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3 mars 2025
ABDOURAHMANE DIOUF ET LE PARI D’UNE ANNEE ACADÉMIQUE NORMALE
Le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) passe en revue les difficultés que traverse le secteur de l’enseignement supérieur et explore les opportunités qui s’offrent au privé
En prélude du séminaire national sur l’Enseignement Supérieur qui se tient du 31 mai au 02 juin, le Cadre Unitaire des organisations Privées d’Enseignement Supérieur (CUDOPES) a tenu, le vendredi dernier, à Dakar, un atelier sur la problématique de l’enseignement supérieur privé. Le but de l’atelier est de proposer des solutions au gouvernement dans la production d’un document programme afin de l’intégrer dans le cadre stratégique que le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, est en train de mettre en place pour trouver des solutions à l’enseignement supérieur de manière général au Sénégal.
Dans les contextes de surpopulation de l’enseignement supérieur, qui a créé une grande instabilité dans le secteur et qui fait aujourd’hui qu’il y a un grand dérèglement du calendrier académique, le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) passe en revue les difficultés que traverse le secteur de l’enseignement supérieur et explore les opportunités qui s’offrent au privé. Dans ce cadre, se tiendra un séminaire de trois jours du 31 au 02 juin à Saly et consacré aux solutions du dérèglement du calendrier académique, du renforcement de la formation et de la qualité de l’enseignement supérieur dans l’accréditation et l’habilitation, la stabilisation de l’année académique et la lutte contre la surpopulation de l’enseignement supérieur public. De ce fait, lors du séminaire national sur l’enseignement supérieur, un atelier est dédié exclusivement à l’enseignement supérieur privé, a fait savoir le Directeur de l’Enseignement Supérieur Privé, Pr Cheikh Sène. Selon lui, le ministre Abdourhamane Diouf souhaite, à partir de cette année 2024-2025, que le calendrier académique redevienne normal que l’année universitaire puisse démarrer le premier lundi du mois d’octobre et fermer le dernier vendredi du mois de juillet. « Nous savons que l’enseignement supérieur au Sénégal connait quelques difficultés, les universités privées souhaitent apporter une offre qualitative pour absorber ce surplus de bacheliers afin de permettre à tous les étudiants sénégalais d’avoir la même chance de trouver un emploi », a soutenu, Dr Jean Marie Sène, le coordonnateur du CUDOPES représentant toutes les écoles d’enseignement privé au Sénégal.
Seuls 92 d’établissements supérieurs privés disposent d’habilitation institutionnelle sur 267
« Dans le répertoire du MESRI, nous en sommes en 267 établissements privés d’enseignement supérieur, 92 établissements ont l’habilitation institutionnelle, 175 établissements disposent soit l’agrément provisoire ou soit d’un agrément définitif», a déclaré le directeur de l’Enseignement Supérieur Privé incitant les 175 établissements privés ayant l’agrément définitif de passer à l’habilitation institutionnelle précisant que l’opportunité est que le ministre souhaite reprendre le programme de remplacement des bacheliers dès la rentrée prochaine. Tout en informant que le DAGE du ministère se chargera de faire le point sur le paiement des dettes des établissements supérieurs privés qui étaient estimées à moins de 10 milliards avant la tenue du séminaire nationale.
Pour le Conseiller Technique du ministre de l’Enseignement Supérieur en charge de la supervision de l’enseignement supérieur privé, Mouhamed Ndiaye, c’est inadmissible qu’on donne le déchet aux universités supérieures privées. Rappelant que le défi du ministre, c’est d’inciter l’orientation des bacheliers dans la plateforme en même temps dans le privé et le public en permettant à l’étudiant de faire le choix. « Il faut donner à l’étudiant la liberté de choix dans l’orientation invitant les partenaires à venir à l’accréditation pour la reconnaissance et la qualité de l’enseignement supérieur. Les orientations du public venaient après le privé. Si aujourd’hui nous voulons relever le défi de l’enseignement supérieur, il ne faut pas faire de distinction entre le privé et le public. Il faudrait miser sur la qualité, sur l’innovation, sur la filière et la liberté », a estimé M. Ndiaye. Pour lui, dans le cadre de l’UEMOA, les objectifs qui sont fixés dans le cadre de l’enseignement supérieur ne sont pas encore atteints. « Nous n’avons pas encore atteint les 300.000. Donc, il faudra accélérer les choses en insistant sur la réforme du système d’orientation parce que l’objectif, c’est de mettre en place l’équité, de faire en sorte que le privé au même titre que le public puisse disposer de la qualité en matière d’orientation », dénonçant le système et le manque de stabilisation de l’année, du chevauchement des années qui impacte sur le financement de l’Etat, mais aussi sur le cursus scolaire » estime-t-il.
LE GÉNÉTAL KANDÉ SE REBELLE
Un héros de guerre sanctionné ? L'artisan de la paix en Casamance, conteste son affectation jugée humiliante comme Attaché militaire en Inde, estimant mériter au minimum un poste d'Ambassadeur au vu de son grade et de ses états de service
Un véritable héros de guerre fait l’objet d’une affectation qui ressemble plus à une sanction injustifiée. Le Général, patron de l’Armée de terre, Souleymane Kandé, l’homme qui a permis d’asseoir la paix en Casamance et permis de réduire le Mfdc à «sa plus simple expression», fait l’objet d’une affectation en tant qu’Attaché militaire en Inde. Il estime que son grade et ses états de service devraient lui valoir au minimum un poste d’Ambassadeur. Et il va attaquer le décret de nomination.
Affecté comme Attaché militaire à l’ambassade du Sénégal à New Delhi, en Inde, le Général Souleymane Kandé va se pourvoir auprès de la Cour suprême pour faire casser le décret de nomination. Le chef d’Etat-major de l’Armée de terre estime que cette affectation est une humiliation, qui sonnerait à la limite comme une sanction. Ce qui, dans son cas, ne se justifie en rien. Tous les éléments de l’Armée de terre sont au diapason de leur chef.
