Wade a desservi Karim, renforcé la cote de popularité de Macky tout en donnant de lui-même une image négative. En somme, trois coups de pierre contre sa réputation et contre la libération de son fils.
Lire l'article de l'éditoriasliste de SenePlus.Com, Boubacar Boris Diop en cliquant ici : CE VIEIL HOMME, NOTRE ENFANT…
Sénégalo-mauritanien, Ousmane Gangué est un chanteur qui essaie tant bien que mal de tisser sa toile. Après la sortie de son premier album "Yesso", il a mis sur le marché un second opus intitulé "mi arti" (ndlr de retour en langue pulaar). De cette nouvelle production, il parle avec EnQuête ainsi que de ses relations avec Pape Diouf et les autres chanteurs en général.
Vous êtes resté pendant longtemps en retrait, pourquoi ?
J'avais voyagé. J'étais en Europe. J'y ai passé 5 années durant lesquelles je vivais de ma musique. Je suis un artiste et tout ce que j'ai aujourd'hui, je le dois à ma guitare. Le seul travail que je connais, c'est la musique. Et c'est ce que j'ai toujours fait. Je rends grâce à Dieu. Je suis resté aussi en retrait pendant 10 ans après la sortie de mon album. On m'appelait tout le temps pour la réalisation du deuxième album mais j'étais engagé dans certaines choses que je devais finaliser. Si je suis rentré aujourd'hui, c'est grâce à Pape Diouf.
Comment grâce à Pape Diouf ?
Lors d'un de ses concerts en Mauritanie, il m'a téléphoné pour me dire qu'il fallait que je rentre. Je lui ai dit : "Boy, attends que je te rappelle car je suis un peu pris en ce moment." Il m'a dit : "Non, écoute-moi d'abord, je suis venu en Mauritanie et j'ai vu ce que tu y as fait. Il faut que tu reviennes. Je sais que si tu restes en France, tu perdras ta place de leader". Pape Diouf m'a donc demandé de rentrer au Sénégal pour retrouver ma place au sein des leaders. Le cas contraire, je risquais de tomber dans l'oubli et lui, en tant qu'ami, ne pouvait voir cela arriver.
Comment est née votre amitié avec Pape Diouf ?
C'est la sincérité qui me lie à Pape Diouf. Je mets de côté nos conditions de chanteur. Je parle de sincérité. Pape Diouf est un artiste qui m'a beaucoup soutenu. Il m'a aidé à me faire quelque part. Je n'ai pas d'autres lieux de fréquentation au Sénégal que chez Pape Diouf. Je suis presque chez lui tous les soirs jusque tard dans la nuit. Je suis à l'aise chez lui et sa femme. Et ils me le rendent bien. Quand Pape Diouf vient en Mauritanie, il ne loge pas souvent à l'hôtel mais chez moi. On se dit tout. On ne se cache rien. On partage même nos problèmes familiaux et privés. Il pouvait ne pas en arriver là avec moi. Mais il ne l'a pas fait. Je veux que les Sénégalais sachent que ce n'est pas la musique qui me lie à Pape Diouf. On est de vrais amis. La musique est un métier, il fait son chemin et moi le mien. On s'est connus grâce à Youssou Ndour puisque c'est lui qui nous a pris dans son label et on jouait avec le Jololi hit band. On s'estime et depuis, on est ensemble. Les artistes n'osent pas se prêter des habits ou même un simple bracelet. Pourtant, c'est Pape Diouf qui m'a offert l'un des boubous que je porte dans mon nouveau clip qui sortira très bientôt. Il m'a offert aussi un boubou le jour du baptême de son fils. Donc Pape Diouf et moi ce n'est pas la chanson qui nous lie. Je n'ai pas peur de le dire. Il fait partie de moi. Je ne le dis pas pour telle ou telle autre raison. Je suis un torodo, je ne mendie pas. Je le dis parce que c'est vrai.
Qu'a-t-il précisément fait pour vous de très particulier qui lui vaut tous ces louanges ?
Si aujourd'hui je suis là, c'est grâce à lui. Ibou Ndour m'a appelé à maintes reprises pour la réalisation de mon deuxième album sans que je ne me décide vraiment. Il a fallu que Pape Diouf m'appelle pour que je revienne. Je l'en remercie et je remercie aussi Prince Arts. Je profite de l'occasion pour remercier par la même occasion Pa Assane Seck qui a assuré toute la communication de mon premier album et il a en charge celle du deuxième qui vient tout juste de sortir.
Au-delà de Pape Diouf, quelles relations entretenez-vous avec les autres artistes ?
Sincèrement, tous les artistes sénégalais, que ce soit les jeunes ou les aînés, m'aiment tous. C'est moi qui ne sais pas quoi faire pour eux afin de les remercier pour leur gentillesse. Je me demande aussi ce que j'ai fait pour eux qui explique tout cet amour de leur part à mon égard. Quand je les retrouve sur leurs scènes, ils sont accueillants et gentils. C'est pour cela que je considère qu'il n'y a pas de concurrence dans la musique. Ils sont tous mes amis.
Vous étiez exactement où en Europe ?
J'ai été à Paris, en Italie, en Espagne, en Suisse etc. J'ai été aussi au Canada pour une prestation et aux Usa également.
Est-ce vrai que vous aviez des problèmes en France et que vous ne pouviez plus y retourner ?
Il faut que les gens comprennent une chose : nul ne peut et nul n'a le monopole du savoir. Il est facile de se cacher derrière un ordinateur pour dire ce qu'on veut. Je n'ai peur de personne et personne n'a peur de moi aussi. Je jure sur le très Saint Coran que c'est moi qui ai pris ma carte de séjour, accompagné d'une amie qui habite Mante la Jolie, du nom de Collé Dia, pour la retourner à la préfecture d'Etampe. Celui que j'ai trouvé là-bas m'a déconseillé de faire cela parce que j'allais avoir très prochainement une carte de séjour de dix ans. Je lui ai dit non ; j'avais déjà pris ma décision suite aux conseils d'un ami. On m'avait dit que si je restais en France, je risquais d'être "exclu" du cercle des chanteurs. Il valait mieux que je rentre. Déjà que les Sénégalais m'avaient découvert à travers mon premier album qu'ils avaient très bien accueilli. J'ai offert aux gens de la préfecture les DVD de mon anniversaire que j'avais fait ici avec Mbaye Dièye Faye et Dj Prince. Ils l'ont visualisé et m'ont dit qu'ils ne savaient pas que j'avais tout ce public derrière moi. Et puis ceux qui disaient que je n'osais pas retourner en France, cela ne les concerne pas. Je ne prêtais même pas attention à ça. Et les gens, ils disent souvent ce qu'ils veulent.
Vous venez de mettre sur le marché un nouvel album : "mi arti'.' Qu'est-ce qui fait la particularité de cette production ?
Les gens se demandaient où j'étais. Que pourrais-je leur dire aujourd'hui si ce n'est que je suis de retour. Si on n'avait pas demandé après moi, je n'allais pas sentir le besoin de dire que je suis là. Après la sortie de mon album "Yesso", j'ai dit aux gens que même si j'ai chanté et qu'ils ont aimé, cela ne s'est pas fait sous mes meilleurs jours. Je ne sentais pas ce que j'ai fait dans "Yesso". Mon public m'a dit que je ne pouvais pas faire un meilleur album que celui-là. Avec "mi arti", j'ai chanté comme je le sens. On peut retrouver deux façades dans cet album. Au Sénégal, sans le mbalax on n'avance pas, c'est vrai. Mais il y a aussi des amateurs de musique aux couleurs acoustiques. Pour satisfaire tout le monde, j'ai des titres en mbalax et d'autres fortement colorés acoustiques. Dans mon premier album, il n'y a que du mbalax, les gens ne peuvent pas apprécier ce que je fais juste à travers un seul genre musical. Et dans cet album, j'ai chanté un peu en langues maure, wolof, anglais et français. Dans le premier, j'ai chanté entièrement en pulaar. J'ai constaté que ceux qui m'aiment sont nombreux. Il y a des Wolofs qui m'adorent. Pour les satisfaire, j'ai décidé de chanter 90% des sons qui composent l'album dans leur langue.
Quels sont les premiers retours que vous avez eus depuis la sortie de l'album ?
Je commence à avoir peur. Parce que l'album n'est pas encore sorti comme le clip d'ailleurs. Mais les gens m'appellent de partout pour me féliciter. C'est cela qui me fait peur. Seul Dieu sait quelle évolution aura "mi arti". Mais pour l'instant, je reste confiant. Je ne dirais pas qu'il sera le meilleur album et qu'il ne sera pas facile de trouver un meilleur album que "mi arti".
Qu'est-ce qui est prévu pour la promotion de l'album ?
