Elle s'illustre dans un genre de moins en moins écouté au Sénégal. Mais cela ne la décourage point. Paulette Diémé vient d'ailleurs de sortir un album intitulé Nha Luz, tout en zouk et en cabo presque. Trouvée chez elle, elle parle de cette nouvelle production, de sa longue absence et de certains changements sur sa personnalité.
Vous revenez sur la scène avec Nha Luz (ndlr ma lumière), c'est quoi votre lumière ?
Ma lumière, c'est juste pour dire que ma musique a été ma lumière parce que cela m'a permis de changer, d'être plus courageuse, plus forte. La musique m'a permis d'être plus ouverte et de m'attendre à tout. Avant, j'étais trop capricieuse. Je pleurais pour un rien. Même quand la presse véhiculait sur moi des informations fausses, je prenais cela mal. Je me mettais à pleurer et je me disais qu'il fallait que j'arrête. Mais comme j'aime ce que je fais, je trouvais toujours la force de continuer. Ce qui m'a permis de me forger un certain caractère. La musique est un don chez moi et c'est ma foi aussi. Donc, je me disais toujours qu'il fallait que je m'y remette après un mauvais passage.
Que peut-on trouver dans Nha Luz ?
L'album parle en général de la vie. Il parle de mon vécu et de celui de mon entourage. J'y étale mes hauts et mes bas dans ma carrière d'artiste. Des moments durs, j'en ai connu mais j'ai pu me relever malgré tout grâce à ma foi. Il y a une chanson pour ma maman pour lui dire merci. Je parle d'amour, des femmes, des hommes. On a commencé la vente de l'album qui est disponible au studio où j'ai enregistré, chez moi et sur itunes. On va faire des spectacles ici et dans la sous-région. On a prévu une tournée avec les pouponnières de Dakar. J'adore les enfants et je veux les aider. On a prévu d'organiser une tournée avec les paroisses. La moitié ira aux pouponnières.
Vous avez un orchestre maintenant ?
Oui, l'orchestre est déjà monté. Il suffit juste de maîtriser les 16 titres et assurer la partie show avec plus de punch pour le live. On sera prêts d'ici deux mois.
Qu'est-ce qui explique votre longue absence de la scène musicale sénégalaise ?
Cette longue absence était due à la préparation de l'album. On tenait à la qualité et à améliorer mes prestations sur la scène. On voulait aussi refaire mon image. Mon staff trouvait que j'étais trop timide. Il fallait changer cela. J'ai un nouveau staff et un nouveau label qui ont tenu à présenter aux Sénégalais une nouvelle Paulette et du nouveau son.
Concrètement, qu'est-ce qu'ils ont pu changer en vous ?
Waouw ! Je dirais beaucoup parce que maintenant, je suis plus ouverte aux autres artistes et aux journalistes. Sur scène aussi, je me donne plus et mieux qu'avant. Je fais plus de show. J'ai reçu des cours de coaching en quelque sorte de la part de mon manager, mes deux producteurs. Des fois même, des membres du staff remarquaient des défauts et me le faisait savoir. Après, on essayait de corriger les erreurs ensemble. Ils étaient méticuleux sur tout. Il arrivait même qu'on me reproche ma façon de parler ou des réponses servies lors d'interviews.
Pour quelqu'un de timide, comment êtes-vous devenue musicienne ?
J'ai commencé à chanter dans une chorale. Et ce n'était pas facile. Du tout. Quand je suis arrivée et qu'on a commencé à faire les concerts, c'est moi qui faisais presque tous les solos. Il y avait beaucoup de choses qu'on disait dans mon dos. C'était dur. J'ai arrêté avant même la fin de ma première année au sein de cette chorale. Je tombais malade tout le temps ; ma mère m'a dit : "C'est bon, arrête !" Après j'ai commencé à travailler avec Philippe (ndlr Philippe Monteiro) et c'était pareil. C'étaient encore des choses pas importantes avec les filles. Mais je crois que tout cela, ce sont des expériences. Je me suis battue jusqu'à ce stade avec l'aide de mon staff qui m'a beaucoup soutenue.
On vous a mis beaucoup de bâtons dans les roues, quelle expérience vous a le plus marquée ?
Ce qui m'a le plus fait mal, c'est quand j'amène mon Cd ou ma vidéo au niveau des radios et chaînes de télévision et qu'on ne les passe jamais. On te dit : "On n'a pas reçu", "le gardien n'a pas donné le Cd", etc. Tu ne sais jamais ce qui s'est vraiment passé alors qu'on a bien déposé. On ne sait jamais ce qu'il faut faire. Les gens te disent souvent qu'il faut connaître quelqu'un au niveau des médias pour voir son Cd passer ou donner quelque chose. On ne sait vraiment pas par qui passer. Cette fois-ci, on a de la chance. Par la grâce de Dieu, on a amené le Cd et les médias le passent. On peut dire qu'on a trouvé le bon circuit.
Pourquoi vous ne travaillez plus avec Philippe Monteiro ?
Il ne s'est rien passé. Moi, je me dis que lui, il nous a mis sur la route. Il nous a montré le chemin. C'est lui qui nous a aidées à percer. Il nous a propulsées. Que cela soit moi ou les autres filles. Lui a sa carrière à gérer. Il a d'autres albums à faire. Moi, je me suis dit : pourquoi ne pas continuer ? Heureusement, j'avais mon mari à côté. On a ensemble pu faire le nécessaire, grâce à Dieu.
Vous n'écartez pas l'idée de travailler avec lui dans l'avenir ?
Non ! du tout alors ! On continue à travailler ensemble. Déjà une tournée en Mauritanie qu'on a fait ensemble. Ce noël aussi, on a fait un spectacle ensemble. J'ai des projets avec lui pour des tournées. Juste pour montrer l'alliance qu'il y a entre les chanteurs de zouk et de cabo.
Comment avez-vous vécu ces moments où on ne parlait plus de vous ?
