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26 novembre 2024
Politique
AMADOU DAWA DIALLO VEUT LA PRESIDENCE DU GROUPE PARLEMENTAIRE DE TAKKU WALLU SENEGAL
La coalition du président Macky Sall dans le département de Ranérou, dirigée par le président Amadou Dawa Diallo, a remporté le scrutin législatif avec un large score de près de 3000 voix d’écart devant Pastef.
Avec la razzia de Pastef, Takku Wallu Senegaal de Ranérou a fait plus que de la résistance. La coalition du président Macky Sall dans le département de Ranérou, dirigée par le président Amadou Dawa Diallo, a remporté le scrutin législatif avec un large score de près de 3000 voix d’écart devant Pastef. Les résultats provisoires publiés par la Commission départementale de recensement des votes démontrent une force irrésistible autour du Président du Conseil départemental de Ranérou-Ferlo. Amadou Dawa Diallo a, en effet, obtenu un total de 8289 voix devant Pastef, crédité de 5550 voix et Jammak Njerin, arrivé loin derrière. Suffisant pour que Amadou Dawa Diallo affiche ses ambitions et ses prétentions au niveau de l’Assemblée nationale.
Amadou Dawa Diallo s’impose comme le leader politique naturel de Ranérou. L’homme a encore montré lors des législatives du dimanche 17 novembre qu’il est imbattable dans le Ferlo. Victorieux lors des élections municipales de 2022etprincipal artisan du succès de la coalition Benno Bokk Yaakar lors des législatives de la même année dans le Ferlo, le Secrétaire général du Parti de la réforme, allié de longue date de l’APR, Amadou Dawa Diallo, plébiscité dans le département de Ranérou-Ferlo grâce à son engagement pour le développement de cette localité, avait pris le pari de se positionner en 2024, comme tête de liste de la coalition Takku Wallu Senegaal lors des législatives anticipées.
Ce défi politique courageux allait être finalement triomphant pour l’homme. Car Amadou Dawa Diallo est aimé et adulé par les populations de cette zone située dans le Nord du Sénégal. Il a réussi à se construire durant ces dernières années une base politique solide qui lui a permis de s’ouvrir les portes de l’Assemblée nationale pour le compte de Ranérou lors de la dernière législature. Sa candidature a d’ailleurs été une demande sociale pour les populations de Ranérou Ferlo qui l’ont accompagné tout au long de la campagne électorale. A en croire le président du Conseil départemental, son sucées aux législatives n’a été qu’une « simple formalité ».
Seulement le concerné n’a pas manqué de souligner que sa victoire dans son fief a été également rendue possible grâce au soutien des responsables de Takku Wallu ainsi que d’anciens maires de Ranérou qu’il a tenu d’ailleurs à remercier vivement. « Je salue le groupe qui a accompagné ma candidature, en commençant par les responsables de Takku Wallu du département de Ranérou, à l’image de mes frères Arona Ba et Aliou Dembourou Sow.
Je remercie également le Docteur Oumar Ba, maire de Oudalaye, le maire de Ranérou Amadou Harouna Diallo, Abdou Karim Ba du CESE, les maires sortant de Velingara Ferlo et Lougré Thioly, ainsi que les alliés du PDS et de Rewmi et la liste est loin d’être exhaustive », a-t-il souligné mettant en avant une adhésion populaire des habitants de Ranérou qui ont fièrement porté sa candidature.
Les ambitions d’Amadou Dawa Diallo à l’Assemblée nationale
Amadou Dawa Diallo pense déjà à la 15ème législature qui s’ouvre prochainement. Sa seule motivation, c’est de se préparer à défendre les intérêts des populations de Ranérou, une localité qui, selon lui, « fait face à de nombreux défis », le Président du Conseil départemental promet de représenter dignement ces dernières à l’Assemblée nationale et de plaider pour leurs causes. « Ranérou-Ferlo a des défis à relever à tout point de vue. Il y a beaucoup de choses à améliorer dans le domaine socio-économique, la santé, de l’éducation, l’hydraulique, l’emploi des jeunes et le soutien aux GPF…», a expliqué M. Diallo.
Son engagement à l’hémicycle sera de travailler sous la bannière de Takku Wallu pour une « Assemblée nationale de rupture notamment par des débats de haut niveau et un contrôle rigoureux de l’action du gouvernement. Seulement une telle volonté ne peut se faire sous l’écharpe d’un simple député. Aujourd’hui, l’homme voit plus grand et plus loin afin de capitaliser ses combats menés avec brio et remportés avec la manière dans le Ferlo depuis des années. Jusqu’à ce qu’il soit surnommé le « Mbarodi Ferlo » (Lion du Ferlo).
Pour la 15ème législature, il se dit le candidat « légitime » pour diriger le groupe parlementaire Takku Wallu Senegaal. « Pour une Assemblée de rupture, nous revendiquons avec légitimité la présidence du groupe parlementaire Takku Wallu. Ranérou mérite cette récompense après tout le travail qui a été réalisé ici. Nous promettons de défendre les intérêts de ce département ainsi que les intérêts supérieurs du Sénégal partout ou besoin sera », a-t-il indiqué.
SIX CANDIDATS PRESSENTIS POUR LE PERCHOIR
Du brillant avocat au charismatique communicant, en passant par le jeune technocrate, chacun fait valoir ses atouts. Une bataille feutrée qui révèle les nouveaux rapports de force au sein du parti majoritaire
Alors que la Commission nationale de recensement des votes vient de publier les résultats provisoires créditant le Pastef une majorité écrasante, tous les regards sont tournés vers la future présidence de l’Assemblée. Six candidats sont pressentis pour le perchoir, un poste très politique. Il s’agit de Me Abdoulaye Tall, El Malick Ndiaye, Ayib Daffé, Abass Fall, Saliou Ndione et Amadou Ba. Quant à Ousmane Sonko bien qu’élu député, il restera et demeura Premier ministre…
La Commission nationale de recensement des votes a proclamé les résultats provisoires issus des élections législatives du 17 novembre 2024. Un score massif sans appel qui confirme la suprématie du Pastef d’Ousmane Sonko qui arrive largement en tête des suffrages. Ainsi, les Patriotes d’ici et d’ailleurs ont remporté 130 sur les 165 sièges. Désigné tête de liste nationale, le président Ousmane Sonko est élu député dans cette future 15e législature. Mais « Le Témoin » est en mesure de vous confirmer qu’il restera Premier ministre contrairement aux « divisionnistes » qui le voyaient déjà au perchoir.
Et dès lors qu’Ousmane Sonko restera chef du gouvernement, tous les regards sont désormais tournés vers la présidence de l’Assemblée nationale. Et la composition du Bureau de l’institution, sa plus haute autorité collégiale. Il est vrai que le perchoir est le poste le plus convoité par les piliers de la majorité, peu importe le gouvernement. Mais c’est un prestigieux poste purement politique. Et surtout de confiance politique puisque e président de l’Assemblée nationale du Sénégal est deuxième personnage de l’Etat pour une durée de cinq ans. Et en cas de vacance du pouvoir, c’est le président de l’Assemblée nationale qui assure la suppléance du chef de l’Etat. Donc n’est pas président de l’Assemblée nationale qui veut !
Un poste de confiance politique !
