Dakar, 6 déc (APS) - Nelson Mandela, le premier président noir d’Afrique du Sud (1994-1999), dans sa quête d'érection d’une nation ‘’arc-en-ciel’’, s’est appuyé sur le sport pour créer les liens distendues entre les différentes composantes raciales de son pays pendant la période de l’apartheid.
Les images du président Mandela à l'Ellis Park de Johanneburg en 1995 aux côtés des Springboks, l’équipe nationale sud-africaine de rugby, ont fait le tour du monde.
Le rugby fut naguère un sport de la minorité blanche. Mais Nelson Mandela, élu en 1994, n’a pas hésité à se mettre derrière cette équipe lors de sa finale contre les All Blacks de Nouvelle Zélande, grandissime favoris de la compétition.
La magie de la présence de Madiba a changé la donne, selon François Pienaar, le capitaine de l’équipe de l’époque. Et le film ‘’Invictus’’ où Morgan Freeman jouait le rôle de Nelson Mandela,a bien campé cet événement.
Cette finale du 24 juin 1995 à Johannesburg a contribué à faire tomber beaucoup des murs d’incompréhension entre une société blanche regroupée autour du rugby et des Noirs dont le sport favori restait le football.
Désignée pour sauver la tenue de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 1996, l’Afrique du Sud a réussi à s’imposer à la grande joie de Mandela et des Noirs de la nation arc-en-ciel qui voyait leur sélection s’imposer sur le continent.
Mandela, boxeur amateur, ne pouvait rester insensible à cette équipe des Bafana-Bafana majoritairement composés de Noirs mais où des stars blanches, le capitaine Neil Tovey, le défenseur central Mark Fish et l’entraîneur Clive Barker, émergeaient du lot par leur talent.
Mandela, décédé ce jeudi à l’âge de 95 ans, voyait à travers cette équipe de football son projet de réconciliation nationale prendre forme avant même les tribunaux ‘’Vérité et Réconciliation’’.
Même s’il voulait accueillir le plus grand événement sportif du continent, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, Nelson Mandela est resté droit dans ses bottes dans son combat pour la liberté et la démocratie.
A la tête d’un groupe de pression menée par les organisations de défense de droit de l’homme comme Amnesty International, il a refusé de desserrer l’étau contre le pouvoir dictatorial de Sani Abachi au Nigeria qui venait d’exécuter le chef de file de mouvement des peuples Ogoni, Kan Saro Wiwa.
L’exécution en novembre 1995 de ce militant de la cause Ogoni a donné lieu à une levée de boucliers et une condamnation générale en Afrique et dans le monde.
Ne pouvant goûter à cette prise de position de Mandela, Abacha refusa à sa sélection, les Super Eagles, d’aller défendre, en 1996, en Afrique du Sud, leur titre gagné en 1994.
Ce chantage ne prend pas, puisque le leader sud-africain refuse de céder et la CAN 1996 s’est déroulée sans le champion en titre.
D’autres événements comme les Jeux Africains qui ont eu lieu à Johannesburg en septembre 1999 sont venus conforter aux yeux des Sud-Africains que le sport peut changer beaucoup de choses dans une société.
Avant son décès, ce jeudi, Nelson Mandela qui a quitté le pouvoir en 1999, a réussi à pousser la FIFA à confier à son pays l’organisation de la coupe du monde 2010, la première en terre africaine.
Mieux encore, son entrée sur la pelouse du Soccer City de la capitale économique sud-africaine le jour de la finale de la coupe du monde 2010, est restée comme un des grands moments de cet événement planétaire.
Des jours avant cette finale, les observateurs et les chroniqueurs n’avaient que cette présence de Madiba sur les lèvres à cause des incertitudes.
Mais finalement accompagnée de son épouse Graça Machel, dans une voiturette de golf, son tour d’honneur avait fait parcourir des frissons dans les tribunes de cet immense stade.
DÉCÈS DE MANDELA: ABDOU LATIF COULIBALY EXPRIME LA "TRISTESSE" DU SÉNÉGAL
Dakar, 5 déc (APS) - Le gouvernement sénégalais a exprimé sa tristesse suite au décès de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, jeudi à l'âge de 95 ans, a indiqué son porte-parole, Abdou Latif Coulibaly.