Grace à Dieu, je les ai bien vécus. Mes fans ne m'ont pas lâchée. A chaque fois, je recevais des appels et les gens m'encourageaient. Dans la rue, on m'interpellait pour me demander si j'avais arrêté de faire de la musique. Ils me disaient que je ne devais pas arrêter que je me devais de continuer. Et je les rassurais en leur disant que j'étais en studio, que cela durait parce que je voulais sortir un produit de qualité. Je veux que "Nha luz" dépasse ce que "mas kimal' a fait. Il fallait du vrai travail derrière. L'album est prêt depuis 2010 mais il nous fallait trouver un producteur. On en a trouvé un qui nous a dit qu'il faut mettre un peu de "sel". On a été obligé de le retravailler. On a essayé de montrer d'autres facettes de Paulette. J'ai chanté en diola, en anglais et sur des bats R'n'b. Et les premiers feed backs sont juste surprenants. Je ne m'attendais pas à cela. Grace à Dieu, on a eu de très très bons retours.
Vous faites une musique qui a du mal à s'imposer au Sénégal actuellement. Pour vous, pourquoi le cabo peine autant à s'imposer ?
Moi, je ne dirais pas qu'il ne s'est pas imposé. Il s'est imposé. C'est plutôt un problème de communication et de promotion qui se pose. Quand on rentre dans un taxi, on va dans un restaurant, on fait passer du cabo en stéréo. La dernière, j'ai pris un taxi. Le chauffeur était un baye fall et il écoutait du cabo. Cela m'a étonnée. Je l'ai interpellé sur ça et il m'a dit que lui n'écoutait que cette musique. Cela m'a donné de l'espoir. Je me suis dit que le reste, c'est à nous de le faire. Il faut juste travailler avec les animateurs d'émissions télé et radio pour booster cela. C'est une musique déjà appréciée.
Mais dans les années 1990, le cabo était la musique la mieux consommée par les jeunes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. A quoi est dû ce recul ?
Je ne sais pas. Peut-être que c'est la communication qui fait défaut. Mais aussi nous Sénégalais sommes assez complexes. Il y a des gens qui nous demandent de chanter en français parce qu'ils ne comprennent pas ce que nous disons. Pourtant ces mêmes personnes écoutent du Nigérian, le chantent et le dansent. Pareil pour la musique R'n'b. Je me dis qu'ils ne savent même ce que disent ces gens-là mais adorent leur musique.
Vous pensez vous ouvrir à d'autres genres musicaux ?
Pourquoi pas ? Cela dépend de Charles (ndlr son mari et producteur). L'inspiration vient des fois de lui, d'autres fois de moi. On a ainsi travaillé dans Nha luz. Et je ne m'attendais pas à faire tout ce que j'ai fait dans cet album-là. Tout cela s'est bien passé par la grâce de Dieu. Donc je me dis que d'autres genres musicaux, c'est possible.
«JE NE PENSE PAS QUE MON RETOUR SERA POUR BIENTÔT… »
Aziz Ndiaye n’a rien à regretter concernant son retrait annoncé dans le milieu de la lutte. Il l’a fait savoir lors d’un entretien accordé à la presse en marge du combat Bruce Lee/Baye Mandione qui s’est tenu à Kaolack, ce dimanche. Le patron d’Aziz Productions est revenu en large sur les relations entre son frère et Balla Gaye 2 tout en n’excluant pas un retour dans l’arène si le besoin se fait sentir. Entretien…
Comment compte s’organiser Aziz Production sans vous ?
Il n’y aura plus les mêmes activités. C’est le promoteur seul qui cherche les fonds dans l’arène. C’est lui qui prend tous les engagements et qui dépense. La structure ne constitue qu’un nom. C’est le promoteur en tant que tel qui effectue les 99% du job. Des promoteurs se sont retirer durant une période mais cela a considérablement impacté sur leurs activités.
Comptez-vous investir dans un autre sport ?
Je pratique les tirs, la musculation mais je n’ai pas l’intention de m’investir dans un autre sport pour le moment. La lutte est une passion, néanmoins j’ai une autre fonction. J’emploie plus de 80 personnes et je m’investis dans l’entreprenariat. J’aime la lutte, c’est tout. Organiser deux ou trois combats durant l’année ne constitue aucune contrainte dans le fonctionnement de mes entreprises. Je n’ai jamais réalisé de pertes dans l’organisation de mes combats. Être riche ou pas ce n’est pas le plus important. Je rends grâce à Dieu parce que, je ne suis pas plus travailleur que les autres.
Actuellement, quelles sont vos relations avec Balla Gaye 2 ?
Si une relation bat de l’aile, c’est parce qu’il y a anguille sous roche. Je n’ai aucun problème avec Balla Gaye 2 ainsi que ma famille. C’est un frère et un voisin. Nous habitons ensemble à Guédiawaye. On n’a jamais déclenché des hostilités envers Balla Gaye 2. C’est lui qui s’est réveillé et a déclaré un bon jour que mon petit frère Baye Ndiaye ne fait plus parti de ses amis. Et pourtant, c’est grâce à Baye que toute notre famille soutenait Balla Gaye 2. Baye Ndiaye est mon frère de sang, si quelqu’un le lâche, je le lâche, c’est tout.
Mais, cela a empiré avec cette deuxième défaite subie ?
Nous ne sommes en rien concernés par les difficultés traversées par Balla Baye2. Nous sommes une famille sincère en matière de relations et nous en entretenions de très bonnes avec lui. On a beaucoup apporté à Balla Gaye 2 sans rien jamais lui demander en retour. La situation qu’il vit actuellement me fait très mal. Cela me désole beaucoup, mais que faire sinon s’étonner comme tout le monde.
Etes-vous pour des retrouvailles avec votre frère Baye Ndiaye et Balla Gaye 2 ?
On ne s’est jamais séparé de Balla Gaye 2 pour être précis. S’il existe une rupture, ce n’est pas à notre niveau. On sait que l’aide qu’on lui apportait était fondamentale. Balla Gaye2 sait et ceux qui sont concernés savent de quoi je parle. Baye n’a jamais dit que Balla Gaye n’est pas son ami. Les quatre défaites de Balla Gaye 2 dans sa carrière, mon frère Baye n’y a jamais été. On n’a jamais dé- claré la guerre à Balla Gaye 2. C’est notre frère, s’il a besoin de notre soutien, il l’aura toujours. Seulement, il peut faire sa vie sans mon frère ainsi de suite. On nous a appris une chose : si quelqu’un vous confie quelque chose, il faut bien le garder et s’il ne vous donne rien, tant mieux. Dans la lutte, on ne récolte que ce que l’on a semé.
Que représente le gala du 3 mai pour la structure Aziz Productions ?