Tout dépend de Pa Assane Seck et des gens de Prince Art. Je ne fais que suivre des instructions qu'on me donne pour la promotion de l'album.
LASSANA BATHILY, LE HEROS DE L'HYPER CACHER, HONORE PAR LE CENTRE SIMON-WIESENTHAL
Los Angeles, 25 mars 2015 (AFP) - Lassana Bathily, né au Mali et naturalisé français après avoir sauvé des otages du jihadiste Amédy Coulibaly lors de la prise d'otage du supermarché Hyper Cacher, a reçu mardi la médaille du courage du Centre Simon-Wiesenthal.
Lors du gala annuel de levée de fonds du Centre qui a son siège à Los Angeles et dont la mission est de préserver la mémoire de l'Holocauste et de lutter contre le racisme, Lassana Bathily, 24 ans, a déclaré que "ce que j'ai fait c'est tout naturellement".
"Je ne me suis pas demandé si c'était des Chrétiens ou des Juifs" qu'il a aidés à se cacher d'Amédy Coulibaly au sous-sol du supermarché pendant la prise d'otage, "pour moi, c'était juste des clients et des otages en danger. Je regrette juste de ne pas tous les avoir sauvés", a-t-il ajouté, soulignant que c'était son premier voyage aux Etats-Unis.
"Si je le ferais encore? Oui, bien sûr, c'est comme ça que j'ai été élevé, c'est comme ça que j'espère élever ma famille", a poursuivi le jeune homme, dont l'intervention sur scène a été saluée par une ovation debout devant un parterre de donateurs et des célébrités comme l'acteur Christoph Waltz.
"C'est hyper plaisant, c'est émouvant pour moi de recevoir ce prix", a dit M. Bathaly à l'AFP après la cérémonie. Interrogé sur le symbole qu'il représente, il a de nouveau rejeté cette idée, soulignant que l'important était "d'être soi-même" et que sa vie n'avait pas changé depuis qu'il était devenu un héros aux yeux de la France et du monde entier. Pour lui, la lutte contre le terrorisme passe avant tout par "l'éducation des enfants". Il a aussi expliqué qu'il avait à présent le proj "créer une association" pour son village au Mali "et un autre projet en France pour aider les enfants d'immigrés".
Cette soirée présidée notamment par Jeffrey Katzenberg, le fondateur du studio d'animation Dreamworks, a aussi honoré le producteur de cinéma Harvey Weinstein, ainsi que Kevin Vickers, ancien membre de la Gendarmerie Royale du Canada qui avait abattu en octobre l'assaillant de la Chambre des Communes, ce dernier recevant également une médaille du courage.
Lassana Bathily, musulman pratiquant, travaillait au sous-sol du supermarché cacher lors de la prise d'otages d'Amédy Coulibaly, le 9 janvier à Paris, qui a coûté la vie à quatre Juifs.
Entendant les coups de feu tirés par Coulibaly, le jeune homme avait ouvert la porte de la chambre froide aux otages qui descendaient au sous-sol, et débranché le système de réfrigération avant de s'enfuir par le monte-charge. Il a ensuite guidé les policiers cernant les lieux et ainsi contribué au succès de leur assaut final.
Moh Dediouf fait partie de cette nouvelle vague d'artistes qui ne se fixent pas de limite. Attaché à ses racines et profondément africain, Moh est un "enfant" de Nelson Mandela qu'il prend comme modèle et dont le message, pense-t-il, doit inspirer tout le continent. Avant de monter sur la scène de l'Institut Français (ex CCF) le 10 avril prochain, Moh Dediouf confie à EnQuête ses idées sur la musique sénégalaise et nous parle de son album à venir.
1er prix dans la catégorie Voter’s Choice l’Afrotainment Music Awards en 2011, artiste officiel du mondial sud -africain en 2010 avec Akon ou encore Shakira. Comment gérez-vous tout ce succès ?
Garder les pieds sur terre. Prendre les succès avec beaucoup d'humilité et nous dire justement qu'on n’a encore rien fait, rien accompli et continuer à travailler. On ne peut pas vivre dans le même pays qu'un artiste comme Youssou Ndour qui a eu tant de succès au Sénégal et dans le monde, et prendre la grosse tête à cause d'un prix. C'est gratifiant de recevoir des distinctions mais il faut surtout les prendre comme un encouragement et pas comme un aboutissement. Voilà mon état d'esprit. Et puis vous savez, on ne commence pas une carrière de chanteur en fixant des conditions du genre : je vais avoir des prix ou des Grammys. Ce qui te fait entrer en musique, c'est d'abord le feeling, la passion de la chose et l'amour.
Vous viviez en Europe et depuis 2 ans, vous êtes plus présent dans le continent notamment en Afrique du Sud. Pourquoi avoir choisi le pays de Madiba ?
C'est un choix à la fois sentimental et stratégique. Sentimental, parce que nous nous inscrivons dans la voie tracée par ce chantre de la paix et des libertés qu'est Mandela. J'ai une grande admiration pour son œuvre et pour ses combats, mais cela ne doit pas s'arrêter à de l'admiration uniquement. On doit essayer de porter ses valeurs et de vivre à travers son message. Stratégique aussi, parce que je ne sors pas de mon continent tout en étant dans un pays-monde où toutes les cultures sont présentes, ce qui est fort enrichissant. Enfin, l'Afrique du Sud offre du point de vue technique toutes les potentialités pour une musique de qualité.
Les libertés semblent être le crédo du mouvement Y'en a marre. Vous comprenez le fait qu'ils aillent porter le combat hors du Sénégal ?
Sur cette actualité, je dirais qu'on ne peut pas reprocher aux gens de Y'en a marre de prôner la paix et de militer pour les libertés. Ce combat pour la démocratie devait être porté par les hommes politiques africains, malheureusement, les leaders politiques ou gouvernements du continent ne font que constater les dégâts. Très peu, pour ne pas dire personne ne prévient les dérives. Tout le monde laisse pourrir les situations de dictatures ici et là. Vous savez, la nature à horreur du vide. Les activistes de Y'en a marre sont d'abord des artistes, mais ils font partie de la génération Mandela dont le message transcende les diversités, c'est tout simplement une jeunesse consciente et éprise de justice. Mandela était d'abord avocat, mais quand il a fallu s'engager, il l'a fait. Que Y'en a marre soit financé par X ou Y, le plus important, c'est d'être dans l'action. J'invite leurs détracteurs à répondre par l'action ; qu'ils essayent de faire avancer les choses. Je crois aussi que tout n'est pas parfait. Quand on s'engage, on peut faire des erreurs ; il peut y avoir des insuffisances mais il faut agir et rester dans la construction.
Comment voyez-vous la scène musicale sénégalaise : vous citez souvent Youssou Ndour comme exemple. Que représente-t-il pour vous ?
Ah ! Youssou Ndour, c'est un modèle artistique extraordinaire. Au-delà du chanteur génial, Youssou est une école managériale à étudier, à enseigner car il n'y en a pas deux au monde. Oui, je pense fortement que le monde musical sénégalais devrait étudier, analyser ce qui a fait l'excellence de sa carrière. Comment il arrive à se renouveler, à s'inscrire dans la durée et à être toujours dans l'air de son temps. Pour pouvoir reproduire peut-être un héritier de Youssou Ndour, ça sera difficile, mais il y a en lui tout ce dont on a besoin pour imposer notre musique partout dans le monde...
Mais à part Youssou Ndour, Baaba Maal, Cheikh Lo ou vous-même, la musique sénégalaise n'a pas trop de présence au niveau international. Comment analysez-vous ce phénomène?
Bien sûr que non ! Et détrompez-vous, beaucoup d'autres artistes représentent bien notre pays à l'international. La musique sénégalaise avance, le rythme est lent peut-être mais il faut juste continuer à travailler. Des leaders comme Baaba Maal, Ismael Lo ou Youssou Ndour ont fait un travail extraordinaire avec peu de moyens, et surtout à une période qui n'était pas évidente, où rien n'était donné. Jusqu'à présent, rien n'est donné, mais c'était pire à leur époque en matière de conditions de travail. Aujourd'hui, une nouvelle génération peut profiter de l'œuvre de tous ces musiciens et chanteurs de légende qui ont balisé le terrain. Maintenant, une nouvelle génération arrive avec plein d'idées, plein d'enthousiasme. Si elle est bien encadrée, elle peut porter la musique encore plus loin que sa devancière. Mais entendons-nous bien, je ne les enterre pas. Au contraire, ils sont encore hyper-productifs et je fais partie de leurs nombreux admirateurs. La génération des Omar Pène est irremplaçable. Ma conviction est que la musique va muter. On ne va pas aller vers des nouveaux Ismaël Lo ou Baaba Maal. Ce qui va se passer à mon avis, c'est une mutation vers autre chose. Nous le vivons déjà avec les nouvelles technologies et internet qui bouleversent l'industrie traditionnelle.
