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7 mars 2025
Santé
UN BILAN SANITAIRE MACABRE EN 2022
La mort de 11 nouveau-nés à l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane, les décès en couches des dames Astou Sokhna et Mamy Doura Diallo dans des structures de santé Aont particulièrement marqué le secteur de la santé au Sénégal au cours de l’année
La mort de 11 nouveau-nés à l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane, les décès en couches des dames Astou Sokhna et Mamy Doura Diallo dans des structures de santé à Louga et à Kédougou. Ces faits ont particulièrement marqué le secteur de la santé au Sénégal au cours de l’année qui s’achève. Tout comme la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec pour réhabilitation et la grève des syndicats de santé pour exiger le respect du protocole d’accord de mai 2022.
Après le tragique épisode de la pandémie de Covid-19 entre 2020 et 2021, l’année 2022 est marquée par la mort de 11 nouveau-nés, calcinés à l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. Ces bébés sont décédés, le 25 mai 2022, au service de néonatologie de ladite structure. L’incendie a été causé par un court-circuit et le feu s’est propagé très vite, ne laissant aucune chance aux nouveau-nés. Ce drame a créé la consternation chez les Sénégalais qui ont pointé du doigt la négligence et la défaillance du système de santé. Dans les médias, tout comme sur les réseaux sociaux, des populations ont invité à sanctionner de tels actes. Quelques jours après, le Président de la République a ordonné un audit des services de néonatologie afin que l’hôpital ne soit « plus un espace de tragédie ». Suite à l’audit technique et de sécurité des installations de l’hôpital, Abdoul Aziz Sy de Tivaouane, le poste transformateur, principale source du problème, a été remplacé par un autre d’une capacité de 400 Kva. L’autre mesure qui a été suivie a été le limogeage, le 26 mai 2022, du Ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr. Il a été remplacé par le Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, ancienne Directrice générale de la santé publique. Le Président de la République s’est, lui-même, rendu à Tivaouane pour présenter les condoléances de l’État aux familles des bébés décédés.
L’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga a connu un autre drame. Dans cette structure de santé de référence, une jeune femme, du nom de Astou Sokhna, a perdu la vie alors qu’elle y était pour donner naissance. Cette mort a été qualifiée de « négligence médicale » puisque la femme devait accoucher par césarienne, mais elle est restée pendant 20 heures dans la structure de santé sans secours. Pointée du doigt, la direction de l’hôpital est sortie du silence. En conférence de presse, le Directeur de l’hôpital, Amadou Guèye Diouf, a déclaré que l’hôpital n’est pas fautif dans la mort de cette dame. Quelques jours après, le Ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sall, a reconnu que la mort d’Astou Sokhna aurait pu être évitée avec plus de vigilance. Ce drame a généré une mobilisation nationale, provoquant le limogeage du Directeur de l’hôpital de Louga. En plus, six sages-femmes sont poursuivies dont quatre placées sous mandat de dépôt pour non-assistance à personne en danger. Le 2 septembre, une autre femme enceinte, Mamy Doura Diallo, est morte au centre de santé de Kédougou, dans les mêmes circonstances.
Fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec pour 18 mois
Construit en 1912, l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar a été fermé le 15 août 2022. Cet établissement doit être réhabilité. Mais l’opération a sucité une polémique à cause de la réorientation des malades vers d’autres structures de santé. Les travaux, prévus pour 18 mois, doivent permettre de rebâtir un nouvel hôpital sur une superficie de 3 hectares pour un coût de plus de 60 milliards de FCfa. Ainsi 26 services ont été redéployés dans 10 hôpitaux et 11 dans les centres de santé. À noter que, le 16 mai 2022, le centre hospitalier national Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba a démarré ses activités médicales. L’hôpital Abdou Cissé Kane des Agnam, dans la région de Matam, offre ses services depuis le 31 août 2022. Les travaux de construction des hôpitaux de Saint-Louis et de Ouroussogui se poursuivent.
La grève dans le secteur de la santé a également paralysé le fonctionnement de plusieurs structures santé au cours de l’année 2022. Les syndicats exigeant l’application du protocole d’accord signé le 10 mai 2022.
Le secteur de l’environnement secoué par la polémique des fonds décaissés
L’affaire des 45 milliards de FCfa pour l’achat des armes pour lutter, entre autres, contre les feux de brousse, le trafic illicite de bois, la déforestation, a marqué l’année 2022 dans le secteur de l’Environnement.
Le Ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique a été secoué en 2022 par l’affaire des 45 milliards de FCfa. L’argent a été décaissé, selon les autorités dudit Ministère, pour l’achat d’armes. Le but est d’équiper les forces de défense et de sécurité afin de leur permettre de faire face au trafic illicite de bois, à la déforestation, à la lutte contre les feux de brousse, au braconnage, etc. Malgré ces défis, le décaissement de ces montants a créé la polémique.
Comme les années précédentes, le Sénégal, à travers le Président de la République, a fait une participation honorable à la Cop 27 (Conférence des nations sur les changements climatiques). Elle s’est tenue du 6 au 18 novembre en terre africaine, notamment à Sharm El – Sheik, en Égypte. Le Président Macky Sall, en sa qualité de Président en exercice de l’Union africaine, a évoqué les défis de l’heure en matière de transition énergétique et de financement de l’adaptation au changement climatique. Il a plaidé pour le respect du pollueurs-payeurs, car l’Afrique, qui participe pour moins de 4% des émissions de gaz à effet de serre, doit être soutenue financièrement par les pays développés. Au cours de l’année 2022, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi portant sur la Biosécurité. Cette loi a permis de passer à une modification directe du code génétique des organismes pour leur conférer le caractère plus résistant aux maladies.
