Une loi sur l’exercice de la médecine traditionnelle sera bientôt effective au Sénégal. Le projet est dans le circuit de l’Assemblée nationale. L’information a été donnée hier, mercredi 31 août, par le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Me Alphonse Ousmane Thiaw s’exprimait lors de la célébration de la 20ème journée africaine de la médecine traditionnelle axée sur le thème « Deux décennies de la journée africaine de la médecine traditionnelle en vue de la réalisation de la couverture sanitaire universelle en Afrique ».
80% des sénégalais consultent en premier recours les tradi-praticiens avant de se rendre dans les structures de santé. L’information est donnée par le président de la Fédération des tradipraticiens du Sénégal. Raison suffisante selon ces acteurs, pour que le ministère de la Santé et de l’Action sociale régule le secteur afin qu’ils puissent jouer pleinement leur partition en collaboration avec la médecine moderne dans la prise en charge de la santé des sénégalais. «Il n’y a toujours aucune voie pour légaliser et encadrer le travail des tradipraticiens. Depuis 2006, nous attendons la loi sur la réglementation de la médecine traditionnelle. L’attente a trop duré», a fait savoir le président de la Fédération des tradipraticiens du Sénégal, Gaoussou Sambou hier, mercredi 31 août, lors de la célébration de la 20e journée africaine de la médecine traditionnelle.
Face au plaidoyer des acteurs de la médecine traditionnelle, le directeur du cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Alphonse Ousmane Thiaw, a renseigné que la loi sur l’exercice de la médecine traditionnelle sera bientôt adoptée. «Le document de politique nationale de médecine traditionnelle et de phytothérapie en a défini les axes stratégiques qui seront bientôt mis en œuvre», a-t-il dit. Et de poursuivre : «Par ailleurs, les deux textes élaborés grâce au soutien du Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Émergent seront bientôt validés et mis en œuvre dans les meilleurs délais. Il s’agit du projet d’arrêté portant création de la commission de la pharmacopée et du formulaire national et du projet d’arrêté fixant les conditions d’octroi de l’Autorisation de Mise sur le Marché des Médicaments à base de plantes».
Alpha Ousmane Thiaw a souligné que le Sénégal, tout en œuvrant au développement de la médecine traditionnelle, s’est fixé comme objectif à court terme de développer la médecine moderne par les plantes, c’est-à-dire la phytothérapie. Sur ce point, «nous disposons d’assez de résultats scientifiques sur les plantes locales, résultats qui nous rassurent quant au développement de médicaments à base d’extraits de plantes. Le gouvernement du Sénégal, conscient des énormes potentialités offertes par la médecine traditionnelle et soucieux de la sécurité sanitaire des populations, examinera avec l’attention qui sied les remèdes préparés par les Praticiens de la Médecine Traditionnelle», a tenu à préciser M Thiaw.
LES CANCÉREUX DE LE DANTEC DANS UN DÉSARROI TOTAL
Dans le plan de redéploiement des différents services de l’hôpital Aristide Le Dantec pour reconstruction, le suivi du traitement des malades du cancer est prévu à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye et à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba
Face à la question de l’archivage du dossier médical du malade et du déficit de logistique au niveau des sites d’accueil, le ministère de la Santé et de l’Action sociale va devoir établir un nouveau plan de déploiement du grand service de cancérologie de l’hôpital Aristide Le Dantec.
Dans le plan de redéploiement des différents services de l’hôpital Aristide Le Dantec pour reconstruction, le suivi du traitement des malades du cancer est prévu à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye et à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba pour ceux venant des régions. Mais 15 jours après le déménagement des différents services de Le Dantec, la cancérologie n’a toujours pas pu déployer ses matériels et transférer ses malades et son personnel. C’est une révélation du directeur de l’Institut de Cancérologie de l’hôpital Aristide Dantec. «Pour le moment, aucun site d’accueil n’est prêt pour recevoir les malades du cancer. Aucun service n’a bougé. Ce n’est pas un seul service. Quand j’ai posé la situation au niveau du ministère de la Santé pour dire que la cancérologie, ce n’est pas un seul service, c’est plusieurs services, et que les archives sont ultra importantes pour la gestion des malades, et la stratégie de traitement sont établies de manière collégiale. Il faut des délais.
