SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 novembre 2024
Politique
LE PARI GAGNANT DE SONKO
En choisissant de faire cavalier seul, le parti présidentiel brise une tradition vieille de 23 ans où seules les coalitions triomphaient. Un exploit qui n'avait plus été réalisé depuis le Parti socialiste en 1998
Le parti Pastef brise le signe indien en remportant les législatives anticipés du17novembre dernier devant des coalitions de partis politiques. En effet, depuis 2001, aucun parti politique au Sénégal n’a remporté une élection générale tout seul.
Bientôt la fin du suspense autour des résultats provisoires des législatives anticipés du 17 novembre dernier. En effet, en conclave depuis hier, mercredi 20 novembre à la salle 4 du Palais de Justice Lat Dior de Dakar, c’est demain vendredi 22 novembre au plus tard à minuit que la Commission nationale de recensement des votes livrera les premières statistiques provisoires de ce scrutin plein d’enseignements.
En effet, outre sa spécificité de premier scrutin anticipé de l’histoire politique du Sénégal, ces législatives renouent avec une tradition. Celle de la victoire d’un parti politique non coalisé, le Pastef qui a réussi une razzia devant plusieurs coalitions de partis politiques, selon les premières tendances publiées par les différentes commissions départementales de recensement des votes. En décidant d’aller à ces législatives sous la seule bannière du Pastef, son président, Ousmane Sonko n’a pas fait que sécuriser les sièges qu’il a obtenu lors de ces législatives. Il a aussi replacé son parti au cœur du jeu politique.
La dernière victoire d’un parti politique aux législatives remonte à 1998. C’était le Parti socialiste. Depuis cette date, toutes les différentes élections législatives ont été remportées par des coalitions composées de plusieurs partis et/ou mouvements politiques. Apparues sur la scène politique sénégalaise en 2000 lors du processus électoral qui a conduit à la première alternance politique, les coalitions politiques sont entrées dans les mœurs politiques à la veille d’élection puis consolidées au point de reléguer au second plan les partis politiques dans les compétitions électorales. Depuis lors, des leaders de partis préfèrent se ranger dans la coalition au lieu d’aller à la conquête des suffrages.
C’est ainsi, que les premières législatives organisées en 2001 après la présidentielle de 2000 furent remportées par la Coalition Sopi. Cette coalition regroupait essentiellement des partis de gauche, réunis autour de Me Abdoulaye Wade, un Libéral. Les plus connus, le Parti démocratique sénégalais (PDS), la Ligue démocratique (LD/) avaient été accompagnés par d’autres formations politique de moins envergure. En 2007 sur les 14 listes qui étaient en compétition, 4 étaient des coalitions dont la coalition Sopi au pouvoir. Elle était sortie victorieuse des Législatives, après que l’opposition a décidé de les boycotter. Il en est de même lors des législatives de 2012 où on avait 24 listes en compétitions dont plusieurs étaient des coalitions. En 2017 également, sur les 47 listes en compétition, il y avait seulement quelques partis politiques. Toutes les autres listes étaient des coalitions.
LES DIRECTIVES DE BASSIROU DIOMAYE FAYE
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a demandé à son gouvernement de veiller à la préservation de l’intérêt des producteurs lors de la campagne de commercialisation arachidière.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a demandé à son gouvernement de veiller à la préservation de l’intérêt des producteurs lors de la campagne de commercialisation arachidière. Mieux, en Conseil des ministres qu’il a présidé hier, mercredi 20 novembre 2024, au Palais de la République, le Chef de l’Etat a appelé ses ministres à prendre les mesures nécessaires en vue de la fixation du prix du kilogramme d’arachide au producteur. Un Conseil interministériel sur la campagne est aussi annoncé.
En Conseil des ministres hier, mercredi 20 novembre 2024, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a demandé au Gouvernement de veiller à la préservation des intérêts des producteurs, à la juste rémunération de leurs productions et au développement de l’industrie nationale dans une perspective de consolidation de la souveraineté économique. Il a demandé au Gouvernement de prendre toutes les dispositions idoines en vue de la fixation adéquate du prix du kilogramme d’arachide au producteur. Le Chef de l’État a, par ailleurs, invité le Premier ministre et les ministres chargés de l’Agriculture et de l’Industrie à définir, dans le consensus avec les opérateurs et les industriels du secteur, une méthode d’intervention sur les marchés de l’arachide. Ce qui permettra, à son avis, d’assurer la sécurisation des revenus des producteurs etla modernisation de l’outil industriel de transformation locale de la production arachidière nationale. Pour clore ce chapitre, il a demandé au Premier ministre de tenir, dans les meilleurs délais, un Conseil interministériel sur la campagne de commercialisation agricole.