On sait en effet, comme le soulignent certains médias depuis hier, que c’est le Général Kandé qui a pu pacifier la Casamance, durant la période où il a servi là-bas en tant que Comzone. C’est lui qui a cassé toutes les grandes bases du Mfdc dans la région et permis aux populations, longtemps exilées, de retourner dans leur terroir. Serait-ce ce qui lui vaut ce traitement ? Au sein de l’Armée, des voix rappellent que Birame Diop, aujourd’hui ministre de la Défense, a été Chef d’Etat-major général (Cemga) quand Souleymane Kandé a été Comzone à Ziguinchor. Les opérations de ratissage menées par le Colonel Kandé à l’époque ne rencontraient pas l’assentiment de sa hiérarchie. Il a fallu plusieurs fois l’arbitrage du chef de l’Etat Macky Sall pour que le Comzone reçoive tout l’appui logistique et militaire nécessaire à la conduite de sa mission. Contrairement à ses prédécesseurs, Souleymane Kandé ne s’était pas contenté de fréquenter les beaux salons de Ziguinchor ; il a conduit ses hommes sur le terrain, dans les maquis, pour traquer les résidus du Mfdc qui menaçaient la paix des populations civiles.
Ces faits d’armes auraient, pense-t-on, peut-être nourri un certain ressentiment, que certains aujourd’hui se sentent en position de traduire impunément en actes. Il se dit que quand il a fallu faire des propositions de nomination, le nom du Colonel Kandé a été «oublié» par sa hiérarchie. Il a fallu que le Président Macky Sall, de sa propre autorité, décide de l’y ajouter. Le chef de l’Etat ne comprenait pas que quelqu’un qui a fait montre d’autant de bravoure puisse être écarté sans motif valable. D’ailleurs, comme pour faire montre de capacités, le Général Kandé a cumulé ses fonctions de Chef d’Etat-major de l’Armée de terre avec les responsabilités de chef des Forces spéciales de l’Armée. A ce titre, il est au cœur du dispositif de sécurité à nos différentes frontières.
«Exiler» une compétence de ce niveau à une ambassade de troisième niveau à New Delhi ne pourrait se justifier que si cela relevait d’une sanction. D’autant plus que, ayant été élevé au rang de Général d’Armée depuis au moins 3 ans, il ne pourrait à la rigueur, qu’occuper des fonctions d’ambassadeur, si l’on tient tant que cela à le nommer à l’étranger.
Dans ces conditions, son décret d’affectation devrait être jugé illégal et annulé. Ce sont, parmi d’autres, les arguments que va faire valoir le Général Kandé auprès de la Cour suprême.
Il faut savoir que cette décision tombe alors qu’il participe, au Centre d’entraînement tactique des Armées sénégalaises de Dodji (Nord), à l’exercice militaire multinational «African Lion 2024», organisé par le commandement des Etats-Unis d’Amérique pour l’Afrique. Il a «pour objectif de renforcer les capacités communes de défense des Armées pour contrer les menaces internationales et les organisations extrémistes violentes», et réunit plus de 900 militaires américains, hollandais et sénégalais pour améliorer l’interopérabilité des Forces armées des pays partenaires.
LES NAVIRES ETRANGERS CONTINUENT LEUR PILLAGE DANS LES EAUX SENEGALAISES
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye est invité à auditer la gestion des licences de pêche afin de prendre des mesures concrètes et non de faire publier une banale liste de navires.
Au lendemain de sa nomination à la tête du ministère des Pêches, Mme Fatou Diouf avait publié en grande pompe la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises. Une publication interprétée par de nombreux pécheurs et consommateurs sénégalais comme une interdiction de pêche favorisant la croissance et la reproduction des poissons. Non, ce n’est qu’une rumeur très « poissonneuse » puisque les bateaux étrangers continuent toujours de piller les eaux sénégalaises. Seulement, la prise de fonctions des nouvelles autorités coïncide avec la période pré-hivernage souvent synonyme d’abondance de poissons.
Conformément aux engagements et autres promesses de campagne électorale des nouvelles autorités, la ministre des Pêches et des Infrastructures maritimes Mme Fatou Diouf a récemment rendu publique la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises. A cet effet, le régime de « Pastef » du Président Bassirou Diomaye Faye entend faire de la transparence dans la gestion des affaires publiques. Et surtout dans le domaine maritime où la mafia des licences de pêche accordées aux Entreprises franches d’exportation (Efe) ayant des bateaux français, chinois, espagnols, coréens et italiens battant pavillon « sénégalais » de complaisance a fini par piller nos ressources halieutiques. Toujours est-il que la publication de la liste des navires juridiquement autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises coïncide avec cette période pré-hivernage (avril et mai) souvent synonyme d’abondance de poissons. Parce que dans tous les pays côtiers comme le Sénégal régulièrement ensoleillé, les eaux chaudes attirent les bancs de poissons. Malheureusement que la plupart des consommateurs sénégalais manifestent leur joie d’un marché sénégalais bien approvisionné en poissons. Selon un directeur général d’une entreprise sénégalaise de pêche, il n’y a aucune interdiction ! « Au contraire, les bateaux étrangers continuent toujours de piller nos ressources halieutiques. Les nouvelles autorités n’ont pris aucune mesure dans ce sens. Pire, la plupart des entreprises franches d’exportation s’enrichissent avec des tonnages exagérés de produits halieutiques que personne ne peut contrôler en haute mer » se désole-t-il.
Le nouveau pouvoir a-t-il réellement suspendu les licences de pêche des bateaux étrangers ? Joint par « Le Témoin », Malick Sow, le chargé de communication du ministère de la Pèche confirme que l’Etat n’a jamais pris des mesures interdisant les navires à pêcher dans les eaux sénégalaises « Madame la ministre de la Pêche Fatou Diouf a seulement publié la liste des navires autorisés à pêcher dans nos eaux territoriales. Seulement, il faut retenir que Mme la ministre envisage d’auditer la gestion des licences de pêche » a-t-il fait savoir.
Une mafia en…haute mer !
Ces dernières années rappelons-le, les redevances de licences de pêche industrielle payées par les entreprises franches d’exportation et autres navires battant pavillon de complaisance « sénégalais » tournaient autour de la somme insignifiante de 800 millions cfa. Même pas un milliard de nos pauvres francs ! Le caractère ridicule de ces fonds s’explique par le fait que la majorité écrasante des entreprises franches d’exportation bénéficiaient de redevances forfaitaires, de machinations frauduleuses et d’avantages mafieux au détriment du Trésor public. Cette mafia internationale organisée a toujours incité de nombreuses entreprises franches d’exportation appartenant à des Chinois, des Italiens, des Espagnols, des Français, des Coréens etc… à venir installer au Sénégal aux fins de naturalisation de leurs navires avec des pavillons de complaisance.
