SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 novembre 2024
Politique
VIDEO
ATTIRER LES INVESTISSEURS AMÉRICAINS
Forum de Saint-Louis - Ouvrir une porte d'entrée, au Sénégal, pour le secteur privé américain - L'investisseur cherche avant tout un partenaire local - Entretien avec René Lake
Le patron de RSL Strategies, Rene Lake, est convaincu que l'investisseur américain n'est pas toujours ce partenaire arrogant qui vient pour imposer ses idées.
Au contraire, ce qu'il faut comprendre selon Lake, c'est que ce dernier a besoin de la validation locale qui est le gage de la viabilité de son projet.
Voir vidéo.
PAR L’ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BOUBACAR BORIS DIOP
CE VIEIL HOMME, NOTRE ENFANT…
Wade a desservi Karim, renforcé la cote de popularité de Macky tout en donnant de lui-même une image négative. En somme, trois coups de pierre contre sa réputation et contre la libération de son fils
Boubacar Boris Diop, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 24/03/2015
Des analystes pourtant peu suspects de passion partisane continuent à regretter que la Crei n’ait été apparemment réactivée que pour juger Karim Wade. Même si on peut leur reprocher de tenir pour quantité négligeable ses co-inculpés ou d’oublier trop vite les nombreux dossiers déjà instruits, leur trouble mérite la plus grande attention. Il nous rappelle qu’au Senegal l’autorité publique n’a jamais vraiment su quelle attitude adopter à l’égard des auteurs de crimes économiques. C’est peu de dire que ces derniers, du fait de leur forte capacité de redistribution, sont plus souvent admirés que stigmatisés.
Il se raconte du reste, sous forme de blague populaire, qu’à des détenus ordinaires se plaignant des faveurs accordées à ces prisonniers de luxe, un régisseur aurait répliqué, excédé : «Ecoutez, ce n’est pas pareil, vous, vous êtes des voleurs alors qu’eux ont détourné !» Cette complaisance à l’égard de ceux qui dilapident nos maigres ressources s’explique-t-elle par le fait que le même personnel politique se partage le pouvoir depuis l’Indépendance ? L’hypothèse peut être avancée sans risque.
Le plus fascinant, c’est que Me Abdoulaye Wade, alias le «pape du Sopi», a été élu, après une exceptionnelle mobilisation populaire, pour briser ce cercle vicieux de la gabegie et de l’impunité. Quel Sénégalais peut s’en souvenir aujourd’hui sans un formidable éclat de rire ? Sous son règne, le système est devenu complètement fou ! Dès ses premières heures au Palais, il déclare à Idrissa Seck, qui l’enregistre en secret– drôle de gens, n’est-ce pas ?- : «Nos problèmes d’argent sont désormais derrière nous», avant d’ajouter cette phrase hallucinante : «Même les gangsters savent s’en tenir a un strict code d’honneur quand vient l’heure de se partager le butin.»
Il n’est dès lors pas étonnant qu’au cours de ses deux mandats à la tête du pays, on ait eu l’impression d’un gigantesque foutoir financier. Bien des cadres ayant travaillé avec Me Wade, en particulier ceux qui venaient de la Gauche, n’étaient pas des corrompus, loin s’en faut. Mais ceux qui l’étaient ne se sont pas du tout gênés. Les affaires en tous genres– terrains, trafic de devises voire de drogue– ont sans cesse défrayé la chronique et des milliers de gens qui tiraient le diable par la queue, ont amassé en peu de temps une colossale fortune.
Dans un petit pays à l’élite aussi «compacte», tout finit par se savoir, même, et peut-être surtout, ce que les medias choisissent, pour diverses raisons, de taire. Et– ne soyons donc pas si oublieux– Karim Meissa Wade, à la tête de moult ministères stratégiques, était au centre de tout. La justice lui demande depuis juillet 2014 de justifier l’accroissement phénoménal de sa fortune à l’époque où son père était chef de l’Etat. Il n’en a pas été capable et cela lui a valu une peine ferme de six ans et une amende de 138 milliards de francs Cfa.
On peut certes entendre les critiques des ONG des Droits de l’homme qui voient dans la Crei une juridiction d’exception violant les normes du droit international mais on a aussi eu le sentiment que pour ses avocats leur client, lâché par certains de ses prête-noms et complices, confondu sur des points importants, était devenu indéfendable. On les a donc davantage entendus en conférence de presse qu’à la barre du tribunal qu’ils ont du reste finalement boycotté. Il est d’ailleurs difficile de savoir à quoi ont bien pu servir les avocats étrangers supposés plaider en faveur de Karim Wade.
Malgré le gros cafouillage sur le compte de Singapour– un point, il faut le souligner, non pris en compte par le juge Henri-Grégoire Diop–, personne n’a été surpris par le verdict du 23 mars. Il n’y a pas lieu de se réjouir qu’une personne encore dans la force de l’âge soit obligée de rester quatre années en prison mais des dizaines de milliers d’autres Sénégalais purgent la même peine sans que cela n’émeuve personne.
L’avertissement vaut pour tous nos futurs chefs d’Etat. Ce qui arrive à Karim Wade doit leur faire comprendre qu’il est inadmissible et dangereux de détourner les suffrages populaires au profit de sa famille.
L’ex-président Wade, naguère tout-puissant, n’a rien pu faire pour sauver son fils. Il n’a même pas pu trouver un hôtel pour y organiser ce que le politologue Mbaye Thiam a appelé sur Sud FM «la dévolution paternelle du parti». Cela en dit long sur la brutalité de la chute de Wade. Il s’était pourtant montré si agressif à maintes reprises que le pays a eu de sérieuses craintes pour la sécurité des biens et des personnes le jour du verdict. A l’arrivée il y a eu plus de peur que de mal.
