complexe. Son existence et son avenir dépendent désormais du type d’alliance qu’il sera capable de former avec différents acteurs politiques, chacun apportant ses propres idéologies et exigences à la table des négociations.
Le principal défi de l’ANC est de rassembler une majorité parlementaire. Avec seulement 40 % des voix obtenues lors du scrutin de la semaine dernière, le parti doit choisir entre s’associer avec l’Alliance démocratique (DA), de centre-droit et favorable aux affaires, ou avec des factions dissidentes radicales telles que les Combattants pour la liberté économique (EFF) et uMkhonto weSizwe (MK).
« Une alliance avec la DA pourrait être perçue comme une trahison envers les électeurs traditionnels de l’ANC et comme un renforcement des structures économiques héritées de l’apartheid », souligne l’analyste politique Donald Porusingazi.
Les détracteurs de l’ANC, dont Julius Malema, leader de l’EFF, accusent la DA de protéger les intérêts économiques de la minorité blanche d’Afrique du Sud. Cependant, la DA nie fermement ces accusations.
Un autre point de friction dans les négociations de coalition entre l’ANC et la DA devrait être l’engagement de l’ANC en faveur des politiques d’État-providence, qui s’opposent à l’approche de libre marché de la DA.
Selon M. Porusingazi, bien qu’un partenariat avec l’EFF ou le MK puisse rassembler la base traditionnelle de l’ANC, il pourrait également entraîner des tensions politiques, notamment en ce qui concerne l’expropriation des terres et les réformes constitutionnelles.
L’EFF et le MK prônent des politiques économiques similaires, telles que l’expropriation sans compensation des terres appartenant aux Blancs et la nationalisation de secteurs clés de l’économie, tandis que l’ANC privilégie un programme de réforme agraire ordonnée.
Un autre défi potentiel dans les négociations de coalition entre l’ANC et le MK, dont le visage public est l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, sera la demande de ce dernier d’organiser de nouvelles élections en raison d’allégations d’irrégularités dans le scrutin de la semaine dernière.
Les médias ont également rapporté que le parti de M. Zuma a conditionné toute négociation de coalition à l’éviction de M. Ramaphosa de la présidence de l’ANC, une exigence rejetée par le secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, le week-end dernier.
Quelle que soit l’issue des négociations sur le gouvernement d’unité, l’ANC a un long chemin à parcourir et devra surmonter ses différences idéologiques avec ses adversaires pour assurer sa survie.
« En fin de compte, les stratèges de l’ANC doivent viser un résultat qui permette au parti de survivre et de se battre un autre jour », conclut M. Porusingazi.
L’issue de ces négociations déterminera l’orientation future de la gouvernance et de la politique en Afrique du Sud.
AU CONGO, LAVROV VILIPENDE L'OCCIDENT
Le ministre russe des Affaires étrangères a critiqué mardi l'Occident et ses supposés "objectifs", tant en Ukraine qu'en Libye où il a dit soutenir l'organisation d'une conférence de réconciliation.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en visite au Congo dans le cadre d'une tournée africaine, a vilipendé mardi "l'Occident" et ses supposés "objectifs", tant en Ukraine qu'en Libye où il a dit soutenir l'organisation d'une conférence de réconciliation.
"Nous soutenons l'initiative du président Denis Sassou Nguesso qui vise à organiser une conférence inter-libyenne", a déclaré le chef de la diplomatie russe devant la presse, après avoir rencontré dans son fief d'Oyo (centre) le chef de l'Etat congolais, président du comité de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, rongée par les divisions, est gouvernée par deux administrations rivales: l'une à Tripoli (ouest) dirigée par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l'ONU, l'autre dans l'est, incarnée par le Parlement et affiliée au camp de Khalifa Haftar, avec lequel Moscou entretient des relations étroites.
"Ce qui s'est passé en Libye est une tragédie, dont les auteurs sont l'Otan et ses membres", a dit Sergueï Lavrov. "La même chose s'est passée en Irak et en Afghanistan, où l'Occident a voulu imposer son mode de démocratie", a-t-il poursuivi. "Le plus important aujourd'hui est de trouver une approche qui assurera le rétablissement du pays", a-t-il ajouté.
Sur le dossier ukrainien, "le président Sassou a fait preuve de compréhension", vis-à-vis notamment "de nos actions", a déclaré le ministre russe. "Il comprend bien que l'Ukraine c'est l'instrument de l'Occident, dont l'objectif est d'infliger une défaite stratégique à la Russie", a-t-il estimé.
Selon M. Lavrov, Denis Sassou Nguesso, "comme d'autres leaders du monde", est persuadé que la conférence sur l'Ukraine prévue mi-juin en Suisse "n'a aucun sens" sans la participation de la Russie.