Et il faut respecter les délais entre les différents types de traitement. Ce n’est pas un déménagement qui se fait suivant des deadlines où il faut dire qu’à partir de telle date, il faut qu’il n’y ait personne. Non, non ! Cela ne peut pas se faire comme ça. Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas de site d’accueil précis pour que le personnel puisse se déployer et que le matériel puisse être déplacé et que la transition puisse se faire sans qu’il y ait d’impact négatif sur la survie. Parce qu’il y va de la survie des malades du cancer», a fait savoir Pr Mamadou Diop.
Selon le cancérologue, la contrainte majeure, c’est l’archivage. C’est le dossier médical. «Le dossier médical, il suit le malade. C’est un même dossier médical où il y a toutes ses analyses, tous ses résultats de radiologie, tous ses résultats d’anapat, la preuve de son cancer. Mais il y a aussi les protocoles de traitement que ce soit la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Alors, si ces différentes spécialités sont dispersées, comment est-ce que le dossier va voyager ?». C’est aujourd’hui cette grande question que se pose tout le personnel du service de cancérologie de l’hôpital Le Dantec. Le suivi du dossier du malade est donc la grande problématique qui doit être réglée dare-dare pour éviter de compliquer davantage le traitement du patient cancéreux.
En plus de cette question liée à l’archivage, se pose également une autre plus prégnante. Il s’agit du déficit de logistique dans les structures devant accueillir ces malades à savoir «Dalal Jamm» et «Cheikh Ahmadoul». A ce propos, Pr Diop explique les difficultés de l’hôpital Dalal Jamm. «Les accélérateurs sont à l’arrêt depuis quelques jours, alors qu’il y a des malades en traitement continue. On ne peut pas les interrompre pour déménager. Il faut assurer la poursuite du traitement», dit-il.
Alors que «Dalal Jamm» n’a jusque- là pas rempli les conditions pour une bonne radiothérapie des patients, au niveau de Touba, le médecin cancérologue note un «double problème». «Actuellement, l’appareil n’est pas fonctionnel, en plus de cela, si vous envoyez des malades à Touba, l’hébergement, il faudra y penser parce la radiothérapie c’est du lundi au vendredi pendant à peu près un mois». Sans compter les soins palliatifs pour «ceux-là qui sont en fin de vie et qu’on ne peut pas guérir, mais à qui on peut apporter du soulagement en luttant contre la douleur, l’anémie...».
Autant de difficultés qui préoccupent aujourd’hui la présidente de l’Association Cancer du Sein au Sénégal, Mme Mame Diarra Guèye Kébé. «Ce qui nous inquiète, c’est cette précipitation qui se fait. Du jamais vu. On ne ferme pas un hôpital de cette façon. C’est ce que nous déplorons. Nous nous battons depuis des années pour le relèvement de ce plateau technique. Mais je pense que toute chose a un préalable. Il faut penser à ceux qui sont déjà là et qui sont malades et qui sont sous traitement. Ce n’est pas organisé et cela nous inquiète. Les malades sont carrément dans le désarroi», s’est-elle indignée par rapport à ce véritable problème de coordination et de communication lié au transfert des services de cancérologie, leurs malades et le personnel soignant dans des sites accueillants. Lesquels, pour le moment, ne sont «pas bien portants».
Maintenant qui va accueillir les malades de cancers de Le Dantec dans un délai si court ? Comment va-t-on coordonner les soins et les rendez-vous entre les différents types de traitement chez les malades ? Deux problématiques majeures qui constituent aujourd’hui le frein au redéploiement des différents services de cancérologie de l’hôpital Aristide Le Dantec au niveau des structures accueillantes.
DES MEDICAMENTS PROHIBES DE PRES DE 72 MILLIONS INTERCEPTES
La Douane sénégalaise vient de s’illustrer encore dans sa lutte contre les trafics de médicaments. Cette fois-ci, ce sont les agents du Poste de Douanes de Diama, Subdivision de Saint-Louis, Région douanière du Nord, qui ont intercepté une cargaison
La Douane sénégalaise vient de s’illustrer encore dans sa lutte contre les trafics de médicaments. Cette fois-ci, ce sont les agents du Poste de Douanes de Diama, Subdivision de Saint-Louis, Région douanière du Nord, qui ont intercepté une cargaison de médicaments vétérinaires d’une contrevaleur de 71.150.000 francs CFA. Selon un communiqué signé par le Lieutenant-colonel Alpha Touré DIALLO parvenu à Emedia, la saisie a eu lieu la nuit du vendredi 26 au samedi 27 aout 2022 aux environs de Mboundoum, Commune de Diama, département de Dagana. La même source indique que « lesdits produits vétérinaires étaient chargés à bord d’un véhicule de type L200, moyen de transport prisé des trafiquants opérant dans cette zone ».