L'industrie de la musique n'a pas l'air de préparer cette mutation...
Vous savez, l'industrie musicale a souvent été bousculée par les avancées technologiques. Rappelez-vous : le passage du Vynil à la cassette et des cassettes au CD-Rom s'est fait dans la douleur, mais l'industrie musicale a toujours su s'adapter après des années d'ajustement. En Europe et ailleurs, ils y travaillent déjà.
Justement, le numérique et le mobile s'imposent partout. Est-ce l'avenir de la musique sénégalaise ?
Les deux outils que vous citez font partie du changement attendu et l'avenir de la musique passera par ce chemin. Seulement, ce n'est pas tout que de proclamer partout l'ère du numérique. Il faut que des investissements conséquents suivent mais aussi une bonne organisation. Par exemple, la musique et la culture doivent faire partie des leviers du Pse dont on parle tant. On parle beaucoup d'émergence en faisant référence à l'économie mais la culture devrait en être la rampe de lancement. Je le crois profondément.
Où et comment doit-on investir pour soutenir ce changement ?
(Rires)... En fait, la musique est un marché très concurrentiel et il faut du talent bien sûr pour se faire une place, de la détermination pour durer, mais il faut surtout de l'argent. Cet argent ne doit pas être vu comme des dépenses mais plutôt comme des investissements capables de créer des richesses et des emplois. Le potentiel des produits culturels en général est énorme et pas encore exploité à sa juste dimension. Je pense qu'il serait bon d'investir dans le sens de rehausser le niveau des productions en favorisant par exemple une plus grande proximité entre groupes de presse, groupe Telecoms et maisons de production. Cela pourrait prendre la forme d'une joint-venture. C'est une voie, parmi tant d'autres, pour participer à une création de qualité. À côté d'une production de qualité, il faudrait promouvoir des investisseurs dans les circuits de distribution et dans le booking (Tourneurs), inciter les tourneurs à organiser des événements. Il y a des festivals dans le pays et c'est une excellente chose, mais il en faut encore beaucoup plus. Par le biais des subventions, des incitations fiscales, on doit faciliter la créativité. Dans l'environnement de la musique sénégalaise, il y a beaucoup d'hommes et de femmes de grande volonté, bourrés d'énergies et d'idées qu'il faut aider à libérer leurs talents. Le potentiel est là et les produits culturels sont un pan entier du développement de notre pays le Sénégal.
Vous êtes dans la préparation de votre prochain album. Où en êtes-vous ?
Nous sommes dans la dernière ligne droite.
Peut-on avoir une idée sur la date de sortie de cet album ?
La date de sortie est prévue vers le mois de mai ou plus tard au début de l'été 2015. On n'est plus sur une logique de sortir un Album en un bloc. On est sur une stratégie qui fait qu'on va sortir un single tous les 4 mois, ce qui permet de rester sur la scène musicale de manière plus efficiente.
Quelle en sera la couleur, l'idée ?
Une couleur fraîche, des sonorités encore plus africaines, plus enracinées en même temps, tellement mondiale parce qu'on parle à l'humain, à l'intime. Je vais y associer des musiciens africains et sud-américains.
Vous parlez d’album intime. Est-ce à dire que vous allez vous dévoiler un peu plus dans cette nouvelle production ?
Intimiste oui car j’ai voulu ramener dans ma musique un sourire éternel et inconditionnel. A une époque où tout dans la musique n'est que déprime, ruine et renoncement. Pour vous dire, jamais je n'aurais pu réaliser cet album en dehors de l'Afrique. Pour ce faire, les instruments traditionnels africains sont sortis de leur spectre mélodique habituel et vont à la rencontre du monde sans perdre leur âme. Une photographie fidèle de ce que représente l'Afrique de demain, ancrée dans la tradition tout en étant parfaitement et sereinement ouverte au reste du monde, à l’instar des talentueux joueurs de football africains dans les grands clubs européens.
On avait déjà du mal à classer votre musique entre Mbalax et musique du monde ; avec ce que vous nous dites là, elle va être encore plus insaisissable ?
Je ne suis pas trop dans les définitions ou classements. Ma musique, je dirais, est à la fois africaine et sénégalaise. Elle est tout simplement ancrée chez nous dans le terroir et s'ouvre au monde. En fait, je me rends compte après des années de voyages et de rencontres que plus on s'enracinait intelligemment chez soi, plus on s'ouvrait au monde. Cet album brise définitivement les frontières entre la world et ses consœurs de rayon chez le disquaire, mais nous laisserons aux auditeurs la liberté de le placer quelque part dans leur cœur.
Moh semble ne pas se fixer de frontières ou de limites dans sa création. Le sérère que vous êtes, est-il un peu nomade ?
Sortir, voyager, prendre des risques, découvrir, échanger, restent primordiaux. La création pour moi commence quand on sort de sa zone de confort et ne pas se limiter à ses certitudes.
Avant l'album, vous serez le 10 avril prochain pour la seconde fois sur la scène de l'Institut français de Dakar ?
Tout à fait ! J'ai hâte d'y être. La première fois, cela s'est bien passé. C'est excitant de jouer dans cet endroit. Le cadre est génial et il y a toujours une relation extraordinaire avec le public. C'est une scène qui me plaît bien et d'ailleurs, j'en profiterai pour offrir au public quelques nouveautés piochées dans le prochain album. Après avoir concocté de nouveaux sons en studio, c'est toujours excitant de les jouer en live et d'attendre les réactions. La vérité, c'est la scène.
Qui sont les musiciens qui vont vous accompagner pour ce concert ?
Comme j'ai toujours fonctionné depuis mes débuts, je vais continuer de créer des trait-d'unions entre instrumentistes de divers horizon. Les musiciens peuvent changer mais l'idée reste la même. J'aurai à mes côtés le Jahmo Band plus Alain Oyono et Christian Obame, saxophoniste et bassiste qui accompagnent actuellement Youssou Ndour, et j'aurai aussi quelques invités. On a créé un beau mélange pour proposer au public de l'Institut Français un spectacle inoubliable. Rendez-vous le 10 avril !
PSG: "Ibra" arrogant et colérique selon un sondage
L'attaquant du Paris SG Zlatan Ibrahimovic est arrogant et colérique pour 84% des Français, ils ne sont que 63% à le trouver talentueux, selon un sondage Odoxa pour le Parisien- Aujourd'hui en France à paraître dimanche.
L'image de l'attaquant du Paris SG Zlatan Ibrahimovic a sérieusement été écornée depuis les insultes proférées dimanche dernier après la défaite à Bordeaux (3-2) en championnat.
Ils sont 79% à avoir une mauvaise opinion de lui (ils n'étaient que 38% il y a un an) et même 63% chez les amateurs de football, ces derniers n'étant que 37% à avoir une bonne opinion du joueur.
"En quinze ans, je n'ai jamais vu un tel arbitre. Dans ce pays de merde. Ce pays ne mérite pas le PSG", avait lâché le champion dimanche dernier, choquant 77% des sondés.
65% d'entre eux pensent qu'on "ne doit pas excuser les propos de Zlatan Ibrahimovic, ils sont inacceptables, seuls 31% estiment qu'on peut les "excuser car ils ont été prononcés sous le coup de la colère et il s'est immédiatement excusé".
Le Suédois est jugé arrogant et colérique par 84% des sondés, individualiste par 77% avant d'être reconnu talentueux (63%), performant (61%) ou encore spectaculaire (56%).
Ils sont plus nombreux à penser que Zlatan a fait son temps (54%) qu'à le trouver motivé (44%), charismatique (38%), ayant l'amour du maillot (23%), sympathique (15%), proche de son public (14%) ou encore discipliné (8%).
L'ensemble des sondés sont 66% à dire que le joueur vedette a plutôt détérioré l'image du PSG depuis son arrivée, les amateurs de football sont eux 51% à penser qu'il l'a plutôt amélioré.
Enquête réalisée auprès d'un échantillon de Français interrogés par internet les 19 et 20 mars auprès d'un échantillon de 1008 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus.
Plein de joie de vivre, l'esprit vif et "jeune", actif, le Xalam 2 n'est âgé que dans l'esprit des gens. Ces musiciens restent jeunes et pleins de vie. Henry Guillabert, Ibrahima Koundoul dit Brams et Baye Babou le talentueux bassiste du groupe ont accordé une interview à EnQuête dans le studio de Guillabert aux Almadies. Une occasion pour retracer certaines grandes lignes de l'épopée Xalam 2 et de parler de leur dernière production.
L'actualité de Xalam, c'est votre dernier album, pouvez-vous nous le présenter brièvement ?