"Mandela bénéficiait d'une reconnaissance dans son pays et dans le monde entier. Pour l'estime que nous lui portions, nous faisons part de notre tristesse", a-t-il dit, dans un entretien en wolof, sur la radio privée RFM.
M. Coulibaly, qui annonçait la réaction du chef de l'Etat du Sénégal, Macky Sall, a indiqué que, "pour le moment, où la nouvelle vient de tomber", il ne pouvait rien avancer au sujet de l'hommage que le Sénégal rendrait au défunt leader.
"Nous allons exprimer notre tristesse suite à cette douleur que nous partageons avec le monde entier. Pour l'attitude que nous aurons, nous allons la donner dans les prochains jours", a-t-il ajouté.
"Le Sénégal ne sera pas en reste pour rendre un hommage mérité à Mandela et à sa gloire", a poursuivi le porte-parole du gouvernement.
Nelson Mandela "s’est éteint", a déclaré le président Jacob Zuma, sur la SABC, la télévision publique sud-africaine, pour ensuite rendre hommage au défunt.
L'ancien dirigeant de l'Afrique du Sud multiraciale s’est illustré pour son combat contre l’apartheid, la politique de ségrégation raciale, dont ont été victimes les Noirs en Afrique du Sud, pendant plusieurs décennies, avant de mener la réconciliation entre toutes les composantes du pays.
"Notre cher Madiba aura des funérailles d’Etat", a ajouté M. Zuma, annonçant que les drapeaux seraient en berne à partir de vendredi, et jusqu’aux obsèques de l'ancien président sud-africain.
Dakar, 6 déc (APS) – Le chef de l’Etat Macky Sall a décrété trois jours de deuil national, à partir de vendredi, pour rendre hommage à l’ancien président sud-africain, Nelson Mandela, décédé jeudi soir à Johannesburg à l'âge de 95 ans, des suites d’une longue maladie.
Le président du Sénégal Macky Sall estime qu’avec le décès de Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid, l’Afrique contemporaine vient de ‘’perdre un géant, une de (ses) plus grandes figures’’.
‘’Nous venons de perdre un géant, une des plus grandes figures de l’Afrique contemporaine. Aucun homme de notre temps ne s’est autant donné pour la cause de son peuple, de l'Afrique, pour le bien de l'humanité entière’’, a dit Macky Sall, dans un communiqué du service de presse de la présidence de la République parvenu à l’APS.
‘’Nelson Mandela nous a enseigné le courage, la résistance, le pardon. Il a révélé en nous ce qu'un humain pouvait avoir de meilleur’’, a déclaré M. Sall, actuellement à Paris où il participe au Sommet de l’Elysée sur la sécurité en Afrique.
‘’Nous l’admirions comme un héros des temps modernes et admirions sa sagesse qui sera éternelle. Mandela s’en est allé, mais son œuvre gigantesque restera une des plus achevées jamais produite par un homme’’, a-t-il ajouté.
Peu avant le chef de l’Etat, le porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, a exprimé la ‘’tristesse’’ du gouvernement, suite au de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, jeudi à l'âge de 95 ans.
"Mandela bénéficiait d'une reconnaissance dans son pays et dans le monde entier. Pour l'estime que nous lui portions, nous faisons part de notre tristesse", a-t-il dit, dans un entretien en wolof, sur la radio privée RFM.
M. Coulibaly, qui annonçait la réaction du chef de l'Etat du Sénégal, Macky Sall, a indiqué que, "pour le moment, où la nouvelle vient de tomber", il ne pouvait rien avancer au sujet de l'hommage que le Sénégal rendrait au défunt leader.
"Nous allons exprimer notre tristesse suite à cette douleur que nous partageons avec le monde entier. Pour l'attitude que nous aurons, nous allons la donner dans les prochains jours", a-t-il ajouté.
"Le Sénégal ne sera pas en reste pour rendre un hommage mérité à Mandela et à sa gloire", a poursuivi le porte-parole du gouvernement.
Nelson Mandela est ‘’l’un des plus grands fils de l’humanité qui par ses combats courageux contre l’apartheid a puissamment favorisé l’éveil des consciences des peuples opprimés’’, a salué le Groupe Bennoo bokk yaakaar.