Le Kremlin avait par ailleurs indiqué mardi matin à Moscou que la Russie n'excluait pas de frapper en Ukraine les instructeurs français dont l'envoi est actuellement en discussion entre Paris et Kiev. "Quel que soit leur statut: militaires de l'armée française ou mercenaires, ils représentent une cible tout à fait légitime pour nos forces armées", a appuyé à Oyo Sergueï Lavrov.
La Russie mène depuis plusieurs années une offensive diplomatique en Afrique pour y supplanter les puissances occidentales traditionnelles. Isolée sur la scène internationale et en quête d'alliés, elle a décuplé ses efforts depuis son assaut contre l'Ukraine en février 2022.
La tournée de Sergueï Lavrov a commencé lundi en Guinée. Après le Congo, selon son entourage, il doit se rendre au Tchad.
par Abdou Sène
LA DIALECTIQUE QUE L’HOMOSEXUALITÉ IMPOSE AUX HUMANISTES
EXCLUSIF SENEPLUS - Combattre l’homosexualité revient à lutter contre la Nature ; la promouvoir est dangereux. Si les différentes sociétés ne s’enferment pas dans des dogmes, elles pourront créer un cadre d’échange nécessaire à une solution durable
D’après l’encyclopédie Larousse « Le terme d'humanisme est l'un de ceux sur le sens desquels personne ou à peu près ne s'entend vraiment. » Toutefois, selon l’acception du dictionnaire français, Trésor de la langue française, qui semble être celle qui se rapproche le plus de celle de l’Occident, l’humanisme est défini comme une « attitude philosophique qui tient l'homme pour la valeur suprême et revendique pour chaque homme la possibilité d'épanouir librement son humanité, ses facultés proprement humaines ». Celle-ci est la conception d’un mouvement intellectuel qui s’est développé en Europe pendant la Renaissance, c’est-à-dire entre le 14ème et le 17ème siècle.
L’ancien Testament de la Bible et le Coran rédigés et compilés respectivement entre le 10e et le 6e siècle avant notre ère, et au 7e siècle, sont allés beaucoup plus loin que le courant humaniste européen sur la consécration de l’Homme sur Terre, plusieurs siècles avant son avènement en Europe.
En effet, la centralité et la responsabilité de l’espèce humaine sur Terre ont été consacrées par le verset 1:26 du livre de la Genèse - premier livre de la Bible hébraïque et de la Bible chrétienne - en ces termes : « Puis Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la Terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la Terre. » Et, selon le verset 30 de la sourate 2 du Coran, pour annoncer aux Anges l’arrivée de l’Homme sur Terre et la mission qui lui est assignée, Dieu dit « Je vais établir sur la Terre un khalife ». D’autres religions et courants spirituels comme le bouddhisme, le confucianisme et l’animisme accordent aussi une place très importante à l’humanisme. Les animistes attribuent même une âme ou une essence vitale aux éléments de la Nature, ce qui les engage à préserver cette dernière, comme les pratiquants des religions abrahamiques.
Ce bref rappel de la valeur et des attributs de l’Homme, selon les courants de pensées philosophiques et religieuses, permet de constater que nul ne devrait être plus humaniste que les croyants-pratiquants de ces religions, notamment les juifs, les chrétiens et les musulmans. Dieu ne leur a pas seulement confié l’entretien et le bien-être de leurs semblables mais surtout la gouvernance de la Terre et de son contenu. En définitive, selon les écritures saintes, Dieu a confié à l’Homme la préservation de la Nature, notamment de sa propre espèce ; par contre, l’acception occidentale de l’humanisme, en plus de la valeur suprême qu’elle attribue à l’Homme, favorise l’absolutisme des libertés individuelles qui, si on n’y prend garde, pourrait conduire à l’extinction de l’espèce humaine. Donc à la disparition du sujet et de l’objet de l’Humanisme.