Me Wade, conscient de son faible pouvoir de nuisance ces temps-ci, s’y était sûrement attendu et c’est sans doute pour cela qu’il a fait de son fils le candidat du PDS à la présidentielle de 2017. Le projet, c’est de lui faire porter les habits de lumière du prisonnier politique, si populaire que le régime n’aura d’autre choix que de ne pas le maintenir en détention. Est-ce bien sérieux ? En vérité, cela s’appelle raisonner la tête à l’envers.
Tout d’abord, Karim Wade, qui n’a jamais remporté le moindre scrutin, est un binational. On le voit mal renoncer à son passeport français pour briguer les suffrages des électeurs sénégalais. Et au fait, dans quelle langue leur demanderait-il de voter pour lui ? C’est un point central que tout le monde semble avoir oublié. Sauf, probablement, l’intéressé lui-même et son père. Me Wade, qui a affronté tous les présidents, de Senghor à Macky Sall, sait bien ce qu’élection veut dire dans notre pays. Il serait étonnant qu’il entretienne au fond de lui-même la moindre illusion quant aux chances de son fils pour l’élection de 2017.
Il sait bien, pour le dire familièrement, que les carottes sont cuites.
Wade aura en effet tout essayé mais les appels du pied à l’armée n’ont pas eu plus d’écho que sa menace insolite de prendre le maquis. Et pour faire monter la tension, il ne s’est interdit aucune grossièreté à propos de la famille Sall. Ce faisant, il a desservi Karim Wade, renforcé la cote de popularité de Macky Sall tout en donnant de lui-même une image encore plus négative qu’à l’ordinaire. En somme, trois coups de pierre contre sa réputation et contre une cause, la dernière d’un vieux combattant, qui lui tient tant à cœur : la libération de son fils.
Une fin de parcours aussi douloureuse– il est des moments où le vieil homme suscite en effet une vague compassion– rappelle, toutes proportions gardées, celle d’Alboury Ndiaye. La tradition rapporte qu’au soir de sa vie, affamé et au bord de l’épuisement, le Bourba Djoloff fut obligé de voler une écuelle de lait dans l’arrière-cour d’une maison de Dosso, dans l’actuel Niger. Surpris par la propriétaire, il n’eut d’autre choix que de nier avec véhémence. En vain : un enfant l’avait vu en secret, qui témoigna contre lui. Il aurait alors déclaré à son griot : « J’ai été tout-puissant au Djoloff et voilà à quoi je suis réduit. Tout est perdu et je sais que ma fin est proche.»
Alboury Ndiaye, immortalisé entre autres par le dramaturge Cheik Aliou Ndao, a été peut-être le moins ambigu, le moins controversé de nos héros nationaux mais un cruel destin avait pris avantage sur le guerrier errant, panafricaniste avant la lettre. Du célèbre politicien libéral aussi, on peut dire, mais hélas pour de moins glorieuses raisons, que tout est perdu aujourd’hui, même l’honneur.
Il ne lui reste plus qu’à solliciter la clémence de celui dont il a dit tout récemment que jamais il ne serait au-dessus de Karim Wade. Peut-être s’exprimait-il ainsi en surestimant ses capacités à infléchir le cours de la justice. En homme qui a toujours cru au seul rapport de force, il est bien conscient d’être à la merci du régime de Sall. La surenchère verbale va rester de mise pendant quelque temps pour sauver les apparences mais il est très probable qu’il va bientôt jouer, en coulisses, la seule carte qui lui reste raisonnablement : solliciter la grâce présidentielle. Et si Macky Sall venait à céder aux pressions, l’on n’entendra probablement plus parler ni de l’homme Karim Wade ni encore moins du candidat sans peur et sans reproche. On peut supposer qu’il sera aussi oublié des Sénégalais que l’est à l’heure actuelle sa sœur. Le président pourrait être tenté de se montrer magnanime après avoir su se montrer ferme.
Qu’adviendrait-il des Bibo Bourgi et autres Mamadou Pouye, condamnées en même temps que Karim ? La question n’est pas simple car une libération générale ferait désordre dans l’opinion.
Quoi qu’il arrive, gardons-nous de jeter trop vite la pierre à Me Abdoulaye Wade. Ce quasi centenaire au regard perdu, si tragiquement solitaire, c’est nous-mêmes qui l’avons librement enfanté dans l’allégresse générale il y a une quinzaine d’années. Au-delà du sort personnel de son fils, c’est de cela que nous devrons nous souvenir demain et après-demain.
Enlevés le 3 mai dernier à Kaïlou (Ziguinchor) par une faction du mouvement indépendantiste MFDC et emmenés au plus profond de la forêt casamançaise, les démineurs otages font part, pour la première fois, de leurs conditions de détention et exposent leur vœu ardent de rejoindre «le plus tôt possible» leurs familles respectives. Dans la forêt, ils pratiquent la chasse et la pêche. Le journaliste et Reporter d'Image Christian Thiam de SenePlus.Com s'est entretenu avec les otages et plusieurs chefs militaires du MFDC dont César Atoute Badiate. Dans les toutes premières minutes de la vidéo, César Atoute Badiate s'exprime en diola mais les réactions des otages sont toutes en français.