Le 3 mai constitue l’une des dates les plus marquantes de la saison. Par modestie, je ferai ce que j’ai à faire. Sortir du milieu ne signifie pas que je dois négliger ce combat. J’ai veillé des nuits et des nuits. J’ai assisté aux montages des bandes annonces. On a fait beaucoup d’efforts pour la réussite de cet événement. Il y aura du spectacle. C’est assuré.
Allez-vous revenir sur votre décision d’arrêter avec le retour annoncé des sponsors ?
Je ne pense pas que mon retour sera pour bientôt. Je vous le répète encore, j’ai réalisé tous mes objectifs en rentrant dans la lutte. Si les sponsors comme Organe veulent revenir, ils sont les bienvenues. C’est toujours de bon augure pour la lutte. Mais, depuis que je suis entré dans la lutte Orange ne m’a jamais sponsorisé. Mais pour être clair dans mes propos, ce n’est pas à cause de sponsors que je pars ou de moyens financiers. J’ai d’autres ambitions. J’en ai fini avec cette génération de lutteurs de l’arène. Toutefois, si je vois un combat choc qu’aucun promoteur n’est en mesure de démarcher, rien ne nous empêche avec la structure de le décrocher. Avec mon entreprise, on organise des fêtes de fin d’année et des galas annuels. A la place on pourrait bien organiser un combat de lutte. Occasionnellement, on peut organiser un combat mais pas durant toute l’année. C’est un recul stratégique, on dirait ?
Non, je ne pense pas. Le problème fondamental de la lutte, ce ne sont pas les cachets. Un promoteur peut payer 5 000 000 F Cfa et réaliser des pertes alors qu’un autre peut payer 1 million et gagner plus de 80%. Des promoteurs font des pertes qu’on le dise ou pas, on connait tous les réalités. Il faut avoir un projet solide et bien ficelé. Quand la lutte connaissait des périodes de troubles, j’ai payé des cachets de plus de 140 millions. Certains rapports avec des lutteurs me permettaient de faire certaines folies. J’utilisais toutes mes capacités et stratégies pour leur décrocher des contrats. Je ne le fais plus, parce que les relations ne sont plus au beau fixe.
Pourquoi ?
J’ai atteint mes objectifs mais, j’ai décidé de faire un break parce que la lutte est devenue une vitrine pour nous atteindre. J’ai une famille et je ne peux pas continuer à être une porte pour qu’on nous atteigne. Je dois sauvegarder ma crédibilité aux yeux de mes proches et collaborateurs. Les rapports dans le milieu ne valent plus la peine que je me sacrifie pour les acteurs. Tout le bénéfice revient aux lutteurs qui se sont pourtant levés pour faire certaines déclarations à notre endroit. Je ne permettrais plus qu’on manque de respect à mes proches à cause de la lutte.
Sen Tv n’a pas couvert le combat de Kaolack pourtant ses reporters ont fait le déplacement pourquoi ?
Je suis le seul promoteur qui vend les droits de retransmission de ses combats. Je n’offre rien aux sponsors. D Médias est venu pour la couverture certes mais je suis dans les liens de contrat. Je ne peux interdire à personne de traverser le Sénégal pour couvrir des événements. Vous pouvez vous rapprocher des responsables Futurs Médias pour vérifier l’information. C’est la structure avec qui j’ai signé l’exclusivité et l’intégralité des droits. Ils sont détenteurs du droit de diffuser en direct et d’accréditer les autres cameramen. Ce sont des stratégies qui nous permettent d’avoir de l’argent. J’ai toujours travaillé avec des sponsors et cela a été toujours fructueux pour les deux côtés. Je gagne des millions mais c’est équitable.
Vous confirmez votre retrait du cercle des promoteurs de lutte ?
J’avais dit que le combat Tyson-Gris Bordeaux serait le dernier combat et je suis toujours dans cette logique. J’ai fait ce que j’avais à faire dans la lutte. Je ne vois plus ce qui peut m’impressionner. J’ai pris la décision de me retirer. J’ai quand même fait 10 ans dans ce milieu. J’y suis entré par la grande porte et je compte y sortir de cette façon par la grâce de Dieu. J’ai 10 ans d’expérience 2005 jusqu’à 2015. Je pense que j’ai atteint mes objectifs et je me projette sur autre chose. J’ai réalisé mon rêve d’enfant et mes ambitions.
Avez-vous des regrets quelconques que vous voulez dénoncer ?
Je n’ai aucun regret d’être entré dans la lutte, pour être honnête, c’est un sport qui m’a beaucoup apporté. Je le dis en toute sincérité. C’est un domaine qui m’a porté de la chance. Je ne fais parti de ceux qui dénigrent l’image de la lutte. Je suis ni le premier ni le dernier promoteur dans l’arène. Je fais partie de ceux qui ont du chemin et qui n’ont eu aucun problème avec les acteurs. Il y a des saisons ou j’ai dépensé plus d’un milliard de F Cfa. Je ne dois aucun centime à un lutteur parmi tous ceux que j’ai eu à employer. Au contraire, je fais d’énormes sacrifices financiers pour les appuyer. Tout ce que je fais dans le combat Tyson/ Gris, c’est en quelque sorte, rendre à César ce qui appartient à César. La lutte m’a beaucoup apporté. Je me retire de façon naturelle.
Quelles relations entretenez-vous avec les promoteurs ?
J’entretiens de bons rapports avec tous les promoteurs du Sénégal. Sur ce plan, je n’ai rien à me reprocher. Je suis en collaboration avec bon nombre d’entre eux et on communique à chaque fois que le besoin se fait sentir. Ils n’ont jamais constitué un obstacle à mon travail. J’ai toujours eu confiance en ce que je faisais. J’ai organisé beaucoup de combats chocs que voulaient tous les amateurs. Je n’ai plus de challenge par rapport à l’évolution actuelle de la lutte. Je ne vois que des remakes de combats, des revanches etc. Je ne suis pas dans cette perspective.
Simon Bisbi Clan réussit le doublé en tenant le pari de remplir le très couru et "très redouté" Grand théâtre pour un événement hip-hop. L'artiste-rappeur franchit un nouveau palier dans le milieu du rap sénégalais.
"Il n'y a de réussite qu'à partir de la vérité", disait Charles de Gaulle. En vérité, si le Simon Show n'est pas déjà l'événement numéro 1 dans l'agenda du 'Rap Galsen', il est en passe de le devenir. Deuxième essai et second coup de maître pour l'artiste de l'année du hip-hop 2014.