SOUTENIR DAVANTAGE L’ORGANISATION DE LA BIENNALE ET PROMOUVOIR L’ACQUISITION D’ŒUVRES D’ART PAR L’ETAT DE NOS ARTISTES
Parlant de la Biennale de l’Art africain contemporain, le président de la République a félicité le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, le Secrétaire d’État à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, le président du Comité d’orientation de la biennale et toute la communauté culturelle qui s’est mobilisée pour assurer le succès de cet évènement majeur pour le Sénégal et l’Afrique. Il a, d’ailleurs, invité le Gouvernement à soutenir davantage l’organisation de la biennale, dont la prochaine édition, en 2026, coïncidera avec les Jeux Olympiques de la Jeunesse. Il a aussi indiqué au Premier ministre et au ministre des Finances et du Budget, l’importance de promouvoir l’acquisition d’œuvres d’art par l’Etat et la décoration des bâtiments publics par les peintures, tapisseries et autres produits de nos artistes. A cet effet, il a demandé au ministre de la Culture d’intensifier la modernisation et les productions des Manufactures des Arts décoratifs, installées à Thiès, et d’engager une réflexion sur le mécénat pour davantage promouvoir l’Art sénégalais. Il a souligné la nécessité de développer une économie dynamique autour des Arts et de la Culture et de revitaliser la création artistique par l’exécution d’un Plan concerté de transformation de l’École nationale des Arts et Métiers de la Culture.
80EME ANNIVERSAIRE DU «MASSACRE DE THIAROYE», A LA MEMOIRE DES TIRAILLEURS SENEGALAIS ET DE NOS ANCIENS COMBATTANTS
Le Sénégal va commémorer, le 1er décembre 2024, le 80ème anniversaire des évènements relatifs au «massacre de Thiaroye». A cet égard, le Chef de l’Etat a demandé au Premier ministre et au ministre des Forces Armées de finaliser les activités préparatoires de cette grande manifestation internationale, à la mémoire des Tirailleurs sénégalais et de nos anciens Combattants. Ces derniers, dont les parcours héroïques doivent être enseignés aux jeunes générations, ont fortement contribué à la défense de la liberté, à la dignité et à l’indépendance des pays africains. Il a rappelé au gouvernement son attachement particulier à la mise en œuvre optimale, selon les séquences temporelles et les priorités sectorielles définies, de la vision d’un Sénégal souverain, juste et prospère à l’horizon 2050. Il a indiqué la nécessité d’une transformation systémique cohérente et pragmatique du Sénégal. Ce défi collectif passe, à son avis, par la prise en charge notable des urgences économiques et sociales, la lutte contre la cherté du coût de la vie et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages, l’accès aux services sociaux de base, le développement de l’employabilité et de l’emploi des jeunes, l’amorçage du «new deal technologique», la promotion des territoires pour en faire des bassins d’innovations, de relance et de dynamisation de l’économie nationale, notamment dans les secteurs moteurs de l’agriculture, de l’élevage, du tourisme, des mines et des hydrocarbures.
LE PROJET DE LOI DE FINANCES 2025 EXAMINE DANS DES DELAIS EXCEPTIONNELS
Après avoir salué le déroulement des élections et félicité la tête de liste de la coalition présidentielle, il est revenu sur le rôle de l’Assemblée nationale et ses prérogatives qui intègrent le vote de la loi, le contrôle de l’action du Gouvernement et l’évaluation des politiques publiques conduites et coordonnées par le Gouvernement. Il a, dès lors, demandé au Gouvernement notamment au Premier ministre, au ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération et au ministre des Finances et du Budget de finaliser la présentation, en Conseil des ministres, du projet de loi de finances pour l’année 2025 qui va être examiné dans des délais exceptionnels. Il a, dans le même élan, magnifié la qualité du travail gouvernemental durant les huit mois.
LA JUNTE MALIENNE ÉCARTE SON PREMIER MINISTRE
Cette décision intervient suite aux critiques acerbes formulées par Choguel Maïga le 16 novembre à l'encontre des militaires. Il avait notamment dénoncé son exclusion du processus décisionnel et contesté le report unilatéral des élections
(SenePlus) - Le Premier ministre malien Choguel Maïga a été démis de ses fonctions par décret présidentiel. L'annonce a été faite à la télévision nationale ORTM par le secrétaire général de la présidence ce mercredi 20 novembre, marquant également la fin des fonctions de l'ensemble du gouvernement.
Cette décision intervient dans un contexte tendu, suite aux critiques acerbes formulées par Choguel Maïga le 16 novembre à l'encontre des autorités militaires. L'ancien Premier ministre avait notamment dénoncé son exclusion du processus décisionnel et contesté le report unilatéral des élections censées marquer le retour à l'ordre constitutionnel.
Arrivé à la primature en juin 2021 après le second coup d'État militaire, Maïga avait auparavant qualifié le régime de "régime militaire déguisé", comme le rappelle RFI. Il s'était fait remarquer par ses déclarations fracassantes, notamment lorsqu'il avait accusé la France d'"abandon en plein vol" à la tribune des Nations unies.