D’abord, le candidat ou le prétendant doit bénéficier de la confiance politique du Président de la République Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko en sa qualité de chef de la majorité parlementaire. Ensuite, le candidat au perchoir doit avoir le profil de l’emploi. Autrement dit, un homme politiquement et juridiquement instruit. Il doit être un homme très éloquent, c’est-à-dire avoir l’art de savoir s’exprimer, de réussir à communiquer facilement sa pensée et de le faire de manière convaincante face aux députés. Et parmi les candidats susceptibles d’avoir les aptitudes et les compétences recherchées pour le perchoir, six noms circulent avec persistance. Il s’agit de Me Abdoulaye Tall, El Malick Ndiaye, Ayib Daffé, Abass Fall, Saliou Ndione et Amadou Ba.
Pour de nombreux observateurs, l’actuel ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens El Malick Ndiaye fait partie des mieux placés pour être président de l’Assemblée. Soutenu par les bases politiques de l’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye dans le département de Linguère, El Malick comme on l’appelle a remporté les élections législatives dans sa zone. Connu du grand public, il fut chargé de la communication de Pastef lors des années de braise. Diplômé en management, commerce international, transport et logistique, El Malick Ndiaye a été l’un des fidèles défenseurs du « Projet » d’Ousmane Sonko.
Billant avocat et responsable politique de Pastef/Mbour, Me Abdoulaye Tall a toutes les qualités et compétences professionnelles pour occuper le poste de président de l’Assemblée nationale. Son statut d’avocat à la barre joue en sa faveur. Lui qui s’est toujours distingué dans ses pertinentes et convaincantes plaidoiries visant à sauver la tête de ses clients patriotes dont le turbulent opposant d’alors, Ousmane Sonko.
Deuxième sur la liste nationale dirigée par Ousmane Sonko, le cadre patriote de Bargny Saliou Ndione fait partie des outsider au perchoir même si son jeune âge semble être un handicap. Diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration (Ena), le futur député Saliou Ndione est contrôleur des Impôts et Domaines. De nombreux analystes politiques s’accordent à reconnaitre qu’il a le profil de l’emploi. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que Sonko l’a désigné comme troisième personnalité politique investie sur la liste nationale de Pastef.
Militant de la « deuxième » heure de Pastef, l’ancien député Abass Fall a réussi, en un temps record, à s’imposer comme leader de Pastef/Dakarjusqu’à rivaliser avec le maire Barthélemy Dias. D’ailleurs les nombreuses batailles internes au niveau du Conseil municipal de Dakar l’ont rendu célébre. Quant à Ayib et Amadou Ba, ils ont un bon parcours politique à faire valoir pour pouvoir convaincre le président de la République et le Premier ministre dont le dernier mot leur revient.
par Madieye Mbodj
UN CYCLE POLITIQUE SE CLÔT, UN NOUVEAU PARADIGME ÉMERGE
Le verdict est net, incontestable et incontesté. Les élections territoriales à venir constitueront le troisième jalon pour envoyer à la retraite les caciques et autres professionnels de la politique politicienne qui polluent la scène depuis trop longtemps
17 novembre 2024, jalon de confirmation de la victoire historique du 24 mars qui marque d’un sceau indélébile la trajectoire de la révolution démocratique, sociale, citoyenne et populaire en cours pour un changement de cap décisif au Sénégal et en Afrique. Les élections territoriales à venir constitueront le 3ème jalon pour envoyer à la retraite politique les caciques et autres professionnels de la politique politicienne qui polluent la scène depuis trop longtemps. Ainsi se confirmera la clôture d’un ancien cycle politique et l’ouverture d’un nouveau paradigme, marqué par l’offre politique d’une nouvelle génération de patriotes révolutionnaires panafricanistes, incarnés par la figure d’Ousmane Sonko, président du parti Pastef-Les Patriotes.
Il ne croyait pas si bien dire cet aboyeur tête de liste d’une des coalitions du système déchu : « dimanche 17 novembre, ce sera la victoire de la vérité sur le mensonge, la victoire du travail sur la manipulation », suivez mon regard te nakBañ- bañ bëgg ! Le verdict est net, incontestable et incontesté, à tel point que tous ont été contraints de reconnaitre leur défaite et de féliciter le vainqueur, rabattant le caquet à leurs divers porte-voix, porte-plume et autres relais prétentieux. Tous, y compris en désespoir de cause certes, le président sortant, nouvel adepte des campagnes électorales via whatsapp, par peur probablement, lui et ses compères, de remettre les pieds à Numbelaan et de devoir passer sous les fourches caudines de l’incontournable reddition des comptes, impératif incontournable dans tout Etat de droit digne de ce nom.
La liste Pastef, conduite de main de maitre par Ousmane Sonko, un jeune prétendument ‘’inexpérimenté’’ mais qui s’est révélé comme un géant politique de la génération des leaders panafricanistes contemporains, a battu à plate couture les coalitions du système néocolonial, toutes versions confondues, obtenant de haute lutte une majorité homogène, qualifiée, sécurisée et écrasante, de l’ordre de quelque 130 députés sur les 165 de l’Assemblée, soit 40 sur les 46 départements du Sénégal, 7 sur les 8 circonscriptions électorales de la diaspora, et 30 députés sur les 53 de la liste nationale proportionnelle, selon les résultats globaux provisoires tirés du dépouillement des votes effectué par les Commissions départementales de recensement.
Pour tenter de dévaloriser l’éclatante victoire du 17 novembre, certains esprits chagrins et mauvais perdants, veulent établir une fausse comparaison avec le taux de participation de 61,3% à la présidentielle de mars 2024, ce qui n’a de toute évidence aucune once de pertinence. En effet, le taux de participation de plus de 49% au présent scrutin, dépasse sans conteste celui de 46,6% des dernières législatives de juillet 2022- même si l’on doit ambitionner de viser une participation plus massive lors de prochains scrutins.
Que dire à présent de l’inter-coalition de l’opposition ? Cette formule qui a fait mouche en 2022, a manifestement fait flop en 2024. Et comme nous l’enseigne le vieux Karl Marx, les grands évènements historiques ne se reproduisent jamais à l’identique entre la première et la seconde fois, sauf à verser dans la caricature ! D’autant qu’ici en l’occurrence, entre 2022 et 2024, ni le contexte, ni les enjeux, ni le leadership ne sauraient se suffire d’une quelconque entreprise de ‘’copier-coller’’.
Des faussaires en tous genres, ces Tartarins de la politique politicienne et leurs thuriféraires, ont prétendu s’ériger en champions défenseurs du peuple sénégalais qui, à leurs yeux, n’aurait rien compris en votant Diomaye-Sonko le 24 mars 2024 ! Malheureusement pour eux, le 17 novembre, ce même peuple a persisté, récidivé et confirmé ! Admirable peuple africain du Sénégal, peuple patient certes mais conscient et cohérent dans la prise en mains de son propre destin à chaque tournant déterminant de son histoire.
En réalité, nos compatriotes n’ont eu droit qu’à une seule vraie campagne, celle de la liste Pastef conduite par Ousmane Sonko : déroulement, tambour battant, d’un programme explicitant, le long de sa caravane à travers les 8 pôles régionaux de développement du territoire national, le nouveau référentiel de transformation systémique « Sénégal Vision 2050 », soutenu par une mobilisation populaire sans précédent. Et fait notable à souligner, cette mobilisation a été réussie sans utilisation pernicieuse des moyens de l’Etat, pratique jusqu’ici largement prédominante dans nos mœurs électorales. Il a suffi, au contraire, de miser avant tout sur l’engagement citoyen des jeunes, des femmes, des ainé-e-s, des masses populaires des villes comme des campagnes, dans le pays comme dans la diaspora, à travers une pratique innovante de l’-auro-financement militant. « Je préfère l’engagement de ma jeunesse aux milliards de l’étranger », a pu déclarer, fort justement pour une fois, l’ancien président Abdoulaye Wade.