Un Grand théâtre comble, même si ça a tardé ; une ambiance délirante, des apparitions bien scénarisées, un public à la fête…, Simon a tenu et gagné le pari de l'organisation. Le spectacle n'était pourtant pas parti sur les chapeaux de roue comme l'an passé. Alors qu'il devait commencer à 21 heures, un retard a été noté, obligeant l'assistance à une légère 'rébellion' pour mettre la pression sur l'organisation. "Sortez, sortez, sortez !", s'impatiente le public que l'attente a fini d'exaspérer.
Des spectateurs, jeunes pour l'essentiel, casquettes renversées, cartons d'entrée en main, qui faisait crépiter les flashs des appareils photos pour des selfies.
Un show pour quatre
La forte voix de l'animateur Y-Dee, amplifiée par une sonorisation sur-puissante, faisait vibrer le parquet du Grand théâtre une demi-heure avant minuit. Le compte à rebours de 5 secondes, à l'unisson avec le public, pour l'entrée de l'artiste, pouvait commencer, mais à la fin toujours pas de Simon.
Lever de rideau un peu avant minuit pour l'entrée de l'artiste hip hop de l'an passé. Simon est "parachuté" du plafond pour atterrir sur le parquet dans une ambiance indescriptible. Vêtu d'une tenue de camouflage militaire, sa carrure imposante éclipsait la présence d'une vingtaine de 'Simon soldiers' venus scénariser la première partie du show.
Une chorégraphie bien maîtrisée et son titre-phare, "Rap la niou wakh" mènent l'assistance au bord de l'hystérie collective. En tout, quatre parties ont ponctué le show dont une deuxième dédiée à des plaidoiries sur des questions d'actualité et de société. Ainsi le mode vestimentaire 'pinw' a été descendu en flammes ; et les femmes battues ont trouvé un avocat en la personne de Simon.
Mais c'est surtout avec le plaidoyer pour la paix en Casamance que le nombreux public a manifesté un intérêt particulier. Des billets de banque ont rempli les calebasses de l'Association sénégalaise des victimes des mines (ASVM) à la demande de l'artiste.
Simon n'était pas le seul. Canabasse avec son titre 'général' a surchauffé une ambiance déjà électrique ainsi que les prestations remarquées de Deep, Ngaaka Blindé, Books.
Le publireportage et la bouderie du public
Le Simon show se veut aussi l'incubateur de la nouvelle garde du hip-hop sénégalais. Pour preuve, les artistes-rappeurs de tout le pays se sont produits au Grand théâtre par procuration. "Akhlou brique" de Mbour, Casi Mc de Fatick, Riffou de Kaolack, Nioul Koukk de SaintLouis, Hardcore Side de Ziguinchor…, ont animé par vidéo l'avant-première de la cérémonie.
Si le spectacle a bien été assuré, quelques impairs se sont invités à la fête. Alors que Simon venait de finir le morceau "puncher mind", devant un public survolté, la grande salle est plongée dans le noir total. Une coupure de moins de cinq minutes survenue aux environs de 2 heures du matin qui n'aura pas entamé la volonté des fans. "Les aléas du direct", dit-il sans s'avancer outre mesure sur les causes.
Mais c'est le publireportage diffusé sur l'agence nationale pour la promotion de l'emploi des jeunes (ANPEJ) qui aura mécontenté le public. Après la vidéo sur les valeurs montantes du rap, l'image du président de la République s'est affichée sans transition. Le public qui a accusé le coup sur le moment, a vite compris que ce n'était pas une erreur technique mais un publireportage sur l'un des sponsors du spectacle.
Accueil mitigé, Macky est vivement hué par une partie, et applaudi par l'autre. Une diffusion d'une vingtaine de minutes qui, après avoir fait rouspéter aura réussi l'exploit de refroidir l'ambiance. Les spectateurs ne voulaient rien savoir de cette vidéo qui reflétait pourtant le thème de ce show "Jeunesse, éducation, leadership et partenariat".
Même la harangue enfiévrée de l'animateur de la RDV, à la fin de la diffusion, n'aura pas réussi à tirer le public d'une bouderie momentanée. Mais ça, c'était avant le parachutage de l'homme du soir. Simon a vite remis le public sur pied avec un concert live qui aura servi de clou au spectacle.
Dakar, 18 avr (APS) – La frange la plus jeune de la population doit être amenée à enrichir sa connaissance de l'histoire pour aider les racistes à devenir "plus humains", a soutenu l'ancien footballeur international français Lilian Thuram, en recevant le Prix Kéba Mbaye de l'Ethique 2014, samedi à Dakar.
''Les personnes qui ont des problèmes avec la vie sont celles qui sont racistes, pas les autres. C'est pourquoi, il est important de dire à nos enfants d'aller enrichir leur connaissance de l'histoire et aider les personnes racistes à devenir plus humains", a-t-il déclaré.
Lilian Thuram, également président de la Fondation Education contre le racisme, recevait le Prix Kéba Mbaye de l'Ethique 2014, lors d'une cérémonie solennelle présidée par le Premier ministre. Il a reçu sa récompense des mains de Mahammad Boun Abdallah Dionne.
"Nous parents devons discuter avec nos enfants pour leur faire comprendre l'histoire. Leur dire que nous sommes dans la vérité et que l'histoire a été falsifiée par ceux qui sont racistes", a indiqué Lilian Thuram.
Selon l'ancien footballeur, "la jeunesse d'aujourd'hui a le droit de comprendre l'histoire de ses grands-parents esclaves, de ses parents victimes de colonisation pour ne pas être prisonnière du regard de l'homme raciste".
"Chacun de nous est porteur d'histoire. Chacun de nous vient d'un milieu social, appartient à une communauté et à une culture. Et nos différences devraient nous amener à changer le monde et non à le détruire avec le racisme", a-t-il déclaré.
Aussi a-t-il invité les Africains et les Noirs en général à "changer l'imaginaire" en essayant de voir au-delà du paraître. Thuram a appelé les peuples noirs à; persévérer dans cette voie, celle de ''la vérité".
"La carte du monde est présentée avec l'Europe et l'Amérique au Nord tandis que l'Afrique et le reste du monde sont Sud. Disons non à cette carte et voyons les pays dits du Sud comme ceux du Nord. Les pays qui regorgent espérance et abondance", a soutenu Lilian Thuram.