Ses relations avec les colonels, désormais promus généraux, n'ont cessé de se détériorer. Un proche collaborateur qui avait dénoncé son éviction du pouvoir en mai dernier s'est retrouvé emprisonné et condamné pour "atteinte au crédit de l'État".
L'avenir s'annonce incertain pour l'ancien Premier ministre. D'après RFI, il pourrait faire face à des poursuites judiciaires, les organisations pro-junte l'accusant de "haute trahison" et de "déstabilisation". Une détention préventive n'est pas à exclure, ce qui pourrait entraver ses activités politiques, à l'instar d'autres figures politiques maliennes actuellement détenues.
Dans le sillage de ce limogeage, Maïga pourrait tenter de se positionner comme opposant en vue d'éventuelles élections futures. Cependant, comme le souligne RFI, sa crédibilité risque d'être compromise après "trois ans et demi au service du régime".
"RUPTURES ET PROMESSES", UNE RADIOSCOPIE DE LA POLITIQUE SÉNÉGALAISE DE 1960 À 2024
Entre analyse des ruptures institutionnelles, trajectoires présidentielles et attentes sociales, l’auteur du livre décrypte les défis et espoirs portés par cette nouvelle alternance politique.
‘’Rupture et promesses’’, essai politique du journaliste sénégalais Samba Oumar Fall, fait la radioscopie de la politique sénégalaise de 1960, année de l’indépendance, à l’élection en 2024 du président de la République Bassirou Diomaye Faye.
A travers ce livre de 16 chapitres qui vient de paraître aux ”éditions Salamata”, l’auteur a voulu coller à l’actualité et faire un flashback sur le paysage politique sénégalais.
‘’Senghor, Diouf, Wade et Sall, malgré la différence de leurs styles et de leur conception du pouvoir, ont, chacun du mieux qu’il a pu, œuvré pour que le Sénégal suive résolument le chemin du développement. Ils ont essayé, sans jamais céder aux tentations de la monarchie, de construire un État fort, tout en préservant la paix, la stabilité et la démocratie’’, a écrit l’auteur dans l’avant-propos de l’ouvrage.
Il relève que ”l’élection le 24 mars 2024 de Bassirou Diomaye Faye, qui a déjoué tous les pronostics, a fait souffler un vent d’espoir”.
‘’Elu avec des attentes très fortes sur tous les plans, il a promis une réforme profonde des institutions avec l’instauration d’un pouvoir exécutif responsable et la réduction des prérogatives proéminentes du président de la République’’, fait observer l’auteur.
Le journaliste écrivain souligne que ”le successeur de Macky Sall est fortement attendu pour tracer de nouvelles voies de développement économique et social pour le Sénégal”.
Il estime qu’il faut que cela passer par ”la réduction de la fracture sociale, la redynamisation des services publics, le comblement des inégalités, la promotion de l’égalité des chances, la lutte contre la corruption…’’.
Dans cet ouvrage, le journaliste-écrivain du quotidien national Le Soleil revient sur le destin présidentiel de Bassirou Diomaye Faye et ‘’la trajectoire de Ousmane Sonko que tout le monde attendait et dont les ambitions présidentielles ont été plombées par ses démêlées avec la justice’’.
’Si à son arrivée au pouvoir, en 2012, Macky Sall avait misé sur le Plan Sénégal émergent (PSE), vanté comme le référentiel de la politique économique et sociale sur le moyen et le long terme pour booster le développement et mettre le Sénégal sur la rampe de l’émergence à l’horizon 2035, Bassirou Diomaye Faye est, lui aussi, venu avec son plan dénommé +Projet+’’, a relevé M. Fall.
Avec ce nouveau référentiel” des politiques publiques, l’écrivain affirme que le gouvernement est résolu à concrétiser l’ambition de transformer durablement le Sénégal en une oasis de paix et de prospérité’’.
Ce sont, à l’en croire, autant de défis pour le président Bassirou Diomaye Faye qui, selon lui, ne bénéficiera pas de circonstances atténuantes.
‘’Bassirou Diomaye Faye, candidat +anti-système+, a réussi un tour de force historique. Son triomphe marque un tournant politique extraordinaire, dans la mesure où il confirme la débâcle de deux ténors, Idrissa Seck et Khalifa Sall, qui réalisent le pire score de leur histoire avec respectivement 0,90% et 1,56%’’, a-t-il analysé.
Cette victoire du PASTEF (Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) impose une nouvelle reconfiguration politique marquée par l’émergence d’une nouvelle génération d’hommes politiques relativement plus jeunes.
Selon l’auteur de ‘’Rupture et promesses’’, ‘’cette nouvelle alternance suscite beaucoup d’attentes. Elle marque le début d’une nouvelle ère pour le Sénégal ; une ère de rupture, empreinte d’espoir. Cependant, les défis à relever seront multiples’’.