De l’avis général, le scrutin du 17 novembre s’est globalement déroulé de façon exemplaire, malgré pourtant son caractère anticipé, avec des délais substantiellement réduits et un nombre pléthorique de listes en compétition. Rendons donc hommage à l’organisateur principal qu’est la DGE, aux forces de défense et de sécurité pour leur présence dissuasive, au service public de la RTS qui a assuré avec professionnalisme et équité la couverture de la campagne des 41 listes en compétition et, par-dessus tout, à la maturité, à la conscience ainsi qu’à l‘esprit de cohérence de nos compatriotes, de nos concitoyen-ne-s de l’intérieur comme de la diaspora, et particulièrement au dévouement des militants et militantes Pastef, de la base au sommet, sans oublier le précieux rôle de veille et d’accompagnement des organisations de la société civile : autant de facteurs fort illustratifs de notre marche en avant dans la lutte pour la construction continue d’un système républicain et démocratique fiable et crédible.
L’horizon se dégage pour une prise en charge encore plus vigoureuse et plus efficace des travaux pharaoniques de la rupture en marche, avec en bandoulière la Vision Sénégal 2050 faisant cap sur l’impératif de la souveraineté nationale et populaire autour des chantiers prioritaires aux divers plans institutionnel, politique, économique, financier, social, culturel et environnemental. La fixation imminente du prix au producteur d’arachide pour la campagne de commercialisation 2024-2025, la prochaine loi de finances au titre de l’année 2025 et plus globalement le mandat en cours du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, donneront à coup sûr une idée de la volonté concrète du nouveau pouvoir de prendre à bras le corps, avec l’implication et l’engagement de tous les acteurs concernés, les grandes batailles de l‘emploi, du pouvoir d’achat, de l’eau, de l‘électricité, de l’éducation et d la formation, de la santé, en un mot, de nos politiques publiques de développement endogène au service de notre peuple. En même temps, pour en finir avec le système présidentialiste néocolonial de soumission volontaire, d’autocratie et de prédation, en vigueur dans notre pays plus précisément depuis la Constitution senghorienne du 7 mars 1963, la promotion en actes, à la faveur de la 15ème législature, d’une vraie Assemblée nationale de rupture animée par d’authentiques députés du peuple, et la capacité à donner corps à l’indispensable révolution culturelle pour le changement effectif des mentalités et des comportements, donnant ainsi tout son sens et toute sa portée à notre credo Jub-Jubal-Jubbanti, constituent aussi, assurément, autant de leviers pour un Sénégal souverain, juste et prospère, on Sénégal d’un vivre-ensemble de dignité, dans une Afrique unie, libre et de progrès. Nos tâches restent immenses et nos responsabilités encore plus : à nous de continuer à mériter la confiance de notre peuple et l’adhésion enthousiaste de notre jeunesse ! Nous n’avons qu’une seule perspective : réussir, pour le Sénégal et pour l’Afrique. Mettons pleinement à profit l’opportunité de la préparation et de la tenue du 1er congrès de Pastef-Les Patriotes pour reprendre en mains, mettre à jour et renforcer nos tâches de solidarité de lutte panafricaniste et internationaliste, nos tâches d’implantation, d’organisation, de formation, d’animation politique, d’élévation de notre unité à un niveau supérieur, de communication diversifiée et d’anticipation, communication de la vérité des faits dans la vigilance accrue à l’endroit de tous les ennemis de classe, de l’intérieur comme de l’extérieur, dressés contre la rupture et la transformation systémique en cours.
Madieye Mbodj est vice-président de Pastef, chargé de la vie politique nationale.
PAR Youssoupha Mbargane Guissé
LA VICTOIRE ÉLECTORALE DU PASTEF SONNE LE DERNIER BAL DES VAMPIRES
EXCLUSIF SENEPLUS - Les législatives interviennent dans un contexte de profonde remise en question du système de gouvernance précédent, accusé de pratiques mafieuses et de corruption généralisée. Un tournant majeur qui ouvre la voie au projet Horizon 2050
Le parti Pastef avec comme tête de liste le président Ousmane Sonko vient de remporter triomphalement les élections législatives de ce dimanche 17 novembre 2024. Cette victoire, un véritable raz-de -marée consacre la fin inéluctable du Bal des Vampires. Ces êtres maléfiques ont pendant 12 ans sucé le sang du peuple, mis la République à genoux et failli détruire le pays par un carnage financier et foncier d’une ampleur sans précèdent. Leur mode d’organisation clanique et mafieux a reposé sur la corruption généralisée, le règne de l’impunité garantie pour ses membres, la manipulation politique des Institutions et la mise en cause des fondements de la cohésion sociale nationale. Tout cela se déroulait dans une répression systématique d’une violence inouïe contre la jeunesse en révolte, le peuple mobilisé, les dirigeants, cadres et militants du parti Pastef. Le Sénégal découvrait ainsi le visage hideux du néocolonialisme à son stade dernier, celui de la gouvernance des Vampires, une mafia politique affairiste ayant pris en otage la République.
Le contexte mondial
À la faveur de la mondialisation, des groupes privés capitalistes ont rapidement pu disposer de puissants moyens financiers qui leur ont permis de s’organiser en réseaux mafieux et lobbies maçonniques pour la direction politique et culturelle du monde. Les bourgeoises néocoloniales et compradores de certains pays africains se sont retrouvées partie prenante dans ces réseaux de trafics de tout genre, corruption, blanchissement d’argent, spoliation foncière, bradage des ressources nationales, fraudes fiscales à grande échelle au profit de ces nouvelles forces hégémoniques mondiales auxquelles elles sont désormais soumises. Le but est d’assurer partout sur la planète le maintien du système mafieux international fondé sur la violence et la spoliation. Selon nous, le groupe dirigeant sous Macky Sall s’est transformé au sein de l’Etat rapidement en un maillon actif de ces réseaux mafieux qui contrôlent l’organisation internationale de flux financiers illicites ainsi que le crime politique organisé.
Une classe dirigeante transfigurée
Ce groupe s’est transfiguré en un clan corrompu et répressif utilisant la violence, la manipulation et la peur comme mode de gestion politique. Cela leur a permis une accumulation effrénée privée de richesses et la constitution de fortunes personnelles colossales. Pour conformer le mode de gouvernance du pays à cette nouvelle structure d’économie mafieuse et spoliatrice internationale, le président Macky Sall a délibérément mis en place un puissant système de corruption infiltrant toutes les sphères de l’administration, les différentes institutions de la république, des banques, la presse, certains milieux d’affaires, des confréries, les directions syndicales, les milieux sportifs, les universités et les ambassades ainsi que associations et regroupements divers. Seul, ce modèle de restructuration interne de type mafieux pouvait être le support au déploiement du nouveau système financier transnational auquel il correspondait. Seul, ce modèle composite, hybride et de violences pouvait garantir le succès des stratégies monopolistiques d’accaparement et faire du Sénégal un espace d’ancrage sûr, un territoire d’exploitation et de pillages.
