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1 mars 2025
L’IFAN, UNE EXISTENCE FONDAMENTALE
Lieu de vie et de recherches de Cheikh Anta Diop, le laboratoire de datation au carbone 14 de l'Ifan a longtemps porté la vision scientifique de ce dernier. Malgré sa réhabilitation, il demeure méconnu des nouvelles générations
Ifan. La querelle autour du détachement envisagé de Pr Ismaïla Madior Fall a réveillé ce creuset de savoir et de savoir-faire. Même des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop ne pourraient pas dire que c’est Institut fondamental d’Afrique noire ! La recherche, fondamentale surtout, n’a pas besoin de bruit. Que d’histoires dans ce temple historique. Que de découvertes aussi dans ce lieu de convergences des esprits scientifiques. Si l’enfant Ifan, né en août 1936, était un prénom, on aurait pu lui adjoindre des noms comme Monod (Théodore), Diop (Cheikh Anta) et tant d’autres qui ont vulgarisé cette âme scientifique dans le monde. Bés bi fouille ce stimulateur de savoirs qui est à sa 88e année.
Laboratoire de datation au carbone 14 de l’Ifan : Lieu d’exil et de gloire pour Cheikh Anta Diop
1986. L’Afrique est endeuillée par la disparition de Cheikh Anta Diop, emporté par une crise cardiaque à l’âge de 63 ans. 1986 fera une autre victime bien moins médiatisée. Le laboratoire de carbone 14 de l’Ifan devenu orphelin ne survivra pas à son illustre créateur qui l’a bâti de ses propres mains. Aujourd’hui ressuscité, ce laboratoire qui sert de trait d’union entre Cheikh Anta Diop et l’Ifan a vu le jour en 1966. Retour sur l’histoire qui liait un scientifique à son labo, l’importance des recherches qui y ont été menées ainsi que ce qu’il est advenu du labo.
1960 marque un tournant dans la vie de Cheikh Anta Diop. «Je vais rentrer définitivement en Afrique noire dès la semaine prochaine, et j’essaierai de contribuer à la formation des cadres et de contribuer aussi à l’impulsion de la recherche scientifique», annonce-t-il après sa soutenance. Former les cadres, il ne lui sera pas donné l’opportunité. Les portes de l’Université de Dakar lui sont fermées du fait de son opposition à Senghor et de la mention honorable, à défaut de très honorable, sanctionnant sa thèse de doctorat. Il se consacre donc entièrement à la recherche scientifique à l’Ifan où il est recruté comme Assistant. Très vite, il gagne le respect de Théodore Monod, Directeur de l’Ifan, qui soutient son projet de création d’un laboratoire. Une salle est aménagée, du matériel acheté et Cheikh Anta Diop est envoyé en stage dans un laboratoire de radiocarbone en France. «Il s’est écoulé quatre années (1963-1966) entre le moment où fut donné le premier coup de pioche pour la construction des locaux et la mise en service du laboratoire», écrit Cheikh Anta Diop dans son ouvrage, «Le Laboratoire du radiocarbone de l’Ifan». S’appuyant sur sa formation pluridisciplinaire qui inclut notamment des études en Chimie auprès du Prix Nobel Frédérique Joliot-Curie, le chercheur monte tout seul son laboratoire et assure son fonctionnement. Pendant 20 ans, il trouvera refuge dans ce local où il mène des recherches pour donner une base scientifique à sa thèse.
Un labo pour réhabiliter l’histoire de l’Afrique
La thèse de Cheikh Anta Diop peut être résumée ainsi : La brillante civilisation de l’Égypte antique qui a inspiré Grecs et Romains était noire et africaine. En rattachant l’Afrique à l’une des plus anciennes et l’une des plus avancées civilisations humaines, C. A. Diop défie donc l’idée d’un continent noir dénié d’histoire. «En réalité, l’Afrique est à l’origine de la civilisation humaine», explique-t-il. Mais cette affirmation, aussi valorisante soit-elle, devait être étayée par des preuves scientifiques afin d’être prise au sérieux. C’est ici qu’entre en jeu le labo de carbone 14. Le principe de la datation au carbone 14 est simple : De leur vivant, les organismes absorbent du carbone qui est rejeté après leur mort. En mesurant la quantité de carbone 14 restant dans un échantillon, les scientifiques peuvent estimer l’âge de l’échantillon en calculant le temps écoulé depuis la mort de l’organisme. C’est ce principe qui permet donc à C. A. Diop de déterminer l’âge des vestiges archéologiques qu’il étudie. Il analyse aussi le taux de mélanine présent dans les tissus des momies pour déterminer leur caractère négroïde. Ses recherches en linguistique avaient déjà montré une proximité entre la langue égyptienne et certaines langues africaines.
Le labo : Un espace de vie qui ne survivra pas à son créateur
Ce labo dédié à la science était aussi un espace de vie et un lieu de socialisation pour celui qu’on avait fini par appeler l’Ermite de l’Ifan. «Cheikh y recevait. Et tous les jours que Dieu faisait, il avait à dix heures sa conversation avec Vieux Ndiaye, le planton du Rectorat, au courant de tous les ragots et rumeurs. ‘’Il en a vu des colons, celui-là’’, disait Cheikh en ricanant. Ensuite défilaient les fidèles du Cheikhisme, des militants, ...», écrit Pathé Diagne dans un livre dédié à C. A. Diop. Malheureusement, le labo connait de graves difficultés économiques au début des années 1980. «À partir des années 1980, son fonctionnement rencontre de sérieuses difficultés, notamment en raison de l’insuffisance des ressources requises pour la maintenance et le renouvellement de matériels essentiels à la réalisation des datations», écrit Cheikh Mbacké Diop, physicien et fils du Chercheur. Finalement, le labo ne survit pas à son créateur. C’est la fin d’un compagnonnage qui aura duré 20 ans (1966- 1986).