Henry Guillabert : On rêvait de réaliser cet album depuis plus de 15 ans. On voulait surtout le faire au Sénégal. De toute notre carrière, c'est le deuxième album que nous faisons ici. Le premier, c'était aux débuts des années 1970. Nous avons fait cet album pour prouver qu'on a gardé cet esprit, ce son. On est des rescapés du Xalam. On était huit. Certains sont morts, d'autres ont arrêté. Il fallait qu'on fasse un album qui soit dans l'esprit de ce qu'on a toujours voulu montrer. Cet esprit de reprendre des chansons traditionnelles et de retravailler les textes et les sonorités.
Cet album est composé musicalement pour le public nostalgique de Xalam ou pour la jeune génération ?
Baye Babou : C'est surtout pour la jeune génération que nous avons fait cet album-là. Il y a un titre "tagouti" qui rassemble tous les grands rappeurs, ceux qui sont au top. Nous nous sommes ouverts à ces jeunes-là. Il y a des jeunes qui ont toujours entendu le Xalam sans avoir jamais vu les membres du Xalam. On s'est ouvert à eux pour les attirer dans ce que nous faisons. C'est une ouverture pour cette génération.
H.B : On avait un véritable dilemme. Il fallait satisfaire les gens qui sont des inconditionnels de Xalam. Parce que le plus grand fan club de Xalam est constitué par des gens du deuxième et troisième âge. On a commencé très tôt. Ces gens sont les gardiens du son de Xalam. Ils ne tolèrent même pas qu'on dévie un peu. On a voulu satisfaire cette génération et celle de nos enfants aussi qui écoutaient nos chansons. Alors comme le dit Baye, il fallait trouver un compromis. L'idée, c'était de recomposer des morceaux dans l'esprit de Xalam et d'inviter des générations. On a fait un morceau dans lequel le refrain est un peu notre hymne. On a invité des rappeurs dans cette chanson comme Awadi, Dug E Tee, Simon, Xuman et Bakhaw. Ils se sont approprié le morceau comme s'ils étaient des musiciens de Xalam. Ils ont grandi avec notre musique. Du coup, on a trouvé un bon équilibre. Depuis que l'album est sorti, on a un feed back génial.
Ibrahima Koundoul : Il y a 10 ou 15 ans, on avait un truc qui s'appelait "Dooley mboolo". On avait invité des groupes traditionnels. Donc, c'est la continuité avec ce featuring avec les rappeurs dans ce que nous faisons. C'est nous qui étions allés voir ces gens-là à l'époque de "Dooley mbolo". La Xalam a toujours fait ça.
"Dooley mbolo" était un laboratoire musical. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?
H.G : Le Xalam a vécu. Mais quand on est revenu, on a retrouvé notre place. Cela veut dire qu'il n'y a pas eu une sorte de révolution qui a pu nous reléguer dans les maisons de retraite. Il y a eu un progrès musical, c'est vrai. Mais il n'a pas été significatif dans la mesure où on devait tant soit peu nous effacer, même s'il y a toujours des nostalgiques. Si aujourd'hui on arrive encore à remplir les salles et avoir des dates, c'est parce qu'il y a certains qui nous suivent encore. Il y a des musiciens, je ne parle même pas de groupes, mais des musiciens qui ont grandi dans cet esprit Xalam. Et ce sont les virtuoses qu'on voit actuellement. Ils ont grandi sous la houlette de Xalam. Des groupes, il n'y en a presque pas. C'est pourquoi, on existe. Il y a eu un vide qui n'a pas été comblé. C'est dommage. L'esprit de "Dooley Mboolo", c'était de pouvoir réunir différents artistes autour des projets. Les Américains le réussissent bien en faisant travailler des artistes de diverses générations autour d'un seul et même projet.
B.B : Je crois qu'ils n'ont pas cette culture. Il y a plutôt un esprit de concurrence entre les artistes.
H.G : Il faut voir quelle musique on fait ici. On a pris des risques dans la mesure où on faisait ce que tout le monde aimait ici. Et après de la variété à côté. On joue notre musique. Peu importe qu'elle soit du jazz ou autre chose. Aujourd'hui, cette musique existe. Il faut oser. Mais nos artistes n'osent pas prendre des risques. Ils devraient essayer d'élaborer leur musique afin qu'elle soit plus audible et puisse être écoutée partout.
Donc pour vous, la jeune génération devrait avoir plus de courage pour innover ?
H.G : Je dirais plus d'audace. Il faut savoir serrer la ceinture. Nous, quand on a décidé de faire cette musique-là, on a eu faim. Et ce ne sont pas des blagues.
Quel a été votre plus grand calvaire en ces temps-là ?
H.G: C'est quand on a joué à un concert après deux ans de travail sur notre nouvelle musique. On était très enthousiaste à l'idée de la faire découvrir au public. On a commencé à jouer un morceau, deux et les gens ont commencé à partir. Imaginez dans une salle où il y avait pas moins de mille places, il n'y a plus que 30 ou 40 personnes. C'est un calvaire.
B.B : Cela nous a affectés. On en était malade.
I.K : C'était vers la fin de 1976. Ndiaga Mbaye avait joué en première partie. Et quand on a commencé, les gens se demandaient : mais qu'est-ce que c'est que ça. Ils sont partis.
Cela ne vous a-t-il pas découragé ?
Non, on est un groupe. L'esprit de groupe nous a sauvés. On est sorti de ce concert complètement désemparés et stressés. On s'est dit qu'un jour, on sera compris mais que ce ne sera pas ici. La chance qu'on a eue, c'est quelque temps après. Un très grand musicien, You Masekela, est passé par là par hasard alors qu'il était en tournée et nous a entendus. Il a été séduit par ce que nous faisions. C'est ce monsieur-là qui nous a sorti du “guerté thiaff” pour nous amener au “poulet rôti”. Il a parlé de nous à tous les grands musiciens qu'il rencontrait. Ce qui fait que quand nous sommes partis en Europe en 1980, tous les grands artistes savaient qu'il y avait un groupe sénégalais qui avait imaginé une musique de synthèse qui allait bombarder le monde.
Donc c'est cette incompréhension du public qui explique votre longue absence de la scène musicale sénégalaise en ces temps-là ?
H.G : On a été piégé. Parce que je crois si c'était à recommencer, on ne resterait pas aussi longtemps en Europe. Le problème, c'est que quand vous arrivez et que vous êtes adulé, les managers vous prennent. On devait faire trois mois au départ. Au bout des trois mois, on s'est retrouvé avec des cartes de séjour. On n'a pas arrêté de tourner pendant très longtemps. On a enchaîné des dates. Donc, on n'a pas eu le temps de réfléchir sur ce qu'on devait faire. Quand on est revenu en 1984, on a fait une tournée. Et c'est là qu'on devait rester. C'était le moment idéal. On est reparti parce qu'on avait des dates déjà calées. On était venu jouer au Sénégal, mais c'était des concerts de prestige. On était arrivé à un stade où payer le Xalam, c'étaient des sommes importantes. On a fait des concerts un peu partout mais il n'y avait pas de cachets.
Peut-on dire que c'est l'innovation dans votre musique qui vous a valu une invitation au festival de Woodstock ?
H.G : Ohh ! Woodstock!
B.B : Oui ! Woodstock !
I.K : Ohh ! Woodstock !
Il y a quoi de particulier qui explique toutes ces exclamations et cet air nostalgique ?
H.G : Woodstock, c'est un lieu mythique. Nous, quand on voyait le film Woodstock, on se disait : c'est le lieu où il faut aller. Toutes les grandes stars ont explosé là-bas. Quand on partait aux USA, à l'aéroport quand les gens voyaient nos badges avec Woodstock écrit dessus, ils étaient éblouis. C'est un festival de rock mais on nous a invités quand même. C'est vrai que notre musique est très rythmée mais ce n'est pas du rock. Les gens voyaient en notre musique un soupçon de rock, de jazz, etc. Mais toujours avec une base africaine. C'est cela qui nous réconfortait.
Comment définissez-vous votre musique ?
I.K : On dirait que c'est une musique africaine. On y met beaucoup de sauce.
H.G : Papa Wemba a dit dans un article qu'il n'y a pas un grand musicien qui n'a pas un album de Xalam. On n'est pas prophète chez nous. On est presque prophète seulement.
C'est quoi le génie de Xalam ?
H.G : On est audacieux. On aime prendre des risques. Mais des risques calculés. On a toujours eu comme référence les artistes qui ont réussi. On se demandait si on pouvait être au niveau de ces artistes. Et le jour où on a rencontré nos points de mire, on a été surpris. Eux, il nous regardait jouer et nous disaient à la fin qu'on jouait dix mille fois mieux qu'eux. Cela nous motivait. Si on pouvait faire que ce style soit un standard ici, on serait heureux.