Le lauréat a également réitéré sa détermination à poursuivre "son engagement éthique en faveur des droits de l'Homme en général, et dans la lutte contre le racisme en particulier".
Quand il s'agit de dire ses quatre vérités, Salam Diallo n'y va pas du dos de la cuillère. L'artiste, qui a du mal à comprendre "l'hypocrisie et la méchanceté" qui sont légion dans le milieu du showbiz, analyse dans cet entretien avec EnQuête les hauts et les bas de sa carrière musicale. Et tient à rappeler à "ceux qui cassent du sucre derrière son dos", qu'il a la carapace dure. La preuve : la sortie récente de son dernier album "Jam Ak Salam".
Vous venez de mettre sur le marché un nouvel album intitulé "Jam ak Salam". Parlez-nous des thèmes et sonorités contenus dans cette production
Dans le premier titre, je chante Serigne Saliou Mbacké. J'ai parlé de ses origines pour dire qu'il vient de Mbakole. Dans ce village, les gens ne connaissent que l'agriculture et la religion. J'ai aussi chanté les tidjanes dans le même registre. Car j'ai des amis dans cette ville sainte et ma très chère maman y repose. A cette dernière d'ailleurs, je dédie une chanson dans cet album. C'est aussi un clin d'œil à tous les orphelins de mère pour leur dire que ce n'est pas facile de vivre sans nos mamans. Il y a une chanson titrée "pourquoi". J'y pose le problème de l'hypocrisie et de la méchanceté dans nos sociétés. Il y a deux duos dans l'album. L'un, je l'ai fait avec Dame Sène. C'est "Dakar-Thiès". Et l'autre, c'est avec les "Ballago Boys". C'est "thieuguine". Il y a le dernier morceau dont le clip passe actuellement sur les chaînes de télévision qui est "soumala také wonéla". En somme, il y a 15 titres dans cet album et divers thèmes y sont développés. Pour le titre, le choix s'explique par le contexte. Le terrorisme fait des ravages dans certains pays et je prie pour qu'on vive partout en paix.
Et le contexte politique national actuel ne vous a pas inspiré dans votre vœu d'un monde de paix ?
La politique rime avec la concurrence et le débat. Cependant, j'exhorte les uns et les autres à ne pas aller au-delà de certaines choses. Que les dérives ne dépassent pas le cadre des médias. Je veux dire par là que cela ne doit pas dépasser le cadre oral. Qu'on n'en arrive pas à des agressions physiques. Il n'y aura que la paix au Sénégal. Celui qui est au pouvoir était un membre d'un des partis de l'opposition.
Une photo a circulé sur internet vous montrant accompagné d'une jolie fille. Des rumeurs laissent croire que c'est votre femme. Qu'en est-il ?
(Il rit). Il y a un photographe qu'on appelle Chon. Il a pris part au tournage du clip de la chanson "soumala také wanéla". Après, il a pris les photos et les a publiées sur internet. Maintenant, Seneweb a repris cela. Ils n'ont jamais dit qu'elle était ma femme mais ont dit que des rumeurs circulaient sur cela. Certains ont alors repris l'information en omettant de mettre rumeur et en confirmant. Les gens n'ont pas compris. Cette fille, je l'ai connue récemment. C'était une semaine avant le tournage du clip. Quand on me l'a présentée, on a discuté et après, je lui ai dit que j'aurais aimé qu'elle participe dans ma prochaine réalisation. Elle a accepté sans exiger une contrepartie. Elle l'a fait gentiment. Et dans le clip, elle joue le rôle de ma petite amie. Elle n'est pas ma "gnarèle" (ndlr ma seconde femme en langue wolof) comme on dit.
Quelle danse accompagne l'album comme il est de coutume avec vous ?
Celle qu'on voit dans ce clip. C'est "khana kheum nga". Les gens l'ont adopté et les enfants adorent ça.
Vous parlez de méchanceté dans "pourquoi" ; serait-ce une chose dont vous avez été victime au cours de votre carrière ?
Je vis cela tous les jours. Je l'ai vécu tout au long de ma carrière musicale. Des gens véhiculent tout le temps des choses fausses sur moi et ils le font à dessein. Cela m'étonne souvent. Des gens, après discussions ou échanges, me présentent leurs excuses en me disant : j'ai toujours pensé que tu étais comme ci ou comme ça. Je ne leur en veux pas parce que je sais que des gens mal intentionnés ont véhiculé des contrevérités sur mon compte. Personne ne doit juger son prochain sans le connaître.
Ces propos mal intentionnés seraient-ils véhiculés par vos collègues artistes ?
Je ne sais pas. Parce que les gens sont lâches, ils parlent toujours derrière toi. Je ne suis pas contre les critiques. Je suis très ouvert. Ceux-là qui cassent du sucre derrière mon dos, ils peuvent venir me regarder dans les yeux et me livrer leurs pensées. Seulement, cela doit se faire dans le respect et reposer sur la vérité. Aussi, ce que l'on raconte derrière mon dos ne me fait pas mal. Cela me rend au contraire plus fort. Quand je pense à ça, j'évite de dire ou faire certaines choses qui pourraient donner raison à mes détracteurs.
Le milieu du showbiz serait un milieu d'hypocrites. Quel commentaire cela vous inspire ?
Oui, il y a beaucoup d'hypocrisie dans notre milieu. Il est formé de 99% d'hypocrites. Cela est dû une fois encore à la méchanceté. Les gens ne croient pas en leur talent ni en Dieu. Parce qu'ils doivent savoir que ce que l'autre a et dont tu ne disposes pas est du bon vouloir de notre Seigneur. Si je n'avais que 100 F aujourd'hui, nul ne le saurait et je n'irais jamais lécher les bottes de qui que ce soit pour me remplir les poches. Je ne le ferai jamais même si je compte dans mon cercle d'amis beaucoup de milliardaires. Mais je peux jurer la main sur le Coran que je peux rester un ou deux ans sans les voir. Je ne suis le lèche-bottes de personne. Je ne peux même pas faire ces choses-là. Mon éducation me l'interdit. Ces amis dont je parle m'en veulent des fois. La dernière fois que j'ai vu Cheikh Amar, il m'a dit : "Je ne te le cache pas, je ne suis pas content de toi. Tu ne viens pas me voir alors que tu devrais." Je lui ai dit, je le jure sur la tombe de ma mère, que je ne voulais pas le fatiguer ou venir traîner chez lui au vu et au su de tous. Il lira cette interview, je le sais. Donc, je n'invente rien. C'est pareil avec d'autres comme Malick Gackou ou encore le Président Macky Sall qui est un grand ami à moi. Pourtant je n'ai jamais sollicité une audience auprès du Président.