Un labo réhabilité mais pas assez connu
Le labo est ressuscité en 2003 grâce à un financement de l’Etat et de partenaires. L’équipement avec lequel travaillait C. A. Diop est aujourd’hui vétuste et dépassé. Il est cependant conservé comme un musée. Du matériel plus avancé est désormais utilisé. Tout en continuant les datations, le labo étend son champ d’action sur les questions environnementales. On y procède à une mesure de la pollution au CO2 dans l’atmosphère et dans les eaux souterraines. «Les poissons incorporent beaucoup de pollution. Nous, à travers ces différents animaux aquatiques, on peut déterminer la quantité de pollution dans l’eau. Cela aide à la prise de décision», confie l’ingénieur Alpha Omar Diallo à Rfi. Une récente enquête publiée en 2023 montre que le labo est largement méconnu. Sur 2006 étudiants interrogés, 77% ne connaissaient pas l’emplacement exact du labo, 44% ont avoué ne pas savoir ce qu’est la datation au carbone 14 et 35% ne savent pas ce que représente l’Ifan. Une ironie, sachant que l’Ifan et le labo de carbone 14 œuvrent à raviver la mémoire du continent et à préserver l’histoire et le riche patrimoine de l’Afrique.
LA PAIX DANS LES VOIX
Pour cette 3e édition, du Festival Gospel à Gorée, l’événement se tient sur 48 heures à Gorée. Roubia Diaw, une artiste guidée par la paix, la foi et la spiritualité, a encore choisi comme thème la «Liberté».
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 18/05/2024
Ce vendredi 17 et samedi 18 2024, l’île Gorée va accueillir la 3e édition du Festival gospel. Un événement initié par Roubia Diaw et axé sur les violences faites aux femmes. Pour cet événement devenu international, des artistes d’Afrique et des Caraïbes, notamment de la Guadeloupe sont déjà Dakar.
Le festival Gorée Gospel grandit d’année en année. Déjà, la première édition tenue en 2022 était programmée sur une journée avec la thématique centrale, la «Liberté». La seconde édition portait sur «L’abondance». Pour cette 3e édition, l’événement se tient sur 48 heures à Gorée. Roubia Diaw, une artiste guidée par la paix, la foi et la spiritualité, a encore choisi comme thème la «Liberté». Celle qui a démarré sa carrière dans la variété estime que le gospel est une musique spirituelle. «Nous chantons, mais nous célébrons Dieu à travers nos voix, la danse», a dit Mme Diaw qui était dans les locaux de E-Media. En effet, la particularité cette année, c’est que la manifestation accueille «Gospel thérapie» de la Guadeloupe, un groupe d’artistes et de musiciens qui luttent contre les violences faites aux femmes. «Beaucoup de femmes souffrent de la violence psychologique, spirituelle, morale, un peu partout, dans leurs foyers, dans les quartiers. Donc, ce sont des thérapeutes qui vont chanter et encourager ces femmes qui ont été vraiment au plus profond d’elles pour pouvoir se libérer par les chants religieux, des paroles où on adore Dieu. Et Dieu envoie sa Grâce pour libérer leur cœur», a-t-elle argumenté.
Roubia Diaw : «J’appelle toutes les autorités à nous soutenir»
A moins de 24 heures de l’évènement, l’auteure de «El Shadai» s’est donnée à fond dans les répétitions avec son orchestre pour offrir un spectacle de qualité en plein air sur la fraicheur du soir de l’Île de Gorée. «Tout est fin prêt, nous avons eu l’appui du ministère de la culture. Je déplore un peu l’absence des sponsors ou de mécènes pour l’accompagnement de cet événement. Nous avons eu à déposer des courriers dans presque toutes les structures mais aucune réponse favorable, exceptée une société qui nous ravitaille en eau, car on en a besoin. Vraiment, j’appelle toutes les autorités à nous soutenir puisque le gospel est une très bonne musique professionnelle et très mélodieuse avec des harmonies et des voix», demande la chantre. Roubia Diaw ajoute que cette édition aura des invités de marque avec des artistes, des musiciens de la Guadeloupe, notamment Samantha Jean, Pascal Mazamba, Humis de la Gambie, Bens du Nigeria, et d’autres artiste locaux tels que José Maylé, Justy Prime, etc. «Le link s’était fait grâce à Alex Boissel à l’occasion de Dakar Musique Expo (Dmx) qui m’a mise en rapport avec Pascal de la Guadeloupe. Ils ont accepté le festival et vont découvrir le Sénégal pour la première fois grâce à cette manifestation», explique la protégée de Moustapha Ndiaye. Parler de gospel au Sénégal sans l’un des précurseurs de cette musique, Cissa, c’est parler de l’histoire du Sénégal sans évoquer Youssou Ndour. «Cissa est mon frère. C’est lui qui a produit ma chanson avec Jokko studio, El Shadai en 2020. Mais il est en tournée aux Usa, il m’a appelée pour m’encourager. Cissa va faire sa participation de loin», précise-t-elle. Sur le choix de tenir l’événement à Gorée, Roubia Diaw dit : «Le gospel est une chanson religieuse, donc, après la prière en temps de jeune et de prière, le 7e jour, l’esprit de Dieu m’a parlé et m’a dit ‘’Va à Gorée’’, et m’a donné la Liberté. J’ai dit pourquoi Liberté ? Il m’a dit : ‘’Va à Gorée’’. C’est comme ça qu’est née cette vision. Après chaque édition les gens en redemandent, Dieu merci».
Samantha Jean, artiste de Gospel de la Guadeloupe : «Je suis heureuse de venir au Sénégal, un pays chaleureureux»
«C’est la première fois que je viens au Sénégal, je suis en terre inconnue, j’espère que ça ne sera pas la dernière fois. Je n’ai pas encore l’occasion de visiter le pays. Mais ce que je peux dire c’est que vous êtes des gens chaleureux et ça c’est agréable. Grâce à ce festival, je vais partager ma foi avec le public sénégalais. Mais aussi pouvoir découvrir mon univers musical qui tourne autour du gospel, les sonorités que j’aime. Le gospel, c’est de l’évangélisation, parler de Dieu, parfois on dit ne parlez trop de Jésus mais ça c’est impossible. Le gospel, c’est partager sa voix, porter un message et ce message est Dieu. Donc, c’est une mission. Dans tous les pays les artistes francophones, anglophones, les Africains, on a tous ce même message à porter. Donc, je suis très enchantée de participer à cet événement».
Pascal Mazamba, Congolais, pianiste de jazz, chanteur gospel : «Je souhaite partager ma vision de la musique gospel»
«Je chante du gospel congolais et j’y associe le gospel au rythme caribéen, donc la Soca, la biguine, le zouk, le compas, dance all. C’est une association des rythmes créoles associés à la musique gospel, aux paroles chrétiennes. Youssou Ndour qui m’a invité à venir ici avec l’aide du Conseil départemental de la Guadeloupe qui m’a donné une subvention. Donc, je viens dans ce festival pour échanger surtout avec les masterclass, tous les musiciens qui souhaitent mieux maitriser leurs instruments peuvent venir assister le samedi. Je souhaite aussi partager ma vision de la musique gospel avec les musiciens sénégalais. Car qui dit gospel dit Evangile et qui dit Evangile parle de Dieu. Avoir ce genre de festival est grandiose, car ce n’est pas évident de monter un festival. Nous allons apporter notre touche».