Fourniture en eau, d’importantes réalisations pour booster la qualité
Le Sénégal a fait un pas de géant dans la production et la fourniture d’eau aux ménages. Des investissements colossaux ont aidé, dans le projet Keur Momar Sarr 3 (Kms 3), mis en œuvre par la Sones, pour le compte de l’État, à réaliser des ouvrages. Ces derniers ont permis la fourniture de l’eau en quantité et en qualité.
La volonté de l’État de prendre à bras le corps la problématique l’eau s’est matérialisée par une augmentation graduelle et substantielle du budget du Ministère de l’Eau et de l’Assainissement arrêté pour l’exercice 2023 à 131,7 milliards de FCfa. Les 93%, soit un montant de 122,23 milliards de FCfa, sont destinés exclusivement aux investissements. Ce choix porté sur la réalisation des infrastructures, plutôt que sur les moyens garantissant le fonctionnement, a permis de réaliser des performances notables en matière de renforcement de l’accès aux services. L’un des faits marquants de l’année est la finalisation en cours du volet 2 de Kms 3. Il permet déjà au département de Thiès d’avoir une production complémentaire. Il a amélioré l’accès à l’eau potable dans le département de Guédiawaye. Ce volet a permis aussi à Rufisque d’avoir ses premiers châteaux d’eau.
L’autre infrastructure majeure est l’usine de dessalement d’eau de mer des Mamelles dont les travaux ont été lancés par le Chef de l’État, le 31 mai 2022. Cette usine aura une capacité de 50.000 m3/jour extensible à 100.000 m3/jour. Ce projet comporte d’importants travaux de renouvellement des conduites de distribution d’eau à Dakar sur une longueur totale de 316 kilomètres pour juguler les pertes d’eau.
Assainissement, des réponses à la hauteur de l’ampleur des inondations
Le secteur de l’assainissement a été marqué par les pluies exceptionnelles en 2022. Des précipitations record ont été enregistrées à Dakar et à Fatick où plusieurs maisons et édifices publics ont été envahis par les eaux. Face aux inondations d’une ampleur rare, le gouvernement a déployé de gros moyens dans le Plan Orsec pour soulager les victimes des inondations. Toutefois, il a été constaté que les zones déjà dotées d’ouvrages d’assainissement ont connu des conséquences moindres.
L’État a aussi prolongé le Programme décennal de lutte contre les inondations sur instruction du Président de la République. L’autre fait important, c’est l’organisation du Forum mondial de l’eau au mois de mars dernier. Le Sénégal a été la capitale de l’eau et de l’assainissement. Des experts venus de plusieurs continents ont examiné les contraintes d’accès à la ressource vitale et aux services d’assainissement. D’importantes mesures ont été prises pour mieux gérer cette ressource pour démocratiser son accès et aussi pour bâtir les relations de paix autour d’elle.
Le Sénégal reste un bon élève en Afrique de l’Ouest en matière d’assainissement. Cette longueur d’avance sera davantage consolidée avec des ouvrages structurants en cours de réalisation.
L’année de 2022 a été aussi marquée par l’achèvement de la construction de l’émissaire marin de Cambérène, une composante du Projet d’extension et de modernisation. L’émissaire marin sera relié à celui terrestre, long d’environ 5 km qui partira de la station d’épuration de Cambérène. Le coût global du projet de 42 milliards de FCfa est financé par la Banque islamique de développement (Bid).
LE SYSTEME DE SANTE ENCORE PLUS MAL EN POINT
Entre dérives dans la gestion du Fonds Force Covid, les grèves incessantes des professionnels de santé, entre autres, les travers qui plombent le système sanitaire restent nombreux et sont loin de trouver des solutions.
A l’instar des autres pays, le Sénégal a aussi subi les effets de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 alors que le système de santé traversait déjà une crise profonde et multiforme. Entre dérives dans la gestion du Fonds Force Covid, les grèves incessantes des professionnels de santé, entre autres, les travers qui plombent le système sanitaire restent nombreux et sont loin de trouver des solutions.
Le constat est sans appel Aussi bien les experts, les professionnels de la santé que le citoyen lambda, s’accordent à dire que le système sanitaire est fortement marqué par bon nombre de dysfonctionnements préjudiciables. Entre manque d’équipements, problèmes de ressources humaines, d’accueil et de prise en charge dans les structures sanitaires, la santé des populations est plus que jamais menacée. Face à une situation déjà délicate, la crise sanitaire est venue mettre à rude épreuve le système sanitaire. En effet, la pandémie de Covid19 a démontré avec acuité que le système de santé existant demeure insuffisant pour répondre à une situation d’urgence. Ce qui pose de sérieux enjeux et défis pour l’avenir du système de santé. Ainsi, pour beaucoup d’experts, la pandémie de Covid-19 souligne la nécessité d’investir durablement dans les systèmes de santé, y compris le personnel de santé et de garantir des conditions de travail, une formation et un équipement décent.