‘’Il restera une figure marquante du courage et de l’esprit de résistance à l’arbitraire, souligne dans un communiqué le Groupe BBY qui salue (aussi) la belle résistance de cet homme de conviction et exprime son immense respect pour ses différents combats’’.
Le Groupe ‘’adresse ses plus sincères condoléances à toute l’humanité, au peuple sud africain, à l’Afrique toute entière et à l’ensemble des femmes et hommes qui, comme lui, luttent encore en faveur de la libération des peuples.’’
Il estime que disparition de Nelson Mandela ‘’commande que l’Afrique maintienne allumée la flamme qui lui a permis de surmonter les épreuves, haines et rejets de l’autre’’.
Nelson Mandela avait été hospitalisé à Pretoria du 8 juin au 1er septembre dernier 2013, à la suite d’une infection pulmonaire récurrente, résultat de ses 27 années d'internement, notamment dans la colonie pénitentiaire de Robben Island, près du Cap.
Mandela, premier président noir de l'Afrique du Sud et symbole de la lutte contre l'apartheid, laisse le souvenir d'un géant politique dont le courage et l'influence ont été salués par les dirigeants de la communauté internationale.
A la veille du tirage au sort du Mondial-2014 au Brésil, le monde du foot pleure le décès de Nelson Mandela, ancien président de l'Afrique du Sud, premier pays africain à accueillir une Coupe du monde en 2010, un des autres rêves devenus réalité pour ce héros de la lutte contre l'apartheid.
"Il était mon héros, mon ami, mon compagnon dans la lutte en faveur de la cause du peuple et pour la paix dans le monde", a twitté Pelé, légende du football et de la Seleçao, qui, selon les médias brésiliens, doit faire vendredi une apparition surprise lors de la cérémonie du tirage à Costa do Sauipe, nord-est du Brésil.
"Poursuivons son oeuvre. Il fut une des personnes les plus influentes dans ma vie", indique encore celui qui est considéré comme le plus grand joueur de tous les temps.
Romario, autre ancienne star de la Seleçao, a également twitté: "en luttant contre la ségrégation en Afrique, Mandela a marqué son passage dans ce monde avec une spectaculaire leçon d'humanité".
"Tu as changé le monde merci, repose en paix !", a également twitté Ronaldo, ancien attaquant vedette de l'équipe de football du Brésil.
"Merci pour ton oeuvre, ton exemple, tu resteras toujours avec nous", a également twitté son homonyme Cristiano Ronaldo, capitaine de la sélection du Portugal, une des stars du Mondial au Brésil (12 juin-13 juillet).
Blatter: "un des plus grands humanistes de son temps"
Le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Joseph Blatter, a également exprimé depuis le Brésil son "profond chagrin", à l'annonce du décès de Mandela, "l'un des plus grands humanistes de son temps".
"C'est avec un profond chagrin que je dis adieu à une personnalité extraordinaire, probablement l'un des plus grands humanistes de son temps, et un ami sincère", a déclaré M. Blatter.
Les drapeaux des 209 associations membres de la FIFA seront en berne au siège de la FIFA et "une minute de silence sera observée lors des prochains matches internationaux", a annoncé M. Blatter, cité dans un communiqué transmis par la Fifa.
La Fifa n'avait pas encore communiqué officiellement dans la nuit de jeudi à vendredi sur un éventuel hommage durant la cérémonie du tirage au sort. Mais cela paraît plus que probable.
"Avec Nelson Mandela, j'ai partagé la profonde conviction du pouvoir extraordinaire du football, un sport capable d'unir les êtres humains de manière pacifique et amicale, et de promouvoir les valeurs fondamentales sociales et d'éducation comme une école de la vie", a ajouté M. Blatter.
"Lorsque Nelson Mandela a été accueilli et acclamé par le public le 11 juillet 2010 (pour la finale du Mondial) au stade Soccer City de Johannesburg comme un homme du peuple et un homme de coeur, ce fut l'un des moments les plus émouvants de ma vie. Pour lui, +un rêve devenait réalité+, grâce à cette Coupe du Monde en Afrique du Sud. Nelson Mandela restera pour toujours dans nos coeurs", a poursuivi le patron du foot mondial.
Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa, a twitté pour sa part: "Je suis très triste d'apprendre le décès de Mandela, les mots sont inappropriés ce soir pour rendre hommage à un homme que j'ai été honoré de rencontrer".
