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1 décembre 2024
Société
DIKEMBE MUTOMBO S'ÉTEINT À 58 ANS
La légende congolaise de la NBA est morte des suites d'un cancer. Surnommé "Mount Mutombo" en référence à sa stature imposante de 2,18 mètres, il laisse derrière lui un héritage sportif exceptionnel
(SenePlus) - Le monde du basket est en deuil. Dikembe Mutombo, légende congolaise de la NBA, s'est éteinte à l'âge de 58 ans des suites d'un cancer, comme l'a annoncé la Ligue nord-américaine de basket ce lundi. Surnommé "Mount Mutombo" en référence à sa stature imposante de 2,18 mètres, il laisse derrière lui un héritage sportif exceptionnel.
Mutombo a marqué son époque par une défense redoutable qui lui a valu huit sélections au All-Star Game entre les années 1990 et 2000. Son palmarès impressionnant compte quatre titres de défenseur de l'année, trois de meilleur contreur et deux de meilleur rebondeur, témoignant de sa domination dans la raquette.
Né à Kinshasa, le pivot congolais a arboré les couleurs de huit franchises NBA au cours de sa carrière. Son périple américain a débuté en 1991 avec les Denver Nuggets et s'est achevé en 2009 chez les Houston Rockets, à l'âge vénérable de 43 ans. Bien qu'il ait participé à deux finales NBA, en 2001 avec les Philadelphia 76ers et en 2003 avec les San Antonio Spurs, le titre suprême lui a toujours échappé.
La carrière de Mutombo, s'étalant sur près de deux décennies, illustre sa longévité exceptionnelle et son impact durable sur le jeu. Son départ laisse un vide immense dans le basket international, où il était devenu une figure emblématique, particulièrement pour le continent africain.
MOUSSA DIOP ACCUSE SON MANDATAIRE DE TRAHISON
Le leader d'And Gor Jotna, a saisi la justice pour "confiscation arbitraire des listes et dossiers" de candidature dans le cadre de la participation du parti aux élections législatives
(SenePlus) - Une plainte pénale déposée le 29 septembre 2024 auprès du Commissaire central de Dakar par Me Moussa Diop, président du parti et Gor Jotna, accuse Boubacar Camara, mandataire du parti, de sabotage électoral à quelques semaines des législatives du 17 novembre.
La plainte détaille une série d'événements troublants. Selon Me Diop, Camara était chargé de déposer les listes électorales du parti le 29 septembre à 10h45. Son absence inexpliquée ce jour-là a déclenché l'alarme au sein d'And Gor Jotna.
Le cœur de l'accusation réside dans la "confiscation arbitraire des listes et dossiers" par Camara. Me Diop affirme dans sa plainte que ces documents, cruciaux pour la participation du parti aux élections, devaient être déposés avant minuit, dernier délai légal.
L'élément déclencheur de cette action en justice est survenu à 12h25, lorsqu'une vidéo YouTube a révélé selon Moussa Diop, que Boubacar Camara tenait sa propre conférence de presse pour annoncer sa candidature. La plainte qualifie cet acte de « véritable abus de confiance » envers And Gor Jotna.
La plainte de Me Diop exige que Camara soit « poursuivi de ce chef » pour ses actions.
par Lamine Fall
AMADOU MAKHTAR MBOW, SCOUT TOUJOURS
La contribution peu connue de Makhtar Mbow « Ecureuil actif » était sa participation au mouvement scout. Avec la majorité des routiers et des responsables, ils réclamaient une accélération du processus d'indépendance par rapport aux EDF
Acteur majeur de l'Histoire du scoutisme en Afrique, Ousmane Thiané Sar, connu sous le nom de "Sanglier zélé", fonde en 1938 à l'École Normale William Ponty, à Sébikhotane. Le Groupe local Pontyville, qui compte plusieurs unités, et c'est grâce à lui qu'un pontyn sur deux a franchi le pas vers le scoutisme.
De cette manière, la contribution peu connue d'Amadou Makhtar Mbow « Ecureuil actif » était sa participation au mouvement scout. Avec la majorité des routiers et des responsables, ils réclamaient une accélération du processus d'indépendance par rapport aux EDF (Éclaireurs de France) tout en appelant, dans des motions de congrès, les autorités à mettre fin aux guerres coloniales fratricides qui touchaient surtout la jeunesse, qui est la force vive des Nations.
À cette époque, l'École Normale William Ponty de Sébikhotane était connue pour former tous les cadres de l'administration, des instituteurs (d'où son nom d'École Normale), des candidats à l'École de médecine et de pharmacie Jules Carde, des candidats à l'École de vétérinaire ou supérieure de technique de Bamako... Ceux-ci, de toutes ethnies et de toutes croyances, étaient des habitants des territoires de l'AOF (Afrique occidentale française) et même de l'AEF (Afrique équatoriale française).
Parmi eux se trouveront de nombreux hommes d'État, diplomates de carrière, enseignants brillants, médecins de renom : Bakary Djibo, professeur Assane Seck, Abdoulaye Albert Ndiaye, Baffa Gaye, Dr Thianar Ndiaye, Thierno Souleymane Diop, Abdoulaye Seck dit Douta, Sidi Mohamed Ould Déyine, Professeur Papa Kouaté, Demba Bèye, Macodou Diène, Bocar Cissé, Ibrahima Ahmadou Sangho, Arona Sy, Mody Diagne, Malick Thioye, Séga Gueye, Abdoulaye Diallo, Dr Lamine Sine Diop, Abo Damadia, Kassory Bangoura, Paul Zoukou Bailly, Issa Diop, Alassane Diop, Dr Brelotte Sow, Dr Papa Gaye, Dr Abdourahmane Kélétigui, Edouard Coll, Lompolo Koné, etc.
Au cours de la période de décolonisation, la majorité des membres du scoutisme laïque, qui est un mouvement d'éveil de conscience et de prise de responsabilités, seront parmi les principaux dirigeants des divers partis politiques, mouvements de jeunesse ou syndicats, parmi lesquels on pouvait mentionner, entre autres : Ousmane Thiané Sar, Ouézzin Coulibaly, Majhemout Diop, Amadou Makhtar M’Bow, Abdoulaye Ly, Abdoulaye Gueye-Cabri, Assane Seck, Ibrahima Sangho, Bocar Cissé, Alassane Diop, Bakary Djibo, Saër Gaye, Baffa Gaye, Kassory Bangoura, Issa Diop, Mody Diagne, Ali Bocar Kâne, Alioune Badara Paye, Tibou Tounkara, Boubacar Diallo Telli, Abel Goumba, Abdoul Maham Bâ, Mamadou Marone, Amadou Ndéné Ndaw, Malick Diop, Mbakhane Ndaw, Cheikh Dé Thialaw Dieng, Bara Goudiaby etc.
Avec Ousmane Thiané Sar, Amadou Makhtar Mbow et d’autres frères éclaireurs avaient initié entres autres à St-Louis un projet d’auto-construction populaire appelé communément « Cité castors ». Pa Mbow comme l’appelé affectueusement certains, avait servi sa communauté, son pays, l’Afrique et le monde. Pour paraphraser quelqu’un, « il est resté à l’image de son totem, toute sa vie durant, le travailleur acharné et infatigable que le monde entier connaît. Inusable militant de la cause humaine, du tiers-monde et des valeurs de la République pour lesquelles il donnera jusqu’à sa santé ».