B.B : Il faut aussi dire qu'on a été à bonne école. On s'essayait à des standards de jazz très compliqués. On arrivait à les faire en une journée. Chacun faisait sa partie correctement. C'est une bonne école. Cela nous a permis de faire des clubs de jazz. Ce que personne n'a fait ici.
Le Xalam, c'est aussi l'engagement. Vous avez participé à la caravane Gerico pour la libération de Féla Kuti
H.G : (il coupe) Hiii vous ! Vous avez un bon cerveau (rires). J'avais complètement oublié Gerico. Mais, avant même qu'on parte, certaines de nos chansons étaient censurées ici au Sénégal. C'est vrai aussi que hormis cette marche pour Féla, il y avait aussi celle de Mandela. On a même fait Emmaüs pour l'Abbé Pierre. On était le seul groupe à oser titrer notre album “apartheid” en Europe en ces temps-là. C'est pour cela que notre album n'a jamais eu de gros échos. Chaque fois qu'on faisait un concert, il y avait un monsieur qui venait avec sa colombe quand on jouait ce morceau. C'est en ces temps qu'on a permis à Johny Clegg (ndlr alias le Zoulou Blanc) de jouer en première partie de Xalam. Il n'avait pas de scène. C'était au cercle d'hiver.
On dit que l'âme du Xalam, c'était Prosper Niang ; que retenez-vous de lui aujourd'hui ?
B.B : Prosper était un combattant, un rassembleur. Il était toujours devant. Il avait une curiosité insatiable. Il essayait toujours de rassembler d'autres musiciens autour de nous. Il aimait ce qu'il faisait.
H.G : Pros était le fouineur. Nous, on était là mais lui, il sortait et allait vers les gens. Quand il savait qu'il y a un musicien qui est là, il faisait tout pour le trouver et l'amener vers nous. Il était notre porte-parole parce que c'est lui qui allait vers le public. Il était dans les médias et tout. Il cherchait toujours de nouveaux contacts pour nous. Des fois même, on le grondait pour ça en lui disant : Pros, tu sors trop, viens travailler. Pour lui, on faisait des choses merveilleuses qui méritaient d'être partagées. Pros a ruiné sa santé pour ça. Il ne dormait pas à cause de ca. Le public ne voyait que Pros. C'est pour cela qu'on dit qu'il est l'âme du Xalam. Mais Xalam, c'est plusieurs cœurs.
Vous l'avez dit tout à l'heure, vous êtes les rescapés de Xalam. Qu'est-ce qui explique les départs successifs de Ansoumana, Georges Dieng ou encore Yoro Guèye ?
H.G : On ne peut pas expliquer cela en fait. Des fois, c'est lourd de rester en communauté. A un certain moment, on n'a même pas de vie de famille. Yoro, à un certain moment, a eu envie de vivre sa vie en solo. Il s'est marié et cela tombait bien. Il voulait être indépendant et tester sa valeur hors Xalam. Tant qu'on est ensemble on est puissant. Mais des fois, on a envie de se tester soi-même. C'est comme ça dans tous les groupes. Si vous regardez bien, chacun d'entre eux a tenté, après avoir quitté Xalam, de faire un album. Je les condamne un peu parce que je me dis que l'un n'empêche pas l'autre. Je pense que dans leur for intérieur, ils doivent regretter ça.
B.B : Comme dit Henry, on ne peut expliquer ces départs. C'est la vie. Il n'y a pas d'animosité entre nous. S'ils souhaitent jouer avec nous, ils peuvent le faire. D'ailleurs, on leur a adressé des notes de remerciements. Leurs noms sont inscrits sur la pochette de l'album.
Revenons à l'histoire de Xalam, pourquoi l'album Xarit sorti en 1989 n'a pas eu de tournée promotionnelle ?
H.G : Parce que les bandes originales ont brûlé. L'album n'est même pas sorti en France. Tous les morceaux sortis sont des copies. Après cet incident, Pros est décédé. On avait la guigne. Après, Souleymane Faye a dit qu'il rentrait. Alors la vérité est que cet album n'est jamais sorti. Ce qui est sorti ici, ce sont des copies de copies piratées. On ne peut même pas le retravailler. C'est terrible.
I.K : On devait normalement signé avec BMG avec cet album. On les avait rencontrés au cours d'une tournée aux USA. Mais tout est parti en fumée. Il ne restait que deux ou trois titres qu'on ne pouvait pas exploiter. On avait tout pour réussir cet album. Il y avait un gros boulot derrière. On avait osé des choses.
Les allers et retours de Souleymane Faye ne vous handicapent pas ?
H.G : Cela ne nous handicape pas. Parce que très tôt, après Xarit, on a réellement compris certaines choses. Souleymane Faye est un fan de Xalam. Le problème est que Diego nous a montré d'autres visages au fur et à mesure de notre compagnonnage. Souleymane Faye, on l'a accueilli parce que Prosper avait un coup de cœur pour lui. Il l'a vu et l'a fait rapidement venir à Paris. Pros a débarqué avec lui et on l'a testé le même jour. Il connaissait Xalam et a du génie. Il s'est intégré facilement. On l'a mis à l'aise. On a conçu des chansons pour lui. Souleymane Faye, c'était comme un diamant brut comme ça. Nous, on l'a taillé. Ça, on peut le dire. On a du métier et on l'a mis en valeur. Il a adopté divers comportements. C'est après Xarit qu'on a vraiment compris. Maintenant, quand on a besoin de lui, on le paie et il vient jouer. On est en de bons termes avec lui. Mais il n'est pas un musicien du Xalam. Il a eu une période avec Xalam. Il faut que les gens comprennent ça. Il joue ses morceaux qui sont devenus des morceaux cultes. Il en a cinq.
Quelles sont vos perspectives ?
I.K : On a prévu de faire une soirée à Sorano. On veut faire une tournée sénégalaise. On a pour l'instant ciblé quatre régions que sont Dakar, Kaolack, Saint-Louis, Thiès et éventuellement Tamba.
Pourquoi pas le Grand-théâtre ?
I.K : On sent plus Sorano. A Sorano, il y a l'acoustique. C'est une salle de spectacles. Et Sorano est historique. On y a fait de bons concerts. Alors que là-bas, c'est un théâtre, ne l'oubliez pas, construit par des Chinois. C'est une salle de théâtre, donc il y a une sorte de réverbérations. On doit y faire de la symphonie, du ballet et du théâtre.
LILIAN THURAM RÉCOMPENSÉ POUR SON COMBAT CONTRE LE RACISME
La Fondation Kéba Mbaye a fait face à la presse hier, dans un hôtel de Dakar, pour annoncer le nom du lauréat du Prix pour l'éthique. Une récompense décernée une fois tous les deux ans à une personnalité ou une institution. L'ancien international de football français Lilian Thuram est le lauréat de l'édition 2014.
L'ancien international français Lilian Thuram est le lauréat 2014 du Prix Kéba Mbaye pour l'éthique. La Fondation portant le nom du défunt magistrat sénégalais a annoncé son sacre hier, lors d'une conférence de presse tenue dans un hôtel de Dakar. "Le choix du jury s'est porté sur Lilian Thuram pour son engagement pour l'éthique et sa détermination pour la lutte contre le racisme", a déclaré le président de la Fondation Kéba Mbaye, El Hadj Ibrahima Ndao.
C'est le président Macky Sall qui remettra à l'heureux gagnant son prix, lors d'une soirée prévue à Dakar, le 18 avril prochain. Champion du monde de football en 1998 et vice-champion en 2006, avec 142 sélections à son actif, Lilian Thuram a remporté de nombreux titres, dont celui de champion d'Italie à plusieurs reprises. Le Prix Kéba Mbaye pour l'éthique vient donc étoffer un palmarès déjà riche.
Cependant, ce n'est pas pour ces nombreuses distinctions que le choix du jury composé de ressortissants de plusieurs pays a porté son choix sur lui. Après sa retraite internationale, Thuram a créé une fondation qui lutte contre le racisme. "Il est l'un des rares sportifs qui, après le sport, n'est pas resté carrément dans le sport", a signalé l'un des membres du conseil d'administration de la Fondation Kéba Mbaye, Mamadou Wakhab Talla.
En plus de la création de sa fondation, l'ancien défenseur de l'équipe de France s'est illustré par de nombreuses publi- cations, dont "Mes étoiles noires" et "Le Manifeste pour l'égalité". Ce qui lui a valu une renommée d"'intellectuel de haut niveau".
Le natif de la Guadeloupe pourrait voir son combat contre la xénophobie se renforcer avec cette distinction. Car, comme l'a souligné l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, fils de feu Kéba Mbaye, "ce prix est comme un soutien à Thuram dans la lutte contre le racisme, mais aussi un soutien à l'ensemble des institutions comme la Fifa et le CIO, dans la lutte contre le racisme". "La renommée de Thuram aura une répercussion sur ce prix", a assuré M. Talla.