DÉCÈS DE MANDELA : L'AFRIQUE VIENT DE PERDRE ''UNE DE SES PLUS GRANDES FIGURES'', SELON MACKY SALL
Dakar, 6 déc (APS) – Le président du Sénégal Macky Sall estime qu’avec le décès de Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid, l’Afrique contemporaine vient de ‘’perdre un géant, une de (ses) plus grandes figures’’.
‘’Nous venons de perdre un géant, une des plus grandes figures de l’Afrique contemporaine. Aucun homme de notre temps ne s’est autant donné pour la cause de son peuple, de l'Afrique, pour le bien de l'humanité entière’’, a dit Macky Sall, dans un communiqué du service de presse de la présidence de la République parvenu à l’APS.
‘’Nelson Mandela nous a enseigné le courage, la résistance, le pardon. Il a révélé en nous ce qu'un humain pouvait avoir de meilleur’’, a déclaré M. Sall, actuellement à Paris où il participe au Sommet de l’Elysée sur la sécurité en Afrique.
‘’Nous l’admirions comme un héros des temps modernes et admirions sa sagesse qui sera éternelle. Mandela s’en est allé, mais son œuvre gigantesque restera une des plus achevées jamais produite par un homme’’, a-t-il ajouté.
Peu avant le chef de l’Etat, le porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, a exprimé la ‘’tristesse’’ du gouvernement, suite au de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, jeudi à l'âge de 95 ans.
"Mandela bénéficiait d'une reconnaissance dans son pays et dans le monde entier. Pour l'estime que nous lui portions, nous faisons part de notre tristesse", a-t-il dit, dans un entretien en wolof, sur la radio privée RFM.
M. Coulibaly, qui annonçait la réaction du chef de l'Etat du Sénégal, Macky Sall, a indiqué que, "pour le moment, où la nouvelle vient de tomber", il ne pouvait rien avancer au sujet de l'hommage que le Sénégal rendrait au défunt leader.
"Nous allons exprimer notre tristesse suite à cette douleur que nous partageons avec le monde entier. Pour l'attitude que nous aurons, nous allons la donner dans les prochains jours", a-t-il ajouté.
"Le Sénégal ne sera pas en reste pour rendre un hommage mérité à Mandela et à sa gloire", a poursuivi le porte-parole du gouvernement.
Nelson Mandela "s’est éteint", a déclaré le président Jacob Zuma, sur la SABC, la télévision publique sud-africaine, pour ensuite rendre hommage au défunt.
L'ancien dirigeant de l'Afrique du Sud multiraciale s’est illustré pour son combat contre l’apartheid, la politique de ségrégation raciale, dont ont été victimes les Noirs en Afrique du Sud, pendant plusieurs décennies, avant de mener la réconciliation entre toutes les composantes du pays.
"Notre cher Madiba aura des funérailles d’Etat", a ajouté M. Zuma, annonçant que les drapeaux seraient en berne à partir de vendredi, et jusqu’aux obsèques de l'ancien président sud-africain.
LE PAS DE DANSE, LES CHEMISES ET LE SOURIRE DE MANDELA: LA "MAGIE MADIBA"
JOHANNESBURG, 05 déc 2013 (AFP) - Une aura de grandeur et de simplicité mais aussi un pas de danse inimitable, des chemises colorées et un sourire désarmant: la "magie Madiba", du nom de clan de Nelson Mandela, était passée dans le langage courant en Afrique du Sud.
Le monde a gardé l'image du premier président noir de l'Afrique du Sud démocratique, se livrant, à l'issue de la solennelle cérémonie d'investiture de mai 1994, à quelques pas de danse. La longiligne silhouette, raidie par les ans et la captivité mais indéniablement dans le rythme, l'immense sourire.
Le "Madiba jive" (le swing Madiba) était né. Repris par les radios, copié par les amuseurs publics. Pas un meeting, une conférence du Congrès national africain (ANC) ou une visite d'école où le président, puis l'ex-président, n'ait été invité à s'exécuter.