En effet, cette saisie entre dans le cadre des opérations « Bouclage » contre les réseaux et couloirs de trafics illicites. Elle fait suite à une autre importante saisie de médicaments vétérinaires réalisée également par les unités douanières du Nord en début juillet 2022 et portant sur 7000 boites d’une contrevaleur de plus de 70 millions de francs CFA, si l’on en croit la cellule de communication des Douanes.
Sachant que la santé humaine et la santé animale étant intimement liées, les zoonoses sont là pour en attester, l’Administration des Douanes est déterminée, selon le communiqué, à combattre le trafic de médicaments vétérinaires au même titre que celui de médicaments destinés à la santé humaine.
TAMBA DOTÉ D'UNITES MIXTES POUR GERER LES URGENCES
Le Partenariat pour le contrôle et l’élimination du paludisme en Afrique, un projet mis en œuvre par l’organisation non gouvernementale PATH, a mis en place des unités mixtes chargées de parer aux urgences dans la région de Tambaounda (est)
Le Partenariat pour le contrôle et l’élimination du paludisme en Afrique, un projet mis en œuvre par l’organisation non gouvernementale PATH, a mis en place des unités mixtes chargées de parer aux urgences en matière de santé publique, dans la région de Tambaounda (est), a-t-on appris lundi de son coordonnateur adjoint, Moustapha Cissé.
‘’C’est un projet qui contribue (…) à l’amélioration de la résilience du système de santé du Sénégal face aux urgences de santé publique, en particulier celles dues aux épidémies’’, a-t-il précisé.
Les unités mixtes, comme l’indique leur nom, sont constituées de plusieurs partenaires, dont les programmes de santé du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
M. Cissé intervenait à un séminaire destiné aux médecins-chefs de district sanitaire et à d’autres professionnels de la santé des régions de Kédougou (sud-est) et Tambacounda.
L’organisation non gouvernementale PATH (Program for Appropriate Technology in Health) soutient depuis plus de dix ans le Programme national de lutte contre le paludisme du Sénégal, dans plusieurs régions du pays, en vue de l’élimination du paludisme d’ici à 2030, selon Moustapha Cissé.
Les régions de Kédougou et Tambacounda ‘’sont des zones rouges, c’est pourquoi nous comptons accélérer le processus de réduction du paludisme dans cette zone’’, a-t-il dit.
La ‘’stratégie’’ prévue par les unités mixtes porte essentiellement sur les modes de transmission des maladies et leur prévention, selon le coordonnateur adjoint du projet.
PATH et la fondation Bill-et-Melinda-Gates, de concert avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale, mettent en œuvre, depuis 2020, un programme d’assistance au Centre des opérations d’urgence sanitaire du Sénégal.
ARISTIDE LE DANTEC, 71 MEDECINS INTERNES ENFIN CASES
Ils avaient fait face à la presse, la semaine dernière, pour dénoncer leur situation. Les 71 médecins internes de l’hôpital Aristide Le Dantec n’avaient pas reçu leurs notes d’affectation depuis la fermeture de l’hôpital. Ils sont désormais situés.
Ils avaient fait face à la presse, la semaine dernière, pour dénoncer leur situation. Les 71 médecins internes de l’hôpital Aristide Le Dantec n’avaient pas reçu leurs notes d’affectation depuis la fermeture de l’établissement de santé, le 15 août, pour sa réhabilitation. Ils connaissent désormais leurs points de chute.
Mais d’après Source A, les notes d’affectation étaient disponibles avant la conférence de presse des internes. Une façon de dire que les concernés auraient dansé plus vite que la musique.