Le voyage est long pour accéder au cantonnement militaire. Après plusieurs heures de conduite, il faut encore plusieurs kilomètres à pied pour accéder à la zone d’influence de César Atoute Badiate au fin fond de la forêt de Casamance. Un fief qui se «trouve bel et bien en territoire sénégalais», comme nous le précise le reporter de SenePlus.Com Christian Thiam qui a effectué ce voyage avec Jean Michel Mathiam un employé de la société sud-africaine Mechem pour qui travaillaient les otages.
Au plus profond de cette forêt, ils sont faits otages depuis le 3 mai 2013, loin de leurs familles, de leurs proches et de leur environnement social habituel. Cet enlèvement porte la signature d'une des factions séparatistes du Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance (MFDC) dirigé par César Atoute Badiate.
Depuis que la vie de ces démineurs a basculé, personne ne les avait vu, ni entendu s'exprimer publiquement.
Assis sur des bancs en plein milieu de la forêt, les otages de César Atoute Badiate semblent en bonne forme physique. Pour la première fois, ils ont eu l’occasion de faire part de leurs conditions de vie et leur vœu ardent de retrouver leurs familles respectives.
Tout s’est passé sous l’œil vigilant du chef d’Etat-major du maquis César Atoute Badiate. C’est lui en premier qui prend la parole et s’exprime dans sa langue maternelle, le joola. Fixant droit la caméra, par moments, il expliqué les circonstances de sa rencontre avec Christian Thiam ainsi que l’objet de la visite de ce dernier dans le maquis.
A la suite, du général maquisard, c’est Charles Coly un des otages qui prend la parole. Serein, il confesse que depuis leur enlèvement, ses compagnons et lui n’ont été victimes d’aucune forme de maltraitance, ni de terreur de la part de leurs ravisseurs. En d’autres termes, ils ont été bien traités. Charles parle même de liberté de circuler dans les environs immédiats alors même qu’ils sont retenus comme otages.
«On est libre ici, on se déplace comme on veut»
«Depuis que nous avons été arrêtés, nous n’avons eu aucun problème. On a un peu marché, et cela c’est normal », a-t-il dit. Poursuivant son propos, Charles explique également que même la nourriture n’a jamais été un problème pour eux. «Nous allons à la pêche et à la chasse. On se déplace comme on veut », a-t-il souligné en tentant de se débarrasser des insectes de la brousse qui bourdonnent dans ses oreilles. Personne dans le maquis n’a jamais pointé une arme sur un otage pour lui ordonner d’exécuter une action, assure Charles.
En revanche, ce qui reste pénible et insupportable pour eux, c’est la séparation d’avec leurs familles respectives. «Le seul problème que nous avons, dit-il, c’est qu’on n’a pas nos familles». Doucouré, qui semble le plus jeune des otages qui ont fait face à la caméra, ne semble pas apprécier le propos très apaisants tenu par son collègue Charles.
Et il a tenu à marquer son désaccord, en prenant la parole : «On tient ici des discours pour dire que tout va bien… Mais on sera mieux chez nous», rétorque Doucouré, très ému avec une voix grinçante et empreinte d’émotion. «C’est bien beau de dire oui on n’a pas de problème. Mais nous, nous voulons rentrer chez nous le plus rapidement possible», a poursuivi l’otage.
«C’est très dur de vivre ici »
Gilbert Tendeng corroborant les propos de Charles, se dit persuadé qu’ils n’auront pas de problème. Seulement, reconnait-il «c’est dur de vive ici». Gilbert Tendeng se préoccupe du sort qui leur sera réservé après leur libération du point de vue professionnel. En effet, il craint qu’après leur libération, leurs familles respectives les déconseillent de continuer à travailler comme démineurs pour la société sud-africaine Mechem, parce que cette activité sera perçue comme une activité bien trop risquée.
Pour rappel, ils étaient douze démineurs travaillant pour la société sud-africaine Mechem, à être enlevés par la faction séparatiste du MFDC de César Atoute Badiate. Ils exécutaient tranquillement leur tâche ce 3 mai au soir dans le village de Kaïlou, (département de Ziguinchor), quand les rebelles ont fait irruption et les ont kidnappés.
Le général Badiate qui a commandité ce rapt estime que le gouvernement du Sénégal n’a pas respecter son engagement à arrêter le déminage dans les zones que le chef rebelle considère comme zone contrôlée par le mouvement rebelle.
Le 28 mai 3 femmes faisant partie des 12 démineurs ont été libérées pour des raisons humanitaires après une médiation des autorités de Bissau, de la Croix Rouge, le groupe de réflexion pour la recherche de la paix en Casamance, entre autres acteurs.
Mais auparavant le chef de l’Etat, Macky Sall avait commis, ce que plusieurs observateurs de la vie politique sénégalais avaient considéré comme "une maladresse" en affirmant dans une série d’entretien accordé à l’AFP que les « otages seront libérés », et que ce n’était «pas un problème». Ainsi, le président Sall en minimisant cet enlèvement a peut-être donné l'occasion aux ravisseurs de faire monter les enchères, ajoutent des analystes interrogés par SenePlus.Com.
Depuis 1982 la Casamance, sud Sénégal, fait face à une rébellion indépendantiste qui entrave le développement économique de cette région dû à l’insécurité : braquages, enlèvements, et autres assassinats.
TRADUCTION DES PROPOS DE CÉSAR ATOUTE BADIATE, AU DÉBUT DE LA VIDÉO
"Charles, bonjour à toi et à tes amis. Comme vous le savez, d’habitude nous effectuons des voyages. Et Dieu a fait qu’au cours de notre dernier voyage, avant hier, nous avons eu l’occasion de rencontrer ce monsieur qui voulait voir dans quelles conditions vous vivez.