Indissociables du personnage, aussi, les "Madiba shirts". Un assortiment infini d'amples chemises de soie multicolores d'un tailleur d'Abidjan, portées par-dessus le pantalon, allongeant encore la silhouette. Un bonheur de photographes, malgré l'interdiction des flashes en raison de ses yeux abîmés par le travail dans la carrière de craie de l'île-bagne de Robben Island.
"Aucun autre président au monde n'a eu un tel impact sur la mode", affirmait un magasin sud-africain de prêt-à-porter dans un encart souhaitant en 1999 une bonne retraite à Mandela.
Adulé par les enfants des townships comme par les chefs d'Etat souvent surpris à quémander aux photographes une pose aux côtés de l'idole lors de sommets internationaux, Mandela charma ceux qui l'approchèrent par sa simplicité et son apparente candeur, masquant un grand instinct politique et un sens certain du spectacle.
Peu d'hommes d'Etat purent, sans avoir l'air emprunté, se dire honorés de recevoir un visiteur aussi anonyme soit-il, ou sembler à sa place tant aux côtés de la reine Elizabeth II, du chef d'un micro-parti hutu burundais que des Spice Girls.
La "magie Madiba", c'est aussi être capable d'interrompre une session du conseil des ministres pour s'enquérir de la santé d'une journaliste enceinte, venir tapoter le ventre rond de ses immenses mains d'ancien boxeur, demander la date de l'accouchement.
"Il est capable de s'ouvrir et de dire des choses que d'autres ne pourraient pas dire et de garder quand même sa dignité", disait de lui son épouse Graça Machel, de 27 ans sa cadette.
Roelf Meyer, ex-ministre puis négociateur du régime de l'apartheid, raconte avoir pris la mesure du charisme de Mandela lorsque, peu après la libération du prisonnier politique en 1990, il vit des dizaines de jeunes militaires blancs se mettre en file d'attente pour serrer la main du vieil homme, de l'ancien "terroriste".
L'adulation n'a cessé de croître, alors que, délaissant la gestion politique quotidienne, Mandela endossait l'habit du "grand-père de la Nation" et d'"icône mondiale de la réconciliation", selon le mot de l'archevêque Desmond Tutu.
Statufié de son vivant, presque intouchable, Nelson Mandela était devenu "Super-MadibaMan", comme ironisa une série de tee-shirts sud-africains le représentant en super-héros façon comics américains.
PARIS, 06 déc 2013 (AFP) - Le secrétaire général de la Francophonie Abdou Diouf a rendu hommage vendredi à Nelson Mandela, un "homme exceptionnel" qui "incarnait les plus belles qualités humaines".
"Le monde vient de perdre un homme exceptionnel. Nelson Mandela peut être considéré comme le grand homme de notre époque", a déclaré l'ancien président sénégalais sur Radio France internationale.
"Nelson Mandela incarnait les plus belles qualités humaines. Ses actions et ses paroles inspireront les générations futures", a-t-il estimé.
"C'est un jour de grande douleur pour l'Afrique et pour le monde", a ajouté le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie, qui regroupe 77 Etats membres ou observateurs.
On aurait voulu le garder à nos côtés des décennies, des siècles durant. Mais on en oublie que Madiba est mortel ! Nelson Mandela a tiré sa révérence hier, jeudi 5 décembre, dans sa résidence de Johannesburg. Comme Socrate, il a regardé, impassible, la faucheuse exécuter le décret divin.
Il attendait son heure, dans un calme olympien, comme Socrate… La faucheuse, non plus, ne s’est pas dérobée. Elle a exécuté le décret divin. Et Nelson Mandela n’est plus de ce monde. Madiba est désormais assis à la droite du père, après avoir rendu son dernier souffle hier, jeudi 05 décembre, à l'âge de 95 ans à son domicile de Johannesburg.
La mort de Mandela a été annoncée par le président sud-africain Jacob Zuma, en direct à la télévision nationale publique. «Notre cher Madiba aura des funérailles d'Etat…et les drapeaux seront en berne à partir de ce vendredi et jusqu'aux obsèques».
L’on aurait souhaité que cette nouvelle soit une fausse alerte, une plaisanterie de mauvais goût, comme d’autres qui avaient annoncé la fin de la «légende». Hélas !