Dans le cadre de la lutte contre les effets de la Covid-19, l’Etat du Sénégal avait mis en place un programme dénommé « FORCE Covid-19 » pour un montant de 1000 milliards de FCFA. Toutefois, dans son rapport portant sur « Contrôle de la gestion du Fonds de riposte contre les effets de la Covid-19 (FORCE COVID), Gestion 2020 et 2021) rendu public le 12 décembre dernier, la Cour des comptes a débusqué d’innombrables irrégularités dans la gestion de ces fonds. Entre des surfacturations sur l’achat des produits, des délais de livraison qui n’ont pas été respectés, une absence de mise en concurrence avec pour effet de faire bénéficier à des entreprises de parts de marché plus importants, des « insuffisances dans le contrôle de l’exécution des opérations de dépenses », la gestion des fonds est indexée de partout. Des soupçons de mauvaise gestion qui risquent de ne pas profiter au système de santé gravement malade.
A ces divers maux qui plombent le fonctionnement des établissements de santé, s’ajoutent les grèves récurrentes des professionnels de la santé. Les grèves incessantes dans le secteur de la santé enfoncent la crise profonde et multiforme. En effet, la Fédération des syndicats de la santé F2S, l’Alliance And Gueusseum, l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales, les médecins internes, entre autres ne cessent de hausser le ton pour dénoncer les difficultés auxquelles ils sont confrontés et le non-respect des engagements de autorités, pour exiger l’augmentation des salaires, entre autres revendications. Quant aux médecins internes, ils réclament également plus de moyens mais aussi une reconsidération de l’internat. Autant de gaps qui montrent à quel point le système sanitaire est aujourd’hui encore plus malade que les malheureux patients qui souffrent le martyre au quotidien.
L'APPEL A LA MOBILISATION DES FEMMES
La ministre de la Santé et de l’Action sociale, docteure Marie Khémesse Ngom Ndiaye, appelle à "un fort engagement" des femmes en faveur de la vaccination contre les papillomavirus humains, en vue d’un meilleur contrôle du cancer du col de l'utérus.
Dakar, 20 déc (APS) - La ministre de la Santé et de l’Action sociale, docteure Marie Khémesse Ngom Ndiaye, appelle à "un fort engagement" des femmes en faveur de la vaccination contre les papillomavirus humains, en vue d’un meilleur contrôle du cancer du col de l'utérus.
“L’objectif est de créer l’adhésion de tous, ainsi qu’un fort engagement des femmes en faveur de la vaccination contre le HPV, en vue d’un contrôle du cancer du col de l’utérus”, a-t-elle souligné, en parlant de la tenue d'un forum de plaidoyer sur cette question, mardi, à Dakar.
“Il faudra donner aux femmes des informations justes et éclairées sur le vaccin contre le HPV, obtenir l’engagement des femmes à soutenir les activités de vaccination contre le HPV à travers des déclarations d’engagement et identifier avec les femmes des stratégies pour atteindre les filles âgées de 9-14 ans au niveau des établissements scolaires, des daaras et dans la communauté”, a-t-elle dit.
La ministre de la Santé et de l'Action sociale intervenait lors de ce forum tenu au centre culturel Douta Seck, à l’intention des organisations de femmes, dans le cadre de la sensibilisation des communautés pour la vaccination contre le cancer du col de l’utérus.
La rencontre avait réuni des organisations de femmes des entreprises, des ministères, de la présidence de la République, de la primature, des banques et des associations et groupements de femmes comme les “Bajenu Gox” (marraines de quartier).
Selon Marie Khémesse Ngom Ndiaye, le vaccin contre les papillomavirus humains est “très important dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus qui constitue un réel problème de santé publique à l’échelle mondiale”.
A travers le monde, “le cancer du col de l’utérus représente le 4ème cancer le plus fréquent chez les femmes avec 527 624 nouveaux cas et 265 672 décès selon les estimations de GLOBOCAN de 2012”, a signalé la ministre de la Santé.
Elle a insisté sur la nécessité de relancer la vaccination contre le HPV, estimant que “malgré tous les efforts fournis par l’Etat et les autres acteurs pour atteindre la cible, des informations erronées continuent de circuler et mettent en doute l’efficacité et l’innocuité du vaccin chez les populations”.
“Il s’y ajoute que la survenue de la COVID-19 a accentué la méfiance des populations, ce qui occasionne une forte baisse des couvertures vaccinales contre le HPV dans le pays”, a relevé docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye.
A l'en croire, face à cette situation, le ministère de la Santé et de l’Action sociale “a procédé à une analyse exhaustive de la situation et à la révision de ses stratégies, notamment à travers le comité de mobilisation sociale du PEV [programme élargi de vaccination]".
“Le cancer du col de l’utérus est la première cause des décès dus au cancer chez les femmes âgées de 15 à 44 ans, soit environ 30% des décès par cancer, du fait d’un diagnostic qui est souvent tardif ou avancé dans 60% à 80% des cas”, a-t-elle relevé.
La ministre de la Santé a ajouté que le cancer du col de l’utérus “est aussi le cancer le plus fréquent dans la région africaine, où il représente 12 % de tous les nouveaux cas enregistrés chaque année”.
Il représente le deuxième cancer gynécologique au Sénégal, qui “fait partie des 20 pays les plus affectés en Afrique”, selon Marie Khémesse Ngom Ndiaye.
Au nom des partenaires, docteur Awa Bathily de l’Unicef a plaidé pour une relance de la vaccination contre le cancer du col de l’utérus, soulignant que la couverture vaccinale de manière générale “a fortement baissé ces deux dernières années”.
“Toutes les femmes et les partenaires doivent se mobiliser pour relever ce taux, afin que nos filles se vaccinent pour éviter le cancer du col de l’utérus”, a-t-elle ajouté.
Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus dans le PEV de routine pour les jeunes filles âgées entre 9 ans et 13 ans avait démarré officiellement le 31 octobre 2018.