Elu à la tête de l’exécutif avec des attentes très fortes sur les plans économique et social, Bassirou Diomaye Faye a vite compris qu’il avait un devoir de réussir par rapport aux engagements pris devant le peuple sénégalais, relève l’auteur.
”Déclamer sa volonté n’est plus suffisant pour convaincre. Il faut des actes. Il va donc devoir non seulement ne pas décevoir, mais convaincre l’ensemble des Sénégalais qu’il sera à la hauteur des immenses enjeux qui l’attendent. Que le +Projet+ tant chanté n’est ni chimère ni utopie’’, soutient le journaliste-écrivain.
Samba Oumar Fall explique que le ‘’Projet’’, qui repose sur l’espoir d’’’un Sénégal plus juste, plus prospère, plus souverain et ancré dans des valeurs fortes’’, a séduit une grande partie de l’électorat, en particulier la jeunesse. Celle-ci n’a en effet connu que le chômage chronique, l’inflation galopante, la pauvreté croissante et la corruption endémique.
‘’Cette jeunesse aspire à un véritable changement de direction, à même de mettre résolument et durablement le Sénégal dans la voie du progrès économique et social. Au président Bassirou Diomaye Faye de faire en sorte que les planètes puissent s’aligner afin qu’il puisse transformer ses promesses en réalité. Et prouver aussi qu’il n’est pas un +président aventurier+ ou tout simplement un +président par défaut+ comme le croient certains’’, suggère l’auteur.
par Ibrahima Thioye
SONKO, UNE MARQUE PUISSANTE
Là où Mamadou Dia ou Cheikh Anta Diop touchaient principalement l'intelligentsia, il a su populariser un discours politique exigeant grâce aux nouveaux médias. Son positionnement unique résonne auprès d'une jeunesse connectée
En remportant les élections législatives avec une victoire éclatante dans 41 des 46 départements favorables à la liste Pastef et environ 130 députés élus sur un total de 165, la marque-leader Sonko et la marque-parti Pastef ont confirmé leur puissance sur l’échiquier politique.
Ousmane Sonko fait désormais partie des figures majeures du leadership politique au Sénégal. Son influence dépasse les frontières nationales, lui conférant une notoriété significative à l’échelle continentale. Le Pastef s’impose aujourd’hui comme une force politique incontournable. Cette montée en puissance pourrait entraîner le retrait de certains leaders traditionnels et, éventuellement, la disparition de certains partis politiques historiques.
Autrefois, remporter une élection nécessitait un long travail de construction d’un réseau étendu de leaders d’opinion, s’appuyant sur un processus progressif de visites de terrain. Ces leaders, proches des électeurs, organisaient des meetings et des caravanes, ponctués par une forte présence médiatique pour développer la notoriété. Cependant, l’avènement et la démocratisation des smartphones, offrant un accès immédiat à une information variée, ont bouleversé les dynamiques électorales. Les électeurs, désormais plus matures, se montrent plus exigeants vis-à-vis des offres politiques. Bien qu’ils n’examinent pas toujours en détail les programmes des partis, ils s’intéressent de plus en plus à leurs orientations générales.
Paradoxalement, les médias traditionnels, souvent critiques à son égard, ont largement contribué à accroître la notoriété de la marque Sonko. Les nouveaux médias, de leur côté, ont permis de consolider son capital sympathie auprès de différents segments de l’électorat. Fort de son expérience, Sonko, qui avait déjà contribué à l’élection de maires, de députés et même d’un président de la République, a su reproduire cette dynamique pour faire élire les députés de la liste Pastef.
Un positionnement différenciant
L’engouement des électeurs pour Sonko et le parti Pastef s’explique en grande partie par leur positionnement précis et distinctif. Ces deux marques incarnent :
le patriotisme dans le sens d’une prise en charge autonome du destin national et la reconquête de toutes les souverainetés (économique, monétaire, politique, militaire) ;
la bonne gouvernance, associée à une image d’honnêteté et d’intégrité.
Tout parti tentant d’adopter ce positionnement serait perçu comme une simple imitation. Ousmane Sonko reste l’original.
Historiquement, d’autres leaders ont défendu ces idéaux. Mamadou Dia et Cheikh Anta Diop incarnaient respectivement le nationalisme (dans un sens patriotique, non populiste) et le panafricanisme. Cependant, leurs idées trouvaient un écho limité à l’intelligentsia petite bourgeoise, une minorité.
Sonko, en revanche, a émergé à un moment où les réflexions sur le parachèvement des souverainetés nationales s’intensifiaient dans la sous-région. Si Abdoulaye Wade avait partiellement défié l’ordre établi avec l’ancienne puissance coloniale, il n’avait pas réussi à résoudre les problèmes internes du Sénégal, certains estimant même qu’il les avait amplifiés.
Grâce à la diffusion massive de ces débats via les smartphones, la marque Sonko s’est imposée non seulement par la pertinence de son offre politique, mais aussi grâce à plusieurs facteurs distinctifs.