Le journal signale que si les médecins internes peuvent s’estimer heureux d’être fixés quant aux structures qui vont les accueillir, d’autres agents de Le Dantec devront encore prendre leur mal en patience. Les notes les concernant ne sont pas encore disponibles.
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LES INTERNES DENONCENT LEUR NON-IMPLICATION
L’Association des internes et anciens internes des hôpitaux déplore sa non-implication dans le processus de reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec, tout en reconnaissant l’état de délabrement très avancé de cet établissement hospitalier.
L’Association des internes et anciens internes des hôpitaux déplore sa non-implication dans le processus de reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec, tout en reconnaissant l’état de délabrement très avancé de cet établissement hospitalier.
«Nous n’avons pas été associés au processus qui a abouti à la reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec», a dit Dr Assane Diouf, le président de l’Association des internes et anciens internes des hôpitaux. S’exprimant lors d’un point de presse organisé à la Résidence des internes à l’hôpital Fann, il a toutefois salué la décision prise par le chef de l’Etat de reconstruire l’hôpital Aristide Le Dantec. «Tous ceux qui fréquentaient l’hôpital, les malades, le corps médical, savaient qu’il était dans un état déplorable et avait besoin d’être reconstruit», a-t-il fait savoir. «Ce que nous regrettons, c’est la décision qui a été prise, sans nous y avoir associés», a-t-il déploré en présence de ses autres collègues.
Les internes des hôpitaux sont des étudiants en médecine, en pharmacie ou en psychiatrie, recrutés par le ministère de la Santé sur Concours d’internat. Ils deviennent après leur formation, des spécialistes, de futurs enseignants à l’université. «Le décret présidentiel instituant le Concours d’internat a précisé que l’hôpital qui doit recevoir le médecin interne lui doit en même temps un logement, à défaut une indemnité de logement», a rappelé M. Diouf. «Comment on peut demander à quelqu’un de quitter et de chercher un nouveau logement alors que vous lui devez des arriérés ?», s’est-il interrogé.
Il a renseigné que les premières notes d’affectation ne sont sorties que ce jeudi, soulignant qu’ils étaient en chômage technique. «Les internes sont en formation et c’est une formation à durée limitée, quatre à cinq ans ; si nous perdons une seule journée, c’est énorme pour nous», a-t-il fait remarquer.
LES FEMMES VETERINAIRES RENFORCENT LEURS CAPACITES
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), en partenariat avec l’Association des femmes vétérinaires, tient depuis hier un atelier de formation pour renforcer les capacités des femmes vétérinaires dans le domaine de la biosécurité et biosûreté et de la Résistance aux antimicrobiens (Ram), afin qu’elles puissent appuyer les femmes productrices dans la mise en œuvre des mesures de biosécurité dans les élevages et la lutte contre la Ram.
Pour protéger les acteurs du secteur de l’élevage, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), en collaboration avec les femmes vétérinaires, a ouvert hier à Saly, un atelier de formation pour renforcer les capacités des femmes vétérinaires dans le domaine de la biosécurité et biosûreté et de la Résistance aux antimicrobiens (Ram), afin qu’elles puissent appuyer les productrices dans la mise en œuvre des mesures de biosécurité dans les élevages et la lutte contre la Ram.
En effet, les professionnels en charge de l’inspection des denrées alimentaires d’origine animale pour la sécurité sanitaire des aliments, laborantins ou conservateurs, les vétérinaires, en tant que personnels de première ligne dans la conservation, la lutte contre les maladies infectieuses et la Résistance aux antimicrobiens (Ram), sont, avec les producteurs en élevage, des personnes à risque et les principales cibles pour tacler la Ram.
Au Sénégal, l’analyse de risque menée en 2017, par la Direction des services vétérinaires, a montré que 9% des communes du Sénégal sont à risque très élevé, 28% à risque élevé, 27% à risque faible et 36% à risque négligeable, pour l’Influenza aviaire hautement pathogène (Iahp).
C’est pourquoi Binetia Stéphene Tchicaya, chargée des politiques au Bureau sous-régional de la Fao pour l’Afrique de l’Ouest, a magnifié la tenue de cet atelier de formation. «Cet atelier revêt une importance capitale, car les femmes vétérinaires qui seront formées seront les relais auprès des petits producteurs, des petits éleveurs pour pouvoir leur transmettre les connaissances qu’il faut pour la gestion de leur cheptel», s’est-elle félicitée.