Une de ces libertés que promeut l’humanisme occidental est celle de choisir librement son orientation sexuelle. Rappelons que ce n’est que le 17 mai 1990 que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rayé, à juste raison, l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Quelques décennies plus tard, en 2022, le manuel pour les parlementaires publié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), intitulé Promouvoir les droits et l’inclusion des personnes LGBTI renforce l’argumentaire de la décision de l’OMS en ces termes : « Il existe aujourd'hui un large consensus mondial parmi les scientifiques sur le fait que l'homosexualité est une variation normale et naturelle de la sexualité humaine, sans aucune conséquence néfaste pour la santé. »
En effet, des résultats des recherches menées par des biologistes et des physiologistes ont montré le caractère inné de l’homosexualité. Le Professeur Jacques Balthazart, biologiste belge de l’université de Liège, auteur du livre intitulé Biologie de l’homosexualité. On naît homosexuel, on ne choisit pas de l'être, paru en 2010, estime entre 2 et 10 le pourcentage d’homosexuels dans la population humaine, le taux variant en fonction du contexte culturel et social. Il a mené des expériences de laboratoire sur des rats dont il a réussi à modifier le comportement sexuel par des manipulations hormonales prénatales et néonatales favorisant les attributs du sexe opposé. Ainsi a-t-il rendu « homosexuels » des rats initialement « hétérosexuels ». Ce qui, soit dit en passant, laisse augurer que le comportement homosexuel d’un individu n’est pas une fatalité. En somme, les résultats des travaux du Professeur Balthazart suggèrent que les pulsions homosexuelles sont liées au fonctionnement physiologique de l’Homme, et que leurs manifestations extérieures ou non dépendent de l’environnement culturel et social. Notez aussi que, bien avant ces résultats, les recherches sur l’origine biologique de l’homosexualité ont été encouragées par la découverte en 1991 du Dr Simon LeVay de l’Université de Stanford, qui avait prouvé que la taille du noyau pré-optique de l’hypothalamus détermine l’orientation sexuelle.
C’est pour ces raisons que nous ne pouvons être que partiellement en phase avec le président du Pastef, Ousmane Sonko lorsqu’il dit, lors d’une conférence qu’il co-animait, le 16 mai 2024, avec Jean-Luc Mélenchon, homme politique français, défenseur des homosexuels, à l’Université Cheikh Anta Diop, que, au Sénégal, l’homosexualité n’est pas acceptée mais tolérée. Et je trouve également que ses adversaires qui ont cherché à attaquer une telle déclaration ont totalement tort, car, l’homosexualité prise comme phénomène de la Nature, ne laisse aucun choix à l’Homme. Qu’il l’accepte ou non, elle existe. Qu’il la tolère ou non, elle existe. C’est comme qui dirait telle société n’accepte pas la naissance d’humains qui mesurent moins de 1,47 mètre ou plus de 2 mètres.
La problématique de l’homosexualité qui était juste un sujet parmi d’autres abordés lors de la conférence, a finalement ravi la vedette à tous les autres au niveau médiatique, à cause du contexte politique bien chargé, mais aussi de l’importance et de la sensibilité de la question. Et c’est normal, l’homosexualité devrait être au centre des préoccupations de tous les humanistes, notamment les pratiquants des trois religions dites du livre, pour deux raisons : 1. combattre l’homosexualité revient à lutter contre la Nature ; 2. promouvoir l’homosexualité est un jeu dangereux pour l’espèce humaine.
L’attitude des humanistes à l’égard des personnes nées homosexuelles devrait être teintée de compassion et d’empathie. Imaginons le déchirement que pourrait vivre un jeune sénégalais qui en grandissant se rend compte que ses pulsions sexuelles le poussent vers les garçons. L’imam homosexuel d’origine algérienne Ludovic-Mohamed Zahed décrit bien cet état psychologique qui parfois mène au suicide, à cause d’un profond mal-être social. Et selon l’ouvrage Les minorités sexuelles face au risque suicidaire édité en 2014, en France, par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (devenu Agence nationale de santé publique en 2016), la prévalence des tentatives de suicide chez les homo-/bisexuels est de 2 à 6 fois plus importante que chez les hétérosexuels. La prévalence étant encore plus importante chez les jeunes de moins de 20 ans. L’ouvrage montre que depuis la fin des années 90, les structures de recherche occidentales ont produit une multitude de résultats sur la suicidalité des personnes ne satisfaisant pas la conformité aux stéréotypes de genre. On y trouve des études portant sur les Etats-Unis, le Canada, l’Australie,… et sur différents pays de l’Europe de l’Ouest et du Nord. Même la Turquie.
Le taux extrêmement élevé de suicide chez les personnes à orientation homosexuelle prouve qu’ils n’ont pas, en général, pris cette option par vice ou quête de jouissance dans le stupre. L’affaire est beaucoup plus sérieuse que cela. Et on peut bien comprendre qu’au vu de cette situation humainement alarmante certains humanistes occidentaux s’engagent résolument dans la protection des homosexuels. Le souci vient plutôt de ce qu’ils semblent verser dans l’apologie du phénomène au risque de compromettre l’avenir de l’Humanité. L’Homme étant de nature intelligente et résiliente, si les différentes sociétés humaines ne s’enferment pas dans des dogmes, elles pourront, comme sur d’autres questions existentielles pour l’espèce humaine, créer un cadre d’échange afin d’arriver à une solution durable pour notre espèce.