La République, otage d’une mafia
C’est dans ce contexte que de nouveaux fortunés sont apparus en très peu de temps sous le régime de Macky Sall. Il s’agit de certains membres du cercle familial et parents du président et de son épouse, de politiciens de son parti l’APR et ses alliés partisans de Benno Bokk Yakaar. S’y ajoutent journalistes de la presse et des réseaux sociaux, universitaires, courtisans de tous milieux, affairistes, commerçants, courtiers, hommes de main, influenceurs, jet-sociéteurs et societeuses, prostituées de luxe, aventuriers de tout bord. Tous gravitaient autour de l’Etat, s’introduisant subrepticement dans toutes les sphères de la haute administration, avaient leur entrée glissante partout où se traitent des marchés, nouaient des relations de connivence et passaient des deals sur le foncier, l’habitat, le commerce, les transactions de toutes sortes, tout en bénéficiant de solides protections. Certains parmi eux ont vite accumulé de manière effrénée des richesses acquises en un temps record grâce à des arrangements de surfacturations sur des marchés publics octroyés souvent de gré à gré. Plusieurs dizaines ou centaines de milliards sont alors décaissés au profit d’entreprises prête-nom ou même de sociétés fictives, aboutissant dans les poches d’individus parasitaires sénégalais et étrangers.
Ces groupes apatrides animés d’une culture de prédation et de luxure, ont propagé ainsi pendant 12 ans au sein de l’Etat, à toutes les échelles de l’Administration et de ses institutions, des pratiques mafieuses corruptrices qui n’ont épargné ni le foncier, ni le patrimoine bâti de l’Etat, ni le littoral maritime. Comme si les scandales financiers ahurissants déjà établis dans les différents rapports annuels des corps de contrôle de l’Etat ne suffisaient pas, les audits entamés par la gouvernance du Pastef, révèlent l’ampleur inimaginable de la boulimie sur le foncier, la prédation financière, l’accaparement des biens de l’Etat et des richesses du pays à tous les niveaux et dans tous les domaines.
Cette dévastation quasi complète de l’économie nationale n’a épargné aucune institution, aucun secteur : La présidence de la République, les ministères dont celui des Finances où le gouvernement vient d’établir et de documenter les rapports falsifiés de l’ancien régime sur la dette publique, mais aussi celui de la Santé avec le scandale sidérant de la gestion des mille milliards de la Covid, entre autres méfaits gravissimes dans ce même secteur comme dans d’autres. De nombreux détournements et transactions illicites et des fraudes fiscales sur des milliards de FCFA ont été couverts sous le sceau Secret défense. Les grands projets d’infrastructures comme l’Aéroport AIBD, le TER, le BRT, les programmes de développement comme le Prodac ont laissé la population dans la consternation. Le pillage s’est même étendu jusqu’aux budgets des écoles et universités, les mairies avec des recrutements clientélistes, des salaires fictifs et des commandes publiques fantômes. L’Hôpital Le Dantec, les prisons de Rebeuss et du Cap manuel, même plus grave et chose incroyable, les espaces pour les tombes au cimetière de Yoff-Dakar, n’ont échappé au morcellement foncier et à la vente de titres privés.
Les appétits dévorants de ces groupes ont d’ailleurs considérablement enflé avec les perspectives des richesses du Sénégal en pétrole, gaz et en autres ressources minières et naturelles abondantes. L’illustration significative dans ce domaine a été le deal de la vente des deux blocs de pétrole Off-shore par Macky Sall dès son installation au pouvoir, créant le gros scandale Petrotim-Franck Timis auquel son propre frère est dit impliqué. Un tel acte ainsi que la déclaration étonnante de son patrimoine personnel évalué à 8 milliards de FCFA, annonçaient déjà l’ère des pratiques mafieuses et corruptrices du nouveau régime. Ceci semble être confirmé par la découverte d’un transfert clandestin du pays à l’étranger de quantités importantes de lingots d’or auquel le président Macky Sall ne serait pas étranger. Des scandales ont été établis au détriment du trésor public dont les exonérations d’impôts, l’effacement de la dette de redressement fiscal, entre autres, pour certaines grandes entreprises privées et multinationales, portant sur plusieurs centaines de milliards. Ousmane Sonko, alors député à l’Assemblée nationale les avait dénoncés vigoureusement, s’attirant les foudres de l’Etat.
Il s’y s’ajoute également la découverte récente annoncée d’un compte bancaire personnel d’un dignitaire du régime où logent mille milliards de francs. Tout cela alors que le désarroi tenaillait la jeunesse, que les bébés mourraient dans des couveuses obsolètes d’hôpitaux démunis de tout et que dans de nombreux endroits du pays, les jeunes écoliers apprenaient dans des salles de classe sous abris provisoires, sous la chaleur et la poussière des vents.
Une crise de légitimité politique
La perte de légitimité totale du président Sall et de son régime clanique était désormais scellée. Les inégalités sociales, les injustices de toutes sortes et les harcèlements judiciaires devenus insoutenables, ont entrainé la montée vigoureuse de la résistance radicale patriotique. À la profondeur des transformations sociales à mener jusqu’au bout pour dégager le système, correspondaient désormais le mouvement ample de résistance et de lutte de la masse historiquement active : une jeunesse massive insurgée, des avocats émérites de la cause, un peuple en éveil uni dans toutes ses composantes, une Diaspora en effervescence, un parti organisé avec un projet souverainiste, des cadres trempés, une stratégie sure et des tactiques intelligentes sous le guide d’un leader spirituel de la révolution indomptable.
Le prix du sang
Il ne restait plus que franchir l’étape suprême qui fonde la substance de toute révolution profonde et assure la victoire des peuples insurgés, payer le prix du sang de la liberté. Le peuple sénégalais a franchi cette étape psychologique et physique du sacrifice suprême. En s’engouffrant dans les brasiers et les flammes dévorantes sous les bombes lacrymogènes et les tirs de fusil à balles réelles, les jeunes ont gagné l’épreuve du feu, défi de toute révolution authentique. Ils sont devenus ainsi les héros et martyrs inoubliables du peuple sénégalais. Ils ont accédé ainsi dans l’au-delà, au Royaume de la lumière éblouissante de tranquillité, si crainte des Vampires.
Le chant des martyrs
L’esprit de sacrifice suprême pour la souveraineté semble avoir atteint les communautés tout autant que les jeunes. Les évènements du mois de mai 2023 à Ziguinchor, en Casamance en sont une forte illustration. En effet face à l’attaque des éléments de la Police et de la Gendarmerie contre le domicile d’Ousmane Sonko, les femmes par centaines avec les jeunes révoltés par milliers, ont opposé une forte résistance en formant un bouclier humain devant le domicile de leurs fils et de leur leader, empêchant ainsi l’intervention des forces de la police et de la Gendarmerie. Vieilles grands-mères, pères et fils, garçons et filles ont ainsi campé le jour et nuit, formant un bouclier humain pour protéger leur leader, au prix de leur vie. Tous entonnaient en chœur dans la ferveur et la bravoure les chants mystiques du Bois sacré.[1]L’un des chants est le suivant « Le sang est certes sacré. Le lien du sang filial est très fort, surtout celui versé par une mère au moment de l’accouchement ». « Qu’à cela ne tienne, veuillez porter le message d’adieu à ma mère chérie, qu’aujourd’hui est mon dernier jour sur terre. Ceci est un adieu de son sang. ».
L’horizon 2050
Ainsi l’enjeu de l’élection législatives du dimanche 17 novembre 2024 est d’accélérer la révolution en cours aux plans politique, économique, social et culturel pour laquelle le peuple sénégalais a enduré toutes les souffrances et consenti tous les sacrifices. Le projet Horizon 2050 ouvre de radieuses perspectives de libertés, d’abondance et de bien-être. Il s’agit à présent de se mettre au travail et d’avancer résolument.