Pour vous, une personne digne ne devrait pas faire ce que font certains artistes ?
Pour moi, ce ne sont pas que les artistes qui doivent avoir cette posture-là. Tout un chacun doit adopter cela. On ne doit pas se dire qu'on est artiste donc on doit mettre la pression sur un milliardaire pour lui soutirer de l'argent. Il peut arriver qu'un milliardaire se réveille sans un sou en poche.
N'est-ce pas votre façon de voir les choses qui vous retarde dans l'évolution de votre carrière ?
J'avoue que c'est cela. Mais je préfère cette situation que de chanter sans conviction les louanges d'une personne. Une fois encore, mon éducation ne me le permet pas. Il y a des choses qui sont héréditaires. Moi, ma maman est une griotte. Mais on ne la voyait jamais faire du "samba mbayaan" partout et n'importe où. Pourtant, elle se devait d'aller dans les cérémonies et faire cela. Mais elle le refusait catégoriquement.
Etes-vous conscient d'avoir perdu votre place dans le classement des leaders de la musique sénégalaise ?
Oui, et la vie est ainsi faite. Il y a des hauts et des bas. Rien n'est éternel. On n'entend plus Youssou Ndour ou encore Thione Seck. Pourtant, ils sont bien meilleurs que nous autres. A chacun son tour. Aujourd'hui, j'ai sorti un nouveau clip qui fait un tabac. J'en rends grâce à Dieu. Si quelqu'un reste leader pendant longtemps, il doit se poser des questions. Je ne pensais même pas pouvoir vendre ne serait-ce qu'une cassette un jour. Car j'ai entendu du n'importe quoi sur ma personne. J'ai été meilleur artiste de l'année en 2010 et 2011, et sacré micro d'or. J'en rends grâce à Dieu. Tout ce que j'obtiendrai de plus dans ma carrière ne sera qu'un plus. Pour ce que je fais qui est du taasu, les gens en ont peu d'égard au Sénégal. Et pourtant moi, j'arrive à m'imposer, à organiser des tournées nationales et internationales. Ce que j'ai aujourd'hui, je l'ai eu à la sueur de mon front. Je suis né à Grand-Dakar et j'ai grandi à Niary Tally. Je n'ai eu personne pour me soutenir dans ma carrière. Je me suis battu tout seul. Personne ne m'a aidé. On a dit beaucoup de mauvaises choses sur moi. Et j'ai résisté et je suis encore là. Pourtant, j'ai une femme, une famille et cela les affecte.
Ce qui est bizarre, c'est que vous n'êtes pas resté longtemps au sommet
Toute chose a une fin. L'essentiel c'est d'avoir été à un certain niveau. Encore une fois, rien n'est éternel.
Quels sont les premiers feed backs reçus après la sortie de votre album ?
Ils sont positifs. J'ai d'abord sorti 2 500 Cd qu'on a écoulés sans trop de difficultés. J'ai encore sorti 3 000 et au niveau national, le stock est épuisé. Il y a des Cd qu'on a amenés en France pour les déclarer au niveau de la Sacem (ndlr société des auteurs, compositeurs et éditeurs). On fait actuellement la promotion au niveau des radios et chaînes de télévisions. La conception de cet album a été difficile parce que c'est une auto-production. Cela m'a pris deux ans. Et j'ai pu réaliser 15 titres. Pour la promotion, du 1er au 31 mai, je compte faire le tour de toutes les régions du Sénégal. Après, je vais recommencer à jouer aux jours habituels dans une boîte des Almadies.
Après votre premier spectacle au Grand-théâtre qui a suscité beaucoup de polémiques, comptez-vous-y retourner ?
J'ai signé un contrat avec la TFM pour un spectacle au Grand-théâtre. Moi je suis une personne qui aime les défis. Et j'en ai un à relever. Ce n'est pas celui de la mobilisation mais de la qualité du spectacle. Je compte faire un très très grand spectacle. La dernière fois, j'ai fait un plateau avec Coumba Gawlo que tout le monde a aimé. Attendez-vous à avoir plus cette année. Le directeur du Grand-théâtre avait dit après mon premier spectacle qu'aucun n'avait fait mieux ni autant que moi. Et cette fois-ci, je compte battre mon propre record. Je veux qu'on me découvre sous une autre facette. Moi, je suis un musicien de spectacle. Je fus un danseur et aussi un tambour-major. Il me faut montrer tout cela. Ce cadre va permettre de faire ça. Et si tout se passe bien, on fera cela le 8 août.
Foot: Ronaldinho dément qu'il va prendre sa retraite en fin de saison
La star brésilienne Ronaldinho, 35 ans, a démenti vendredi vouloir prendre sa retraite à la fin de la saison lors d'une conférence de presse de son club mexicain de Queretaro.
"Pas de retraite", a martelé à plusieurs reprises le Brésilien, champion du monde au Japon et en Corée en 2002, démentant des rumeurs le disant prêt à raccrocher les crampons en fin de saison.
Il a également déclaré à cette occasion qu'il avait l'intention de continuer à jouer tant qu'il se sentirait "compétitif", disant vivre actuellement ses "meilleurs moments" au Mexique.
Espérant être là "encore de nombreuses années", l'ancien joueur du PSG, du FC Barcelone et de l'AC Milan a dit qu'il remplirait son contrat avec le modeste club de Querataro, auquel il est lié jusqu'en juin 2016.
Cette semaine, la presse brésilienne avait rapporté que Ronaldinho pensait mettre fin à sa carrière à la fin de cette saison et qu'il était même déjà en train de préparer sa fête d'adieu.
Dakar, 17 avr (APS) - L’ancien défenseur sénégalais Souleymane Diawara reste en prison, après le rejet de la demande de liberté provisoire introduite par son avocat auprès de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, annoncent plusieurs sites spécialisés visités à l’APS.
Le défenseur sénégalais avait été mis mis en examen pour extorsion et tentative d'extorsion au préjudice d'un vendeur de voitures de luxe.