Il faut dire que cela fait un moment qu'il souhaitait vous rencontrer mais nous avions estimé que n’aviez pas un assez bon moral pour que nous puissions donner une suite favorable à cette demande. Nous avions donc préféré reporter cette rencontre.
Mais comme maintenant vous êtes un peu plus habitués aux conditions de vie ici, j'ai pensé que cette fois-ci, il n'y avait aucun obstacle à ce que vous le rencontriez aujourd'hui. "
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
UNE BELLE CAMPAGNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Pendant quelques temps, on espère entendre le silence de ceux que l’opinion n’écoute pas. Éternels opposants au Projet qu’ils sont, ils n’auront de cesse de vouloir revenir à l’ancien monde. Au Pastef de rendre ce retour impossible
Les élections sont terminées. Pastef a gagné haut la main cette dernière épreuve. Pendant quelques temps, on espère entendre le silence de ceux que l’opinion n’écoute pas.
Le président a fixé le cap : un redressement, une accélération et un calendrier d’abord quinquennal, ensuite décennal et enfin générationnel. Il fait le pari du temps long pour changer définitivement la trajectoire de ce pays. C’est cela, la rupture. Ceux qui parlaient d’attentisme, d’incertitude dans la direction à suivre sont à présent édifiés.
Après cette victoire éclatante qui ne souffre d’aucune contestation, un grand pas vers la réalisation des objectifs si chers au parti et au président de la République est enfin accompli. Le gouvernement a enfin les coudées franches pour dérouler l’Agenda Sénégal 2050 dont la finalité est d’atteindre la souveraineté dans tous ses aspects.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a une conscience aiguë de la difficulté des situations que le pays traverse. Nous devrions tous accompagner cette acuité intellectuelle pour résoudre nos problèmes. Je suis surpris d’entendre çà et là, des opposants dont l’objectif électoral était pourtant de résoudre les problèmes des citoyens, dire que le Pastef ayant tout raflé, il lui revient la lourde tâche d’agir et d’aplanir les difficultés. Le but du jeu n’est pas d’observer, du bord du chemin, les autres travailler, mais de venir apporter soi-même sa pierre à l’édifice. Le pays ne se fera pas par les uns sans les autres, mais avec le concours de tous. Le temps des uns contre les autres est passé. Le peuple a définitivement tranché.
La campagne de Pastef fut belle. Une campagne belle est celle qui conduit à un succès. Ce fut le cas. Tout son long, son président Sonko fut pédagogue ; avec son bâton de pèlerin, il parcourut l’ensemble du pays expliquant patiemment la méthode. L’originalité de sa campagne explique en grande partie son succès. Il fut retentissant !
Hier puissant, Macky aura beaucoup perdu dans cette épreuve. Sa descente aux enfers se poursuit inexorablement. Son humiliation ne s’arrêtera pas là. Elle se poursuivra jusqu’à ce qu’il assiste de son vivant à la prise du dernier bastion du Fouta. Comme Alexandre qui pleura, non pas de voir Achille dans le tombeau, mais de se voir lui-même si peu connu dans le monde en comparaison d’Achille. Macky, Barthélémy, et consorts vivront le reste de leurs jours souffrant des vivats célébrant la renommée d’Ousmane Sonko.
Cette victoire, pour large qu’elle soit, ne voudra surtout pas dire que les adversaires auront compris le message du peuple. Non, comme toujours ils capitulent mais ne se convertissent pas. Éternels opposants au Projet qu’ils sont, ils se rebifferont et n’auront de cesse de vouloir revenir à l’ancien monde. Au Pastef de rendre ce retour impossible.
Amadou Ba sait maintenant ce qu’il représente. Une grosse certitude est, ce qui doit lui mettre du baume au cœur, sa victoire sur son vieux rival ADD dans le fief de ce dernier, le département de Podor. Mais, comme son acolyte Macky, il poursuit sa pente en …descendant. Leur déclin commun pathétique et sans fin semble inéluctable. Malgré la conquête de Podor, Amadou Bâ doit avoir le triomphe modeste. Ses mirifiques 35% de la présidentielle dont il se gargarisait et pensait être le dépositaire ont fondu comme neige au soleil. Il se retrouve encalminé dans les eaux troubles qui correspondent plus à ce qu’il vaut. Comme à l’accoutumée, il perd dans son propre bureau de vote. Il est difficile de prétendre diriger un pays quand on n’arrive pas à gagner son propre bureau de vote ! Il partage cette prouesse avec Barthelemy Diaz dont visiblement l’ambition dépasse de loin la représentativité. Leur prétendue intelligence de nouer des inter-coalitions dans certains départements, Amadou s’effaçant au profit de Barthélémy dans Dakar, les aura plus perdus qu’autre chose. Avec cette fuite en avant, ils ont rendu leur objectif plus illisible dans cette campagne.
Ce qui a marché pour Sonko – les inter-coalitions de Yeewi Askan Wi – ne marche pas forcément pour les autres. Il rappelle un peu les Chinois, adeptes de la pâle reproduction copiant les armes à feu, mais ignorant tout du principe de la percussion !
Et Barthélémy qui ne cessait de fanfaronner devant les écrans, se traitant de « ndaanan », poussant le bouchon jusqu’à dire que sa défaite était impossible tant c’était lui (sic), a été laminé dans la capitale. Ses habitants lui ont montré qui il était - c’est-à-dire rien! Les Dakarois sont visiblement plus intelligents qu’il ne le croit. Son esprit sommaire – ma femme est américaine, l’ambassade des États-Unis abrite des marines – et ses airs fonceur et baroudeur – je suis au balcon, holster bien en vue - ne les ont nullement impressionnés. Lui aussi son avenir s’assombrit. Il aura emporté dans sa chute le pauvre Khalifa toujours dans les mauvais coups, car ne prenant jamais son destin en main.