Facteurs clés de succès de la marque Sonko
Une personnalité singulière et marquante :
un courage dans l’épreuve et une constance qui inspirent l’admiration des électeurs ; malgré les exactions subies, Sonko est resté fidèle à ses convictions ;
une humilité et un sens du dépassement, comme en témoigne sa proposition de faire de Bassirou Diomaye Faye, ancien secrétaire général du Pastef, le candidat à l’élection présidentielle, alors qu’ils étaient tous deux en prison ;
des principes novateurs basés sur le respect de la citoyenneté et une organisation rigoureuse, rompant avec les anciennes pratiques des partis classiques en matière de mobilisation et de financement.
Une communication innovante :
le parti Pastef a exploité de manière stratégique les plateformes numériques (Facebook, X, YouTube, TikTok, etc.), permettant une interaction directe avec les électeurs.
Des alliances stratégiques :
avec YAW (2022 et 2023), la coalition Diomaye (2023-2024) et d’autres acteurs politiques, Sonko a su tisser des partenariats qui lui ont permis d’évoluer et de mieux comprendre le jeu politique.
Défis et interrogations pour l’avenir
Malgré ce succès, plusieurs défis restent à relever.
Les attentes des jeunes électeurs : leur enthousiasme perdurera-t-il si les problèmes liés à l’emploi et au pouvoir d’achat persistent ?
La confiance des entrepreneurs : resteront-ils engagés si les opportunités économiques se réduisent ?
Les résultats à mi-parcours du référentiel Sénégal 2050 : un faible niveau de mise en œuvre pourrait susciter des désillusions.
La gestion interne du parti : le Pastef devra évoluer en maîtrisant ses contradictions et en surmontant les obstacles organisationnels.
Les risques de procès à répétition : bien que la reddition des comptes reste pertinente, ces démarches pourraient accaparer l’énergie et ralentir les avancées.
Les marques Sonko et Pastef se sont rapidement imposées dans le paysage politique sénégalais. Toutefois, leur capacité à maintenir cet élan dépendra de leur aptitude à répondre aux aspirations et attentes des électeurs, ainsi qu'à surmonter les défis à venir. L’avenir politique du Sénégal repose désormais sur leur habileté à concilier transformation et stabilité, ambition et pragmatisme, démocratie et ordre républicain, patriotisme et panafricanisme, évolution des mentalités et respect de nos traditions.
LE COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 20 NOVEMBRE 2024
Le chef de l'Etat a demandé au Premier ministre, au ministre de l’Economie et au ministre des Finances et du Budget de finaliser la présentation du projet de loi de finances pour l’année 2025 qui va être examiné dans des délais exceptionnels.
Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 20 novembre 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République a félicité le peuple sénégalais pour sa mobilisation et sa maturité démocratique lors du scrutin pour l’élection des députés de la quinzième législature, tenu dans le calme et la sérénité. Il a félicité le Gouvernement, notamment le Premier Ministre, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le Ministre des Finances et du Budget, les autorités administratives déconcentrées (Gouverneurs, Préfets et Sous- préfets), la Direction générale des Elections, les missions diplomatiques et consulaires du Sénégal, la Commission électorale nationale Autonome (CENA), le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) et l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité pour l’organisation professionnelle et transparente des élections législatives anticipées sur le territoire national et à l’étranger.
Le Chef de l’Etat a adressé ses chaleureuses félicitations à Monsieur Ousmane SONKO, Premier Ministre et Président de PASTEF pour son engagement personnel et son leadership qui ont permis au parti qu’il dirige d’avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Le Président de la République a rappelé au Gouvernement son attachement particulier à la mise en œuvre optimale, selon les séquences temporelles et les priorités sectorielles définies, de la vision d’un Sénégal souverain, juste et prospère à l’horizon 2050. Il a indiqué la nécessité d’une transformation systémique cohérente et pragmatique du Sénégal. Ce défi collectif passe par la prise en charge notable des urgences économiques et sociales, la lutte contre la cherté du coût de la vie et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages, l’accès aux services sociaux de base, le développement de l’employabilité et de l’emploi des jeunes, l’amorçage du « new deal technologique», la promotion des territoires pour en faire des bassins d’innovations, de relance et de dynamisation de l’économie nationale, notamment dans les secteurs moteurs de l’agriculture, de l’élevage, du tourisme, des mines et des hydrocarbures.
Le Président de la République est revenu sur le rôle de l’Assemblée nationale et ses prérogatives qui intègrent le vote de la loi, le contrôle de l’action du Gouvernement et l’évaluation des politiques publiques conduites et coordonnées par le Gouvernement. Il a, dès lors, demandé au Gouvernement notamment au Premier Ministre, au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération et au Ministre des Finances et du Budget de finaliser la présentation en Conseil des Ministres du projet de loi de finances pour l’année 2025 qui va être examiné dans des délais exceptionnels.