Le cancérologue Abdoul Aziz Kassé a pour sa part assuré que l’élimination du cancer du col de l’utérus “est possible grâce à la vaccination des filles de 9 à 14 ans et au dépistage des femmes”.
CE QU’ IL FAUT CORRIGER
Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds dédiés à la riposte contre le Covid-19 s’est invité, samedi, au congrès du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames).
Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds dédiés à la riposte contre le Covid-19 s’est invité, samedi, au congrès du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames). Des démembrements du ministère de la Santé ont été épinglés sur bien des points. Interpellé sur le sujet, le secrétaire général sortant du Sames a regretté le fait que des régions n’aient pas eu assez de financements dans le cadre de la lutte anti-covid. « Les régions ont reçu peu de moyens. Il faut corriger cette macrocéphalie de l’administration au Sénégal. Un pays n’existe que par la synthèse des régions. Les choses doivent descendre à la base. C’est ce qui va permettre d’avoir une désagrégation des moyens et des capacités. Et permettre ainsi de régler les choses et que tout le monde ne converge pas à Dakar pour régler les problèmes », a dit Amadou Yeri Camara,.
Concernant les équipements achetés pour la prise en charge de la pandémie et signalés par le rapport, il observe : « On retient qu’on a reçu du matériel et ça a servi pendant la lutte contre le Covid. Maintenant il y a eu des manquements et des retards, les remarques doivent être prises en compte. Tout n’est pas mauvais mais c’est insuffisant. » Auparavant, le médecin chef de région de Sédhiou avait préféré se baser sur les aspects positifs relevés par la Cour des comptes. « La plupart des régions médicales ont bénéficié d’un financement. Ils ont justifié leurs activités et l’ont fait de manière admirable. Je préfère me suffire de cette partie positive », a-t-il commenté. « On a l’impression que dans ce rapport, il n’y a que des choses négatives alors que les médecins chef des régions et les directeurs d’hôpitaux ont eu une gestion exemplaire. J’invite la presse à voir aussi la partie du verre à moitié plein », a conclu Amadou Yéri Camara.
CHEIKH OMAR ANNE FAIT OEUVRE UTILE
e ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Anne, a lancé, ce samedi, à Podor (nord), une campagne de consultations ophtalmologiques et de dons de lunettes médicalisées au profit des élèves, enseignants et personnes du 3ème âge
Podor (nord), 17 déc (APS) – Le ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Anne, a lancé, ce samedi, à Podor (nord), une campagne de consultations ophtalmologiques et de dons de lunettes médicalisées au profit des élèves, enseignants et personnes du 3ème âge des régions de Saint-Louis, Louga et Matam, a constaté l’APS.
L'association ‘’Solidarité pour la santé des femmes du Fouta’’ (ASSFF), initiatrice de cette action, entend ainsi manifester sa solidarité ‘’agissante'' envers les populations des régions du nord exposées aux troubles visuels, a expliqué sa présidente, Coumba Ndom.
Elle a souligné que cette question est une préoccupation de personnes de bonne volonté ici au Sénégal et dans la diaspora, qui ont conjugué leurs efforts pour répondre favorablement à la forte demande existante.
Venu présider la cérémonie de lancement, le ministre de l'Education nationale, par ailleurs maire de Ndioum, a rappelé que ‘’la vision est un facteur déterminant dans les résultats scolaires''.
De nombreux élèves, enseignants et personnes du 3ème âge ont envahi les locaux de l’espace numérique ouvert de l'UVS de Podor, pour bénéficier de consultations ophtalmologiques gratuites et des paires de lunettes médicalisées offertes par L'ASSFF.
Cheikh Oumar Anne a salué cette action de bienfaisance et annoncé la signature dans ce cadre d'une convention avec l'association Solidarité pour la santé des Femmes du Fouta.
Beaucoup de localités des régions de Saint Louis, Matam et Louga vont accueillir la caravane, qui va séjourner dans le nord du pays jusqu'au 27 décembre prochain.
Lors de la cérémonie, Cheikh Oumar Anne a réceptionné 10 mille paires de lunettes, offertes par l'association Solidarité pour la santé des Femmes du Fouta (ASSFF).
VACCINATION COVID, LE CANADA EN APPUI AU SENEGAL
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a annoncé vendredi avoir reçu du Canada un financement de plus de 7,2 millions de dollars canadiens, soit plus de 7 milliards FCFA, pour accompagner le Sénégal dans sa stratégie vaccinale contre la Covid
Dakar, 16 déc (APS) - Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a annoncé vendredi avoir reçu du Canada un financement de plus de 7,2 millions de dollars canadiens, soit plus de 7 milliards FCFA, pour "soutenir les efforts" du gouvernement sénégalais "dans la mise en oeuvre de sa stratégie de vaccination contre la Covid-19 et le renforcement du système de vaccination en général".
“Cet appui s’inscrit dans le cadre de l’Initiative mondiale pour l'équité vaccinale du Canada (IMEVCan), un financement à hauteur de 200 millions de dollars canadiens [près de 91 milliards FCFA) destiné à 13 pays – y compris le Sénégal (…)”, indique l’UNICEF, dans un communiqué parvenu à l’APS.
L’objectif de ce financement consiste à “soutenir les efforts déployés par les pays pour améliorer la livraison et la distribution des vaccins, et accroître la confiance à l’égard des vaccins tout en générant la demande de vaccination”.