Celui en qui l’ancien Président américain, Bill Clinton, voyait « le triomphe de l'esprit humain, le symbole de la grandeur d'âme née dans l'adversité », restera incontestablement une des figures emblématiques de l’Afrique et même du monde. Un modèle de courage et d’abnégation, il avait fait don de sa vie pour combattre l’injustice, sous toutes les formes dont l’apartheid, sa face hideuse. Les mots qu’il avait prononcés dans une plaidoirie historique qui avait duré quatre heures d’horloge, à son procès du 20 avril 1964, raisonnent encore dans nos têtes: « J'ai dédié ma vie à la lutte pour le peuple africain. J'ai combattu la domination blanche et j'ai combattu la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'une société démocratique et libre dans laquelle tous vivraient ensemble, dans l'harmonie, avec d'égales opportunités. C'est un idéal que j'espère atteindre et pour lequel j'espère vivre. Mais, si besoin est, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir.» Ce texte avait fait le tour du monde, ce qui n’était pas du goût du régime blanc de l’apartheid qui en avait interdit la diffusion.
Tandis qu’on le célébrait à travers le monde, à travers des rues et des édifices qui portent son nom, des Etats qui lui tressent des lauriers… Madiba lui, ne s’est jamais hissé à ce niveau dans sa tête. Au contraire, l’homme était d’une simplicité et d’une humilité déconcertantes. «Humain, trop humain », pour reprendre les mots du philosophe allemand, Nietzsche, il lançait, chaque fois que l’occasion se présentait, à ceux qui voulaient le déifier, ces mots : «je ne suis ni un saint ni un prophète». L’on peut alors comprendre sa gêne, disons son dépit, face à une caricature qui voudrait le présenter comme un «demi-dieu». A l’inverse, Mandela insiste sur ses «erreurs», ses «hésitations», ses «insuffisances», voire ses «impatiences». Il y a, comme qui dirait, quelque chose de très socratique dans l’attitude de cet homme exceptionnel.
Madiba a marqué son temps à travers la lutte sans concession qu’il a livrée pour libérer son peuple du joug de l’apartheid.
C’est en 1962 que son combat contre l’apartheid a commencé à s’internationaliser, lorsqu’il a pris part, après avoir quitté clandestinement l’Afrique du Sud, à une conférence panafricaine en Ethiopie. Il se rendra par la suite en Algérie où il bénéficiera d’une formation pour la lutte armée.
C’est surtout le massacre de Sharpeville en 1960 où de jeunes noirs sont abattus alors qu’ils protestaient contre le port du Pass (passeport intérieur), qui a amené Nelson Mandela à opter pour la méthode dure dans le combat contre l’apartheid. Il constitue autour de lui un front du refus. L’homme accorde cependant une grande importance à la réflexion. Il devient ainsi le leader incontesté de l’ANC. Cette autorité naturelle s’explique peut-être par ses origines. Il est né le 18 juillet à Mvezo au Transkei de parents chefs de village.
Le jeune Nelson Mandela a été étudier le droit à l’université de Fort Hare, le seul établissement d’enseignement supérieur qui acceptait les Noirs sud-africains.
Malheureusement, il sera renvoyé après avoir participé au boycott des règlements de l’établissement. Mais le jeune Mandela va s’enfuir à Johannesburg avec un cousin pour fuir échapper au mariage forcé. Ce goût prononcé de la liberté amène Madiba à choisir le métier d’avocat. Avec son ami Oliver Tambo, il fonde ainsi le premier cabinet d’avocats noirs en Afrique du Sud.
Si son parcours est ponctué, dès 1962, de fréquents séjours en prison, c’est en 1964 qu’il sera condamné par le régime de l’apartheid à perpétuité pour ses activités politiques clandestines. Il était détenu sur l’îlot-bagne de Robben Island sous le matricule 46664
Dans cette prison, son épouse Winnie lui rendait visite deux fois par an. Les mouvements anti-apartheid mènent le combat. Les artistes, les intellectuels se mobilisent à travers le monde pour sa libération. Le régime de l’apartheid est sous la pression de la communauté internationale. C’est ainsi qu’en décembre 1998, il décide d’une libération partielle avec mise en résidence surveillée, assortie de certaines conditions. Il refusa toute libération lui interdisant de faire de la politique après tant d’années passées en prison. Une liberté totale ou rien. Sa détermination finira par payer. Il est libéré le 11 février 1990 et obtient la réhabilitation de l’ANC déclaré parti hors-la-loi en 1960.