Le Chef de l’Etat a, dans le même élan, magnifié la qualité du travail gouvernemental durant les huit mois précédents de cette année exceptionnelle où le Sénégal a organisé deux élections nationales majeures. Il a salué, à sa juste valeur, dans cette phase de rectification, d’ajustement et de reddition des comptes, la mobilisation exemplaire de chaque membre du Gouvernement.
Evoquant la campagne de commercialisation de la production agricole, le Président de la République a demandé au Gouvernement de veiller à la préservation des intérêts des producteurs, à la juste rémunération de leurs productions et au développement de l’industrie nationale dans une perspective de consolidation de la souveraineté économique. Il a demandé au Gouvernement de prendre toutes les dispositions idoines en vue de la fixation adéquate du prix du kilogramme d’arachide au producteur.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, invité le Premier Ministre et les Ministres chargés de l’Agriculture et de l’Industrie à définir, dans le consensus avec les opérateurs et les industriels du secteur, une méthode d’intervention sur les marchés de l’arachide. Ce qui permettra d’assurer la sécurisation des revenus des producteurs et la modernisation de l’outil industriel de transformation locale de la production arachidière nationale. Pour clore ce chapitre, il a demandé au Premier Ministre de tenir, dans les meilleurs délais, un Conseil interministériel sur la campagne de commercialisation agricole.
Parlant de la Biennale de l’Art africain contemporain, le Président de la République a félicité le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, le Secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, le Président du Comité d’Orientation de la Biennale et toute la communauté culturelle qui s’est mobilisée pour assurer le succès de cet évènement majeur pour le Sénégal et l’Afrique. Il a, d’ailleurs, invité le Gouvernement à soutenir davantage l’organisation de la Biennale, dont la prochaine édition, en 2026, coïncidera avec les Jeux Olympiques de la Jeunesse.
Il a aussi indiqué au Premier Ministre et au Ministre des Finances et du Budget, l’importance de promouvoir l’acquisition d’œuvres d’art par l’Etat et la décoration des bâtiments publics par les peintures, tapisseries et autres produits de nos artistes. A cet effet, il a demandé au Ministre de la Culture d’intensifier la modernisation et les productions des Manufactures des Arts décoratifs, installées à Thiès, et d’engager une réflexion sur le mécénat pour davantage promouvoir l’Art sénégalais.
Il a souligné la nécessité de développer une économie dynamique autour des Arts et de la Culture et de revitaliser la création artistique par l’exécution d’un Plan concerté de transformation de l’Ecole nationale des Arts et Métiers de la Culture.
Le Sénégal va commémorer, le 1° décembre 2024, le 80°me anniversaire des évènements relatifs au « massacre de Thiaroye». A cet égard, le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre et au Ministre des Forces armées de finaliser les activités préparatoires de cette grande manifestation internationale, à la mémoire des Tirailleurs sénégalais et de nos anciens Combattants. Ces derniers, dont les parcours héroïques doivent être enseignés aux jeunes générations, ont fortement contribué à la défense de la liberté, à la dignité et à l’indépendance des pays africains.
Enfin, le Président de la République a vivement félicité le Champion du monde MMA du « ONE Championship», notre compatriote Oumar KANE alias REUG-REUG, dont la victoire historique honore l’Afrique.
A l’entame de sa communication, le Premier Ministre s’est félicité du plébiscite renouvelé du Peuple sénégalais au projet de transformation systémique du pays porte par Monsieur le Président de la République à l’occasion des élections législatives anticipées. Ce qui traduit l’appréciation positive portée sur les réalisations enregistrées au cours de ces sept premiers mois de pouvoir, gage de la tenue des ruptures promises. Il a souligné l’obligation d’œuvrer, sans relâche, en vue d’assurer la réalisation des fortes attentes du Peuple dans tous les domaines.
Dans ce cadre, le Premier Ministre a relevé la nécessité de finaliser, au cours des deux prochaines semaines, les dossiers relatifs à la feuille de route pour l’année 2025 des programmes et projets du Référentiel Sénégal 2050 et au projet de budget 2025 à présenter à l’Assemblée nationale. Par ailleurs, il s’est félicité de la bonne prise en charge des travaux préparatoires de la commémoration, le 1er décembre 2024, du 80eme anniversaire du Massacre des Tirailleurs sénégalais à Thiaroye.
Enfin, le Premier Ministre a mis en exergue le taux de réalisation satisfaisant du plan d’actions prioritaires gouvernemental sur la période avril-septembre 2024, en exhortant les Ministres à veiller à la finalisation des actions résiduelles avant la fin de l’année 2024, dans la mesure des capacités budgétaires.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :
• Le Ministre Secrétaire général du Gouvernement a fait une communication au Conseil sur l’évaluation du Plan d’actions prioritaires des départements ministériels sur la période avril-septembre 2024 ;
• Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur le Nouveau Référentiel Sénégal 2050 et sur le Plan d’action quinquennal 2025-2029 ;
• Le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a fait le point sur la situation hebdomadaire de la gestion des inondations.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES :
Le Conseil des Ministres a examiné et adopté,
Le Projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’Agence sénégalaise d’Electrification rurale (ASER)
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris la décision suivante :
Au titre du Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères
Monsieur Christian Alain Joseph ASSOGBA, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°611.446/Z, est nommé Ambassadeur, Directeur du Protocole, Conférences internationales et de la Traduction, en remplacement de Monsieur Magaye GUEYE, appelé à d’autres fonctions.