Le communiqué souligne que “ce financement permettra à l’UNICEF de soutenir le gouvernement pour accroître la demande de vaccination contre la COVID-19, en renforçant l'engagement communautaire, en déployant une communication de masse et numérique, et en établissant des partenariats stratégiques et innovants ciblant les chefs traditionnels et religieux, les jeunes, les médias et les organisations communautaires”.
Il va aussi aider à “soutenir les activités de proximité pour la vaccination contre la Covid-19 et la vaccination de routine”. De même, il va contribuer à “renforcer la capacité logistique pour la vaccination, y compris l'expansion de la capacité de stockage de la chaîne du froid, la gestion des vaccins, la gestion des déchets et le renforcement des compétences du personnel en gestion logistique”.
Ce financement devrait dans le même temps contribuer à “soutenir la mise à niveau des établissements de santé aux normes de prévention et de contrôle des infections”.
Il est par ailleurs attendu de ce financement qu'il favorise le renforcement des systèmes de suivi et d'évaluation pour “garantir une disponibilité rapide des données et la génération de preuves pour la prise de décision”.
"Ce financement additionnel permettra non seulement d’accélérer les efforts de vaccination mais aussi de rendre le système de santé en général beaucoup plus résilients, à la fois pour le présent et pour l’avenir", a déclaré Silvia Danailov, représentante de l’UNICEF au Sénégal.
Au niveau mondial, le Canada est l’un des plus grands contributeurs des partenaires de l'Accélérateur ACT (Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19), y compris l’UNICEF, avec plus de 2 milliards de dollars octroyés à ce jour.
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NE PLUS ACCOUCHER DANS LA VIOLENCE
Négligences, brimades, tapes, gifles, mots et gestes brutaux : mettre un enfant au monde se fait encore trop souvent dans la violence au Sénégal. Une situation dont peu de victimes osent parler publiquement
Négligences, brimades, tapes, gifles, mots et gestes brutaux : mettre un enfant au monde se fait encore trop souvent dans la violence au Sénégal. Si, au lendemain de la mort d’Astou Sokhna, une mère de 34 ans, à l’hôpital public de Louga (nord-ouest) le 7 avril 2022, les victimes ont été nombreuses à témoigner sur les réseaux sociaux, peu osent en parler publiquement et aucune n’a porté plainte pour de tels actes. Suite à ce drame, pour la première fois, trois sages-femmes ont été condamnées à six mois de prison avec sursis pour « non-assistance à personne en danger ».Mais aujourd’hui, ces cas sont encore identifiés comme de simples « négligences médicales » et le terme de « violences gynécologiques et obstétricales » n’est toujours pas utilisé par les pouvoirs publics.
LA F2S DECRETE 48H DE GREVE
Le secteur de la santé va encore être paralysé. La Fédération des syndicats de la santé F2S a décrété 48 heures de grève, à compter de ce jeudi 15 décembre, sur l’ensemble du territoire national. Ce, sans respect du service minimum.
Le secteur de la santé va encore être paralysé. La Fédération des syndicats de la santé F2S a décrété 48 heures de grève, à compter de ce jeudi 15 décembre, sur l’ensemble du territoire national. Ce, sans respect du service minimum.
«Nous avions, il y a de cela un mois, pris la décision de surseoir à toute activité de grève, même si la rétention d’informations continue. C’était sur une demande du ministre de la Santé, pour permettre de faciliter le dialogue avec les autorités. Mais nous constatons, avec regret, que cette même motivation n’est pas partagée par l’autre camp. C’est pour cette raison que nous n’avons d’autre choix que de reprendre la lutte», a déclaré le porte-parole de la F2S, Cheikh Seck, lors d’une conférence de presse tenue hier, mercredi 14 décembre.
Les syndicalistes de la santé dénoncent ainsi le non-respect des engagements des autorités. «Depuis la signature de l’accord du 10 mai 2022, avec le ministre des Finances d’alors, Abdoulaye Daouda Diallo, nous avions l’impression que certaines personnes cherchent à pourrir l’atmosphère.
Au moment où la fédération a décidé de suspendre son mot d’ordre de grève, depuis la fin du mois d’octobre, des coupures intempestives et des ponctions sur les salaires sont opérées par des techniciens du ministère des Finances, surtout pour l’indemnité d’itinérance», regrette Cheikh Seck.
La Fédération des syndicats de la santé (F2S), qui compte déposer un nouveau préavis de grève, le lundi 19 décembre prochain, interpelle ainsi le Premier ministre pour coordonner les négociations, afin de trouver des solutions. En outre, la question de la gestion des Fonds «Forces Covid19», dans laquelle la Cour des comptes a décelé plusieurs manquements de la part des responsables, a également été au menu de la conférence de presse de la F2S. Elle réclame des poursuites judiciaires contre les auteurs. «Nous réclamons des enquêtes sur l’utilisation des 200 milliards injectés dans le secteur de la Santé durant la période de la Covid19. Nous avons été les premiers à dire qu’il y a beaucoup de dérapages. On ne nous a jamais écoutés. On nous avait parlé de Plan de résilience de 200 milliards ; mais ces 200 milliards, allez dans les hôpitaux pour qu’on vous dise quel est le matériel qu’on a acheté ? Il faut qu’ils nous disent où est passé l’argent ? Il ne s’agit pas seulement d’une sortie des rapports de la Cour des comptes. Il faut qu’il y ait des poursuites», a fait savoir Cheikh Seck.
POUR ABDOULAYE DIOUF SARR ET SON DAGE, C’ETAIT LE FONDS «COVID»LA CAISSE !