[1] Voir l’article Derrière le chant mystique des femmes du bois sacré. Journal Source A du vendredi 19 mai 2024
VIDEO
L'ASSEMBLÉE VIRE AU PASTEF
La CNRV a officialisé jeudi le raz-de-marée électoral, attribuant 130 sièges sur 165 au parti de Sonko. Avec près de deux millions de suffrages et 54,97% des voix, les Patriotes s'imposent comme la première force politique du pays
Les résultats provisoires des élections législatives anticipées ont été proclamés ce jeudi par la Commission nationale de recensement des votes, confirmant une victoire éclatante pour Pastef-les Patriotes. Avec 54,97 % des suffrages exprimés, la formation politique dirigée par Ousmane Sonko décroche 130 des 165 sièges à l’Assemblée nationale.
Le premier président de la Cour d’appel de Dakar, Abdoulaye Ba, également président de la commission de recensement des votes, a annoncé les chiffres lors d’une déclaration officielle. Pastef a obtenu 1 991 770 voix, soit une majorité absolue qui lui permet de contrôler largement l’Assemblée nationale. Cette performance marque un tournant politique majeur, renforçant le parti des Patriotes africains pour l’éthique et le travail comme force dominante au Sénégal.
Face à cette razzia, les autres forces politiques ont été largement distancées. La coalition Takku Wallu, menée par l’ancien président Macky Sall, a remporté 16 sièges grâce à 14,67 % des voix. Jamm Ak Njarign, dirigée par l’ancien Premier ministre Amadou Ba, a décroché 7 sièges (9,15 %), tandis que Samm Sa Kaddu, conduite par le maire de Dakar Barthélémy Dias, en a obtenu 3 (6,13 %).
Les autres formations, telles que Ande Nawlé (2 sièges) et les autres entités comme Sénégal Kessé, And Bessal Sénégal, Sopi Sénégal, And Si Koolute Nguir Senegal (AKS), les Nationalistes Jel Linu Moom, Kiiray ak Naatangue/Pole alternative et Farlu, n’ont réussi à obtenir qu’un siège chacune.
Sur le plan national, Pastef a dominé dans la majorité des départements, à l’exception de Ranérou, Podor, Matam et Gossas, où des coalitions de l’opposition ont réussi à s’imposer.
À l’étranger, Pastef a également confirmé son hégémonie en remportant les sièges en jeu dans les zones électorales d’Europe, d’Amérique, d’Asie, d’Afrique du Nord et australe, ainsi qu’en Afrique de l’Ouest. La coalition Takku Wallu a toutefois remporté les deux sièges d’Afrique centrale.
Sur 7 371 890 électeurs inscrits, seuls 3 649 959 se sont rendus aux urnes, portant le taux de participation à environ 49 %. Parmi ces votes, 26 326 ont été déclarés nuls, laissant 3 623 633 suffrages valablement exprimés.
LA CPI PASSE À L'OFFENSIVE CONTRE NETANYAHU
La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre à Gaza
(SenePlus) - D'après le New York Times (NYT), la Cour pénale internationale (CPI) a émis jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour "crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans la bande de Gaza".
Selon le quotidien américain, le procureur en chef Karim Khan avait sollicité ces mandats en mai dernier, visant simultanément les dirigeants israéliens et trois hauts responsables du Hamas. La CPI accuse notamment Israël d'avoir utilisé "la famine comme arme de guerre" et d'avoir "intentionnellement dirigé des attaques contre la population civile".
Le journal rapporte également qu'un mandat d'arrêt a été émis contre Muhammad Deif, chef militaire du Hamas, pour "crimes contre l'humanité, incluant meurtres, prises d'otages et violences sexuelles". Le New York Times précise qu'Israël avait annoncé en août avoir tué Deif, tout comme Yahya Sinwar et Ismail Haniyeh, deux autres dirigeants du Hamas initialement visés par la requête du procureur.
Ces mandats interviennent dans un contexte de pression internationale croissante sur Israël. Comme le souligne le NYT, bien qu'Israël maintienne conduire ses opérations "conformément au droit international de la guerre", sa légitimité sur la scène mondiale s'érode face aux critiques concernant sa gestion du conflit à Gaza.
Le quotidien américain rapporte la réaction virulente de Benny Gantz, leader de l'opposition israélienne, qui a qualifié ces mandats de "disgrâce historique qui ne sera jamais oubliée". Il note que pour beaucoup en Israël, la guerre à Gaza - déclenchée en réponse à l'attaque du Hamas - reste fondamentalement légitime.
Le New York Times précise qu'Israël n'étant pas membre de la CPI et ne reconnaissant pas sa juridiction, Netanyahu et Gallant ne risquent pas d'être arrêtés sur leur territoire. Cependant, ils pourraient l'être s'ils voyagent dans l'un des 124 pays membres de la Cour, incluant la plupart des pays européens, mais pas les États-Unis.
LES RÉSULTATS OFFICIELS PROVISOIRES PROCLAMÉS CE JEUDI À 16 HEURES
La commission nationale de recensement des votes procède ce jeudi à partir de 16 heures à la proclamation officielle des résultats provisoires des élections législatives anticipées de dimanche
La commission nationale de recensement des votes procède ce jeudi à partir de 16 heures à la proclamation officielle des résultats provisoires des élections législatives anticipées de dimanche, a-t-on appris de source officielle.
La rencontre est prévue à la salle 4 du Palais de justice de Dakar.
Quelque 7 300 000 Sénégalais étaient appelés aux urnes dimanche pour élire 165 députés, dont 15 chargés de représenter les citoyens du pays vivant à l’étranger.
Quarante et une listes de partis ou coalitions de partis ont pris part à ce scrutin législatif anticipé.
Cent douze sièges sont pourvus au scrutin de liste majoritaire. La liste arrivée en tête dans chacun des 46 départements du pays obtient l’ensemble des sièges en jeu, soit un total de 112 sièges répartis suivant la démographie et le poids économique de chaque circonscription électorale.
Cinquante-trois sièges sont pourvus au scrutin proportionnel.
La liste de Pastef, dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko, a obtenu une large majorité de sièges à l’Assemblée nationale, selon les résultats publiés par les commissions départementales de recensement des votes.
par Ibou Fall
LE PRÉSIDENT EST UN BON FILS, SON PREMIER MINISTRE AUSSI
Notre président s'agenouille devant papa, pendant que maman du Premier ministre nous livre les secrets de sa pédagogie miraculeuse. Dans ce pays qui préfère les mosquées aux usines, mieux vaut avoir des parents exemplaires que des diplômes pour réussir sa
Première nouvelle : Bassirou Diomaye Faye, le président de la République, est un bon fils… De retour dans son Ndiaganiao natal pour voter, drapé de blanc et accompagné de la doyenne des premières dames, il va d’abord directement s’agenouiller aux pieds de son paternel pour le saluer devant les caméras…
Ce touchant tableau familial ne manque sans doute pas d’inspirer quelque reporter intrépide : dès le lendemain, l’un d’eux a la bonne idée de tendre le micro à la mère du Premier ministre, le superhéros de ces élections anticipées. Madame la vénérable mère du Premier ministre lui accorde l’insigne privilège de lui décortiquer en direct la recette miracle du succès : elle a éduqué son fils «de sa main»…
Question impie : à votre avis, ce sont les prières paternelles ou les sacrifices maternels les plus efficaces pour réussir sa vie dans un pays sous-développé qui construit plus de mosquées que d’usines ?
Perso, je commence à comprendre pourquoi je n’avais aucune chance d’être président de la République, encore moins Premier ministre, et que j’ai si mal tourné.