La Fondation Kéba Mbaye a reçu 37 dossiers de candidature pour l'édition 2014 de ce prix. Cinq personnes ont été choisies pour le dernier tournant. D'après les organisateurs, qui n'ont pas voulu dévoilé la liste des finalistes, il y avait des Africains dans le lot, des Sénégalais en particulier.
L’OBS-People La belle et charmante Juliana Anne Cécile Varela a été élue Miss Dakar 2015. La Sénégalo-capverdienne succède à Maïmouna Sall, Miss Dakar 2014.
Elles méritaient la couronne. Le sacre. Elles avaient le profil. La silhouette. Mais, au finish, une seule devait remporter le graal. Juliana Anne Cécile Varela a été sacrée Miss Dakar 2015. Après une rude rivalité qui a duré plus de trois tours d’horloge, la Sénégalo-capverdienne de 21 ans a ravi la vedette aux douze autres lianes en lice. Le regard doux, la silhouette délicate, la plus belle de la capitale sénégalaise a séduit par sa beauté et son intellect. Elle est de ces beautés qui ne passent jamais inaperçues. Belle à ravir, elle a illuminé de son radieux sourire et de sa provocante démarche un public apparemment acquis à sa cause. La douce et ravissante Juliana,selon les intimes,ne pouvait passer à côté d’un Douta Seck des grands soirs.
21 Heures. La Maison de la Culture Douta Seck annonce déjà la couleur. Le comité de Miss Sénégal, coaché par Ambroise Gomis, s’attèle aux derniers réglages de la fiesta. Trois tentes aux guirlandes multicolores rayonnent sous le feu des jeux de lumières et des projecteurs. Pendant ce temps-là, parents, amis, supporteurs arrivent par petits groupes. S’y ajoutent des badauds venus squatter le site culturel. Ça et là, on discute, bavarde, rit, parfois crie haut et fort. C’est le moment de se prélasser et d’échanger des civilités. A quelques pas de ce beau monde, un beau regroupement en filigrane. Sur les lieux, les treize fleurs pour une couronne font montre de charme et de beauté. Leur élégante et délicate silhouette entre en symbiose avec la tendre caresse du vent frais et humide. Sourire jovial, mine heureuse, démarches cadencées donnent un cachet particulier à l’endroit. Tout est de mise. Rien n’est laissé en rade. Rien n’est négligé par les treize lianes… Et, le temps est venu de mettre les belles candidates à l’épreuve.
Nar Codou Diouf est la première à donner le ton. Puis, Ouley Sow, Sabrina Niang. Enfin, Juliana Anne Cécile Varela défile à son tour. Encore…et encore. Tour à tour, les treize protagonistes d’un soir rivalisent de physique, beauté, démarche… Des tenues traditionnelles aux robes de soirée, tout est visité par les prétendantes au sacre de Miss Dakar 2015, sous le diktat des flashes et caméras. Des vivats du public pour certaines. Des moqueries pour d’autres. Dans une compétition, tous les coups sont permis. Ou presque. Surtout s’ils viennent du public. Et quand les aspirantes à la couronne arrivent à la fatidique Culture générale, les visages se raffermissent. Les belles lianes, une à une, se succèdent sur le podium. Le stress et l’affolement sont d’ordre. Mais également, la sérénité et le sang-froid. Une, deux, trois passent à côté. Une, deux, trois tirent leur épingle du jeu. Sans grand effort, certaines candidates sortent du lot.
De la musique. Un moment de détente. Puis, sous le regard impatient du monde des paillettes et strass, le jury livre son verdict. Après un casting minutieux, la grande gagnante de Miss Dakar 2015 est… Le public retient son souffle. Cinq minutes plus tard, la nouvelle tombe. Pas de surprise ! Juliana Anne Cécile Valera est élue Miss Dakar 2015. Conduite par les hourras du public soutenus par la musique, la plus belle de la capitale sénégalaise débarque dans une robe de soie mettant en valeur son corps de rêve. Le sourire large, la mine heureuse, elle éblouit la Maison de la Culture Douta Seck, acquise à sa cause. Dior Fall et Ndèye Dior Kane, successivement première et deuxième dauphines, complètent le tableau. Les trois fleurs vont défendre les couleurs de la région de Dakar lors de la précieuse et rude épreuve, Miss Sénégal, prévu en juin 2015.
JULIANA ANNE CECILE VARELA MISS DAKAR 2015 : «Malgré la pression, j’ai cru en moi…»
«Je suis honorée de représenter la capitale du Sénégal. J’avais une certaine pression. Mais, j’ai cru en moi. J’étais confiante. Nous sommes tous méritantes. J’estime que nous avons tous gagné. Je remercie toutes les candidates déchues. Car, nous étions soudées comme des sœurs. D’ailleurs, c’est grâce à elles que je suis ici. Nous sommes tous ensemble. Pour l’élection Miss Sénégal, j’ai tous les atouts pour ramener la couronne à ma capitale, Dakar. Je prie pour que cela se réalise.»
Le monde la télé-réalité française est en deuil. Parti faire le tournage en Amérique du Sud pour le compte de Francé 2 des acteurs de la télé rélité ont fait un crash et on péri après que leur hélicopère est entré en collusion avec un autr hélicopère.
Mine ravissante, style "Casual" avec une veste bleue simple assortie d'un jean, Pape Diouf semble en pleine forme. Dans les couloirs de EnQuête, il a tenu à donner la main à tout le monde, accompagnant chaque bonjour d'un large sourire qui laisse entrevoir une ligne de dent toute blanche. Le chanteur semble être dans son élément. A l'aise avec un sourire en coin une fois installé au bout de la longue table de la Rédaction, le leader de la génération consciente a répondu sans détours à toutes les questions. Le langage mesuré, Pape a fait preuve d'une parfaite maîtrise de son sujet et ne s'est laissé emporter à aucun moment. Que cela soit sur ses relations avec Wally Seck ou sur les autres sujets de son actualité, il a su trouver les bons mots pour esquiver les écueils.
Pouvez vous nous faire le bilan de la promotion de l'album "Rakadiou" sorti il y a quatre mois ?
On est resté quatre ans sans sortir d'album. Dieu a fait qu'à sa sortie, les Sénégalais l'ont bien accueilli et bien apprécié. Ce qui m'a le plus fait plaisir, c'est que la diaspora sénégalaise s'est approprié l'album. Cette fois-ci, ils ont acheté l'intégralité de l'album sur I tunes. Ce qui m'a permis pendant un moment d'être premier sur ce réseau. Je profite de l'occasion pour leur dire merci. Je dis également merci au Sénégal. On est encore en phase promotionnelle. On travaille encore sur ça suivant l'expérience qu'on a acquise.
Pourquoi êtes-vous resté pendant un si long moment sans sortir d'album alors que vos collègues en sortent tous les ans ?
Je ne suis pas un musicien qui sort un album qu'on consomme vite fait pour après l'oublier. Moi j'ai un projet professionnel et une carrière. J'ai fait mes armes à Lemzo Diamono. Aujourd'hui, la musique consommée au Sénégal est le "mbarimbalax". C'est Lamine Faye qui a crée ce concept-là. Je suis sorti de son école. Donc j'ai un petit plus par rapport aux autres. Je ne dois pas commettre certaines erreurs. Je dois donner le bon exemple. Aussi, quand on sort un album, il y a des gens qui déboursent pour l'acheter. Il faut les respecter en leur donnant un produit de qualité. On ne peut pas sortir un album, assurer sa promotion à travers des tournées nationales, sous-régionales et internationales de manière générale et écrire en même temps de bons textes. C'est impossible. Pour le peu d'expérience que j'ai, je sais que ce n'est pas logique. Je suis très patient dans mon travail. Chaque année, j'ai un programme bien défini à dérouler. Maintenant quand je décide qu'il est temps que je sorte un nouvel album, je me retire un peu de la scène pour me consacrer à ça. S'il faut même que je quitte le pays pour me trouver seul quelque part aux fins de me ressourcer, je le fais. Et quand je sors mon album après un dur travail, je ne dis pas que c'est forcément très bien mais ceux qui l'écoutent savent qu'au moins, il y a de gros efforts consentis derrière.
C'est quoi la philosophie de "Rakadiou" ?
C'est "Sénégal nio far". Des fois, on peut être tellement content qu'on fait une folie. Après, les gens vont dire : "ki dafa rakadiou". On développe le concept "Sénégal nio far". Le pays est à ce stade-là. Chacun a son mot à dire sur l'évolution du pays. Notre objectif est de réunir les Sénégalais autour de l'essentiel, loin des querelles. On doit s'unir, se parler et échanger afin de vivre en paix. La paix est le socle de tout développement.