Sous Abdoulaye Diouf Sarr, c’était la bamboula avec l’argent du fonds « Force Covid-19 »
Le Projet de loi de règlement (PLR) de l’année 2020 indique que « le Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du COVID-19 (FORCE-COVID-19) a enregistré des ressources d’un montant de 773, 214 milliards FCFA provenant de l’appui des partenaires au développement pour un montant de 651,006 milliards FCFA, du financement interne de l’Etat pour un montant de 102,25 milliards FCFA et de l’élan de solidarité des Sénégalais pour 19,958 milliards FCFA. » Ainsi une nécessité d’éclairage sur l’utilisation de ces fonds, au regard de l’importance des ressources mobilisées, des risques appréhendés dans l’exécution des dépenses mais aussi de la forte demande de transparence et de reddition, notamment de la part des citoyens et des partenaires techniques et financiers qui ont largement contribué au financement était fondamental. Ainsi la Cour des Comptes a effectué, dans le cadre de l’exécution de son programme annuel 2021, un audit des fonds COVID-19.
Pour faire face aux effets néfastes du covid-19 sur les secteurs socio-économiques, l’Etat a mis en place un Programme de Résilience économique et sociale (PRES) et pris les dispositions pour faciliter l’exécution diligente des dépenses liées à la lutte contre la pandémie.
Ce programme, financé parle Fonds de Riposte contre les effets du COVID-19 dénommé « Force COVID-19 » pour un montant de 1.000 milliards FCFA, avait « pour ambition :
- d’assurer le renforcement du système de santé ;
- de favoriser la résilience sociale grâce aux soutiens apportés aux ménages et à la diaspora;
- de préserver la stabilité macroéconomique à travers le soutien au secteur privé et le maintien des emplois et ;
- de maintenir un approvisionnement régulier du pays en hydrocarbures, produits médicaux, pharmaceutiques, et denrées de première nécessité. »
Sous Abdoulaye Diouf Sarr, c’était la bamboula avec l’argent du fonds « Force Covid »
Dans son rapport définitif issu de la procédure écrite et contradictoire prévue parles dispositions de l’alinéa premier de l’article 64 de la loi organique n° 2012-23 du 27 décembre 2012 sur la Cour des comptes, il est souligné d’entrée que le Ministère de la Santé et de l’Action sociale n’a pas répondu aux observations et projets de recommandation contenus dans le chapitre portant sur le pilotage stratégique de la Pandémie.
La Cour constate que les délais de livraison de plusieurs marchés passés par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) et par le Ministère du Développement communautaire de l’Equité sociale et territoriale (MDCEST) n’ont pas été respectés.
S’agissant du MSAS, sur un échantillon de 48 marchés des retards de plus de 100 jours ont été relevés. Au niveau de MDCEST, dirigé à l’époque par le beau-frère du président de la République, Mansour Faye, véritable maître d’œuvre du fonds « Force covid » les achats de denrées ont accusé des retards de 130 voire 170 jours. Ce alors qu’il y avait urgence de famine pour des populations privées d’activités économiques pour cause de confinement !
Autre constat : dans certains cas, les vérificateurs ont constaté un renchérissement des coûts d’acquisition du fait de l’absence de mise en concurrence et d’une contractualisation avec un nombre très limité de fournisseurs. Des copains et des coquins, quoi !
Une comparaison des prix de ces fournisseurs avec ceux de la PNA, pour les mêmes types d’équipements et la même quantité, fait ressortir un manque à gagner pour l’Etat estimé à 983 450 000 FCFA. Pas très loin du milliard donc.
Il s’y ajoute qu’au MSAS, à titre d’exemple, la dérogation au CMP (Code des marchés publics) de 2014 a entraîné une absence de mise en concurrence avec pour effet de faire bénéficier à des entreprises de parts de marché plus importantes, en concentrant des marchés sur un nombre restreint de fournisseurs.
Ainsi, les entreprises MEDINE SARL, NKG, SONABI et AL NABIYOU VOYAGES, appartenant à la même personne nommée Madame Ndèye Katy GADIAGA, ont fourni, en 2020, des matériels médicaux et des équipements de protection individuelle au MSAS pour un montant total de 15 578 132 877 FCFA correspondant à 17marchés. Bienheureuse Ndèye Katy Gadiaga dont on se demande bien ce qui la lie à Abdoulaye Diouf Sarr !
Passons sur des broutilles du genre « insuffisances dans le contrôle de l’exécution des opérations de dépenses » ou « absence d’un dispositif de contrôle spécifique des opérations financières au sein du MSAS ». L’ancien ministre de la Santé n’allait quand même pas s’encombrer de tels détails! Il en est de même de la concurrence entre deux directions du même ministère pour la délivrance d’autorisation d’importations de réactifs comme s’il y avait quelque chose à gagner à ce niveau. En tout cas, la Cour des comptes a relevé un conflit de compétences dans la délivrance des autorisations d’importation de réactifs entre la Direction des laboratoires (DL) et la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM). Allez donc savoir pourquoi cette concurrence effrénée !
Autre reproche : La Cour a constaté que la répartition des médicaments et consommables ne s’est pas faite en fonction des besoins réels des structures sanitaires. Les différents bons de commandes émis par la DAGE indiquent une répartition quasi uniforme de ces médicaments et consommables surtout au niveau des hôpitaux. Généralement, les hôpitaux qui abritent les CTE ont reçu des médicaments et consommables pour des montants compris entre 17 000 000 et 18 000 000 FCFA.