On s’égare…
Si chacune des sorties du Président Diomaye Faye, surtout en direction des maisons religieuses, est une occasion de faire la démonstration de son humilité, là, franchement, il frappe fort au cas où quelqu’un douterait encore de sa modestie… D’ailleurs, dans ce registre, le Président Bassirou Diomaye Faye bat tous les records : il n’occupe le fauteuil présidentiel qu’en attendant que son exceptionnel Premier ministre daigne bien l’y remplacer. Lui, n’est qu’un timide accident de l’Histoire, que les 57% d’illettrés et d’analphabètes armés de cartes d’électeur se chargeront de réparer au plus vite.
Le fils du Sine, Bassirou Diomaye Faye, piaffe certainement d’impatience de rendre les clés de l’austère Palais dakarois et retourner dans son beau village natal. Là, il pourra se réveiller enfin le reste de ses jours dans l’ambiance bucolique des ébats de la basse-cour, pendant que les sourds coups de pilon des femmes retentissent, alors que les coqs sautent les poules, que les canes se dandinent du postérieur pour allumer les canards et que les bouts de queue des chèvres frétillent en réponse à la barbe sexy de leurs boucs.
Bref, à nouveau baigner béatement dans les joies simples de la nature. Il doit préférer ça aux perspectives ennuyeuses du baobab virtuel de 2050, qui sert de projet macroéconomique à son gouvernement.
Et donc, après s’être amusés à se faire peur et débattre des bienfaits de la pastille Valda pendant trois semaines, les Sénégalais sont allés voter comme si de rien n’était le dimanche 17 novembre 2024. Et le soir même, à la proclamation des premières tendances, les ennemis jurés échangent des politesses, se font des mamours et remettent leurs costumes de gentlemen…
Les adultes dont les 57% sont analphabètes ou frappés d’illettrisme, ce qui revient au même, choisissent de persister et signer : c’est à Ousmane Sonko, le gourou de Pastef, que revient la redoutable mission d’améliorer leur ordinaire. Macky Sall, qui arrive en deuxième place à la tête de la coalition WhatsApp, largué loin derrière, aura tout juste de quoi obtenir un groupe parlementaire ; quant au placide Amadou Ba, il ramasse les restes de son ancien mentor en lui chipant quand même Podor, tandis que Barthélemy Dias ne peut lui que constater les dégâts, avec deux députés de la liste nationale dont lui-même.
Chienne de vie ?
Cela dit, revoilà l’Assemblée nationale qui rouvrira ses portes bientôt, avec près de cent-trente députés estampillés Pastef, qui sont l’exacte projection de la curieuse populace qui compose la majorité de nos concitoyens.
Si la législature précédente ne se défend pas trop mal dans son style avec d’entrée de jeu des émotions fortes, celle qui s’annonce promet, à mon sens, de ne pas être triste du tout.
On pourra compter sur de rares exceptions, Maître Aïssata Tall Sall, par exemple, pour y faire résonner des paroles dignes d’un Hémicycle, certes. La chaise vide que laissera à coup sûr Macky Sall, fera du courant d’air et des échos, mais ce sont les Sénégalais qui ont voté à partir de sa bonne bouille sur leurs smartphones.
On devra aussi s’attendre aux éclats de l’honorable Anta Babacar Ngom, surtout aux alentours de la Korité, à l’heure où les authentiques Sénégalais exigeront que la lumière se fasse sur la hausse soudaine du prix de la volaille.
Quant à moi, le sommet de l’événement, je vois ça d’ici : l’entrée fracassante de Bara Ndiaye, célébrissime voyant extralucide, doublé d’un négociant en miracles que ses exploits cabalistiques élèvent au grade de cheikh. Hormis l’alchimie de ses décoctions d’apothicaire moyenâgeux, il bricolera jusque récemment dans le secret de son antre, des ceintures magiques censées vous protéger du mauvais sort dont l’une serait capable de vous épargner un séjour en prison.
Le doute a dû s’installer sous sa chéchia depuis pas longtemps : pour ne pas se retrouver sur la paille humide d’un cachot, c’est à l’écharpe de député, laquelle l’enrobera d’immunité parlementaire, qu’il fait désormais confiance.
Comme je le comprends : les péripéties de son arrestation, l’an dernier, ont dû le traumatiser…
Un scénario qui rappelle le sketch de l’immense humoriste franco-camerounais Dieudonné Mbala-Mbala, racontant les circonstances rocambolesques de la capture de Laurent Gbagbo, alors barricadé chez lui, laquelle met fin à la guerre civile en Côte d’Ivoire. Les soldats l’auraient trouvé dans les toilettes et, persifle Dieudonné, «ils ne lui ont même pas laissé le temps de faire caca !».
Le vénérable cheikh extralucide attendait-il dans les toilettes la flicaille chargée d’aller le cueillir chez lui ? J’avoue que je n’ai pas le cœur accroché assez solidement pour tenter d’en savoir plus sur les détails scabreux de son interpellation… Quoi qu’il en soit, on pourra compter sur sa science infuse pour nous lire dans les étoiles l’avenir de notre économie, et ses rêves prémonitoires nous préviendront à l’avance des malversations de nos gouvernants.
Allez, ne soyons pas vaches et souhaitons-leur bien du plaisir à toutes ces pittoresques caricatures de Sénégalais !
PASTEF REDÉFINIT LE PAYSAGE POLITIQUE SÉNÉGALAIS
Huit mois après la présidentielle, le parti consolide son ancrage dans les centres urbains tout en conquérant de nouveaux territoires jadis acquis à Benno Bokk Yakaar
Avec une victoire écrasante lors des législatives, le Pastef s’impose comme la nouvelle force politique dominante du Sénégal. Cette performance, marquée par un ancrage fort dans les centres urbains et un programme structuré, laisse entrevoir une refonte majeure du paysage politique.
Les rideaux sont tombés ! Le Pastef s’affirme comme la locomotive du renouveau politique au Sénégal. En dominant les grands centres urbains et en s’étendant à des bastions traditionnels du régime de Macky Sall, le parti dirigé par Ousmane Sonko récolte les fruits d’une stratégie alliant proximité avec les électeurs, discours cohérents et maîtrise des réseaux sociaux. Cette performance confirme son plébiscite, notamment auprès des jeunes et ouvre la voie à des réformes ambitieuses.
Le Pastef, une victoire haut la main
La victoire écrasante du Pastef aux élections législatives, marque un tournant dans le paysage politique national sénégalais. Avec une majorité confortable de 132 députés obtenue au terme d’une campagne intense, cette performance témoigne à la fois de la solidité stratégique du parti et des plébiscites au sein de l’électorat. C’était la formation politique la plus en vue de la campagne électorale. Le Pastef a écrasé l’opposition. Ce raz de marée n’est pas un hasard. Les patriotes ont été plébiscités par une large partie de l’électorat. Ce succès confère au parti vainqueur un pouvoir législatif considérable, ouvrant la voie à la mise en œuvre rapide de réformes ambitieuses pour changer le quotidien des Sénégalais. Cependant, un tel succès s’accompagne d’une attente accrue de la population. Cette victoire, qui redessine la carte électorale du Sénégal, renseigne sur plusieurs faits.
La formation dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko a largement rempilé dans les grands centres urbains. Le losange Dakar, Thiès, Mbour et Touba a voté massivement le Pastef. Cet ensemble géographique du pays Wolof, qui est de loin le plus riche et le plus peuplé, reste le « faiseur de roi » dans n’importe quelle échéance électorale. C’est en quelque sorte une confirmation des Patriotes dans les grandes villes. Le Pastef a su tirer parti de son ancrage dans ces territoires. Les équipes de campagne ont multiplié les initiatives de proximité, établissant un lien direct avec les populations locales, notamment les jeunes. L’exploitation des nouvelles technologies, notamment les réseaux sociaux, a permis de mobiliser massivement les jeunes, souvent négligés par les stratégies classiques. Le Pastef dispose d’une milice numérique très influente. Un atout par rapport aux autres formations politiques.