Et au Nord, Farba N. de distribuer de l’argent pour garder auprès de lui une population démunie et loyale. Là-bas, la politique se fait avec de l’argent, comme partout ailleurs, à la différence notoire que les « Sénégalais des villes » prennent l’argent et votent comme ils veulent alors que les « Sénégalais des champs » prennent l’argent et votent selon les prescriptions du donneur d’argent. Dans le Fouta rural, les comportements collectifs sont simples à reproduire. On repère les personnages influents dans le groupe et on achète leurs votes. Ce faisant, on achète le vote de la totalité du groupe. L’isoloir n’y change rien. Sonko leur aura pourtant gratifié de deux visites en l’espace de deux mois : un « set settal » en septembre et une caravane haut en couleurs en novembre avec en apothéose un grand rassemblement au stade de Matam. Il leur a promis de changer le paysage miséreux de leur vie en offrant des emplois à la jeunesse de cette région. Cela n’a pas suffi.
La dernière semaine de campagne fut une folle semaine de confrontation et d’acrimonie entre Sonko et Barth. Ce dernier essayant par tous les moyens de ravir la vedette d’opposant notoire d’Ousmane Sonko à Amadou Ba et à Bougane Guèye Dany tous deux, forts impétueux à l’ouverture de la campagne. Barthélémy aura en partie réussi son opération, Amadou Ba devenant de plus en plus inaudible chemin faisant et, Bougane recouvrant plus de raison après ses quelques jours de prison bien sentis. Avec le maire de Dakar, les échanges furent secs, les mots roboratifs et les menaces fusèrent. Il réussit même à faire sortir le président du Pastef de ses gongs pendant quelques instants.
Les trahisons dont fut victime Ousmane Sonko par la plupart des personnalités qu’il avait lui-même fabriquées, ne générèrent point de ressentiments en lui qui eurent été légitimes. Il prit juste la décision d’aller seul sous la bannière Pastef aux élections, après avoir surement ressassé cette phrase de Mark Twain : « Si vous ramassez un chien affamé et que vous lui donnez à manger et que vous le soignez, il ne vous mordra pas. C’est la principale différence entre un chien et un homme ».
D’autres coalitions fleurirent avec comme seul critère une sourde haine contre Ousmane Sonko. Rien n’y fit, ni les tambouilles politiciennes, ni les débauchages individuels, ni les ententes contre nature et réunions WhatsApp, ne donnèrent les résultats escomptés. Le Pastef les écrasa presque partout sur le territoire. Son triomphe fut total.
Les temps ont bien changé. Celui qu’on qualifiait, naguère de technocrate solitaire à l’Assemblée nationale en 2017 a bien grandi. Ousmane Sonko est devenu une bête politique hors normes. Il se trouve aujourd’hui à la tête de quelques 130 députés sur les 165 que compte l’hémicycle. Que de chemin parcouru ! Il lui reste à savoir que les moyens qui ont permis de gagner ne sont pas forcément ceux indispensables pour gouverner. Il faudra se changer soi-même pour résoudre les problèmes collectifs qui se posent. Et ça, Il saura faire !
Dr Tidiane Sow est Coach en Communication politique.
LA JUSTICE FRANÇAISE S'EMPARE D'UN DOCUMENTAIRE SUR L'URANIUM AU NIGER
De Narbonne à Arlit, le documentaire "L'Uranium de la colère" diffusé sur France 5 avait levé le voile sur des niveaux de radioactivité alarmants autour des sites d'Orano
(SenePlus) - Selon les informations de Télérama publiées le 21 novembre 2024, la justice française vient de requérir comme pièce à conviction le documentaire "L'Uranium de la colère", issu de l'émission "Vert de rage" diffusée sur France 5.
D'après le magazine culturel, la division d'investigations de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) a adressé une commission rogatoire à France Télévisions le 8 novembre pour obtenir une copie de ce reportage diffusé initialement le 7 mars 2022.
Le documentaire mettait en lumière ce que Télérama qualifie de "double écocide" concernant les activités d'Orano (ex-Areva) : d'une part à Narbonne, où "la plus grande usine de conversion d'uranium en Europe, située à 3 kilomètres du centre-ville, dégage des vapeurs ultra toxiques et rejette des dizaines de milliers de tonnes de déchets" ; d'autre part à Arlit au Niger, où "les habitants sont exposés à une radioactivité qui dépasse celle de la zone critique de Tchernobyl."
Ces révélations ont eu des répercussions judiciaires importantes. Comme le rapporte Télérama, "vingt-sept citoyens nigériens, bientôt rejoints par cinq Français et plusieurs associations (trente-neuf plaignants au total)" ont déposé une plainte contre X en septembre 2020 pour "homicide involontaire, blessures involontaires avec interruption temporaire de travail supérieure à trois mois, mise en danger d'autrui, par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence."
Me Élise Le Gall, avocate au barreau de Paris citée par Télérama, souligne que "le travail de Vert de rage, qui a notamment délivré des éléments scientifiques probants, a apporté une impulsion importante à l'instruction."