Pour ce faire, les Occidentaux doivent mettre un terme à leur obstination, au nom de l’humanisme, à promouvoir l’homosexualité non seulement chez eux, mais partout à travers le monde. Ils sont certainement victimes de la faiblesse humaine dont parle Yuval Noah Harari dans son livre paru en 2018 et intitulé 21 Leçons pour le 21ème siècle. Harari fait cette assertion étayée par des exemples pris dans diverses régions du monde : « La plupart des peuples ont tendance à croire qu’ils sont le centre du monde, et que leur culture est le pivot de l’histoire humaine. »
Le jour où le projet occidental de promouvoir l’homosexualité dans tous les pays du monde aura abouti, le risque majeur que court l’humanité est une décroissance exponentielle de sa population. En effet, tout le monde peut au moins s’entendre sur le fait que l’homosexualité ne peut avoir qu’un effet négatif sur le taux de croissance intrinsèque de la population humaine. Or, cette dernière, définie comme la différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité, est le facteur le plus déterminant de l’évolution de la population d’une espèce selon la théorie de Thomas Robert Malthus (1766-1834) améliorée par Pierre-François Verhulst (1804-1849). Le modèle de dynamique des populations de Malthus-Verhulst dit que, si le taux de croissance intrinsèque de la population d’une espèce est négatif, cette dernière est vouée à l’extinction.
Ceci nous amène à évoquer les paradoxes des humanistes occidentaux qui encouragent l’homosexualité en suggérant à leurs enfants que le choix est libre entre être un garçon, une fille ou quelque chose entre les deux. Le premier paradoxe est que l’absolutisme des libertés individuelles de l’être humain les amène à favoriser les conditions de sa propre disparition, celle du sujet-objet de l’humanisme ; le deuxième paradoxe est présenté sous forme de questions. Au nom de l’absolutisme des libertés individuelles, pourquoi pas la polygamie et la polyandrie, si toutes les parties prenantes sont consentantes ? Pourquoi le Code rural et le Code pénal français interdisent, de fait, la consommation de viande de chien et de chat ? En réalité, les libertés individuelles ne sont qu’un prétexte que nos cousins occidentaux agitent pour imposer au reste du monde certaines de leurs valeurs civilisationnelles, qui, du reste, sont récentes du point de vue de l’histoire.
Quant aux organisations qui militent pour le respect des bonnes mœurs au Sénégal, et qui font souvent référence à l’Islam, elles devraient davantage méditer le verset 30 de la sourate 2 qui assigne à l’Homme la mission de Khalife sur Terre. Avant de chercher à le faire condamner, elles devraient plutôt mettre l’accent sur l’accompagnement du jeune homosexuel psychologiquement et sociologiquement déchiré. Evidemment, les actes contre-natures, ainsi que l’apologie de l’homosexualité et le mariage de Ngor et Gorgui ou de Maty et Madjiguène ne peuvent pas être acceptés au Sénégal, mais évitons de développer une vive répulsion populaire vis-à-vis des innocents d’apparence et/ou de physiologie homosexuelle. Injustice ne serait pas plus grande que de rejeter l’être humain en prononçant des sentences imprécatoires à son encontre, à cause de ses attributs congénitaux. Imaginez l’état de délabrement mental dans lequel nous mettrions ce jeune qui n’a pas demandé à naître et n’a pas non plus choisi son patrimoine physiologique.
Compte de tenu de la complexité du phénomène de l’homosexualité, nous voudrions inviter les chercheurs sénégalais et africains à courageusement approfondir la réflexion sur le sujet. Qu’ils soient physiologistes, biologistes, démographes, psychologues, philosophes, historiens, théologiens, juristes ou socio-anthropologues, les chercheurs sénégalais et africains doivent davantage faire entendre la voix de l’Afrique sur la question. L’homosexualité est aujourd’hui, de toute évidence, un sujet sociologiquement délicat à aborder au Sénégal et dans beaucoup de pays d’Afrique mais, quel que soit ce que cela peut coûter en matière de notoriété sociale, nous n’avons pas le droit de l’occulter en tant que chercheurs. D’autant plus que le législateur nous incite à affronter tous les problèmes de la Cité à travers la loi 94-79 sur les franchises universitaires qui, à son article 15, stipule : « Les enseignants et chercheurs jouissent d’une pleine indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leur fonction d’enseignement et de leurs activités de recherche sous les réserves que leurs imposent les principes d’objectivité et de tolérance. »
La question de l’orientation sexuelle des humains - une question existentielle - est trop importante et complexe pour que le monde académique africain ne la prenne pas en charge dans les différents programmes de recherche. Comme l’Occident, l’Afrique doit aller au dialogue des peuples armée de solides arguments scientifiques fournis par les chercheurs, au lieu de laisser les seuls chantres de l’éthique et de la morale religieuse porter sa voix.