LE SENEGAL, NOUVEAU HUB DES NARCOTRAFIQUANTS
Alors que les saisies record de drogue et d'argent sale se succèdent au Sénégal, l'ancien commissaire Cheikhouna Sadbou Keita tire la sonnette d’alarme : notre pays serait devenu une plaque tournante majeure du trafic international de stupéfiants
Bés Bi le Jour |
Cheikh Moussa SARR |
Publication 18/05/2024
Les soldats de l’économie enchainent les saisies importantes de drogue ou de billets noirs. Une situation inquiétante, selon l’ancien commissaire Cheikhouna Sadbou Keita, qui reconnaît que le Sénégal est devenu une plaque tournante.
Les opérations de ciblage et d’investigation
«Oui, mais c’est seulement des opérations qui surviennent dans un contexte particulier de tension. Mais il faut noter que c’est depuis bien des années maintenant que les saisies se succèdent presque sans arrêt. On est sur un moment de pic simplement. Cela tient au fait que notre sousrégion, d’abord sur la question de la drogue, est véritablement devenue une zone privilégiée par les narcotrafiquants. Je dirais qu’ils sont en train de transformer et de déplacer progressivement les routes de la drogue sur ce territoire-là. Et vous y rencontrez des pays qui sont très concernés par ce phénomène. Ce n’est pas seulement le Sénégal. Mais il faut y compter aussi les autres pays, comme la Guinée-Conakry, la Côte d’Ivoire. Tout cela est devenu une réalité forte. (…) Mais aussi, nous avons autour de Dakar et du Sénégal une concentration de sites particulièrement favorables au trafic de drogue. Nous avons la voie aérienne et la voie maritime. Nous avons une côte extrêmement importante. Et une côte qui comporte des mouvements et des possibilités de mouvements. Nous avons des concentrations de ports autour du Sénégal. Et tout cela contribue à développer des activités parce que les gens y trouvent des moyens, des occasions et du mouvement pour faire du trafic de drogue et d’autres activités y afférentes»
Le Sénégal, une plaque tournante ?
«Je sais que ce débat-là, officiellement, on l’évite. Mais le Sénégal est une plaque tournante. On l’évite depuis très longtemps. Dès l’instant où on retrouve le Sénégal dans le peloton de tête des pays à haute activité de trafic de drogue, tel que le Ghana, le Nigeria, on ne peut pas éviter de parler comme ça. Et sa situation est favorable à ce fait-là. D’abord, son ouverture sur le monde, sur l’Europe, sur les Amériques. Mais aussi la situation avec les pays qui l’entourent et qui sont des pays à frontières poreuses, comme la Guinée-Bissau, le Mali, qui est effectivement une zone de transit par excellence. Parce que ça nous ouvre sur le Ghana, la Côte d’Ivoire et d’autres pays. Voyez un peu ce que c’est. Et aussi sur le territoire sénégalais, il y a tellement de possibilités d’activités liées à la drogue. Le marché de la drogue se développe. Le marché du blanchiment de la drogue. On parle de 200 milliards de réalisations de blanchiment de la drogue dans l’immobilier. C’est ça être une plaque tournante de la drogue. C’est d’abord dans la constance et dans l’ampleur des activités et dans la multiplicité des secteurs qui sont touchés par le trafic de drogue et ses effets. Donc, le Sénégal ne peut pas échapper à cette dénomination de pays plaque tournante de la drogue».
L’UN-CHK VEUT ETRE AU «RENDEZ-VOUS DE L’AVENIR PROFESSIONNEL»
L’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (Un-Chk) a organisé, jeudi, son premier colloque dédié au secteur informel.
L’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (Un-Chk) a organisé, jeudi, son premier colloque dédié au secteur informel. Cette activité, portée par son pôle d’Innovation et d’expertise pour le développement (Pied) et le pôle Lettres sciences humaines et de l’éducation (Lshe), prépare la création d’une licence, d’un master et d’une formation doctorale en sociologie économique axée sur le secteur informel pour mieux intégrer les groupes professionnels informels dans la société par le biais d’incubateurs
L’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UnChk) a organisé, ce 16 mai, la 9e édition de la série de conférences «Eno Jokko». Pendant deux jours, à l’auditorium Khaly Amar Fall de l’Ucad, il a été question du secteur informel qui devrait être intégré dans les filières de l’université. Sophie Guèye, fondatrice de l’association «Les racines de l’espoir» était l’invitée de cette rencontre présidée par le Professeur Ousmane Sall, Vice-recteur chargé de la recherche, de l’innovation et des partenariats de cette université. Mme Guèye, à travers ses actions humanitaires, appuie les jeunes et les invite à avoir la patience en bandoulière. Avec les deux journées de colloque dédiées à l’avenir du secteur informel, l’ex-Uvs veut façonner un environnement «plus inclusif et dynamique, représentant un rendez-vous incontournable pour l’avenir professionnel». En effet, face au défi de la formalisation, malgré l’intérêt croissant que suscite le secteur informel, l’Université ambitionne de former des communautés d’apprenants qui pourront mettre leur savoir au profit de la société, en développant des partenariats stratégiques.
Son slogan «Foo Nekk Foofu La» témoigne de cette proximité et de cette opportunité offerte à toute personne désirant bénéficier de formation universitaire où qu’elle se trouve. «L’Un-Chk promeut l’émergence d’un nouveau modèle d’enseignement basé sur le numérique avec un système pédagogique innovant. Elle a pour mission de développer des programmes et des projets d’enseignement à distance ou en présentiel, dans le cadre de la formation initiale, de la formation continue et de la formation professionnelle, la promotion des valeurs africaines et universelles», lit-on.
UNE AMBIANCE DE FOLIE A LA PLACE BAYA NDAR
Applaudissements, cris, sourires à tout va, pas de danses à la Place Baya Ndar...Une atmosphère électrique a régné tout au long de la première soirée de la 32eme édition du festival international de jazz de Saint-Louis, avant-hier, jeudi 16 mai.