Au-delà des évasions fiscales et de ce colossal manque à gagner pour le Trésor public, ces entreprises franches d’exportation à capitaux étrangers s’activant dans la pêche (ou, plutôt, la surpêche !) industrielle ont déstabilisé voire fait sombrer la pêche artisanale dans les eaux profondes de la misère. Pire, la plupart des hommes d’affaires sénégalais collaborent avec des navires de pêche industrielle qui écument les côtes sénégalaises depuis des décennies et jouant un rôle majeur dans la raréfaction de la ressource halieutique. Le président de la République Bassirou Diomaye Faye est invité à auditer la gestion des licences de pêche afin de prendre des mesures concrètes et non de faire publier une banale liste de navires.
JUB, JUBAL, JUBANTI POUR UN PATRIMOINE FONCIER ET BATI PROTEGE
Le transfert irrégulier du patrimoine foncier et bâti au Sénégal suscite des préoccupations et à ce rythme, nos petits-enfants hériteront d’un État locataire.
Bés Bi le Jour |
Docteur Ousmane SANE |
Publication 29/05/2024
«Dans sa communication au Conseil des ministres, le Premier Ministre est revenu sur les priorités gouvernementales. À cet égard, il a donné aux ministres concernés des orientations en vue de la réduction du train de vie de l'État, avec notamment les démarches à entreprendre pour la récupération de son patrimoine foncier et bâti cédé à des privés dans des conditions irrégulières, alors que des services administratifs font recours à la location.»
I. Introduction
Le transfert irrégulier du patrimoine foncier et bâti au Sénégal suscite des préoccupations et à ce rythme, nos petits-enfants hériteront d’un État locataire. Les opérations non transparentes et frauduleuses ont abouti à des acquisitions douteuses de biens par des particuliers. Ces actions ont porté atteinte à la légitimité des droits de propriété. Nous sommes heureux que la protection du patrimoine de l’État soit une priorité pour le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko, suivant ainsi les recommandations du Président de la République S.E Bassirou Diomaye Faye. En réalité, ces braquages fonciers sont les conséquences des fraudes documentaires, corruption, abus d’autorité de certains dignitaires qui s’approprient de manière impudique leurs logements de fonction et enfin d’un manque de supervision administrative. Comprendre cette dynamique antérieure est essentiel pour la mise en place de mesures de récupération efficaces des biens irrégulièrement cédés.
II. Cadre juridique et réglementaire du patrimoine foncier et bâti au Sénégal
Le patrimoine foncier et bâti au Sénégal est principalement encadré par le Code domanial et foncier. Ce dernier définit les principes d'acquisition, de gestion et de transfert des biens immobiliers. Le code précise effectivement les conditions selon lesquelles les terres peuvent être octroyées, louées ou cédées et les démarches juridiques à suivre en cas de contentieux fonciers. De plus, la législation sénégalaise concernant la construction et l'urbanisme impose des normes rigoureuses pour assurer la qualité des bâtiments et prévenir les infractions. Ensemble, ces dispositions légales visent à protéger les biens fonciers et bâtis du pays et à encadrer les transactions immobilières dans le respect absolu de la loi en vigueur.
III. Une stratégie rigoureuse et inclusive d’identification des cessions irrégulières de patrimoine foncier bâti
L'identification des cessions irrégulières de patrimoine foncier et bâti au Sénégal nécessite une investigation approfondie des transactions immobilières suspectes. Cela implique d'examiner les titres de propriété, les actes de vente, et de recueillir des témoignages pour déterminer les cas de cessions frauduleuses.
Les autorités compétentes doivent mettre en place des commissions d'enquête pour vérifier la légalité des transactions et recueillir des preuves tangibles. Ce processus exige une collaboration étroite entre les services fonciers, les autorités locales et judiciaires pour identifier avec précision les biens fonciers et bâtis cédés de manière irrégulière, afin de prendre les mesures appropriées de récupération.
Enfin, chaque département ministériel doit pouvoir mettre en place une commission interne pour recenser ses biens perdus. À titre d’exemple, comment comprendre qu’un département aussi important qu’est le ministère de l’intérieur loue une résidence de fonction pour le ministre alors que ce dernier avait une résidence se trouvant au 2, rue Diambar angle Pasteur, aujourd’hui une propriété privée d’un ancien ministre de l’Intérieur de manière totalement impudique.
IV. Rôles et responsabilités des acteurs impliqués
Les différentes parties prenantes dans le processus de réclamation du patrimoine foncier et bâti irrégulièrement cédé au Sénégal possèdent des missions et obligations bien délimitées. Les institutions gouvernementales comme : la Direction des Domaines, l’Agence de Gestion du Patrimoine Bâti de l’État, y compris le ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat doivent jouer un rôle premier pour gérer et orchestrer les démarches de réclamation du patrimoine. Les organes judiciaires, en particulier les cours de justice, ont un rôle essentiel dans le traitement des conflits et la prononciation des jugements d'annulation de cessions irrégulières. Les propriétaires privés impliqués doivent respecter les décisions judiciaires et contribuer activement à la régularisation de leur situation. Force restera à la loi !
V. Perspectives pour la gestion du patrimoine foncier et bâti
«Jub, Jubal, Jubanti» dans la gestion du patrimoine foncier et bâti au Sénégal. «Jub, Jubal, Jubanti» pour maintenir un niveau élevé de transparence et d'équité dans les transactions immobilières. «Jub, Jubal, Jubanti» pour faire obstacle aux cessions irrégulières «Jub, Jubal, Jubanti» pour sauvegarder les droits de patrimoine. «Jub, Jubal, Jubanti» dans le renforcement des mécanismes d’inspection et de pénalisation afin de décourager toutes sortes de fraude foncière.
Concernant les perspectives, la mise en œuvre d’outils de suivi et d’appréciation solides peut optimiser la gestion du patrimoine foncier, tout en stimulant la coopération entre certaines institutions compétentes. Enfin, face à ces enjeux de la gestion du patrimoine foncier et bâti, éduquer la population reste fondamental pour assurer un développement urbain constant et impartial.