Cette razzia montre également que la popularité du Pastef est restée intacte par rapport à la présidentielle, il y a huit mois. Même si le taux de participation a connu une baisse. Au-delà des centres urbains, la machine de guerre Pastef a conquis de nouveaux horizons. Fatick, Linguère et Tambacounda, des bastions souvent acquis à la défunte coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) ont voté Pastef. Un fait inédit ! Ce triomphe électoral résulte également en grande partie d’un programme politique structuré et cohérent, orienté vers les priorités des citoyens : reddition des comptes, réformes économiques, justice sociale, et réformes institutionnelles. Ces thématiques ont trouvé un écho particulier auprès des électeurs, amplifié par une communication claire et adaptée, notamment chez les jeunes.
En définitive, cette victoire écrasante redéfinit les équilibres politiques nationaux. Le parti Pastef devra capitaliser sur cet élan pour transformer son mandat électoral en actions concrètes, tout en naviguant avec prudence dans un environnement où les attentes sont immenses et les risques de désillusion tout aussi importants. Cette élection restera un moment clé dans l’histoire politique récente, annonçant une période de réformes et de recompositions majeures.
La coalition Tàkku Wàllu Sénégal, la grande surprise !
Dirigée par l’ancien Président de la République, Macky Sall, la coalition Tàkku Wàllu Sénégal a créé la surprise en obtenant 16 sièges à l’Assemblée nationale, selon les projections. Ce succès inattendu de la coalition dite « contre- nature », car regroupant deux anciens partis rivaux, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et l’Alliance Pour la République (APR).
Le succès d’une coalition politique discrète repose souvent sur un travail de proximité méticuleusement orchestrée à l’abri des médias. Malgré une couverture médiatique limitée, elle a su tisser des liens forts avec les électeurs dans des localités spécifiques,souvent négligées par les grandes coalitions, notamment dans les bastions affectifs du Président Abdoulaye Wade et de son successeur Macky Sall. Tàkku Wàllu Sénégal a axé sa campagne sur les critiques, sur les lacunes du gouvernement actuel, la conjoncture et les promesses non tenues pour le moment.
Loin des projecteurs, la coalition a misé sur une campagne de communication classique des canaux communautaires dans le Fouta. Cette stratégie lui a permis de mobiliser des électeurs dans cette partie du pays. Ainsi, la coalition a largement rempilé à Matam, à Kanel et à Ranérou. Ce qui montre qu’une partie du Fouta reste encore le « titre foncier » du Président Macky Sall. Les déclarations d’Ousmane Sonko sur une probable arrestation de Farba Ngom lui ont-ils porté préjudice ? En tout cas, le « Mbarodi » d’Agnam (Lion en Halpulaar) a joué un rôle important dans cette victoire en raflant tous les sièges de la région de Matam. Sa légitimité ne souffre d’aucune contestation. Par ailleurs, la coalition a également bénéficié de l’appareil politique du PDS particulièrement implanté dans les quatre coins du pays. Cet atout a permis de maximiser les votes dans des circonscriptions ciblées, assurant un impact électoral significatif. En jouant sur la complémentarité des forces, elle a réussi à contourner son manque de visibilité nationale pour construire un réseau solide. Toutefois, sa capacité à transformer cette percée en ancrage durable dépendra de sa gestion des responsabilités parlementaires.
Jàmm ak Njarin, un recul symptomatique mais acceptable
Après la présidentielle, Amadou Bâ incarnait l’opposition. Lors de la campagne électorale, l’ancien Premier ministre avait réussi à fédérer quelques formations issues des ruines de la défunte coalition Benno Bokk Yakaar. Son classement à la troisième position aux législatives avec 7 députés, selon les tendances, reflète une rupture de son élan au lendemain de la présidentielle. Cette chute soulève des questions fondamentales sur les dynamiques politiques, stratégiques et sociales qui ont influencé ce résultat. Et pourtant Jàmm Ak Njarin avait un discours ambitieux et ses propositions innovantes. L’un des premiers facteurs réside dans l’incapacité du candidat à maintenir l’unité de ses alliés après la présidentielle. Si certains partenaires ont fait défection pour rejoindre d’autres forces politiques ou pour se présenter indépendamment, cela a fatalement réduit la base électorale du candidat. Si le Parti Socialiste (PS) a accompagné Amadou Bâ, l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) a faussé compagnie à l’ancien chef de la diplomatie sénégalais au dernier moment. Contrairement aux autres candidats, excepté le Pastef, qui ont décidé de bâtir de larges coalitions, Amadou Bâ a préféré une coalition de moindre envergure pour se jauger. Ce passage de la deuxième place à la présidentielle à la troisième lors des législatives, montre que l’appareil de Benno Bokk Yakaar avait fortement bénéficié à Amadou Bâ. Pour Amadou Bâ, ce résultat peut être une opportunité de remise en question et de refonte stratégique pour se positionner. La sérénité et le calme de l’homme ont convaincu les Sénégalais même s’ils n’ont pas voté pour lui. Il a encore un avenir politique radieux devant lui.
Sàmm Sa Kàddu, la déception
Lors de la campagne électorale, la coalition Sàmm Sa Kàddu, largement médiatisée, a été perçue comme un acteur majeur de la campagne électorale. Finalement, elle n’a obtenu que 3 députés. Ce résultat, bien qu’en deçà des attentes, est un échec total. Il met en lumière des dynamiques politiques complexes et des stratégies qui, malgré une visibilité importante, n’ont pas suffi à transformer l’élan populaire en victoire électorale décisive. La coalition avait su s’imposer comme l’un des acteurs centraux de la campagne grâce à une communication omniprésente sur les réseaux sociaux avec des caravanes pilotées par ses lutteurs. A chaque fois, ils ne rataient pas le leader de Pastef. Cependant, cette stratégie d’attaque frontale contre Ousmane Sonko a paradoxalement joué en leur défaveur.
Malgré un programme axé sur les huit mois de magistère du président Diomaye et un tir groupé sur Sonko, la coalition a manqué de répondre aux préoccupations spécifiques des électeurs au niveau local. Cette déconnexion a fragilisé son ancrage territorial, un élément clé dans les élections législatives où les dynamiques locales jouent un rôle déterminant. Le chef de file, Barthelemy Dias, a perdu son bureau de vote à Baobab. Un fait rare. Il n’est plus le tout puissant « Borom Ndàkaru ». Le maire de la capitale joue maintenant sa survie politique face à un Abass Fall déterminé et soutenu par Ousmane Sonko.
Dans les greniers électoraux clés de la capitale, elle a enregistré des scores honorables mais insuffisants pour obtenir des sièges, souvent à cause d’une fragmentation des votes, notamment dans la commune de la Médina où la coalition est arrivée deuxième derrière le Pastef. Le résultat mitigé de Sàmm Sa Kàddu reflète un paradoxe : une forte visibilité, mais des stratégies et dynamiques internes qui n’ont pas permis de transformer ce potentiel en victoire écrasante.
Après huit mois de magistère, les Sénégalais ont largement plébiscité le Pastef. Les patriotes ont désormais toutes les cartes en main pour dérouler leur programme. Aucune excuse ne sera tolérée. La balle est dans leur camp. Croisons les doigts et observons !