(Saint-Louis) - Une bonne ambiance a régné à la place Baya Ndar avant-hier, jeudi 16 mai. Accompagné du batteur israélien Ben Aylon connu pour ses percussions sénégalaises contemporaines, le percussionniste Aly Ndiaye Rose et ses Rosettes ainsi que la chanteuse de jazz hongroise Sophie Lukacs se sont succédé sur la scène au premier jour de la 32eme édition du festival de jazz de Saint-Louis. Ils ont ravi les spectateurs venus nombreux. Jusqu'à dimanche 19 mai prochain, de talentueux artistes sont à l’affiche. Ce, grâce au sponsoring de la BICIS.
Applaudissements, cris, sourires à tout va, pas de danses à la Place Baya Ndar...Une atmosphère électrique a régné tout au long de la première soirée de la 32eme édition du festival international de jazz de Saint-Louis, avant-hier, jeudi 16 mai. Le percussionniste Aly Ndiaye Rose et ses Rosettes ont fait vibrer le public venu nombreux. Il est 23h45 quand le fils du grand tambour major feu Doudou Ndiaye Rose, vêtu d’un grand boubou Bazin blanc, a débarqué sur la scène avec ses Rosettes. Débordant d’énergie et d’électricité, le tam-tam au milieu de la fratrie Ndiaye Rose, baguette à la main gauche, Aly Ndiaye Rose et son équipe ont mis le feu à la Place Baya Ndar à travers leur « sabar ». Ils étaient accompagnés par l’artiste percussionniste israélien Ben Aylon qui a joué pendant plusieurs années aux côtés de Feu Doudou Ndiaye Rose.
Ensemble, Ben Aylon, Aly Ndiaye Rose et les Rosettes ont mis en valeur les compositions de Doudou Ndiaye Rose et les arrangements contemporains aux rythmes traditionnels. Le tout, sous les yeux d’un public ébahi par l’originalité, la justesse et la puissance de cette collaboration. Sur la scène, ils ont parlé de paix en allant puiser dans le répertoire du Tambour majeur la chanson «Jàmm» avec à la voix le chef de cœur et compositeur sénégalais Feu Julien Jouga. «A présent, on va chanter la paix. C’est une chanson que mon père a composée avec la chorale de Julien Jouga. Il y a beaucoup de problèmes dans le monde notamment entre l’Israël et le Hamas, l’Ukraine et la Russie. Donc, on prie pour que la paix règne dans le monde », a fait savoir Aly Ndiaye Rose.
Après sa performance, il s’est réjoui de participer au festival international de jazz de Saint-Louis. «Je collabore avec des chanteurs de jazz en Hollande et partout dans le monde. Ils me disent tout le temps qu’ils veulent participer au festival de jazz de Saint-Louis. On travaille avec eux pour qu’ils puissent venir ici. Mon père a participé au festival. A l’époque, je n’étais pas là. Et quand il m’a parlé du festival, j’avais un rêve d’y participer un jour. Aujourd’hui, mon rêve s’est réalisé. Il y a une bonne organisation », a soutenu Aly Ndiaye Rose.
En effet, la chanteuse de jazz née en Hongrie et basée au Canada, Sophie Lukacs a également mis de l’ambiance ce jeudi à la Place Baya Ndar, accompagnée du célèbre guitariste sénégalais Cheikh Niang. « Je rêvais de venir partager ma musique. Le Sénégal est un pays qui m’a accueilli avec beaucoup de générosité. C’est vraiment un grand honneur de partager aussi ma musique ici. C’est tellement formidable. Vous avez vu mes musiciens. Entre eux-mêmes, il y a une diversité très riche. Le percussionniste est Congolais. On a chanté un morceau en lingala parce qu’on a écrit ce morceau ensemble. C’est un festival magnifique. J’espère revenir bientôt », a-t-elle fait savoir après sa performance. Sophia Lukacs qui a vécu au Mali et au Burkina Faso, est l’une des rares femmes à jouer la kora. Elle a partagé avec le public une musique en folk avec des interprétations de morceaux traditionnels.
Hier, vendredi 17 mai, d’autres talentueux artistes se sont produits sur scène. Il s’agit de la chanteuse portugaise d’origine capverdienne Carmen Souza et la troupe Bänz Oester et The Rainmakers (Quartet Europe - Afrique du Sud). La 32eme édition du festival international de jazz de Saint-Louis promet de moments mémorables avec d’autres artistes et musiciens de renom jusqu'à demain dimanche 19 mai.
Mariame DJIGO (Envoyée spéciale à Saint-Louis
PLUSIEURS SUJETS POLITIQUES DONT LE RETOUR DE RETOUR D’AMADOU BA A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS DU WEEK END
Les parutions du week-en traitent de la posture du Premier ministre Ousmane Sonko, avec en toile de fond sa dernière sortie publique sur des questions politiques et sociétales, le statut du chef de l’opposition et l’avenir politique d’Amadou Ba
Dakar, 18 mai (APS) –La posture du Premier ministre Ousmane Sonko, avec en toile de fond sa dernière sortie publique sur des questions politiques et sociétales, le statut du chef de l’opposition et l’avenir politique d’Amadou Ba et la nomination de hauts fonctionnaires de défense dans différents départements ministériels intéressent particulièrement les journaux dans leur livraison de ce samedi.
“Sonko, chef de parti, Premier ministre et opposant”, titre par exemple Walfquotiden, en parlant du Premier ministre Ousmane Sonko, leader de PASTEF.
“Avec sa casquette de chef de parti, Ousmane Sonko parle des questions qui sont normalement abordées entre ministres des Affaires étrangères ou entre chefs d’Etat entre quatre murs. Deux mois après la conquête du pouvoir, Sonko porte toujours sa casquette d’opposant”, tranche le journal.
Le Premier ministre Ousmane Sonko, co-animait, mercredi, à l’université Cheikh Anta Diop, une conférence publique avec son hôte de la France Insoumise (LFI), Jean Luc Mélenchon sur l’avenir des relations Europe-Afrique. Au cours de cette rencontre, les deux leaders politiques ont notamment abordé la question de la présence des militaires français [en Afrique], la polygamie, l’homosexualité et l’émigration.
Au même moment, le journal LeQuotidien annonce les coulisses de la préparation de la Déclaration de politique générale du Premier ministre, notant que “Sonko presse les membres du gouvernement”.
Le même journal parle d’une circulaire adressée aux membres du gouvernement dans laquelle le Premier ministre demande à ces derniers de lui faire parvenir, “avant le 24 mai, leurs contributions pour la Déclaration de politique générale”.