Nous devons nous prononcer parce que c’est un devoir, et comme le disait le président Mamadou Dia, on peut renoncer à un droit mais, on ne peut pas renoncer à un devoir.
Abdou Sène est Professeur titulaire de classe exceptionnelle en mathématiques appliquées, Université numérique Cheikh Hamidou Kane.
LE BURKINA FASO EN TÊTE DU CLASSEMENT DES CRISES DE DÉPLACEMENT LES PLUS NÉGLIGÉES DANS LE MONDE
Le rapport annuel du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) met en lumière les crises de déplacement les plus négligées dans le monde, et pour la deuxième année consécutive, le Burkina Faso occupe la première place de ce classement alarmant.
Le rapport annuel du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) met en lumière les crises de déplacement les plus négligées dans le monde, et pour la deuxième année consécutive, le Burkina Faso occupe la première place de ce classement alarmant. En 2023, la situation dans le pays s’est considérablement détériorée, avec plus de 700 000 nouveaux déplacements internes et 150 000 réfugiés fuyant vers d’autres pays. Ce chiffre record s’accompagne de plus de 8 400 décès, soit plus du double par rapport à l’année précédente.
Le NRC souligne que près de 2 millions de personnes vivent dans 39 villes assiégées par des groupes armés, sans accès aux services de base. Cette crise humanitaire est aggravée par une baisse des financements et une couverture médiatique insuffisante, exacerbée par l’interdiction de plusieurs médias internationaux dans la région.
La liste des dix principales crises négligées inclut également d’autres pays africains, avec le Soudan à la 10e place, la République centrafricaine à la 8e, le Niger à la 5e, et le Mali à la 4e position. La domination des pays africains dans ce classement met en évidence un échec chronique des décideurs, des donateurs et des médias à répondre aux souffrances sur le continent
Cette situation alarmante met en évidence la nécessité d’une action urgente de la part de la communauté internationale pour répondre aux besoins des populations touchées et pour mettre fin à ces crises de déplacement persistantes et souvent oubliées.
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DES PROPOSITIONS CHOC POUR LA JUSTICE
De la composition du Conseil constitutionnel à l'équilibre des pouvoirs entre parquet et instruction judiciaire, en passant par l'indépendance de la magistrature, tous les pans du système judiciaire sénégalais ont été débattus aux assises de Diamniadio
De larges concertations ont été menées ces derniers jours dans le cadre des assises de la justice, une initiative du président Bassirou Diomaye Faye visant à réformer en profondeur un système judiciaire sénégalais fortement décrié. L'universitaire Jean-Louis Corréa, Agrégé des Facultés de Droit en poste à l'Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK), a fait ce mardi 4 juin 2024, la restitution des travaux.
Recomposition du Conseil constitutionnel
Parmi les pistes avancées, une refonte du Conseil constitutionnel fait l'objet de vives réflexions. "Ce qui est proposé, c'est qu'on ouvre le conseil à des magistrats, des professeurs d'université, des avocats et d'anciens hauts fonctionnaires, mais aussi à d'autres universitaires issus des sciences sociales comme des anthropologues ou des historiens", expose M. Corréa. Une recommandation phare consiste également à mettre un terme aux pratiques qui ont fait du Conseil "une maison de retraite", en exigeant que ses membres soient en activité, qu'ils soient magistrats ou universitaires.
Institution d'un juge des libertés
Par ailleurs, l'instauration d'un juge des libertés et de la détention est ardemment préconisée. "Dans notre tradition juridique, le procureur dispose de pouvoirs considérables, parfois même illégaux, comme l'illustre la pratique du 'retour de parquet' dont on a usé et abusé ces dernières années", dénonce le juriste. Un juge dédié permettrait de mieux préserver les libertés individuelles et de mieux contrôler les lieux de détention. Des ajustements techniques seraient néanmoins indispensables pour rééquilibrer les prérogatives respectives du parquet et du juge d'instruction, ce dernier disposant d'une faculté remise en cause de prononcer des libérations provisoires.
Cesser les dérives illégales
Si M. Corréa insiste sur la nécessité d'"orthodoxie" dans la mise en œuvre de certaines procédures, il rejette toute idée d'entériner les pratiques illégales ancrées dans les traditions. "L'idée n'est pas d'annuler ces pratiques car illégales, mais de rappeler à plus d'orthodoxie dans leur application", martèle-t-il, alors que les magistrats eux-mêmes ont dénoncé ces dérives.
Améliorer les conditions de détention
Reprenant les constats alarmants des anciens détenus auditionnés, le rapport insiste sur l'urgence d'investir massivement dans la rénovation des prisons où la dignité humaine est trop souvent bafouée. L'adoption d'un statut digne pour l'administration pénitentiaire, dont les conditions de travail sont "déplorables", est un autre levier d'action prioritaire identifié.