Docteur Ousmane SANE
Jurisconsulte, Enseignant chercheur en Sciences Juridiques, Politiques et Diplomatiques Cirjus Paris
Email :o.sanediplomatiesn1@gmail.com
BASSIROU DIOMAYE FAYE ATTENDU AU BURKINA FASO ET AU MALI JEUDI
Le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye va effectuer, jeudi, une visite d’amitié et de travail au Mali et au Burkina Faso, a appris l’APS de la présidence de la République
Dakar, 29 mai (APS)- Le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye va effectuer, jeudi, une visite d’amitié et de travail au Mali et au Burkina Faso, a appris l’APS de la présidence de la République
“Dans le cadre de la poursuite de ses visites dans les pays de la sous-région Ouest-africaine, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, se rendra demain, jeudi 30 mai au Mali et au Burkina Faso”, détaille la même source.
Elle souligne que ces visites s’inscrivent dans une “dynamique de renforcement des liens historiques de bon voisinage, d’amitié fraternelle, de solidarité et de coopération multiforme”.
Depuis son investiture en avril dernier, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a réservé ses premières sorties à l’étranger aux pays voisins du Sénégal et de la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest.
Il s’était notamment rendu, en Mauritanie, en Gambie, en Guinée Bissau, en Guinée, au Cap Vert, au Nigéria et au Ghana.
OUSMANE TALL SUCCEDE A ISSA DAMAN SARR
La 3e édition d’un Prix «Parlons poésie Ibrahima Sall» a vécu ce week-end à l’Institut français de Dakar. Pour cette fête des lettres et des mots, c’est le jeune Ousmane Tall qui a remporté ce concours grâce à son recueil de poèmes «L’encre des étoiles»
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 29/05/2024
La 3e édition d’un Prix «Parlons poésie Ibrahima Sall» a vécu ce week-end à l’Institut français de Dakar. Pour cette fête des lettres et des mots, c’est le jeune Ousmane Tall qui a remporté haut la main ce concours grâce à son recueil de poèmes «L’encre des étoiles». Il succède ainsi à Issa Daman Sarr.
Après «Peuple de l’eau» de Issa Daman Sarr, «L’encre des étoiles» a remporté la 3e édition du Prix «Parlons poésie Ibrahima Sall». Le thème retenu cette année est «La poésie comme chant de combat». Et, sur 30 candidatures, le jury est séduit par le recueil de poèmes de Ousmane Tall. Son manuscrit sera publié par les éditions Al Faruq, dirigées par le poète Fara Ndiaye. Le deuxième prix revient à Ndèye Sokhna Diop pour son manuscrit «Du Nadir au Zénith». Cheikh Khouma ferme la marche du podium pour son poème «Du berceau au tombeau». Le jury a décerné également un prix spécial à Mouhamed Seck pour le recueil «Et d’Œil et d’Oreille». Lauréat de cette 3e édition du prix Ibrahima Sall, Ousmane Tall, très ému, livre son sentiment. «Je ne pensais pas que le fait d’écrire des poèmes dans sa chambre irait très loin. J’avais déjà participé à la première édition mais je n’avais pas mis en valeur mes poèmes. Et pour ma deuxième participation, j’ai pris mes meilleurs poèmes pour le concours. Je suis extrêmement heureux d’avoir remporté le Prix Ibrahima Sall», fait-il savoir. Avant de noter qu’il ne compte pas rester en si bon chemin.
Le consensus des jurés
Pour départager les différents protagonistes, la lourde tâche pour le faire est confié au professeur Wally Ba. Le président du jury a fait savoir que c’est une activité très exaltante. «On était en train de faire des évaluations sur les textes qui sont poétiques. Et la poésie relève du domaine de l’inspiration, de l’enthousiaste. Et tout ceci fait que c’est très compliqué souvent de déterminer les véritables perles qu’on était censé choisir», a-t-il déclaré. Mais, ce qui est sûr, selon lui, c’est que c’est un travail qui est prenant. «Nous avons eu du plaisir une fois à présider ce jury. Nous avons travaillé à distance pour la plupart mais c’est toujours avec beaucoup de sérieux qu’on épluchait les textes qui sont proposés. Et donc, in fine, on n’en est arrivé à choisir M. Ousmane Tall. J’avoue que je me demandais à un certain moment s’il est possible d’écrire quelque chose d’aussi impressionnant que ‘’Peuple de l’eau’’», s’interroge-t-il. Mais, pour Wally Ba, cette année aussi, «L’encre des étoiles» est un «très beau recueil». «C’était une mission exaltante, un très grand moment de débat parce que, parfois, il y a des points de désaccord mais on discute toujours pour trouver un point commun. Mais comme ‘’Peuple de l’eau’’, avec ‘’L’encre des étoiles’’ aussi, il y a eu consensus. On était d’accord que ce recueil-là est le meilleur», a-t-il ajouté.
Mour Sèye succède Fara Ndiaye
La note finale de cette journée du savoir qui avait pour thème central «La poésie comme chant de combat» a été la leçon inaugurale lue par le professeur Mamadou Ba. Par ailleurs, après avoir passé 5 ans à la tête du collectif «Parlons poésie», Fara Ndiaye a passé le témoin à l’écrivain poète Mour Sèye. Ce dernier souhaite remplir cette mission, sinon faire plus que son prédécesseur dont le bilan est jugé positif, l’objectif étant de promouvoir la poésie.
2 LYCEENS DE MADINA NDIATHBE REPRESENTERONT LE DEPARTEMENT
Les élèves Malick Ndiath et Ramata Sy du lycée de Madina Ndiathbé vont représenter le département de pour le finale de la 2ème édition du Prix Yvelines de la Francophonie, du 6 juin prochain.
La 2e édition du Prix Yvelines organisée par le Conseil départemental de Podor et ses partenaires comme le département et la maison des Yvelines a vu la participation de 9 établissements du moyen secondaire. Les élèves Malick Ndiath et Ramata Sy du lycée de Madina Ndiathbé vont représenter le département de pour la finale du 6 juin prochain.
Pour offrir une opportunité aux collégiens et lycéens de mettre en valeur leurs talents artistiques en célébrant la diversité de la francophonie à travers le thème du sport, le Conseil départemental de Podor, avec ses partenaires, lance le Prix Yvelines de la francophonie. Avec le thème de cette deuxième édition intitulé «Sport et olympisme», les élèves s’enregistrent pour le compte de leur école.