LE THIÉBOU DIEUNE DEVIENT UN LUXE
La cherté des denrées alimentaires et la rareté du poisson frais transforment le quotidien en un combat pour la survie
Le plat national sénégalais, le «Thiébou dieune», n’est plus accessible à n’importe qui depuis quelque temps. Les ménagères indexent la cherté des denrées et du poisson frais devenu d’ailleurs rare sur le marché du Sénégal oriental.
Un tour effectué au marché de Kothiary a permis de se rendre compte de la difficulté rencontrée par les pères et mères de famille pour faire bouillir la marmite. Dans cette contrée située dans le département de Goudiry, région de Tambacounda, le panier de la ménagère subit une tension inflationniste indescriptible, témoigne S. Sow, une dame trouvée devant l’étal d’une vendeuse de légumes. Pendant que l’argent se raréfie, les prix des denrées flambent, soutient Mme Sow. «Jadis, je venais avec 2000 francs au marché, j’arrivais à faire mes provisions. Aujourd’hui, tel n’est plus cas, à cause du renchérissement des prix des légumes. Le kilogramme d’oignon coûte ici, à Kothiary, 800 francs, la pomme de terre 1000 francs Cfa. Alors qu’habituellement, leurs prix n’avaient jamais dépassé 500 francs, quelle que soit la crise. Les autres denrées, n’en parlons même pas. Il y a moins de 3 mois, le sac d’oignon s’échangeait à 8000 ou 7000 francs. Aujourd’hui, il est vendu à 19 000 francs, soit plus du double», explique Nogaye Fall, une autre ménagère tout atterrée par la cherté des prix.
Ce qui fait que préparer un bon plat de «Thiébou dieune» coûte les yeux de la tête. «Il faut aujourd’hui casquer entre 8 et 10 mille francs Cfa pour arriver à présenter un bon plat de «Thiébou dieune»». «Tout est cher actuellement. L’oignon, la pomme de terre, le piment, la carotte, le manioc… aucune denrée n’a connu de baisse de prix. Tout a flambé», s’est égosillée Nogaye. Pire, poursuit-elle, «compte tenu de sa rareté, le poisson est devenu inaccessible. Il n’est pas à la portée de toutes les bourses. Seul le «Yaboye» (sardinelle : Ndrl), est accessible. Mais à quel prix ? Trois «Yaboye» coûtent 500 francs. Et, même ceux-là, ce sont de tout petits poissons. S’agissant des gros poissons, il faut au minimum débourser 2000, voire 3000 francs Cfa, pour s’en procurer. L’équivalent de ma dépense quotidienne. Nous sommes fatiguées», peste Mme Fall.
Un autre tour à l’étable du boucher. Là aussi, c’est quasiment la même situation. Outre la cherté du prix du kilogramme, les femmes se plaignent de la qualité. Le kilogramme de viande est vendu à 3000 francs, informe,Sène, l’un des bouchers du village. Il était auparavant vendu à 2000 francs, ensuite 2500. «Aujourd’hui, il faut débourser 3000 francs Cfa pour avoir de la viande», a soutenu Awa Magou, trouvée sur place.
Pire, la qualité laisse à désirer. «Ce sont de rachitiques bœufs qui sont égorgés et mis en vente. Nous n’avons pas le choix. Les bœufs de qualité sont acheminés à Dakar et dans les autres régions de l’intérieur du pays. Nous sommes vraiment fatiguées», martèle-t-elle.
Les consommateurs appellent ainsi les nouvelles autorités, en qui ils avaient fondé un grand espoir, de bien veiller sur les prix des denrées alimentaires. «Le gouvernement doit trouver une solution à la situation que nous vivons. Même pour le riz et l’huile, seuls ceux qui achètent en gros ont senti une légère baisse. Nous achetons dans le détail, nous n’avons senti aucune baisse», fulmine-t-elle. Et pourtant, il a été annoncé que des volontaires allaient être recrutés pour faire appliquer la mesure de la baisse. Malheureusement, rien n’est fait, s’est désolée la bonne dame.
DE LA DIFFAMATION EN POLITIQUE
LU POUR VOUS - Cette arme stratégique est devenue un levier destructeur, notamment dans le cas de La France insoumise et de son fondateur Jean-Luc Mélenchon, accusés faussement d’antisémitisme
(SenePlus.com) - L’article « L’Art de la diffamation politique » de Serge Halimi et Pierre Rimbert, paru dans Le Monde diplomatique en octobre 2024, s’attaque à une problématique centrale dans les débats politiques contemporains : l’utilisation de la diffamation comme arme stratégique pour discréditer les opposants politiques. À travers une analyse détaillée et éclairante, les auteurs montrent comment cette tactique est devenue un levier destructeur, notamment dans le cas de La France insoumise (LFI) et de son fondateur Jean-Luc Mélenchon, accusés faussement d’antisémitisme. En dépit du manque de preuves tangibles, cette campagne de dénigrement a eu des conséquences lourdes sur l’image et la légitimité du premier parti de gauche en France.
La construction d’une accusation infondée
L’article s’ouvre sur le contexte politique des élections législatives du 7 juillet dernier, où le Nouveau Front populaire (incluant LFI) a remporté 193 sièges sur les 577 de l’Assemblée nationale, surpassant la coalition présidentielle (166 sièges) et le Rassemblement national (RN), qui s’est allié avec la droite (142 sièges). Malgré ce succès électoral, un premier ministre issu du parti Les Républicains (LR), Michel Barnier, a été nommé à la tête du gouvernement par le président Emmanuel Macron. Ce dernier a formé un cabinet minoritaire avec le soutien de la droite, une alliance qui contredit les résultats des urnes. Halimi et Rimbert notent que cette « dissonance entre le vote des Français et sa représentation politique est devenue habituelle » dans un paysage politique où les manœuvres électorales contournent de plus en plus les voix populaires (Le Monde diplomatique, octobre 2024).
La clé de cette situation politique réside dans une campagne médiatique et politique visant à discréditer Jean-Luc Mélenchon et LFI en les associant à l’antisémitisme. Cette accusation, qualifiée par les auteurs de « mensonge politique », a permis d’ostraciser un des plus grands partis de gauche, tout en réhabilitant l’extrême droite, réputée pour ses positions historiques antisémites. Les auteurs rappellent l’ampleur de la charge diffamatoire, illustrée par les propos de Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo, qui, sur Europe 1, a déclaré le 2 septembre 2024 : « Que croit la bande de Mélenchon ? Qu’on va regarder s’installer dans les ministères des antisémites et des copains d’antisémites comme des vaches regardent passer des trains ? » Cette rhétorique incendiaire, poursuivent Halimi et Rimbert, vise à alimenter la peur et à dresser une barrière infranchissable entre LFI et le reste de l’échiquier politique.
Les effets politiques d’une diffamation
L’un des aspects les plus frappants de cette campagne, notent les auteurs, est la manière dont elle a permis de normaliser et même de légitimer la montée de l’extrême droite en France. Selon Halimi et Rimbert, cette opération a réalisé trois objectifs simultanément : « ostraciser le premier groupe parlementaire de gauche, réhabiliter l’extrême droite (qui aurait cessé, elle, d’être antisémite) et justifier la mise à l’écart de la coalition qui comptait le plus grand nombre d’élus ».