S’interrogeant sur l’avenir politique de l’ancien Premier ministre Amadou Ba, Enquête met en exergue : “Amadou face à son destin”
Le quotidien se demande s’il va enfiler l’habit de nouveau chef de l’opposition et créer son parti
“La prise de parole très attendue d’Amadou Ba normalement prévue pour cette fin de semaine, pourrait constituer, selon plusieurs sources le premier acte de sa volonté d’émancipation vis-à-vis de sa formation politique actuelle, l’APR”, indique le journal.
Le quotidien Les Echos a préféré donner la parole à un analyste politique qui invite “l’ancien Premier ministre à s’inspirer de Macky Sall qui a eu le courage de quitter Wade”.
“Diomaye opte pour des officiers à la retraite”, note pour sa part LeQuotidien en commentant la nomination de hauts fonctionnaires de défenses dans les différents départements ministériels pour une durée de trois ans renouvelables une fois.
“La principale mission de ces hauts fonctionnaires de défense au rang de conseiller technique sera de renforcer la sécurité”, indique le quotidien.
Le Soleil évoque la dernière visite du président de la République Bassirou Diomaye Faye au Nigeria et au Ghana au cours de laquelle il a appelé à œuvrer à “la consolidation des acquis en matière d’intégration”.
Sur un autre sujet, le journal le soleil annonce la baisse de 22% sur le prix des fertilisants et 19%pour la filière tomate, en citant le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage
Mabouba Diagne a aussi indiqué que quelque 35 milles tonnes d’engrais seront gracieusement offertes aux producteurs, renseigne la même publicatiopn
MABOUBA MARQUE SON TERRAIN
L’Etat du Sénégal est déterminé à se donner les moyens de booster ses productions agricoles et de répondre à moyen terme aux défis de la souveraineté alimentaire
Une baisse de plus de 22% du prix des engrais pour la campagne agricole 2024-2025, en plus d’une distribution gratuite de 30 mille tonnes de phosphates aux producteurs : c’est ce qu’a annoncé hier, vendredi 17 mai, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Dr Mabouba Diagne, qui était en partage avec le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr). Ces résultats sont, selon lui, le fruit des mesures dynamiques que le gouvernement a décidé de prendre, en relation avec les acteurs et producteurs, pour bonifier la campagne agricole de cette année et promouvoir à terme un développement agricole durable et inclusif.
L’Etat du Sénégal est déterminé à se donner les moyens de booster ses productions agricoles et de répondre à moyen terme aux défis de la souveraineté alimentaire. C’est dans ce cadre que le gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé une batterie de mesures novatrices pour la campagne agricole 2024-2024. Parmi ces mesures, on relève l’augmentation du budget des intrants porté à 120 milliards FCFA et désormais la distribution des semences confiée aux forces armées. C’est d’ailleurs dans cette optique que le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Mabouba Diagne, a annoncé hier, vendredi, une baisse de plus de 22% du prix des engrais pour la campagne agricole 2024-2025.
Le ministre de l’Agriculture qui prenait part au Conseil d’administration du CNCR (Conseil national de concertation et de coopération des ruraux) a tenu à souligner que les efforts consentis par les autorités pour augmenter le budget de la campagne agricole ont permis non seulement de réduire les prix d’engrais de plus de 22%, mais aussi d’augmenter la quantité de plus de 35 mille tonnes.
La rencontre entre l’organisation faitière et le ministre de tutelle a d’ailleurs donné l’occasion au Dr Mabouba Diagne de se féliciter des actions dynamiques du Cncr. « Je remercie le président du Cncr et ses collaborateurs pour le rôle qu’ils ont joué dans les préparatifs et dans les dépouillements de la sélection des fournisseurs d’engrais qui nous a permis de réduire cette année le prix des engrais de plus de 22%. L’augmentation du budget des intrants à 120 milliards de francs Cfa nous a permis non seulement de réduire les prix d’engrais mais aussi d’augmenter la quantité d’engrais de 35 mille tonnes », a fait savoir le ministre. Il a informé dans la foulée que le gouvernement a élaboré avec le Cncr des stratégies qui ont abouti à augmenter les quantités de phosphates que nous mettons à la disposition des paysans de 35 mille tonnes. Ces 35 mille tonnes de phosphates seront distribués gratuitement aux producteurs, indique-t-il, tout en soulignant que le gouvernement a fait des efforts considérables pour soulager les charges des acteurs agricoles. « Je me permets de réitérer l’importance pour tous les Sénégalais de se mettre au travail. Notre pays importe 1070 milliards de FCfa en denrées alimentaires contre un budget de 7 mille 42 milliards », a-t-il fait remarquer.
Ces chiffres montrent à suffisance, selon Dr Diagne, la nécessité d’arriver à la souveraineté alimentaire prônée par les nouvelles autorités afin de lever la dépendance du Sénégal à l’importation des produits tels que le riz, le blé, l’huile, le lait, le sucre, les fruits et légumes. D’ailleurs, informe le ministre, le gouvernement envisage d’organiser « une journée de réflexion » avec les banques, les producteurs et les opérateurs en présence de « la Banque centrale qui joue un rôle extrêmement important dans la réglementation du système bancaire ». Et de faire savoir par suite : « Pour le financement du secteur agricole, j’ai déjà drafté la correspondance aux 30 banques du Sénégal et aux institutions de micro-finance pour organiser une journée de réflexion ». Il y sera question de voir comment « accompagner le secteur agricole », a expliqué le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage.
Pour sa part, le président du Cncr Nazirou Sall s’est réjoui du fait que le gouvernement ait associé son organisation dans le processus de sélection de fournisseurs des intrants agricoles. « Nous avons apprécié la baisse des prix des engrais à 22%, selon les années passées. Sur ce plan, le Conseil d'administration du Cncr renouvelle son engagement de continuer à apporter son accompagnement. Nous avons été d'accord avec le ministre d'apporter notre contribution sur la préparation du Conseil supérieur Agro sylvo pastoral », soutient-il. Sur la question des jeunes et des femmes, le Cncr dit se féliciter de la décision du ministre d'octroyer un quota de semences aux femmes et de l'implication des jeunes dans la stratégie d'atteinte des objectifs de la souveraineté alimentaire. Le ministre de l'Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l'élevage et les membres du Cncr ont enfin pris l'engagement de rencontrer l'ensemble des filières pour la transformation de l'agriculture sénégalaise.