A travers une vidéo de 4 minutes, les candidats font une présentation brève de leur terroir, suivie d’une présentation du thème du concours. Au lycée de Madina Ndiathbé, M. Thiam, le professeur-encadreur et les deux candidats choisissent de faire la présentation de leur terroir et du thème du concours sous forme de slam, une communication abordant la majeure partie des sports pratiqués au Sénégal entre Malick Ndiath, élève en classe de 1ère L2 et Ramata Sy en classe de Terminale L’.
Finalement, le jury a choisi le lycée de Madina Ndiathbé pour représenter le département de Podor à la finale internationale de la 2e édition du Prix Yvelines de la francophonie qui se tiendra le 6 juin prochain à Podor. Fier de l’exploit de ses élèves, M. Thiam déclare : «J’ai choisi ces deux élèves car j’ai découvert en eux des qualités en écriture et en art oratoire. Nous allons continuer la préparation et les exercices parce que nos deux candidats sont devenus maintenant les porte-drapeaux de tout le département de Podor et ils sont appelés à affronter d’autres candidats venus d’autres régions et pays.»
Le professeur de français d’ajouter : «Nous n’allons pas nous mettre la pression car nous avons participé au concours pour notre passion pour la littérature et l’art oratoire. Nous avons voulu montrer au monde les talents de nos élèves et on ira à Podor pour gagner la finale internationale.» Les représentants de Podor feront face aux candidats de Matam et Kanel, de la commune de Lac 1 du Togo, du département de Mono du Bénin et du département des Yvelines de la France. Sous le parrainage de Maiva Hamadouche, boxeuse professionnelle, beaucoup de récompenses attendent les finalistes comme des prix spéciaux, des ordinateurs, des tablettes, des fournitures scolaires.
LES RAISONS D’UN DESAMOUR
Aussi surprenant que cela puisse paraître, il y a certaines mamans qui n’éprouvent pas un sentiment d’amour envers leur propre progéniture, leurs propres filles notamment. Les conflits mère-fille font légion. Bés bi a essayé de savoir les raisons...
Aussi surprenant que cela puisse paraître, il y a certaines mamans qui n’éprouvent pas un sentiment d’amour envers leur propre progéniture, leurs propres filles notamment. Les conflits mère-fille font légion. Bés bi a essayé de savoir les raisons de ce phénomène.
Rokhaya Ndiaye a des enfants de pères différents. Mais elle ne voue pas le même amour maternel pour eux. La victime de cette ségrégation est sa fille aînée, Seynabou. Elle ne cesse de la frapper, de l’insulter, créant un sentiment de frustration certaine de la part de sa fille. A ses voisins qui lui reprochent d’être violente envers sa propre fille. Durant son adolescence, la jeune femme avait été violée par un parent proche. Elle en a beaucoup souffert. Ce viol semble avoir détruit sa vie car son traumatisme était tel que son ménage en avait pris un sacré coup. Seynabou, sa fille, lui rappelle toujours son bourreau, cet homme responsable de toutes ses souffrances.
«C’est un transfert négatif»
«Chaque fois qu’elle voit sa fille, cela lui rappelle le viol. Elle a une colère interne, un déchirement enfoui dans sa mémoire et qu’elle exprime. La présence de la fille lui rappelle une histoire traumatisante et elle fait un transfert négatif. C’est pourquoi il est important que ces personnes soient suivies par des psychologues», a dit le sociologue Djiby Diakhaté. «Les femmes violées ont besoin d’être accompagnées sur le plan psychologique car elles ont vécu une situation de déchirement qui l’ont profondément troublé», ajoute-t-il. Mais il n’y a pas que cette situation qui explique les rapports conflictuels entre mère et fille. Ce sont deux femmes qui n’ont pas les mêmes destins et dont les relations sont marquées par des accords et des désaccords, d’éloignement et de rapprochement. En fait, il est clair que les relations fille-père sont en général beaucoup moins conflictuelles que celles entre mère et fille. «Je ne peux pas vraiment comprendre l’attitude de ma mère. Elle est insensible à mon sort de jeune fille divorcée qui ne sait que faire avec des enfants dont le père a démissionné de ses obligations de les nourrir. Ma mère ne me soutient pas. Elle ne veut même pas que je vive dans la maison de mon père», confie Rama. «Au Sénégal, quand une femme non mariée loue une chambre, elle est mal vue. On la traite de prostituée à tort. C’est une situation très dure. Non seulement, nous n’arrivons pas à bien prendre en charge nos enfants mais nous sommes traitées de tous les noms d’oiseaux. Vraiment, si ma mère acceptait que je loge avec elle, je le ferais même si je sais que ce ne serait pas facile pour moi. Mais entre deux maux, il faut choisir le moindre», ajoute Rama qui tente de cacher son mal-être par un sourire.
Mères autoritaires et dictatrices
Certaines mères, dans leur rôle d’éducatrice, scrutent les moindres faits et gestes de leurs filles au point d’être considérées comme des dictatrices. «On peut considérer, dans une dynamique de prise en charge de sa progéniture, que la maman ait un dispositif d’éducation très strict surtout dans un contexte de crise des valeurs où l’enfant a une marge de liberté», analyse le sociologue Djiby Diakhaté. «Pour éviter que sa fille s’adonne à des actes déviants, la maman a une façon rigoureuse de s’occuper de son éducation. Elle a un regard sur son agenda scolaire, ses appels téléphoniques, fouille son sac. Le conflit s’installe. La fille entre dans une sorte de rébellion face au désir de sa maman de la surveiller», ajoute le sociologue. En fait, cet «amour-colle» auquel aspire la fille et qui l’aide à se construire finit par l’étouffer car elle tient en un moment donné à se libérer du joug de sa mère et voler de ses propres ailes. C’est pourquoi il est important que la mère veille à ce que son pouvoir ne se transforme pas en dictature. Les relations mère-fille ne sont donc pas simples. Les conflits sont inévitables car il s’agit de deux femmes qui cherchent à élaborer ensuite à séparer leurs destins féminins.