Là réside l’ironie de cette manœuvre politique. Alors que LFI est attaquée pour des accusations infondées d’antisémitisme, le Rassemblement national, autrefois paria politique pour ses positions antisémites et racistes, est progressivement réhabilité et intégré dans la normalité politique. Halimi et Rimbert montrent que cette inversion des rôles sert à affaiblir la gauche tout en renforçant les forces conservatrices et d’extrême droite. Cette stratégie, expliquent-ils, s’appuie sur un usage délibéré de la « fausse information », un phénomène que les autorités françaises s’efforcent de combattre dans d’autres contextes (par exemple lorsqu’il s’agit de désinformation en provenance de Moscou ou des États-Unis sous Donald Trump), mais qu’elles tolèrent ici en raison de ses bénéfices politiques immédiats.
L’accusation d’antisémitisme, soulignent Halimi et Rimbert, n’est pas une simple attaque rhétorique. Elle a des répercussions concrètes sur le paysage politique français. Elle permet de justifier la mise à l’écart de LFI, un parti qui, en raison de sa forte représentation à l’Assemblée nationale, aurait pu prétendre à une part importante du pouvoir législatif. Au lieu de cela, LFI est présentée comme une menace pour la démocratie, et des figures comme Philippe Val appellent à les « chasser des ministères de la République », en leur promettant de « vivre l’enfer » jusqu’à ce qu’ils quittent la scène politique.
Une manœuvre politique hypocrite
Les auteurs dénoncent également l’hypocrisie derrière ces accusations d’antisémitisme. Ils montrent que la violence de la charge contre LFI n’est pas justifiée par des faits tangibles, mais par une volonté de réduire au silence une opposition politique gênante. « La violence de la charge contre LFI, combinée à l’absence d’éléments irréfutables permettant de la justifier, donne le vertige », écrivent-ils. Cette utilisation abusive de l’antisémitisme comme arme politique, soulignent-ils, reflète une tendance plus large dans la politique contemporaine, où les débats idéologiques sont de plus en plus remplacés par des attaques diffamatoires visant à détruire des adversaires.
Ce processus est particulièrement pernicieux dans le cas de LFI, un parti qui s’est constamment opposé au racisme et à l’antisémitisme. En liant faussement LFI à des idéologies antisémites, la campagne diffamatoire cherche non seulement à discréditer le parti, mais aussi à délégitimer toute forme de contestation politique venant de la gauche. Halimi et Rimbert affirment que ce type d’accusations est une arme puissante dans le champ politique : elle permet de détourner l’attention des vrais débats et de saper la crédibilité des mouvements progressistes.
La rhétorique maccarthyste du XXIe siècle
L’une des conclusions les plus puissantes de l’article réside dans la comparaison faite par les auteurs entre cette campagne diffamatoire et le maccarthysme des années 1950 aux États-Unis. À l’époque, des accusations infondées de sympathies communistes étaient utilisées pour réduire au silence des personnalités publiques, des intellectuels et des politiciens. De la même manière, l’accusation d’antisémitisme devient aujourd’hui un outil pour marginaliser les voix de gauche et empêcher toute remise en cause du système en place.
Halimi et Rimbert soulignent également les dangers pour la démocratie de cette dérive rhétorique. En réduisant le débat politique à des accusations infamantes, on empêche toute discussion rationnelle et nuancée sur les enjeux de fond. Cela fragilise non seulement les partis ciblés, mais aussi l’ensemble du débat démocratique. Cette instrumentalisation de l’antisémitisme pour des fins politiques érode la confiance du public dans les institutions et affaiblit la lutte réelle contre le racisme et l’antisémitisme.
En conclusion, « L’Art de la diffamation politique » est un article percutant qui dénonce avec force l’usage cynique de la diffamation dans le débat politique contemporain. En se concentrant sur le cas de La France insoumise et de Jean-Luc Mélenchon, Serge Halimi et Pierre Rimbert offrent une analyse convaincante des mécanismes de marginalisation politique et des dangers que cela représente pour la démocratie. La manière dont les accusations d’antisémitisme sont manipulées à des fins politiques ne doit pas seulement être perçue comme une attaque contre un parti particulier, mais comme un symptôme d’un mal plus profond qui mine le débat démocratique dans son ensemble.
Cet article est un appel à la vigilance face à ces pratiques et un rappel que la démocratie repose avant tout sur la possibilité d’un débat ouvert, honnête et basé sur des faits. Lorsque ce débat est remplacé par des accusations mensongères et infondées, c’est toute la démocratie qui est en danger.
Par Madiambal DIAGNE
L’HEURE DES ADIEUX
Peut-être le temps est venu, pour moi, d’être un bon député. De nombreux lecteurs m’en voudront de devoir arrêter d’animer cette rubrique intitulée «Les Lundis de Madiambal». C’était devenu un rendez-vous régulier, incontournable, depuis bientôt vingt ans
De nombreux lecteurs m’en voudront de devoir arrêter d’animer cette rubrique intitulée «Les Lundis de Madiambal». C’était devenu un rendez-vous régulier, incontournable, depuis bientôt deux décennies. Le public en était devenu si attaché, au point que les protestations fusaient, à chaque fois que, pour une raison ou une autre, la rubrique venait à ne pas paraître. Cet intérêt du public et les demandes insistantes nous avaient poussé à essayer d’adapter cette rubrique à une chronique audiovisuelle en langue wolof, «Yobbal Bi». Le succès a été réel, vu l’enthousiasme du public à la regarder sur la chaîne YouTube de votre journal et ses différents autres supports. En décidant brusquement de changer de cap, pour m’investir désormais dans le champ de la vie politique active, je me refuse de continuer à animer cette rubrique.
C’est le lieu de remercier sincèrement tout ce public, fidèle, auquel je témoigne de ma reconnaissance.
Des compatriotes m’encourageaient depuis longtemps à franchir le pas, de faire de la politique, afin de participer davantage, non seulement à l’éveil des consciences en élevant le débat politique public, mais aussi à participer à la définition ou l’élaboration d’une meilleure gouvernance pour le Sénégal. J’étais resté sourd à ces demandes, considérant que mes alertes, mises en garde et critiques, objectivement formulées, me suffiraient comme contribution à l’édification d’un Sénégal de paix, de démocratie et de prospérité ; en tout cas, pour en faire un pays mieux gouverné par ses élites. Malheureusement, des acteurs politiques, devenant de plus en plus intolérants et réfractaires à la critique, ont instauré un certain manichéisme dans la vie publique ; de sorte que toute personne qui porterait une critique quelconque à propos de leur action est estampillée du bord politique opposé. Ainsi, que vous fassiez de la politique ou non, on finit par vous ranger dans le lot des hommes politiques. Au demeurant, nul ne m’aura vu demander ou chercher une position politique ou un poste quelconque dans l’appareil d’Etat. Bien au contraire, j’ai eu à me détourner de bien d’opportunités pour occuper des fonctions publiques ou politiques. J’avais tenu à rester exclusivement dans le domaine des médias et d’autres activités économiques privées. Je rends grâce à Dieu de m’avoir assisté à éviter de prêter le flanc et de n’avoir pas cédé à la tentation de profiter de certaines opportunités qu’offre souvent la proximité avec les décideurs publics. Ceux qui pouvaient en douter ont été édifiés depuis l’avènement de ce nouveau régime Sonko-Diomaye.