« Ce qui est invraisemblable, relèvent les vérificateurs, car la manifestation de la pandémie a différé d’une région à une autre et le nombre de personnes pris en charge n’est pas le même d’un hôpital à un autre ». Ils voient décidément le mal partout, ces braves limiers de la Cour des comptes ! Car le brave DAGE a voulu pratiquer l’équité territoriale, c’est tout.
Le Directeur de l’Administration générale de l’Equipement et ses failles
Pour quatorze régions, la collecte des données financières fait ressortir un financement global de 2 178 863 663 FCFA. Ce montant dépasse de loin le financement total reçu parles quatorze (14)régions médicales du DAGE qui s’établit à 670 808 000 FCFA en 2020.
Lesrégions de Dakar, de Louga, de Fatick et de Kaffrine sont les principales bénéficiaires des financements des partenaires. Des fonds des partenaires qi ne sont pas retrouvés dans les situations financières produites par la DAGE du MSAS. Les informations relatives aux financements sur ressources externes ne sont pas remontées au niveau central, ce qui ne facilite pas la reddition des comptes. Encore un détail, aux yeux du brave DAGE d’Abdoulaye Diouf Sarr !
On ne peut manquer de relever cette « curiosité »—pour rester polis! Cette curiosité, c’est la suivante : l’exploitation des pièces justificatives produites par le DAGE et les gouverneurs de région révèle que des paiements d’un montant de 504 985 500 FCFA ont été effectués en 2020 et 2021 en l’absence des arrêtés portant réquisition des établissements hôteliers dans le cadre de la lutte contre la COVID-19. Quand on aime, on ne compte pas voyons. Et puis, il fallait bien aider ces braves hôteliers dont le secteur a été durement touché par la crise. Ceci nonobstant bien sûr le fonds de soutien mis à leur disposition par le ministre du Tourisme et destiné à les aider à résister aux conséquences de la pandémie !
Monsieur Ousseynou NGOM, DAGE du MSAS déclare avoir « saisi les responsables des hôtels ainsi que les autorités administratives compétentes en vue de lui faire parvenir les réquisitions pour les périodes concernées. » Apparemment, elles sont toujours attendues ces réquisitions. Alors que c’est justement sur leur présentation que les paiements auraient dû être faits. Encore un détail, sans doute.
Absence d’un arrêté interministériel fixant les modalités de versement des primes
Pour motiver les personnels impliqués dans la gestion de la pandémie, l’article 8 du décret n°2020-884 du 01 avril 2020 a inscrit parmi dans les dépenses éligibles aux ressources du fonds, les primes au personnel intervenant dans la lutte contre la COVID-19. La situation produite par le DAGE fait ressortir, au titre du paiement des primes de motivation pour les gestions 2020 et 2021, des montants respectifs de 8 172 211 750 FCFA et 1 001 550 000 FCFA, soit un total de 9 173 761 750 FCFA. Le MSAS a octroyé des indemnités et des primes au personnel de la Santé payées aux taux suivants:
- 50 000 F à tout le personnel de santé ;
- 150 000 FCFA au personnel du groupe opérationnel ;
- 200 000 FCFA aux membres du Comité national de gestion de l’Épidémie (CNGE).
Les entretiens effectués et l’examen de la situation des primes versées aux agents de santé montrent qu’aucun arrêté interministériel entre le MFB et le MSAS n’a été pris pour déterminer les taux et les ayants-droit, donc sans aucune base réglementaire. C’est ce qu’on appelle un paiement à la tête du client.
Sélection de fournisseurs d’équipement sans expérience avérée dans le domaine
Selon les vérificateurs de la Cour des comptes, la revue des marchés passés parle MSAS montre que des entreprises sont choisies par entente directe pour livrer des équipements dans le cadre de la pandémie alors que leur expérience en la matière n’est pas avérée. Ce n’est pas possible !
C’est le cas, par exemple, de l’entreprise MEDINE SARL, créée le 1er février 2017 et dont les activités principales contenues dans son registre de commerce, sous le numéro SN DKR 2017 B 3027,sont liées au domaine du transport terrestre, aérien et maritime et par conséquent, n’appellent pas ladite société à gagner, par entente directe, quatre (4) marchés de fournitures d’EPI d’un montant global de 4 283 900 000 FCFA » écrit la Cour des comptes. Mais si mais si voyons: elle est bien habilitée à transporter… des fonds publics cette bienheureuse société Médine Sarl. Surtout qu’elle porte le glorieux nom de la ville du Prophète, ce qui mérite bien de justifier quelques faveurs, non ? « Il s’y ajoute que la société n’a aucune expérience dans la fourniture d’équipements médicaux de par le passé et n’a eu de relation de travail avec le MSAS que pendant la pandémie » poursuit la Cour.
Il en est de même de la société « AL NABIYOU PRESTATION » de son vrai nom « AL NABIYOU VOYAGE » créée le 08 août 2016 sous le numéro SN DKR 2016 B 18711, appartenant à Madame Ndèye Katy GADIAGA, propriétaire de MEDINE SARL. La Société AL NABIYOU est une agence de voyage à laquelle le MSAS a attribué des marchés d’EPI d’un montant total de 1 137 925 900 FCFA. Encore une fois, bienheureuse Ndèye Katy Gadiaga à laquelle les malades du Covid-19, enfin ceux d’entre eux qui ont survécu, doivent dire un grand « choukrane » pour s’être enrichie sur leur dos!
La Cour informe que l’entreprise « CILEX MANAGEMENT », elle, a été créée le 09 octobre 2019 sous le numéro SNDKR 2019 B 28316,soit moins de 5 mois seulement avant l’apparition du premier cas de COVID au Sénégal. C’est ce qu’on appelle de la préscience ! Elle est attributaire d’un marché de fourniture d’EPI pour un montant de 1 198 360 000 FCFA.