MAME CHEIKH ANTA MBACKE, GUIDE SPIRITUEL ET ACTEUR DE DEVELOPPEMENT
La communauté mouride célèbre, ce mardi, le Magal de Darou Salam qui commémore l’accueil chaleureux que Mame Cheikh Anta Mbacké (1863-1941), le frère cadet de Cheikh Ahmadou Bamba, avait réservé au fondateur du mouridisme à son retour d’exil du Gabon
La communauté mouride célèbre, ce mardi, le Magal de Darou Salam qui commémore l’accueil chaleureux que Mame Cheikh Anta Mbacké (1863-1941), le frère cadet de Cheikh Ahmadou Bamba, avait réservé au fondateur du mouridisme à son retour d’exil du Gabon, où il avait été déporté par l’administration coloniale française.
Mame Cheikh Anta Mbacké, est un acteur de développement doublé d’un homme d’affaires. Surnommé ‘’l’agitateur éternel du Baol’’, par les colons français, en raison de ses activités économiques et commerciales, il s’est pleinement investi pour son pays, et surtout, pour la communauté mouride.
L’administration coloniale l’avait déporté au Soudan français, actuel Mali, avant sa disparition, en mai 1941, à l’âge de 78 ans.
De son vrai nom Cheikh Moukhtar Mbacké, il est surnommé Borom Gawane, ou encore Borom ”deureum ak ngueureum” (l’homme riche et béni). Il a vu le jour en 1863 à Porokhane, à quelques kilomètres de Nioro du Rip dans la région de Kaolack (centre).
Mame Cheikh Anta Mbacké est le fils de Sokhna Aïssatou Kani Mbacké, plus connue sous le nom de Mame Anta Ndiaye (cousine de Sokhna Diarra Bousso, mère du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba dit Serigne Touba) et de Mame Momar Anta Saly.
Il est le frère cadet du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, auquel il est resté éternellement dévoué et loyal.
Longue quête de connaissances
C’est son père Mame Momar Anta Saly qui l’initia le premier au Coran. Plus tard, vers l’âge de sept ans, il est emmené avec son frère Thierno Birahim Mbacké, à Bargny (ouest).
Mais, par la suite, il aurait fugué pour suivre Serigne Touba qui était venu le chercher pour le ramener, en vain, à Mbacké Khewar. Son marabout avait demandé à Serigne Touba de le laisser à Bargny pour qu’il puisse terminer son apprentissage du Coran.
Dans sa fuite, il avait été attrapé par des Maures pour être vendu comme esclave en Mauritanie. Mais, ayant appris qu’il était le fils de Mame Mor Anta Saly, le roi local le récupéra et le ramena chez son père.
Ce dernier décide alors de le confier à de grands maîtres coraniques, comme Serigne Ndame plus connu sous le nom de Serigne Abdourahmane Lô chez qui il mémorisa le Coran qu’il finit par réciter entièrement par cœur et à plusieurs reprises.
Il décide de rester définitivement aux côtés de Cheikh Ahmadou Bamba lors d’une visite de courtoisie de son maître coranique, Serigne Abdourahmane Lô. Serigne Touba le confia, à son tour, à un autre maître coranique, Serigne Mor Seck, l’oncle du réputé historien du mouridisme, Serigne Moussa Ka, afin qu’il approfondisse ses connaissances.
C’est auprès de son grand frère Serigne Mame Mor Diarra qu’il étudia les sciences islamiques. Par la suite, il rejoignit définitivement Serigne Touba qu’il ne quittera jamais.
Cheikh Anta Mbacké, un nom qui dépasse le cercle du Baol
La ville de Darou Salam est située dans la commune de Mbacké, à quelques quatre kilomètres de la ville sainte de Touba. Elle est considérée comme une cité de la rédemption.
C’est ”la première localité que fonda Serigne Touba en 1886 et qu’il lui (Cheikh Anta Mbacké) céda, deux ans plus tard, en 1888, avec 99 de ses talibés’’, raconte Serigne Amdy Mbacké, membre du secrétariat chargé de tous les comités d’organisation de Darou Salam.
Selon lui, Mame Cheikh Anta Mbacké était très sympathique et profondément attaché à Serigne Touba. Il était obéissant envers lui et l’aimait grandement. Il avait beaucoup d’estime et de confiance à son égard.
A l’en croire, Mame Cheikh Anta Mbacké n’est pas seulement resté à Darou Salam. Il a poursuivi dignement, en toute loyauté et humilité, son compagnonnage avec Serigne Touba en travaillant exclusivement pour lui.
‘’Serigne Touba n’est pas directement arrivé à Darou Salam après son retour à Dakar’’, précise Serigne Amdy Mbacké. Après sa rencontre avec Mame Cheikh Anta Mbacké à bord du bateau Macéo, à Dakar, Serigne Touba lui dit : ‘’Cheikh, tu entendras mon passage dans plusieurs localités du pays, mais sache que c’est à Darou Salam que je déposerai et ouvrirai les bagages que j’ai ramenés du Gabon durant mon exil.’’
Serigne Amdy Mbacké raconte que Serigne Touba devait passer par Saint-Louis pour des affaires administratives le concernant en rapport avec son retour d’exil.
D’après lui, “c’est notamment au début du mois de janvier 1903 que Serigne Touba arriva enfin à Darou Salam”. Citant la tradition, il indique que son frère cadet lui avait réservé un accueil populaire, suivi d’un grand rassemblement pendant presque une semaine.
Durant les festivités, Mame Cheikh Anta avait déroulé le tapis rouge, et pour la première fois, à son marabout. Des sommes faramineuses fuirent dépensées par Borom Gawane pour célébrer le retour d’exil de Serigne Touba à Darou Salam.
‘’Il y avait de la bonne nourriture, des animaux de consommation, de la volaille et aucun fruit et pâtisserie n’étaient laissés en rade. Darou Salam était même devenu en réalité, un marché”, détaille Serigne Amdy Mbacké.
Il ajoute que les palissades servant de murs de clôture pour les maisons avaient toutes été ornées de tissus neufs à Darou Salam par Mame Cheikh Anta Mbacké.
”J’ai reçu dans ma maison l’homme que je considère le plus sur terre. Et j’ai suffisamment de biens et de fortunes pour lui rendre honneur. Ce que j’ai fait pour mon maître et guide, mon espoir. Ne suis-je pas le plus comblé de tous ?”, rapporte Serigne Amdy Mbacké en citant Mame Cheikh Anta Gawane.