Par Abdoul Aziz TALL
L’ADMINISTRATION PUBLIQUE, FONDEMENT DE L’ÉTAT
A tous ceux qui s’impatientent, en exigeant des résultats dans l’immédiat, il y a plus ou moins lieu d’expliquer que la nomination d’un gouvernement n’est que le début d’un long processus qui comporte plusieurs étapes à franchir
L ’Etat désigne l'ensemble des institutions et des services qui permettent de gouverner et d'administrer un pays : les Assemblées, Ministères, Directions, Délégations, Administrations déconcentrées ou décentralisées sont les principales composantes de l’Etat. L’Etat est le fondement de la Nation, laquelle se définit par une communauté humaine ayant conscience d'être unie par une identité historique, culturelle, linguistique ou religieuse. En tant qu'entité politique, la Nation, qui est un concept né de la construction des grands Etats européens, est une communauté caractérisée par un territoire propre. Elle est la personne juridique constituée d’individus régis par une même constitution.
Le fondement et la pérennité d’un Etat résident dans la qualité de son Administration, tant il est vrai que la manière dont fonctionne une Administration constitue un puissant indicateur du niveau d’organisation et de développement d’un pays. A titre illustratif, aux États-Unis d’Amérique, le terme «Administration américaine », renvoie à cette organisation imposante et bien articulée, en quête permanente d’efficacité et d’efficience. Elle est l’expression de la garantie du droit des citoyens et du respect des fondements de la Démocratie. Partant de ces considérations, un régime qui vient à peine de s’installer, doit prendre ses marques et fixer ses repères. Sans compter bien d’autres préalables nécessaires à l’entame effective de l’œuvre colossale en vue.
En dépit de cette réalité structurelle, certains de nos compatriotes anticipent plus ou moins sur la critique, alors que le nouveau dispositif de l’Administration n’a même pas encore fini de se déployer. Or, quelle que soit la légitimité du désir de rupture, celle-ci ne peut s’opérer qu’à des conditions suivant des étapes à franchir nécessairement.
A tous ceux qui s’impatientent, en exigeant des résultats dans l’immédiat, soit par ignorance ou simplement par l’expression prématurée d’une adversité politique, il y a plus ou moins lieu d’expliquer que la nomination d’un gouvernement n’est que le début d’un long processus qui comporte plusieurs étapes à franchir. Etapes dont la délicatesse est plus qu’avérée.
En premier lieu, il y a l’élaboration du décret portant répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation publique entre la Présidence de la République, la Primature et les ministères . Cette étape cruciale relève d’une tâche extrêmement ardue , dans la mesure où la préoccupation du décideur est d’éviter d’emblée toute omission de structure. Mais également tout chevauchement d’attributions de nature à créer des conflits de compétences entre les différents départements ministériels. A titre de rappel historique, des corrections ou réajustements ont été déjà apportés après la parution d’un décret et à l’épreuve de la réalité du fonctionnement des ministères.
A ce propos, le BOM, sur invite du Président de la République a eu à fournir par le passé des éléments de prise de décision en vue d’arbitrer des conflits de compétences entre départements ministériels.
Ce travail de répartition des services de l’Etat représente ainsi une tâche bien délicate. Tâche qui ne saurait souffrir de la moindre précipitation ou tâtonnement de la part de l’autorité. Un tel exercice atteint sa plénitude dans la formation d’un nouveau gouvernement où plusieurs ministères ont été regroupés pour former un seul département.
Dans une seconde étape, le choix des compétences appelées à assumer des responsabilités et missions étatiques, exige autant d’attention, de prudence et de sérénité. Une autre tâche à la fois délicate et ardue, notamment pour une nouvelle administration qui se déploie, avec pas moins de deux cents postes stratégiques à pourvoir. Le choix des responsables devant obéir à des critères de compétences certes, mais aussi de bonne moralité. Ce qui implique nécessairement des enquêtes préalables aux nominations des personnes pressenties.
En troisième lieu, les passations de service qui concernent tous les ministères et pratiquement toutes les directions nationales et les Agences, doivent s’effectuer obligatoirement et pour l’essentiel, sous la supervision de l’Inspection Générale d’Etat. Pour chaque structure, un procès-verbal est dressé et soumis aux autorités concernées.
Au risque de provoquer des tares congénitales avec un impact négatif sur l’efficacité et l’efficience attendues du nouveau régime, aucune étape de ce processus ne saurait souffrir d’une quelconque précipitation.
Au regard de tout ce qui précède, vouloir exiger des résultats ici et maintenant, relève d’un empressement qui dénote d’une certaine méconnaissance du fonctionnement d’une administration publique.
Dans certaines grandes démocraties comme c’est le cas aux Etats-Unis d’Amérique, la mise en place d’une administration peut prendre plusieurs mois après l’installation d’un nouveau Président. Cela, en raison de toutes les précautions d’usage prises avant la nomination de ceux que l’ont appelle les « Hommes du Président ».
Voilà les raisons majeures qui expliquent la notion de « délai de grâce » des cent (100) jours, afin de permettre à toute nouvelle administration de prendre ses marques et de mieux apprécier « la température institutionnelle ».
Ce « délai de grâce » résulte d’un « gentleman agreement » entre le pouvoir et l’opposition qui, si farouche soit elle, s’abstient durant cette période, d’exiger des nouvelles autorités des réalisations immédiates, sachant qu’une telle démarche à ce stade relèverait plutôt de l’utopie. Aucune pression, de quelle que nature que ce soit , ne devrait entraîner les nouvelles autorités dans la précipitation, l’improvisation ou le tâtonnement.
Cette étape décisive exige de leur part calme et sérénité. Les citoyens qui les ont élues doivent aussi s’armer de patience et faire preuve d’un esprit positif tout en gardant à l’esprit cette maxime de feu El Haadj Abdoul Aziz Sy Dabbaakh (RTA) , nous invitant de toujours prier afin qu’aucun malheur ne vienne frapper le bateau dans lequel nous sommes tous embarqués.