Il reste que j’ai enfin décidé de me lancer en politique par, sans doute, l’un des échelons les plus bas, en demandant un mandat de député à la prochaine législature. Des organisations politiques et citoyennes, des personnalités religieuses et coutumières et des citoyens lambda m’avaient assidûment approché, depuis quelques années, pour me suggérer de tenter le challenge politique. Ils ont estimé que je me devais d’apporter quelque chose de nouveau à mon pays. J’ai décliné ces propositions. En effet, je veux être modeste dans mes ambitions, mais surtout réaliste. J’ai la conviction que l’activité politique en général ne saurait m’apporter une richesse, une renommée ou une belle réputation que je n’ai pas déjà eues dans ma vie. Je touche du bois, mais je peux considérer, sans aucune fausse modestie, avoir déjà eu à réussir quelques petites choses utiles. Je ne convoiterai pas donc pas un mandat de député pour me réaliser.
Mes compatriotes pourront alors comprendre, aisément, l’angélisme de mon engagement politique. Je veux être un bon député qui contrôle rigoureusement l’action gouvernementale, et cela suffira à faire mon bonheur. Ma conviction est d’autant plus forte que le Sénégal est en train d’aller à vau-l’eau, avec des gouvernants manifestement incompétents, sans vertu et veules. Ils ont érigé le mensonge, l’arrogance et l’irrévérence en méthode d’opposition et veulent en faire une méthode de gouvernement. Je ne saurais me résigner, l’accepter, sans me donner les moyens de les combattre. Je ne sais pas si je vais y arriver, mais j’aurai la satisfaction morale d’avoir au moins essayé. Je compte le faire avec des Sénégalais, de tous bords, qui partagent avec moi la même foi pour la République, la démocratie et les valeurs et vertus qui font la gloire de cette Nation et de ses aïeux. Mon objectif est de contribuer à une vie plus digne pour ma communauté, dans un Etat de Droit où règnent l’équité sociale, la transparence et l’intégrité, avec une opposition vigilante pour garantir ces principes.
Pour en revenir au journal Le Quotidien, je dois dire que j’ai transféré à mes collaborateurs, depuis plusieurs années, mes responsabilités éditoriales et managériales. La marche de ce groupe de presse, qui a su imposer un journal de référence, crédible et indépendant, se poursuivra sans encombre. J’aurais pu continuer, sans complexe aucun, à animer ma chronique hebdomadaire à travers ces colonnes, comme c’est une pratique courante dans les grandes démocraties, car elle reste une tribune d’opinion, qui ne constitue donc pas du journalisme de reportage. Seulement, pour la clarification des postures et les exigences de transparence que je tiens particulièrement à m’imposer, j’ai choisi de donner rendez-vous, aux personnes intéressées, à travers d’autres supports plus personnels.
Le rendez-vous est pris d’ores et déjà. Ce n’est qu’un au revoir. A très bientôt donc.
LE NUMERIQUE COMME LEVIER
Les 28 et 29 novembre 2024 l’Amicale des Ingénieurs informaticiens de l’Administration a tenu à Saly un atelier sur la modernisation de l’Administration avec comme thème « digitalisation des procédures et des services aux usagers ».
Les 28 et 29 novembre 2024 l’Amicale des Ingénieurs informaticiens de l’Administration a tenu à Saly un atelier sur la modernisation de l’Administration avec comme thème « digitalisation des procédures et des services aux usagers ». Ce conclave a pour objectif d’élaborer un document de contribution à une nouvelle stratégie de transformation digitale des services de l’administration.
Le numérique est au cœur de la stratégie nationale de développement. C’est pourquoi, forte de son expérience et de la maîtrise du secteur public par ses membres, l’Amicale des Ingénieurs Informaticiens de l’Administration veut jouer sa partition dans ce projet de transformation systémique.
« Nous voulons accompagner le gouvernement dans sa politique pour mettre le numérique aux services des usagers. Nous sommes les acteurs clés, placés au cœur des processus de digitalisation. Nos réflexions refléteront la marche à suivre vers une transformation digitale réussie de l’administration », a déclaré Zacaria Diallo, le Président de l’Amicale des Ingénieurs Informaticiens de l’Administration.
Pour le conseiller technique du ministre de la Communication et du numérique Alioune Sall, il y a beaucoup de défis à relever. « Notre niveau de digitalisation des services aux usagers reste insuffisant. Les secteurs comme le tourisme, le sport, l’agriculture, sont laissés en rade. Le cadre juridique et la confiance numérique sont à améliorer », déplore Źacharia Diallo.
« Le président de la République et son Premier ministre ont décliné les axes stratégiques de la Vision 2050 dont le numérique. Nous sommes ici dans une posture d’écoute. Vous êtes des parties prenantes dans la consolidation de cette nouvelle stratégie. Le numérique est un levier fort du développement économique et social de notre pays. Nous avons beaucoup de nos compatriotes experts qui sont à l’extérieur. Il est important qu’ils rentrent au pays pour le servir », a déclaré l’ingénieur Informaticien Idy Thiam, représentant le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. « Nous avons beaucoup de défis dans les domaines des infrastructures, de la connectivité universelle, de la gouvernance du numérique, de l’écosystème startup…
Les régimes précédents ont fait des réformes. Notre problème n’a jamais été le manque de volonté. Le principal problème est celui de la mise en œuvre des stratégies mises en place », ajoute Idy Thiam.
Créée en 1998, l’Amicale des Ingénieurs informaticiens veut aider à la promotion et au développement des Technologies de l’Information et de la Communication, de contribuer à la coopération nationale et internationale en matière de T.I.C, de participer à l’effort de développement national…
GUY MARIUS SAGNA DÉNONCE UNE TENTATIVE D'ASSASSINAT AU TOGO
Le député sénégalais dénonce une machination du régime de Faure Gnassingbé Eyadéma et met en lumière la répression politique dans le pays. "Ils m'ont frappé comme un ballon de football. Aucun Togolais n'est en sécurité", a-t-il indiqué
Le député sénégalais Guy Marius Sagna a brisé le silence suite à l'agression violente dont il a été victime à Lomé, au Togo, le 29 septembre 2024. Il accuse directement le régime de Faure Gnassingbé Eyadéma d'être derrière cette attaque, qualifiant l'incident de tentative d'assassinat.
"Des gens du régime de Faure Gnassingbé Eyadéma ont payé des 'nervis' pour venir bastonner, venir violenter, venir agresser et peut-être même assassiner des Togolais, des députés à l'Assemblée nationale du Togo, des députés au Parlement de la CEDEAO ", a déclaré Sagna, soulignant la gravité de la situation.
L'incident s'est produit lors d'une réunion publique organisée par la plateforme d'opposition Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP). Sagna, qui était présent dans le cadre de ses fonctions au Parlement de la CEDEAO, a été pris pour cible dès qu'il a pris la parole.
Le député décrit une scène de chaos où la violence atteint des niveaux choquants : "Ce que vous avez vu, c'est que les nervis qui ont été payés pour saboter notre rencontre citoyenne m'ont frappé comme un ballon de football. Ils ont utilisé les chaises, ils nous ont donné des coups de pieds comme si nous étions des ballons de football".
Selon Guy Marius Sagna, cette agression va au-delà de sa personne et représente une menace pour tous les Togolais : "Ce qu'il faut retenir de la violence d'aujourd'hui, c'est que tous les Togolais sont en sursis. Aucun Togolais n'est en sécurité, parce que quand on bastonne un parlementaire de la CEDEAO, qui a une immunité, qui est en session ici au Togo, ça veut dire qu'on peut bastonner tous les Togolais."