SONKO, C’EST UN CONQUERANT ENTRÉ DANS L’HISTOIRE POLITIQUE DU SÉNÉGAL…
Momar Thiam décortique le succès du Pastef, devenu mouvement de société, grâce à une mobilisation sans précédent. Il analyse également l'émergence du tandem Sonko-Diomaye comme incarnation d'un nouveau style politique
Propos recueillis par Pape NDIAYE |
Publication 21/11/2024
Momar Thiam est expert en communication. Ancien consul général du Sénégal à Bordeaux et conseiller en communication du président de la République Me Abdoulaye Wade. Au lendemain des élections législatives du 17 novembre 2024, notre expert en communication politique qualifie Ousmane Sonko de conquérant pour avoir gagné toutes ses batailles électorales, juridiques et politiques. Entretien !
Le Témoin : Quelle lecture faites-vous de cette victoire éclatante de Pastef lors des élections législatives du 17 novembre dernier ?
Momar Thiam : Permettrez-moi d’abord de saluer le travail effectué par les services du ministère de l’Intérieur pour l’organisation de ce scrutin qui s’est déroulé dans la paix et dans le calme. C’est aussi l’occasion de saluer la maturité du peuple sénégalais qui a démontré encore une fois à la face du monde que notre acquis démocratique n’est nullement usurpé et fragmenté. Ce qui nous laisse encore une place de choix comme miroir de la démocratie en Afrique et le reste du monde. Cela dit, cette large victoire est aussi et exclusivement l’œuvre victorieuse d’une personnalité hors norme dans le landerneau politique sénégalais et au-delà j’ose dire.
Pourquoi une telle assertion ?
Pour répondre à votre question, il me semble utile d’opérer de manière chronologique. D’abord monsieur Ousmane Sonko et tous ceux qui l’entourent, ont mis en place le Pastef en 2014 pour ensuite l’organiser et l’animer avec ce que j’appelle des fondamentaux que je pourrais résumer autour du slogan suivant: « Ni compromis et ni compromissions» avec les gouvernances passées et ceux qui l’incarnaient. Ce qui leur a donné un positionnement solide et très productif au plan politique. Le président de Pastef Ousmane Sonko, par une communication ciblée et bien huilée avec l’appui des réseaux sociaux acquis à sa cause, a manifestement gagné les cœurs d’une bonne partie de la jeunesse qui du coup, s’est débarrassé des costumes de réceptacles de la vie publique pour dorénavant être de véritables acteurs du jeu politique. Ainsi que l’on aime ou pas, la personnalité que dégage Ousmane Sonko ne laisse personne indifférent, même ses propres pourfendeurs qui s’entraînent à vouloir lui apporter la réplique sans savoir qu’ils le tirent davantage vers le sommet malgré eux. Ensuite, la participation de Pastef aux différentes joutes électorales (Législatives 2017 et Présidentielle 2019) lui a permis de l’installer définitivement dans l’espace politique sénégalais et au-delà dans le cœur des Sénégalais d’ici et d’ailleurs. Bref, Ousmane Sonko est un grand conquérant qui a gagné toutes les batailles menées ou imposées à savoir les combats politiques, électoraux et juridiques. Le génie organisationnel dont le Pastef a fait preuve (bracelet dédié, appel de fonds, mobilisation exceptionnelle de la diaspora sans commune mesure, mis en place de Magui Pastef ) a induit une transformation de cette formation politique qui dépasse le cadre d’un parti. J’ose ainsi dire que le Pastef est devenu une croyance collective bien implantée dans l’esprit d’une bonne partie des Sénégalais grâce au génie politique, à l’endurance et au sens du devoir et du sacrifice de son mentor, Ousmane Sonko. Ainsi qu’on l’aime ou pas il ne vous laisse pas indifférent. Juste pour vous dire que quand Sonko éternue, les Sénégalais s’enrhument, et c’est la grippe « pastefienne » pour tous !
Mais Docteur, est-ce à dire que le Pastef est assimilable à une religion ?
Je ne dirais pas cela, parce que de manière globale une religion peut être définie comme un ensemble de pratiques propres à une croyance ou un groupe social. Si vous voulez, ces pratiques ou croyances définissent les rapports de l’homme avec le sacré, de l’acceptation d’un être supérieur. On n’est pas là ! Je dirais plutôt que le Pastef est un état d’esprit, une manière d’être et de vivre dans une société sénégalaise où le sens du devoir, l’éthique et la droiture (d’où le Juup, Juubal, Jumbanti) constituent les piliers essentiels pour un vivre en commun harmonieux. Et c’est là où cette formation se démarque radicalement de tous les partis et mouvements politiques connus jusque là au Sénégal. Et c’est ce qui fait sa force et dynamise son attractivité. Donc force est de constater que tous ces considérants portent aussi l’empreinte de son mentor qui est Ousmane Sonko.
Est-ce tout cela qui explique entre autres cette victoire éclatante de Pastef aux législatives ?
Certainement, mais force est de constater que cette dynamique victorieuse est aussi le résultat d’une démarche graduelle qui a entamé sa montée vers le sommet. D’abord n’oublions pas qu’avec la mise en place de Yewwi Askanwi, dont le Pastef était le principal moteur, Ousmane Sonko a contribué largement à installer Barthélémy Diaz à la tête de la mairie de Dakar. Ensuite, le choix porté avec une force explicative et une stratégie de communication fort pertinente (et déroutante pour le pouvoir d’alors) sur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, à la veille de la présidentielle 2024, a ouvert les portes du Palais à celui qui est aujourd’hui le plus jeune président de la République du Sénégal en exercice. Enfin, avec force et conviction, doublé d’une pédagogie explicative du Projet de société proposé aux Sénégalais, M. Ousmane Sonko comme tête de liste de Pastef, a mené une campagne électorale hors normes. Evidemment hors normes par la mobilisation, les discours ciblés, le tempo maîtrisé et proximité relationnelle assurée etc…Bref, faire élire le maire de Dakar, faire un choix gagnant au premier tour de la présidentielle de 2024, gagner brillamment et haut la main les législatives, tout cela me fait dire qu’il ne serait pas démesuré d’affirmer que monsieur Ousmane Sonko est entré brillamment dans l’histoire. Il marquera et continuera de marquer l’histoire politique du Sénégal. D’ailleurs le phénomène Sonko me renvoie à la lutte où Mohamed Ndao Tyson avait marqué son époque. Ce qu’il était dans la lutte, Sadio Mané l’est dans le football. Sans oublier Youssou Ndour dans la musique. Juste des exemples pour vous dire qu’Ousmane Sonko est un phénomène rare qui n’apparait pratiquement qu’une fois par « siècle » au sein de la classe politique sénégalaise.
Si Sonko est un phénomène, Diomaye est-il un grand phénix qui prend son envol ?
Justement ! Voilà aujourd’hui une dynamique à laquelle il faut ajouter un élément aussi déterminant et pas des moindre qui est la représentativité du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Ce dernier dégage depuis son installation une image d’une personnalité qui se bonifie davantage au contact de la fonction et des charges publiques. Son premier face à face avec la presse a livré une partie de la dimension du personnage d’un calme olympique, d’un sens de la répartie face aux enjeux du moment et surtout une maîtrise de son sujet. Et voilà que les Sénégalais découvrent une haute personnalité nommée Bassirou Diomaye Faye bien dans les costumes de Président de la République et un homme loin des délices du pouvoir. Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye demeurent ainsi «deux cerises sur le gâteau Pastef « offert aux électeurs sénégalais qui pour mieux apprécier leur ont donné une majorité écrasante pour dérouler leur Projet de société.