*Début d’une série d’entretiens et de contribution, cette tribune est signée Abdoul Aziz TALL, conseiller en management public et ancien ministre de la République. Il livre sa part d’expérience des processus décisionnels et des leviers de transformation sociale et politique
LE NOUVEAU REGIME S’ATTAQUE À MBEUBEUSS
Le ministre de l’Urbanisation, des Collectivités territoriales et de l’aménagement Balla Moussa Fofana a effectué une visite de travail hier, vendredi 17 mai 2024, à la décharge
Le ministre de l’Urbanisation, des Collectivités territoriales et de l’aménagement Balla Moussa Fofana a effectué une visite de travail hier, vendredi 17 mai 2024, à la décharge de Mbeubeuss. A l’occasion de cette visite, le ministre a annoncé la mise en place des unités techniques, mécaniques de transformation des déchets. M. Fofana s’est aussi préoccupé de la problématique de 12% de décaissement sur 3 ans pour une enveloppe de 206 milliards de F Cfa dont bénéficie le projet Sonaged. Autres préoccupations du ministre, ce sont les conditions de travail des hommes et des femmes dans cette décharge de Mbeubeuss mais également le travail des enfants.
«Aujourd’hui, nous avons effectué une visite de terrain surtout de travail. Depuis notre prise de service, nous avons pris le temps de regarder les données d’analyse du projet, voir l’ensemble des enjeux et des défis. Mais c’était important de venir aujourd’hui sur le terrain pour rencontrer l’équipe sur place et voir la réalité du terrain. Parce qu’au-delà des chiffres, la réalité sur le terrain est assez édifiante. Ce que nous constatons, c’est que nous avons cette décharge de Mbeubeuss qui reste véritablement une exploitation très traditionnelle, parce qu’on a des récupérateurs qui font un travail extraordinaire mais très difficile. Nous avons trouvé quasiment 3 000 personnes qui exercent dans cette décharge sur 106 hectares », a déclaré Balla Moussa Fofana.
Poursuivant ses propos, le ministre ajoutera : « Pourtant, ce qui me préoccupe, c’est que le projet qui a été lancé notamment PROMOGED pour gérer cette décharge bénéficie d’une enveloppe de 206 milliards mais qui n’a été utilisée qu’au niveau de 12%. Ce qui est problématique sur 3 ans alors qu’on connait l’urgence de la situation. Mbeubeuss, il faut le dire et on ne le répétera jamais assez, c’est une bombe économique. C’est une situation qui ne peut continuer. Aujourd’hui, la vision de l’Etat Sénégal, c’est de mettre en place des unités techniques, mécaniques qui vont pouvoir traiter ces déchets, les valoriser de manière sécuritaire et réduire l’impact sur l’environnement. La raison est qu’aujourd’hui, nous avons des riverains qui souffrent énormément de cette situation », a fait savoir le ministre Fofana. Raison suffisante pour déclarer qu’ « aujourd’hui toutes les préoccupations que nous avions sur le papier se sont confirmées sur le terrain. Mais ça n’empêche en rien le courage et la détermination des hommes et des femmes que nous avons trouvés ici et qui font un travail extraordinaire. C’est plutôt le modèle qui préoccupe, le temps que l’on met , 3ans pour décaisser 12% sur une enveloppe de plus de 200 milliards, c’est problématique. Alors notre mission et notre objectif aujourd’hui, c’est d’inverser cette tendance et de focaliser notre action sur l’installation d’unités qui vont pouvoir véritablement traiter un volume assez important et pouvoir sortir Mbeubeuss et les riverains de cette situation. C’est ça aujourd’hui notre approche », a dit le ministre. Dans la foulée, il relèvera : « Nous avons eu des discussions avec nos partenaires techniques qui ont compris notre détermination et accepté de continuer à travailler avec nous malgré le constat quand même problématique de 12% de décaissement sur 3 ans, ce qui n’est pas normal. Ainsi, c’est une nouvelle dynamique qui s’enclenche avec des hommes et des femmes que nous connaissons déterminés. On a trouvé ici des récupérateurs, alors j’aimerais lancer un message pour leur dire qu’ils ne sont pas un problème. Au contraire, la récupération qu’ils sont en train de faire a un impact sur le volume. Mais l’avenir pour nous, c’est des métiers beaucoup plus modernes, dans des unités industrielles de gestion et de transformation des déchets. C’est ce que on leur souhaite parce qu’on s’entend bien », a lancé Balla Moussa Fofana.
HALTE AU TRAVAIL DES ENFANTS A MBEUBEUSS
Par contre, a dit le ministre de l’Urbanisation « les conditions dans lesquelles les gens travaillent ici ne peuvent pas continuer parce que ça nuit à la santé des hommes et des femmes qui y travaillent. Je me pose des questions sur leur espérance de vie, sur leurs conditions de vie. Je vois des enfants et d’ailleurs sur l’une des décisions que nous allons prendre, on ne peut plus tolérer la présence des enfants dans cette décharge. Et ça j’espère ceux qui dirigent ce centre de Mbeubeuss ont pris note assez clairement. On ne peut plus autoriser les enfants à travailler dans cet endroit. C’est pourquoi, on a beaucoup investi dans les systèmes d’éclairage, dans la sécurité et des hommes et des femmes s’occupent de la sécurité. Donc ce qui y a lieu aujourd’hui, c’est de faire en sorte que les enfants ne puissent plus avoir accès à cette zone. Parce que ce n’est pas acceptable car Mbeubeuss n’est pas la place pour un enfant de 5, 10, 15 ans. Ce n’est pas sa place. Il y a des enjeux de sécurité surtout de santé public pour un adulte qui fait ce métier de récupérateur. On peut le comprendre mais pour des enfants, je pense que c’est quelque chose qu’on ne peut pas laisser continuer. Aussi, nous avons constaté la présence des animaux qui trainent dans la décharge. C’est aussi des choses qu’on peut adresser rapidement en attendant maintenant de nous focaliser sur l’essentiel. Au-delà, le plus important à retenir, c’est que notre option, c’est d’aller vers un véritable traitement des déchets pour les valoriser ».
VERS LA TRANSFORMATION DES DECHETS EN COMBUSTIBLES SOLIDES, EN ENGRAIS POUR L’AGRICULTURE ET EN PAVAGE
Par ailleurs, annonce M Fofana, « Cela fait 5 semaines que nous sommes en place. Alors ce que je peux vous dire, c’est qu’on a déjà sur la table des offres de partenaires techniques et financiers, des partenaires qui nous présentent un procédé qui existe depuis 20, 40 et 50 ans, qui déjà fait ses preuves et qui permet de transformer les déchets en combustibles solides, en engrais pour l’agriculture et en pavage. Voilà une option qu’on est en train d’étudier, rien n’est encore décidé. Une fois qu’ils auront fait leur offre, qu’on aura étudié les impacts du point de l’environnement et dans la dimension sociale, nous allons pouvoir voir quel est le meilleur partenaire. Parce qu’aujourd’hui, la valorisation des déchets permet l’investissement par des partenaires techniques et financiers. En plus, nous avons 200 milliards sur la table qui n’ont pas été utilisés parce que justement le modèle d’approche était plus centré sur comment rendre viable, accessible ce site plutôt que de faire le focus sur les unités qui vont transformer en volume les déchets ». Pour conclure, révèle le ministre, « le projet n’est pas arrêté, il est en cours. Donc c’est à mi-parcours, il y avait les évaluations dernièrement. Ce que nous voulons faire, c’est recentrer les activités. C’est une urgence, on a déjà commencé à travailler sur cette question et d’ici très peu de temps, je pense que nous verrons des changements assez conséquents sur l’approche».