La biosécurité et la biosûreté sont des domaines techniques du Règlement sanitaire international qui regroupe toutes les mesures préventives et bonnes pratiques mises en place, afin de préserver les élevages de l’incursion de pathogènes.
Ainsi, pour combler ces gaps en biosécurité et biosûreté dans le secteur de l’Elevage, dans les cabinets, cliniques vétérinaires et dans la gestion des animaux domestiques, y compris avec les nouveaux animaux de compagnie et les animaux sauvages, une sensibilisation et une formation des femmes vétérinaires s’impose.
Ces femmes vétérinaires sont également formées sur d’autres domaines tels que la Ram, qui représente aujourd’hui l’une des menaces les plus graves pour la santé publique mondiale. «C’est un phénomène naturel accéléré par l’usage abusif et excessif des antimicrobiens et particulièrement des antibiotiques chez l’homme et l’animal. En 2009, une étude conduite dans l’Union européenne (Ue) estimait que ce phénomène était responsable de 25 000 décès et des coûts d’environ 1,5 milliard de dollars Us. Les praticiens vétérinaires sont en première ligne pour la lutte contre la Ram, compte tenu de leur rôle dans la prévention et la lutte, mais aussi dans la sensibilisation des producteurs, notamment dans les filières à cycle court.»
«60% des maladies sont d’origine animale»
D’ailleurs, Dr Amadou Tidiane Niang, chef d’équipe projet Ecta Sénégal, a rappelé que 60% des maladies sont d’origine animale. «Donc, c’est un aspect très important de former aussi bien les professionnels que les femmes productrices sur ces problématiques de maladies zoonotiques pour empêcher leur propagation dans la santé publique», a déclaré Dr Niang.
L’Association des femmes vétérinaires a ainsi un rôle important à jouer dans la sensibilisation des femmes du milieu rural, mais aussi des enfants pour pouvoir mieux les protéger.
Dr Edilia Da Veiga, chargée de la communication de l’Association des femmes vétérinaires, invite ses consœurs à respecter les règles de la biosécurité et la biosûreté, «sur tout ce qui concerne l’évacuation des déchets, c’est-à-dire une bonne maîtrise de comment évacuer ces déchets. Parce qu’on les retrouve souvent au niveau des poubelles et les enfants y ont accès». En tant que femmes, plaide Mme Veiga, «nous avons un rôle à jouer par rapport à la sensibilisation des femmes du milieu rural, mais aussi des enfants pour pouvoir mieux les protéger. A ce niveau, la Fao nous permet de pouvoir former sur ce sujet mais aussi sur l’hygiène des mains. Parce que nous savons qu’au niveau des structures sanitaires, beaucoup de maladies sont transmises par le mode de contamination nosocomiale (par les mains) au niveau d’une structure sanitaire qui n’est pas bien désinfectée».
par Farid Bathily
LES PAYS AFRICAINS ENCORE DÉMUNIS FACE À LA VARIOLE DU SINGE
L’Afrique fait face à la variole du singe depuis les années 1970, dans la quasi indifférence du reste du monde. Maintenant que l’épidémie touche l’Europe et l’Amérique du Nord, c’est la course au vaccin, et le continent est encore oubliée
Le Centre africain de contrôle des maladies l’a rappelé encore récemment : les autorités sanitaires et les chercheurs africains font face depuis les années 1970, quasiment seuls, avec peu de ressources, à des épidémies successives de la variole du singe en Afrique centrale et de l’ouest, avec des taux de mortalité élevés.
De 2019 à 2021, pendant l’épidémie du Covid-19, la variole du singe a connu un nouveau regain, affectant onze pays, notamment dans des zones non endémiques. La maladie revêt maintenant une forme particulièrement mortelle. On a recensé jusqu’à 12 454 cas d’infection et 365 décès pendant cette période. En 2022, l’épidémie a encore infecté 2800 personnes dans ces pays et a fait 103 morts, soit un taux de mortalité de 3,6%. Mais jusque-là, les autorités sanitaires africaines sont restées seules, avec peu de moyens pour faire face à la maladie.