L'attaque n'a pas épargné d'autres personnalités politiques, notamment la députée togolaise Kafoui Adjamagbo-Johnson. Sagna exprime son indignation face à cette violence indiscriminée : "Ils n'ont même pas hésité à bastonner la députée togolaise, honorable Kafoui, qui à l'âge de leur mère. C'est extrêmement grave. Moi, au moins, je suis un homme. C'est-à-dire qu'il ya une femme qui à l'âge de leur mère et qui en plus est députée, détentrice de l'immunité parlementaire, ils ont levé la main sur elle."
Cette agression soulève des questions sérieuses sur l'état de la démocratie au Togo et la sécurité des opposants politiques. Guy Marius Sagna voit dans cet incident la confirmation de ses avertissements précédents : "C'est la preuve que ce que je disais il ya quelques mois au Parlement de la CEDEAO est vrai."
par Jean Pierre Corréa
UNE NATION QUI A MAL À SON ADMINISTRATION OUTRAGÉE
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous serions donc 18 millions de Sénégalais manipulés par une administration composée de Mandrakes, de Loukhouss-men, de Khoum-men, et qui nous auront des années durant, fait prendre des vessies pour des lanternes
« Gouverner sans opposant,s c’est administrer sans talent. »
Il semblerait qu’Ousmane Sonko leader charismatique de Pastef ait craché l’autre jour face au ventilateur et que les embruns de son glaviot soient ipso facto, revenus sur le Premier ministre du gouvernement, Sonko Ousmane.
Entourés de ministres régaliens et de plein exercice, qui au fur et à mesure que se déroulait le happening primaturial, cherchaient du regard le bout de leurs mocassins à glands, il a jeté à la face du monde une opprobre indélébile sur ce qui faisait figure d’exception africaine, à savoir notre haute administration publique, dont il devrait être le dernier à en dire les maux, sachant ce que le Sénégal doit à ces hommes et femmes qui ces quatre dernières années, nous ont évités de nous vautrer dans les braises que ses amis soudards ont répandues dans certains États du Sahel, et qu’il n’a de cesse d’en magnifier les vertus.
Il faut sauver le soldat Diba
Nous serions donc 18 millions de Sénégalais, qui avons été collectivement victimes d’hallucinations, manipulés par une administration composée de Mandrakes, de Loukhouss-men, de Khoum-men et autres virtuoses du bonneteau de trottoir, et qui nous auront des années durant, fait prendre des vessies pour des lanternes, au nez et à la barbe des institutions financières et de tous ces hommes et femmes de qualité qui composent notre patronat et notre flotte industrielle, somme toute vigoureuse.
Nous allons d’abord évacuer l’incongru ou le saugrenu d’une situation ubuesque d’avoir dressé toute une brochette ornée d’emblématiques ministres de l’Économie et des Finances, et d’en avoir, et hop ! comme Mandrake, fait disparaître la sœur de l’actuel et toujours souriant titulaire, laquelle, c’est vrai a plus marqué son passage à ce poste par la frénésie qu’elle mettait à se prendre en selfies partout où on l’envoyait bosser, que par la clairvoyance que lui dictait sa mission.
Mais une fois la surprise, la stupeur, et l’abasourdissement passés, suivis d’un ricanement empreint de désespoir, il a été douloureux pour les Sénégalais, de s’être entendus dire qu’ils vivaient dans un pays administré par des faussaires…dont évidemment, si l’on suit la logique d’Ousmane Sonko, ci-devant Premier ministre, le plus présent des absents, à savoir Cheikh Diba, invisible éléphant dans la salle du building administratif, apparut dans nos imaginations perturbées, comme en étant l’Al Capone, traqué par Elliot Sonko Ness..
Cet homme, justement parce qu’il est d’une humilité extrême, d’une absolue discrétion et d’une compétence avérée selon tous les citoyens équipés de jugeotte, est l’archétype du haut fonctionnaire sénégalais, dont l’IGE est la vitrine, et qu’à travers lui, avoir ainsi insulté notre haute administration, fut pire qu’un crime, ce fut une faute de…goût…
Ne pas confondre Angleterre et pomme de terre
Le garçon est titulaire d’un bac scientifique et a été admis à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et à l’Ecole nationale d’Economie appliquée (ENEA) où il a obtenu simultanément une maîtrise en sciences économiques et un diplôme d’ingénieur en planification économique et gestion des organisations.
Son cursus académique a été complété à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, où il a séjourné pendant trois ans, à l’Ecole d’Economie de la Sorbonne, dans le cadre du parcours « Modélisation statistique économique et financière », programme qui accorde une place très importante à l’apprentissage de la programmation, de la modélisation statistique, des Finances, de la data engineering, etc.
Au plan professionnel, il vient de boucler seize années d’expérience dans l’environnement des finances publiques sénégalaises. En effet, cet inspecteur des impôts et des domaines a travaillé comme vérificateur au sein des unités opérationnelles de l’administration fiscale, puis comme rédacteur de la Direction du Recouvrement où il assurait la centralisation des recettes et représentait la Direction générale au Comité hebdomadaire de suivi des recettes.
Il a enfin été Conseiller technique du ministre des Finances et du Budget (MFB), chargé du suivi de la mise en œuvre des grands projets du Plan Sénégal Emergent (PSE) et coordonnateur du programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), au titre de l’instrument de coordination de la politique économique (ICPE).
Autant dire que Cheikh Diba avait chaque jour assis sur un coin de son bureau, un homme aussi calé que lui et tout aussi rompu aux politiques publiques, estampillé BM ou FMI. Hors de question d’être étourdi !
Passation républicaine de services
Un homme qui déclare en prenant fonction : « C’est vrai, être ministre des Finances et du Budget est une lourde responsabilité ; je l’assumerai avec détermination. Ce pays m’a tout donné. Je donnerai ma vie à ce pays », un tel homme mérite d’être laissé en dehors des chicayas politiciens, d’autant qu’il tenait à partager cet honneur avec l’homme aujourd’hui « wanted » par son Zorro de patron, Moustapha Ba himself, et qu’il lui servait ce jour-là du « si ce jour est spécial, si mon émotion est vive, ce n’est pas parce que j’endosse l’habit de ministre. C’est parce que, aujourd’hui, je reçois cet habit des mains d’un ami, d’un mentor, d’un homme pour qui j’ai infiniment de respect : Monsieur le ministre Mamadou Moustapha Ba », avant de rajouter : « Au nom de l’ensemble des agents de ce département, je vous dis merci pour le travail acharné, pour les efforts inlassables, pour les nuits sans sommeil, merci pour votre beau bilan, pour votre contribution à un Sénégal meilleur, pour la trace que vous avez laissée partout où votre riche carrière vous a mené. Mais merci aussi pour les talents que vous avez détectés, pour les cadres que vous avez formés. Et de conclure, l’histoire est cruelle : C’est pourquoi, je voudrais vous rassurer : je prendrais bien soin du legs que je reçois de vos mains aujourd’hui. » Un ange passa…
Il est alors compréhensible que l’actuel ministre de l’Économie, le perpétuel « ravi de la crèche », n’ait pas eu ce jour-là, le loisir « d’avoir piscine », pour éviter d’assister à cette parodie de Dissimulation de Politique Générale.