Selon Monsieur Ousseynou NGOM, DAGE du MSAS, le dit Ministère « a conclu des contrats avec des entreprises (MEDINE SARL, ALNABIYOU et CILEX MANAGEMENT) qu’il estime capables de lui fournir, dans les délais, du matériel dans le cadre de la riposte dans ce contexte de forte demande sur le marché international. Ces dernières ont donné satisfaction en livrant du matériel de qualité dans les délais requis. » Encore une fois, les malades qui ont réchappé doivent une fière chandelle à ce braves entreprises citoyennes que sont Médine Sarl, Al Nabiyou et Cilex management !
Il y a mieux, si l’on peut dire, en matière de lancement par les fenêtres de l’argent public débloqué dans le cadre de la « riposte » contre la pandémie ! Preuve de la générosité du DAGE, il a « oublié » au moment du règlement final des prestations ou des fournitures, de déduire les avances versées. Quand on aime, on ne compte pas, voyons! Vous voulez des exemples ? En voilà !
Pour le premier décompte d’un montant de 407 100 000 F CFA, le paiement est effectué le 10 mars 2021 suite à un ordre de virement de fonds établi par le DAGE du MSAS, le 04 mars 2021. Malgré l’avance de démarrage consentie, aucune déduction n’est faite sur le montant intégralement payé.
Concernant le deuxième décompte payé par ordre de virement pour un montant de 215 000 000 FCFA, la Cour fait remarquer que selon la note technique du DIEM, l’exécution financière dudit marché est évaluée à 205 550 000 HT HD, soit un écart de 10 millions F CFA par rapport au paiement effectif.
Pour le troisième décompte, les vérificateurs ont constaté un écart de 115 250 000 F CFA qui devrait venir en diminution du montant total à payer.
Interpellé sur le versement de l’avance de démarrage pour le marché de construction du centre de traitement épidémiologique à l’hôpital DALAL JAMM antérieurement à la souscription et à l’approbation du marché et les écarts relevés, Monsieur Ousseynou NGOM, DAGE du MSAS a indiqué à la Cour que les vérifications et corrections nécessaires seront faites avant le paiement final de ce marché de construction du CTE Dalla JAM. Simple comme bonjour !
RÉSISTANCES BACTÉRIENNES, L'OMS SONNE L' ALERTE
Un rapport met en avant une progression de la résistance aux antibiotiques dans les infections bactériennes chez l’être humain et la nécessité de disposer de données plus solides.
Un rapport met en avant une progression de la résistance aux antibiotiques dans les infections bactériennes chez l’être humain et la nécessité de disposer de données plus solides. Un rapport de l’Oms révèle des niveaux élevés de résistance supérieurs à 50% pour des bactéries.
Un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) met en évidence des niveaux élevés de résistance pour les bactéries en s’appuyant sur les données communiquées par 87 pays en 2020. Cela donne lieu à des infections sanguines potentiellement mortelles, ainsi qu’une progression de la résistance au traitement de plusieurs bactéries responsables d’infections courantes dans la population. Le rapport du Système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens et de leur usage (Glass) présente une analyse des taux de résistance aux antimicrobiens (Ram) au regard de la couverture nationale de dépistage, des tendances de la Ram depuis 2017 et des données sur la consommation d’antimicrobiens chez l’être humain dans 27 pays. En six ans, le Glass a obtenu la participation de 127 pays représentant 72 % de la population mondiale.
« 8 % des infections sanguines dues à la bactérie Klebsiella pneumoniae »
« Il fait apparaître des niveaux élevés de résistance supérieurs à 50 % signalés pour des bactéries qui entraînent souvent des infections sanguines en milieu hospitalier, comme Klebsiella pneumoniae et Acinetobacter spp », indique le rapport. « Ces infections potentiellement mortelles doivent obligatoirement être soignées à l’aide d’antibiotiques de dernier recours, tels que les carbapénèmes. Cependant, il a été signalé que 8 % des infections sanguines dues à la bactérie Klebsiella pneumoniae résistaient à ces mêmes carbapénèmes, ce qui augmente le risque de décès imputables à des infections qu’il est impossible de prendre en charge », ajoute le document. Selon l’étude, les infections bactériennes courantes gagnent en résistance face aux traitements. « Plus de 60 % des isolats de Neisseria gonorrhoeae, une maladie sexuellement transmissible courante, affichent une résistance à l’un des antibactériens oraux les plus utilisés, la ciprofloxacine. Plus de 20 % des isolats d’E.coli – l’agent pathogène le plus courant dans les infections des voies urinaires – étaient résistants à la fois aux médicaments de première intention (ampicilline et cotrimoxazole) et au traitement de deuxième intention (fluoroquinolones) », souligne l’Oms.
« Fournir des données de qualité garantie »
Bien que les tendances en matière de résistance soient restées globalement stables au cours des 4 dernières années, « les infections sanguines dues à des souches résistantes d’Escherichia coli et de Salmonella spp et les infections à gonocoque résistant ont progressé d’au moins 15 % par rapport aux taux de 2017 », relativise le rapport. Pour réagir face aux tendances de la résistance aux antimicrobiens, « les pays doivent prendre à haut niveau l’engagement de renforcer les capacités de surveillance et de fournir des données de qualité garantie », a recommandé l’Oms. Qui conclut qu’« il faut également que l’ensemble des individus et des communautés agissent ».