Le Ministre de la Formation professionnelle, Porte-Parole du Gouvernement Amadou Moustapha Njekk SARRE
POURQUOI LE PATRIMOINE DE SONKO N'A PAS ÉTÉ DIVULGUÉ ?
L’Ofnac invoque l’absence de base légale pour publier ces données, tout en appelant à un éventuel plaidoyer pour modifier la loi.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, comme tous les membres du gouvernement, ont effectué leur déclaration de patrimoine. Mais à ce jour, seul le patrimoine du chef de l’Etat a été publié. Pourquoi ? Des membres de l'Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac) ont donné des explications à ce sujet.
«À ce jour, le Premier ministre et l'ensemble des membres du gouvernement ont fait leur déclaration de patrimoine. Mais l'Ofnac n'a pas les prérogatives de rendre public le contenu des déclarations de patrimoine, que ce soit à l'entrée ou à la sortie d'un assujetti», a expliqué Mme Aminatou Diop, cheffe de la division réception et traitement des déclarations de patrimoine à l'Ofnac, rapporte L’Observateur dans sa livraison du jour.
Des mots appuyés par Babacar Ba, vice-président de l'Ofnac. Il déclare qu’aujourd’hui, «les textes ne permettent pas à l'Ofnac de rendre publiques les données contenues dans les déclarations de patrimoine». Cependant, souligne-t-il, tout est question de plaidoyer. «Si les Sénégalais jugent nécessaire d'aller vers la publication de ces données, il faudra modifier la loi», souligne-t-il, ouvrant ainsi une brèche dans le débat.
Pour Babacar Ba, l'égalité des responsabilités entre les hautes personnalités publiques reste une évidence: «Qui peut le plus peut le moins. La loi obligeant le président de la République à rendre publiques les données de sa déclaration de patrimoine pourrait tout aussi bien s'appliquer aux autres membres du gouvernement.»
LE PRIX D'UNE VICTOIRE ÉCRASANTE
Si Doudou Wade salue le triomphe de Paastef aux législatives, il s'inquiète des conséquences sur le débat démocratique. La disparition programmée des groupes d'opposition pourrait paralyser les mécanismes de contrôle parlementaire, selon lui
L'ancien député du Parti démocratique sénégalais (PDS), Doudou Wade, évalue les élections législatives du dimanche 17 novembre. « Être dans une Assemblée nationale avec un seul groupe parlementaire serait une catastrophe », affirme-t-il, faisant allusion aux résultats du scrutin.
À son avis, si l'opposition n'arrive pas à avoir un groupe parlementaire, « toutes les questions orales, écrites ou encore le débat sur l'arrivée du Premier ministre à l'Assemblée nationale, une commission rogatoire, le contrôle, les échanges et discussions générales n'auront plus lieu ».
L'ancien président du groupe parlementaire Libéral et démocratique trouve toutefois que « la situation ne peut être réglée que par les politiques s'il existe à l'hémicycle une majorité intelligente ». Pour lui, l'existence d'un seul groupe parlementaire à l'Assemblée nationale est synonyme de la disparition de partis de l'opposition dont celui du régime sortant.
En présageant entre 125 et 131 sièges pour le Pastef, Doudou Wade estime que la liste dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko a été très bien élue, idem pour l'élection du président Bassirou Diomaye Faye lors de la présidentielle de mars dernier.
Doudou Wade estime toutefois que le chef de l'État a manqué d'équité dans ses charges en organisant les élections législatives. « Il a failli à certaines règles d'équité. Le Conseil constitutionnel lui a demandé de rendre publique la décision, il ne l'a pas fait et l'a gardé pendant 60 jours. Heureusement que ça a été rectifié. On a eu un excellent scrutin sanctionné par une razzia du Pastef ».
UNE NOUVELLE ÈRE POUR LES ACCORDS DE PÊCHE UE-AFRIQUE ?
La situation sénégalaise pourrait faire école dans un contexte de raréfaction des ressources halieutiques. Actuellement, huit accords de pêche restent en vigueur entre Bruxelles et des pays africains, avec des montants variables
(SenePlus) - La décision du Sénégal de mettre fin à ses accords de pêche avec l'Union européenne marque un tournant potentiel dans les relations halieutiques euro-africaines. Cette rupture, effective depuis le 17 novembre, contraint les navires européens à quitter les eaux sénégalaises, privant le pays d'une allocation annuelle de 8,5 millions d'euros.