La variole du singe, urgence de santé planétaire
C’est avec l’apparition de la maladie en début d’année 2022 en Europe et en Amérique du Nord que les grands médias du monde entier se sont saisis du sujet et l’ont mis à l’agenda de la communauté internationale.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi décrété l’état d’urgence de santé publique de portée internationale, indiquant par-là que la maladie constitue désormais un risque pour la santé publique dans d’autres États en raison du risque de propagation internationale qui exige une action internationale coordonnée. Mais l’Afrique ne bénéficie toujours pas de cette mobilisation.
Toutes les doses du seul vaccin disponible commercialisé sous les appellations de Jynneos en Amérique du Nord et de Imvanex en Europe sont déjà achetées pour les populations européennes et américaines. L’Etat fédéral américain a acquis 600 000 doses et placé commande de 7 millions de doses supplémentaires pour sa population auprès de Bavarian Nordic, la seule firme productrice. L’Union européenne a d’ores et déjà donné son feu vert à ce fabricant et un pays européen lui a fait une première commande de 1 500 000 doses.
Covid-19, bis repetita ?
A ce jour, l’Afrique n’est pas prise en compte dans la répartition du vaccin, ce qui n'est pas sans rappeler ce qui s'est produit pour le Covid-19...
"On ne doit pas permettre que ce qui s’est passé au début de la distribution du vaccin contre le Covid-19, quand l’Afrique est restée sur le bord de la route au moment où les autres pays se partageaient les quelques vaccins disponibles, se reproduise, alerte Matshidiso Moeti, la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Mais il semble bien que ce soit bien ce qui se passe."
En fait, non seulement l’Afrique n’a pas accès au vaccin, mais elle n’a qu’une quantité limitée de médicaments antiviraux et peu de matériels de test. Selon de nombreux experts, d’une manière ou d’une autre, pour éradiquer la variole du singe à l’échelle mondiale, il sera nécessaire de répondre aux besoins urgents de l’Afrique et de combler le gap vaccinal et de traitement existant avec les pays industrialisés.
par Farid Bathily
LE NIGERIA LANCE UN CONSEIL POUR L'ÉRADICATION DU PALUDISME EN 2030
Le chef de l’État nigérian, Muhammadu Buhari, a lancé à Abuja une une initiative dont l’objectif est d’en finir avec le paludisme d’ici la fin de la décennie
Le Nigeria End Malaria Council (NEMC, Conseil d’éradication du paludisme), a vu le jour le 16 août 2022 au palais présidentiel d’Abuja en présence de l’hôte des lieux, Muhammadu Buhari, et de plusieurs personnalités du monde politique et des affaires.
Parmi ces dernières figurait notamment Aliko Dangoté, désigné président du Conseil par le chef de l’État nigérian, qui justifie ce choix par les nombreuses implications de l’homme d’affaires dans des causes sanitaires sur le continent. L’homme le plus riche d’Afrique dirige ainsi ce Conseil, qui comprend quinze autres membres, et dont la mission est d’œuvrer à l’éradication du paludisme d’ici 2030, conformément à l’objectif de l’Union africaine.
Fléau endémique
Le paludisme, causé par la piqûre d’un moustique porteur du plasmodium – groupe de parasites responsables de la maladie – est endémique sur le continent africain, particulièrement dans la région subsaharienne. Six pays y concentrent 55% des cas de toute la planète, selon le rapport 2021 de l’OMS.
En tête des pays les plus touchés, le Nigeria représentait 26,8% des malades en 2020. Le pays enregistre également le plus grand taux de mortalité avec 31,9%. Soit plus du double de celui de la République démocratique du Congo (13,2%), seconde nation la plus affectée par cette maladie face à laquelle les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes sont très vulnérables.
Ces chiffres, en augmentation par rapport aux précédentes données de l’OMS, témoignent du défi constant que pose le paludisme sur le continent africain.
Impulser la mobilisation
Selon le président Buhari, le Conseil devra aider l’État nigérian principalement en termes de mobilisation des ressources nécessaires pour vaincre la maladie.
Le chef de l’Etat nigérian estime à 1,89 milliard de nairas les fonds nécessaires pour faire baisser, dans un premier temps, le taux de prévalence à 10% au cours des quatre prochaines années, conformément au Plan national anti-malaria 2021-2025.