ABBE ROGER GOMIS EXHORTE LES FIDELES CHRETIENS
Le pèlerinage Marial de Poponguine 2024, marquant la 136ème édition, aura lieu les 18, 19 et 20 mai prochain sur le thème : « Avec Marie notre Mère, marchons ensemble pour un Sénégal de justice et de paix ».
Le pèlerinage Marial de Poponguine 2024, marquant la 136ème édition, aura lieu les 18, 19 et 20 mai prochain sur le thème : « Avec Marie notre Mère, marchons ensemble pour un Sénégal de justice et de paix ». Ce samedi marque l’arrivée des marcheurs dans les différents sites d’accueil dont le Cap des biches et Mbao où ils prendront départ le dimanche pour la grande marche des pèlerins vers Poponguine. Pour mieux comprendre cette démarche de Pâques dont la messe solennelle sera célébrée le lundi en présence des fidèles catholiques, sympathisants, autorités étatiques, coutumières et autres, abbé Roger Gomis de l’archidiocèse de Dakar revient sur le thème de cette présente édition du pèlerinage.
A partir de ce samedi 18 mai, les chrétiens convergeront par milliers vers le sanctuaire marial de Poponguine, pour vivre un moment de grâce et d'espérance. Sous le thème fédérateur "Avec Marie notre Mère, marchons ensemble pour un Sénégal de justice et de paix", les fidèles sont invités une fois de plus à puiser dans les trésors de la foi chrétienne pour relever les défis immenses qui se présentent à l'église et à la société. Pour Abbé Roger Gomis, comment ne pas remarquer que le thème de cette 136ème édition du pèlerinage marial de Poponguine résonne en écho de manière saisissante à la lettre pastorale des Évêques du Sénégal de 1994 intitulée: "Bâtir ensemble un Sénégal de justice et de paix". N'est-ce pas là selon lui un signe providentiel, en cette année de la prière décrétée par le Pape François?
Pour Abbé Roger, il y a 30 ans, les Évêques du Sénégal dressaient déjà un constat lucide sur la déliquescence du tissu économique et social du pays avec son cortège de pauvreté généralisée, chômage massif, crise familiale, délinquance juvénile, délitement moral sur fond d’incivisme généralisé... Sans oublier les menaces d'extrémisme religieux qui planaient. « Trois décennies plus tard, force est de constater que ces fléaux se sont décuplés ! La vie chère accable nos familles, le chômage pousse nos jeunes sur les routes mortifères de l'émigration clandestine. L'injustice criante dans certaines de nos institutions, la corruption endémique, la boulimie foncière et la gabegie financière entravent le développement du pays », a souligné Abbé Roger Gomis. Sommes-nous condamnés à subir éternellement de tels fardeaux ? Abbé Roger répond : « nos Évêques nous rassurent: nous ne sommes ni maudits ni condamnés. Ils nous indiquent la voie pour nous en sortir ou tout aux moins réduire leurs effets dévastateurs, nous exhortant à "une véritable conversion de notre vie sociale". Un appel qui n'a encore rien perdu de son acuité: "C'est à une véritable conversion de notre vie que nous vous convions. Se convertir, n'est-ce pas se détourner des erreurs pour s'engager sur la voie de la droiture, de l'honnêteté et de la justice ?", clamaient-ils ». Dans un tel contexte, le religieux a déclaré que ce pèlerinage marial s’offre à chacun de nous, pèlerins et citoyens, comme une occasion propice pour nous ressaisir et embrasser cette voie ardue mais porteuse d'espoir vers la reconstruction morale du Sénégal.
« Et quelle source d'inspiration plus puissante que Marie, la Vierge résiliente qui a suivi son Fils Jésus-Christ jusqu'au sacrifice suprême de la Croix ? Auprès de cette femme dévouée, nous pouvons recueillir l'abnégation et le dévouement nécessaire pour panser les plaies de notre société.
Allons auprès de Notre Dame de la Délivrande de Poponguine pour qu’elle nous obtienne la grâce de quitter l'aveuglement de notre péché et de l’incivisme pour embrasser les vertus évangéliques de vérité, de solidarité et de service désintéressé du prochain. Accueillons en nous son humilité, sa persévérance et son courage pour bâtir ensemble, pierre après pierre, le Sénégal de justice et de paix que nous appelons de tous nos vœux » a-t-il fait comprendre. Et d’ajouter : « allons à Marie, pour trouver les énergies afin de continuer à tenir bon sans perdre espoir. Comme elle au pied de la Croix, gardons la foi qu'au prix de nos souffrances et de nos sacrifices naîtra, par la grâce de Dieu, un Sénégal affranchi et réconcilié. Et qu'à sa prière nous obtenions la force de briser nos chaînes intérieures de mensonge, d'égoïsme et de compromission pour inaugurer un véritable renouveau ! »
Pour Abbé Roger, comment relever ce défi d'édification d'une nation sénégalaise réconciliée, prospère et unie dans la justice sans la prière fervente et la conversion des cœurs et des esprits? « Face à la persistance des maux qui ne cessent de miner notre pays dans ses institutions et notre vivre ensemble, ne ressentons-nous pas, chacun à son niveau et en ce qui le concerne ce besoin si fort de nous ressaisir individuellement et collectivement ? De chercher dans la foi et la prière les ressources d'un indispensable renouveau spirituel et sociétal ? » Et de demander que l’exemple de la Vierge Marie inspire tout le monde dans la lutte contre la corruption, le respect des droits humains et la réconciliation du citoyen avec un système judiciaire réformé et digne de ce nom. Qu'il donne à tous les sénégalais la force de transformer en profondeur les comportements et les mentalités pour renouer avec les valeurs premières de dignité, de solidarité et d'honnêteté.