Paradoxalement, note le magazine, cette reconnaissance judiciaire intervient alors que France Télévisions a décidé de mettre fin à l'émission, malgré trois sélections pour le prix Albert-Londres et une implication dans "sept enquêtes en cours." Une décision qui avait "suscité l'incompréhension et la colère de plusieurs associations de défense du climat", selon Télérama.
LE SÉNÉGAL PRÊT À S'OFFRIR LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
Selon une révélation des Échos, l'État ambitionne de racheter la filiale locale de la banque française pour 268 millions d'euros. Cette opération historique, suivie de près par Bassirou Diomaye Faye, vise à doter le pays d'un puissant levier financier
(SenePlus) - Dans un mouvement historique de souveraineté bancaire, le Sénégal se prépare à racheter la filiale locale de la Société Générale pour 268 millions d'euros. Cette révélation majeure du quotidien Les Échos intervient dans un contexte de retrait massif des banques françaises du continent africain.
L'opération, suivie personnellement par le président Bassirou Diomaye Faye, vise à doter l'État sénégalais d'un "bras armé financier" pour stimuler l'économie nationale. Selon le journal français, ce rachat du deuxième acteur bancaire du pays a un double objectif : soutenir les investissements publics et développer les PME locales, qui ne captent actuellement que 10% des crédits accordés aux entreprises.
Cette acquisition s'inscrit dans une tendance continentale plus large. "Le retrait des banques françaises, qui étaient frileuses sur les crédits et visaient une clientèle plus aisée, va bénéficier au marché africain", analyse dans Les Échos Jamal El Mellali, expert de l'agence Fitch.
La Société Générale opère un repli général sur le continent. L'enquête du journal économique révèle qu'après avoir quitté le Congo, le Tchad, le Bénin, le Burkina Faso, le Mozambique et la Mauritanie, la banque vient d'annoncer son retrait de Guinée. La cession de ses filiales ivoiriennes est également programmée pour 2025.
Les chiffres expliquent ce désengagement : "Il est plus périlleux de prêter à des États, des entreprises ou des PME en Afrique qu'en Europe : le risque d'impayé est plus élevé", explique aux Échos Estelle Brack, experte des systèmes bancaires africains. L'Afrique ne représente que 7% du produit net bancaire de la Société Générale.
D'autres acteurs africains ont déjà pris le relais ailleurs sur le continent. La Coris Bank, fondée par le banquier Idrissa Nassa, a repris les filiales de la Société Générale au Tchad et en Mauritanie. En Côte d'Ivoire, elle a acquis la britannique Standard Chartered. De son côté, Vista Bank, dirigée par Simon Tiemtoré, promet dans Les Échos : "D'ici à 2026, nous serons présents dans 25 pays."
Jean-Luc Olivier Akoto, ancien dirigeant de la BNP en Afrique, livre dans le journal un témoignage éclairant sur les difficultés ayant mené à ce retrait : "On devait faire face à un bashing permanent sur l'Afrique. On nous disait que c'était corrompu, que c'était impossible d'y faire du business... Tout cela a plombé notre stratégie sur le continent."
Pour Estelle Brack, citée par Les Échos, ces rachats sont une opportunité : "Les banques françaises sont d'excellentes prises pour les banques africaines, elles sont généralement déjà performantes et très bien gérées." Une vision qui semble conforter la stratégie sénégalaise de reprise en main de son secteur bancaire.
LE NOUVEAU VISAGE DE L'HEMICYCLE
La Commission de recensement des votes a publié, jeudi, les résultats provisoires des législatives. Ci-dessous la liste complète des députés élus lors du scrutin.
La Commission de recensement des votes a publié, jeudi, les résultats provisoires des législatives. Ci-dessous la liste complète des députés élus lors du scrutin.
Coalition Sénégal Kese
Proportionnelle : Thierno Alassane Sall
Pole alternative 3ème voix
Proportionnelle : Birima Mangara
Coalition Sopi Sénégal
Proportionnelle
Tafsir Thioye
LES BANQUES FRANÇAISES LARGUENT L'AFRIQUE
De la Société Générale à la BNP, le mouvement s'accélère, créant un vide que s'empressent de combler les institutions financières africaines. Une révolution silencieuse qui redessine le paysage bancaire du continent
(SenePlus) - Le paysage bancaire africain vit une mutation sans précédent. Les mastodontes français, longtemps piliers du secteur financier sur le continent, plient bagage les uns après les autres. Une récente enquête du quotidien Les Échos révèle l'ampleur de ce désengagement, particulièrement marqué chez la Société Générale.
"Bientôt, il n'y aura quasiment plus de banques françaises en Afrique", prédit Estelle Brack, experte des systèmes bancaires africains, citée par le quotidien d'infos économiques. La Société Générale, emblématique avec son logo rouge et noir, illustre parfaitement cette tendance. Après s'être retirée du Congo, du Tchad, du Bénin, du Burkina Faso, du Mozambique et de la Mauritanie, la banque vient d'annoncer la cession de sa filiale en Guinée. Selon Les Échos, ses filiales ivoiriennes et sénégalaises devraient suivre en 2025.
Les raisons de ce repli sont multiples. "Il est plus périlleux de prêter à des États, des entreprises ou des PME en Afrique qu'en Europe : le risque d'impayé est plus élevé", explique Estelle Brack aux Échos. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : l'Afrique ne représente que 7% du produit net bancaire de la Société Générale, et à peine 1% pour la BNP.
Ce vide laisse place à de nouveaux acteurs dynamiques. Simon Tiemtoré, à la tête de Vista Bank, saisit cette opportunité. "D'ici à 2026, nous serons présents dans 25 pays", promet-il dans Les Échos. Son groupe a déjà racheté plusieurs filiales de la Société Générale, notamment au Mozambique et au Burkina Faso.