Comment analysez-vous la situation politique actuelle. Notamment la guéguerre entre le parti au pouvoir et le Pds ?
Je pense qu'ils doivent se voir et se parler. On est tous des Sénégalais. Et pour moi, "nio far". Je prends l'exemple de la coupe d'Afrique des Nations. Le Sénégal était favori lors de la dernière édition. Pourtant, nous avons été éliminés dès le premier tour. Il y a quelque chose qui n'a pas marché. On doit s'asseoir et se parler. Il est plus facile de briser l'élan d'une seule personne que celui d'un groupe. Pour les politiciens, que cela soit le parti au pouvoir ou l'opposition, je crois qu'il est impératif qu'ils se parlent. Les choses sont arrivées à un niveau où ce ne sont plus que deux partis politiques qui sont engagés mais c'est le Sénégal. Donc, le seul conseil que je puisse leur donner, c'est qu'ils se retrouvent et qu'ils se parlent.
Et le niveau du débat ?
Je pense que les Sénégalais sont connus pour leur courtoisie dans le discours. Nul ne peut dire valoir mieux que son prochain. On ne peut se vanter d'être au-dessus de quelqu'un parce qu'on est plus riche que lui ou toute autre chose. C'est Dieu qui nous a créé et lui seul connaît les meilleurs d'entre nous. Nous avons nos valeurs nous les Sénégalais et c'est pour cela que le monde entier nous voue du respect. Dans la sous-région, on nous envie notre stabilité. Même d'anciens Présidents africains préfèrent se réfugier ici quand ils ont des problèmes chez eux, parce qu'ici existe la solidarité, et le tissu social est assez solide.
On a l'habitude de dire que la musique sénégalaise ne s'exporte pas bien. Mais on a vu Marema gagner le prix Découvertes Rfi de cette année. Est-ce à dire qu'il y a un renouveau de la musique sénégalaise ?
Moi je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que le mbalax n'est pas exportable. Chaque personne doit avoir foi en elle-même. On doit croire en nous-mêmes et en nos valeurs. Il n'y a pas de plus bonne musique que le mbalax. Je rends aujourd'hui grâce à Dieu personnellement parce que je dois tout ce que j'ai à la musique mbalax. Si je suis connu où que cela puisse être à travers le monde, c'est grâce à cette musique. A Bamako, au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, en Mauritanie, etc., ma musique est bien consommée. Chacun doit exploiter ses valeurs. Je profite aussi de l'occasion pour féliciter Marema et l'encourager. Elle a beaucoup de mérite. La musique n'a pas de frontières. Autant le reggae man arrive à conquérir un public francophone en chantant en anglais, autant un mbalax man peut conquérir ce même public en chantant en wolof. Tout dépend juste des feelings. Maintenant quand on veut conquérir un public bien précis, il faut s'adapter aux réalités de ce public-là. Quand moi je veux conquérir le public nigérian, je vais mixer ma musique avec des sonorités de ce pays. Ainsi, les gens me découvriront à travers ma musique mais aussi à travers la leur.
L'actualité de Pape Diouf, ce sont ses deux concerts prévus en mars et avril. Concernant le second, pourquoi avez-vous décidé de vous produire en France pour fêter l'indépendance du Sénégal ?
C'est une question importante. J'ai choisi de prester en France parce que nous les Sénégalais avons été colonisés par les Français. Pour moi, c'est une grande joie d'aller chez l'ancien colon fêter cette indépendance que nos grands parents ont réussi à avoir. C'est une manière pour moi de leur démontrer que le colonialisme, c'est fini. Pour leur montrer aussi que le Sénégal fait partie de l'histoire du monde. Aussi, le 4 avril est un jour symbolique et les Sénégalais de l'extérieur participent activement au développement de l'économie du Sénégal, à la construction d'infrastructures. On voit parmi ces gens-là certains qui ont passé près de cinq ans en dehors du Sénégal. Nombreux sont ces émigrés qui ont construit ici de belles maisons sans y avoir dormi. Ils bâtissent des choses pour leurs familles restées ici. Je pense qu'il est normal qu'on dédie à ces gens-là une journée permettant à la communauté sénégalaise de se retrouver et de faire la fête. Ce sera des retrouvailles. Qu'ils oublient tant soit peu leur stress. Sur un autre plan, une telle rencontre va nous permettre de vendre la destination Sénégal et la culture sénégalaise.
Est-ce que toutes les dispositions ont été prises pour la réussite de l'évènement ?
Bien sûr, même si on s'en remet à Dieu pour la réussite. L'ambition et l'envie sont là. Toutes les dispositions techniques et professionnelles ont été prises en charge par mon label et moi. On a de l'expérience dans le domaine parce que ce n'est pas la première fois qu'on organise à l'étranger. On a même prévu de faire des packages. Où que les gens puissent être à travers leur monde, on peut leur assurer un billet d'avion, l'entrée au concert, une réservation d'hôtel et une navette qui les ramène à l'hôtel à la fin du concert. Toutes les dispositions sont prises. Le label qui est au Sénégal, Prince Art, et qui organise, est un label professionnel tout autant que Domou Jolof, le label avec qui nous travaillons à l'étranger. On n'attend pas que des Sénégalais à ce concert. Les Maliens, les Gambiens, les Ivoiriens, etc. vont venir. Ça sera une fête extraordinaire.
Les Docks Pullman, c'est combien de places ?
C'est huit mille places. L'année dernière, on était au Zénith de Paris qui prend au maximum 6 mille personnes. Beaucoup de gens n'ont pu accéder à la salle. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé cette année de prendre une plus grande salle pour permettre à tout le monde de prendre part à la fête.
Vous ne pensez pas que la même logique s'impose aujourd'hui avec la soirée annuelle au Grand-théâtre où chaque année, des centaines de personnes sont bloquées à la porte ? N'est-il pas temps d'explorer l'esplanade ?
Moi je suis quelqu'un de très méthodique qui ne se précipite pas. Je travaille lentement et sûrement. On n'a pas une salle plus grande que le Grand-théâtre. Il est vrai qu'on a l'esplanade mais tout dépend de la demande. Un numéro de réservation est donné pour la soirée du Grand-théâtre. Ceux qui souhaitent y prendre part feront leurs réservations. Maintenant, cette salle prend au maximum 1 800 personnes. Si d'ici le jour de la soirée on a plus de 1 800 réservations, il serait possible qu'on transfert le show au niveau de l'esplanade. Mais si on n'a pas le nombre requis on restera dans la salle. Et le plus important pour nous, c'est de faire un bon spectacle, de ravir nos fans et les Sénégalais. C'est mieux que de tenter des choses qui nous sont impossibles. Si Dieu me donne l'opportunité de le faire, je le ferai quand même. Youssou Ndour l'a fait mais lui, il a eu un parcours brillant le lui permettant. Il ne s'est pas levé un beau jour pour le faire.
Mais chaque année, il y a un surplus qui vous impose une soirée "rakhass". Vous pensez réellement que si vous allez sur l'esplanade, vous essuierez un flop ?
Dieu Seul Sait. J'ai confiance en mon public. Il me suit partout. Mais je fais ce que ma conscience me dicte. Pour l'instant, elle me dit d'aller dans la salle et c'est ce que je vais faire. Maintenant, comme je viens de dire, si le nombre de réservations m'impose autre chose, je ferai autre chose. C'est très simple.
Donc cette année, il n'y aura pas de grande bataille dehors pour accéder à la salle ?
Incha Allah ! Nous avons pris des dispositions claires allant dans ce sens. Vous savez aussi des fois, le problème, ce n'est pas la quantité mais plutôt la qualité. Après étude, on a trouvé que le spectacle qu'on veut faire ne peut se dérouler que dans une salle. On souhaite délivrer un beau spectacle. Le Grand-théâtre est d'ailleurs fait pour ça. C'est une salle de spectacles.
Quel genre de spectacle comptez-vous dérouler ?
Ce sera une surprise. Personne ne va à la guerre en dévoilant au préalable ses armes. Ce sera de nouvelles choses. Ce que je peux dire, c'est demander aux gens de faire très vite leurs réservations. "Nawone, fawone".
Récemment, vous avez été auditionné à la gendarmerie de Guédiawaye pour une histoire de faux billets. Qu'en est-il réellement ?