L'accusation a invoqué des risques de fuite et de représailles pour conforter sa mesure alors que sa défense avait plaidé en faveur d'une remise en liberté, éventuellement accompagnée d'un contrôle judiciaire.
Formé au Havre, Diawara a remporté deux titres de champion de France de football avec Bordeaux et avec l’Olympique de Marseille.
Il a quitté le club phocéen en 2014 et a signé en début de saison à Nice un contrat d’un an.
Comme nombre de sportifs devenus riches, son passé n'a pas été facile. Et Diafra Sakho n'a pas oublié par où il est passé, sur les sentiers de la galère.
Rien ne lui a été offert sur un plateau d'or. Si Diafra Sakho en est arrivé à ce niveau de performance dans le football anglais, c'est le fruit d'un surpassement pour un garçon qui sait d'où il vient. Issu d'une famille qui a connu la pauvreté, les millions de francs qui tombent chaque semaine dans son compte bancaire font sourire un garçon qui a dû serrer les dents à un moment de sa vie.
Dans la presse anglaise, il est revenu sur ce passé de pauvre, avec une maman débrouillarde et un papa chauffeur qui vivait sur la route.
"Mon père était loin de la maison presque tout le temps. Il était chauffeur de bus sur le trajet Sénégal-Guinée Bissau. J'ai grandi sans lui. Il revenait à la maison une fois ou deux par mois. Mais en tant que famille, nous avons accepté ça et cela ne veut pas dire qu'il ne nous aimait pas. Au contraire, il a fait tout cela parce qu'il nous aimait et il fallait qu'il trouve de l'argent pour nous nourrir. Il nous a beaucoup aidés et nous lui en sommes reconnaissants", raconte Diafra Sakho.
Derrière le sourire et la mine radieuse que le buteur sénégalais montre tous les weekends sur les pelouses anglaises, se cache donc un souvenir difficile à rayer du disque dur cérébral de l'attaquant de West Ham.
"Il nous arrivait de nous réveiller sans avoir de quoi manger. J'étais jeune et ma mère n'avait pas assez d'argent. D'ailleurs, je me souviens à maintes reprises lui avoir proposé d'aller manger chez mes amis. Juste pour ne pas la voir pleurer de ne pas avoir quelque chose à me donner", explique le "Hammer" qui veut montrer à travers cette sortie que rien ne lui a été offert. Ces difficultés de la vie ne l'ont cependant pas empêché de croire en "des jours meilleurs".
Pensant à ces jours où le père rentrait de voyage de travail et "pouvait apporter de l'argent à la maison". Ayant rejoint West Ham en début de saison, celui qui peinait parfois pour manger le matin pèse désormais 13 millions par semaine. Un salaire qui pourrait même doubler avec le nouveau contrat qui devrait lui être proposé par ses dirigeants. Sans compter ce qu'il gagne en termes de primes et de sponsoring.
Aujourd'hui, sa maman récolte les fruits des peines d'hier. "Maintenant au moins, je peux lui donner la vie qu'elle n'était pas en mesure de m'offrir quand j'étais jeune. J'essaie de lui faire plaisir maintenant", sourit-il. Ce plaisir ne pourra cependant pas être partagé avec un père qui a passé sa vie sur la route Sénégal–Guinée Bissau pour nourrir sa famille, puisque n'étant plus de ce monde.
"Malheureusement, mon père est décédé à l'âge de 53 ans. Maintenant la responsabilité de la famille repose sur moi." Une famille de cinq personnes. "J'ai deux frères et une soeur, ma mère et ma fille à soutenir. Evidemment, le choix de venir à West Ham était à la fois sportif et financier et je suis simplement heureux d'être en mesure de soutenir la famille", souligne-t-il.
FONDS IMAGES : "BOIS D’ÉBÈNE" DE MOUSSA TOURÉ PARMI LES PROJETS CHOISIS
Dakar, 17 avr (APS) - Le film documentaire-fiction "Bois d'ébène" du cinéaste sénégalais Moussa Touré fait partie des 12 projets sélectionnés par la commission télévision du Fonds Images de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dans le cadre de sa session 2015, a appris l'APS.
Cette commission a retenu 12 projets dont 7 films documentaires, 3 séries pour enfants ou adolescents et 2 séries de fiction pour un montant global de 225.000 euros, indique un communiqué de l'OIF.
Le film du cinéaste sénégalais, d'une durée de 90 minutes, traite de l'esclavage. Il a été sélectionné en même temps que des projets de films et séries télévisées présentés par des professionnels burkinabé, français, ivoirien, malgache, marocains, nigérien, tchadien, tunisiens et togolais.
Les dépôts des projets pour la deuxième session de sélection se feront du 15 au 30 juin sur le site Images francophones, précise le communiqué.
Le Fonds Image de la Francophonie a succédé au Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud qui intervient depuis 1988 dans le cadre du programme Images de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF).
Il dispose d'un montant annuel de 900 000 euros répartis à parts égales entre des projets cinéma et production audiovisuelle.
Géré conjointement par l'OIF et le Conseil international des radios et télévisions d'expression française (CIRTEF), ce Fonds permet de financer environ cinquante projets par an.
Les subventions peuvent porter sur des aides au développement (réécriture, repérages, faisabilité), à la production ou à la finition (postproduction, doublage, sous-titrage), pour des œuvres de fiction ou des documentaires.
La commission télévision du Fonds Image de la Francophonie accompagne les professionnels du cinéma et de l'audiovisuel des pays francophones du Sud
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UN AUTODIDACTE DECOMPLEXE
ABDOUL GUISSÉ, COMPOSITEUR DE SON POUR LE JOURNAL RAPPÉ
Si Abdoul Guissé alias No-Face Undacova s'est retrouvé à la production sonore du Journal télévisé rappé, ce n'est certainement pas parce qu'il a appris le métier de façon classique ou conventionnelle. Son parcours est plein de chemins de traverse. L'école coranique et l'école française où il ne restera pas très longtemps finalement ; sa magique rencontre avec Internet en 2003, cet oncle qui l'envoie dans un lointain studio pour qu'il arrête de casser les pieds à tout le monde. Sa rencontre avec Xuman et cette aventure solitaire qu'il a décidé de mener, avec cet album prévu pour le mois de décembre et intitulé "Wolofbeat" comme le nom de ce genre musical qu'il a décidé d'introduire.