Les banques régionales africaines s'affirment également. Selon Jamal El Mellali, analyste chez Fitch cité par Les Échos, "le retrait des banques françaises, qui étaient frileuses sur les crédits et visaient une clientèle plus aisée, va bénéficier au marché africain". La Coris Bank au Tchad et en Mauritanie, ou encore Atlantic Financial Group au Mali, au Gabon et aux Comores, reprennent le flambeau.
Même les États s'invitent dans la danse. Les Échos révèlent que le Sénégal ambitionne de racheter la filiale locale de la Société Générale pour 268 millions d'euros. Une opération suivie de près par le président Bassirou Diomaye Faye, qui souhaite "se doter d'un bras armé financier pour soutenir les investissements publics".
Jean-Luc Olivier Akoto, ancien dirigeant de la BNP en Afrique, livre un témoignage éclairant sur les difficultés rencontrées : "Chez nous, on devait faire face à un bashing permanent sur l'Afrique. On nous disait que c'était corrompu, que c'était impossible d'y faire du business... Tout cela a plombé notre stratégie sur le continent."
LE TANDEM DIOMAYE-SONKO S'AFFRANCHIT-IL DE LA «FRANÇAFRIQUE» MEDIATIQUE ?
Aucun entretien accordé aux médias français depuis leur arrivée au pouvoir. Brouille diplomatique inavouée avec l’Elysée ou tentative de donner beaucoup plus de crédit aux médias nationaux et de changer le récit dans ce domaine ?
Depuis son accession à la magistrature suprême, le président de la république Bassirou Diomaye et son Premier ministre Ousmane Sonko n'ont accordé aucune interview aux médias français. Brouille diplomatique inavouée avec l’Elysée ? ou tentative de donner beaucoup plus de crédit aux médias nationaux et de changer le récit dans ce domaine ? dans tous les cas, cette attitude du président de la République et de son Premier ministre tranche avec une tradition bien sénégalaise où les chefs d'états sénégalais accordent leurs premières grandes sorties médiatiques aux journalistes français.
Elu le 25 mars 2012, le Président Macky Sall avait accordé, trois mois après, l'une de ses premières grandes interviews à Marwan Ben Yahmed de Jeune Afrique. C'était le 14 juin 2012 à Kaolack, en marge du deuxième Conseil des ministres décentralisé, après celui de Saint-Louis. Pour faire le bilan de ses 100 jours à la tête du pays, le prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye accordera simultanément un entretien aux médias sénégalais et à RFI.
Toutefois, force est de constater que contrairement à leurs prédécesseurs qui étaient «friands» des plateaux français, le président de la République Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sont quant à eux plus circonspects avec les médias du pays de Marianne. Depuis qu'il est à la tête du pays, le chef de l'Etat opte visiblement pour une «préférence nationale» médiatique en accordant ses premières sorties exclusivement à des journalistes sénégalais.
Expliquant cette position, le Président Faye souligne que lors de ses voyages à l'étranger, il reçoit beaucoup de sollicitations de la part des médias français et occidentaux. «Et je ne peux pas les ignorer éternellement. Mais je leur ai dit que j'accorderai mes entretiens aux médias sénégalais», soutenait-il il y a quelques mois. Mais, même avec cette justification, le Président Bassirou Diomaye Faye ne semble pas assez «pressé» de parler aux Marc Perlman et autres grands journalistes attitrés des chefs d'États africains.
Pour sa première visite officielle hors du continent africain, le Président sénégalais s'était rendu en France pour participer notamment au Forum mondial pour la souveraineté et l'innovation vaccinales. Il avait rencontré le Président Macron en marge de ce Forum. Mais à part son discours officiel prononcé à l'occasion de cette rencontre internationale, le Président Bassirou Diomaye n'avait accordé aucun entretien aux médias français lors de cette visite.
Même son de cloche pour le Premier ministre et homme fort du pays Ousmane Sonko. Ce dernier aussi très sollicité par ces médias pour son aura au Sénégal et son leadership au niveau africain semble être sur la même longueur d'onde que le chef de l'Etat Diomaye Faye.
Le leader du Pastef qui vient de porter au pinacle sa formation politique à l'issue des législatives n'accorde pas un entretien aux médias français. Et si le chef de l'État ne laisse pas apparaître un différend notoire avec son homologue français, Ousmane Sonko quant à lui n'a pas caché son mécontentement à l'égard du Président français. Ainsi il avait profité de la venue du leader des Insoumis Jean Luc Mélenchon, au mois de mai dernier, pour déverser toute sa bile sur le gouvernement français. «Vous n’avez jamais entendu le gouvernement français dénoncer ce qu’il s’est passé au Sénégal», affirmait Ousmane Sonko. Accusant dans la foulée Emmanuel Macron d’avoir accueilli et félicité Macky Sall au pire moment de la répression. Et avec véhémence, il estimait que cette posture du Président français était une incitation à la répression, une incitation à la persécution et à l’exécution de Sénégalais. Il insiste que le Premier ministre n’avait commis d’autre crime que d’avoir un projet politique. Est-ce à cause de cela que le PM boude les médias français dont certains sont des déclinaisons de la diplomatie française ? Peut-être. Mais même si le tandem Diomaye-Sonko ne pourra pas médiatiquement se recroqueviller éternellement, à un moment ou à un autre, ils devront parler avec les médias étrangers.