Selon la tradition, Serigne Touba pria profondément et publiquement pour Mame Cheikh Anta Mbacké. “Ce jour-là, Serigne Touba le remercia énormément et tout le monde resta convaincu que c’est à partir des prières que Serigne Touba a formulées pour Borom Gawane que sa fortune est devenue historique”, fait-il valoir.
Selon Serigne Amdy Mbacké, rien n’avait manqué à Darou Salam. Le fondateur du mouridisme prit congé de ses hôtes après les honneurs qui lui furent rendus pour se rendre à Darou Marnane, chez Mame Thierno Birahim Mbacké, indique-t-il.
Un homme doué d’intelligence
Mame Cheikh Anta Mbacké était doué d’intelligence. On raconte qu’il est le premier à parcourir et à mémoriser les premiers Khassaïde (panégyriques) de Serigne Touba.
Ce grand homme d’affaires était quasiment le plus riche, sinon le seul acteur économique du Baol à l’époque. Environ 4000 disciples mourides étaient à son service. Ses activités économiques et commerciales et son statut d’homme d’affaires, ainsi que ses largesses lui ont valu beaucoup de déplacements au-delà du Baol.
Mame Cheikh Anta avait deux secrétaires particuliers et interprètes en français et en arabe, Serigne Mayoro Fall et Serigne Modou Ndiaye Diop. Ce dernier indique dans l’un de ses écrits que c’est en 1887 qu’il fut placé sous la responsabilité de son guide et maître Mame Cheikh Anta qui avait à cette époque plus de 100 disciples à Mbacké Kadior.
Cette année coïncide avec les tentatives de l’administration coloniale de faire sortir définitivement les mourides de Touba, pour ainsi empêcher la propagation du mouridisme au Sénégal.
”De 1888-1889, il était avec lui à Mbacké Kadior avant d’aller rejoindre Sandiara, où il resta de 1890 à 1893. Il revient la même année à Darou Salam sous l’autorisation de Serigne Touba en 1894 où il s’installe à nouveau jusqu’en 1902”, écrit Serigne Modou Ndiaye Diop.
Il repart vers Thiakhami (Bambey) entre 1903 et 1906. Il fonda en 1906 le village de Gawane où il resta pendant un an. A partir de 1909, il résida à Ndiarème jusqu’en 1912, année qui coïncida avec la mise en résidence surveillée de Serigne Touba jusqu’à son décès, en 1927.
Pèlerinage à La Mecque avec plusieurs dignitaires
Mame Cheikh Mbacké part à la Mecque, un an après la mort du fondateur du mouridisme, plus précisément le 7 mars 1928. Il effectue le voyage en compagnie de neuf autres dignitaires mourides, dont Serigne Fallou (1888-1968), le deuxième khalife des mourides, Serigne Mbacké Bousso (son cousin), Serigne Moulaye Bousso (étudiant en arabe), fils de Mame Cheikh Anta et son frère, Serigne Tacko Bousso.
La délégation comprenait aussi Serigne Ibrahima Dia (disciple du marabout et grand cultivateur d’arachide), Serigne Amadou Ndiaye Diop (fondé de pouvoirs), Mayoro Fall (secrétaire du marabout), Mbacké Seck (maître boulanger) et Souleymane Paye (expéditionnaire au gouvernement général de Dakar).
Mame Cheikh Anta et sa délégation composée de dix dignitaires mourides quittèrent Rufisque (Sénégal) à bord du bateau à vapeur Iméréthie II de la compagnie Paquet, coursier de l’Afrique occidentale.
Arrivée le 17 mars à Marseille, Mame Cheikh Anta et ses compagnons profitèrent de cette escale pour se promener sur la corniche de la ville française. Ils repartirent le 20 mars, à 13 heures, à bord du paquebot Champollion en direction de la Palestine, Sion et La Mecque, en Arabie Saoudite.
Après deux mois et quelques jours de voyage en provenance de La Mecque, Mame Cheikh Anta Mbacké accorda le 26 juin 1928 une interview à l’hebdomadaire français ‘’Le petit Marseillais’’.
La délégation conduite par Mame Cheikh Anta Mbacké quitta Marseille le même jour à bord du bateau Touareg. Le navire les ramena à Dakar peu avant la fin de la première quinzaine du mois d’août 1928.
Tombé sous le charme de La Mecque, Mame Cheikh Anta Mbacké a été le premier sénégalais connu à avoir amené ses deux fils, Serigne Sam et Serigne Moustapha Thieytou, à aller étudier en Arabie Saoudite. Toutefois, peu avant le déclenchement de la deuxième Guerre mondiale, il envoie le nommé Baye Cheikhou Mbacké pour les faire revenir au Sénégal.
Mame Cheikh Anta Mbacké et Serigne Touba, deux destins intiment liés
Le destin de Mame Cheikh Anta semble lié à celui de Serigne Touba à qui il a rendu visite en 1900 lors de sa déportation au Gabon, plus précisément à Lambaréné. C’est d’ailleurs lors de ce voyage qu’il fera imprimer, en 1901, chez un Libanais, les premiers khassaïde (panégyriques) de Cheikh Ahmadou Bamba.
Il est arrêté à Diourbel et jugé coupable, deux jours plus tard, à Saint Louis de manœuvres susceptibles de troubler la tranquillité publique au Sénégal par le Service judiciaire de l’Afrique occidentale française (AOF).
Il est emprisonné pendant plus de huit mois. L’administration coloniale voulait dans un premier temps emprisonner Mame Cheikh Anta, alors âgé de 67 ans, à Sédhiou, dans le Sud du Sénégal, ou à la Nouvelle Calédonie (France) pour sa rigueur climatique.
Finalement, c’est par l’arrêté N° 2.321 du 13 octobre 1930 qu’il fut mis en résidence obligatoire à Ségou (Soudan français), actuel Mali, pour une durée de 10 ans.
”Cette arrestation était due à des raisons politiques et sur ordre de Blaise Diagne”, homme politique sénégalais, fait observer Serigne Amdy Mbacké, membre du secrétariat chargé de tous les comités d’organisation de Darou Salam
En juillet 1931, son conseiller Mayoro Fall part à Ségou pour prendre ses instructions pour le règlement de ses affaires personnelles.