Derrière la production sonore du Journal télévisé rappé, se cache un jeune homme qui serait presque sans visage. Le pseudonyme de cet "anonyme" parle d'ailleurs de lui-même puisqu'il se fait tout simplement appeler No-Face Undacova, comme s'il n'y avait personne sur la couverture de la pochette du disque ou de l'album.
Mais ce n'est pas comme s'il se cachait. Quand on l'entend décliner son identité, sur un nom aussi kilométrique qu'Abdoul Khafour Mbacké Guissé, on sent bien qu'il tient à chacun des morceaux de ce prénom qui lui rappelle sans doute d'où il vient.
D'une famille plutôt conservatrice où il explique qu'il ne pourrait pas se permettre de se comporter n'importe comment, "mais ce n'est pas de la peur". Et c'est cette sorte d'invisibilité à laquelle il se raccroche, cette carapace transparente, qui sert à la fois d'armure protectrice et de filtre entre ses deux univers parallèles.
Derrière cette discrétion plus ou moins instrumentalisée, il y a des enjeux "commerciaux" que le jeune homme assume parfaitement, avec une lucidité déconcertante. Puisqu'il dit que lorsqu'on s'affiche de manière ostentatoire, on n'inspire pas la moindre curiosité ; on n'intrigue pas. Et au-delà de No-Face, pour faire court, il y a tout un monde. Le compositeur de son est à la fois artiste, arrangeur et directeur artistique.
Quand il parle de son parcours, Abdoul Guissé n'a pas peur de se présenter comme un autodidacte plutôt chanceux. Son histoire se résume à l'école coranique où il s'est aussi retrouvé à devoir mendier comme ses autres petits camarades. L'école française comme on dit, il avoue n'être pas resté suffisamment longtemps pour en parler.
La seule constante dans sa vie, c'est peut-être cette sorte de fascination qu'il a toujours eue pour la musique : "Je me suis toujours demandé comment on parvenait à fabriquer un son musical, une mélodie, et comment surtout on parvenait techniquement à en faire quelque chose d'audible et d'agréable", raconte-t-il.
Essais et erreurs
En 2003 par exemple, il y a donc une dizaine d'années, Abdoul Guissé n'avait "pas la moindre notion d'informatique", mais la curiosité vous ouvre parfois des portes closes. No-Face se souvient qu'il s'est surtout contenté de poser tout un tas de questions. On lui parlait d'Internet, mais il ne savait pas très bien à quoi tout cela pouvait bien correspondre.
Sa démarche sera expérimentale, entre des tentatives audacieuses pour ne pas dire téméraires, et des échecs parfois cuisants. "Je me rendais souvent dans les cybercafés, sans trop savoir ce que je faisais. Je me contentais de manipuler, et surtout de faire un peu n'importe quoi. Personne ne m'a jamais dit où je devais mettre le doigt. La vérité, c'est que je tâtonnais beaucoup. J'ai ensuite acheté un ordinateur, que je me suis arrangé pour abîmer, même si je me suis aussitôt débrouillé pour trouver de quoi en acheter un autre."
Quand on parle d'aventure humaine, l'histoire sent souvent la Providence ou le destin. Un jour, des amis rappeurs à lui, proposent à Abdoul Guissé de concevoir le son de leur musique ; et lui qui n'y connaît rien prend le soin d'interroger la "machine".
On lui parle d'un logiciel de production sonore qu'il apprend à manipuler. Sur la toile et sur certains forums spécialisés, il n'a pas honte de poser toutes les questions qui lui passent par la tête, "même dans un français boiteux". Le premier studio où il met les pieds, c'est celui du rappeur Gaston.
Et voilà que petit à petit il fabrique son premier "morceau de musique instrumental", mais sans se prendre au sérieux ; peut-être qu'il aurait dû. Parce que c'est cette même mélodie qu'il sera surpris d'entendre "sur un morceau du groupe Keur Gui". No-Face ne s'en formalisera pas, plutôt flatté que des artistes confirmés puissent se ré-approprier ce que lui-même ne faisait qu'en dilettante.
Le lointain studio
Direction cette fois un studio "rufisquois", propriété d'un expatrié où l'introduit son oncle, et pas seulement par altruisme. "La vérité, dit Abdoul Guissé, c'est qu'il voulait surtout que j'arrête d'embêter tout le monde à la maison et de monter le son de la radio".
Quand on lui demande ce qu'il a appris là-bas, il répond qu'il s'est surtout entraîné à ne "compter ni les heures, ni le temps qui passe". Il n'y restera pas très longtemps, une année tout au plus, parce qu'entre-temps un ami à lui, encore un, rachète le studio qui se déplace à Grand-Yoff. C'est à cet endroit, entre les nombreuses allées et venues, qu'il fera la connaissance d'un certain Xuman qui l'introduit dans son milieu à lui, lui ouvrant des portes insoupçonnées.
L'artiste raconte aussi que la première fois que Xuman lui a parlé du JT rappé, il a surtout pensé que c'était un défi comme il les aime. Au début, il leur arrivait de devoir travailler pendant deux jours pour produire ne serait-ce qu'un seul numéro.
Aujourd'hui, il leur suffit parfois d'une heure. Si les choses marchent aussi bien, c'est peut-être parce qu'on se parle beaucoup là-bas. Xuman et Keyti viennent avec une idée précise de ce qu'ils donneront comme contenu à leur journal, et c'est à leur ami No-Face de "s'y coller". Parfois, c'est l'inverse : il propose un son et eux écrivent par-dessus.
Aujourd'hui, l'artiste rêve d'une aventure plus solitaire, juxtaposée à ses autres activités. Son premier album est prévu pour le mois de décembre prochain. Un opus d'une quinzaine de titres à moitié prêt, et qui s'intitulera "Wolofbeat", un genre musical qu'il tente d'introduire.
En reprenant "cette ossature qu'il y a dans tous les morceaux mbalax, et en recréant un autre rythme par-dessus, qui se mêlera à des sonorités un peu plus modernes", entre l'électronique, la techno et le reggae. Histoire de trouver l'équilibre entre l'authenticité et la modernité.
Ce qu'il attend de cet album et de cette musique qui le porte, c'est qu'ils puissent fédérer des publics différents, et que les frontières ne soient pas aussi tranchées d'un style musical à un autre. Que l'on soit plutôt rap ou plutôt mbalax, plutôt salsa ou plutôt techno.