Les oiseaux se cachent pour mourir.
L’ESSOR D’UNE TENDANCE CONTROVERSEE
Aujourd’hui, les tatouages et les piercings sont en vogue au Sénégal, en particulier à Dakar et sa banlieue. Beaucoup de jeunes se font tatouer ou percer le corps. Si pour certains c’est juste pour suivre la mode, pour d’autres, c’est bien plus que cela.
Aujourd’hui, les tatouages et les piercings sont en vogue au Sénégal, en particulier à Dakar et sa banlieue. Beaucoup de jeunes se font tatouer ou percer le corps. Si pour certains c’est juste pour suivre la mode, pour d’autres, c’est bien plus que cela. Reportage.
Le tatouage et le piercing sont pratiqués dans beaucoup de pays et à diverses époques. Au Sénégal, ces dernières années, le tatouage est devenu populaire. Les jeunes, hommes et femmes, se font tatouer pratiquement sur toutes les parties de leur corps. Certains se font tatouer le nom de leur partenaire, de leurs parents, là où d’autres choisissent de dessiner sur leur peau des animaux, des fleurs et autres. Il en est de même pour les piercings. Aujourd’hui, on voit au Sénégal des femmes qui portent des piercings sur la langue, sur le nombril, sur les lèvres, sur les sourcils, sur le nez, etc.
Anna Sylva, de tout blanc vêtu, une jeune femme de 29 ans rencontrée à Thiaroye-sur-Mer, s’est fait tatouer, il y a quatre ans. D’ailleurs, c’est le nom de son partenaire qu’elle a joliment inscrit sur sa peau. "C'est le nom de mon mari que je me suis fait tatouer sur le bras et sur la poitrine. Ce, dit-elle, pour lui faire plaisir et lui montrer combien je l’aime", confie-t-elle. Un amour pour la vie, se dit-on. Car garder le nom d’un homme avec qui on est séparé peut être gênant. Mais disons que seul le présent compte.
Si les femmes choisissent de dessiner le nom de leur mari sur la peau, certains hommes aussi, sans hésitation, font de même. Laye Sylla, un jeune ambulant, porte fièrement le prénom de sa conjointe et celui de sa mère. "C’est le prénom de ma mère que je me suis fait tatouer sur mon poignet droit et celui de ma femme sur mon avant-bras gauche. Je l’ai fait pour me souvenir d’elles à chaque instant de ma vie. Le fait de voir tout le temps leurs prénoms me motive, me donne du courage et me permet de me battre pour réussir et les rendre heureuses", raconte ce jeune homme de 31 ans vêtu d’un t-shirt noir, une casquette sur la tête et un sac à dos plein d'articles en bandoulière. On l’a rencontré au marché hebdomadaire de Boune, appelé "marché samedi". Embouchant la même trompette, Demba Diop, un jeune divorcé de 34 ans, a aussi beaucoup de tatouages sur son corps. Sur ses deux bras, ses deux avant-bras, sur le dos de sa main droite, sur ses épaules, on y remarque des écritures, des images d’oiseaux et de fleurs.
À l’en croire, toutes les images et écritures sur sa peau ont une signification particulière. "Cette date que vous voyez sur mon poignet représente le premier jour où j'ai rencontré ma petite amie qui est devenue par la suite ma femme". Montrant une autre date avec le sourire aux lèvres, il soutient que celle-ci représente le jour de son mariage avec son ex-épouse. Malgré l’amour qu’il vouait à cette jeune fille, jusqu’à se faire tatouer son prénom, ils ont fini par se séparer, après trois ans de mariage et une petite fille en commun. Malheureusement pour lui, il continue toujours de porter ce vieux souvenir, car n’ayant pas assez de moyens pour enlever le tatouage ou disons qu’il n’est pas encore prêt à le voir disparaître.
Quand on se fait tatouer juste pour la tendance
En effet, si certains savent la raison et la signification des graphismes et écrits qu’ils se font tatouer sur leur corps, d’autres, généralement des suivistes, ignorent complètement la signification de leurs tatouages. Ils s’adonnent à ces pratiques parce c’est à la mode à Dakar. C’est le cas de Neyla Ba, une étudiante sénégalo-congolaise vivant à Dakar depuis 2019. Portant deux dessins de fleurs, l’une sur sa poitrine et l’autre sur son bras, elle raconte qu’elle s’est fait tatouer parce sa copine l’a fait et qu’elle voit aussi d’autres filles le faire. "Je ne sais pas ce que ça signifie, c’est juste des fleurs. J’ai vu certaines filles de Dakar se faire tatouer et ma copine aussi. Je l’ai trouvé magnifique et je me suis fait tatouer", raconte-t-elle, avant de souligner qu’elle avait payé 15 000 F CFA pour chaque graphisme. Rencontrée à Liberté 6 Extension, Neyla dit s'être tatouée en 2022.
En outre, il faut également souligner qu’il y a des tatouages qui se font à base d’aiguilles et d’autres à l’aide d’une machine électrique. Mademoiselle Ba dit s’être fait tatouer avec des aiguilles, affirmant que c’était une épreuve douloureuse. Mais Neyla soutient qu’elle a pu supporter malgré la douleur, car c’est son choix et elle l’avait assumé. Expliquant le processus du tatouage à l’aide d’aiguilles, elle raconte que le tatoueur fait bouillir les aiguilles dans une marmite, environ quinze minutes avant de les utiliser. À l’en croire, c’est à peu près dix aiguilles qu’il va attacher à l’aide de fils et qu’il va par la suite appliquer sur la partie à tatouer en y ajoutant de l’encre et d’autres substances.
Certains sont attirés par l’aspect esthétique du tatouage. Aïcha Mbengue, une jeune femme vendeuse en cosmétique, portant un jean déchiré au niveau des cuisses, s’est fait tatouer au niveau du cou, sur les cuisses et sur la poitrine. "Je me suis fait tatouer, parce que c’est en vogue, c’est beau et c’est sexy. Quand on met des habits sexys, les tatouages nous rendent davantage sublimes et attirantes. Et moi, j’aime mettre des vêtements décolletés pour mettre certaines parties de mon corps en valeur", soutient-elle dans un fou rire.
Parmi les personnes tatouées rencontrées, certaines avouent que leurs parents n’ont pas apprécié au début, mais ont fini par se conformer à leur choix. C’est le cas d’Anna Sylva. D’après elle, lorsqu’elle s’est fait tatouer, elle est allée rendre visite à ses parents, mais, dit-elle, ils n’ont pas apprécié son acte. "Mes parents n’étaient pas contents de mon tatouage, car ils estiment que ce n’est pas décent et qu’une personne issue d’une famille respectable ne doit pas faire cela. Je les comprends, mais le coup est déjà passé", sourit-elle. Demba Diop a eu plus de chance. "Mes parents n’ont pas ce problème. Ils n’ont rien dit sur mon tatouage", raconte-t-il.
Conscients des risques du tatouage, certains jeunes font fi des dangers. "Je suis bien conscient que le tatouage peut donner le cancer, mais quand on aime quelque chose on devient aveugle et sourd", explique Neyla Ba. Pour sa part, Demba Diop estime qu’avec ou sans le tatouage, si Dieu dit qu'une personne sera atteinte du cancer, elle le sera. Quel fatalisme ! "Il y a beaucoup de personnes qui n'ont jamais fait le tatouage, mais qui sont atteintes du cancer", justifie-t-il.