Cette décision s'inscrit dans la vision politique des nouvelles autorités sénégalaises. Lors d'un meeting préélectoral le 29 octobre, Ousmane Sonko, aujourd'hui Premier ministre, affirmait clairement que "ces accords ne sont pas favorables au Sénégal". Le président Bassirou Diomaye Faye avait prévenu l'UE de "sa volonté de réviser ces accords, afin d'assurer qu'au moins 80% des ressources de pêche profitent au Sénégal".
L'enjeu est crucial pour ce pays ouest-africain où, selon les Nations unies citées par Jeune Afrique (JA), la pêche fait vivre 600 000 personnes sur une population de 18 millions d'habitants.
La situation sénégalaise pourrait faire école. Selon JA, Actuellement, huit accords de pêche restent en vigueur entre l'UE et des pays africains, avec des montants variables. La Mauritanie, par exemple, reçoit 60 millions d'euros annuellement pour un accord "mixte", tandis que la Guinée-Bissau perçoit 17 millions d'euros.
La Côte d'Ivoire se trouve dans une position particulière. Son accord, qualifié de "dormant" depuis juillet dernier, est en cours de renégociation. Il lui rapportait jusqu'alors 682 000 euros annuels, permettant à 36 navires européens d'opérer dans ses eaux.
L'exemple sénégalais n'est pas isolé. Jeune Afrique rappelle que les Comores ont déjà connu une rupture similaire en 2018, perdant 300 000 euros de subventions européennes. Plus récemment, le Maroc a vu son accord définitivement annulé par la Cour de Justice de l'UE en octobre 2024.
Cette évolution pourrait préfigurer une redéfinition plus large des relations halieutiques entre l'Europe et l'Afrique, avec une tendance croissante à la préservation des ressources locales et à la défense des pêcheurs traditionnels.
L’ASSEMBLÉE NATIONALE NE DOIT PAS DEVENIR UNE ANNEXE DU PARTI AU POUVOIR
«Pour poursuivre cette dynamique de changement, le secrétaire général a proposé un nouveau format pour les débats à l’Assemblée nationale. Il a suggéré que les journalistes soient invités afin de favoriser les échanges entre les députés et gouvernement
«Pour poursuivre cette dynamique de changement, le secrétaire général a proposé un nouveau format pour les débats à l’Assemblée nationale. Il a suggéré que les journalistes soient invités afin de favoriser les échanges entre les députés et les membres du gouvernement. « Nous aspirons à une rupture avec le passé », a-t-il déclaré, précisant que l’Assemblée nationale ne doit pas devenir une annexe du parti au pouvoir, mais plutôt le gardien du projet national.
Concernant la présidence de l’Assemblée nationale, où certains proposent Ousmane Sonko pour éviter une dualité au sommet du gouvernement, Daffé a souligné que ceux qui anticipent ce débat ne devraient pas être concernés par les discussions actuelles. « Cette question doit être réglée en interne, au sein de notre parti », a-t-il ajouté.
Devant Migui Marame Ndiaye et Arona Diouf, il a également mentionné que plusieurs députés de Pastef possèdent les compétences, la légitimité et le patriotisme nécessaires pour occuper le poste de président de l’Assemblée nationale, affirmant que le parti est une référence en matière de parlementaires. Le secrétaire général de Pastef a également souligné la bonne relation entre le président de la République et son Premier ministre, qui travaillent en parfaite synergie.
Suite à leur victoire lors des législatives du 17 novembre, Ayib Daffé a exprimé sa gratitude, déclarant : « Nous rendons grâce à Dieu, car notre objectif d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale a été atteint. Nous remercions tous les Sénégalais pour cette majorité confortable qui nous satisfait pleinement. »
Il a attribué une part importante de leur succès à la candidature d’Ousmane Sonko en tant que tête de liste nationale, ainsi qu’à l’efficacité de leur campagne, dirigée par Fadillou Keita et Djamila Sané. « Nous avons bien compris la confiance que le peuple a placée en nous depuis le 24 mars 2024. Cela représente une continuité, car depuis notre arrivée au pouvoir, le président de la République et son Premier ministre ont accompli un excellent travail. Nous avons présenté un référentiel 2050 pour montrer que nous ne sommes pas là par opportunisme », a-t-il expliqué.
Daffé a également évoqué la défaite de l’inter-coalition de l’opposition, la qualifiant de peu réaliste et handicapante. Il a noté que cette inter-coalition n’avait pas été préparée et que certains candidats manquaient de légitimité aux yeux des Sénégalais, ce qui a contribué à son échec dans certains départements. « C’était avant tout une alliance opportuniste », a-t-il argumenté.
Enfin, il a affirmé que l’opposition a sa place légitime à l’Assemblée nationale, précisant que celle-ci dispose d’un règlement intérieur et que les postes seront répartis par l’intermédiaire des groupes parlementaires. Il a encouragé l’opposition à élaborer une stratégie claire pour s’affirmer dans le débat politique.