Accroître les effectifs et l'accès au droit
Outre les greffiers, réclamant eux aussi une revalorisation, les assises ont mis en lumière une grave pénurie d'avocats qui contraste avec la surreprésentation des magistrats. "Au Sénégal, nous avons plus de 530 magistrats contre seulement 400 avocats environ, ce qui pose un réel problème d'accès au droit", alerte Jean-Louis Corréa, appelant à faciliter et rendre réguliers les concours d'accès aux professions juridiques et judiciaires.
Repenser la présidence du Conseil supérieur de la magistrature
Deux questions épineuses ont par ailleurs été au cœur des débats: l'ouverture du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à des personnalités non-magistrats, et la présidence de cette instance actuellement dévolue au chef de l'État. Si une frange des participants a plaidé contre cette ouverture, une "recommandation forte" est toutefois ressortie pour retirer au président la présidence de l'organe de gestion de la magistrature, une prérogative jugée contraire au principe de séparation des pouvoirs.
Des divergences ont néanmoins persisté sur ces deux questions qui, à l'instar des autres propositions de réforme, seront soumises à l'arbitrage du président Bassirou Diomaye Faye, dans l'optique de réformer en profondeur un système judiciaire plombé par de profondes carences.
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LE FRANC CFA EN DÉBAT AU PARLEMENT FRANÇAIS
Cette monnaie cristallise les tensions entre héritage colonial, avantages économiques et désir de souveraineté. La commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale a récemment ausculté ce serpent de mer monétaire aux réalités complexes
La commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale a réuni, le 29 mai dernier, des experts et débattu sans concession du dossier très épineux de la souveraineté monétaire en Afrique et du devenir du franc CFA. Si les interventions ont permis de bien cerner les enjeux, forces et faiblesses de ce système hérité de la colonisation, elles ont aussi et surtout mis en lumière sa grande complexité et l'absence de solution miracle.
D'un côté, le franc CFA apporte une stabilité monétaire et des prix appréciés, facilite l'intégration régionale et mutualise les réserves de change. Mais de l’autre, il prive les États de leur pleine souveraineté, son arrimage à l’euro apparaît de plus en plus inadapté, et son symbole colonial reste une pièce ouverte.
La nouvelle marginalisation du rôle de la France n'a pas suffi à éteindre les critiques, bien ancrées dans un rejet plus large de la tutelle européenne persistante. L'alternative d'une monnaie régionale autonome comme l'Eco se heurte à d'immenses défis techniques et politiques.
"On ne peut que constater l'extrême difficulté de ce dossier monétaire, miné par les spectres de la domination économique et de la souveraineté bafouée, sans parler des complications économiques objectives", résume un intervenant.
Faut-il tout remettre à plat ? Conserver les avantages acquis en réformant en profondeur ? La table ronde a surtout fait émerger la nécessité d'arbitrages douloureux, sans issue claire pour l'instant. Une chose est sûre : le statu quo actuel, aussi complexe soit-il, ne pourra pas durer éternellement.
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LE RÉQUISITOIRE ANTICOLONIAL DE FOKA
"Critiquer la France ne fait pas de nous des anti-Français !" L'ancien journaliste de RFI répond aux accusations d'Anne Sophie Ave, ambassadrice pour la diplomatie publique de la France en Afrique devant la commission d’enquête du Sénat français
Dans une vidéo à la fois incisive et passionnée, le journaliste Alain Foka dresse un réquisitoire implacable contre la politique française en Afrique, qu'il accuse de perpétuer un « néo-colonialisme » indigne du 21ème siècle.
S'attaquant aux propositions tenues par Anne-Sophie Avé, ambassadrice française pour la diplomatie publique, qui a déclaré ce qu'elle qualifie de "propagande anti-française" de certains médias, Foka réfute catégoriquement cette accusation. Selon lui, critiquer l'ingérence de Paris et remettre en cause son influence ne fait pas des Africains des "anti-Français", mais des citoyens libres et conscients du lourd tribut payé par le continent à la traite négrière et à la colonisation.
"Critiquer une action, une mauvaise politique, une décision négative ne fait pas de l'auteur un anti-français", martèle le journaliste, ancienne figure emblématique de RFI. Il dénonce avec vigueur la propension des autorités françaises à vouloir imposer leurs vues, leur modèle, et même parfois leurs chefs d'États fantoches aux pays africains.
Au cœur de sa diatribe se trouve le rejet grandissant, notamment par la jeunesse africaine ultra-connectée, du système de la « Francafrique » - ce modèle d'influence économique, militaire et politique d'énoncé comme une forme moderne de colonialisme. Foka pointe du doigt la survie du Franc CFA, les interventions répétées dans les affaires intérieures, ou encore le maintien de bases militaires vues comme des "forces d'occupation".