"95 % de mes clients sont des femmes"
Pratiquant le métier de tatoueur depuis plus de cinq ans, formé sur le tard, Jil Sanka explique comment il est devenu tatoueur et comment il le pratique. Après avoir fréquenté un de ses amis qui faisait ce métier, raconte-t-il, ce dernier l’a inspiré et il a aussi commencé à en faire, car, poursuit-il, il était artiste et savait à la base dessiner. À ses débuts, soutient-il, il a commencé avec une machine artisanale que son ami lui avait offerte. Mais aujourd’hui le trentenaire utilise la machine électrique. Trouvé devant sa place avec ses amis au marché Zinc de Pikine, il soutient que la majeure partie de ses clients sont des femmes. "Ce sont les femmes qui se font tatouer le plus chez moi. Parmi mes clients, je peux dire que 95 % sont des femmes. Pour la plupart, elles se font tatouer le nom de leur partenaire", dit-il, avant de révéler qu’elles se font tatouer sur toutes les parties de leur corps mêmes les plus intimes. De même, fait-il savoir, certains souhaitent se faire tatouer des choses qui les ont marqués tels que les dates de décès de personnes proches, le nom d'un être cher, des dates de mariage ou de naissance de leur premier enfant.
Ses clients proposent généralement leur propre graphisme qu’ils souhaitent mettre sur leur corps. Les autres "ne savent même pas la signification de ce qu'ils souhaitent faire. Ils me demandent juste de leur faire de beaux tatouages", dit-il.
Si dans les quartiers résidentiels de Dakar, le tatouage se fait à des prix exorbitants, dans la banlieue, il n’y a pas de prix fixe. "Ici, les gens aiment le tatouage, mais ne veulent pas dépenser beaucoup d'argent. Au moment où à Dakar il faut décaisser une importante somme d’argent pour se faire tatouer, en banlieue, les clients nous proposent des prix misérables", se désole le tatoueur. D’ailleurs, fait-il savoir, certains quittent Dakar pour venir se faire tatouer dans la banlieue, car c’est moins cher. "Ici, on fait le grain de beauté à 2 000 F CFA, alors que si c'est ailleurs, ça peut coûter jusqu'à 7 000 F CFA, voire plus. Pour le tatouage des sourcils, je le fais à 15 000 F CFA, alors que si c’est à Dakar, ça peut coûter jusqu’à 30 000 F CFA. Pour les noms, ça dépend du nombre de lettres, du caractère et de la taille", explique-t-il.
Dans la même veine, Jil Sanka soutient qu’après le tatouage, il n’y a pas de suivi. À l’en croire, il donne juste des consignes sur comment soigner la plaie pour éviter les infections. "Pour l’entretien, je demande aux clients d’appliquer le beurre de karité ou de l'huile sur la plaie, lorsqu'ils vont prendre une douche, pour éviter que l’eau pénètre. Mais aussi pour éviter des infections", explique-t-il, avant de préciser qu’il n’a jamais reçu de retour négatif sur son travail.
Piercings dans des parties sensibles du corps
De la même manière que les tatouages, les piercings prennent aussi de l’ampleur au Sénégal. Si les hommes ne percent que leurs oreilles, les femmes, quant à elles, se font percer les lèvres, la langue, le nombril et d’autres parties de leur corps. Âgée de 25 ans, Noëlle Charline Épembia affirme avoir percé beaucoup de parties de son corps. "J’ai percé mon nombril, mon nez ainsi que le cartilage de mon oreille", partage-t-elle. D’après la jeune étudiante de Sacré-Cœur 3, les trois premiers piercings qu’elle avait faits au niveau des oreilles s’étaient bien déroulés, sans grand souci. Celui du cartilage, par exemple, dit-elle, était moins douloureux et plus facile à guérir. Mais, soutient-elle, son piercing du nez avait pris environ une année pour se cicatriser. Malheureusement, regrette Noëlle, son piercing au nombril n’a pas tenu et est tombé en emportant un bout de sa peau. Pour les oreilles et le nez, elle dit avoir payé entre 5 000 et 15 F CFA au perceur. Son choix n’est pas guidé que par la mode. Les piercings ‘’habillent le corps d’une femme en particulier son visage’’, argue-t-elle. Embouchant la même trompette, Fatou Thiombane, une jeune femme de 28 ans, porte aussi beaucoup de piercings sur le corps. "Le fait de percer mon corps et y mettre des bijoux me donne du plaisir. J’ai percé ma langue, mon nez, etc. C’est trop stylé et j’aime bien", raconte cette résidente des Parcelles-Assainies.
À en croire Mlle Thiombane, le piercing à la langue est plus douloureux. "Lorsque je me suis fait percer la langue, pendant presque deux semaines, je ne pouvais pas manger des aliments solides. Ma langue était enflée et j’avais du mal à avaler", a-t-elle narré.
Toutefois, il faut rappeler qu’il n’y a aucune loi réglementaire interdisant les tatouages et les piercings au Sénégal, bien qu’ils présentent des risques graves.
"Le produit utilisé pour faire le tatouage pénètre dans le sang et peut provoquer le cancer"
Le phénomène des tatouages et des piercings prend de plus en plus d'ampleur au Sénégal, plus précisément dans la capitale et sa banlieue. Les gens se font tatouer et percer beaucoup de parties du corps. Dans cette interview accordée à "EnQuête", le professeur Boubacar Ahy Diatta, ancien interne des hôpitaux, dermatologue-allergologue et professeur titulaire des universités à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, soutient que le produit utilisé pour le tatouage pénètre dans le sang et peut provoquer le cancer. Concernant le piercing, il indique que le fait de percer certaines parties du corps peut entraîner un risque grave vital, en cas d’infection et un risque fonctionnel avec la cicatrisation exagérée (chéloïde).
Quels sont les risques du tatouage ?
Les risques du tatouage sont essentiellement les eczémas de contact allergiques au colorant (le paraphénylènediamine ou PPD), les infections cutanées, la survenue rare de cancer cutané et la survenue de granulome cutanée.
En effet, le dernier risque cité se manifeste par l'apparition des boutons qui grattent à l’endroit où se trouve le tatouage. Le produit du tatouage va pénétrer dans le sang entier et peut provoquer le cancer. C’est un pigment qui se dépose sur le tissu cutané conférant ainsi la coloration pigmentaire du tatouage. En fonction de la composition de l’encre du tatouage, on peut s’attendre à des effets indésirables systémiques, puisqu’il n’a pas une législation stricte quant à son utilisation. Par contre, dans la composition, il peut avoir des excipients qui diffusent par voie sanguine exceptionnellement.
Le tatouage peut donc bel et bien constituer une lésion précancéreuse. Mais il y a plusieurs facteurs qui agissent en synergie avec ce facteur favorisant tels que la prédisposition génétique et le rayonnement ultraviolet.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui s'adonnent à cette pratique ?
Quand on chasse le naturel, il revient au galop. La peau est un organe comme le cœur, le foie ou le rein. Du coup, ces cellules qui sont agressées à longueur de journée subissent des réparations physiologiques qui aboutissent à la mort cellulaire programmée qu’on appelle l’apoptose. Dès que ce processus est perdu, les possibilités de cancer deviennent inéluctables et, par conséquent, les personnes concernées s’exposent aux complications qui sont attendues dans de telles pratiques esthétiques. Les patients peuvent se rapprocher de leur dermatologue en cas de lésion inhabituelle sur le site du tatouage et ils doivent savoir qu’il y a des possibilités actuellement d’enlever les tatouages avec le laser, s’ils changent d’avis.