Force est de constater néanmoins que le Président sénégalais et son puissant Premier ministre ne subissent pas le «diktat» habituel des médias étrangers qui étaient légion avec les gouvernements précédents. Ils regardent manifestement le monde et les médias à travers le prisme de leur désir de souveraineté à tous points de vue et surtout à l'égard de cette tradition qui est une survivance coloniale et de la France-Afrique qui faisait que tant qu'un chef d'Etat africain n'a pas accordé d'interview à un médias étranger, il n'est pas encore «officiel». Ce nouveau régime semble prendre un autre détour.
AMADOU DAWA DIALLO VEUT LA PRESIDENCE DU GROUPE PARLEMENTAIRE DE TAKKU WALLU SENEGAL
La coalition du président Macky Sall dans le département de Ranérou, dirigée par le président Amadou Dawa Diallo, a remporté le scrutin législatif avec un large score de près de 3000 voix d’écart devant Pastef.
Avec la razzia de Pastef, Takku Wallu Senegaal de Ranérou a fait plus que de la résistance. La coalition du président Macky Sall dans le département de Ranérou, dirigée par le président Amadou Dawa Diallo, a remporté le scrutin législatif avec un large score de près de 3000 voix d’écart devant Pastef. Les résultats provisoires publiés par la Commission départementale de recensement des votes démontrent une force irrésistible autour du Président du Conseil départemental de Ranérou-Ferlo. Amadou Dawa Diallo a, en effet, obtenu un total de 8289 voix devant Pastef, crédité de 5550 voix et Jammak Njerin, arrivé loin derrière. Suffisant pour que Amadou Dawa Diallo affiche ses ambitions et ses prétentions au niveau de l’Assemblée nationale.
Amadou Dawa Diallo s’impose comme le leader politique naturel de Ranérou. L’homme a encore montré lors des législatives du dimanche 17 novembre qu’il est imbattable dans le Ferlo. Victorieux lors des élections municipales de 2022etprincipal artisan du succès de la coalition Benno Bokk Yaakar lors des législatives de la même année dans le Ferlo, le Secrétaire général du Parti de la réforme, allié de longue date de l’APR, Amadou Dawa Diallo, plébiscité dans le département de Ranérou-Ferlo grâce à son engagement pour le développement de cette localité, avait pris le pari de se positionner en 2024, comme tête de liste de la coalition Takku Wallu Senegaal lors des législatives anticipées.
Ce défi politique courageux allait être finalement triomphant pour l’homme. Car Amadou Dawa Diallo est aimé et adulé par les populations de cette zone située dans le Nord du Sénégal. Il a réussi à se construire durant ces dernières années une base politique solide qui lui a permis de s’ouvrir les portes de l’Assemblée nationale pour le compte de Ranérou lors de la dernière législature. Sa candidature a d’ailleurs été une demande sociale pour les populations de Ranérou Ferlo qui l’ont accompagné tout au long de la campagne électorale. A en croire le président du Conseil départemental, son sucées aux législatives n’a été qu’une « simple formalité ».
Seulement le concerné n’a pas manqué de souligner que sa victoire dans son fief a été également rendue possible grâce au soutien des responsables de Takku Wallu ainsi que d’anciens maires de Ranérou qu’il a tenu d’ailleurs à remercier vivement. « Je salue le groupe qui a accompagné ma candidature, en commençant par les responsables de Takku Wallu du département de Ranérou, à l’image de mes frères Arona Ba et Aliou Dembourou Sow.
Je remercie également le Docteur Oumar Ba, maire de Oudalaye, le maire de Ranérou Amadou Harouna Diallo, Abdou Karim Ba du CESE, les maires sortant de Velingara Ferlo et Lougré Thioly, ainsi que les alliés du PDS et de Rewmi et la liste est loin d’être exhaustive », a-t-il souligné mettant en avant une adhésion populaire des habitants de Ranérou qui ont fièrement porté sa candidature.
Les ambitions d’Amadou Dawa Diallo à l’Assemblée nationale
Amadou Dawa Diallo pense déjà à la 15ème législature qui s’ouvre prochainement. Sa seule motivation, c’est de se préparer à défendre les intérêts des populations de Ranérou, une localité qui, selon lui, « fait face à de nombreux défis », le Président du Conseil départemental promet de représenter dignement ces dernières à l’Assemblée nationale et de plaider pour leurs causes. « Ranérou-Ferlo a des défis à relever à tout point de vue. Il y a beaucoup de choses à améliorer dans le domaine socio-économique, la santé, de l’éducation, l’hydraulique, l’emploi des jeunes et le soutien aux GPF…», a expliqué M. Diallo.
Son engagement à l’hémicycle sera de travailler sous la bannière de Takku Wallu pour une « Assemblée nationale de rupture notamment par des débats de haut niveau et un contrôle rigoureux de l’action du gouvernement. Seulement une telle volonté ne peut se faire sous l’écharpe d’un simple député. Aujourd’hui, l’homme voit plus grand et plus loin afin de capitaliser ses combats menés avec brio et remportés avec la manière dans le Ferlo depuis des années. Jusqu’à ce qu’il soit surnommé le « Mbarodi Ferlo » (Lion du Ferlo).
Pour la 15ème législature, il se dit le candidat « légitime » pour diriger le groupe parlementaire Takku Wallu Senegaal. « Pour une Assemblée de rupture, nous revendiquons avec légitimité la présidence du groupe parlementaire Takku Wallu. Ranérou mérite cette récompense après tout le travail qui a été réalisé ici. Nous promettons de défendre les intérêts de ce département ainsi que les intérêts supérieurs du Sénégal partout ou besoin sera », a-t-il indiqué.