"La jeunesse africaine n'a plus envie d'être dans tel ou tel camp, d'être obligée de servir la cause de telle ou telle puissance qui ne la concerne pas", lance-t-il, appelant à l'avènement d 'un partenariat enfin respectueux de la souveraineté africaine.
Dénonçant la "propagande" française, le journaliste exhorte Paris à reconnaître ses erreurs et à tourner la page d'un passé douloureux. Seul un dialogue réel d'égal à égal, sans conditionnalités ni ingérences, permettra selon lui de reconstruire une relation apaisée.
CLAUDIA SHEINBAUM, LA SCIENTIFIQUE DE RENOM DEVENUE LA PREMIÈRE FEMME PRÉSIDENTE DU MEXIQUE
Elle présidera un pays qui compte 130 millions d'habitants, un taux de pauvreté de 36 %, une frontière avec les États-Unis et un taux alarmant de féminicides et de violences commises par le crime organisé.
Nous sommes en janvier 1987 et les étudiants de l'UNAM, la plus grande université publique du Mexique, sont en grève pour protester contre les projets d'augmentation des frais de scolarité.
Les leaders de la manifestation lancent un appel à la foule : "Qui accrochera le drapeau de la grève dans le bureau du doyen ?".
Une étudiante en physique de 24 ans s'avance : "Moi !".
Plus de 40 ans plus tard, cette étudiante - Claudia Sheinbaum Pardo - a été élue présidente du Mexique pour le parti de gauche Morena.
Les Mexicains l'appellent simplement "Claudia". Mère de deux enfants, cette femme de 61 ans est titulaire d'un doctorat en ingénierie environnementale et a été maire de la capitale du pays, Mexico, qui compte plus de neuf millions d'habitants.
À partir du 1er octobre, elle deviendra également la première femme présidente du pays.
"J'ai toujours été comme ça, très aventureuse", explique Mme Sheinbaum à propos du moment de la manifestation estudiantine. "Ce n'est plus le cas aujourd'hui. J'ai plus de responsabilités."
Mme Sheinbaum présidera un pays qui compte 130 millions d'habitants, un taux de pauvreté de 36 %, une frontière avec les États-Unis et un taux alarmant de féminicides et de violences commises par le crime organisé.
Malgré ces responsabilités, Diana Alarcón, amie et conseillère politique de Mme Sheinbaum, estime que cette dernière restera fidèle à elle-même.
"Ce n'est pas qu'elle ait cessé d'être rebelle. C'est que sa position dans le mouvement a changé, mais la conviction de se battre pour le peuple, qu'elle assumait quand elle était enfant, est intacte."
Depuis six ans, le Mexique est gouverné par Andrés Manuel López Obrador, du même parti. Connu sous ses initiales - Amlo - il termine son mandat avec un taux d'approbation de 60 %, une économie stable et un sentiment d'optimisme chez la plupart des Mexicains, que Mme Sheinbaum espère faire perdurer.
Au Mexique, les présidents sont limités à un seul mandat de six ans, ce qui signifie qu'Amlo ne pouvait pas se représenter. Il y avait au moins six candidats pour lui succéder, dont une seule femme : Sheinbaum.
Selon la projection des résultats officiels du décompte rapide de l'Institut National Électoral (INE), Sheinbaum a obtenu entre 58,3% et 60,7% , loin devant son grand rival, Xóchitl Gálvez , qui a obtenu entre 26,6% et 28,6% des voix.
Mme Sheinbaum a été un élément clé du projet d'AMLO visant à changer le Mexique. Mais elle a quelque chose de différent à offrir : c'est une scientifique primée qui a appliqué ses recherches à des politiques publiques fructueuses.
Une enfance politique
Sheinbaum est née le 24 juin 1962 à Mexico, de parents militants de gauche et pionniers dans leurs travaux universitaires.
Son père, Carlos Sheinbaum, était un homme d'affaires et un chimiste dont les parents, juifs ashkénazes, sont arrivés de Lituanie au Mexique dans les années 1920. Sa mère, Annie Pardo, était une biologiste et un médecin dont les parents, juifs séfarades, sont arrivés de Bulgarie dans les années 1940.
Mme Sheinbaum a grandi dans un quartier de la classe moyenne supérieure du sud de la capitale, où l'on parlait de politique au petit-déjeuner, au déjeuner et au dîner. Ses parents l'emmenaient souvent rendre visite à leurs amis militants en prison.
La jeune Sheinbaum a fréquenté une école laïque qui encourageait l'autonomie des élèves, ce qui était inhabituel dans un pays catholique. C'est là qu'elle aurait développé une personnalité méticuleuse et énergique. Elle est connue pour vérifier ses idées avant de tirer des conclusions.