"Cela fait écho à mon rôle actuel d'ambassadeur du Nigeria pour la lutte contre le paludisme et au travail de ma Fondation pour la mobilisation du secteur privé contre la maladie en Afrique", a déclaré Aliko Dangote.
L’initiative nigériane arrive moins d’un an après que l’OMS a officiellement recommandé l’utilisation généralisée du vaccin antipaludique RTS,S chez les enfants en Afrique subsaharienne et dans d’autres régions du monde. Faite en octobre 2021, cette recommandation historique de l’OMS se fonde sur les résultats d’un programme pilote qui a touché plus de 800.000 enfants et qui a démarré depuis 2019 au Ghana, au Kenya et au Malawi.
ZIGUINCHOR, LE BLOC OPÉRATOIRE DE L’HÔPITAL RÉGIONAL, «MALADE»
Plus d’interventions chirurgicales à l’hôpital régional de Ziguinchor depuis maintenant plus d’un mois à cause d’un manque de matériel.
Apres l’épisode du scanner tombé en panne puis remis en service, c’est le bloc opératoire qui souffre depuis plus d’un mois de matériel. Conséquences, les activités dans ce bloc sont au ralenti pour ne pas dire inexistantes. Une situation désobligeante pour les populations que tente d’atténuer le directeur de l’hôpital régional de Ziguinchor qui rassure sur le démarrage imminent des services de ce bloc opératoire paralysés.
Plus d’interventions chirurgicales à l’hôpital régional de Ziguinchor depuis maintenant plus d’un mois à cause d’un manque de matériel. Une situation qui a récemment suscité une grogne des agents de l’hôpital appuyé par l’activiste Guy Marius Sagna élu député.
La question de l’echanteite réglée, le bloc souffre de l’insuffisance de matériel indispensable pour des interventions chirurgicales dans cette structure sanitaire qui se débat souvent dans des difficultés infrastructurelles. Et les patients sont référés dans une autre structure sanitaire de la place. Ce genre de dysfonctionnement est récurrent dans cette structure sanitaire. Le directeur de l’hôpital interpellé sur la question tente de rassurer. Ndiame Diop estime que des efforts sont consentis pour mettre aux normes ce bloc opératoire. « Il est difficile pour l’hôpital de supporter certaines charges afférentes à l’achat de matériel pour ce bloc. Heureusement, la bienveillance des autorités a permis de trouver ce matériel et dans les prochaines heures, nous allons réceptionner ce matériel qui est en route », a déclaré le Directeur de la structure sanitaire. Des bâtiments qui suintaient, un scanner qui tombe souvent en panne, l'Hôpital régional de Ziguinchor montre des signes de souffrance de son plateau médical.
A cause aussi d’un manque de médicaments stratégiques dans sa pharmacie, les maux qui gangrènent la structure font légion. Et souvent les patients ne cachent pas leur dépit face à ce chapelet de passifs sous le regard impuissant d’un personnel de santé qui se débat pour honorer sa noble mission. La radiographie qui tombe parfois en panne mais un autre mal est là. La paralysie du bloc opératoire. De quoi pousser certaines populations à lancer cette métaphore « l’hôpital doit passer un scanner pour diagnostiquer définitivement son mal ».
En attendant l’arrivée des équipements pour le bloc opératoire, les interventions chirurgicales sont en stand-by à l’hôpital régional, la plus grande structure sanitaire de la région qui accueille même des malades venus de la sous-région. Parfois, ce sont les blouses blanches même de la structure sanitaire qui font un diagnostic alarmant de l’hôpital qui a tout de même réussi à pallier le manque de médecins spécialistes qui avait contraint les patients à se rabattre sur d’autres structures dans les autres régions. Aujourd’hui, l’hôpital est pourvu de cardiologue, de neurologue, d’urologue à la satisfaction des syndicalistes qui en avaient fait leurs préoccupations majeures.
Le déficit d’équipements reste cependant des maux qui gangrènent les structures sanitaires de la région qui font constamment face à la grogne des agents de santé qui déroulent un chapelet de revendications qui vont de la prise en charge correcte des patients à la question de paiement des indemnités en passant par la revalorisation de leurs salaires. Toutes ces choses plombent souvent le fonctionnement des structures sanitaires de la région.