A chaque fois que je prépare un grand évènement, il faut que je me retrouve à la une des journaux pour telle ou telle autre histoire. Je me suis habitué maintenant et j'en rends grâce à Dieu. C'est à chaque fois la même chose. Le plus incroyable est qu'à chaque fois, c'est à quelques jours de mes grandes rencontres que ces choses surviennent. C'est à trois semaines du "Grand bégué" de l'année dernière qu'un journaliste m'a appelé pour demander si le titre "Sadio" m'appartenait puisqu'il avait reçu une information disant que cette chanson n'était pas la mienne. Je lui ai demandé d'où il tenait cette information, mais il m'a juste dit avoir reçu l'info. Je lui ai dit que c'est vrai. Cette chanson, c'est Amath Samb mon grand frère qui me l'a donnée. A la sortie de l'album, quelqu'un d'autre a soutenu en être l'auteur. On est allé au BSDA et c'est lui qui a tranché. J'ai dit au journaliste d'aller au BSDA s'il souhaitait avoir toutes les informations. Je lui ai aussi dit que cela me paraissait bizarre qu'il me parle de cette histoire qui remontait à plus de six mois et qu'il ait attendu la veille du "grand bégué" pour en parler. Je suis un homme public et je ne peux empêcher qu'on écrive sur moi. Mais j'aurais préféré qu'il aille au BSDA chercher des infos avant de publier son papier. A ma grande surprise, le surlendemain, on me met à la Une du journal disant que j'ai plagié quelqu'un. Des histoires de ce genre, j'en ai connu à la pelle. Pareil pour cette fois aussi. Ce qu'on dit de ce problème de faux billets n'est pas fondé. Celui qu'on a arrêté ne fait pas partie de ma garde rapprochée. Ma garde rapprochée est composée d'Ousseynou Fall et d'Ousmane Diallo. Le gars qu'on a arrêté, je le connais très bien. Il vient à toutes mes soirées et il habite Pikine. Quand on l'a arrêté, il a cru que s'il disait qu'il était de ma garde rapprochée, cela pourrait le sauver. Je refuse de divulguer le contenu des PV mais il y a beaucoup de choses inexactes dans ce qu'on a raconté dans la presse. Ceux qui me connaissent bien savent que je ne vais jamais me rabaisser à faire ces choses-là.
A vous entendre, on a l'impression que vous supposez que des gens essaient de vous mettre des bâtons dans les roues. Est-ce le cas ?
Non, non, je ne le pense pas. Je pense que c'est dû au mauvais œil. Je n'y comprends rien de toute façon. Tout ce que je sais, c'est qu'à chaque approche d'un de mes grands évènements, il faut que des choses bizarres soient racontées sur ma personne dans la presse. Je ne crois nullement qu'il y ait quelqu'un derrière ces choses-là. Encore, j'en rends grâce à Dieu. Espérons que cette fois-ci, on va s'en tenir à cette histoire. Je tiens quand même à rassurer mes parents, mes amis et mes fans. Cette histoire est fausse. Mon groupe s'appelle "La génération consciente". Je dois donner le bon exemple. Je n'ai pas terni ma réputation jusqu'ici, alors ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer.
Quelles relations entretenez-vous avec Wally Seck ?
Wally, c'est mon frère. Ce sont les médias et les fans qui nous créent des histoires inexistantes.
Et les autres, car vous êtes l'un des musiciens qui enregistrent le moins d'invités artistes lors des grandes soirées ?
Ça, c'est vous qui le dites. Je n'ai de problèmes avec personne. Moi Pape Diouf, tout le monde sait que je suis souriant. Et ce n'est pas moi qui l'ai dit. Ce sont les gens qui l'ont dit. C'est pour dire que je suis quelqu'un de très pacifique. Mais des fois, en organisant, il peut se trouver que nos invités aient des contrats à honorer qui font qu'ils ne puissent pas venir. Je prends mon propre exemple : On m'invite des fois à des soirées mais mes activités m'empêchent de répondre à l'invitation de certains. J'entretiens de bonnes relations avec tous les artistes. Quand j'organise, je les invite tous. Ils sont tous mes frères et sœurs. Je suis l'ami des artistes.
Et avec Yaya Touré ?
C'est mon ami. Il m'a invité lorsqu'il fêtait son double ballon d'or. Notre relation date de longtemps. Depuis que je le connais, je ne lui ai pas porté malchance. Il est triple ballon d'or, deux fois champion d'Angleterre et aussi champion d'Afrique. Il a beaucoup de respect pour moi. Après la coupe d'Afrique, je l'ai appelé pour le féliciter. J'ai appelé sa femme aussi dans le même sens. Il est une référence du football. Il est rigoureux et ambitieux. C'est quelqu'un qui croit en lui-même.
Pour rester dans le sport, que pensez-vous de la nomination d'Aliou Cissé comme entraîneur de l'équipe nationale A ?
J'en suis très content. C'est quelque chose que j'ai longtemps souhaité au même titre que les Sénégalais. Depuis longtemps, j'ai décelé chez lui une rigueur et une envie de gagner. Il connaît bien les garçons. De grâce, il faut lui prêter main forte et ne pas lui mener une guerre. Que la génération de 2002 le soutienne. Le Sénégal a besoin d'une coupe. Et je crois que si tout le monde s'unit autour d'Aliou Cissé, on pourra y arriver. "Les sorciers Blancs" qu'on prend et à qui on donne notre argent ne le méritent pas plus que nos entraîneurs locaux. Je lui dis bonne chance.
Croyez-vous au mysticisme qui semble avoir une place importante dans votre métier ?
Non, je n'y crois pas. Je ne crois qu'en Dieu et à Son bon Vouloir. Dieu est partout. C'est Dieu qui décide de tout. Quand on va voir quelqu'un pour des prières, il ne va se tourner que vers Dieu. Nous ne sommes que des êtres humains. Nous avons le droit d'aller requérir des prières chez des hommes de Dieu. Le mysticisme ou les prières sont des choses personnelles. Il y a des choses sur lesquelles on peut parler publiquement. Sur d'autres, on ne peut le faire. Pour moi, le plus sûr, c'est de travailler.
Pensez-vous développer des activités annexes à la musique ?
Oui, on travaille dessus. Un livre retraçant mon parcours est en train d'être écrit. J'ai eu un long parcours parsemé d'embûches. Les choses n'ont pas été faciles. C'est tout ce qu'on va raconter dans ce livre. Et il accompagnera la sortie de mon prochain album. D'ailleurs, nous comptons harmoniser les choses de sorte que chaque titre chanté dans l'album reflète une réalité contenue dans le livre. Comme je dis souvent, je ne suis pas un artiste de la concurrence. Mais plutôt un artiste missionnaire. Mon parcours le justifie largement. C'est un projet à long terme.
Qui est l'auteur de cet ouvrage ?
C'est moi-même. Il y aura des témoignages de gens qui me sont proches. Des poèmes et des textes écrits par des fans. Certains de mes fans ont décortiqué certaines de mes chansons de manière si profonde qu'ils dépassent même mes espérances.
Vous avez eu un parcours difficile. Quel est le moment le plus dur que vous avez vécu et que vous n'oublierez pas ?
Le plus difficile pour moi, c'est le jour où, accompagné de mon frère Laye Diouf, je devais voir un producteur. On avait 500 francs. On a pris un car et on a payé chacun 100 F pour aller en ville. Il nous restait 300 F Cfa. Arrivé à la cantine du gars, il n'y était pas. Et il y avait une forte pluie. J'ai dit à mon grand frère qu'on ne rentrerait pas sans avoir ce producteur. Parce qu'il m'avait promis monts et merveilles. Je voyais à travers lui la porte de ma réussite. J'ai dit à mon frère d'appeler le producteur. On n'avait qu'une alternative : appeler avec les 100 F et garder les 200 F restants pour le transport du retour. Comme par hasard, on tombe directement sur la boîte vocale du gars. C'était déjà 100 F de perdu. Têtu que je suis, j'ai demandé à mon frère de le rappeler. On le rappelle et après discussions, on devait payer 700 F au gérant du télécentre alors qu'on avait que 300 F. J'ai demandé à mon frère d'aller chercher des sous. J'ai attendu sous la pluie jusqu'à ce que Laye revienne. Quand je suis rentré, j'étais très déçu et j'avais très mal. A cela s'est ajoutée une maladie qui m'a cloué au lit pendant deux semaines. Cela, je ne l'oublierai jamais. Après cela, je me suis dit que je n'avais pas le droit d'échouer.
C'était quel producteur ?
Ah non ! Je préfère ne pas le dire. Je préfère garder l'anonymat. Quand on l'a eu, on est même tombé d'accord.
Vous avez été nommé ambassadeur pour la lutte contre Ebola. Quels actes avez-vous posés dans ce sens depuis ?
C'est Africa Care qui m'a nommé. On a un programme bien défini. Je les attends juste pour son exécution. Mais on y est. On a prévu de faire des sorties dans la sous-région et à Washington. La nomination a coïncidé avec la sortie de mon album. J'ai dû allier ce travail avec celui de la promotion de mon album. Je trouve bien qu'on ait rouvert les frontières. L'Afrique est une seule entité.