Alarcón, ami de Sheinbaum depuis les années 1970, dit : "Elle est timide. C'est pourquoi elle peut sembler sérieuse, mais une fois que vous vous asseyez avec elle, elle est chaleureuse, pleine d'humour et d'empathie".
Mme Sheinbaum dit souvent "Je suis une fille de 68", en référence au mouvement mondial de protestation auquel ses parents ont participé.
Les années 1980 ont également été une décennie clé pour elle. Les scandales de corruption ont commencé à ternir l'ancienne classe politique mexicaine et le modèle économique néolibéral - qui favorise le transfert des facteurs économiques du gouvernement vers le secteur privé - a été mis en place. Pour Sheinbaum, ce modèle est synonyme d'inégalité et de pauvreté pour le peuple mexicain.
La politique a toujours été chère au cœur de Mme Sheinbaum. Son premier mari était Carlos Ímaz, un homme politique de gauche. Ils ont ensuite divorcé avant qu'elle n'épouse Jesús María Tarriba en 2023, un analyste des risques financiers qu'elle a rencontré pour la première fois à l'université.
Elle a consacré beaucoup de temps au monde universitaire. Outre son doctorat, elle a rédigé plusieurs thèses sur des sujets tels que les fours à bois efficaces dans les communautés indigènes.
Comment Sheinbaum est entrée en politique
En 2000, deux événements politiques ont contribué à ouvrir la voie à la présidence actuelle de Mme Sheinbaum.
Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) a perdu les élections présidentielles pour la première fois en plus de 70 ans. À Mexico, un militant de gauche originaire de Tabasco, dans le sud pauvre du pays, a remporté la mairie. Il s'agit d'Amlo.
C'est également à cette époque qu'Amlo et Sheinbaum se sont rencontrés après qu'un professeur de mathématiques et militant de l'UNAM l'a recommandée pour le poste de secrétaire à l'environnement dans son administration.
Amlo a nommé Sheinbaum et lui a confié deux tâches : assainir l'une des villes les plus polluées du monde et construire le deuxième étage du Periférico, la plus grande autoroute de la ville. Elle s'est acquittée de ces deux tâches.
À la fin du mandat d'Amlo, en 2006, Mme Sheinbaum est retournée dans le monde universitaire et a fait partie d'une équipe lauréate du prix Nobel de la paix qui s'est penchée sur le changement climatique.
Mais elle a gardé un œil sur la politique et est devenue la porte-parole des campagnes présidentielles ratées d'Amlo en 2006 et 2012.
Puis, en 2015, elle a fait son entrée sur le devant de la scène politique. Elle s'est présentée à la mairie de Tlalpan, le plus grand quartier de Mexico, où elle a grandi, et l'a emporté.
LE CHEF DE LA DIPLOMATIE RUSSE ENTAME EN GUINÉE UNE NOUVELLE TOURNÉE AFRICAINE
Selon l'agence Tass, M. Lavrov doit rencontrer des "dirigeants politiques" de ce pays côtier d'Afrique de l'Ouest riche en ressources naturelles, dans le cadre de cette première étape d'une "tournée" africaine.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est arrivé lundi en Guinée où il entame une nouvelle tournée africaine, ont indiqué les ministères des Affaires étrangères guinéen et russe. C'est sa première visite dans ce pays depuis 2013, selon la diplomatie russe.
Dans la nuit de dimanche à lundi, le chef de la diplomatie russe a été accueilli à l’aéroport international de Conakry par son homologue guinéen Morissanda Kouyaté. Le diplomate russe sera reçu en audience lundi par le chef de la junte qui a pris la tête de ce pays après un coup d'Etat en 2021, le général Mamadi Doumbouya, a indiqué le ministère guinéen des Affaires étrangères.
Selon l'agence Tass, M. Lavrov doit rencontrer des "dirigeants politiques" de ce pays côtier d'Afrique de l'Ouest riche en ressources naturelles, dans le cadre de cette première étape d'une "tournée" africaine.
L'agence d'Etat n'a pas précisé quelles seraient les autres étapes de cette tournée. Selon afrinz.ru, qui se présente comme une "agence de presse russe sur les évènements du continent africain", M. Lavrov est aussi attendu au Tchad mercredi, "à la tête d'une importante délégation". Le même article évoque aussi une possible étape au Burkina Faso, sans donner de date.
La Russie n'a cessé ces dernières années de renforcer ses positions sur le continent africain. Vladimir Poutine a invité des dirigeants africains pour un sommet à Saint-Pétersbourg en juillet 2023. Une réunion de ministres des Affaires étrangères africains autour de M. Lavrov est prévue cet automne en Russie, à Sotchi (ville située au bord de la mer Noire), à une date encore non précisée.