Des lasers sont utilisés pour enlever les tatouages. Est-ce qu'ils peuvent faire disparaître entièrement l'encre et les cicatrices ?
Oui, les lasers pigmentaires peuvent enlever les tatouages. Aujourd'hui, il y a eu beaucoup de progrès en dermatologie interventionnelle. Les personnes désirant enlever leurs tatouages peuvent suivre un traitement qui se fait par des séances allant de 100 à 150 euros par séance. Le nombre de séances n'est pas délimité, ça dépend du tatouage. Une évaluation sera faite après chaque séance.
D'ailleurs, aujourd'hui, beaucoup de patients, mais adultes consultent des dermatologues pour pouvoir effacer complètement leurs tatouages ou pour pouvoir changer de modèle.
On voit également des personnes qui font du piercing dans beaucoup de parties de leur corps (nombrils, nez, langue, etc.). Cela a-t-il des conséquences ?
Les conséquences du piercing existent. Ce sont les infections de la peau, les chéloïdes cicatricielles et les allergies cutanées aux métaux. Tous les piercings de la tête sont risqués, sans exception, quel que soit le siège. Car s'il y a des infections, elles peuvent atteindre facilement le système nerveux central. La localisation du piercing au visage, ombilicale et génitale peut entraîner un risque grave vital en cas d’infection et un risque fonctionnel avec la cicatrisation exagérée (chéloïde).
Que prévoit le droit contre les gens qui s'adonnent à de telles pratiques ?
Il n'y a pas une restriction stricte, puisque c’est à visée esthétique chez des adultes majeurs et vaccinés. La sensibilisation et la prévention sur les risques sanitaires demeurent la conduite pratique. Il est possible de prendre des mesures législatives si les garants du droit pensent que c’est opportun d’abroger une loi qui pourrait réglementer le cadre juridique de la mise en œuvre.
TATOUAGES ET PIERCINGS
Ce qu’en disent l'islam et le christianisme
Est-ce que ces personnes qui se tatouent ou font des piercings savent ce que disent les deux religions pratiquées au Sénégal sur la question ? En tout cas, l'islam est strict : il interdit formellement ces pratiques. De son côté, l'Église bannit les tatouages et les piercings, s'ils sont faits pour se faire voir ou honorer d'autres dieux. Par contre, elle les bénit s'ils sont faits pour montrer son appartenance religieuse ou vivre sa foi, ses dévotions, ses convictions, etc.
La population sénégalaise compte 95 % de musulmans et 5 % de chrétiens. Ce qui veut dire que les dix-huit millions de Sénégalais sont des croyants. Cependant, malgré cela, certains Sénégalais se font tatouer le corps et font des piercings, qui sont des pratiques pourtant interdites par l'islam et le christianisme.
Selon Oustaz Alioune Sall, l'islam interdit le tatouage et le piercing ainsi que toute modification faite sur le corps. "Le Prophète a dit : 'Que la bénédiction d'Allah ne soit pas sur un homme ou une femme qui change la façon dont Dieu l'a créé.' L'islam veut que la personne reste naturelle, telle que Dieu l'a créé. L'islam interdit formellement les piercings du nez, du nombril, de la langue, aux lèvres et autres", a clarifié le prêcheur.
En effet, le phénomène du tatouage et du piercing prend de plus en plus de l'ampleur. On peut même dire que c'est la mode. Oustaz Alioune Sall invite les jeunes à copier ou à imiter les bonnes pratiques et les bonnes personnes. "Quelqu'un qui a une idole, un modèle ou une référence ne doit pas imiter ou copier de mauvaises pratiques. Un musulman, sa référence doit être le Prophète Mouhamed (Saw). Quelles que soient les mutations sociales, il y a des choses qu'un bon musulman ne doit pas faire", a conseillé Oustaz Alioune Sall.
Même s'il y a des réserves, le christianisme interdit aussi les tatouages et les piercings. D'après abbé Jean-Marie Preira, il n'y a pas de loi formelle qui interdit le tatouage ou le piercing.
Cependant, soutient l'homme religieux, ‘’si on part de la Bible, qui est le dépôt de notre foi, la parole de Dieu, la Bible, dans son contexte, surtout dans l'Ancien Testament, considérait les piercings et les tatouages comme des marques de perversion ou des fantaisies immorales". L'homme religieux de rappeler : "Nous pouvons lire dans le Lévitique chapitre 19, verset 28 : Dieu fait un commandement au peuple israélien en leur disant : ‘Vous n'imprimerez point de figure sur vous.’ Nous comprenons bien, en partant de ce verset biblique, du livre de Lévitique, que nous tous, qui sommes tentés de nous faire des tatouages, ce message nous est adressé, car notre corps est le temple de Dieu et le Saint-Esprit y habite".
En effet, explique-t-il, "Saint-Paul nous rappelle à quel point notre corps est sain et que nous ne devons pas le rendre impur. Nous chrétiens, nous sommes invités tous à garder notre corps comme Dieu nous l'a attribué. Car il ne nous juge pas en fonction de notre apparence, mais plutôt par la beauté de notre cœur".
"Si le tatouage ou le piercing sert à se faire voir, honorer d'autres dieux, cet aspect est interdit"
Dans la même veine, l'homme d'Église a précisé que dans l'ancien temps, il y a des personnes qui se faisaient tatouer le corps pour rendre honneur ou en mémoire des morts. "Retenons aussi qu'il y a des catholiques pratiquants qui ont certains aspects importants de la vie, qu'ils veulent souligner en se tatouant de façon permanente et ces tatouages sont souvent liés à leur foi, parfois de façon aussi explicite. Nous voyons parfois un petit chapelet ou une petite croix tatouée au niveau de la main, de l'avant-bras ou bien une représentation de la Vierge Marie.
Ces tatouages ne sont pas choisis arbitrairement, mais ont généralement une signification personnelle, mais aussi spirituelle, profonde pour la personne qui les reçoit", explique-t-il. À en croire abbé Jean-Marie Preira, les tatouages peuvent avoir de multiples significations. "Pour certains, dit-il, ils aident à vivre leur foi ; pour d'autres, ils aident à se souvenir ou à mieux vivre leur croyance, leurs dévotions. Ces tatouages peuvent également aider à partager avec les autres sa foi, sa croyance, ses convictions", précise-t-il.
"Si on se fait tatouer pour honorer Dieu, nos croyances, pour vivre nos convictions, cet aspect n'est pas interdit. Mais retenons bien que le corps est sacré, nous sommes faits à l'image et à la ressemblance de Dieu, étant donné aussi que ce corps est un lieu où réside une personne, une entité, une puissance de Saint-Esprit, nous devons veiller à bien traiter ce corps", lance-t-il. Aujourd'hui, regrette l'homme d'Église, les tatouages et les piercings sont largement utilisés pour exprimer sa personnalité. Par effet de mode et le désir de mettre en valeur son corps, déplore-t-il, le phénomène prend de plus en plus de l'ampleur au Sénégal. "Si le tatouage ou le piercing sert à se faire voir, honorer d'autres dieux ou entités sataniques, cet aspect est interdit", fait-il savoir.