Au début du mois de janvier 1932, l’administration coloniale le déclare en faillite par le biais de son tribunal de Kaolack. Il le condamne également à payer une forte dette à un homme d’affaires. Selon sa famille, cette supposée dette n’était que le fruit du complot de l’administration coloniale contre lui.
De Ségou, Mame Cheikh Anta Mbacké dépêcha pour une durée d’un mois et quelques jours, précisément du 18 janvier au 20 février 1932, son neveu, Amadou Guèye pour règlement d’affaires et pour le paiement de la dette.
Dans une lettre du 16 août 1934, adressée au gouverneur du Soudan français, le commandant du cercle de Ségou mentionne que l’attitude personnelle de Mame Cheikh Anta et celle de son entourage n’avaient donné lieu, depuis leur arrivée à Ségou, à aucune remarque défavorable.
La note ajoute que Mame Cheikh Anta et ses talibés ont toujours fait preuve d’une parfaite correction à l’égard de l’autorité administrative locale. Ils ont mené une existence très retirée et n’ont eu que très peu de contact avec la population indigène, auprès de laquelle ils paraissent s’être abstenus de toute action politique et religieuse.
Le 7 septembre 1935, par un arrêté du gouverneur général de l’AOF, il est proclamé la remise totale au nommé El hadji Cheikh Anta Mbacké du reliquat de la peine de mise en résidence obligatoire prononcée par l’arrêté de 1930.
Mame Cheikh Anta Mbacké est rappelé à Dieu en mai 1941, à Darou Salam. Il repose dans un mausolée, une ancienne chambre où Serigne Touba recevait ses hôtes à son retour d’exil du Gabon.
Ce mausolée en reconstruction se dresse à côté de la grande mosquée de Darou Salam. D’une capacité de 200 places, cette mosquée a été inaugurée le 26 novembre 2023. Elle a été construite entièrement par un riche homme d’affaires sénégalais évoluant dans l’agroalimentaire.
Darou Salam, une cité de la rédemption
A sa mort, la cité de Darou Salam est devenue un lieu de pèlerinage en rapport avec son histoire, mais également en raison des trésors dont elle regorge.
C’est dans cette cité qu’ont vu le jour le premier et le deuxième khalife des mourides : Serigne Mouhamadou Moustapha (1888-1945) et Serigne Fallou (1888-1968).
Dans une pièce réhabilitée se trouve le lit sur lequel Serigne Touba s’asseyait pour recevoir ses hôtes, des disciples venus faire acte d’allégeance, à son retour d’exil.
A côté se trouve une autre chambre avec un lit ayant appartenu à Serigne Fallou. Il y a aussi cette pièce avec ses divers objets, dont une étoffe ayant servi de couverture de la Kaaba, que Mame Cheikh Anta Mbacké avait rapportée de son pèlerinage à La Mecque, en 1928.
Selon certains, il avait ramené aussi de La Mecque des bijoux, des bracelets et quelques habits de Fatoumata Binetou Rassoul, la fille du Prophète, qu’il avait achetés dans le but de les offrir à Sokhna MaÏ Mbacké, la fille de Serigne Touba.
Pour ce qu’elle représente dans le mouridisme, c’est à Darou Salam que tous les khalifes généraux effectuent leur première sortie après leur intronisation. Suffisant pour mesurer la grande affection qu’éprouvent les disciples mourides pour cette cité fondée par Serigne Touba et confiée à son frère cadet, Mame Cheikh Anta Mbacké.
LES ACTIONS DE LA CPI NE VISENT PAS QUE LES ETATS VULNERABLES
Les mandats d’arrêts internationaux émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre des leaders en Russie, en Ukraine, en Géorgie, au Venezuela et ailleurs attestent que cette juridiction ne vise pas que les Etats vulnérables
Diamniadio, 28 mai (APS) – Les mandats d’arrêts internationaux émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre des leaders en Russie, en Ukraine, en Géorgie, au Venezuela et ailleurs attestent que cette juridiction ne vise pas que les Etats vulnérables contrairement à une perception très répandue, a souligné mardi à Diamniadio, le magistrat sénégalais, Mame Mandiaye Niang, Procureur adjoint de la CPI.
”C’était assez gênant pour les Africains de voir que tous les dossiers de la CPI soient seulement en Afrique (…). De ce point de vue, je crois que ça fait du bien, de voir tout d’un coup que la CPI a ouvert des dossiers en Géorgie, maintenant en Russie, en Ukraine, au Venezuela et un peu partout. Ça, aussi, c’est un élément de l’universalité à laquelle tend la CPI”, a-t-il indiqué.
Il s’exprimait lors d’un entretien exclusif avec l’Agence de presse sénégalaise (APS), en marge des travaux de la Journée du dialogue national sur la réforme et la modernisation de la Justice sénégalaise, ouvert ce mardi à Diamniadio par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
Le magistrat sénégalais était interpellé sur la saisine par le Procureur de la CPI pour l’émission d’un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien, et certains dirigeants du Hamas (Palestine).
”Il y avait le discours en Afrique de ceux qui se plaignaient du fait que la CPI ne dirigeait ses actions que contre les Etats vulnérables alors que les comportements blâmables ne sont pas qu’en Afrique”, a reconnu le Procureur adjoint de la CPI.
”J’avais entendu cette complainte. Les gens pouvaient s’en émouvoir disant pourquoi ce focus exclusif sur l’Afrique, mais je dois dire que je ne l’ai jamais partagée pour la bonne raison, c’est que partout où la CPI est intervenue, c’est à la demande des Africains”, a-t-il notamment indiqué.
Il a cité plusieurs cas où la CPI est intervenue en Afrique mais à la demande des Africains notamment en Ouganda, en Côte d’Ivoire, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, des Etats dans lesquels, les systèmes judiciaires ne pouvaient prendre en charge des conflits survenus.
”A mon avis, la CPI est venue simplement répondre à l’appel de ces pays dont le système judiciaire ne permettait pas prendre en charge d’une criminalité majeure qui avait carrément ruiné ces pays’’, a t-il dit.
‘’Donc, vouloir se plaindre d’une telle intervention, je trouve qu’il y avait quelque chose de mal placée parce qu’en vérité, il s’agissait d’une demande de Justice même si elle n’était pas satisfaite ailleurs. La partie compréhensible, c’est que personne ne voudrait être perçu comme le mouton noir (…)”, a souligné le magistrat.