L’homme n’est pas sorti indemne de 27 ans de prison.
Le Président Frederik de Klerk et Nelson Mandela vont engager les discussions pour une nation réconciliée. Ce qui a valu, en 1993, aux deux hommes le prix Nobel de la paix.
La présidentielle de 1994 va consacrer la victoire de l’ANC et Mandela deviendra ainsi le premier président noir post apartheid. Il respecte ses engagements en mettant en place un gouvernement d’union nationale, avec Frederick de Klerk comme vice-président. Ce sont les jalons d’une nation arc-en-ciel qui sont mis en place. Il fera juste un mandat, Mandela quitte le pouvoir en 1999 pour se consacrer à la fondation qui porte désormais son nom.
Son épouse Winnie, mêlée dans à des affaires de corruption et de meurtre, se verra quittée par Madiba en 1996 qui prend l’initiative du divorce. Deux ans après, Mandela épouse Graça Machel, la veuve de l’ancien président du Mozambique.
Décédé jeudi 5 décembre, les hommages affluent de partout à travers le monde pour saluer la mémoire de Nelson Mandela, un des hommes les plus admirés de notre époque : ''Un grand baobad est tombé'', '' l'étolie la plus lumineuse s'est éteinte'', entend-on, entre autres message.
A l'instar des autres dirigeants du monde, le président américain salue l'oeuvre et la mémoire du premier président noir de l'Afrique du Sud. SenePlus vous offre ici en vidéo, en anglais, les hommages du président américain Barack Obama au héro de la lutte ant-apartheid.
LE PRINCE WILLIAM DIT SA TRISTESSE A LA SORTIE D'UN FILM SUR MANDELA
LONDRES, 06 déc 2013 (AFP) - Le Prince William a qualifié jeudi soir d'"extrêmement triste et tragique" la mort de Nelson Mandela, juste après avoir assisté à la première à Londres d'un film consacré à la vie de l'ancien président sud-africain, décédé jeudi.
Les deux plus jeunes filles de Nelson Mandela Zindzi et Zenani étaient également présentes à cette soirée. Zindzi, âgée de 55 ans, avait exprimé à son arrivée dans la salle de cinéma l'espoir de voir plus souvent son père, ignorant encore la nouvelle de sa mort.
Les deux soeurs venaient d'atteindre le lieu de la projection du film "Mandela: un long chemin vers la liberté" lorsqu'elles ont été informées de la nouvelle par téléphone, "et ont immédiatement quitté le cinéma", selon la Fondation Nelson Mandela.
Selon la presse britannique, une fois dans la salle, Zindzi a semblé "dévastée". Le reste des spectateurs a demandé à ce que la première se poursuive. Le prince William, deuxième dans l'ordre de succession au trône, a été informé pendant le film de la mort de l'ancien prisonnier le plus célèbre de l'apartheid.
Il a ensuite prononcé quelques mots à l'issue de deux minutes de silence à la fin du film. "On vient juste de nous rappeler combien Nelson Mandela était extraordinaire et source d'inspiration, mes prières et mes pensées sont maintenant avec lui et sa famille", a-t-il déclaré, sa femme Catherine à ses côtés, dans un rare message improvisé de la part d'un membre de la famille royale.
Les spectateurs ayant assisté à ce film, retraçant la vie de Nelson Mandela, sont sortis choqués, selon le Daily Express. Le producteur, Anant Singh a informé le public de la mort de Nelson Mandela pendant le générique de fin.
L'acteur britannique Idris Elba, qui interprète le rôle de l'ancien président à l'écran, a ensuite diffusé un communiqué. "Je suis sous le choc et fais mon deuil avec le reste du monde et la famille de Madiba. Nous avons perdu l'un des plus grand hommes à avoir foulé cette terre, et je me sens honoré d'être associé à lui", a-t-il déclaré.
Plus tôt dans la soirée, sur le tapis rouge, il avait espéré que Nelson Mandela vivrait assez longtemps pour voir le film. "Je pense qu'il a vu des extraits du film mais, finalement, c'est sur sa vie. Il l'a vécue, il a fait tout ça -- donc il n'aura peut-être même pas besoin de le voir", avait-il déclaré.